Dans ma tête(pv paulinne)

Séjours à Londres durant un week end d’automne… William Chandlers, le nouveau tuteur de Siegfried, avait fait une demande de sortie officiel auprès de l’établissement pour emmener son protégé vers ce que Siegfried comparait volontiers à une séance de roulette chez le dentiste. Le ministère avait été très clair dans la lettre qu’ils avaient reçue.

« En raison des antécédents de Monsieur Siegfried Léthé, et sans pour autant remettre en cause la décision de justice le concernant, nous avons décidé qu’il serait plus sage de placer ce jeune homme sous l’expertise régulière d’une psychothérapeute dans le but d’évaluer sa stabilité mentale définitive. Vous trouverez ci-joint les cordonnée d’une professionnelle en la matière agrée par nos services qui nous rendra compte des résultats de ces séances, ce qui nous permettra de décider, si oui, ou non, Siegfried Léthé peut être considéré comme n’étant pus un danger pour la société des sorciers sans suivit médical. »

Bref, le ministère considérait finalement que la menace « Evan Hardlex » n’était peut être pas complètement disparu et que l’intervention d’un psy les aiderait à juger de la chose. Ce psy pourrait éventuellement le « guérir » si besoin était. Sauf que si Siegfried redoutait une chose, c’était justement de rencontrer un psy, l’idée même de se confier à quelqu’un ne lui plaisait ^pas beaucoup, et il manifestait justement sa désapprobation à son tuteur tandis qu’ils avancent dans les rues londoniennes en direction du cabinet médical.

-Vraiment, ca ne me plait pas, dit-il.
-En fait, on ne te laisse pas vraiment le choix. C’est ca ou Azkaban, lui répondit William Chandlers.
-C’est un peu comme votre adoption, vous ne m’avez pas laissé le choix.
-Oui, on en reparlera une autre fois si tu veux bien. Ca ne sera pas si terrible, rien de ce que tu diras ne sortira d’ici, le pire qui puisse t’arriver, c’est de faire des séances de groupe.
-Oh, la bonne idée, et comme animation, je proposerais la roulette russe, et vous savez quoi, je chargerais toutes les chambres, comme ca, tout le monde sera sur de gagner !
-Tu veux ajouter le meurtre aux charges retenues contre toi ?
-Techniquement, c’est une charge déjà retenue contre moi…

Retenue, mais mise en suspens… William installa Siegfried en salle d’attente, et le laissa seul après avoir signalé leur présence à la secrétaire. Il repasserait chercher Siegfried dans une heure…
Le jeune serpentard commença à se demander comment il allait bien pouvoir aborder ces séances.

« …Et il y a toujours ce rêve récurrent que je fais chaque nuit et où je tombe du haut d’un bâtiment. Je me sens bien tout en ayant peur. Je ne comprends vraiment pas. »

L’homme qui parlait depuis une heure était Johnasse Hellglincton, un jeune sorcier qui avait récemment eu une promotion. Pauline ne pouvait que le savoir trop bien, il lui avait répété au moins cinq fois durant la séance. Ce dernier était venu car il se sentait perdu. Un cas courant et banal, en somme un cas des plus ennuyeux.

« Tous ces gens autour de moi qui n’arrivent pas à s’assumer, je ne comprends vraiment pas ! Ils semblent faire étalage de leur incompétence avec une telle joie. Dites-moi, docteur Harrygton, qu’en pensez-vous ? »

Johnasse était allongé sur un petit divan, pour la première fois depuis qu’il s’était allongé il dédaigna jeter un regard vers Pauline. Cette dernière était assise sur sa chaise, derrière son bureau, tout en lisant l’un de ses nombreux bouquins qu’elle avait pris soin de choisir parmi sa bibliothèque personnelle qui se trouvait derrière elle. Lorsque le sorcier finit par l’interroger, elle quitta son livre précipitamment avec un air fatigué et las.

« Ce que j’en pense ? »

La question qu’il ne fallait absolument pas poser. Soudain un sourire sadique et pervers fit son apparition sur ses lèvres.

« Vous êtes un idiot. L’incompétent c’est vous et non pas les autres. Vous vous jetez du haut d’un toit avec cette sensation de bonheur car vous êtes heureux de votre promotion, mais vous avez une peur farouche des responsabilités. Vous aimez vous vanter, décrire des qualités qui n’existent pas chez vous, vous vous croyez supérieur, mais au final vous n’êtes qu’un moins que rien. De plus, vous me devez 20 gallions ! »

Quelques secondes plus tard, le sorcier finit par sortir du cabinet tout en poussant de nombreux jurons après avoir payé la somme due. La secrétaire profita de ce moment pour aller prévenir Pauline que le patient suivant venait d’arriver. Ce ne fut que quelques minutes après que Siegfried fut autorisé à rentrer à l’intérieur du bureau de la psychomage. Cette dernière avait sortit un dossier et semblait le parcourir rigoureusement. La secrétaire finit par fermer la porte du bureau derrière Siegfried afin de laisser le patient en paix avec Pauline.

« Tu as le choix entre la chaise et le divan, à toi de choisir. »

La jeune femme lui avait adressée la parole sans pour autant lui jeter le moindre regard. Elle se concentra plus profondément sur le dossier qu’elle avait sous les yeux et qui lui provenait tout droit du ministère. Elle l’avait déjà parcourue et avait pris conscience du cas que représentait ce fameux garçon, elle avait simplement envie de se rafraîchir la mémoire et de gagner quelques secondes de répits. Ce ne fut qu’au bout de quelques instants qu’elle ferma enfin le dossier pour le poser sur le bureau, son regard transperça celui de Siegfried.

« Je veux que tu te présentes. Tu me dis qui tu es, ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas, le nom de tes amis, tes ennemis et ceux que tu détestes. Enfin ce genre chose. Il faut que tu m’en dises un maximum sur toi en un minimum de temps. Et en passant, explique moi pourquoi tu es là. »

Alors qu’elle terminait sa phrase sur un ton sec et cassant, un petit bloc note ainsi que sa plume se levèrent près de la psychomage. Le preneur de note, c’était ainsi que Pauline avait baptisé le duo, était désormais prêt à l’emploi.

Siegfried resta un moment comme interdit dans l’entrée du bureau de la thérapeute et la considéra un moment. Avec sa plume et son bloc note elle lui rappelait Rita Skeeter. Plus que jamais, l’idée de cette entrevue lui posait un problème de conscience. Il se dirigeât naturellement vers le divan, si il fallait passer des heures inutiles ici, autant être installé confortablement. Il s’allongeât nonchalamment, et croisa les bras.

« Ca fait pas mal de questions tout ça miss, et la plus part des réponses ne sont pas pertinentes, ou pas disponibles. Non sans rire, on se croirait entrain de remplir une fiche de présentation sur un mauvais site de RPG. »

Il avait espéré susciter chez cette femme un sentiment d’abandon immédiat, mais il réalisa rapidement qu’il ne viendrait pas à bout de la patience d’une psy aussi facilement. Le ministère avait certainement fait appel à une professionnelle capable de lui faire face. Peut être fallait il se montrer plus pragmatique ?

« Bon, comme ces chers pontes du ministère ont du vous l’écrire, je suis ici pour démêler un problème de dédoublement de personnalité. Même si je ne suis pas certain que ce soit le terme approprié… Enfin bref, vous savez quoi ? C’est un problème réglé depuis bien longtemps. Moi je n’ai aucun doute sur l’état de ma santé mentale, et ces séances vont devenir un véritable enfer pour vous. Je ne suis pas coopératif, je ne suis pas supportable, je ne suis pas patient, et surtout, surtout, je ne suis pas gentil. Alors voila ce qu’on va faire. Vous allez rédiger un rapport favorable au ministère, disant qu’il n’y a pas besoin de plus de séances, je vais rester ici une heure à dormir, et nous ne nous rêverons plus. »

Siegfried se redressa, commença à marcher en rond doucement dans le cabinet, tout en tenant la pose d’un homme d’état dictant ses commandements à son secrétaire privé.

« Tenez, je vais même vous dire quoi mettre dans la lettre, Monsieur Léthé, est parfaitement sain d’esprit, et ne souffre plus du tout de dédoublement de personnalité, il n’est pas du tout utile de poursuivre nos séances et… Euh, vous notez ce que je dis la ? »