Bureau du Dr. Mangouste

Mardi 28 Décembre 1997, 9h07
Hôpital Ste Mangouste
Salle d'opération n°7

Tirant la langue à son collègue sur le pas de la porte, Bonham le précéda dans la salle où un certain remue-ménage régnait. Plusieurs médicomages entouraient un des patients des « Soins intensifs », faisant de grands moulinets des poignets pour tenter de calmer le pauvre homme au bord de l’agonie. A grandes enjambés, il s’approcha du groupe.

- Il refait une crise Mangouste! Je crains que ce ne soit la dernière ! Nous avons déjà administré la potion de coma et celle contre les saignées mais il a déjà vomi 2 litres de sang frais en deux minutes. Mais... que faites vous ?
- Passez-moi la seringue.
- Mais...
- Grouillez-vous!

Bonham prit une seringue dans le tiroir, et mit un produit dedans. Il s'apprêta à l'injecter dans le bras du patient. Soudain, le chirugien médicomage l'apostropha :

- Non Mangouste! Vous voulez faire quoi là ?
- Lui sauver la vie. Vous devriez essayer un jour, la famille du patient sera plus reconnaissante envers vous.
- Nous ne savons pas ce qu'il a! Que voulez-vous faire d'autre ?
- J'ai pas envie de savoir ce qui le tuait à l'autopsie. Passez-moi l'épinéphrine!
- Bien.

Il planta la seringue dans le bras du patient et s'épongea le front. Soudain, la tension se stabilisa. Il était sauvé. Il dit :

- Très bien, continuez les sortilèges de fermeture.

Le médicomage s’approcha de la tête du lit, rejoint par son collègue. Tous les regards se levèrent sur lui. Des regards surpris se tournèrent vers lui.
De sa baguette, il parcourut le corps du patient, cherchant s'il n'y avait pas d'autre problème. Dès la fin de l'inspection, Bonham dit :

- Administrez-lui une potion contre les douleurs et une pour l’immobilité musculaire. Il n’y a plus rien à faire à part le laisser s’en aller.

Personne ne discuta. Chacun savait que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Certains soupirèrent de soulagements mais d’autres secouèrent la tête d’impuissance. C’était le quatrième depuis l’attaque de ministère qui leur glissait entre les mains de cette manière. Dans la pièce, les autres patients vaquaient à leurs occupations. Cette vision aurait pu paraître étrange quand on pense à l’horreur de la situation, mais chaque lit était entouré de murs d’invisibilités qui ne permettaient pas aux autres patients de se voir. Les murs étaient levés lors des repas ou à d’autres occasions. Il n’arrivait donc jamais que les autres voient comment leurs camarades agonisaient avant de mourir. Une bien piètre réalité en fait. Il dit :

- Heure du décès : 9h15.

Le corps se calma et lentement, il trépassa. Trois médicomages sortirent de la salle pour retourner vers leurs patients respectifs dans d’autres salles du service. Deux restèrent pour s’occuper du corps pendant qu’Arsène remplit les derniers papiers le concernant. Enfin, le corps fut recouvert d’un drap blanc et les médicomages sortirent de la pièce. Bonham referma le parchemin qui alla se ranger dans son socle à coté du mort après en avoir fait une copie qu’il envoya au bureau d’un coup de baguette. Il se tourna vers son collègue et après un regard, tout deux sortirent également de la pièce. Son collègue et lui enlevèrent leurs blouses et sortirent du bloc. Bonham dit :

- Bien, je retourne aux consults. Oubliez pas de virer l'autre chirurgien? Avec 6000 gallions mensuels, il peut se permettre de passer à autre chose.

Malgré les protestations de ses collègues, il continua son chemin, prit le dossier de sa future patiente et entra dans la salle de consultation et dit comme si rien ne s'était passé avant :

- En quoi puis-je être utile en cette belle matinée ?

Une phrase si rudimentaire qu'il s'en étonna lui-même.

Lorelai avait une sainte (c’est le cas de le dire) horreur des hôpitaux depuis que son grand-père était décédé. Elle le savait sur ses fins… Enfin selon les médicomages le vieil homme devait mourir il y avait de cela 4 ans. Il avait donc vécu plus de deux ans à l’hôpital. Il arrivait même qu’il lui dise qu’il était en fait immortelle et que la raison de sa vitalité c’est qu’il ne cessait de draguer les infirmières. Lorelai bien sûr en doutait mais, si ça pouvait faire plaisir à son grand-père.

C’est donc très tôt se matin là, qu’elle décida d’aller rendre visite à un médecin. Elle voulait s’assurer que le cancer qu’avait eut son grand-père ne soit pas héréditaire. Bien sûr elle n’avait rien dit à Charlie à propos de ses angoisses. Elle ne voulait surtout pas l’inquiéter. Alors, qu’elle arrivait dans la salle d’attente une jeune infirmière la dirigea vers une salle d’osculation en lui disant de s’installer sur le fauteuil que le médecin n’allait pas tarder.

*Pourquoi est-ce que je n’en ai pas parlé à Charlie ? Ah oui pour le rassurer… J’aurais peut-être dû demander à Lily-Roze de m’accompagner… Non mais, franchement pourquoi je stress ? Si ça s’trouve je n’ai absolument rien ! Mis à part des brûlures que je soigne d’ailleurs relativement bien, enfin ça aussi il faudrait que je demande l’avis au médecin qui viendra m’ausculter*, se dit-ele pour se rassurer un peu.

Lorelai observa alors la salle. Elle était blanche aucun tableau seul note de couleur dans la pièce une veste de médecin bleue accrochée à un porte manteau en acier.

*Très accueillant*, pensa-t-elle en regardant la porte de la salle qui s’ouvrir sur un docteur.

Il semblait assez âgé, il lui demanda si il pouvait lui être utile à quelque chose. Lorelai écarquilla les yeux en le regardant.

- Je voudrais savoir si la maladie, cancer à vrai dire, de mon grand-père Wolfgang Woolf Ofer était héréditaire. Vous devez avoir son dossier quelque part je suppose, lui dit-elle en le regardant. Ah et je voudrais aussi si ce n’est pas trop vous demander que vous vérifier si mes brûlures dans le dos se sont bien résorbées ! lui dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

Assit dans son bureau, Bonham attendait l'heure fatidique les yeux rivés sur la pendule près de l'entrée. L'heure fatidique où... la patiente répondra à la question encore plus fatidique que le médicomage avait posé.

D'un geste assuré, il se leva de son fauteuil, jeta un œil à son bureau qui était nickel et sortit de la pièce pour enfin écouter ce que disait la patiente. Le service de pathologies des sortilèges était, depuis déjà quelques semaines, très remplit. Il y avait un bon nombre de patients et les médicomages ne cessaient de courir toute la journée, et la nuit, pour se rendre au chevet des malades pour y prodiguer divers soins et donner bon nombre de potions plus étranges les unes que les autres.

Certains patients étaient même là depuis plusieurs mois, recevant des traitements qui voyaient leur état s’améliorer très lentement voir pas du tout pour quelques rares malchanceux. D’autres malades n’étaient là que depuis quelques jours et pour les soignants, c’était les plus pénibles. Insatisfaits des soins, demandant sans arrêt quand ils allaient pouvoir sortir, traitant les médicomages d’incapables plus les jours passaient. La patiente lui demanda si son grand-père mort d'un cancer. Banal. Bonham lui dit :

- Ah, si j'avais une secrétaire. Votre ancêtre avait la maladie de Hodgkin. Elle est curable à 90%. C'était vraiment un pas doué où alors il est resté 2 ans, sans perdre patience. Grâce aux infirmières je crois. Quel pervers! Ah la la!

En effet, Bonham était sans retenue devant la patiente bouche bée. Il continua :

- Dommage que ce ne soit pas héréditaire d'ailleurs, les oncologues bosseraient un peu. Enfin bon.

Lorelai posa ensuite une question sur une certaine brûlure au dos. Il dit :

- En même temps, si je suis payé, c'est pour ça. Enlevez votre pull.

Il prit son stétoscope magique et l'ausculta comme n'importe qui. Bonham faisait ça quelques dizaines de fois par jour. Il regarda un peu cette brûlure en disant les sourcils froncés :

- Vous avez fait des études pour faire de l'auto-médication ? Ici, c'est gratuit, quitte à me faire perdre mon temps, autant venir. Donc, vous la guérissez mal depuis je ne sais combien de temps. Je vais prendre un désinfectant, vous irez à la pharmacie demander de l'achevbrul codéiné. Je vais vous faire une ordonnance.

Bonham écrit sur un parchemin avec sa plume :

Citation :

Hôpital Ste Mangouste, le 28 Décembre 97
Dr. Bonham Mangouste

Médicaments pour : Mrs Lorelai Davalle

Je vous demande de donner de l'achevbrul codéiné. La patiente devra en prendre selon les doses suivantes :

2 comprimés le matin avec espace de 2 heures
3 comprimés l'après-midi avec espace d'1heure
1 comprimé si nécéssaire en cas de douleur dépassant le stade 4

Dr. Bonham Mangouste

Bonham dit :

- Evidemment, ce médicament présente un risque de dépendance. Si je vois à votre prochaine consultation, dans 1 semaine, si vous êtes accro, je n'aurais aucun scrupule à vous emmener en cure de désyntoxication.

Bonham se leva pour serrer la main de Lorelai, ce qu'il faisait rarement.

Lorelai fut assez surprise par le vocabulaire que le médecin employé. Il était entrain de traiter son grand-père de pervers. Non, pas que c’était vraiment un mensonge mais, il y avait quand même le respect des patients. Il poursuivit sans se soucier de l’étonnement de Lorelai, il l’a rassura en quelque sorte en lui disant que ce n’était pas héréditaire. Il lui demanda ensuite d’enlever son pull pour qu’il puisse voir l’état de sa brûlure.

Elle hésita un moment puis, le fit quand même gardant toute fois son soutient gorge qui était loin d’être le plus sexy du monde vu qu’il s’agissait d’un soutient gorge de sport. Comme elle bougeait beaucoup dû à son métier, elle devait porter certaine chose spécifique comme un blouson renforcé pour les brûlures. Bien sûr, il était rare de la voir avec cela sur le dos.

Le médicomage lui demanda si elle avait fait des études pour faire de l’auto-médication.

- Non, c’est mon ancien professeur qui m’a apprit à lancer des sortilèges et à faire des bandages avec des potions calmantes, dit-elle alors qu’elle sentait le regard du médecin se poser sur elle. Cela fait 3 semaines que j’ai cette brûlure dans le dos pas de quoi fouetter un chat. C’est juste que Sainte-Mangouste se trouve un peu loin de la Roumanie, lui dit-elle en le regardant se déplacer pour aller vers son bureau.

Lorelai remit alors, son pull vu que visiblement il en avait assez vu. Il lui tendit le parchemin sur lequel il venait d’écrire l’ordonnance qu’elle devait donner à la pharmacie de l’hôpital. Il lui fit remarquer que les médicaments qui lui avait prescrit pouvait agir comme une drogue à long terme et que si dans une semaine il constatait une dépendance, il l’enverrait dans un centre de désintoxication.

- Trop aimable, lui dit-elle en lui serrant la main et en regardant le non sur celle-ci. Dr. Mangouste ? Vous êtes le directeur de l’hôpital ?, lui demanda-t-elle profondément étonnée.