Colère, Orgueil, Arrogance. [ libre ]

Colère, Orgueil, Arrogance. [ libre ] Fgfdgf10

" La haine est toujours plus clairvoyante
et plus ingénieuse que l'amitié. "

Après un léger bruit sourd, une silhouette fine apparue dans une ruelle sombre de Londres. Un soleil éclatant dominait la ville, mais l'endroit où avait transplané Blake était noir, caché de tout rayon de lumière. La jeune femme regarda derrière elle avec un coup d'oeil furieux, puis après s'être assurée qu'aucun membre de sa famille ne l'avait suivit, elle marcha d'un pas vif pour se plonger dans la foule qui circulait dans la capitale. L'été était là, pas un seul nuage se faisait voir dans le ciel. Pourtant, dans le soi-même intérieur de Blake, la tempête faisait rage.

La blonde bouscula sans remord les moldus qui marchaient à côté d'elle, accelérant son pas pour arriver plus vite à destination. Elle avait du mal à contenir sa colère, s'était retenue à frapper sa soeur quand elle s'était opposée à elle en lui balaçant ses quatre vérités, avait faillit faire ses bagages pour ne plus revoir ses parents. Non, il fallait qu'elle se calme. Il fallait qu'elle se calme. Elle devait evacuer sa colère. Elle savait comment le faire, où le faire. Elle avait l'habitude de se réfugier au Café du Chemin de Traverse pour ruminer seule sa colère, son Orgueil et son Arrogance. Elle était tellement encline à piquer une crise de colère que maintenant le barmann, dès son entrée, lui servait tout de suite sa Bièraubeurre sans lui poser de question. Il mettait la note sur sa facture, et la laissait s'en aller sans payer. Il lui envoyait tous les mois la somme qu'elle devait lui régler.

Elle arriva au Chaudron Baveur, et marcha rapidement dans le Café. Elle évita de regarder les figures des personnes présentes autour des petites tables, ce qui fut en soi un exploit, à quel point le Café était bondé. Elle arriva devant le comptoir, regarda Tom, le barmann, et lui passa rapidement sa commande. L'homme lui donna sa bouteille de Bièraubeurre, et elle entreprit de se chercher une table libre pour réflêchir.

Elle eut du mal à trouver son bonheur. Ordinairement, Blake se réfugiait au Chaudron Baveur les soirs de semaines, durant les périodes scolaires, et n'avaient aucun mal à se retrouver seule. La jeune femme, sans travaille à ce jour, passait tellement de temps en compagnie de sa mère qu'elle se disputait avec elle au moins une fois par jour. Sauf que là, en ce 31 juillet, une dispute pas comme les autres avait éclaté sous le toit de la famille McConnell. Blake s'assit à la seule table vide, décapsula sa bouteille, et repensa à la dispute qu'elle avait eu avec sa soeur cadette.

Bee, agée de 16 ans, était revenue à la maison familliale des McConnell au début du mois de juillet, suite à la victoire contre Celui-Dont-on-ne-doit-pas-pronnoncé-le-nom. L'adolescente, comme son habitude, avait manifesté son habituel rebelion face à Blake, à qui elle reproche d'être trop étroite d'esprit et arrogante. Les deux soeurs s'étaient disputées régulièrement, mais leurs chamailleries avaient pris de l'empleur en cette fin de juillet.

Ce jour là, Bee avait exposé son idée sur les cours donnés à Poudlard, disant que certains professeurs mériteraient d'aller à la retraire, et le nom de McGonagall entra dans ces exemples. Blake, qui nourrissait depuis son admission à l'institut une véritable vénération envers la maitresse de Métamorphose, prit la mouche et contre dit sa soeur. Celle ci lui renvoya la balle, et cette dispute sans importance dérailla sur des insultes et des injures. Bee alla même jusqu'à dire ce qu'elle pensait de Blake, et celle ci s'en alla de la maison après divers retenu de violence.

Blake, assise à sa table, regretta sa réaction, mais éprouva une haine indescriptible envers sa soeur cadette . Comment avait-elle osé lui parler ainsi ? De quel droit pouvait-elle lui dire ces défauts suite à une dispute où elle était en faute ? Depuis quand était-elle l'ainée ?

- Euuuh, excusez moi ?

Blake releva la tête et fusilla du regard la personne qui se trouvait devant elle. Elle aurait souhaiter ne pas être déranger dans sa super-méditation-de-fou, mais apparement les mots " laisser tranquille " n'appartenaient pas dans le vocabulaire du dérangeur.

- Ouiii ?, demanda-t-elle avec une voix faussement aimable.

« Excusez-moi, auriez-vous du tabac s’il vous plait ? »

Cela faisait quelques mois désormais que Drago fumait. Bien sûr rares étaient les personnes qui s’en étaient rendues compte tant il l’avait dissimulé avec soin. Déjà il fumait très rarement et ensuite il préférait fumer seul. Son truc ? Un certain type de tabac sorcier, un qui venait d’Afrique et qui grisait légèrement.

Le journal sous le bras, Drago allait profiter du soleil et s’installer en terrasse d’un café afin d’y éplucher les petites annonces immobilières. Cependant, il était à court de tabac et se sentait une envie irrésistible de fumer. Voyant le monde qui attendait aux différentes boutiques du coin, il se décida à aborder la première personne venue : une petite blonde assise à une table et qui semblait perdue dans ses pensées.

Au regard que lui jeta la demoiselle, Drago sentit qu’il n’était pas forcément le bienvenu mais il resta de marbre et attendit la réponse de la demoiselle, prêt à reposer la question si celle-ci ne lui répondait pas.

Cette fille, il ne la connaissait pas. Peut-être l’avait-il croisée car son visage lui disait quelque chose, mais il n’en était pas sûr… Quoi qu’il en soit il la regarda d’un air détaché et attendit patiemment une réponse tout en se répétant cette litanie qui l’accompagnait à chaque fois qu’il était amené à parler à quelqu’un.

¤ Prends tout ce qu’elle pourra t’apporter de positif, sinon tant pis. Et reste calme… elle pourrait t'aider à construire un réseau… et sans un solide réseau tu ne pourras pas refaire surface. ¤

L’ex-Serpentard avait légèrement changé depuis que Harry Potter lui avait sauvé la vie. Il remettait en question tous ses anciens critères de jugement et s’efforçait de ne pas cataloguer trop hâtivement les gens avant de les connaître un peu mieux.
De plus il était un peu en manque d’amis ces temps-ci et quelques nouvelles relations bien placées ne lui feraient pas de mal…

¤ Qui sait, elle est peut-être fille de Ministre ? ¤

Du tabac.. Est ce que Blake avait une tête à fumer ? Certainement que oui, vu que le pacquet de cigarettes qu'elle avait dans son sac avait été la première chose à laquelle elle avait songé à mettre. Non, elle n'était pas fumeuse. Tout du moins, elle ne l'était qu'occasionellement. Elle trouvait qu'une fille avec la clope au bec ne faisait que casser son image. Et puis, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'était en aucun cas pour histoire d'argent qu'elle avait cet état d'esprit là. Parce que de l'argent, ses parents en avaient. Et peut être même trop pour le tabac d'ailleurs.

Seulement, le blond qui se trouvait devant elle n'avait pas vraiment choisi le bon moment pour lui demander d'entamer son nouveau pacquet tout neuf, qu'elle avait acheté il y a exactement cinq jours lors d'une de ces journées où elle allait bien et qu'elle était tellement sûre d'elle que ses chevilles ne rentraient plus dans ses Converses. Elle était tellement à cran ( effets secondaire de la dispute enragée avec sa soeur ), rien que le fait de vouloir embêter celui qui l'avait dérangée lui démangeait la langue, et elle dût s'y reprendre à trois fois pour ne pas lui cracher du venin à la figure.
Blake prit une grande inspiration, et répondit :

- Qu'est ce qu'il se passe si je te dis que j'en ai ?

Non mais quelle imbécile ! Blake n'avait pas réussit à mieux controler son réseau connecté à la parole. Au moins, elle pensait ne pas avoir été trop brusque, ni trop froide. Elle aurait juste l'air d'une fille embêtante qui fait tout pour éloigner les gens. L'ex Serdaigle ferma les yeux, tellement ce sentiment d'inférieriorité, de ridicule lui pesait. " Tant pis ! " se dit-elle. Elle n'était pas là pour soigner son image. Après tout, c'est l'autre blond là qui était venu à elle sans qu'elle ne demande quoi que ce soit. Elle ne l'avait certainement pas supplier d'engagé la conversation en lui demandant si elle avait du tabac.

Après sa réflêction, Blake décida de l'observer. Pas l'entrapercevoir comme quand elle l'avait baleyer du regard. Non. Elle voulait voir l'intérieur du jeune homme devant elle, voir comment il allait prendre son tournage-autour-du-pot. S'il était comme elle, ou au contraire craintif et toujours dans l'ombre.

Elle finit par plonger son regard océan dans les yeux froid du blond en face d'elle, en essayant de sonder la personnalité de son interlocuteur. Son teint pâle la frappa, elle était persuader de l'avoir déjà vu quelque part .. Mais elle ne savait plus où. Ni à qui il appartenait. Elle passa à autre chose, convaincue qu'elle avait du le voir dans les couloirs de Poudlard. Elle y avait vu tellement de personne .. Elle venait même juste de rencontrer une des ces personnes qu'elle avait fréquenté dans ses années à l'institut. Bien sûr la rencontre l'avait surprise au départ, et puis, elle finit par se dire que finalement, tout le monde était passé à Poudlard. Ou en grande partie.

Elle attendit qu'il réponde en lui lançant un regard froid.

Aïe, c’était pas gagné pour sa cigarette vu l’amabilité de la demoiselle… Drago ne se laissa toutefois pas décontenancer. Bien qu’il avait beaucoup changé depuis quelques mois, il restait quelqu’un qui n’aimait pas vraiment qu’on lui dise non.

« Si tu acceptes de m’en donner, tu auras déjà droit à toute ma reconnaissance… Puis à ce que je t’offre quelque chose en échange bien sûr : un verre par exemple. »

N’importe quelle fille croirait sûrement à une technique de drague mal placée, mais ça n’était pas tout à fait ça. Drago en effet fumait très peu, mais il suffisait que l’envie lui prenne de fumer pour n’avoir plus que ça en tête. Se heurter à un non potentiel l’énervait déjà passablement. Sans compter que ses mains commençaient déjà à trembler légèrement face à la réponse ambiguë de la miss.

« Cette chaise est libre ? » demanda-t-il tout en tirant la chaise en face de la demoiselle.

Il venait d’apercevoir un paquet de cigarette dans le sac de la demoiselle. Pas vraiment ses préférées mais il s’en accommoderait. Et puis ça lui apprendrait à oublier son propre tabac dans sa chambre !

Drago demeura le visage rivé sur la demoiselle dans l’attente de la suite des évènements. Un « oui » là tout de suite maintenant lui ferait le plus grand bien.

¤ Un oui ou même un non poli serait mieux qu’un « dégage j’ai pas que ça à faire »… ¤

- Si tu acceptes de m’en donner, tu auras déjà droit à toute ma reconnaissance… Puis à ce que je t’offre quelque chose en échange bien sûr : un verre par exemple.

C’était pas trop mal. Blake c’était attendu à pire réaction, une réplique cinglante, de l’énervement, et tout ce que son interlocuteur lui avait dit était qu’elle aurait sa reconnaissance et qu’il lui offrirait un verre en échange de tabac ! On peut dire que c’était vraiment une chose auquelle elle ne s’était pas attendu… Elle avait dû être trop habituée à se faire envoyer balader par sa sœur que maintenant les réactions humaines lui étaient étranges. Elle ferait mieux d’apprendre à vivre avec des être humains normaux, bien constitués.

Voilà pourquoi il était plus sage de partir très vite de la riche demeure des McConnell.

Et voilà aussi peut être pourquoi Blake ne savait pas si elle allait gentiment répondre à sa requête par un grand et simple oui, ou bien en le fisant encore plus attendre. Elle avait été élevé dans la même maison que Bee, de toute manière. Il ne fallait pas raler si les deux soeurs étaient à peu près exactement pareil. Elles n'y étaient pour rien. après tout, elles n'avaient fait que devenir de pire en pire durant leur vie.

Quoi que, maintenant, Blake en était à la fase peut-être-que-je-vais-changer-pour-trouver-du-travail. Elle savait que son caractère n'allait pas la mené bien loin, qu'elle allait surement se faire jeter plus d'une fois, donc elle était en ce moment même en plein travail d'elle même. Sauf qu'il y avait toujours Bee pour tout balacer en l'air.

- Cette chaise est libre ?

Avant même que Blake n'eut répondu - ou même avant que son cerveau

se qu'il venait de dire, son interlocuteur tira la chaise en face d'elle. Elle lui lança un regard noir, et c'est à ce moment là qu'elle vit les main du blond trembler et ses yeux louchés sur le pacquet qui dépassait malencontresement de son sac.

Elle savait que dans ces moments là c'était dure. Elle connaissait tous les effets du manque.

Contre elle-même, Blake tira de l'élégant sac de cuir posé sur la chaise à sa droite son pacquet de cigarette. Elle le jeta sur la table.

- Garde pour toi ton verre. Je n'en ai pas besoin.

Elle esquissa un sourire. Elle venait de faire sa BA du mois.
Et le jeune blond en face d'elle pouvait s'estimer heureux. Généralement, on obtient pas grand chose de Blake McConnell.

Alors qu’il attendait que son interlocutrice réponde de manière positive à sa requête, Drago attendait, les deux mains appuyées sur le dossier de la chaise. Sans trop s’expliquer pourquoi, il sentait que sa présence n’était pas la bienvenue et ça le mis légèrement mal à l’aise. Il avait mis les formes pourtant et avait fait son possible pour se montrer agréable… ¤ Pfff, qu’est ce que je m’en moque après tout… Qu’est ce que ça peut me faire qu’une fille « sauvage » comme elle m’envoie bouler. Tant qu’elle me donne une clope… ¤ Nerveux, il serra davantage son emprise sur la chaise tout en observant attentivement son interlocutrice.

Celle-ci semblait effectivement peu encline à l’accueillir à sa table mais par chance, elle semblait assez disposée à répondre à la requête du blondinet. Drago suivit ses mains des yeux lorsqu’il les vit plonger dans l’élégant sac de cuir et retint un soupir de contentement lorsqu’elle jeta négligemment son paquet de cigarette sur la table.

« Merci. » répondit-il poliment avant de prendre le paquet d’une main, d’en extraire une cigarette de l’autre et de reposer délicatement celui-ci sur la table.

La jeune fille lui avait donné ce qu’il voulait, mais elle lui fit bien comprendre qu’il était indésirable ici en refusant son verre et ceci sans vraiment y mettre les formes. Le jeune Malefoy nota la pique qui le blessa, mais il fit mine de l’ignorer : parce qu’elle était jeune et bête, elle ne valait pas la peine qu’il se rabaisse à lui répondre.

La cigarette habilement cachée dans le creux de sa main, Drago accorda un dernier regard à la blondinette et repoussa la chaise à sa place. Il ne s’assiérait pas avec elle puisqu’elle ne le désirait pas. Et ainsi sans lui accorder plus d’attention que cela il se détourna d’elle et sortit du café. Une fois à l’extérieur il baissa les yeux vers sa cigarette et d’un geste précis il apposa sa baguette sur le bout de celle-ci qui se mit à rougeoyer. Il esquissa à son tour un léger sourire satisfait et porta l’objet tant convoité à ses lèvres avant de fermer les yeux de satisfaction et de laisser une grosse bouffée de tabac lui envahir les poumons.

Il resta un moment appuyé contre le mur extérieur du Chaudron Baveur à savourer sa cigarette. Puis lorsque celle-ci fut entièrement consumée, il la jeta au sol et l’écrasa d’un coup de talon avant de retourner à ses autres activités.

[Terminé pour Drago]