Danseur du dimanche /pv Elizabeth Harris/

Il l'avait enfin trouvé ! A force de pérégrinations, et après avoir tourné en rond suffisamment pour avoir la certitude qu'il lui faudrait au minimum un miracle (mais un Préfet ferait tout aussi bien l'affaire) pour retrouver le chemin de la Tour des Gryffondors, Claes avait fini par trouver son bonheur. Un couloir très haut dans le château (il avait gravi puis redescendu trop d'escaliers pour avoir une estimation exacte de l'étage auquel il pouvait se trouver, mais la vue par la fenêtre ne trompait pas : il était monté très haut), déserté par les hordes d'élèves sautillants qu'il n'avait cessé de croiser tout du long de sa "quête" (il ne fallait pas avoir peur des grands mots) et des murs couverts d'une telle abondance de tapisseries que le couloir aurait rendu claustrophobe un liftier, ce lieu ne pouvait qu'être LE lieu.

Tout en sifflant allègrement, il balança son sac de cours dans un coin et s'éloigna un peu de la fenêtre sans quitter ses pieds des yeux. Le regard emprunt d'une froide indifférence portait maintenant les traits d'une intense concentration alors qu'il essayait de reproduire les pas de claquettes qu'on lui avait enseignés. Il trébucha, exécuta un saut des plus comiques pour se rattraper et, après s'être félicité d'avoir trouvé ce lieu désert, il toussota bizarrement comme pour se redonner contenance (à croire que les tapisseries avaient suffisamment de temps à perdre pour se préoccuper de la dignité et de l'ego de Claes Mézangier) et recommença à siffler.

Siffler, il savait faire. Rien de ce que ne tentait Claes Mézangier ne représentait de quelconque difficulté. Dès l'instant où il avait appris à danser, l'ensemble des habitués des salons de sa mère s'étaient extasiés sur sa grâce et la rapidité avec laquelle il avait enregistré chaque pas. Et lorsqu'il avait découvert les claquettes, lors d'une initiation d'une journée par un grand danseur américain venu dans les salons de sa mère à Edimbourgh, il avait eu un coup de foudre inattendu. Danser le rendait naturellement heureux, certes, mais il venait enfin de découvrir une danse où les pas nécessitaient une grande habileté et où, miracle, aucune partenaire féminine n'était nécessaire. Malheureusement, son intelligence était loin de suffire pour pallier son évident manque de cours. Aussi avait-il lu tous les livres qu'il avait pu trouver sur le sujet, et s'entraînait-il aussi souvent qu'il lui était possible. A condition de trouver un endroit désert.

Il recommença les pas avec une certaine grâce, malgré des jambes hésitantes. Petit à petit ses pas prirent de l'assurance et un sourire radieux et un brin charmeur qu'on ne lui voyait pas souvent commença à fleurir sur ses lèvres.

Et soudain, sans crier gare, il fit un faux pas, se prit son pied gauche dans son pied droit et trébucha en lâchant un juron que la décence nous interdit de recopier ici. Suite a quoi, il leva la tête, dépité et l'ego en miettes. Et il découvrit ainsi qu'il avait une spectatrice.

Il était à présent de notoriété publique (ou pas, en fait) que se promener dans les couloirs de Poudlard équivalait à une séance de torture gratuite chez les Carrow ~~une offerte pour l'achat de deux~~. Oui parce que nécessairement, ce qui trainait dans les couloirs (à fortiori quand il ne s'agissait pas de Serpentard ~~fiers, prétentieux, et avec le sang pur~~) à Poudlard, était en toute logique un esprit rebelle qui ne demandait qu'à se révolter. Bon certes, quelques uns avaient la tête de l'emploi ~~comme Londubat, cette nouille qui s'amusait à provoquer haut et fort les jumeaux Carrow juste pour le plaisir de tester leurs limites – inexistantes – au maximum~~ et portaient leur envie de révolte sur eux. D'autres en revanche, savaient faire profil bas et se mettre les Carrow dans leur poche ~~on pense au préfet des Serpentard qui cache bien son jeu celui là !~~.

C'est donc tout naturellement qu'Elizabeth se trouvait seule dans les couloirs de Poudlard. Elle venait de sortir en toute simplicité ~~"Et bien quoi ? Je reviens de la bibliothèque !"~~, d'une des réunions de l'armée de Dumbledore ~~mort, lui, le pauvre, comme quoi on va tous y passer~~ et marchait d'un pas calme et posé. La typique petite Poufsouffle ~~vous savez, la névrosée là, qui frôle la crise de nerf dès qu'elle enfreint un alinéat du règlement intérieur~~ aurait bien sûr porté sur elle sa culpabilité avec une grosse pancarte où on pourrait lire " A mort les Carrow, rendez-nous notre Dumbo ". La 4ème année elle, semblait sortir d'une séance de massage thaï tellement elle semblait relaxée. Il fallait dire que depuis qu'elle assistait aux réunions de l'AD, Eli avait eu le temps de s'entrainer à ne pas se tracasser pour un rien (oui un rien, parce que je veux dire, une séance de Doloris, tout le monde est passé par là au moins une fois dans sa vie !). Ainsi, elle s'était plus d'une fois persuadée que si elle paraissait suspecte, elle menaçait de griller toute l'AD grace à un interrogatoire véritasérumé.

« ... Il est composé d'une masse de vrilles et de tentacules semblant posséder un certains sens du toucher... Note : Le Voltiflor possède des caractéristiques similaires au filet du diable... »

Au fur et à mesure qu'elle marchait, Elizabeth regardait en l'air pour – apparement – mieux retenir sa leçon. Oui parce que pas de temps à perdre, ce n'était pas parce qu'on était dans un couloir que hop hop hop, on devait se relacher ! Les BUSEs c'est l'an prochain les amis ! Un peu d'affolement dans les chaumières ! Surtout que, vu comme c'est parti, si l'an prochain il restait la moitié des élèves à Poudlard, ça serait déjà bien, il ne fallait donc pas que le peu d'élèves miraculés tombent en échec scolaire ~~dû à une chute vertigineuse du moral qu'on pouvait expliquer par la vague massive de morts durant l'année précédente~~.

Alors que la jeune fille se dirigeait vers la tour d'astronomie (comme elle l'avait suggéré. Et bien oui, si un groupe d'élèves arrivait ensemble dans la salle commune, ça allait faire louche. Surtout que de toute manière, les petits groupes d'élèves étaient interdits ~~très pratique pour rédiger le Hibou Bavard ça tiens !~~), elle entendit des bruits dans un couloir adjacent. Un Gryffondor stupide aurait sortit sa baguette aussi vite que son ombre, pour aller courir à l'attaque du bruit indéfini, et se serait naturellement retrouvé Avada Kedavrisé par un Servilus satisfait. La jeune fille cessa de parler pour tenter de définir si l'origine était néfaste ou pas. Elle se remit naturellement en tête les phrases prédéfinies à dire en cas de rencontre avec un membre haut placé (préfets, concierge, directeur, ou jumeaux larbins) et avança d'un pas discret à l'angle du corridor.

C'est alors qu'elle se rendit compte que ce qu'elle avait prit pour une menace était en fait un jeune Gryffondor ~~soit "allié" en terme militaire~~ dansant dans le couloir. Oui dansant. C'était à peine croyable, mais c'était bien le cas ! Elizabeth ne put retenir un sourire à la vue de ce garçon de -approximativement- première année, qui maîtrisait l'art des claquettes presque aussi bien qu'elle maitrisait celui du Quidditch. ~~La fille qui se la pête pas~~ Le regardant quelques secondes s'éxécuter avec aisance, elle assista aussi quelques instants plus tard à sa chute, son corps plus vraiment caché par l'angle du couloir. C'est alors qu'il l'a vit.

« Bonsoir... Je ne voulais pas t'espionner mais... j'ai entendu du bruit... »

Lui dit-elle en s'approchant vers lui. Elle ne s'en voulait pas d'avoir été surprise parce que de toute manière, elle serait allée lui parler à un moment ou à un autre ~~on parle d'Elizabeth là!~~. Elle se mit à la place du petit garçon et se sentit soudain mal à l'aise. Bien qu'elle se moquait totalement de la chute du Gryffondor, ce n'était peut être pas son cas, et il allait donc peut être le prendre mal. ~~Toi tu fréquentes trop Daniel !~~ Elle ne savait trop que dire pour combler le blanc, parce qu'on le sait, Elizabeth ~~adore parler~~ déteste laisser du blanc dans une discution. C'est affreusement génant !

« Tu es très impressionant, ça fait longtemps que tu en fais ? »

Elle parlait bien évidemment des claquettes, mais, sur le coup, Eli avait oublié le mot. ~~Dorrris!!!~~ La jeune Poufsouffle arriva au niveau du jeune homme et cessa de marcher. Elle planta ses yeux noisettes dans les siens et attendit qu'il réponde. Il avait l'air plutôt sympathique. En même temps, en ce temps de crise, un élève faisant des claquettes en plein milieu d'un couloir du 7ème étage était forcement quelqu'un de sympathique. C'était même l'unique remontant qui pouvait aiguayer la journée d'un élève. La journée... que dis-je ?! La semaine ! Les bonnes nouvelles cette année là à Poudlard, tombaient tous les 36 du mois et ça se sentait au moral des élèves. Ainsi, un garçon pareil était donc forcement quelque chose de positif. Vous ne croyez-pas ?

Claes était confus. Tellement confus que si un des Carrow était venu à traverser le couloir, il l'aurait embarqué d'office pour une séance d'interrogatoire où les réponses attendues n'auraient clairement pas été oui je fais des claquettes à mes heures perdues, non je ne suis pas très doué, oui je suis tombé (aveux nécessitant une bonne dose de Véritaserum parce que bon, le garçon avait quand même un minimum de fierté) et non je ne m'attendais pas vraiment à être surpris à ce moment-là. Le jeune garçon était aux antipodes de la sérénité de la jeune fille, et ça le gênait encore plus. Et le fait qu'elle soit élève à Poufsouffle et que tous les Poufsouffles soient gentils ~~bonjour les clichés~~, ne sembla pas énormément le soulager. Elle avait l'air très gentille certes, elle ne se moquait même pas de lui, mais lui n'était pas du tout du tout dans les conditions d'une première rencontre entre Claes Mézangier et un tiers lambda. Il était affalé par terre, l'air ahuri et probablement aussi intimidant qu'un poisson rouge. Déchéance.

Il se releva en hâte, essayant (mais peine perdue) de reprendre contenance et se mit à bredouiller lorsqu'elle lui adressa la parole. Décidément, il ne cessait d'empirer son cas. On distinguait vaguement "bonsoir", "pas grave" et "juste comme ça" dans ses mots alors qu'un léger rougissement marbrait ses joues. On n'avait pas vu le garçon rougir depuis... à vrai dire, personne n'en avait le souvenir.

Et puis soudain, elle eut l'air un peu gêné aussi, et c'est ce qui permit à Claes de se reprendre : il retrouvait enfin des repères sains et équilibrés (tout est relatif). En attendant qu'elle recommence à parler, il se composa un visage flegmatique d'où perçait son assurance tranquille sans laquelle il ne se promenait jamais, et ses yeux se mirent à scruter la jeune fille en face de lui d'un regard perçant. Elle était plutôt jolie, remarqua-t-il, et comme il n'avait guère l'habitude de faire des jugements d'appréciation sur le physique des filles, cela le surprit un peu lui-même. Mais Claes Mézangier était redevenu Claes Mézangier, et il n'en laissa rien voir.

Mais lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il était très impressionnant, il rougit à nouveau, persuadé qu'elle se moquait de lui. Elle ne pouvait pas trouver cela bon tout de même ! (encore que c'était une fille et tout le monde savait que les filles s'émerveillaient devant la moindre fleurette alors...). mécontent, il répondit d'un débit un peu plus rapide qu'à son habitude, le regard errant sur le sol, évitant soigneusement la jeune fille des yeux :

"Non je ne suis pas très bon, mais je n'ai eu qu'une journée d'initiation il y a près de deux ans maintenant. je m'entraîne quand je peux mais je suis loin d 'être aussi bon que je le voudrais"

Il se sentait encore plus gêné de devoir lui avouer cela. En règle générale, jamais il ne mentait, mais la franchise ne nécessitait pas de tout raconter. Il espérait qu'elle allait partir maintenant et qu'il ne la croiserait plus.

Si Claes, lui, était géné, ce n'était pas vraiment le cas d'Elizabeth. Non, elle, elle était incroyablement tranquille et posée, comme si on l'avait mis au centre de l'armée de Dumbledore, armée jusqu'aux dents dans une salle où personne ne pouvait rentrer. C'était comme ça depuis le début de l'année, un stress constant qui disparaissait en compagnie de Serdaigle et de Gryffondor (pas Poufsouffle non, ça c'était depuis sa première année). Alors là, même d'être avec un petit première année, aussi peu menaçant fut-il, lui procurait un peu de sécurité (comme quoi en temps de crise, on se raccroche à ce qu'on peut! ndlr).

¤ Il est tout de même sacrément courageux de rester seul dans un couloir aussi haut perché... Ah mais oui ! C'est un Gryffondor ! ¤

La jeune fille écouta donc la réponse du jeune homme et le trouva bien modeste. Malgré sa chute ~~Rappelons-le~~ la 4ème année trouvait qu'il se débrouillait plutôt bien, à savoir qu'il en pratiquait au moins assez régulièrement et qu'il avait donc en toute logique, des cours régulier pour se perfectionner (quoiqu'à Poudlard, des cours de claquettes les dimanches, on en aurait entendu parler). Non, ça ne semblait pas le cas, ce qui ne put empêcher Eli de réagir.

« Et bien moi je trouve que c'est excellent, pour un garçon qui n'a eut qu'une seule journée de cours... »

Elle hocha la tête comme pour appuyer ses dires. C'était que quand elle disait quelques choses la Eli, elle le pensait ! La jeune fille estima qu'il ne devait pas vouloir en parler plus (sinon il se serrait éternisé sur sa réponse précédente), et en vint rapidemment aux présentations. Parce que oui quand même, elle n'était pas impolie (qu'on sache...) et voulait en fait pouvoir nommer le petit garçon à l'avenir, et ce même si elle ne le recroisait pas. ~~Dites les filles, vous savez quoi ??! J'ai trouvé un adorable boût de choux qui danse des claquettes, dans le couloir du 7ème étage! Siii ! Il s'appele même Claes, c'est pas trop mignon ?!~~

« Je m'appele Elizabeth. »

Annonça t-elle doucement. Pas besoin de lui pondre son nom de famille, il en avait surement rien à faire. Après tout, aucun de ses amis ne l'appelait Harris... Et fort heureusement d'ailleurs ! Mon Dieu que ça paraissait vulgaire ! On aurait cru Ernie à ses débuts ! Miss Harris par ci, Miss Harris par là. C'était d'un génant à force ! On aurait cru qu'elle était devenue une grande personne sans s'en rendre compte. Horrible ! Elizabeth, Eli, ou Zaza, ou Eliza même (oui oui c'est tout...), c'était bien plus sympathique, quand même !

La jeune fille adressa un mince sourire au Gryffondor sans pour autant sortir le ~~Colgate, ultra-bright, où t'y vois plus pendant au moins une heure~~ ravi qu'elle gardait pour l'année prochaine (oui il fallait êtrer optimiste, cette année plus jamais elle ne serait heureuse). Elle espérait bien sûr qu'il se présente à son tour, comme la situation l'exigeait. Mais il n'avait pas l'air impoli, ni sur la défensive, ainsi la Poufsouffle était prête à parier qu'il ferait de même.

Claes était très gêné. Il n'avait pas l'habitude de s'exhiber en public. Pas aux claquettes en tous cas. Sous des dehors très m'en-foutiste (ceci dit à bien des égards le dedans était similaire), Claes était un petit garçon très perfectionniste dans tout ce qui lui tenait à coeur : il était un ami dévoué et tolérant (même si le mot "tolérant" accolé à son nom pouvait faire bizarre au début), un élève attentif et travailleur dans les matières qui l'intéressaient, et en danse, il s'acharnait à progresser le plus rapidement possible. Il n'aimait pas l'idée qu'on l'ait vu se ridiculiser ainsi. Mais malgré tout, le compliment le toucha plus qu'il n'aurait imaginé. Aussi marmonna-t-il, à peine audible mais sincère :

"Merci"

La sincérité de la jeune fille était touchante et apaisante, il se sentait un peu moins ridicule du coup. Certes, le mal était fait, désormais tout le monde pourrait savoir que le jeune garçon fier et au regard infaillible pour lequel il essayait de passer aux yeux de toute l'école s'adonnait en cachette aux claquettes. Si encore il avait été vraiment doué en la matière... Mais bon là il n'y avait pas vraiment de quoi être fier. Il aurait largement préféré être repéré pour son talent lors d'un bal quelconque, mais bien sûr pour cela il aurait déjà fallu qu'il accepte de partager son espace vital avec une cavalière et ça n'était pas gagné. Encore que l'envie de danser le démangeait tellement qu'à moins de s'enfermer dans sa malle dans le dortoir, il y avait de fortes chances qu'il ne succombe à la tentation.

Maintenant qu'il se retrouvait ainsi face à la jeune fille, il avait du mal à la regarder en face, toujours gêné, gêné comme il l'avait rarement été, et la sérénité dont elle faisait preuve ne faisait rien pour le mettre plus à l'aise. Elle finit par se présenter et il se dit que de toutes façons il était trop tard pour vouloir montrer une nouvelle facette de sa personnalité et qu'il ne lui restait plus qu'à assumer. Par un réflexe sorti de fort fort loin ~~par chez les parents de Fiona~~, il lui tendit la main et lui jeta un regard circonspect par en-dessous en se présentant :

"Claes Mézangier"

C'était un peu ridicule de donner son nom aussi alors qu'elle s'était contenté de son prénom, et il espéra qu'elle n'allait pas s'imaginer qu'il s'appelait Claes-Mézangier quelque chose.

"Enfin Claes quoi"

Il devait être malade. Ce devait être la seule explication à cette accumulation d'absurdités. Il toussota rapidement, se demandant jusqu'au où il continuerait ainsi avant de toucher le fond et puis il se força à dissiper le malaise qui l'habitait.

"Et toi, tu danses ?"

Sa voix avait repris un accent un peu plus normal et il en fut soulagé. Il ne lui restait plus qu'à poursuivre cette conversation en espérant lui laisser une image un peu plus digne de lui.

N'importe quel élève passant à ce moment là dans le couloir en aurait – à tord - déduit qu'un mauvais coup se préparait au sein de Poudlard (Bien oui, depuis récemment, on assimilait les maisons Poufsouffle et Gryffondor a l'esprit de révolte, dans toute sa globalité allez savoir pourquoi...). Sauf qu'en fait, il n'y avait rien d'illégal dans ce que faisait Elizabeth et Claes (du moins on croit...)... La jeune fille incline légèrement la tête quand le jeune homme se présenta, comme pour lui faire savoir qu'elle était ravie de faire connaissance. Il avait un prénom très original qu'Elizabeth aimait beaucoup, mais n'allait quand même pas le lui dire...

« Ouf ! Moi ? Non pas souvent... Enfin aux bals de Noël oui, mais je n'ai jamais pris de cours ~~et ça se voit~~... »

Elizabeth n'était pas une pro de la danse comme l'était Alexander ou même Myrielle, mais elle n'était tout de même pas ~~aussi mauvaise que Susan~~ le dernier des boulets. Elle se débrouillait, comme toutes les filles de Poudlard qui avaient appris à danser sur le tas. La jeune fille trouvait ça curieux qu'il lui demande ça, mais au fond, il voulait surement changer de sujet, preuve qu'il n'était pas à l'aise pour parler de son activitée cachée.

¤ Et de quoi je vais bien pouvoir parler moi, si on parle pas de ses claquettes ?! ¤

Oui pour Eli il semblait logique de parler de la raison du jeune homme ici, mais s'il fallait éviter le sujet, voilà qui compliquait la chose ! La jeune fille se creusa rapidemment la tête et trouva ~~sans surprise~~ de quoi alimenter une conversation ~~Ben tiens... Tu m'étonnes !~~.

« Attends... Tu es bien en première année ? Tu dois connaître mon cousin et ma cousine alors. Martin et Alix Sullivan, ils sont tous les deux à Gryffondor, en 1ère année ! »

Eli venait d'avoir une révélation. Elle n'avait pas encore fait le lien que Claes était surement en 1ère année et qu'il devait en toute logique bien connaître les jumeaux Sullivan, puisqu'ils étaient dans la même classe. En réalité, il devait même être dans le même dortoir que Martin, comme quoi, ils avaient plus de points communs qu'ils ne le croyaient. Elizabeth sourit et regarda le petit garçon. C'était là qu'il lui répondait qu'il ne pouvait pas les supporter, elle aurait eu l'air fine là tiens ! Il était vrai qu'Alix et Martin avaient leurs tempérament mais ils étaient loins d'être méchants, c'est certains !

Constatant avec plaisir (pour l'instant) que Claes ne lui posait pas de question sur sa présence ici, à elle, la jeune fille était toute fière d'avoir un sujet de discution qui les éloignaient des deux sujets prépondérants du départ. A savoir leurs deux présences ici, sujet que Claes ET Elizabeth voulait éviter de traiter (allez savoir pourquoi...). Tentant de se souvenir de ce qu'avait pu lui dire Martin ou même Alix à propos d'un éventuel camarade de classe (le peu qu'ils se voyaient), la Poufsouffle laissa rapidemment tomber, jugeant que son cousin et sa cousine avait jugé bon de ne pas lui parler de leurs amis (en même temps, on n'aurait pas fini sinon!)...

La conversation déviait, et ce n'était pas pour déplaire à Claes, qui mine de rien continuait à espérer mais sans trop d'espoir (il y a naïf et naïf) qu'Elizabeth finisse par l'associer à tout et rien, mais certainement pas aux claquettes. Ce qui aurait probablement été plus facile s'il y avait eu des danseurs de claquettes à pléthore dans les couloirs de Poudlard mais non, force était de constater que ce qu'on trouvait en trop forte quantité dans les couloirs de l'école c'était des mangemorts ou des enfants en deuil.

Par contre il ignorait complètement qu'Elizabeth soit la cousine des jumeaux Sullivan. Il ne savait pas trop quoi répondre à la question... Certes il partageait leur salle commune, et le dortoir de Martin. Il le trouvait même fort sympathique mais... les jumeaux n'étaient pas faciles à approcher. Le fait que Claes apprécie Martin et que tous deux soient dans la même année auraient dû les rapprocher mais... Martin avait un garde du corps coriace et acerbe. Claes avait entendu certaines rumeurs sur ce que la fillette faisaient aux filles qui s'approchait un peu trop de son frère. Et visiblement, au regard qu'elle lui lançait parfois, il sentait que cela s'étendait aux garçons. Cela l'amusait assez, parce qu'il était plus qu'évident qu'elle n'avait pas grand chose à craindre de sa part ~~ou alors il n'était plus très tenté pour partager son dortoir avec Martin.~~, mais cette surveillance constante qui l'empêchait même de se rapprocher de Martin au point d'en faire un peu plus qu'un ami (n'allait pas croire qu'il en avait marre d'être entouré de filles hein mais bon un garçon par-ci par-là ça ne le tuerait pas tout de même) commençait à l'agacer au plus haut point. Il ne savait pas comment faire pour se rapprocher des deux à la fois sans qu'aucun ne se sente menacé.

"Je suis en première année oui, et je les connais" répondit-il, son flegme subitement revenu "ils ont l'air très sympa, mais ils ne sont pas facile à approcher"

Son assurance naturelle revenue, il put commencer à s'intéresser d'un peu plus près à son interlocutrice. Elle était fine et élancée, ce qui lui fit penser que si elle n'était pas une grande danseuse elle devait au moins pratiquer un sport quelconque (et oui, Claes Mézangier devait bien être la seule personne du château à ignorer les exploits de la jeune fille au quidditch mais il éprouvait pour le quidditch à peu près le même intérêt que pour un bulot écrasé par un touriste en Bretagne. Et oui que voulez-vous, lui il n'aimait que ce qui était moldu ! Et puis dans les salons de sa mère, les joueurs de quidditch il en avait soupé !). Il continua à la détailler d'un oeil perçant en silence quelques instants avant d'ajouter :

"Pourtant tu as vraiment le physique d'une danseuse. Tu pratiques un sport ?"

Il n'avait pas l'air de se rendre compte que ça n'était pas très polie de dévisager les gens comme ça, mais son examen était tout ce qui se faisait de plus professionnel. Qu'on le comprenne, Claes avait toujours eu à déplorer que des cavalières jacassantes et insupportables. Les filles sympas devraient être obligées de danser pour donner une chance aux garçons de prendre vraiment du plaisir aux danses de couple.

~~Un bon point pour ce petit, il aimait ses cousins et cousines~~ Elizabeth sourit au Gryffondor quand il lui dit qu'il connaisait et appréciait Alix et Martin. Elle était aussi assez amusée de constater que Claes avait – bizzarement – compris que les jumeaux étaient assez proches. Oui, quiconque connaissait les jumeaux Sullivan savait qu'il était impossible de les séparer. Personne n'avait essayé en fait, l'un n'agissait pas sans l'autre et inversement. Claes l'avait constaté à ses périls et Elizabeth était d'ailleurs surprise qu'il puisse s'entendre bien avec Martin.

La jeune fille regardait donc toujours le 1ère année avec intérêt et l'écouta parler de danse. Il était évident que lui ne pratiquait pas que les claquettes, sinon il ne parlerait pas de tout ça. Eli était prête à parier qu'il ferait un excellent cavalier et qu'au bal de Noël il serait très agréablement accompagné ~~pas par une Serpentard donc~~. Quand Claes lui demanda si Eli pratiquait un sport, la jeune fille jugea que la situation était bien engagée et qu'ils pouvaient discuter en marchant. Ainsi elle lui emboita le pas comme pour le faire signe qu'ils pouvaient parler en avançant. Parce qu'il était clair qu'Eli ne comptait pas laisser partir le jeune homme sans avoir fait plus connaissance.

« Oui, je fais du Quidditch ! »

La simple évocation de son sport préféré la fit sourire. Elizabeth adorait le Quidditch. Elle pratiquait ce sport depuis qu'elle était toute petite et avait plus d'une fois faillit rejoindre son grand frère (Nicolas) dans sa voie sportive, mais avait préféré celle de sa grande soeur, soit celle de chasseur de mage noir. Ce n'était pas nouveau que la plus jeune des Harris idolatrait Jessie, son auror de grande soeur, depuis toujours elle avait voulut la suivre dans sa voie et elle s'en donnait les moyens depuis son entrée à Poudlard. Ce n'était pas pour rien qu'Elizabeth se donnait tant de mal en cours pour exceller partout, elle voulait avoir d'excellentes notes à ses BUSEs et à ses ASPICs et pour cela, il ne fallait pas commencer à avoir des lacunes !

Elizabeth venait de répondre à sa question mais rassurez-vous, elle était loin d'avoir ~~utilisé toutes les ressources de l'appareil~~ terminé ! Non, naturellement, Eli a toujours beaucoup à dire, surtout quand elle découvre quelqu'un qui la passionne comme jamais. Et manque de chance pour lui ~~qui comptait esquiver la Eli~~ la jeune 4ème année comptait bien lui parler un moment !

« Euh... Tu connais n'est-ce pas ? C'est un sport sorcier, ça se joue sur des balais... »

Eli précisa puisque la mine du garçon ne semblait pas très convaincu. Il devait sans aucun doute être moldu. En tout cas elle l'espérait, sinon elle venait de le prendre pour le dernier des débiles. Mais bon en même temps, s'il était moldu, il ne vallait mieux pas qu'il traine dans les couloirs à cette heure là. C'était d'ailleurs un miracle qu'il soit encore à Poudlard, si ses deux parents étaient moldus. Eli, elle, avait des parents sorciers mais était sang mélé, ce qui n'était pas franchement un bon point pour elle. En plus elle connaissait Ernie et Susan, réputés pour être des pro-Dumbledore. Fort heureusement, les Harris ~~n'étaient pas assez bêtes pour le dire haut et fort~~ avaient toujours été très discrets sur ce point là, alors qu'eux aussi avaient toujours été de son côté.

(Désolé pour ce post pas terrible ><)

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[HJ : c'est ça essaie de me faire culpabiliser en prétendant que tes posts sont mauvais :p]

Elizabeth avait tout à fait raison sur un point : Claes comptait bien participer au maximum de bals possible, mais il envisageait également de s'y rendre accompagné d'une demoiselle qui le valait bien ~~(comme Ernie)~~, et cela sous-entendait un peu plus qu'un joli sourire niais et un grâce incomparable en danse. Une cavalière agréable se devait bien sûr de savoir danser, mais ça encore, il se ferait un plaisir de l'apprendre à toute jeune fille lui en ferait la demande, dès lors qu'il l'appréciait. Non, ce qui importait réellement chez une cavalière, c'était ~~qu'elle ne porte pas de bleu~~ son aptitude à ne pas sourire niaisement et à danser en silence ou alors en faisant preuve d'esprit. Mais Claes n'était pas convaincu de trouver un jour une jeune fille de ce genre sur son chemin. S'il avait pu danser avec un balai à la place d'un être de la gent féminine (généralement livré avec les gloussements ridicules) il n'aurait pas hésité une seule seconde. Mais depuis sa toute première danse, il lui avait fallu accepter qu'une cavalière était un mal nécessaire. Il n'allait pas non plus se mettre à danser avec un garçon !

Tout en s'engageant docilement à la suite de la jeune fille qu'il n'avait désormais plus l'intention de fuir (du moins tant qu'elle ne se mettrait pas à glousser bêtement ou à permanenter ses cheveux autour d'un doigt en donnant un avis recherché sur la nouvelle ligne de vêtement d'une chanteuse renommée ou pire, des yeux du vendeur de glace de Pré-au-Lard), il l'écouta, avec un brin de regret qu'il ne s'expliqua pas vraiment, énoncer avec une évidente fierté qu'elle pratiquait le fort célèbre sport sorcier. Bercé par l'arrogance de nombre de jeunes gens qui avaient embrassé cette carrière, le moins qu'on pouvait dire c'est qu'il faisait une overdose de quidditch. Mais bon il ne pouvait décemment pas empêcher des ados surexcités de ne vivre que pour un bout de bois dans l'espoir de lancer une baballe dans des anneaux. (on notera ici que finalement le principe du Quidditch ne diffère guère de celui des sports moldus. On trouve dans tous les cas une à plusieurs baballes employée(s) de façon plus ou moins inattendue. Mais si Elizabeth s'était annoncée joueuse de foot/basket/handball/baseball/pétanque, Claes lui aurait très certainement sauté dessus, piétinant gaiement sa dignité, en exigeant une démonstration sur le champ).

Mais, pendant qu'il se faisait ces réflexions fort constructives, ses pensées durent transparaître sur son visage car Elizabeth s'empressa de lui expliquer le principe du jeu. Et sur les lèvres du jeune garçon naquit un sourire amusé qui s'amplifia, étira la commissure droite des lèvres de Claes aussi haut qu'il leur fut possible, avant qu'il n'éclate finalement d'un rire malicieux, amusé, mais certes pas méchant. Une fille, aussi gentille et non-niaise qu'elle puisse paraître n'en demeurait pas moins une fille sous certains abords constata-t-il. Il finit par se reprendre, mais dans ses yeux bruns les pépites d'or brillaient encore d'un fou rire intérieur. Alors comme ça, il avait enfin réussi à devenir un moldu ? (ce qui n'était pas nécessairement une bonne nouvelle si l'on prenait compte de l'intérêt que portait l'administration actuelle du château pour les moldus) Mais bon il fallait s'attendre à une telle réaction quand on vouait un culte aux moldus, qu'on rechignait à devenir un sorcier et qu'en plus on négligeait de se promener avec sa baguette (ce qui devenait une question de survie ces derniers temps, mais Claes ne voyait pas pourquoi il ne serait pas aussi impertinent avec la Mort -qui était de sexe masculin, aimait bien les chats et avait l'air plutôt sympathique d'après ce qu'en disait Terry Pratchett- qu'avec les autres).

"Hum non, quidditch, balai ça ne me dis pas grand chose" répondit-il d'un air dubitatif que démentait l'éclat malicieux de ses yeux "dans ma famille on préférait la divination et les réunions mondaines entre bourgeois et aristos sorciers. Bien sûr de temps en temps un sportif passait par là, mais je n'ai jamais su tout à fait quel sport il pratiquait"

~~673 mots (sans le HJ of course)~~

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Elizabeth se sentit toute honteuse quand elle apprit que Claes était en réalité un garçon d'origine sorcière. Et voilà qu'une fois de plus, elle avait gaffé ! Qu'est-ce qu'elle pouvait être bête des fois ~~mais des fois, seulement, n'allez pas vous imaginer qu'elle fait une gaffe à l'heure...~~ ! C'était à se demander si elle réfléchissait avant de parler... Des fois non, mais au fond, ça ne lui avait jamais été préjudiciable. Dès qu'elle faisait une gaffe, allez savoir pourquoi, elle s'en sortait toujours. Ou alors ses interlocuteurs étaient incroyablement gentils, ou bien elle avait un don pour attirer la sympathie des gens, on ne sait pas trop...

Elizabeth s'empressa donc de rajouter, quand le jeune Gryffondor eut prit la parole (oui parce qu'Eli aime bien s'enfoncer, aussi, quand elle en a l'occasion).

« Ah.... Mais tu devrais assister à un match un jour. Vraiment, ce sport est passionant ! Je le pratique depuis que je suis toute petite, avec mes frères et soeurs. On est de grands fans dans la famille tu sais! Même mon papa est accro ! Enfin... il travaille au département des jeux et sports magiques au ministère de la magie, c'est sûrement pour ça... »

On le sait, quand Elizabeth commence à parler, il est dur de l'arrêter. Elle venait de le prouver une nouvelle fois avec ce petit garçon. C'était comme ça, dès qu'elle se sentait à l'aise, elle pouvait vous tenir ~~un monologue~~ une discution durant des heures ! Et oui, c'était qu'il en fallait quand même pour en dire autant ! Elle ne s'en lassait pas. Eli partait du principe que quand on parlait, on était bien. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle déteste les silences, parce que c'est pesant et angoissant, à tel point qu'on s'y sent opprécé !

Elizabeth est donc bien avec Claes, qu'elle associait déjà à son petit Jack. Jack était pour elle un petit frère et depuis qu'elle ne l'avait pas vu, la jeune fille devait reconnaître qu'il lui manquait affreusement. C'était horrible de manquer autant à quelqu'un ! Dire que son Daniel grandissait tellement qu'à présent il aurait pu être son jumeau (donc plus petit frère) et Jack était à présent tellement loin qu'il était impossible à Elizabeth de pratiquer avec amour son talent de grande soeur. Ce n'était généralement pas un problème, même s'ils étaient un peu abrupts, Alix et Martin étaient là, et si ça continuait comme ça, Claes pourrait très rapidemment entrer dans les candidats potentiels d'Elizabeth.

Candidat à quoi ? Ben au poste de petit frère pardi ! Vous suivez ou quoi ?! Elizabeth marchait à présent avec le garçon qu'elle connaissait depuis... 5 minutes (?), et se sentait bien. Il fallait dire qu'il l'avait mise de sacré bonne humeur en lui faisant une petite démonstration de claquettes. Et en plus il était tellement doué qu'Eli ne pouvait qu'en être contente. Un peu de bonne humeur ne faisait vraiment pas de mal à Poudlard, Ô non ! Surtout par les temps qui couraient ! A ce rythme là, ceux qui n'étaient pas torturés ou tués étaient mort d'ennuis ou de déprime, ce qu'on pouvait hélas tout à fait comprendre.

Elizabeth qui elle, était d'humeur si joyeuse et épanouit au quotidien n'avait pas sourit depuis si longtemps qu'on pouvait se demander si elle était vraiment encore en vie. Un corps vide dénué de sentiments positifs. Voilà ce qu'ils étaient tous depuis plusieurs mois. Heureusement que l'armée de Dumbledore était là pour redonner un espoir aux rebelles de Poudlard, sinon jamais ils n'auraient pu tenir, c'est moi qui vous le dit ça ! Et Eli avait la chance d'en faire partie, comme quoi la chance sourit à ceux qui en ont le plus besoin, pour qu'à leurs tours ils puissent faire sourire les autres.

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