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 Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]

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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] - Page 2 EmptyVen 24 Avr - 22:46

La dernière voix était bien différente de toutes les autres. Plus douce, plus calme mais aussi -selon Meredith- plus dangereuse encore. Elle frémit , juste avant que la portée de ces mots ne lui arrivent pleinement. Le terme de couple assomma ce qui pouvait lui rester de lucidité et alors, fiévreuse..sa poitrine se souleva, un sourire vint orner ses lèvres sans couleur et ...elle se mit à rire en silence.
C'était impossible, elle délirait tout simplement; ce qu'elle était en train de voir, ce qui se concrétisait face à ses prunelles baignées de larmes -cause d'une clarté trop importante pour son regard fatigué- ne pouvait être qu'une pure illusion. Le monde s'était arrêté de tourner dans le bon sens, elle en était convaincue...


"Oui, peut-être pourrions-nous faire quelque chose pour eux..."

Elle sentit Apophis la serrer d'avantage contre sa silhouette glacée, ses deux bras ceignant autour de son corps..Et son rire n'en devint que plus intense encore..

"Comment vous appelez-vous, jeune fille ?"

Cette fois-ci, Meredith pouvait voir chaque visage, chaque sourire entendu et mine enhardie qui était rivé sur sa pâle figure. Et pour toute réponse, elle ne put que réprimer un hoquet du à son hilarité éperdue..sa main tremblante passant sur son front moite, caressant les mèches de cheveux venus s'y coller.
Elle se mordit la lèvre, masqua une grimace de douleur et leva ses yeux vers le plafond de la sinistre salle ; se désintéressant de la folie contagieuse et de ce silence de mort qui planait sur l'assistance... Pour l'une des première fois de sa vie, elle aurait préféré qu'on ne la sauve pas.


"Mon..mon nom ?" murmura-t-elle, toujours hilare. L'énorme poids au fond de son estomac redoubla de volume ; lui donnant irrémédiablement envie de vomir. Elle avait l'impression d'être devenue un sujet bien trop différent de ceux qui l'entouraient, tel un pauvre animal prédestiné à la curiosité de quelques sorciers effrontés..
Les paupières tremblantes, ses yeux tant braqués vers le haut qu'ils semblaient prier le ciel de sa clémence, elle gloussa de plus belle, d'un rire démentiel, d'un rire profond qu'elle n'arrivait plus à retenir. Son nom..dans une situation pareille, ils voulaient connaître son nom...


"Vous arrivez en réunion d'anciens.. - et à cette phrase -sans en comprendre la réelle raison- elle évita soigneusement le regard d'Apophis. "Vous sauvez deux personnes...su..susceptibles de vous tuer..et..vous voulez connaître..mon nom ?" dit-elle, sidérée, la respiration sifflante. Elle ferma finalement ses yeux brûlants... et esquissa un drôle de sourire sur ses lèvres sèches. S'il fallait perdre la raison à en devenir malade, autant le faire du mieux possible..

Dans son crâne prêt à exploser, ses rouages essayèrent tant bien que mal de se remettre en route.
Finalement...


"Lâchez-moi Apophis.." gronda-t-elle d'un ton catégorique, de sa voix la plus contaminée par la folie.
Il fallait qu'elle parte, qu'elle s'extrait de ce nouveau monde pour réussir à en sortir indemne : et pour cela, elle était prête à toute tenter..à tout.. Contre sa jambe, dans la poche de sa robe de sorcière, elle sentait le bout de sa baguette appuyer sur sa peau..Il lui suffisait de tendre sa main pour espérer la saisir par en dessous..
Mais Apophis bloquait tout accès ou tentative de fuite tant il s'évertuait à étreindre Meredith..sans la relâcher , semblant même tonifier son horrible pression sur elle.
Et à cette constatation, Meredith fronça ses sourcils, l'incompréhension la submergeant toujours un peu plus..


"Apophis .." chuchota-elle en revigorant ses poumons d'une seule traite, le coeur au bord des lèvres.

"Il faut..Il faut que vous me lâchiez Ap..."

"Il ne le fera pas" coupa une voix mielleuse. La grande femme au visage fin et à la posture remplie d'une dignité qui en devenait douloureuse -celle-là même qui rendait Meredith autant mal à l'aise- s'accroupit alors devant elle. Et posa ses longs doigts pâles sous le menton de Meredith, relevant sa tête du mieux possible pour qu'elle puisse la voir tout à loisir.

"Il ne le fera pas, car il a mieux compris que vous-même ce qu'impliquait la visite de sa mère" ajouta Honoria de son ton clairvoyant , soupesant sa phrase d'un sourire entendu à l'adresse de son fils.

Meredith sentit un nuage d'angoisse condenser jusque dans sa moelle... Elle entrouvrit sa bouche, d'où aucun son ne semblait vouloir en sortir. Les lèvres devenues tremblantes, ses yeux grands ouverts, fixés sur la femme auguste au sourire suffit..elle sentit quelque chose de corrosif déchiqueter sa carcasse éprouvée..

"Que..." parvint-elle finalement à articuler, sa gorge trop sèche pour en formuler d'avantage..
A l'intérieure même de son corps, il lui semblait que ses entrailles se tortillaient pour fuir leur cachette..que sa tête avait programmé son minuteur jusqu'à une fin proche qui la ferait exploser.. Elle déglutit avec peine, ses prunelles éberluées n'arrivant pas à s'extraire de la figure réjouie d'Honoria.
Et, tenue de la sorte par Apophis, l'ingénieuse idée de soit-même mettre fin à ses jours lui parut quelque chose de presque..abordable ; tant elle appréhendait ce qu'elle risquait encore de découvrir, d'entendre si elle n'en finissait pas au plus vite.
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] - Page 2 EmptyMer 29 Avr - 10:47

Apophis était resté prostré, incapable d'agir ni même de bouger... Il fixait le sol d'un regard inanimé comme s'il s'était agi d'une mer sans fond dans laquelle il aurait pu plonger. Les trilles aigües de Meredith lui parvenaient sans pour autant qu'ils les entendent tandis que ses paroles dénuées de raison se fracassaient contre ses tympans sans vraiment atteindre son cerveau...

L'ancien Auror ramena ses genoux contre lui comme s'il avait eu trop froid. Une ride soucieuse scindait son front sous un abime de perplexité. Où était-ce la peur de trop en comprendre ?
Sa mère reprit rapidement la parole -de ce ton piquant et vainqueur qu'elle savait arborer si souvent... surtout lorsqu'il était là. Surtout depuis qu'il l'avait abandonné. Oui... surtout depuis qu'il avait assassiné son père.


"Il ne le fera pas, car il a mieux compris que vous-même ce qu'impliquait la visite de sa mère".

Bien sûr qu'il l'avait compris et c'est ce qu'il craignait à cet instant : comprendre ce que disait Honoria. Bien malgré lui, ses mains retenaient toujours les bras de la jeune femme qui tâchait pourtant, tout en se débattant, d'y échapper. Bientôt ses membres n'auraient plus la pression souhaités sur ses épaules et elle serait libre comme l'air...
C'est ce qu'il souhaita à cet instant. Et ce qui lui restait de loyauté envers ses principes et ce qu'il avait été leva des yeux furieux en direction des Mangemorts.


"Vous venez pour m'achever ? Alors, faites-le !".

Honoria se redressa comme subitement prise d'une décharge électrique. Elle jeta un regard alentours et surpris à ses compagnons d'armes et plaça ses mains blanches sur ses hanches fines et belles. Le silence brûlait son cerveau à l'acide tandis qu'il devenait rouge et suffoquant, les larmes brillant dans ses yeux, bavant d'essayer de reprendre sa respiration...

"Nous venons afin que tu abandonnes définitivement ce qui t'attache encore à ta vie passée, Apophis... Ce prétendu Auror que tu as été durant près de vingt années".

"Nous pensons que tu vaux mieux, trancha Lucius, et aimerions t'offrir ce que tu convoites depuis que tu es venu au monde...".

"Je ne serai jamais des vôtres...", murmura-t-il froidement -l'étreinte qui retenait Meredith se défaisant à chaque instant.

"Comme je le disais, tu vaux bien mieux que cela...".

"JE NE SERAI JAMAIS DES VOTRES !!!!", gronda-t-il d'une voix décharnée. Ses yeux tremblaient aussi bien que sa mâchoire, sa vision se troublait comme un enfant enfoui au confunt de ses propres retranchements à force d'être trop obligé...

Ses mains retombèrent sur ses genoux. Il était seul à présent. Seul au milieu d'une grande pièce noire et écrasante. Seul à pouvoir se défendre. Seul à pouvoir se supporter.
Avery Senior claqua la langue et détacha son regard. Narcissa et son mari continuaient à le fixer tandis que sa mère gardait une posture digne et glaciale sur une grimace tordue par le mépris. Ses lèvres tremblaient presque...


"Tu ne comprends absolument RIEN, Apophis...
Lord Voldemort est en train de se détruire par sa propre folie et ses propres ambitions dévorantes ! Tous ces concepts ne valent plus rien désormais !! Dans peu de temps, et que ce soit l'une ou l'autre des deux parties qui l'emporte, le monde sera à feu et à sang ! Plus aucun idéal, qu'il soit Bien ou Mal n'aura d'importance et chacun sera perdu de n'avoir plus rien à quoi se raccrocher !


Mais bien sûr, persifla-t-elle, tu es bien trop stupide et geignard pour voir clair en ce qui se passe maintenant !
D'ailleurs, qui voudrait ressembler à Apophis Sykes ?".


La balle se nicha en plein coeur et son souffle s'arrêta brusquement. Il était paralysé, ses muscles meurtris d'être trop tendus, son coeur ne battant plus, bandé en un dernier soubresaut. Sa mère, acide, continua de nouveau :

"Tu as détruit tout ce qui avait de la valeur pour toi, Apophis... Tu as laissé ton âme aux Détraqueurs, tu es devenu un meurtrier, un paria, une grotesque figure reprenant ce qui d'ores et déjà est voué à l'échec : l'Ordre du Phoenix. Tu t'es laissé voler ton fils par une personne pour laquelle tu as sacrifié ta vie !!
Tu n'es qu'un ridicule petit pantin que l'existence s'amuse à faire à et à défaire !
Et maintenant quoi, mon fils ? Maintenant que tu es seul tu vois l'étincelle d'un espoir en cette fille ?".


Elle désigna Meredith d'un geste et lui afficha son plus fourbe sourire, comme la réflexion féminine de celui qui appartenait à son propre fils. Les autres, pressentant comme une entourloupe, se massèrent autour de la jeune femme. Les poings serrés, les larmes ne parvenant à couler, Sykes tendait un regard désespéré vers Honoria.

"Le garçon qui s'est autoproclamé Auror à 19 ans n'est plus, Apophis, poursuivit-elle d'une voix monocorde, une autre facette de ta personnalité a pris le pas sur ce que tu étais... et celle-là est bien plus belle que tout ce que tu peux imaginer encore d'honorable et de juste.
C'est ce forcené que tu sais être".


Un silence comme une brisure. Un peu comme s'il venait de voler en éclats sous les paroles de cette femme froide et intouchable. Son visage se détendit peu à peu, muet de toute émotion désormais, simplement fermé... Ses yeux se posèrent sur Meredith puis sur les autres. Il avait l'impression que le Monde venait de se retourner comme un gant...

"C'est ce fou furieux que nous attendions. Celui qui a triché pour parvenir à ses fins et devenir le meilleur de sa catégorie. Celui qui, afin de se venger et obtenir satisfaction, n'a pas hésité à torturer, tuer, séquestrer...".

"Nous savons pertinamment, reprit Narcissa, qu'en nous mêlant, nous autres Serpentards et familles de hautes conditions, à des personnes extérieures à notre milieu nous changeons impunément. Sirius en a fait les frais en rejoignant les Potters... toi aussi en rejoignant Aaron Millers.
Si ce Gryffondor n'avait pas été sur ton chemin à ton arrivée à Poudlard tu serais resté fidèle aux tiens et fidèle à ce que tu es. Mais le Destin en a voulu autrement...".


"Nous ne disons pas, poursuivit Avery Senior sur un sourire hautain, que tu n'aurais été qu'un vulgaire pantin à l'image des Lestranges, par exemple. Et nous n'insinuons pas non plus que tu aurais été le meilleur des tueurs... Nous savons juste à quel point tu peux être un excellent leader".

"Et c'est la raison pour laquelle, Apophis, nous sommes ici. Afin de te faire prendre conscience de ton potentiel...".

Un silence méditatif, lourd comme une chape de plomb durant lequel chacun s'était rassemblé autour de lui et l'observait recroquevillé sur lui-même, les yeux à nouveau plongés dans le vide. Il ne semblait déjà plus faire partie de l'espace alors qu'il attirait toutes les intentions -du moins bien plus que l'énergique, pour ne pas dire folle à lier, Meredith Bett à cet instant même.

Il se souvenait d'à quel point il avait tenu à lui. Il se rappelait leurs jeux, leurs rires, leurs délires d'insouciance, leurs plaisanteries de gamins...
La seule personne qui n'avait jamais été en mesure de le comprendre c'était lui.
Lui, lui et encore lui... C'était Aaron Millers. Ce Gryffondor dont ils parlaient tous et qui avait été son meilleur ami. La seule personne qui ai jamais réellement compté dans toute son existence et pour laquelle...


"J'aurais pu mourir pour lui, murmura-t-il d'un air vague, il me l'aurait demandé, je l'aurais fait. Il n'a jamais su à quel point j'ai eu besoin de lui durant toutes ces années... Je ne lui ai jamais dit aussi...

Je n'aurai plus jamais l'oportunité de lui dire désormais, n'est-ce pas ?".


Aucune réponse... hormis celle, très calme, de sa mère :

"Plus jamais".

Son visage se ferma et ses yeux se plissèrent. Son dos se cassa et ses épaules fléchirent, ses mains s'aplatissant sur le sol pour mieux le retenir...

"Mes caprices l'ont fait partir, pas vrai ?".

"Oui, Apophis. Celui que tu es et as toujours été est le seul responsable de ce drame...".

Il frissonna. Son coeur accéléra la cadence comme autant de pensées traversant son esprit sans s'arrêter sur son malheur.

Il murmura une dernière fois, transi de froid :

"Je suis le seul fautif dans cette histoire et lui n'a rien fait...".

Puis lentement, progressivement, son dos se déroula surélevant ses épaules et redressant l'homme qu'il était. Ses jambes vascillèrent un instant mais il resta debout, placide, le visage toujours bassé d'être trop las. Il releva la nuque et ses yeux se posèrent sur Meredith qu'il espérait encore présente...

"Meredith !".

Il attendit une réaction de sa part et ses traits emplis d'une douceur éreintée, d'un calme de guerre lasse se targuèrent d'un sourire...

"Si ce n'est pas trop vous demander, je souhaiterais que vous restiez...".

Et il fit quelques pas maladroits dans ses direction, clopin-clopant doucement vers la jeune femme tandis qu'Avery Senior et Lucius s'effaçaient sous ses pas.

"Je sais que vous ne desirez pas que les choses se déroulent ainsi pour vous et je ne vous en veux en rien...".

"Apophis !".

"Tout ce que je veux, c'est laisser l'Auror que je suis encore vous montrer quelque chose...".

"Que fais-tu, Sykes ? Demanda Lucius, tu ne préfères pas...".

"Pourriez-vous me laisser s'il vous plaît ? Reprit-il d'une voix limpide, vous aurez ce que vous voulez mais je vous demande juste d'attendre...".

Aucune réponse...

"S'il vous plaît".

Puis sa mère se décida à réagir.

"Bien, Apophis. Fais comme bon te semble...".

"Merci".

Il s'approcha alors doucement de Meredith tout en restant à distance afin de ne pas l'effrayer -fantôme de l'homme qu'il avait jadis été, au milieu d'une pièce sombre et vide de rêves, d'intentions...

"Meredith. S'il vous plaît, suivez-moi. Même si cela doit être votre dernière fois, même si après vous devez partir... Je ne vous retiendrai pas et vous laisserai le choix.
Alors, par pitié, accordez-moi cette dernière chose...".


Et déjà il n'était plus que l'ombre de lui-même...
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] - Page 2 EmptyDim 3 Mai - 17:01



De l'acide, c'était de l'acide que l'on déversait dans son cerveau..
Le sang lui montait aux tempes, la bile brûlait sa gorge, annihilait la plainte déformée par un cycle sans fin qui ne permettait pas à sa voix de lâcher ses sanglots. Meredith aurait voulu hurler à en perdre la raison, et enfin désobstruer de son âme la vue de ces regards farouches qui l'éclairaient tels des phares en quête d'un navire qui chavire..pour mieux le faire couler.
Elle avait l'impression qu'on la jetait dans un trou profond, avant de prendre pelles et pioches et de l'ensevelir sous un amas de terre froide..L'étreinte d'Apophis sur sa silhouette gelée était devenue un étau, à l'alliage incassable, inébranlable, qui l'étouffait en une entrave pondéreuse.
Elle aurait pu -aurait même du- se débattre au fond du fossé symbolique de sa future tombe ; mais les câbles rattachés à sa raison, à tout ce qu'elle avait cru d'acquis et de juste, s'arrachaient les uns aux autres en des bruits de déchirure effroyable.
Il était son fils...

Pendant un temps abusif, Meredith plongea ses yeux hâves sur le sol de la demeure devenue vortex béant, son regard fixé sur un grand rien..ou un petit vide - les deux dans le cas de Meredith. Et resta aussi immobile qu'une statut de verre que la moindre secousse -plus infime puisse-t-elle être- risquait de briser. Sa respiration était étrangement sereine, ses gestes inexistants, son visage impavide sous le coup d'un choc trop grand.


"Vous venez pour m'achever ? Alors, faites-le !"

La voix d'Apophis grésilla dans ses tympans -pareille aux sons provenant d'une radio réglée sur de mauvaises ondes. D'une façon secondaire, ailleurs, Meredith leva ses yeux ; pour peut être espérer échapper à cet état d'engourdissement qui l'habitait. Elle observa l'assemblée en silence, ces derniers agglutinés autour d'eux comme des visiteurs de zoo attirés par la cage d'une espèce en voie de disparition.
Ils avaient tous, de la mère jusqu'à ce damné Lucius corrompu, leurs regards rivés sur Apophis, comme s'il s'agissait là d'un messie apparu sur terre pour leur prêcher une parole qu'ils trouvaient bonne.. et ne faisait pas plus attention à Meredith qu'elle-même ne saisissait l'ampleur de la situation.
Elle se contentait de rester à terre, simple poupée qu'on aurait posé ici le temps d'une douloureuse éternité.


Et il lui fallut en temps décalé par rapport à la réalité des lieux pour comprendre, qu'à l'instar du comportement mièvre des Mangemorts, ces derniers semblaient étonnés par les paroles d'Apophis.

"Nous venons afin que tu abandonnes définitivement ce qui t'attache encore à ta vie passée, Apophis... Ce prétendu Auror que tu as été durant près de vingt années".

"Nous pensons que tu vaux mieux, trancha Lucius, et aimerions t'offrir ce que tu convoites depuis que tu es venu au monde...".

"Je ne serai jamais des vôtres...",

"Comme je le disais, tu vaux bien mieux que cela...".

"JE NE SERAI JAMAIS DES VOTRES !!!!",

Meredith tiqua à ces mots. Lentement, délibérément, elle fronça les sourcils...le mécanisme de sa réflexion crachotant pour à nouveau se mettre en marche.. Les roues de sa compréhension glissaient sur les rails qu'étaient ses nerfs, déclenchant des élancements douloureux dans son crâne..


"Tu ne comprends absolument RIEN, Apophis...
Lord Voldemort est en train de se détruire par sa propre folie et ses propres ambitions dévorantes ! Tous ces concepts ne valent plus rien désormais !! Dans peu de temps, et que ce soit l'une ou l'autre des deux parties qui l'emporte, le monde sera à feu et à sang ! Plus aucun idéal, qu'il soit Bien ou Mal n'aura d'importance et chacun sera perdu de n'avoir plus rien à quoi se raccrocher !


Mais bien sûr tu es bien trop stupide et geignard pour voir clair en ce qui se passe maintenant !
D'ailleurs, qui voudrait ressembler à Apophis Sykes ?".


Consciente qu'Apophis ne la tenait plus; Meredith posa ses mains de part et d'autre de sa tête dans un geste qu'elle voulait salvateur. Entre ses doigts, elle inspira de toute la puissance de ses poumons, pour échapper à une incoercible sensation de noyade. Son souffle drastique redémarra de plus belle, les mots, les phrases qui faisaient échos dans la pièce reprenaient peu à peu un sens..et l'impact du présent se fit plus puissant que jamais. Elle appuya d'avantage contre son crâne , priant pour que cette phonation aux creux de ses oreilles s'interrompre.
Elle ne voulait pas comprendre, Elle ne le pouvait pas...c'était au dessus de ses forces. Elle n'espérait qu'une seule chose, pouvoir fuir, s'enfuir..
Autour, les répliques fusaient. Cinglantes, modérées, jaugées comme pour convenir au mieux. Et l'assurance dans la voix d'Apophis éteignait sa flamme pour s'enhardir d'une toute autre vocalise, bien moins chancelante .telle une évidence..telle une acceptation.
Un goût amer, irascible, dévala dans la bouche de Meredith qui avait de plus en plus de mal à retenir ce qui présageaient d'être des sanglots..


"Oui, Apophis. Celui que tu es et as toujours été est le seul responsable de ce drame..."

Comme si la voix d'Honoria avait été un coup de trique, Meredith se replia sur elle-même. Tant pour masquer sa faiblesse que pour pousser son esprit à rester calme.
Pourtant, au plus profond, dans les gorges mêmes de son être, les braises de sa fureur se ranimaient... Elle sentait le monstre de son animosité racler l'abîme de sa peur, poussant un cri de rage prédestiné à des actions bien réelles..


"Je suis le seul fautif dans cette histoire et lui n'a rien fait..."

Ce fut un silence, fin d'une concertation éprouvante.
Puis...


"Meredith !"

"Non.." simple murmure, qu'elle avait lâché. Sa voix étouffée par ses deux mains toujours plaquées sur son visage, du bout de ses tempes jusqu'à ses lèvres tremblantes, elle s'arracha un frisson, horrifiée.

"Si ce n'est pas trop vous demander, je souhaiterais que vous restiez...".

Doucement, elle hocha sa tête à la manière d'une aliénée à qui on proposait gentiment la camisole de force. Elle voulait qu'on la laisse, qu'on éloigne les sangles censées entraver ses membres ..Mais ils étaient là, autour, à côté, devant elle...Ils l'encerclaient et Apophis aussi, à présent.
Son épiderme parcouru de millions de spasmes, elle renifla, la gorge nouée.


"Je sais que vous ne desirez pas que les choses se déroulent ainsi pour vous et je ne vous en veux en rien...".

"Apophis !".

"Tout ce que je veux, c'est laisser l'Auror que je suis encore vous montrer quelque chose...".

"Que fais-tu, Sykes ? Tu ne préfères pas..."

"Pourriez-vous me laisser s'il vous plaît ? vous aurez ce que vous voulez mais je vous demande juste d'attendre...".

"S'il vous plaît."

"Bien, Apophis. Fais comme bon te semble..."

"Merci."

Elle l'entendait s'approcher...encore un peu plus... Il était debout, alors que Meredith était restée à même le sol ; accablée par le poids d'un sévisse trop lourd à supporter pour sa frêle carcasse abandonnée.


"Meredith. S'il vous plaît, suivez-moi. Même si cela doit être votre dernière fois, même si après vous devez partir... Je ne vous retiendrai pas et vous laisserai le choix.
Alors, par pitié, accordez-moi cette dernière chose...".


Elle dénoua ses doigts et laissa à Apophis la liberté d'entrevoir une parcelle de son visage, mince zébrure.. Ses lèvres bleues, le teint cadavérique, des larmes glissaient sur ses joues comme des goutes sur un vitrail trop pur.. Le moindre souffle lui coutait, le plus petit murmure était autant de douleur pour sa conscience éprouvée.
Lorsqu'elle plongea ses prunelles pétillantes et baignées de perles salées dans celles d'Apophis, ce fut comme si elle contemplait du coin de l'oeil un ancien ami qui l'aurait poignardée dans le dos.


"...Ils vous manipulent , Apophis.." lâcha-t-elle, à contrecoeur. Elle chuchotait tant et si bien, que seul lui pouvait l'entendre.


"Ils vous tiennent à la gorge...avec leurs belles paroles.."
avec une lenteur exagérée, elle baissa ses mains qui retombèrent mollement contre ses jambes repliées. Le chemin qu'avaient tracé ses larmes était devenu sec.

"et vous les suivez..tête baissée. Moi qui pensais..moi qui avait cru que.." le timbre de sa voix trébucha, buta, se perdit dans le vide de son souffle sifflant.

Elle vibrait dorénavant. Son coeur exaltait ses battellements frénétiques à une vitesse vertigineuse,et Meredith dut prodiguer des efforts monstres pour ne pas vomir. Ses traits se tirèrent sous le joug de la situation, de ce qu'elle avait entendu et de ce qu'elle vivait.. Le fer chauffé au rouge qu'était son hébétude s'appliqua tout contre l'organe pour le raviver d'une aversion profonde.
Elle s'arracha aux yeux bleus ignés d'Apophis, et riva son regard sur le côté..


"....que veulent-ils ? Que vous les guidiez ?...que vous les meniez en haut de l'estrade..."

A nouveau, elle daigna le regarder ; d'une manière trop froide pour prétende à la compassion.

"...Vous êtes tous pareils..tous...c'en est écoeurant. "
Meredith ne réfléchissait plus correctement. Elle était dans un état tel, enveloppée d'une aura si corrosive, que la colère qui avait commencée par la brûler gagna un terrain qui était bien loin de convenir à son enveloppe charnelle.
Et même le visage sans vie d'Apophis, et même son expression d'appauvrissement, et même son vécu dépeint auparavant par sa mère, n'arrivaient pas à brider ce qui était devenue une houle de démence et, plus que tout, une impression de trahison.
Sa poitrine se soulevait avec une difficulté qui continuait d'accroitre, ses épaules tremblaient, s'entrechoquaient en des plaintes silencieuses..Ses doigts posés contre sa robe noire serrèrent le tissu avec violence; elle semblait se contenir...
Et alors, subitement, un rictus d'ironie osa encore franchir la barrière de ses lèvres pour les forcer à s'étirer.. Cette fois-ci, elle ne faisait plus aucun effort pour parler à voix basse.


"Vous avez intérêt à me tuer Sykes... Parce que si vous ne le faîtes pas, si vous ne me tuez pas, c'est moi qui vous tuerais."

Elle leva son menton en l'air et expira avec force, les sourcils froncés.

"Je vais vraiment vous tuer."
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Ξ Sujet: Re: Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett]   Les rues ne sont plus sûres de nos jours... [Meredith Bett] - Page 2 EmptyMer 27 Mai - 14:16

Apophis toisait Meredith de ce qui lui restait de dignité et de prestance. Jamais encore femme ne lui avait si bien tenu tête, du moins en matière de folie et de dépression. La jeune femme atteignait des sommets dans lequel elle se perdait, se brisait -l'image de son corps n'étant plus qu'un ramassi de chiffon de chair et de douleur. Sans vie, toujours spectral, son adversaire décocha à son arrogance un sourire féroce.

"Je vais vraiment vous tuer."

Et le masque de cynisme de se briser d'un trait. Une lueur folle alluma son regard et il tempesta d'une fureur qui sortait des tripes :

"PERSONNE NE PEUT ME TUER !!!".

Ses mains tremblaient ainsi que son corps. Tout en lui n'était que bruissements et tensions, comme un vieil immobiel qui menace de s'effondrer. L'ange meurtrier riva ses pupilles d'azur dans les siennes et fit un pas de plus.

"Croyez bien, Meredith, que s'il y a bien quelqu'un qui peut me tuer ce n'est pas vous. Vous n'en aurez pas l'audace ni même le courage, je vous le garantis.
Et je ne suis pas là pour m'en prendre à vous alors, s'il vous plait, regagnez votre calme".


Il regagna le sien, s'efforçant de se détendre, de redevenir maître de son corps autant que de ses pulsions. Son visage se ferma -éfigie de marbre aussi glaciale que ce minéraux. Zombie au milieu d'un champ de bataille jonché des cadavres de l'espérance.

"Vous êtes naïve, Mery. vous croyez, tout comme Harry ou même Tom, que l'univers n'est régit que par les lois strictes et infaillibles du Bien ou du Mal. qu'ainsi de ce combat ne pourra ressortir que l'un ou l'autre des vainqueurs, et si possible le Bien comme vous l'espérez !

Vous vivez bel et bien dans un monde de corolle... et je souhaite que vous ne puissiez vous en réveiller".


Il tourna les talons, la tête baissée, certainement touché par cette trop grande candeur qui rendait la jeune combattante nettement moins intéressante qu'au premier regard. Sykes, du fond de sa manche, tira un objet sombre, long et fuselé.

"Pauvre petite Mery qui ne comprend guère qu'il n'y a ni Bien ni Mal...
STUPEFIX !!!".


Le sort fusea de sa baguette droit vers le corps de la jeune femme, le frappant dans un éclat d'étincelles bleu nuit. Son anatomie se raidit brusquement, crispant ses muscles, rendant impossible tout mouvement de riposte, toute tentative de fuite. Et l'honorable Auror de ranger simplement sa baguette comme s'il venait d'exécuter le plus banal des sortilèges.

"Quel fils de p*te je fais -sauf votre respect, Mère !
On me donne l'occasion de ne pas sombrer sous le joug de l'un ou de l'autre de ces adversaires, Mery. Que devrais-je faire selon vous ? Reconsidérer quel minable je suis à l'heure actuelle et dépérir oublié de tous ?
Naaaann, nan, nan, nan ! Je suis un vainqueur, moi ! Je suis une icône ! Je suis -il chercha dans son esprit- très imbu de moi-même certes mais tellement, tellement prometteur !".


Il se positionna face à elle, le visage à quelques centimètres du sien et murmura sur une petite moue enfantine :

"Eux, là-bas, les tocards de Mangemorts... ils ont compris le changement qui était en train de se produire et ils ont aussi compris comment le Monde tournait.

Le Bien, le Mal sont jumeaux, Mery. Un univers de bonheur et d'amour est impossible tandis qu'un autre fait de haine et de destruction et inenvisageable ! Alros réfléchissez un instant, à quoi sert cette guerre sinon à créer l'illusion chez l'un comme chez l'autre de remporter la victoire ? Ils n'y changeront rien et c'est là qu'est le problème.
Tandis que moi, Mery...".


Ses yeux s'allumèrent subitement d'une étrange lueur.

"Moi, je peux faire pencher la balance !

Je ne vais pas vous faire tout un long discours sur l'intérêt que nous pourrions en tirer, ni sur mes propres convictions, mais avouez qu'un leader qui ne se prononce ni pour le Noir ni pour le Blanc est assez différent du reste des Hommes, hein ?

Une nation dans laquelle chacun sera libre d'agir et de penser comme bon lui semble, ou l'on ne sera plus contraints d'obéir à tel ou tel principe. Qu'en dites-vous ? Ne serait-ce pas génial, vous qui prônez la tolérance, la confiance, l'amour et toutes ces choses, de voir que plus personne ne sera oppressé ? Que l'on pourra vivre en harmonie sous MON régime ? Que je laisserai derrière moi des témoignages de compassion et d'amour ?
Je serai une main tendue pour tous les lépreux de la Terre !".


Lueur folle, visage dément, sourire transfiguré partant d'une oreille jusqu'à l'autre, Apophis souffrait de sa maladie plus que jamais, luttant contre les attaques incessantes de ses délires mégalomanes. Il tremblait, suait à grosses gouttes, son visage cireux comme celui d'un cadavre tandis que ses cheveux d'un blond terne restaient collés le long de ses tempes et de son front. Il frissonna, perdant peu à peu de son superbe, se sentant dériver, partir, ne plus exister, mourir...

Il se tourna doucement vers sa mère et les autres Mangemorts, le jaugeant un par un. Sa besogne venait d'être terminée.


"Menez-la dans un endroit sûr duquel elle ne pourra plus s'échapper. J'ai... j'ai besoin de sa compagnie pour progresser dans mon oeuvre".

Il lui adressa un nouveau regard abattu et fuyant. Cette satisfaction de procuration bientôt entâchée par une odieuse sensation de rejet.

"Dès qu'elle sera remise, je la conduirai où je dois l'emmener.
Ca sera chez moi, dans mon appartement... chez moi, Chemin de Traverse, à l'orée du Londres moldu. Mon foyer avant que...".


Et toute vie le quitta. Il se sentit tomber et tomber encore comme s'il chutait de Big Ben droit dans les eaux profondes de la Tamise. Son corps inanimé s'affaissa sur le sol, sous la fatigue de cette course, sous la souffrance de cette lutte, sous la fièvre de ses délires. Ses yeux étaient clos, son visage apaisé. Seule son poing se refermait sur quelque chose...
Du vide.
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