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 Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]

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Ξ Sujet: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyDim 13 Sep - 17:02

[HJ: Je date ce poste aux alentours de février, même si sur le fo' on n'est que le 13 janvier. Ca nous laissera plus de temps. Surtout que l'anniv' d'Heav est en février et que c'est durant ce mois-là qu'il y a des vacances. J'espère que ça te convient?]


Lorsqu'on lui avait montré son appartement de fonction, le cadet des Gibson n'avait pas du tout été enchanté par les lieux. C'était trop petit, pas assez lumineux, trop foncé...bref, pas du tout à son goût. Alors il avait pris un week-end pour tout retaper à sa manière. Et tout ça grâce à la magie.
Après tout, Raphaël était un fils de riche, et il avait grandi dans le luxe. Alors il avait tout remanié. Hall d'entrée plus vaste, sallon, salle à manger, cuisine, chambres, salles de bain, premier étage, grenier, cave, cellier, buanderie...bref...il avait tout agrandi. Il avait apprécié qu'on lui offre un logement un peu à l'écart d'Aberdaron. Il avait encore plus apprécié quand il avait "poussé" les murs pour son bon plaisir. Il y avait de grandes baies vitrées dans le salon qui donnaient sur la mer Celte. Idem pour la salle à manger, de grandes fenêtres à l'étage qui laissaient enfin passer la lumière et à présent, Raph' se sentait chez lui.
A présent, son petit "logis" du début ressemblait à un...très grand loft. Certaines pièces auraient eu plus leur place dans un manoir, mais ça ne dérangeait pas Gibson qui avait fait en sorte que les choses soient ainsi.

Au début, il avait eu le mal du "pays". Ou plutôt de Londres dirons-nous. Raphaël était un londonien. Il avait passé ses dernières années de vacances là-bas. S'en éloigner l'avait ennuyé bien plus qu'il ne l'aurait cru. Tout simplement parce que ceux à qui il tenait vivaient dans la Capitale. Il avait eu une période d'adaptation plus ou moins longue où Raph' avait lutté contre son envie de partir, de tout lâcher. Mais il ne s'était pas écouté, la raison toujours plus forte que les émotions.
Et puis au final, il s'y plaisait bien ici. Certes, ça n'avait rien à voir avec Londres, mais ça allait. Il avait visité brièvement Aberdaron en réalité. Quand il avait besoin d'accessoires de base, il s'y rendait, sinon il transplanait directement à Londres. Heureusement, il était libre de ses mouvements. Il lui était arrivé à plusieurs reprises de quitter Taliesin en fin d'après-midi, de rentrer en coup de vent chez lui pour se changer et paf, de transplaner dans la Capitale pour retrouver ses amis, son frère ou sa petite amie. Il passait la soirée avec eux et revenait dans la nuit ou le lendemain matin pour répondre présent à son poste.

Il avait passé sa matinée dans sa bibliothèque. C'était une pièce importante et indispensable pour lui. Un lieu d'étude et de solitude. De silence et de paix. Il s'y sentait bien et pouvait y rester des heures sans voir le temps passer. Elle était plutôt...impressionnante. Dans le sens où elle était sur deux étages, très spacieuse et il y avait vraiment beaucoup...beaucoup de livres. Un escalier était nécessaire pour atteindre la deuxième étage.
Aujourd'hui, il travaillait. Il lisait un ouvrage qu'un éminent mentaliste anglais du nom d'Encepha avait écrit en 1678 sur La maîtrise corporelle de la légilimencie expérimentale. Il s'agissait d'une thèse qui avait été considéré à l'époque comme une hérésie dans le monde magique. Son auteur avait été condamné et son bouquin jeté au feu. Vive les autodafés! Heureusement, un Gibson -oui, un ancêtre, ils étaient déjà là à l'époque-, mentaliste de son état avait réussi à sauver deux ouvrages du massacre. Aujourd'hui, Raphaël, descendant de cet homme -un certain Henry Gibson si ça mémoire ne flanchait pas- consultait l'ouvrage déraubé en toute tranquilité. Sans peur que les autorités débarquent, lui arrachent le livre et lui, qu'on le foute au trou. Il était installé dans un bon gros fauteuil de cuir vert foncé, près de l'unique fenêtre de la pièce. La seule peut-être, mais assez grande pour éclairer les lieux. La pièce était rectangulaire, tous les murs recouverts de livres de toutes sortes, de tout âges. Trois grandes tables ovales en acajou roux trônaient au milieu de la bibliothèque, entourée de chaises si on souhaitait s'y installé pour écrire. Une cheminée en marbre de grande taille se tenait au fond, prête à servir lors des longues soirées d'hiver. Sianys, sa jeune elfe de maison y avait allumé un feu crépitant ce matin qui avait réchauffé la pièce en moins de deux.

Il était environ...13 heures et Raphaël n'avait pas bougé de la bibliothèque depuis ce matin. Le jeune homme s'était levé de bonne heure pour donner ses recommandations à Sianys. Et surtout pour faire disparaître quelques preuves compromettantes. Tels que quelques bouquins mentalistes ou la petite culotte en dentelle de son dernier coup d'une nuit qui n'avait été qu'une aventure purement sexuelle de quelques heures.
Pourquoi de telles précautions? Tout simplement parce que sa protégée débarquait. C'était bientôt son anniversaire. Il avait donc fait en sorte de la faire revenir. Oui, parce que ce n'était pas la première fois qu'elle logeait chez lui, à Aberdaron. Même si elle était capricieuse et peste comme pas permis quand elle s'y mettait, il l'accueillait toujours à bras ouverts. Il aimait sa compagnie. Et puis il veillait toujours sur elle. Même si c'était à distance, peu importe, il gardait continuellement un oeil sur elle. Malgré ses recommandations, il savait qu'elle ne mangeait pas assez, qu'elle avait encore un peu maigri et il en était chagriné. Au début, il avait éprouvé de la colère et de la frustration face à un tel entêtement. Il trouvait ça ridicule de se laisser mourir de faim. Et puis petit-à-petit, il s'était senti impuissant face à cette situation. Au point de se retrouver dans un cul-de-sac. Ca pouvait s'apparenter à baisser les bras...en tout cas, c'était tout comme, mais il ne voulait pas s'avouer vaincu. Il était content de la revoir, ça ne faisait aucun doute, mais il redoutait aussi sa venue. Il savait que c'était ridicule.
Nerveux la veille, il avait chassé soigneusement ce malaise et l'avait expédié très loin. Sianys l'avait remarqué mais ne lui en avait pas demandé la raison.

Il était vêtu d'un pull en cachemire beige qui soulignait ses yeux gris-vert et d'un jean noir. Décontracté mais tout en faisant habillé, il se sentait un peu las. Il ne savait pas trop si c'était les cours ou le manque qu'il ressentait de ses proches, mais il était soulagé qu'Heaven vienne pour quelques jours. Le téléphone se mit à sonner. Mais il ne prit pas la peine de se lever. Sianys s'en chargeait. Il n'était pas un adepte de la technologie moldue, mais il devait en convenir que ça pouvait toujours servir. Il s'était même acheté un home cinéma avec un grand écran plat accroché au mur du salon, une belle chaine HiFi dotée d'enceintes ampli et un ordinateur portable dernier cri. On avait beau croire ce qu'on voulait sur les moldus, parfois leur savoir avait ses atouts. La HiFi laissait s'échapper un fond sonore des plus mélodieux, qui reposait Raphaël sans qu'il n'en soit réellement conscient. L'orchestre philarmonique de Vienne interprétait Air de J.S Bach tandis qu'il avait la tête dans son bouquin.
C'est la sonnette de la porte d'entrée qui l'en fit sortir. Sûrement Heaven! Il rangea le livre d'Encepha sur une des étagères et d'un enchantement, protégea tous les livres traitant du mentale derrière une barrière magique. La personne qui tenterait d'y toucher reçevrait un coup de jus. Si elle recommençait, elle serait soit éjectée à travers la pièce, s'assomant au passage, soit elle tomberait inanimée sur le sol, inerte. C'était une protection pour Raphaël en réalité. De plus, au cas où, le titre des livres changeaient, ce qui assurait une converture non négligeable. Bref, un bouclier quoi.

Il sortit de la bibliothèque, attérissant dans un long couloir. Dans le hall d'entrée, Sianys avait déjà fait son travail. Elle avait ouvert la porte, avait souhaité la bienvenue à la "protégée du maître", s'était écarté de son passage et s'était doucement incliné devant la jeune fille brune aux yeux vairons avant de refermer la porte derrière elle et de lui ôter son manteau. Ou plutôt tenter! Car Raphaël, adossé au mur, avait contemplé la scène un sourire en coin, presque tendre à dire vrai à l'attention d'Heav'. Mais il ne laissa pas Sianys faire sa dernière tâche.


- Non merci Sianys, je m'en occupe. Retourne à tes occupations, lui ordonna-t-il calmement, mais d'une voix qui n'était pas dure du tout.

Il appréciait cette jeune elfe ainsi il était conciliant avec elle. De toute façon, du plus loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais maltraité un elfe, que se soit par les actes ou la parole. Elle n'était pas très vieille contrairement aux autres membres de sa race, mais ça ne gênait pas Raphaël. Elle était obéissante, attentionnée et efficace. Il ne demandait rien d'autre. Sianys s'inclina devant son maître, répondant poliment "Bien mon Maître!" avant de partir d'un pas dandolinant. Le cadet des Gibson regarda l'elfe partir puis s'approcha d'Heaven. Il ne l'avait pas revu depuis plusieurs mois. Depuis octobre en fait. C'était la première fois qu'ils restaient aussi longtemps loin l'un de l'autre sans se voir. Voilà pourquoi il était content et soulagé de sa visite.
C'était toujours l'hiver ici, -en même temps, c'est février- et il savait que sa jolie protégée pouvait -ça dépendait- être frileuse. Il avait donc demandé à Sianys de faire monter la température. Non, pas de cette manière-là! Juste en s'occupant des différentes cheminées dans la maison. Grand, luxueux, lumineux, décoré avec goût, le loft/duplex de Raphaël était un havre de paix à ses yeux. Loin d'être un cagibi -dieu merci-, Heaven pourrait s'étendre comme elle le voudrait. Ce n'était pas la place qui manquait.


- Ravi de te revoir, fit-il d'un sourire à son attention, tout en s'avançant vers elle.

Il l'aida à ôter son manteau, le faisant glisser de ses épaules puis le long de ses bras. Il l'accrocha à un ceintre avant de le suspendre dans le placard de l'entrée.
Raph' déposa un tendre baiser sur son front. La raison? L'envie, une sorte de bienvenue, de bonjour...un mélange de tout. Puis il l'entraîna à sa suite jusque dans le grand salon -oui, parce qu'il y a un petit salon, pour les soirées entre intimes-.


- Ta chambre est à ta disposition si tu le souhaites, l'informa-t-il au cas où elle ait oublié.

Depuis sa dernière visite, Heaven avait une chambre attitrée qu'elle pouvait utilisée à chacune de ses visites.

- Tu veux boire quelque chose? proposa-t-il en détaillant la jeune fille.

Un chocolat chaud? Une bierraubeurre? Un thé? Elle venait de dehors...et dehors il faisait très froid. Surtout que la neige s'était encore invitée cette nuit. Du coup, le village ressemblait à celui d'une carte postale de Noël. Cependant, pour faciliter l'arrivée d'Heav', il avait ôté d'un coup de baguette la neige qui s'amoncellait devant sa porte un peu plus tôt dans la matinée, dégageant le passage à la Serpentard. L'un à côté de l'autre, on aurait pu le prendre pour un géant et elle pour une naine, mais pourtant, Heaven avait grandi, c'était indéniable. A croire que Raphaël avait encore pris quelques centimètres. C'était peut-être sa haute stature et sa carrure qui rendaient les choses ainsi. Il passa une main dans la chevelure brune d'Heav' pour la taquiner. Elle avait l'air si frêle. Lui, à côté, c'était tout le contraire. Il respirait la force tranquille, l'assurance et la serenité. En quelques mois, l'adolescent qu'il avait été avait disparu de manière flagrante pour faire place à l'adulte. Ses entaînements avec Sykes n'étant pas étrangé à cette lente métamorphose. Transformation que ses proches avaient remarqué au fur et à mesure des semaines mais dont Gibson ne semblait pas se soucier.


Dernière édition par Raphaël Gibson le Lun 4 Jan - 14:50, édité 1 fois
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Heaven Gibson
Heaven Gibson
Directeur Serpentard

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Âge : 14.02.84 ;; 32 ans
Actuellement : Professeur de potions & styliste aux 1001 Symphonies
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptySam 19 Sep - 16:56

Il régnait une atmosphère insupportable au manoir Clarks-McGowan, et ce n’était pas pour rien… Heaven et Nathanael, comme toujours, se faisait la guerre. Là, pour le coup, c’était Nathanael –comme d’habitude quoi-, qui cherchait sa demi-sœur. Cette dernière devait d’ailleurs s’en aller quelques heures plus tard, pour son grand soulagement. Ainsi, elle n’aurait plus à supporter son demi-frère débile durant quelques jours, des vacances magnifiques quoi ! Un cri par-ci, un rire moqueur par-là, le manoir était agité, ce qui épuisait presque Ellasandra et Raphaël McGowan, les heureux parents –ou pas- de ces deux énergumènes… Encore heureux qu’Haven, le jumeau de la Serpentard était moins casse-pieds que sa sœur… Cela leur faisait un peu répit… Pestant une dernière fois contre son, je cite « faux frère débile et profondément attardé », Heaven fit savoir à sa mère que tout était bon, et qu’elle pouvait l’emmener à Aberdaron… Liberté quand tu nous appelle !

Sur le pas de la porte, Heaven vérifiait une dernière fois sa tenue. Sous son trench coat noir à boutons en argent, elle portait une robe toute aussi noire, à manche longue avec un col haut qui lui couvrait complètement la gorge. Elle cependant courte, une chose que Raphaël n’allait sûrement pas apprécier, mais bon, Heaven avait fini par en avoir l’habitude. Un sautoir comme simple accessoire, et bien entendu, le collier que Siegfried lui avait offert lors de ses douze ans, cela suffisait pour agrémenter la tenue et la rendre unique et magnifique. Certains tombaient parfois dans l’excès, Heaven elle, savait rester simple, même si la robe avait dû coûter plusieurs milliers de Gallions à sa chère mère. En apparence, la robe se voyait comme être une jupe taille haute assemblée à un pull, la nouvelle mode en France et en Italie, le chic total sur Heaven donc. Et avec tout cela, Heaven arborait une magnifique paire de Louboutin –les fameuses chaussures à semelle en cuir rouge- noires vernies. Douze centimètres de plus pour la jolie petite perche qu’elle était déjà. Elle aurait pu opter pour le modèle à plateau, mais étant tout de même un peu réaliste, les douze centimètres, dans la neige, ce n’était déjà pas ça, alors si on prenait les seize avec plateau… C’était peut-être encore pire.

Les chaussures étaient un cadeau tout récent, pour ses quinze ans, de la part de sa grand-mère paternelle, Amanda Clarks, qui l’avait toujours chouchoutée plus qu’il ne le fallait. D’ailleurs, elle lui avait offert les deux modèles que la brune aimait, avec et sans plateau, paires qu’elle avait achetées lors d’un petit voyage en France, pays où la haute couture régnait en maître. Le cadeau avait quelque peu été avancé, puisque la brune allait, par la plus grand des hasards, passer son anniversaire chez Raphaël… La tenue consciencieusement vérifiée, la vipère appuya doucement sur la sonnette.

Ce fut un elfe de maison qui lui ouvrit, et non pas Vala, comme à Londres. Bien évidemment, elle avait maintenant l’habitude de voir Sianys, et même si Heaven n’était pas un modèle de politesse envers les Elfes de maison, elle la salua tout de même. Sianys faisait toujours de son mieux pour qu’Heaven ne manque de rien, et même si la brune avait cherché quelque chose à lui reprocher, elle avait toujours trouvé ses services parfaits –ou presque-. Cependant, Heaven se montrait toujours un peu réticente à ce que Sianys la touche, surtout à cause de ses antécédents. Mais grâce au ciel, Raphaël intervint et prit la relève. L’elfe de maison partit dans une autre pièce de la demeure, laissant les deux vipères seules.

Heaven laissa alors Raphaël lui retirer son Trench, dévoilant sa robe qu’il n’aimerait sûrement pas à cause de sa longueur. Quand il lui sourit, puis l’embrassa sur le front, quelque chose tirailla Heaven au fond d’elle-même. Elle aurait aimé se lover dans ses bras, prenant sa chaleur pour remplacer celle qu’elle n’avait pas. Cependant, c’était impossible. Quelque chose, même si ce n’était pas encore très bien définit, empêchait Heaven d’être plus tactile avec Raphaël. Elle l’était toujours comme avant, ou presque, mais l’épisode des vacances d’été était resté ancré dans sa mémoire… Les rumeurs stupides de Nathanael –il n’y avait de toute façon que lui pour dire des conneries aussi grosses- également.

Elle avança simplement une main verre lui, qu’elle posa sur son torse, et resserra un peu le haut de l’adulte dans son poing. Il lui avait manqué, c’était indéniable. Elle était restée près de quatre à cinq mois sans le voir, trop long, trop dur, trop éprouvant. Elle ne pleurerait pas, non, elle était à des lieux de montrer qu’elle ne supportait presque plus son absence et qu’elle avait attendu le moment où elle le reverrait avec plus de stress et d’impatience que jamais. Et s’il l’avait remplacée ? Elle ne l’aurait aucunement supporté…

« Tu m’as manqué… »

Oui, Heaven changeait. Elle avait ressenti le besoin de le lui faire savoir, par des mots, et non par des gestes ou des larmes. Elle le suivit sans râler dans le grand salon, s’asseyant tranquillement et avec classe –of course- dans un des fauteuils moelleux. Si elle voulait boire quelque chose ? Oui, pourquoi pas. Elle n’avait pas froid, mais on lui avait toujours dit qu’il était préférable de boire avant d’avoir soif… Alors forcément, elle s’exécutait !

« Je veux bien un café… »

Le café… Heaven avait découvert cette boisson durant les vacances d’hiver. Sa mère se refusait à la laisser en boire plus jeune, mais maintenant, elle ne lui disait plus rien. De toute manière, Heaven se passait bien des accords de sa mère depuis quelques temps. Elle faisait sa vie, tranquille, toute seule… Ou du moins, plus vraiment toute seule. Heaven espérait d’ailleurs que les yeux de lynx de son « protecteur » avaient remarqués qu’elle avait reprit du poids, pas grand-chose certes, mais un peu quand même. Et cela grâce à qui ? Siegfried… Qui l’eut crû ?! Ces deux là s’étaient voués à une guerre durant quatre mois, et voilà qu’ils étaient désormais ensemble… Dans le plus grand secret… Peut-être était-ce également pour cela que la brune évitait de trop se rapprocher de Raphaël…
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyMer 23 Sep - 19:16

En moins de deux secondes, plusieurs choses lui avaient sauté aux yeux. Evidement, tout n'était pas positif. De toute façon, avec Gibson, quand il s'agissait de sa protégée, il avait toujours quelque chose à dire. Toujours un truc qui lui plaît pas à celui-là. A croire qu'il a pris des cours pour être aussi chiant. Il était juste quelqu'un d'exigeant. De protecteur. Il la protégeait d'elle-même et des autres. C'était son...comment dire? Son job? Mouais...ça y ressemblait. Au départ, il avait pris son rôle de protecteur très au sérieux. Limite étouffant avec elle. On aurait pu croire que le temps aurait fait les choses... mais il n'y avait qu'à voir la scène qu'il lui avait faite l'été dernier dans cette cabine d'essayage quand elle avait refusé de lui dire ce qui n'allait pas et ce qu'elle osait lui cacher. Il l'avait très vite regretté. Heureusement, le recul avait fait que Raphaël avait assimilé la chose et enfouit bien profondément en lui. Ce n'était plus qu'une poussière perdue dans l'immensité de son esprit. Evidement, il n'avait pas oublié, mais il n'y pensait plus à s'en rendre malade.
Aujourd'hui, s'il veillait toujours sur elle, même à distance, c'était parce qu'il l'aimait. D'un amour quasi fraternel. C'est ce qu'il croit. Elle avait tellement pris de place dans sa vie que parfois ça l'effrayait.

Ne plus la voir quotidiennement comme il l'avait fait pendant quatre ans l'avait quelque peu perturbé au début. Bien évidement, il avait fait en sorte de ne pas le montrer. Encore moins d'en référer à la chose à la personne concernée. A juste titre d'ailleurs. Avec les stupides rumeurs de McGowan. C'était le seul et unique responsable. Quand il avait reçu un exemplaire du Hibou Bavard, il avait failli s'étrangler avec son café. Heureusement qu'il était chez lui, seul et que personne n'avait vu à quel point ça l'avait énervé. Exceptée Sianys qui avait assisté à la scène, la tête rentrée dans les épaules, muette comme une carpe. Dans les premières minutes de la découverte de l'article, Gibson avait failli descendre son élève (la tête de Nat' sur un poteau), mais il s'était repris, la raison bien évidement ayant toujours maîtrise sur sa personne. S'il y accordait un quelconque intérêt et qu'il s'en prenait à McGowan, ça sous-entendrait donc que la rumeur n'était peut-être pas si infondée que ça. Alors il avait fait comme si de rien n'était, se comportant comme d'habitude, toujours aussi impassible. L'interview d'Heaven l'avait rassurée d'une part. Elle s'en était bien sortie. Il avait été fier d'elle sur ce coup. Certes, au début il avait craint pour leur réputation. Son père allait le tuer. Mais il savait ce qui s'était passé entre lui et sa protégée. Eux seuls étaient au courant. Et puis il avait surtout pensé à Heaven. A sa réputation à elle. Mais toutes ces interrogations s'étaient évanouies aussi vite qu'elles étaient apparues. Rien n'était vrai...ou presque.
Et, à moins que ses yeux ne le trahissent, Heavy était toujours aussi longiligne.

Son regard gris-vert s'égara sur le corps de sa protégée. Elle portait une ravissante robe noire à manches longues et à col roulé. Certes, un peu trop court à son goût -il ne changera jamais- mais il devait avouer que ça lui allait à merveille. Il comprit soudainement d'où elle tenait ses centimètres gagnés si soudainement en quelques mois. Ses chaussures, bien évidement. Très jolies! Mais ne risquait-elle pas de se fouler la cheville? Il était conscient qu'elle savait marcher avec de tels talons, il n'était pas idiot, mais en plein hiver, avec la neige? Bon, certes, elle était chez lui à présent. Pourquoi ne pas les enlever? Elle n'aurait pas froid, la pièce étant chauffée de manière tout à fait convenable. Et un magnifique tapis persan jonchait la sol. Il était très épais. Raphaël l'avait voulu ainsi pour marcher pieds nus dessus. Confectionné de coton, de soie et de laine, les matières premières des tapis persan, son toucher était des plus agréables.


- Enlève tes chaussures, tu seras plus à l'aise, lui proposa-t-il.

Raphaël aurait très bien pu ne pas l'inviter aujourd'hui. Après tout, il aurait très bien pu lui fêter son anniversaire en lui envoyant un cadeau par hibou et sans plus. Mais il savait pertinnement qu'il n'aurait jamais pu se résoudre à un acte aussi peu familier. Et pourtant, il aurait pu trouver l'excuse adéquate du genre "c'est la St Valentin, je passe la journée avec Daphné." mais non. Il n'avait pas joué sur ce prétexte-là.
Il avait un peu de mal à l'admettre, mais il l'avait invité parce qu'il avait envie de la voir. Parce que malgré leur prises de têtes, Heav' lui avait manqué. Heureusement que son travail l'accaparait. Ainsi, il s'évitait de laisser son esprit vagabonder jusqu'à elle.
La jeune Clarks, contrairement à lui, avait exprimé de vive voix son manque. Sans honte. Elle changeait. Avant, elle ne l'aurait jamais dit aussi clairement. Il se sentait ridicule pour le coup. Même pas capable de lui dire directement qu'elle lui avait manqué. D'accord, il l'avait laissé sous-entendre en lui disant qu'il était content de la revoir, mais ce n'était pas pareil. Mais les filles semblaient plus à l'aise avec les mots et leurs émotions. Beaucoup mieux que les mecs.
Lorsqu'elle avait posé sa main sur son torse, il avait été presque surpris. Ce geste l'avait troublé l'espace d'une seconde et il avait eu envie de la prendre et d'en embrasser la paume mais il s'en était abstenu. Les raisons étaient trop multiples. Ca lui rappelait trop le geste d'affection qu'il avait envers Daphné. Le parallèle était gênant pour lui. Et puis il ne savait pas trop pourquoi -même s'il avait son idée- mais il sentait qu'il devait garder ses distances. De plus, Raphaël se méfiait de lui-même. De ses réactions. Alors il avait juste posé sa main sur celle d'Heaven, exercant une légère pression et puis avait laissé retomber son bras.

Assise dans son fauteuil, Heaven répondit favorablement à sa demande. Un café. Il haussa un sourcil sous le coup de la surprise.


- Tu bois du café toi maintenant? demanda-t-il un petit sourire en coin, un soupçon d'étonnement dans la voix.

Depuis quand elle buvait du café? Il fronça les sourcils l'espace d'un instant avant de revenir à un visage plus serein.
Il trouvait ça drôle et en même temps...il ne savait comment définir cette drôle de sensation qui s'insinuait en lui. Heav' grandissait. On aurait pu croire qu'en cinq petits mois elle n'aurait pas changé d'un poil, mais c'était faux. Et il en prenait conscience un peu plus à chacune de ses visites. Même sans les talons, elle avait du prendre deux ou trois centimètres. Elle avait les cheveux plus longs. Elle avait même repris un peu de poids. Pour un oeil aussi aiguisé que celui de Gibson, c'était une excellente nouvelle. A ce constat, il ne put s'empêcher de sourire. Il avait cru dans les passes difficiles qu'il n'y arriverait jamais, et là, il avait un espoir. L'espoir qu'elle aille mieux. Mais il savait au fond qu'il n'était pas celui qui lui avait fait reprendre du poids. Il ne savait pas pourquoi, ni les circonstances. Mais il était content et soulagé pour elle. Même si, sans qu'il ne s'y attende, une pointe de jalousie avait débarqué de je-ne-sais-où. Etonné, il la renvoya bien loin. Voilà! C'était à cause de petites choses comme ça -entre autres- qu'il se méfiait de lui-même.

Voulant passer à autre chose, il claqua des doigts et Sianys débarqua, un plateau dans les bras où reposait un service à café en porcelaine de Limoges. La cafetière, le crémier, le sucrier et les deux tasses avec les soucoupes. Sianys servit d'abord la jeune fille puis son maître. Elle s'inclina et disparut après s'être assurée qu'on n'avait pas besoin d'elle pour le moment. Raphaël prit sa tasse. Il prenait toujours son café noir. Sans sucre, sans lait. Il en était devenu accro et vidait plus d'une cruche par jour. Ca l'aidait à tenir. Mais par rapport à quoi, c'était le flou total. Parce que Gibson était un jeune homme résistant et la fatigue ne l'atteignait que rarement.

Il aurait pu tout connaître, tout savoir de ces derniers mois. Tout "absorber" d'Heaven, mais il refusait d'agir ainsi avec elle. Si elle ne comptait pas, il n'aurait eu aucun scrupule. Mais depuis l'été dernier, il n'avait jamais retenté l'expérience. Il craignait trop de faire une "mauvaise rencontre".


- Bien que ta robe soit un peu courte, sourire provocateur sur les lèvres, elle te va à ravir, la complimenta-t-il d'un sourire plus tendre.

Et il était réellement sincère.

*Tu es très belle...comme toujours...* songea-t-il avant de tout chasser de son esprit.

Raphaël s'en rendait compte. Mais de quoi? Heaven changeait. Elle devenait une véritable jeune fille. Quinze ans. Oui, enfin, seulement demain -se raccroche à ce qu'il peut-. Elle avait tellement changé en quatre ans. Depuis la première fois où ses yeux gris-vert avaient croisé le regard vairon de celle qui allait devenir sa protégée. Il en prenait conscience et il sentit son coeur se serrer. Et il trouvait ses émotions intérieures totalement perturbantes. C'était dans la logique universelle qu'Heaven Clarks grandisse, devienne au fil du temps une jeune fille puis une jemme femme resplendissante. Elle n'allait pas rester une gamine juste pour lui faire plaisir.


- Je constate que tu es en forme, souligna-t-il l'air de rien, un sourire sur les lèvres.

Mais tout les deux savaient ce que ça sous-entendait. On sentait qu'il était content et soulagé à la fois. La santé de sa protégée, comme tout ce qui pouvait se rapporter à elle, avait de l'importance à ses yeux.


- Aurais-tu écouté mes conseils ou bien y a-t-il une autre raison? demanda-t-il en la fixant de ses yeux clairs avec intérêt.

Et si raison autre il y avait, il voulait savoir de quoi il en retournait. Bah oui, ce n'était pas au singe expérimenté (et non vieux) qu'on apprenait à faire la grimace.
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Heaven Gibson
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyLun 28 Sep - 7:41

Que Raphaël ne la laisse pas agir toute seule, Heaven en fut plutôt contente. Même s’il ne serrait qu’un peu sa main, c’était déjà ça. Il n’était pas doué, elle le savait, aussi avait-il sûrement du mal à avouer qu’à lui aussi, cette petite peste qu’elle était lui avait manqué. Et puis, Heaven lui avait forcément manqué, sinon il ne l’aurait pas invité la veille de son anniversaire, qui était quand même le jour des amoureux… Même si Heaven était avait Siegfried, ils ne fêteraient pas ce jour. Heaven trouvait ça tellement idiot comme fête… Pour elle, le quatorze février n’était synonyme que de son anniversaire, rien d’autre. Bien sûr, si après on voulait lui offrir des roses, des chocolats ou d’autres cadeaux, elle ne disait pas non !

« Oui, j’en bois… J’aime bien. »

Et le temps qu’elle finisse sa réponse, tout était déjà prêt sur la table. Heaven prit une tasse et y laissa trois sucres se dissoudre (car le sucre, ça se dissout dans le café, ça ne fond pas !), tourna doucement à l’aide d’une cuiller à café et en avala une gorgée. Elle buvait toujours son café très sucré. Un moyen pour elle d’allier satisfaction de la soif, et apport en glucides, chose qu’elle aimait plus que tout. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait des tonnes de bonbons à Poudlard… Avant, quand elle ne mangeait pas toujours comme il le fallait, elle avait pour habitude de manger deux ou trois bonbons, histoire de combler le sentiment de faim… Et ça marchait !

Elle enleva ses chaussures à la « demande » de Raphaël. Elle les aimait ses jolies chaussures, mais il était vrai qu’une fois à l’intérieur, ça ne servait pas vraiment de les avoir encore aux pieds. Ainsi, Heaven laissa ses pieds fins se poser sur le doux tapis. Elle pensa de suite qu’elle aimerait beaucoup marcher sur ce dernier. Moelleux, doux… Un parfait tapis quoi ! Puis Raphaël lui fit une remarque sur sa robe.

« Merci… »

Elle ne fit aucune remarque sur le commentaire de son aîné. Elle était sûre qu’il allait lui dire qu’il trouvait la robe trop courte, comme toujours, mais qu’y pouvait-elle ?! Il était né pour l’emmerder sur tout ce qui était fringues il fallait croire ! Alors elle faisait avec. Mais au moins, la robe lui allait bien –genre elle allait mettre un truc qui ne lui allait pas !- et s’il le lui faisait remarqué, c’est que d’un côté, il l’aimait, même si elle était un tout petit peu trop courte… Parce que s’il ne l’aimait pas, il n’aurait rien dit, sans aucun doute… Heaven était hypocrite, Raphaël l’était sûrement aussi –c’était une vipère- mais bien moins qu’Heaven, elle pouvait vous l’assurer !

Elle était « en forme »… Oui, plus ou moins. Elle devait ce revirement de situation à Siegfried. Il la forçait doucement à manger, même si ils ne montraient rien devant leurs camarades. C’était des petits gestes, des marques d’affections, loin de toute personne capable de balancer à tout le monde qu’ils étaient –enfin- ensemble. Siegfried lui avait fait un peu la morale, et même si Heaven s’était montrée indignée, elle n’avait pas pu résister, et l’avait écouté, même si cela avait bien été compliqué au début de prendre un repas « complet » matin, midi et soir… Elle y arrivait un peu mieux maintenant, mais la nourriture la dégoûtait toujours un petit peu. Elle s’y faisait tout de même mieux, et pouvait tenir un repas entier à table, et le mieux dans tout cela était sûrement qu’elle ne s’enfermer pas dans les toilettes par la suite.

De ce fait, elle avait reprit du poids, et connaissant Raphaël, elle avait été sûre qu’il l’aurait remarqué. Elle n’était pas enceinte, ça non, Nathanael avait eut faux sur toute la ligne, et là, le peu de kilogrammes qu’elle avait reprit n’allait sûrement pas déclencher une nouvelle rumeur. Suite à celle d’octobre, tout le monde avait pendant trois mois eut les yeux fixés sur le ventre de la brune. Ne le voyant pas s’arrondir, ils avaient finalement comprit que cela avait été une mauvaise blague…

« Tes conseils ? Quels conseils ? »

Un sourire à l’adresse de Raphaël, Heaven se refusait à lui dire qu’elle sortait avec Siegfried. Peut-être parce qu’elle avait peur de la réaction du brun, qu’il la laisse alors avec le Serpentard, et qu’il ne retourne auprès de l’autre dindonne de Daphné… Heaven avait besoin de lui, elle ne se voyait pas passer sa vie sans lui à ses côtés… Mais comment réagirait-il s’il apprenait que la brune était maintenant avec Siegfried Léthé, qu’elle avait dit détesté il n’y avait pas moins de cela deux mois ? Et après l’avoir appris, serait-il plus distant ? Voilà ce dont la brune avait peur.

« Je plaisante… Peut-être qu’il y a une autre raison, qui sait… »

Rester vague. Ne pas dire oui, mais ne pas dire non… Cela serait mentir dans le second cas, mais le premier était-il aussi la vérité parfaite ? Raphaël l’avait tellement saoulée avec son poids, que la leçon de morale de Siegfried aurait pu la forcer à faire quelque chose… Dans un sens, les deux hommes de son cœur se complétaient… Elle avait besoin des deux, et c’était ensembles qu’ils l’avaient plus ou moins raisonnée…

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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyMar 6 Oct - 15:15

Aimer le café n'était pas une tare. Après tout, lui en était totalement accro. C'était d'ailleurs ennuyeux parfois car lorsqu'il était en manque de caféine, il pouvait devenir irritable. Un être normal serait irrité par le manque de sommeil par exemple. Mais lui, dès qu'il n'avait pas une tasse de café sous le nez, il s'impatientait, quitte à laisser de côté ce qu'il faisait pour quelques gouttes du nectar sombre. Son odeur était presque aussi tentant. Rien de meilleur que de sentir les effluves d'un café bien fort. La surprise passée, il trouvait ça normal qu'Heaven y prenne goût. Voilà pourquoi il n'avait fait aucune réflexion négative. Pour une fois!
Par contre, d'après ce qu'il voyait, Heavy le préférait bien...sucré. Il la laissa se servir, observant ses gestes sans rien dire. Il songeait à...certaines choses. Du genre...trois sucres, c'est pas un peu trop? Juste avant de se rappeler que au contraire, ça lui faisait le plus grand bien. C'était un apport supplémentaire des plus salutaires. Et puis à ce niveau-là, il n'avait pas grand chose à dire. Elle avait parfaitement le droit de mettre six sucres si elle le souhaitait. Et puis il savait qu'elle aimait les sucreries. Elle avait des tonnes de bonbons à Poudlard. Cette simple pensée lui arracha un sourire avant de reprendre son sérieux. Il se servit à son tour, se contentant d'un café bien noir, sans ajout artificiel. Ni lait, ni crème, ni sucre. Il ne supportait pas. Il avait besoin de ce goût que certain considérait comme amer mais qui lui réveillait les sens.


- Je devrais peut-être ralentir sur la caféine, mais je crois que je n'y arriverai jamais. Je passe mes journées à en boire. A tel point que ça m'exaspère quand je n'en ai pas sous la main. Je suis devenu totalement accro, confia-t-il tout naturellement à sa protégée.

L'ex-Serpentard porta la tasse à ses lèvres et une pensée se glissa insidueusement en lui. Le café d'Heav' était si sucré que ses lèvres devaient encore en porter la trace. Agacé par lui-même, il chassa cette pensée bien vite de son esprit.
S'il l'avait invité, c'était parce que c'était son anniversaire, qu'il tenait à elle et qu'elle lui avait manqué. Mais certainement pour batifoler avec. Non pas que ça ne lui aurait pas déplu, mais il avait des principes et tentait de s'y accrocher. Il la regarda ôter ses chaussures avant qu'elle ne pose ses pieds sur le tapis persan. Apparement, elle aimait bien son contact. Qui n'aimerait pas de toute façon? Il était aussi doux que la soie. Puis son regard dévia sur la finesse de ses chevilles avant de remonter lentement le long de sa jambe, d'escalader son genou pour arriver sur sa cuisse. Comme la robe n'était pas trop longue, il avait pu en admirer un peu plus mais il cessa son petit jeu, ennuyé par sa propre faiblesse.
Mais qu'est-ce qui lui prenait? Il se croyait où? Il n'était pas avec de ses filles sans esprit qu'il courtisait pour son bon plaisir.
Il reprit contact avec la réalité, se morigénant intérieurement de sa stupidité.

Certes, il trouvait sa robe trop courte, mais d'un côté, il n'y a que lui qui profitait de la vue. C'était un bien maigre lot de consolation, mais c'était déjà ça. Bien malgré lui, son regard gris-vert fut de nouveau attiré par son pied qui faisait de petits cercles sur le tapis. Des images interdites se formèrent dans sa tête alors qu'il s'imaginait l'allonger dessus. De nouveau agacé, il fit appel à l'occlumencie mais contre lui-même. Il abattit une espèce de cloison blindée sur la partie de son esprit qui partait en vrille. De nouveau sous contrôle, il reporta sa tasse de café à ses lèvres. Se sentant rassuré, il reporta toute son attention sur Heaven. Non pas sur ses pieds, sur ses chevilles, ses jambes ou ses cuisses, mais sur ses yeux. Et là encore, il n'était pas sûr que ça soit une bonne idée. En fait, l'avoir invité n'était une bonne idée du tout visiblement. Mais il se savait fort. Juste une passade. Une simple envie. Elle était séduisante et attirante et il n'était qu'un homme. Mais il n'aimait pas avoir ce genre de pensées envers sa protégée.
Heureusement, il ne laisserait jamais ses faiblesses prendre le dessus. Fierté masculine sans doute...

Si elle était en forme, ce n'était pas grâce à lui. Il ne savait pas trop pourquoi il pensait ainsi, mais il en avait la conviction. Raphaël aurait bien jeté un petit coup d'oeil dans la tête de la belle, mais il avait cette réticence, ce malaise. Non, décidement, il n'était pas prêt à retenter l'expérience. La dernière ayant été beaucoup trop violente pour lui. Emotionnellement parlant.

"Tes conseils? Quels conseils?"
Il sourit, amusé par sa réaction un peu enfantine. Chaque jour de plus la rendait un peu plus femme, mais elle n'en restait pas moins une jeune fille. Cette dernière remarque ne plairait peut-être à Heav', mais elle n'avait pas besoin de le savoir, n'est-ce pas?
Alors qu'est-ce qui lui avait redonné goût à la nourriture? Parce qu'on sait qu'Heav' et la nutrition, ça fait deux. Beaucoup de mal à entendre raison, à lui faire prendre conscience des choses. Peut-être qu'elle écoutait enfin quelqu'un, à défaut de lui, et qu'elle commençait enfin à mûrir. Mais qui en était la cause? Quel en était l'élément déclencheur? Une discussion franche entre amis? Peu probable! La petite Liechtenstein? Euh...ça m'étonnerait! Siegfried? Mmmh...peut-être! Un petit ami potentiel? Attitré? Possible! Une once sournoise de jalousie s'insinua en lui mais il l'envoya valser très loin au fond de lui, la bouclant à double tour.


- Comme si tu ne savais pas de quoi je parle, insinua-t-il un sourire au coin des lèvres, amusé par son petit air faussement innocent.

Il patienta, se demandant si elle allait être franche avec lui ou pas. Parfois, il se posait des questions à son sujet. Quand il pensait à elle, ses craintes s'imposaient à lui et il essayait d'en trouver les réponses, mais les doutes subsistaient. Pendant un temps, Heaven avait été une collectionneuse. Elle aimait d'ailleurs toujours autant être le centre d'attention, avoir une cour de jeunes hommes à ses pieds même si elle ne leur accordait même pas un regard. Il se demandait au détour d'un sourire si elle était capable d'aimer réellement, sincèrement. D'aimer éperdument. Il connaissait la jeune fille. Pas la jeune femme qu'elle était en train de devenir. Et il avait quelques inquiétudes. Certes, les Serpentards n'étaient pas tous inhumains. Lui-même en était la preuve même s'il ne risquait pas de le crier sur tous les toits. De temps en temps, il se trouvait bien hypocrite parce qu'il savait que sa protégée n'était pas un monstre et qu'elle avait aussi des sentiments. Mais il ne pouvait chasser ses doutes. C'était ridicule, mais si un jour il se passait quoi que se soit avec elle, est-ce qu'elle serait capable de l'accepter totalement? De l'aimer réellement.
Même si c'était un fait qu'il n'était pas prêt d'exposer, il était capable d'aimer inconditionnellement. Il savait que ça pouvait être une faiblesse. Daphné, son premier et grand amour était celle qui l'avait emprisonné dans ses filets. Et même s'il l'aimait toujours, il ne pouvait pas nier que leur relation prenait une autre tournure. Et pas spécialement celle qu'il aurait voulu. Il avait des doutes...Encore plus depuis l'été dernier. Et surtout maintenant qu'ils étaient séparés par des centaines de kilomètres.

Ah? Avouait-elle donc qu'il y avait bien une raison? Et donc que lui n'en faisait pas parti? Mais qu'est-ce que ça pouvait lui faire à celui-là!?? Du moment qu'elle reprenait du poil de la bête, il devrait être content. Soulagé même! Alors qu'est-ce qui clochait chez lui? Ce mec est peut-être un peu trop possessif pour son bien...et celui des autres. Mais ça, il n'était pas prêt de le reconnaître. Quelle mauvaise foi!
Quant à Heaven, elle restait plutôt vague dans sa réponse.


*Ah Heavy, Heavy, Heavy! Suis-je donc obligé de tout faire? Ne me répondras-tu jamais clairement? Si je te demande un jour de m'épouser, que diras-tu? "Qui sait?"* songea-t-il en secouant légèrement la tête de gauche à droite en poussant un petit soupir bref.

Il marqua un temps d'arrêt avant de reprendre la parole.


- Suis-je donc en rien responsable de ce rétablissement? demanda-t-il innocement, l'air de rien. Et cette raison, je la connais? Qui t'as ouvert les yeux? Qui t'as donc aidé? fit-il en la fixant avec intérêt, pas prêt de baisser le regard.

Il ne lâchait pas la jolie brune aux yeux vairons du regard. Serait-elle honnête? C'est bizarre qu'une telle question s'impose ainsi. Les Serpentards n'étaient pas doués pour l'honnêteté. Mais entre Heaven et lui, il y avait quelque chose de particulier. Un lien bien différent des autres. Et il n'avait aucune envie de se prendre la tête avec elle. Ils se voyaient si peu. Ca aurait été du gâchis de se chercher des noises. Ils étaient si têtus quand ils s'y mettaient.
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Heaven Gibson
Heaven Gibson
Directeur Serpentard

Parchemins : 2363
Âge : 14.02.84 ;; 32 ans
Actuellement : Professeur de potions & styliste aux 1001 Symphonies
Points : 0


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SIGNE PARTICULIER:
RELATIONS:
SORTS & ARCANES:
GALLIONS EVENT: Aucun
FACECLAIM: Kaya Scodelario & Juliette Koch-Sian


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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyMar 10 Nov - 21:00

Si Heaven était accro au sucre, et que cela était plutôt bon pour elle (même si elle devrait se calmer si elle ne voulait pas voir son cholestérol grimper à une vitesse folle) le fait d’être accro au café, comme l’était Raphaël, ou du moins comme il le lui décrivait, c’était quand même plus inquiétant… Non, mais c’est vrai quoi, pour sa santé, et tout…

« Tu devrais faire attention… C’est une forme de dépendance, et même si ce n’est qu’une sorte de drogue douce, s’en est tout de même une… Et je te prie de me croire, je préférerais éviter de te voir en désintox de café… »

Elle disait ça pour plaisanter, quoi que cela pouvait être très dangereux de boire énormément de café, déjà pour les dents, mieux valait les laver directement après, et puis pour l’haleine ! Une haleine de café froid, c’était aussi dégoûtant qu’une haleine de tabac… Et Heaven détestait les deux. Bon, elle détestait tout de même plus celle due à la cigarette, ne supportant pas la fumée, on la connaît fragile la miss, mais bon, c’était du pareil au même au final.

Reprenant une gorgée du liquide chaud et (trop) sucré, la brune laissa son regard se perdre un peu sur le décor de la pièce. Il n’avait pas vraiment changé depuis sa dernière visite à Aberdaron, et cela la rassurait. Raphaël changeait, certes, mais pas tant que ça… Ou du moins, Heaven ne le voyait pas, puisqu’elle n’avait aucune connaissance des péripéties nocturnes du jeune homme… Et mieux valait, pour l’un, comme pour l’une, qu’elle ne le sache en aucun cas, parce qu’elle était énormément colérique, et le moindre petit truc de travers la ferait sortir de ses gonds. Et tout le monde à peur d’une Heaven énervée…

Laissant ses pieds jouer avec e tapis persan, Heaven reposa son regard vairon sur Raphaël. Le fait de quitter Poudlard l’avait changé physiquement également. Il était devenu… Plus homme, plus masculin, et même si Heaven n’allait pas s’en plaindre le moins du monde, elle trouvait que cela marquait la fin d’une histoire, une page se tournait, et il lui en faudrait écrire de nouvelles, avec un nouveau Raphaël… Et une nouvelle Heaven ? Oui, peut-être, puisqu’elle aussi avait changé. Elle s’était remise à manger correctement (ou du moins, trois fois par jour, une quantité supportable pour elle, mais pas plus), et avait reprit du poil de la bête, pour le plus grand plaisir de Raphaël, même s’il ne le montrait pas vraiment.

« J’ai repris du poids, oui, c’est vrai, mais ça ne change rien à ce que je suis… »


Et non ! Sa prise de poids n’allait sûrement pas la rendre plus aimable ! Là, ceux qui le pensait rêvaient tout éveillé ! La vachette rouge qu’était Zack Andersen le pensait peut-être d’ailleurs… Quoi que, non, il était sûr que rien ni personne, ni le vent ni la tempête ne pourrait changer la demoiselle… Bah, lui au moins il ne se faisait pas d’idées ! Pas comme un certain héritier Gibson ! Heaven, adorable ?! Non, c’était fondamentalement impossible ! L’amabilité était un gêne non présent dans l’ADN de sorcière de l’écossaise, et cela ne la dérangeait pas le moins du monde !

Par contre, Raphaël pouvait toujours rêver pour qu’Heaven lui dise si facilement qu’elle avait un petit copain attitré (tiens, encore un !), qui cette fois n’était ni un Poufsouffle Sang-Pur, ni un Serdaigle Sang-de-Bourbe, mais un Serpentard –au sang non identifié- qu’elle connaissait depuis sa première année, qui les avaient dirigés et réunis au Quidditch, et qu’elle avait détesté pendant près d’un an et demi… Oui, Heaven était très contradictoire sur ce coup là, mais quand la vérité lui était apparue (oh, Jésus !), elle avait bien été forcée d’admettre que Siegfried n’avait pas vraiment voulu s’éloigner d’elle… Et voilà comment toute cette histoire s’était soldée ! Mais hors de question que toute l’école le sache et le cri sur tous les toits ! Heaven et Siegfried étaient d’accord sur ce point là (miracle) et ils étaient d’une discrétion immense.

« Serais-tu jaloux d’une tierce personne qui aurait réussi à me raisonner là où tu as échoué ? Raphaël, sérieusement, qu’est-ce que cela te ferais, si tu apprenais que quelqu’un t’avais surpassé là où tu es censé veiller au grain ? A savoir en tant que « protecteur », titre que tu t’es donné tout seul ? Réponds moi… »

Heaven avait parlé sans trop prendre compte des conséquences que ses mots pourraient avoir. Son regard de glace se fixa sur les yeux du jeune homme, et elle ne laissa aucune émotion paraître. Elle voulait la vérité. Comptait-elle autant pour lui, pour qu’il soit plus ou moins jaloux de quelqu’un l’ayant surpassé là où lui avait échoué ? Elle voulait savoir, rien de plus, rien de moins… Et s’il ne lui disait rien, alors elle ne lui dirait rien non plus. C’était donnant donnant… C’était comme ça avec eux deux, il fallait s’y habitué, mais après c’était plutôt simple à gérer…
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptySam 28 Nov - 22:59

Il haussa un sourcil dubitatif en l'entendant l'avertir sur les dangers de la dépendance à la caféine. Un petit sourire amusé apparu au coin de ses lèvres. Raphaël trouvait les conseils d'Heaven très intéressants. Dans le sens où c'était plutôt lui qui veillait sur la jeune fille et non pas le contraire. Il n'avait pas l'habitude qu'on se soucie de lui. En fait, c'était plus son rôle de se préoccuper d'autrui. Enfin...de se préoccuper de seulement ceux à qui il tenait. Parce que les autres pouvaient tous aller crever en enfer. Evidement, elle disait ça pour rire. Il n’avait aucunement besoin d’aller en désintox. Surtout pour du café ! Mais d’un côté, c’était touchant qu’elle s’en soucie assez pour lui en toucher un mot.

- Je devrais, j’en suis conscient, mais je ne sais pas réellement pourquoi. Cela ne fait que quelques mois que j’en bois autant. Enfin bref…peu importe.

Pour lui, le sujet était clos. Il savait qu’un malaise plus profond se cachait derrière tout ça mais il était du genre à nier en bloc plutôt que d’avouer que quelque chose le tracassait. Un haussement d’épaules et hop, on passait à autre chose. Il jeta un œil à l’horloge située derrière Heaven, un peu plus loin sur sa droite. Plus par habitude qu’autre chose.

Son regard revint presque aussitôt sur sa protégée. Protégée ! Ca le faisait un peu rire. A croire qu’il se raccrochait à ce mot comme à une bouée de sauvetage. Agacé contre lui-même, il claqua la porte interne de son esprit pour avoir un peu d’air. Ce n’était pas réellement évident de se sentir perturbé. Pourquoi ? Tout simplement parce que Raphaël Gibson n’était jamais perturbé. Par rien, ni personne ! Enfin…si…par Daphné évidement. Elle le troublait plus qu’il ne l’aurait jamais cru. Elle avait comme une emprise sur lui. Parfois il se laissait porter par la vague et parfois il tentait de résister parce que Monsieur Gibson préférait tout contrôler que de vivre un peu sa vie. Il croyait, bien naïvement, que personne d’autre ne viendrait ainsi chambouler sa vie. Mais c’était mal connaître la ravissante brune assise dans la même pièce que lui. Elle était entrée dans sa vie sans un bruit, aussi doucement qu’une caresse. Et sans s’en rendre compte, la demoiselle avait prit bien plus de place qu’il ne l’aurait supposé. Il était partagé entre plusieurs sentiments. Il avait l’impression qu’une multitude d’anges et de démons se bagarraient sur ses épaules pour tenter de lui faire entendre raison.

Ca l’agaçait ! Pire…il s’en voulait au point de se mettre en colère. Mais à cet instant, qu’aurait-il pu faire ou dire pour changer les choses ? Il en avait les moyens. Il le savait ! Mais en aurait-il la force ? Il le savait, son père n’aurait pas hésité. Quitte à faire mal, très mal même, il n’aurait pas tergiversé et aurait pris la décision qu’il fallait. Mais quelle décision ? Laquelle était-il prêt à assumer ? Laquelle serait une connerie ? Pourrait-il réellement faire sortir Heaven de sa vie ? La renvoyer comme une malpropre et lui claquer la porte au nez ? Lui dire qu’il ne voulait plus jamais la revoir ? Cette simple idée lui était impossible à envisager. Et ça l’énervait ! Parce que même s’il ne pouvait pas le voir en peinture, il ne supportait pas de ne pas être aussi impitoyable que son père. Oh…il l’était mais pas en ce qui concernait celles et ceux qui lui étaient proches. Alors que Julian ne faisait aucune différence entre un employé et un membre de sa famille. Et il comprenait alors dans de pareils moments ce que voulait dire son père quand ce dernier lui répétait que l’attachement à un être autre que soi-même était une marque de faiblesse. Les sentiments rendaient vulnérables. Intérieurement, Raphaël était réellement énervé. Mais évidement, face à son invitée, il ne laissait rien paraître. Il n’aurait plus manqué qu’elle prenne cette colère pour elle et la journée serait pourrie.

Ils s’observaient et bizarrement, Raphaël avait senti la tension monter. Mais ça ne devait sûrement venir que de lui. Malgré lui, Heav’ le troublait. Elle avait changé en peu de temps. Le cadet du clan Gibson ne put s’empêcher de sourire face à la remarque de sa « protégée ». Oh ça, il voulait bien la croire. Il ne voulait pas qu’elle change de toute façon. Il la voulait toujours aussi chieuse, têtue, acide, possessive et désirable. [Ce mec est masochiste] Mais ça bien sûr, il ne risquait pas de laisser échapper l’info. Ca pourrait lui causer pas mal de problèmes. Il ne sait pas comment réagirait Heaven. Elle lui jeterait peut-être son café brûlant à la figure. Il savait qu’elle avait quelqu’un dans sa vie à Poudlard. Il n’était tout de même pas aveugle. Et puis surtout, il avait ses sources. Malheureusement, l’heureux élu lui était toujours inconnu. Mais ce n’était qu’une question de temps avant de mettre un nom sur cet individu. Il n’aimait pas ne pas savoir justement. Vouloir tout contrôler était l’un de ses pires défauts. Défaut purement Gibsonien d’ailleurs. Défaut dont il tentait de fuir comme la peste mais qui lui collait à la peau. Pire qu'une sangsue !

Adorable, elle ne l’était pas ! En tout cas, pas d’un point de vue général. Tout dépendait de la définition de chacun. Mais derrière cette carapace, la jolie Serpentard n’était pas aussi solide qu’elle le laissait paraître. Evidement, elle n’était pas une petite fille sans défense. Mais elle avait aussi ses faiblesses. Il se souvient encore de l’été dernier où elle avait pleuré sur son épaule lorsqu’elle lui avait parlé de la mort de son père durant la Bataille.

Raphaël dévisageait la jeune fille comme s’il cherchait à y lire plus qu’il n’en savait sur elle. Il y avait encore tellement de choses à apprendre sur Heavy. Alors qu’il portait de nouveau sa tasse de café noir à ses lèvres, il arrêta son geste et planta ses prunelles gris-vert dans les yeux vairons de celle qui était sur le point de le mettre en colère.

Il la fusillait du regard. Et lorsque Raphaël s’énervait réellement, la couleur de ses yeux se modifiait, tout comme son frère. Il virait au gris métal et on savait tout de suite dans quel état d’esprit il était. Jaloux ? Lui ? De qui ? De ce bouffon qui avait réussi là où il avait échoué ? A vrai dire… OUI ! Raphaël était jaloux, et alors ? Qu’est-ce que ça pouvait changer ? A part l’envie d’emplafonner ce crétin. Bon…peut-être que s’il avait su que le « crétin » en question était Siegfried, il aurait peut-être pensé différement. Mais pour le moment, cette pensée ne le traversait même pas. Les propos déplacés de sa …de sa quoi ? « Protégée » ? Pouvait-il s’imposer ainsi auprès d’elle ? Vu ce qu’elle venait de lui balancer, ça ne semblait plus être à l’ordre du jour. Très bien ! Si elle le prenait ainsi, que pouvait-il y faire ? Il n’était rien après tout. Il était peut-être un Gibson, mais pour Heaven, ils n’étaient pas de la même famille. Ni père, ni frère, ni même cousin. Il n’avait aucune autorité sur elle. Etait-ce ça qu’elle essayait de lui faire comprendre ?


- Que suis-je censé comprendre ? Que ma présence en tant que… « protecteur », lâcha-t-il plutôt durement, n’est plus requise ? Pourtant elle ne t’avait jamais posé problème jusque ici, les sourcils froncés.

Une lointaine mais sourde colère grondait dans la voix de Gibson. Il en voulait vraiment à la jeune fille. A cet instant, il avait une forte envie de voir…son père. C’était pourtant la dernière personne à laquelle il aurait voulu s’adresser il y a encore ½ heure. Mais il se rappelait des conseils de son paternel en matière de femme.
« Ne fait jamais totalement confiance à une femme. Elles sont aussi belles que fourbes. Aussi séductrices que malignes. Aussi douces que perfides. Aussi aimantes que traîtresses. » Il se sentait trahi et cette sensation lui était insupportable. Encore plus quand des sentiments forts reliaient deux personnes entre elles.

Echauffé, il reposa la tasse sur la table basse. Peu importe les marques sur le verre. Il avait bien d’autres chats à fouetter. Mais il n’avait pas envie de faire d’esclandre même si au fond lui, une tempête était en train de tout ravager. Comment avait-il pu se laisser avoir de la sorte ? Ne s’était-elle rapprochée de lui à cause de son nom ? Du rang qu’il occupait ? S’était-elle donc servie de lui ? Les spéculations allaient loin et Raphaël faillit bondir du siège pour quitter la pièce. Ses muscles étaient tellement tendus qu’on aurait penser voir un cougar sur le point de fondre sur sa proie.

- Et puis en quoi serai-je jaloux ? Ta santé est plus importante que mon orgueil, lança-t-il d’une voix tranchante.

Evidement, derrière cette remarque, il y avait tout autre chose. Une véritable déclaration. Mais peu de chance qu'elle saisisse l'allusion. Mais pourquoi Heaven avait sorti un truc pareil ? Qu’avait-elle recherché ? Blessé par ses propos, même s’il ne voulait pas du tout se l’avouer, il se blinda soudainement, faisant appel à ses facultés pour devenir aussi insensible qu’une porte de prison blindée. Il ne la comprenait plus. Pourquoi ? Le provoquer ? Elle savait que ça n’apportait pas toujours quelque chose de bon avec Gibson. Pire quand il se sentait trahi. Et puis c’était quoi cette façon de lui parler ? Elle avait dépassé les bornes. Il était tolérant avec elle. Patient et posé, tentant de ne pas jouer continuellement les rabas-joie, mais là, elle était aller trop loin. Qu’est-ce que ça allait lui apporter ? Raphaël n’était pas connu pour être quelqu’un de clément. Encore moins un homme qui pardonne. C’était plus le genre…rancunier. Déjà, pour accorder sa confiance à quelqu’un, il fallait faire fort. Mais quand on le trahissait, c’était fini. Il ne laissait que rarement une chance. Une fois Quentin lui avait avoué avoir menti. Ou du moins, il lui avait caché pendant près d’un an qu’il sortait avec une Poufsouffle. Raphaël l’avait super mal pris. Mais au final, il avait compris pourquoi son Best avait fait une telle…erreur. Oui, parce que ne pas lui dire de suite la vérité avait été une grossière erreur. Quentin avait eu peur de sa réaction. C’est vrai qu’un Serpentard et une Poufsouffle, ça faisait mauvais genre. Mais après la tempête, Raphaël avait pardonné et même soutenu le jeune couple. Tout ça par pure amitié.


- Et puis même si je l’avais été, qu’est-ce que ça aurait pu te faire ? Ton cher et tendre t’attend sagement à Poudlard. Et puis ne me regarde pas comme ça. Je ne suis pas totalement aveugle. Ce ne sont pas les cours qui risquent de te raisonner à manger.

Il la fusillait littéralement, son regard acier lançant des éclairs. Il sentait que plus il parlait, plus cette colère sourde commençait à l’envahir petit-à-petit.

*- Non mais sérieusement, qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que tu sortes un truc pareil ?* songeait-il amer.

Raphaël avait une furieuse envie de la planter là. Il prenait conscience avec beaucoup de mal -surtout à assumer- qu’il avait échoué. Et il détestait les échecs. Certes, la santé d’Heav’ était prioritaire. Au fond, il était content de la voir reprendre du poil de la bête, mais lui aussi s’était pris un coup dans la tronche. Pas aisé d’assumer ses échecs.
Jaloux…échec énervant…ego mise à mal…tout ça à cause d’Elle ! Et pourtant, malgré cette colère qui se tapissait tel une vipère enragée, il restait « convenable ». Dans le sens où il avait sa dignité et une certaine maîtrise de lui. Même si le ton de sa voix et son regard courroucé avaient laissé transparaître sa colère, il n’avait pas dépassé les frontières. Malgré tout, c’était Heaven…Mais encore des propos déplacés et il était à deux doigts de commettre l’irréparable. Et vu comment il était, ce n’était sûrement pas lui qui en souffrirait le plus.
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Heaven Gibson
Heaven Gibson
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyDim 13 Déc - 21:38

Heaven sentait la tension monter de plus en plus à chaque fois que l’un des deux Serpentard (ou Ex-Serpentard, pour Raphaël) ouvrait la bouche pour dire quelque chose. Mais ce qui l’énervait, ce n’était en soit, pas le fait que Raphaël chercher désespérément à savoir pourquoi ou pour quoi Heaven avait reprit du poids, non. Ce qui ennuyait la petite brune, c’est qu’elle en avait assez de devoir tout garder pour elle. Tout ce qu’elle ressentait, ce qu’elle pensait, tout. Raphaël ne comprenait rien, et en plus de cela, il avançait carrément à contre-sens !

Et voilà que maintenant, il pensait qu’elle ne voulait plus de lui… Oh que si, elle le voulait toujours auprès d’elle, ça il n’avait vraiment pas à en douter ! Simplement, elle avait des attentes autres que des engueulades toutes les trente secondes, des non-dits et des silences bien trop pesants. Mais voilà, tout ne pouvait pas être dit avec autant de facilité que de commencer une conversation sur le typique sujet « alors la météo, elle s’annonce bonne ?! ». Et avec Heaven et Raphaël, la facilité, c’était une option, qu’aucun des deux n’avait pris… Dommage hein…

« Qu’est-ce que ça aurait pu me faire ?! Non mais sérieux, tu le fais exprès d’être aussi c*n et borné que ça, ou t’es comme ça naturellement ?! Si c’est le cas, chapeau l’artiste ! »

Non mais vraiment ! Il se foutait ouvertement d’elle là, ce n’était pas possible autrement ! Il n’avait JAMAIS rien remarqué ? Rien du tout ? Aucun de ses signes ? Non mais alors là, c’était vraiment la goutte d’eau qui faisait déborder le vase ! Et le pire dans tout ça, c’est qu’il le refoutait la faute sur le dos ! Genre c’était de sa faute à elle, si il était c*n comme un manche et aveugle comme une taupe ! Là, s’en était de trop. Ni une ni deux, Heaven se hissa sur ses pieds, ne supportant plus de le voir agir de la sorte. Il le faisait vraiment exprès ! Il foutait toujours tout en l’air, sans même s’en apercevoir !

« Tu n’es pas totalement aveugle ? T’es sûr ? Alors tu dois vraiment c*n et borné pour n’avoir jamais remarqué que je t’aimais bien plus que la décence ne l’accepte, Raphaël Gibson ! »


Et sans attendre une seule réponse ni un seul geste de la part de son hôte, la brune fila vers sa chambre. Elle en avait marre. Oui, elle sortait avec Siegfried, oui elle l’aimait… Mais il y avait un problème, et même un problème de taille, qui respirait, et qui s’appelait Raphaël. Arrivée dans sa chambre, elle claqua violemment la porte avec de s’effondrer devant celle-ci, la tête dans les mains, pestant contre tout le monde et personne à la fois. Elle n’en pouvait plus. Elle souffrait en silence, tiraillée entre deux camps. Siegfried, qui avait changé du tout au tout, et Raphaël, l’intouchable… On a la poisse ou on ne l’a pas… Heaven l’avait, c’était clair et net…

« Hé m*rde… »


Elle avait flanché. Elle avait tout avoué, sans prendre garde à ce qui pouvait se passer par la suite. Elle allait devoir faire un sacré travail sur elle-même pour oublier cela, si elle y arrivait un jour… Elle avait gaffé, une fois de plus. Et maintenant, qu’est-ce qui lui assurait que Raphaël resterait à ses côtés hein ? D’accord, il s’était dit durant quatre ans son protecteur, mais maintenant ? Ils se prenaient le chou en moins de deux secondes, et ça finissait toujours en bataille insupportable. D’accord, Heaven avait reprit du poids à cause de Siegfried, mais maintenant, n’allait-elle pas reperdre ce qu’elle avait reprit ? C’était fort possible, mais tant pis, elle en avait l’habitude maintenant, ce qui était d’ailleurs plutôt effrayant… Elle ne voyait plus son quotidien de la même façon depuis quelques temps. Surveiller son poids, encore et toujours, et luter, sans arrêt, contre la prise ne serait-ce que d’un seul petit gramme… Pathétique n’est-ce pas ? Et pourtant, Heaven baignait là-dedans mieux que quiconque, même si elle ne laissait rien paraître aux yeux du plus commun des mortels…
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyMar 15 Déc - 15:04

Bon…restons calme ! Machinalement, Raphaël ferma les yeux en se pinçant l’arête du nez comme pour retrouver un calme intérieur qu’il était très loin d’éprouver. Pourquoi se mettre dans un tel état pour une fille après tout ? Il était adulte et responsable. Un travail intéressant, des projets professionnels à venir très alléchants, une copine, des amis, une famille (même si à ses yeux, seuls son frère, Lily, Sarah et Nelson comptaient) qu’il aimait. Pourquoi se prendre la tête encore et toujours avec cette fille ? Ca devenait du grand n’importe quoi ! Que lui reprochait-elle ENCORE ? Il avait ras-le-bol de ces disputes. Surtout que plus ils « grandissaient », plus ça prenait des proportions exagérées. Il aurait cru qu’avec l’âge, la maturité, ça passerait, mais que nenni ! Heaven était toujours aussi chieuse. Voir encore plus qu’avant. Et tout ça pourquoi ? Justement, il ne savait pas. Et ça l’agaçait au plus haut point. Certes, ses facultés auraient pu tout lui révéler des pensées les plus intimes de sa…de la jeune fille. Mais depuis l’épisode « Stanley » à la boutique, il avait bien pris garde de ne plus s’y aventurer. Il craignait trop d’assister à des scènes indésirables. Cependant, il ressentait toujours les émotions ou les sensations qui émanaient d’elle. A cet instant, la colère et la frustration semblaient l’accaparer.

C’était mademoiselle qui était colérique ?! Sérieusement, elle ne manquait pas d’air. C’était elle qui l’avait « agressé ». Elle qui prenait un malin plaisir visiblement à le faire tourner en bourrique. Elle qui était la seule à ce jour à posséder ce pouvoir de le faire sortir de ses gonds en quelques mots. Elle qui avait sa confiance il y a peu avant de la lui renvoyer en pleine figure. Enervé et blessé, Raphaël aurait voulu quitter la pièce. Pourquoi entre elle et lui, tout devait être compliqué ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez eux ? Ne pouvaient-ils pas être…avoir une relation simple, agréable et amicale ? Bon, il est vrai que le terme « amical » le gênait un peu, mais ça se rapprochait plus de sa vision des choses. Enfin, en partie.
Il savait qu’au fond de lui qu’il était la cause de toutes ces disputes. Il avait un caractère bien spécifique. Souvent solitaire, parfois distant, c’était dans sa nature de garder continuellement ses distances. Surtout avec Heaven. Elle était un « danger » pour lui. Bien trop intelligente pour son bien d’ailleurs. Mais si gamine parfois. Et puis, ce n’était pas la seule cause. Sa famille, ses facultés devaient rester secrètes. Ce secret familial était un héritage qui n’était pas spécialement lourd à porter car il en avait hérité dès ses quatre ans. Il avait eu le temps de s’y habituer. Mais dans certaines situations, avec certaines personnes, ça pouvait devenir problématique pour lui. Voilà pourquoi son comportement pouvait être déroutant quelques fois. Et tout ça devait énerver la brunette. Et il le comprenait aisément. Mais elle n’avait aucunement le droit de lui reprocher ce qu’il était.

Ce qu’on ne pouvait pas reprocher au cadet des Gibson, c’est sa patience. Il tolérait les extravagances d’Heaven. Même s’il lui disait que ça ne lui plaisait pas, il la laissait tout de même faire. Protecteur, voir étouffant, il tentait de travailler sur ce dernier point comme il pouvait. Mais lorsque Heaven l’insulta, il était à deux doigts de perdre patience. Alors maintenant il était con et borné ? Très bien ! Respire ! En tout cas, c’est toujours sympa. De l’autre, il n’était pas totalement sûr qu’elle le pense réellement. Sur le coup, sûrement, mais au fond, peut-être pas. Peu importe puisqu’elle avait été grossière et qu’il n’avait pas aimé ça. Qui aimerait de toute façon se faire traiter de « c*n et borné » ? Borné, à la rigueur, il voulait bien. Il se savait hyper têtu. Mais delà à le prendre pour un c*n (c’est le terme exact), il y avait des limites.

En fait, énervé comme il l’était, il avait détourné son regard d’elle. En fin de compte, il aurait du passer la St Valentin avec Daphné au lieu de fêter l’anniversaire de son ex-protégée. Au moins, il aurait passé un bon moment, sans prise de tête, avec une jeune femme belle, ravissante et polie surtout. Il commençait à regretter et à se rendre compte que les priorités d’antans n’étaient peut-être plus les bienvenus. Daphné était reposante, Heaven, fatiguante. Il avait déjà assez de problèmes sans qu’elle en rajoute une couche.

Alors que Gibson contemplait de loin les falaises et la mer à travers les baies vitrées, il reporta son attention sur celle qui le décevait. D’un côté, il était conscient qu’elle avait un tempérament de feu. Et c'est ce qu'il aimait d'ailleurs chez elle. Cependant, sa « déclaration » l'avait pris au dépourvu et il en avait été un peu choqué sur le moment. Il rembobina la bande et refit lecture pour s’assurer que ses oreilles ne l’avaient pas trahi. Euh…Elle…
Pas le temps de répondre quoi que se soit de cohérent. La jolie brune avait déguerpie, se ruant dans sa chambre. « Elle l’aimait plus que la décence ne l’accepte… ? » Il écarquilla les yeux, sous la surprise et l’effroi de cette révélation. Les propos étaient clairs quoi qu’un peu implicites. Il en comprenait le sens mais delà à assimiler l’évidence, Raphaël avait bien du mal.


- Hé m*rde ! maugréa-t-il entre ses dents.

Il avait bien besoin de ça tiens!
Il avait beau être un peu surpris, il n’en était pas pour autant réellement choqué à proprement parlé. Heaven ne l'avait pas laissé indifférent non plus. Et en ce qui concernait la Serpentard, Gibson avait toujours eu quelques petits doutes. Des émotions furtives…des propos déplacés…sa jalousie, sa possessivité…son manque flagrant de respect envers Daphné…mais il avait mis tout cela sur…sur quoi ? Son jeune âge ? Son immaturité ? Son caractère parfois difficile ? Un peu des trois. Bon…c’est vrai qu’il venait de se prendre une nouvelle baffe. Encore une et il aura les joues rougies. C’était la journée des rateaux. Quoi que…il ne savait pas trop comment il devait prendre cette soudaine « déclaration ». Il se laissa tomber dans le sofa, passant ses mains dans ses cheveux en poussant un soupir à fendre l’âme. Un bras sur ses yeux, comme pour oublier, il resta ainsi pendant cinq bonnes minutes, tentant de rassembler ses idées et les émotions diverses et agitées qui l’assaillaient.

Que devait-il faire à présent ? Qu’est-il censé faire ? Il avait tellement de possibilités qu’au final, rien ne lui venait en tête. La confusion totale. Ce n’est pas comme s’il n’avait jamais été attiré par Heaven. Rien qu’à cette simple pensée, il se fustigea. Ce n’était vraiment pas le moment. Faire comme si de rien n’était ne ferait qu’aggraver les choses. Heaven ne lui pardonnerait jamais de ne pas accorder un minimum de considération à ses sentiments. En même temps, Raphaël n’était sûr de rien. Elle avait parlé au passé tout à l’heure. De l’autre, si elle ne ressentait plus rien pour lui, elle ne serait pas autant emporté. Purement mathématiques. Sauf que la raison et les sentiments ne font jamais bon ménage. Parce qu’il ne pouvait pas se mentir à lui-même, Heaven était plus à ses yeux qu’une simple protégée. Le reconnaître était déjà ça. Mais ça ne l’agaçait pas moins pour autant. Perturbé par les propos d’Heaven, il projeta sa conscience vers cette dernière pour savoir où elle en était émotionnellement. Peine, colère, désarroi se mêlaient dans un triste imbroglio. Ce n’était pas fait pour arranger leurs affaires. Et m*rde ! Mais où est l’élément qui sauve la situation ? Vous savez, celui qui se pointe sans crier gare et vous sort d’un mauvais pas.

Il se redressa, se reprochant de la baie vitrée. Il avait encore du mal à se décider. Qu’elle soit partie se réfugier dans sa chambre l’arrangeait. Il pouvait réfléchir tranquillement sans sentir le regard vairon de la jeune fille sur lui. Et de l’autre, il avait l’impression de se retrouver comme un c*n avec ses interrogations. Aucune réponse. Style, prends-toi ça dans les dents et démerde-toi avec. Et il n’avait plus qu’à dire merci ? Hors-de-question ! A ce simple constat, une bouffée de colère l’étreignit et il quitta le salon d’un pas franc, bien décidé à ne pas rester sur le bord de la route. Que croyait-elle ? Qu’elle pouvait lui balancer une telle bombe et qu’il reste là sans réagir ? En même temps, une autre fille lui aurait sorti un truc pareil, il aurait peut-être trouvé cela flatteur, mais sans plus. Il serait resté impassible. Mais en ce qui concerne Heaven Clarks…

Il traversa le couloir mais arrivé aux abords de la chambre d’Heaven, il ralentit le pas, soucieux. C’était bien joli d’aller la trouver…mais il ne savait pas quoi lui dire. Elle souhaitait peut-être rester seule ? Et puis, elle avait un petit ami et lui avait Daphné. A quoi ça lui servirait de toute façon ? Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il comptait faire ou pas. La décence voudrait qu’il s’éloigne de cette fille. Et les raisons ne manquaient pas. De l’autre, il n’était pas tout à fait sûr de vouloir la faire sortir de sa vie. Il avait marqué un temps d’arrêt un peu long, regardant la porte de la chambre sans la voir. Il savait qu’elle était derrière. Et il manquait soudainement de courage pour affronter une Heaven larmoyante. Les filles chuineuses l’avaient toujours insupportées au plus haut point. Il ne s’en occupait jamais… Et là, à cet instant, ce n’était pas de la rassurer dont il avait envie, mais de réponses. En même temps, vu dans l’état qu’elle était, il n’obtiendrait sûrement pas grand-chose. Fatigué de tergiverser, il soupira de nouveau, montant à l’étage jusque dans sa chambre tentant de s’éloigner le plus possible de celle qui prenait un malin plaisir à lui rendre la vie impossible. Il eut soudain un élan de compassion pour le petit ami d’Heaven. Elan très vite oublié au passage. Il ne s’abaissait pas longtemps à de tels sentiments. C’était accorder trop de considération à un simple inconnu. Si seulement il savait…

A qui pouvait-il parler de ce problème ? Oui, parce que jusqu’à preuve du contraire, les sentiments qu’Heaven avait pour lui étaient un problème. Il aurait été célibataire, il ne se serait pas posé autant de questions. Mais voilà, il était déjà pris et Heaven était…il avait tout de même quatre ans de plus qu’elle. Ils auraient une vingtaine d’années, ça ne poserait pas de problème, mais là… S’il osait en toucher deux mots à Sam, ce dernier ne serait pas d’une grande aide. Premièrement parce qu’il était au Japon avec l’équipe en vu d’un match amical et deuxièmement, il risquait de le chambrer. Autant s’abstenir alors. Il aurait pu en parler à Quentin, mais il savait que son ami n’aimait pas Heaven. Ca ne l’aiderait pas plus.
Il poussa un nouveau soupir. A croire qu’il portait tous les malheurs du monde sur ses épaules. On avait beau dire, c’était la journée des râteaux et des soupirs. Il aurait sûrement passé une meilleure journée à se faire malmener par Apophis. Au moins, il savait à quoi s’attendre avec lui et comment réagir. Là, il était partagé entre l’envie de la rejoindre ou de rester dans sa chambre pour une durée indeterminée. A quoi ça le ménerait s’il restait ici, cloîtré dans cette pièce ? Peut-être qu’il pourrait sortir un peu ? Après réflexion, ça ne le tentait pas réellement. Cela faisait déjà une bonne vingtaine de minutes qu’Heaven avait déserté le salon comme une flèche. Prenant son courage à deux mains, il laissa ses doutes derrière lui, se blinda et partit à l’assaut de la chambre occupée de l’étage inférieur. Fuir n’était pas dans ses habitudes. Il avait toujours su affronter les problèmes et les régler. Il n’allait pas commencer à esquiver maintenant.

Après une légère hésitation, Raphaël frappa doucement à la porte de la chambre. Etant chez lui, il aurait très bien pu pénétrer dans la pièce sans préambule. Mais il respectait l’intimité de la jeune fille. Et il n’était peut-être pas le bienvenue. Mais ça, c’était secondaire.


- Heaven, tu permets que j’entre ? demanda-t-il calmement.

De toute façon, même si elle répondait par la négative, il entrerait quand même. Il ne savait pas vers quoi il s'engagait. A vrai dire, il ne préférait même pas y penser. Il avait l'impression que peu importe le résultat de cette discussion, son destin serait scellé. Et il ne voyait pas du tout quoi faire pour reculer devant l'inévitable.
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Ξ Sujet: Re: Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI]   Résidence Gibson [PV Heav'] [FINI] EmptyLun 21 Déc - 14:07

Heaven ne pleurait pas, non. Elle n’était pas une de ces nanas pleurnichardes qui imitaient les chutes du Niagara en cinq secondes quand elles avaient gaffé. La brune avait juste enfoui sa tête dans ses bras, se recroquevillant sur elle-même, mais tout ce qu’elle faisait, c’était respirer, pour se calmer. Elle était énervée, mais ne pleurait pas le moins du monde. Ca ne lui ressemblait pas. Elle avait pleuré pour la mort de son père, et c’était une dimension toute autre que celle qui se présentait désormais… Pourquoi pleurer pour une gaffe ? D’accord, cela pourrait être justifié par la colère, pleurer de nervosité, mais non, ça, ce n’était pas dans les habitudes de la petite écossaise.

Elle n’en pouvait plus. Gaffer devait être dans son ADN, ce n’était pas possible autrement… Elle avait gardé cela depuis pas mal de temps bien au fonde d’elle-même, et maintenant, il avait fallu que ça sorte… Sans qu’elle le veuille en plus ! Non mais raiment, à croire qu’elle perdait les pédales la demoiselle !! Elle avait un petit ami qu’elle aimait (enfin, aux dernières nouvelles hein) donc techniquement, ses stupides sentiments pour Raphaël ne devraient pas refaire surface… Techniquement hein… Parce que là, ce n’était pas ça du tout ! Bien au contraire même… Et Heaven s’en serait bien passée…

Adossée contre la porte de la chambre qu’elle avait l’habitude d’occuper lorsqu’elle venait à Aberdaron, Heaven réfléchissait. Comment pouvait-elle faire passer cette gaffe ? Dire que c’était sur le coup de la colère ? Hum, non, ça ne passerait pas… On ne disait pas « je t’aime », ou une chose s’en rapprochant énormément sur le coup de la colère, sans rien penser de cela… Dire qu’elle l’aimait comme un frère ? Oui, ça pourrait peut-être passer, mais ne nous leurrons pas, Raphaël n’était pas débile, il n’y croirait sûrement pas… Dommage d’ailleurs, cela arrangerait bien la petite écossaise…

La chose qu’elle redoutait le plus ne tarda cependant pas à arriver. Raphaël Gibson ne mit pas trente ans à refaire surface, et le voilà qui voulait entrer. Genre ! Il avait de l’espoir le coco ! Comme si Heaven allait risquer de se faire tuer en moins d’une seconde par ce dernier ! Elle n’était pas folle non plus ! Hum, quoi que, des fois on pouvait se le demander… Mais de ce côté-là, non, elle ne l’était point du tout ! Elle tenait trop à sa vie pour mourir si jeune. Donc non, elle n’ouvrirait pas la porte…

« Non, va-t-en… »

Et qu’il ne lui vienne pas en tête de fracturer la porte ! Parce qu’elle était quand même juste derrière ! Et ce n’était pas qu’elle était fragile comme fille mais… Disons que les hématomes apparaissaient relativement vite sur sa peau blanche… Alors mieux valait éviter les coups trop brusques… C’était d’ailleurs pour cela que la jolie vipère avait dit adieu au Quidditch… Non pas pour son plus grand plaisir d’ailleurs…

S’adossant d’avantage contre la porte, Heaven refusait fermement de laisser entrer l’anglais. Et qu’il ne la croit pas si lunatique que ça… Elle savait rester sur ses positions quand quelque chose ne lui plaisait pas. Et là, c’était le fait que Raphaël entre dans sa chambre qui ne lui plaisait pas… Pas du tout même… Alors quitte à faire sa chiante, Heaven campait derrière sa porte.
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