Adieu mon ami, adieu mon am... *pv Rayder*

Bellatrix écoutait ce récit qui aurait pu être le leur, cette histoire qui aurait pu être autre chose que de la fiction. Mais, il se trompait, elle n'avait aucun instinct maternelle, jamais elle n'aurait pu occuper un tant soit peu cette place. Elle l'aurait déçue, elle le savait. Mais elle gardait cela pour elle, il n'avait pas besoin d'entendre ce genre de réalité à ce moment précis.

Le dernier moment approchait trop rapidement. Tout cela serait bientôt terminé, Rayder ne saurait plus si c'était la réalité, ou si il n'avait fait que rêver cette scène. Bellatrix n'était plus qu'illusion parmis tant d'autre, mais elle avait l'espoir de lui inspirer plus qu'un simple rêve.

Elle leva son regard vers celui de son vampire. Le sien était terriblement triste, elle ne pouvait pas pleurer biensûr, mais sa voix en dirait suffisement long. Les mots peuvent pleurer encore plus clairement et douloureusement que des larmes.

- C'est une très belle histoire. Elle lui adressa un sourire qui se voulait chaleureux, mais qui était terriblement triste. Tu la vivras un jour... Un jour avec une... une femme qui te rendra heureux et qui saura combler tous tes espoirs.

Réalité terriblement dure à dire, mais encore plus à avouer. Cependant, elle se devait de lui donner espoir. Bellatrix ne pouvait pas accepter clairement cette idée, mais elle se devait de lui faire miroiter cet avenir qui serait brillant pour lui, elle n'en doutait pas.
La sorcière lui avait déjà dis, ou en tout cas fais apparaître, cette idée, mais elle ne pouvait que la lui rappeller. Il avait encore toute sa non-vie à vivre!

En parlant d'espoir, il y en avait un auquel elle se raccrochait de nouveau de plus en plus. Et biensûr, il allait vers une personne: son Maître. Elle l'avait attendu durant quatorze ans dans sa cellule d'Azkaban. Maintenant qu'ils n'étaient plus, elle pourrait le rejoindre pour le restant des temps. Il n'avait plus rien à prouver, et ils étaient égaux face à cette mort.... Mais elle le verrait toujours comme son supérieur, son Maître!

Bellatrix décida de finalement avouer ce qu’elle voulait garder pour elle. Pourquoi avait-elle eu cette réaction stupide? Peut-être simplement parce qu’elle voulait protéger le vampire de lui-même, mais surtout d’elle. Il était un danger, selon lui, pour bon nombre d’êtres vivants; mais elle en était un bien pire pour lui, ne serait-ce que par les sentiments qu’il lui portait, et lui porte toujours.

- Ne t’en veux pas. Je savais de quoi tu souffrais, et je n’ai pas voulu te le révéler. Je pensais être un trop gros danger pour toi, pour ta cousine. Et de toute façon, tout cela était voué à l’échec. J’étais une femme mariée Rayder… Je n’ai pas toujours été fidèle envers mon époux, il sait très bien pour qui me cœur battait, tout comme toi, mais je n’aurai pas pu lui faire ça en plus. Il acceptait ma distance, il n’aurait pas accepté que…

Inutile de poursuivre. Le vampire avait très bien compris tout ce à quoi elle faisait allusion. Oui, elle avait trouvé dans ce cœur arrêté des choses dont elle ne soupçonnait même pas l’éxistence, et encore moins qu’elles se réalisent pour elle! Mais trop de choses auraient joué contre eux. Finalement, la mort allait certainement préserver le vampire de bien de tourments.

Elle le fit s’allonger, et s’allongea elle-même, tout contre lui. L’illusion allait certainement prendre fin très rapidement, puisque le sorcier avait retrouvé sa position d’origine, celle dans laquelle il se trouvait avant que l’image de la Belladone ne lui apparaisse.

Bellatrix le regardait dans les yeux, de ce regard qui a le don de vous rassurer même dans les pires moments de votre existence. Un sourire accompagnait cette image des plus sereines.

- Tu es fort mon ami, et même si ton cœur est arrêté, il est énorme. Tu feras de grande chose, ne serait-ce que pour la petite. Et dans chaque épreuves, mêmes les plus difficiles, tu pourras te réconforter en te souvenant que quelqu’un t’attend dans l’autre monde et pense à toi…

Elle déposa un doux baiser sur la joue du vampire, puis posa sa tête sur le torse de ce dernier. La sorcière était calme, et espérait avoir réussis à en faire de même avec Rayder.
Elle veillerait sur lui, comme elle le ferait avec son mari. Celle qu’on disait être follle, avait quand même héberger trois hommes dans son cœur, et ne comptait pas les abandonner dans la mort.

Elle avait compris avant lui le mal qui le frappait quand il était en sa présence...
Quoi de plus normal?! Les femmes ressentaient souvent ce genre de choses. Une sorte de sixième sens très développé et dont il était malheureusement dépourvu. Cela ne le dérangeait pas que les femmes puissent lire en lui comme dans un livre ouvert, il retirait même une certaine fierté que les femmes aient envie de le lire, mais il aurait aimé être capable de comprendre et déchiffrer le livre représentant les femmes, un magnifique ouvrage où courraient des phrases complexes et à la calligraphie soignée. Quel injustice d'être un si piètre lecteur...
Elle refit mention de son époux et il sentit une sorte de moutarde lui monter au nez, mais il demeura calme et impassible. Malgré le fait qu'il n'ait jamais rencontré cet homme, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une déferlante d'émotions négatives à son égard. Pourquoi? Parce que ce monstre n'avait su apprécier sa Belladone à sa juste valeur. Une joyau si étincelant, unique et tellement imprévisible... son cœur aurait pu se serrer si il battait encore en se remémorant que cette femme avait été tragiquement emportée dans les bras du messager de la mort.
Fossoyeur cruel! Comment as-tu oser prendre l'unique être que Rayder aurait voulu garder à ses côtés?!!

Il la regarda tristement lorsque sa phrase resta en suspens.
Son cœur pouvait avoir battu pour différentes personnes, mais l'infidélité dont elle se targuait n'aurait jamais été jusqu'à être corporelle. Si elle avait été sienne, elle serait resté à ses côtés pour l'éternité et il lui aurait pardonner aisément d'avoir les yeux baladeurs, un cœur tiraillé entre diverses passions, tant qu'elle demeurait à ses côtés et qu'il garde sa place de roi sur son cœur.

Il la laissa le renverser gentiment dans le lit.
Il appréciait d'être son pantin. Elle pouvait l'utiliser comme elle le désirait tant qu'elle restait près de lui. Elle le rejoignit à ses côtés et malgré la tristesse de sa perte, le sourire qu'il lui offrit était sincère. Après tout, il n'aurait jamais cru se trouver dans une position aussi avantageuse avec elle une seconde fois. A croire qu'être allongé avec elle était un luxe qu'il ne pouvait se permettre qu'avec sa mort.
S'en était tellement tragique. Malheureusement il ne pouvait se permettre de gâcher ses souvenirs par sa tristesse.
Le vampire laissa le regard de la sorcière le bercer en douceur. Ce regard noisette tellement magnifique et aujourd'hui tellement rassurant. Sa Belladone était pareille à elle-même: inattendue! Jamais il n'aurait cru qu'elle lui donnerait ce genre de regard pourtant elle était tellement complexe, elle soufflait le chaud et le froid avec une telle facilité qu'il était difficile de savoir à quoi s'attendre. En un sens, il était peut-être prévisible qu'elle lui offre ce regard au moment où il s'y attendait le moins...

Il accepta son baiser sur sa joue avec un regard doux. La tête de la femme vint se reposer sur son torse.
La jeune homme demeurait tranquille car il sentait que c'était ce qu'elle attendait de lui et il ne voulait se refuser à ses désirs. Il laissa juste de sa main venir jouer dans les boucles sombres de sa fleur dangereuse. Il lui caressa la tête avec des gestes doux, lents et calculés afin de l'apaiser elle aussi alors qu'elle semblait la plus calme des deux. En un sens, il était ravi pour elle que la mort lui ait offert une quiétude à laquelle elle avait peut-être aspiré de son vivant.

- L'au-delà ne m'effrayera jamais si je sais que tu m'y accueilleras, mon amie. La seule cruauté à la chose est l'attente qui me sépare de mon sort funeste. Réalises-tu que je ne mourrais pas avant plusieurs années afin de préserver Sateen du monde qui l'entoure?
Les Moires forment une trinité capricieuse. Le fil de ma vie aurait du demeurer coupé et malheureusement il me semble rapiécé à une nouvelle bobine au fil plus résistant et plus long. Qui sait quand ce fil acceptera de céder à nouveau devant leurs ciseaux?

Il ne savait pas combien de temps le séparé d'un fin définitive, mais il était ravi de savoir qu'elle l'y attendrait.
Il n'avait jamais envisager l'au-delà car il ne savait pas si il y en aurait un pour lui qui était un mort-vivant. En un sens, c'était effrayant de se dire qu'il n'y aurait rien pour vous après. Mais elle lui promettait un après la non-vie. Un après où il pourrait passer beaucoup de temps auprès d'elle.
Cela suffisait à l'apaiser.

Bellatrix gardait son regard posé sur lui, sans jamais paraître menaçante, triste, ou même un peu trop joyeuse. Cette dernière option n’était pas facilement envisageable dans la situation où se trouvaient les deux sorciers, mais tout est possible avec une telle femme! Il se passa un assez long moment sans que ni l’un, ni l’autre ne prenne la parole et brise cette complicité silencieuse. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, ce fut d’abord à cette harmonie de trouver son point d’arrêt, puisque Rayder lui fit par de son envie de la retrouver un jour mais que cela lui paraissait trop long. La sorcière sourit, on trouve toujours que les choses attendues sont trop longues à arriver, et finalement on n’a pas le temps de se remémorer cette impatience que déjà nous y sommes. Ici, étant question de la mort, Bellatrix n’était évidemment pas des plus pressées de le voir arriver, mais bien sûr elle l’attendrait.

- Ne pense pas à ce jour funeste, il arrivera tout au tard, mais en attendant vit chaque jour comme étant le plus beau. Te demander de le faire pour moi serait d’un égoïsme sans pareil, alors vit juste pour la simple et bonne raison que la vie est magique!

Merveilleuse ou magnifique eut été un terme bien trop plat pour elle, « magique » résumait tellement mieux la vie dans laquelle chaque sorcier évoluait tout au long de son existence.

Une autre chose allait donc prendre sa fin après le silence adorable… et c’était bien sûr l’impression de vie de Bellatrix, ou tout du moins de sa présence. La sorcière se releva, et invita Rayder a rester dans sa position initiale. Elle fit le tour du lit, et en arrivant auprès d’un petit bureau, fit apparaître un petit pot de christal dans lequel trempait une petite branche fleurie, une belladone. La sorcière jeta un regard et un sourire amusé à son ami, puis elle vint s’assoir juste à côté de lui et lui parla doucement, comme à un enfant qu’on ne voudrait pas réveiller d’un sommeil calme.

- Je dois m’en aller… Je sens que ton cœur voudrait me retenir, mais je suis déjà partie.
Je vais peut-être te demander quelque chose d’extrêmement difficile, mais j’aimerai que tu me promettes de veiller sur mon mari si jamais il venait à se trouver dans quelque ennui.

Bellatrix savait au combien « le sujet Rodolphus » était quelque chose de délicat à évoquer avec le vampire. Mais toute folle qu’elle était, elle n’en restait pas moins une femme qui était parvenu à héberger trois hommes dans son cœur, chacun ayant sa part égale pour cette âme tourmentée. Il avait fallu que la mort abatte sa lame fatale pour que cela devienne clair pour la sorcière.

Elle posa une main réconfortant sur la joue de Rayder. Son regard noisette ne quittait pas le sien, certainement ultime lien qui les uniraient jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un définitif souvenir dans l’esprit du sorcier.

- Tu souffres encore de ma perte, mais j’espère que je conserverai tout de même une toute petite place dans ton cœur à travers le temps.

Elle avait dit cela presque sur le ton d’un défis, comme elle en avait déjà eu l’habitude lors de leur rencontre. Toute sa vie n’avait finalement était que défi: pour être la meilleure de la fratrie, meilleure des mangemorts, etc…
Mais celui-ci était certainement le plus difficile à relever, puisqu’il ne dépendait plus d’elle… Elle le relèverai tout de même temps que les gens se souviendraient d’elle, et principalement son Mari et Rayder.

Elle se pencha vers lui, sa joue effleura celle du vampire afin que sa bouche soit le plus près possible de son oreille, sans jamais toucher la peau du sorcier.

- Je t’aime…

Lacher dans un petit souffle, cette si petite et non moins cruciale phrase avait été murmurée de façon à n’être qu’à peine audible même pour le destinataire de cette déclaration. Peut-être dans la peur de son impact, ou tout simplement par soucis d’être le seul et dernier présent, au combien personnel, qu’elle avait pu lui faire.

Rayder se remettait peut-être seulement de cette perle que déjà la sorcière avait disparu, sans crier garde, sans prendre le temps de se relever pour un dernier regard intense entre eux. Son impression, son image même, tout avait disparu… Seule, oui, seule la fleur dans le petit pot était présente. Rêve merveilleux, réalité incroyable? Rien ne pouvait donner une réponse certaine sur cet évènement, mais la fleur était bel et bien là, et le sorcier maintenant bel et bien réveillé pouvait la voir et même la sentir…



[Terminé pour Bellatrix]

Hj Merci Rayder…

Il tenterait de ne pas penser au jour funeste où il disparaîtrait, tout ça pour le bien-être de toutes les femmes qui partagent sa vie.
Il le doit pour la petite capricieuse et adorable Sateen, la tendre et effacée Elerinna, l'incontrôlable et toujours changeante Bellatrix. Que des femmes différentes, mais toutes aussi importantes. Toutes méritant de le bloquer dans la spirale du temps, l'empêchant de rejoindre sa fleur dangereuse… mais il vivrait sa non-vie pour le bien-être de toutes. Car il pouvait se permettre d'en blesser ne serait-ce qu'une seule par sa disparition.
Son temps viendra un jour, mais pas rapidement pour le bien de toutes.
Chacune rendra sa vie magique par leur présence ou leur absence. Et il acceptera tout ce qu'elles acceptent de lui offrir: les joies comme les tristesses puisque chaque chose sera un présent unique.

- Je ne peux point vivre, mon aimée… car je suis déjà mort. Mais je resterais dans le temps matériel puisque tel est ton désir et que des personnes comptent sur ma présence pour appréhender de façon sereine leur futur.

La requête qui suivit pouvait paraître cruelle…
Veiller sur l'homme qui retenait sa bien-aimée par les liens sacrés du mariage et qui était incapable de l'apprécier à sa juste valeur. Veiller sur le seul homme qu'il aurait pu tuer - difficilement évidemment - de ses propres mains si cela lui avait permis d'avoir la sorcière pour lui seul… et peut-être même pour l'éternité dans la non-vie.
C'était douloureux, mais il ne pouvait aller contre une requête de la Mangemort.

- Je le ferais si cela peut te faire plaisir, ma Belladone, répondit-il dans un souffle.

Il tentait de cacher son sentiment à ce sujet épineux.
Le vampire ne voulait pas troubler le repos de son amie par ses petites préoccupations égoïstes.

- Ne t'inquiètes pas, Bella. Tu seras toujours unique. Aucune sorcière ne pourra occuper la place que tu as prise dans mon cœur. Elle sera obligée d'en créer une nouvelle car tu es irremplaçable.

Rayder ferma les yeux lorsqu'elle s'approcha très près de lui.
Il la laissa lui murmurer les mots tant désirés et les grava dans sa mémoire.

- Je t'aime et tu resteras mon premier véritable amour, Belladona.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, son image avait disparut.
Il ne restait d'elle que le pot avec la Belladone. Un présent précieux pour lequel il apprendra à avoir la main verte afin de le conserver à travers les années avec lui.



[Terminé pour Rayder]
HJ: C'est moi qui te remercis Bella.