Méfait accompli.

Théophile entra dans les cuisines, croisant les doigts pour que les elfes soient endormis. Mais malheureusement, une activité intense régnait dans la Grande Salle souterraine. Les cinq tables situées au même endroits que celles de la Grande Salle étaient vides, mais les petits elfes s'affairaient dans tous les coins, préparant les pâtisseries, les brioches et les confitures pour le lendemain. Dès son passage par la porte à la coupe de fruits, plusieurs d'entre eux accoururent pour lui demander ce qu'il désirait. Profitant un peu de son passage, il demanda des éclairs au chocolat et de la brioche au Nutella bien chaude. Pendant que les créatures s'activaient, il se dirigea vers le feu le plus proche, extirpa la liasse de dossiers volées dans le bureau de Rusard et les projeta dans le feu. Il regarda se consumer les punitions prévues pour les premières années, victimes privilégiées du nouveau régime, et au fur et à mesure que la cendre remplaçait le papier, il sentit son cœur s'alléger. Il avait fait ce qu'il fallait, et peu importaient les conséquences.

Les elfes arrivèrent à ce moment, transportant un grand plateau chargé de tout ce qu'il avait demandé. Le jeune français s'étonna encore de la capacité des elfes de maison à dénicher tout ce qui était mangeable, même des produits moldus comme le Nutella. Il pensa tout à coup que c'était peut-être un crime pour la nouvelle équipe directoriale de manger un produit fabriqué par les sans-magie et cela le fit doucement rigoler. Il remercia chaleureusement les serviables elfes, notant au passage leurs mines affligées et leurs vêtements un peu écorchés. La vie était dure en ce moment pour ceux qui avaient servi Dumbledore, élèves ou créatures…

Théophile enfourna un gros bout de brioche, songeant qu'à une heure pareille, il devrait rentrer vite fait dans son dortoir sans chercher les ennuis plus longtemps. Mais il se sentait bien près du feu. Ses paupières tombaient de plus en plus. Il se dit que fermer les yeux un instant ne lui ferait pas de mal. Et puis de la brioche chaude plein le ventre, personne ne pouvait y résister. Surtout pas lui…

...

Théophile ouvrit les yeux, réveillé par le bruit de la porte qui s'ouvrait. Affolé, il se redressa. Comment avait-il pu s'assoupir en plein coup fourré ? C'était inacceptable. Surtout cette année, les risques étaient bien trop forts pour se permettre la moindre erreur. Théophile récupéra sa sacoche et se calfeutra derrière la colonne de la cheminée. Cet abri était très précaire, et ne résisterait pas à un œil un tant soit peu attentif. Mais Théophile n'avait pas d'autres alternatives. Sous le regard étonné des elfes, il se pelotonna du mieux qu'il put, priant toutes les divinités jamais invoquées sur terre que ce ne soit qu'un élève, ou tout du moins un prof compréhensif.

L'intrus entra, mais le lion n'osa pas jeter un œil pour vérifier son identité. Il ne fit que s'enfoncer plus profondément dans son coin, souhaitant disparaître, se fondre dans le mur. Mais soudain une voix s'éleva.

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En fin d'après-midi, après une journée de cours bien chargée, Sibylle n'avait pas put se résoudre à retourner aux dortoirs, sachant qu'elle devrait attendre plusieurs heures avant de pouvoir aller se pelotonner sous ses draps. Des heures interminables où elle devrait faire semblant de travailler pour éviter la solitude, et faire croire à ses camarades qu'elle n'avait besoin de rien ni personne. Ce soir cependant, elle n'avait vraiment pas le courage de jouer à ce petit jeu. Elle avait donc décider de s'installer quelques part où personne ne la dérangerait, un endroit où elle serait bien. C'est là qu'elle avait découvert un petit placard, tellement minuscule qu'une fille de taille normal n'aurait pas tenue dedans. Pour elle, ce n'était pas un problème, bien sur. elle se glissa à l'intérieur, s'assurant que personne ne se trouvait à proximité et qu'il n'y avait pas de bestioles bizarres dedans, et s'assit sur un seau retourné. Il faisait désagréablement noir, mais avec le sort qu'elle avait appris dans le livre de troisième année qu'elle avait emprunter à la bibliothèque, cela ne devrait pas poser problème. elle dirigea sa main vers la poche de sa robe, et en ira sa longue baguette. Elle la caressa un moment, émerveillé. Ses yeux commençaient à s'habituer au noir, mais cela ne suffisait pas pour étudier. elle reprit ses esprits, et entrepris de lancer le sortilège. Elle murmura l'incantation Lumos, mais rien ne se produisit. Elle sentit le rouge monter à ses joues. elle aurait tant voulu être "spécial" tellement doué que tous lui aurait voué une admiration sans faille. Mais non, elle n'était qu'une née-moldue, et peut-être même un peu cracmole, vu son manque de talent. Néanmoins, elle se refusait à abandonner, elle allait essayer, encore et encore. Si elle voulait préserver ce monde, ce nouveau foyer, elle devait savoir pratiquer. Elle se redressa sur son siège de fortune, et se concentra sur ce qu'elle souhaitait, de la lumière. La jeune fille augmenta légèrement le ton de sa voix, lorsqu'elle prononça la formule. Une légère étincelle apparut. Elle poussa un cri de victoire, mais qui n'eut pour effet que d'éteindre sa baguette. Elle grogna, mais ré-essaya. Au bout de trois essais de plus, elle réussit enfin à produire une énorme vague de lumière, éclairant la pièce comme en plein jour. elle se rendit alors compte du style cosy de la pièce, les murs tapissés de fanfreluches et autres décorations ridicules. Des petits chats courraient un peu partout, peints sur les étagères. Les peintures, d'ailleurs, semblaient être toute récentes, elle se demandait qui avait put aimer les chats au point d'en décorer un placard. elle laissa échapper un sourire amusé. Elle commença à apprendre sa métamorphose, cependant, son esprit vagabondait. Elle aussi, voulait un endroit à elle, qu'elle ne serait pas obligé de partager avec quatre autres personnes qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Et pourquoi pas cette endroit? elle était surement la seule personne capable d'entrer là-dedans, et personne ne devait avoir ouvert la porte depuis des lustres, sinon ils auraient brulé la pièce rien qu'en y voyant tout ces chatons immondes, et tout ce rose criard. Beurk. Elle n'avait qu'à re-décorer la pièce ? Elle secoua la tête. elle aurait bien le temps d'y songer plus tard, pour le moment, elle devait travailler.
Elle perdit la notion du temps. Ce ne fut que lorsque son estomac gronda et cria famine qu'elle se rendit compte qu'elle avait plus que probablement loupé le diner. Elle soupira, et ferma son exemplaire de "La Magie en Potion". Elle s'étira comme un félin, et entreprit de sortir discrètement de la petite pièce, son sac sur le dos. Comme elle l'avait prévue, le château était vide, pire : il faisait nuit noir. Son ventre recommença à gronder, et la faim était tellement vive qu'elle dut plaquer son ventre contre son abdomen. Elle se dirigea vers les marches, et il faisait tellement noir qu'elle frissonna, et fut bien contente d'avoir gardé son sortilège de lumière. Arrivé en haut des marches, elle vit un plan du Château, et son regard tomba sur l'emplacement de la cuisine. Elle fut tiraillé par sa conscience, qui lui rappelait que le règlement interdisait de se balader dans les couloirs la nuit, mais en même temps, son ventre la faisait souffrir. Ce dernier l'emporta sur le reste et elle courut presque jusqu'au tableau en forme de poire, qu'elle chatouilla, priant pour que ce soit bien la manière de procéder. elle avait entendue deux élèves de Poufsouffle parler des cuisines comme le paradis des papilles. Le tableau pivota alors sur lui-même, et elle entra dans les Cuisine. Elle retint son souffle, émerveillé par ce qu'elle voyait. Alors c'était ces petites créatures qui s'employaient à les nourrir chaque jours ? Elle leur sourit, et se rendit compte qu'ils l'observaient tous. Son expression se transforma en sourire gêné, lorsqu'ils lui sautèrent tout dessus pour savoir si elle désirait quelque chose.

- Hem ... Auriez-vous quelques restes, j'ai loupé le diner, alors j'ai un peu faim

Les elfes disparurent immédiatement, et elle se demanda si ils allaient prévenir le concierge. Elle se sentit mal à l'aise, et ressassait son malheur, lorsqu'elle aperçut quelque chose bouger au coin de la cheminée. Elle rougit intensément, et maudit son patrimoine génétique, avant d'appeler.

- Il...Il y'a quelqu'un ? Sortez de là ! Je...Euh...Connais des sorts, et n'hésiterais pas à m'en servir !

Elle ne se rendit compte que trop tard de la bêtise de ses paroles. Peut-être s'agissait-il du concierge ? Peut être même pire, d'un professeur ! Son plus grand rêve aurait été de s'enfoncer profondément dans le sol et ne plus jamais revenir. qu'elle idiote elle avait été ! elle aurait du aller directement ce couché, au lieux de n'en faire qu'à sa tête ! Ce fut le moment que choisirent les elfes avant de revenir, portant une table pour une voir deux personnes, un siège, et une multitudes de plats aux allures plus délicieuses les unes que les autres. Ils la firent s'assoir de force, tandis que Sibylle était tendue, s'attendant à ce que la personne se redresse tout d'un coup et admette qu'il lui avait tendu un piège et qu'elle serait renvoyé de Poudlard. Elle déglutit difficilement

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Tous comptés

BILL

Théophile, après deux bonnes minutes de débat intérieur et de profondes réflexions en pesant le pour et le contre de cette situation délicates, décida de surgir d’un coup de sa « cachette » pour surprendre l’intrus qui n’avait décidemment rien à faire dans les cuisines à cette heure-ci de la journée - ou de la nuit. Il prépara son saut, inspira à fond et s’éjecta hors de son coin de cheminée. Et là, à la place d’un prof furibard ou d’un Serpentard acerbe, il tomba nez à nez avec une petite fille de Poufsouffle qui le regardait avec de grands yeux étonnées et effrayés, la bouche pleine de viande en sauce. Elle lui demanda d’une voix tremblante qui il était. Il prit un air terrible et hautain :

« Je suis Théophile, un élève propre sur lui qui fait toujours ses devoirs, a un sens de l’humour inexistant et ne traîne jamais dehors après le couvre-feu ! »

L’autre le regarda avec des yeux encore plus ronds, et un peu moins effrayée. Le jeune lion soupira, tira une chaise près de la fillette et s’écroula à ses côtés.

« Ben quoi, tu ne me crois pas ? »