Première rencontre [ Libre ]

Le Poudlard Express était arrivé un peu plus tôt dans la soirée, les nouveaux élèves comme Jane avait été répartis. Elle, elle était à Poufsouffle. " Les Artistes " d'après le Choixpeau. Pourtant, elle ne se sentait pas du tout artiste là. Elle n'avait abordé personne durant le festin et se sentait minable.
Après que leur préfet leur donne le mot de passe de la salle commune, elle monta directement au dortoir, laissant les autres discuter et faire connaissance en bas. Elle installait ses affaires , ayant choisi une place qui lui plaisait.

* Les premiers arrivés sont les mieux servis * se dit-elle égoïstement.

Elle essayait de se convaincre que cette solitude lui faisait du bien. Pourtant elle aurait aimé qu'une première année de Poufsouffle l'aborde ou même une ancienne élève. Elle se mit en pyjama, toujours perdue dans ses songes. Elle n'arrêtait pas de soupirer et elle se dit qu'après ça, elle ne serait plus jamais une artiste, qu'elle deviendrait froide et distante comme les Serpentard. Cette idée la fit rire jaune. Jamais elle ne voudrait perdre son gout pour la chanson et la musique. Mais elle n'avait pas remarqué que quelqu'un la regardait rire toute seule. Soudain, cette personne se manifesta.

Aaaah ! Poudlard. Enfin, l’année scolaire avait recommencé. Non pas qu’Eva-Rose détestât être chez elle : sa mère la traitait comme une princesse, elle s’était peu à peu faîte à sa demi-sœur et avait de nombreuses amies avec qui passer l’été, mais il faut avouer que le collège de sorcellerie avait quelque chose de…magique. Oui, c’était bien ce mot qui convenait le mieux. Poudlard, cette école qui lui donnait tant envie d’écrire ! Elle y était de nouveau.

Bien entendu, Eva-Rose avait été intriguée par le choix qu’avait fait le ministère de nommer Rogue directeur de Poudlard. Tout le monde au château avait entendu le célèbre Harry Potter dire que l’ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal avait tué Dumbledore. Il ne semblait pas à la petite Poufsouffle (qui n’était d’ailleurs plus si petite que ça) que cette affaire avait été élucidée, d’après ce qu’elle avait entendu dans le train. Ce qui était sûr, par contre, c’était que tout le monde ne croyait pas le Survivant.

Eva-Rose, elle, ne savait pas quoi penser. Accepter la mort de Dumbledore était déjà assez difficile pour ne pas se dire que c’était l’homme qui leur avait enseigné pendant toute une année à se défendre contre tout ce qui pouvait leur causer du tord avait assassiné le directeur de Poudlard, qui était l’un des sorciers les plus puissants au monde. Oui, tout ça était bien étrange.

L’heure n’était cependant plus à de telles réflexions. Le banquet et la répartition étaient passés et Eva-Rose avait une soudaine envie de dormir, afin de digérer tranquillement et d’être prête pour les cours du lendemain, en espérant qu’elle n’aurait pas l’un des deux nouveaux professeurs car ils n’avaient pas l’air très commodes. La promesse de châtiments corporels n’étaient pas non plus très encourageante. La Poufsouffle se doutait bien que les anciens professeurs ne leur feraient sans doute pas de mal, mais ils y seraient peut être obligés. Quoi qu’obliger McGonagall à faire quelque chose relevait sans doute de suicide, mais si Rogue avait vraiment tué Dumbledore, ça ne lui ferait pas peur.

Puis il y avait ce nouveau décret du ministère de la magie sur les Nés Moldus. Bien entendu, Eva-Rose ayant des grands parents sorciers (puisque sa mère était une cracmolle selon le vocabulaire sorcier), elle n’avait pas à s’en faire, mais sa gentillesse naturelle la poussait à aider tous ces pauvres petits persécutés. D’autant qu’il fallait le « statut du sang » pour entrer à Poudlard, désormais. Mais dans quel monde vivaient-ils ?

Eva-Rose se décida enfin à monter les marches pour aller au dortoir, et ainsi quitter la bruyante salle commune. L’habitude lui avait fait prendre la direction de celui des premières années, mais elle se souvint qu’elle était plus vieille, désormais. Deux mois de vacances avaient changé beaucoup de choses. Elle allait partir, lorsqu’elle entendit un soupir. Apparemment elle n’était pas la seule à être montée tout de suite.

Une fille se trouvait déjà sur son lit. Une nouvelle, ce qui était assez logique puisqu’elle se trouvait dans le dortoir des premières années. Que pouvait-elle avoir ? Peut être ses parents lui manquaient-ils déjà ? En tout cas Eva-Rose ne fit ni une, ni deux : elle entra dans la petite pièce et s’assit sur un lit vide en face de la nouvelle. Elle lui sourit, bien que cela ne se voie pas forcément dans l’obscurité, puis dit :

- Salut, et bienvenue à Poudlard. Ca ne va pas ?

Dans certains moments tels que celui-là, Eva-Rose était assez directe. Son but était d’aider sa condisciple, et non de se perdre en discutions sans fin.

Kaylesya gémit d'aise en caressant son ventre. Le banquet avait vraiment été divin. La cérémonie de la répartition s'était déroulée à merveille, (Ce qui signifiait, pour quelqu'un d'aussi maladroit que Kaylesya, qu'elle ne s'était pas lamentablement vautrée devant une assemblée de centaines d'élèves) et il était maintenant temps de se rendre aux dortoirs. Elle s'était engouffrée dans la marée des jaunes et ors avant de découvrir la salle commune. C'était une pièce qu’elle avait trouvée magnifique.
Une jeune fille qui devait avoir trois ans de plus qu’elle lui avait dit durant le banquet que leurs affaires avaient déjà été montées dans le dortoir. Donc après avoir demandé à un poufsouffle de lui indiquer le chemin, elle s’est empressée de grimper l’escalier de pierre en colimaçon pour aller ranger ses affaires, mal à l’aise parmi tous ces élèves qui semblaient tous se connaître.
Arrivée au premier étage, elle s’arrêta devant une porte boisée qu’elle devina comme étant le dortoir des filles de première année. Elle jeta un regard curieux dans l’embrasure de la porte entrouverte et aperçut la chevelure ondulée et soyeuse d’une jeune fille brune qui lui tournait de dos.

« Salut, et bienvenue à Poudlard. Ca ne va pas ? » Semblait-elle demander à une seconde personne.

Kaylesya respira lentement pour se donner du courage et poussa la porte avant de se glisser dans la pièce.
Une seconde élève faisait face à la première. En pyjama.

« Sa-salut… » Fit-elle en adressant un signe de main timide doublé d’un sourire gêné aux deux jeunes filles.
« Je vois que je ne suis pas la seule à être fatiguée... » Ajouta t-elle à l’adresse de celle qui semblait être la plus jeune des deux.
Elle comprit ensuite la question qu’elle avait entendu en entrant, voyant la mine blasée qu’affichait cette dernière.

Yagaelle avait beaucopu angoissé concernant la répartition avant son entrée à Poudlard et finalement, tout c'était très bien déroulé. Elle était ravie d'être dans la maison de Poufsouffle, elle avait cruc omprendre que c'était une maison qui prônait la loyauté et la fidélité, des vertus qui correspondaient très bien à la petite fille. Elle avait profité du repas avec joie même si elle s'était sentie un peu seule, elle n'avait pas réussi à s'inserrer dans une conversation. Elle avait du coup un peu trainé les pieds et était arrivée dans les derniers dans la salle commune, elle n'avait même pas entendu le mot de passe...

Elle se dit qu'elle pourrait toujours demander à une de ses camarades de chambrée. Elle ne voulait pas noircir cette superbe journée avec de telles préoccupations. Cela la faisait repenser au matin, quand elle avait surpris une conversation entre son père et sa mère. Apparemment les enfants nés de moldus n'étaient plus accepté cette année et Yagaelle avait eu peur de devoir retourner en France avec sa famille sans pouvoir profiter de ces pouvoirs dont elle avait pris conscience que très récemment.

Elle chassa ces tristes pensées et suivit une groupe de fille vers le dortoir. Elle resta un moment sur le pas de la porte sans oser avancer. Tout le monde semblait se connaitre et elle se sentit alors bien seule. Elle avait peur de ne pas se faire accepter avec ses difficultés à parler anglais et ses origines difficiles. Elle prit néanmoins son courage à deux mains et franchit le seuil.

Bonjour, je m'appelle Yagaelle et c'est ma première année ici... J'avoue être un peu perdue et déboussolée.

Sa deuxième année à Poudlard !
Katchoo aurait eu un sourire on ne peut plus ravi si l’année passée ne s’était pas clôturée si sinistrement, si le professeur Rogue n’avait pas été promu au titre de directeur, si On-sait-très-bien-qui n’avait pas pris les rênes du Ministères et si Poudlard n’était pas devenu une espèce d’école élitiste et au type de recrutement douteux.
Tout ça faisait un peu beaucoup même pour une optimiste acharnée comme elle…

L’ambiance était lourde dans tout le château, aussi, fut elle presque soulagée quand elle passa la porte du dortoir des Poufsouffles.
La journée avait été chargée en émotions, et malgré la fatigue, la jeune fille sentait qu’elle aurait du mal à s’endormir.
Tout d’abord, les adieux à son clan.
Impossible pour eux de rester dans le coin. Les Tziganes, c’était un peu comme les Moldus en ce moment, ou les sangs mêlés, ça n’avait pas la côte auprès du ministère.
On avait chanté, on avait pleuré en écoutant le violon du grand père chanter les au revoirs, et on avait attendu que la vieille tante qui pique finisse ses bénédictions avant de s’embrasser.
Et les roulottes avaient disparu, la laissant seule devant les grilles du château.
Et puis, l’état de l’école.
Tout semblait si sinistre… les portraits faisaient profil bas, les fantômes se faisaient presque discrets…

L’atmosphère chaleureuse des dortoirs lui rendit le sourire. Elle grimpa rapidement les marches menant aux chambres des filles et rentra, y trouvant plusieurs jeunes filles. Elle salua celles qu’elle connaissait déjà et se présenta auprès de celles qu’elle ne connaissait pas.

- « Bonjour ! Enchantée, Katina Choovansky, mais on m’appelle Katchoo. Bienvenue à Poufsouffle!...
Vous avez fait bon voyage ? », demanda-t-elle en posant ses affaires sur le lit.

Evidemment que tout ça sonnait un peu creux au vue des circonstances, mais la jeune fille refusait que la morosité ambiante ne gagne sa maison jusque dans leurs quartiers.
Ici, on était en sécurité.
Ici, on pouvait parler normalement, de choses graves, de tout, de rien, et c’était de ça qu’elle avait besoin.

Kaylesya n'eut pas le temps d'attendre une réponse que déjà, une autre jeune fille faisait irruption dans la pièce, ses longs cheveux d'ébène flottant derrière elle.

« Bonjour, je m'appelle Yagaelle et c'est ma première année ici... J'avoue être un peu perdue et déboussolée. » Dit-elle avec un fort accent que Kaylesya identifia comme étant français.

La jeune fille aux boucles d'ébène soupira de soulagement. Elle n'était après tout pas la seule à se sentir mal à l'aise. Elle avait été bête de croire que tout le monde se connaissait et qu'elle finirait l'année seule. Mais parfois, sa timidité intempestive pouvait la pousser à ce genre d'extrêmes.

« Moi je m'appelle Kaylesya. » Voulut-elle dire après quelques secondes d'hésitation, mais une autre personne s'engouffra à sa tour dans le dortoir, ne lui laissant pas même le temps de commencer sa phrase.

La nouvelle venue semblait avoir quatorze ou quinze ans. Surement une cinquième année.

« Bonjour ! Enchantée, Katina Choovansky, mais on m’appelle Katchoo. Bienvenue à Poufsouffle!... Vous avez fait bon voyage ? » Fit-elle en posant ses affaire sur le lit le plus proche de Kaylesya.
Une confiance naturelle émanait de la jeune fille. C'était le genre de personne gracieuse et charismatique après de laquelle Kaylesya n'aimait pas se trouver, car elle se sentait fade lorsqu'elle s'y comparait. Fade, et inintéressante.

Ces paroles dites sur un ton enjoué contrastaient avec l'atmosphère morose qui régnait dans la pièce. Kaylesya avait beau être nouvelle,elle avait tout de même comprit une chose. Cette année ne serait-pas comme les précédentes.
Elle avait lut dans la gazette du sorcier que Dumbledore était mort, mais elle n'avait pas voulu le croire. Les visages atterrés des élèves présents au banquet avait été la plus convaincante de toutes les preuves que l'on aurait pu lui fournir. Elle ne connaissait pas Severus Snape, mais son discours, aussi bref et concis fut-il, lui avait donné des frissons.
Oh bien sûr elle s'y ferait. Mais pour les anciens élèves, quelque chose était mort en même temps que Albus Dumbledore ce soir là. Car si la gazette avait fait de Harry Potter un héros, la plupart des lecteurs, même s'ils refusaient de se l'avouer, avaient placé leurs derniers espoirs en Dumbledore. Lui seuls aurait put les sauver et rétablir l'ordre dans ce monde en guerre, raviver la lueur éteinte de leurs espérances.
Cet espoir, ils l'avaient maintenant placé en Harry Potter. Et Harry Potter Disait que c'était Severus Snape qui avait tué Dumbledore. Alors comment un présumé assassin avait-il put être nommé directeur de Poudlard ?
La gazette leurs mentaient, le ministère leurs mentaient, tout le monde leur mentaient. Ils avaient perdu le contrôle, et vous-savez-qui semblait l'avoir prit.

« Oui... » Répondit-elle distraitement après un temps de pause marqué. Elle prit sa valise dans un coin de la pièce, et non sans difficulté, la tira dans un grand bruit de raclement, jusqu'au un lit situé au fond de la pièce, non loin d'un porte qu'elle devina comme étant celle de la salle de bain commune.

« Je m'apelle Kaylesya, c'est ma première année ici, moi aussi » Ajouta t-elle profitant du fait qu'elle leur tournait le dos.

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Yagaelle avait regarder toutes les filles de la pièce. Il y en avait de tous les âges. Quelqu'un arriva juste après elle. Elle avait l'air plus âgée qu'elle, mais surtout plus enjouée et très heureuse d'être là. Elle avait l'air très charismatique et en imposait par sa présence.

Une jeune fille de son âge se présenta, mais Yagaelle n'arrive pas à saisir son nom. Elle avait parlé vite, un peu trop vite peut être et son prénom ne ressemblait à rien de tout ce qu'elle connaissait. Elle se sentait un peu gênée car il lui semblait mal vu de lui redemander son prénom. Cette fille avait l'air très gentille et Yagaelle sentit immédiatement qu'elles s'entendraient bien. Pour une première prise de contact, elle était déja concquise. Elle savait aussi qu'il vallait mieux bien s'entendre avec les gens avec qui on était obligé de vivre dans de petits espaces. Elle prit alors le temps de détailler la pièce dans laquelle elle se trouvait.

Les murs étaient couverts d'une tapisserie jaune or qui rendait l'endroit chaleureux. L'ébène du bois des lits contrastait avec ce jaune or et rayonnant. La pièce était assez spacieuse avec de nombreux lits et plein d'armoires. Il semblait y en avoir autant que de lits, mais Yagaelle avait autre chose à faire que de compter. La pièce était accueillante.

Yagaelle prit alors son courage à deux mains et se tourna vers sa camarade. Elle prit bien le soin de s'appliquer à faire le moins de fautes possibles et demanda poliment:

Excuse-moi, je ne suis pas anglaise et je n'ai pas compris ton prénom.

Yagaelle était confuse, elle ne savait plus où se mettre. Elle était toute rougissante et se dandinait d'un pied à l'autre. Elle avouait que comme premier contact elle avait déja fait mieux. Mais, en 7 ans, elle saurait faire pencher la ballance en sa faveur.

Tout était arrivé très vite. La jeune fille, quoi quen sûrement plus âgée qu'elle lui avait demandé si ça allait.

- Si ça va. Je suis fatiguée c'est tout. Et je ne connais personne alors...

Puis une deuxième fille était rentrée dans le dortoir.
« Sa-salut… » Fit-elle en adressant un signe de main timide doublé d’un sourire gêné aux deux jeunes filles.
« Je vois que je ne suis pas la seule à être fatiguée... » Ajouta t-elle à l’adresse de Jane.

Jane lui retourné son signe de la main et répondit:

- Oui, moi aussi je suis fatiguée. Le voyage m'a épuisé.

Puis d'autres, plein. Elle se présentèrent toutes en même temps, si bien que Jane ne retint aucun nom. Mais tant pis, il y avait plein de monde et avec le temps, elle se trouverait sûrement des amies. Apparemment c'était égalment la première année de deux d'entre elle. Peut être qu'elle pourrait former un trio. Sortant de son long fantasme, elle finit de se mettre en pyjama où elle rejoint les autres filles vers un lit vide. Elles avaient l'air sympa et de s'y connaître vachement en magie ! Pas comme elle et ses parents moldus. Puis elle retourna sur son lit et chantonna une des chansons qu'elle avait écrit avec son frère avant son départ pour Poudlard. Elle regardait les autres discuter.

Les temps changeaient visiblement, et je ne parle pas que de la direction de l’école. Eva-Rose avait à peine eu le temps de poser sa question qu’une foule d’autre Poufsouffles étaient arrivées. Elle n’en connaissait vraiment aucune, sauf Katina avec qui elle avait déjà eu l’occasion de discuter lors de l’année précédente. Après tout, elles étaient du même âge et avaient donc suivit les cours ensembles. Plus rien ne serait pareil, à présent, et bien que la petite rouquine ne sache pas encore ce qu’elle devait penser de Rogue et des Carrow, elle était sûre que la nouvelle non acceptation des nés-moldus au collège et les sévices corporels n’étaient pas une bonne chose.

Les nouvelles venues étaient entrées dans le dortoir et choisissaient peu à peu leurs places. Eva-Rose sourit en se souvenant de son arrivée au château l’année précédente. Ca avait été exactement la même chose. Seulement…seulement tout ne serait sans doute plus aussi joyeux, et la gentillesse profonde de la jeune fille la poussa à prévenir ses petites camarades. Avant tout, il lui fallait toutefois se présenter.

- Eva-Rose Watters, en deuxième année ici. Bienvenue à toutes.

La rouquine sourit timidement elle aussi aux premières années. Les pauvres petites allaient avoir besoin de beaucoup de courage. Bien sûr, elle-même n’était pas beaucoup plus vieille, mais elle avait déjà passé une année ici et savait lancer quelques sortilèges. Elle connaissait Rusard, Mme Pince, Rogue, et tous les autres membres du personnel, sauf ces Carrow. Elle avait cependant compris que faire attention était la meilleure des attitudes à adopter. La rouquine reprit la parole :

- Bon, je suis désolée de déjà vous plomber la soirée, et je sais que les Préfets l’ont déjà dit, mais mieux vaut de fois qu’une…

Eva-Rose regarda Katchoo, espérant que sa camarade l’aiderait à achever sa tirade si jamais il le fallait. Dire de telles vérités n’était pas forcément facile, surtout à des premières années si heureuses d’être ici, mais il fallait qu’elles fassent attention, très attention. La rouquine déglutit, puis continua :

- Il faudra faire très attention. Ne contredisez surtout pas les Carrow, faîtes comme si vous étiez d’accord. Je sais que ce sera dur, mais je n’ose imaginer ce qu’ils vous feront si vous les mettez en colère.

Des sévices corporels. Un frisson agita le petit corps d’Eva-Rose. Même l’Imperium, qui était un sortilège impardonnable, interdit pourrait être utilisé. La jeune fille se doutait qu’il en irait de même pour le sort de Doloris. Plus personne n’était à l’abris, à Poudlard.

- Les autres professeurs…je ne pense pas qu’ils vous feront de mal, mais faîtes attentions. S’ils y sont obligés…

McGonagall, Fliwick, Chourave, que pourraient-il faire face à Rogue et au Ministère ? Eva-Rose était sûre qu’ils n’accepteraient pas qu’on maltraite les élèves, mais leur but était d’abord de protéger la vie de tous les collégiens. Peut être souffrir, même énormément était-il mieux que mourir, elle n’en savait rien. Ce qu’elle savait, par contre c’était que les Poufsouffles, au moins eux, devaient faire très attention à tout ce qu’ils allaient faire ou dire. La rouquine conclut enfin, sa voix se brisa à la fin de sa phrase.

- Faîtes attention à qui vous parlez. On ne sait pas à qui on peut faire confiance, ici.

[544 mots]

BILL

« Excuse-moi, je ne suis pas anglaise et je n'ai pas compris ton prénom. » Dit Yagaëlle.

* Quel idiote je fais !* Pensa Kaylesya. Cette pauvre fille ne comprenait pas vraiment l’anglais, et voila qu’elle lui parlait déjà en se mettant dos à elle.
Elle posa sa lourde valise sur son lit au prix de grands efforts avant de se tourner pour faire face à Yagaelle.

« Je m’appelle Kaylesya… Mais on m’appelle Kaylee, si ça peut t’aider. » Répondit-elle avec un sourire.

Elle n’aurait su expliquer pourquoi, mais cette fillette lui inspirait confiance. Peut être à cause de cette timidité qu’elle lisait dans l’onyx de ses yeux, ou encore de la tonalité inassurée que prenait sa voix tremblante. Elle était de cette catégorie de personnes dont elle avait envie de faire la connaissance.

Les deux jeune filles qui se trouvaient dans le dortoir avant leur arrivée les regardaient d’un air ahurit. Il est vrai qu’elles s’étaient toutes succédées tellement vite…
La rouquine vêtue d’un pyjama prit finalement la parole, après un moment d’hésitation. Elle avait sûrement peur que l’arrivée d’une élève de plus ne lui coupe la parole.

« Oui, moi aussi je suis fatiguée, le voyage m’a épuisée » Fit-elle à l’attention de Kaylesya.

Puis se fut au tour de Eva-Rose de se présenter. Son air navré interpella la jeune fille aux boucles d’ébènes. Les mises en garde qu’elle leur fit la conforta dans ce qu’elle avait cru comprendre.
Une année bien sombre s’annonçait. Un véritable climat d’insécurité semblait régner sur l’école, à en croire ses dires. La peur se lisait sur ses traits juvéniles tandis qu’elle les prévenaient du danger qui les guettaient.

« -mais je n’ose imaginer ce qu’ils vous feront si vous les mettez en colère… »
Kaylesya réprima un frisson à l’entente de cette phrase. Elle avait lut un article dans la gazette du sorcier concernant la réinstauration des sévices corporels à Poudlard. Elle savait que Dumbledore n’aurait jamais permis cela de son vivant. Et Snape semblait avoir une forte influence sur les autres professeurs. Kaylesya ne les connaissaient pas, ne savait rien d’eux. Elle ne savait pas si elle devait leur faire confiance ou non. Mais maintenant, elle savait qu’elle ne devait compter sur personne, ou presque.

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase. Personne ne semblait savoir que dire. Les mêmes visages maussades constellaient les ténèbres glacées du dortoir.
Pendant un an, ces quelques personnes allaient être sa maison, sa famille, son unique appui. En ces temps de guerre, il était important qu’ils se serrent les coudes. Et c’est ce qu’elle ferait.
Toutes les filles semblaient perturbées par ce qu’elles venaient d’entendre.

Un silence lugubre s’était emparé de la pièce. Seule l’agréable mélodie que la rouquine en pyjama, comme Kaylesya aimait bien l’appeler, flottait dans l’air, adoucissant la dureté des phrases de Eva-Rose qui flottaient encore dans l’atmosphère.

« Qui sont les Carrow ? » Lui demanda timidement Kaylesya lorsqu’elle eu finit de parler, brisant le silence qui s’était installé entre elles.

[504]

BILL