Arrive !

Une jeune fille courra dans les allés du train, elle semblait très en retard, en effet, sur l'horloge de la gare, il y était indiqué que le train partait à 11h, et il était 10h57. La jeune fille passa la barrière, elle connaissait déjà l'existence de la barrière, grâce à son père. Elle fonça à l'intérieur du train, et poussa un soupir de soulagement ; elle chercha ensuite un compartiment de libre, malheureusement, il ne restait plus rien.

* Rahhhh...Je suis maudite ou quoi ?! *

Songea-t-elle en soupirant, elle trouva enfin un compartiment, a la fin du wagon, une fille y était déjà installée, l'élève pénétra dans le compartiment, la jeune fille portait deux grosses valises, et une cage avec un chat blanc, très mystérieux. La jeune fille semblait très mystérieuse elle aussi, elle était aussi assez sombre, elle avait des cheveux mi-longs noirs virant un peu au blonds foncés, ses cheveux étaient attachés en queue basse sur son épaule. Elle avait des yeux verts foncés. La jeune fille afficha un léger sourire un peu forcé, et s'adressa à la personne à côté de la fenêtre.

" Bonjour, je cherchais un compartiment de libre, mais je n'en ai pas trouvé, je peux rester avec toi ? "

Dit-elle avec un ton un peu aimable, la jeune fille avait eu une bonne éducation.

Susan n'était pas arrivée en retard à la gare. Susan n'arrivait jamais en retard. En fait, elle était toujours très en avance et ce quelles que soient les circonstances.
En fait, la petite Bones représentait tout ce que beaucoup détestait. Fillette sage et polie, respectueuse des adultes, gentille, mais aussi posée, conciliante et peu susceptible. Bref, la Martine anglaise, c'était elle. Ce qui ne risquait pas de passer pour un compliment étant donné que Martine est exécrée de l'immense majorité des petites filles et traumatise la minorité restante en lui faisant clairement comprendre qu'elle est loin d'être parfaite.

Néanmoins, Susan n'y pouvait rien, si elle ressemblait à Martine (qu'elle ne connaissait, d'ailleurs, pas, en bonne petite anglaise élevée - non pas aux grains - mais aux récits de B. Potter et de Lewis). Elle était née ainsi et avait grandi avec un précepte infaillible : "Mieux vaut éviter les ennuis".
Donc, Susan aurait pu (dû ?) se prénommer Martine. Vous nous en voyez ravis pour elle. Cependant, là n'est pas la question aussi, après cette charmante digression "littéraire", qu'il nous soit permis de revenir à nos moutons.

Et en l'occurrence, dans le train. Ainsi, Susan était montée avec une demi-heure d'avance dans l'engin non sans avoir auparavant embrassé des parents larmoyants et promis de se comporter en grande fille. Ce qui allait être difficile physiquement parlant étant donné son petit gabarit.
Quant à la grandeur spirituelle, elle était pour l'heure, bien cachée. Susan venait de passer une heure planquée dans les toilettes tant elle craignait de rencontrer ses semblables. Melheureusement, une géante de 7ème année avait menacé de défoncer la porte si elle n'en sortait pas.
Face à l'ire de plus fort que soi, comment résister ?

La mort dans l'âme et l'estomac dans les talons, Susan s'était donc résignée à quitter son refuge (odorant) pour partir en quête d'un compartiment un peu moins bondé que les autres.
Ouvrant la porte de celui d'Aurore, elle demanda :

- Je peux me mettre là ?

La jeune japonaise attendait une réponse positive de la part de la part de la jeune élève. Quand, elle entendit un bruit derrière elle, elle quelqu'un poussa la porte du compartiment, la japonaise observait la nouvelle venue du coin de l'oeil. Elle se retourna et détailla de la tête aux pieds, la nouvelle venue, elle ne dit rien, et elle ne fit rien, elle voulait avoir la réponse de sa semblable avant d'accepter la requête de la jeune fille.

* Elle semble assez sage, polie...une vraie petite intello, enfin, le topo quoi...*

Songea-t-elle en regardant la nouvelle venue, elle poussa un léger soupir, et s'adressa à la jeune fille qui venait d'entrer.

" Je ne peux pas encore te répondre, vu que j'ai demandé à cette jeune fille, si elle voulait bien que je reste ici, puisqu'il n'y a plus de places ailleurs..."

Dit-elle en regardant la jeune fille qui était assise à côté de la fenêtre, elle lui adressa un petit sourire, et attendit une réponse.

Susan lança un coup d'oeil rapide à Aurore que la fillette aux cheveux noirs lui avait dissimulé jusqu'alors. En même temps, les autres compartiements avaient dépassé depuis longtemps le quota réglementaire de places et même les couloirs étaient bondés. En outre, elles étaient toutes les trois assez minces pour occuper le lieu sans se monter sur les pieds.

Alors qu'elle se faisait cette réflexion, quelqu'un la poussa avec violence contre la porte du compartiment. Il s'agissait en fait d'un élève qui traînait derrière lui sa grosse valise ce qui, étant donné l'étroitesse des couloirs et le nombre d'individus qui s'y trouvaient, n'était pas chose facile.
Ce dont le dépositaire de la valise devait bien être conscient car il ne murmura qu'une vague excuse, inaudible d'ailleurs tant le brouhaha des conversations était important.

- Je vois, fit-elle d'un ton qui signifiait assez clairement que pour elle, toute personne un minimum éduquée se devait de répondre "oui" à la question "Est-ce que je peux me mettre ici ?" et que, par conséquent, ladite question était purement rhétorique.

C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison qu'elle rajouta :

- De toute façon, tous les autres compartiments sont occupés et ce à tel point que les portes ferment tout juste... Quant aux couloirs, conclut-elle en désignant d'un geste de la main l'amoncellement de valises et d'élèves qui se trouvaient derrière elle, c'est carrément du suicide.

Ushio ne dit rien, elle regarda la jeune fille, et poussa un petit soupir, Ushio s'était mal exprimée, une fois de plus, ce qu'elle voulait dire, c'était qu'elle ne pouvait pas prendre de décisions sans l'accord du deuxième occupant. Elle s'adressa à la jeune fille, avec un sourire un peu forcé.

" Je voulais dire, que je ne peux pas prendre de décision sans l'accord de tout le monde...mais je n'ai jamais dit que ça me dérangait, au contraire, on pourra discuter à trois, non ? "

Dit-elle en se tournant vers les deux jeunes filles, Ushio attendit une réponse, la jeune fille finit par lâcher ses bagages, tellement ils étaient lourds. Elle regarda son poignet, il était rouge, et plusieurs coupures laissaient voir du sang couler. Ushio, ne dit rien, elle cacha ses mains et entendit un bruit, une vieille femme s'approcha avec un chariot de bonbons et chocolats. Ushio surprise, se dirigea vers la marchande, et acheta des bonbons, des chocogrenouilles, et pleins d'autres surcreries sorciers.

* J'adore les bonbons ! *

Pensa-t-elle en ouvrant son sachet, elle regarda les deux jeunes filles présentes, et parla.

" Vous en voulez ? "

De toute évidence, Aurore n'avait pas l'air de se préoccuper de savoir si elle était seule ou non dans son compartiment, d'ailleurs, elle n'avait pas daigné déserrer les dents depuis que les deux autres étaient entrées. Bref, l'indifférence de la première occupante des lieux semblait totale ce qui n'était pas franchement réjouissant puisqu'en attendant une réponse, quelle qu'elle soit, elles étaient contraintes de faire le pied de grue devant la porte alors que les canapés rembourrés tentaient leurs petits bras larmoyants vers elles.

C'est à cet instant que la chariotte aux sucreries, qui faisait le malheur des dentistes du monde entier, débarqua dans un "cling-cling" sympathique. Le problème, c'était que Susan, coincée entre la porte et ses valises, ne pouvait pas se retourner. Lorsqu'elle y parvint, à force de contorsions ridicules, la vieille femme et ses bonbons étaient déjà rendus trois wagons plus loin.

Dépitée, Susan se tourna vers Ushio qui avait eu plus de chance qu'elle. Et voilà qu'elle en proposait ! C'était vraiment aimable de sa part. Susan plongea la main dans la poche de sa veste et en retira un paquet de friandises colorées :

- D'accord, mais seulement si tu acceptes l'un des miens.