Vangeance à l'Anglaise. [PV]

Depuis la chute du Seigneur des Ténèbres et l’affolement total du ministère, Geo passait des jours heureux sous le beau soleil de l’été quatre-vingt dix-neuf. Rien pour le déranger. Aucune autorité, compétente, ou même incompétente ne venait le déranger dans ses méfaits. A vrai dire, il n’avait pas rencontré de véritables autorités compétentes depuis que l’autre Auror, Sykes, ou quelque chose dans le genre, avait faillit le tuer dans une ruelle sombre de Londres des Magiciens. D’ailleurs, il n’avait même pas rencontré d’autorité du tout depuis. A vrai dire, il s’était un peu calmé après cet incident, comme s’il avait prit compte de sa mortalité, comme s’il venait à peine de comprendre, à l’âge de vingt-quatre et avec plus d’une centaine de victime à son actif, que même si généralement, c’est lui qui tue les autres, viendra un jour où quelqu’un le tuera à son tour. Dans cet esprit, il commença à éviter les grandes rues, puis il commença à éviter les grandes villes, en quittant Londres, puis finalement il commença même à éviter la lumière du soleil. En fait, en y regardant de plus près, je crois que Geo était devenu encore plus fou qu’il ne l’était auparavant. Il était devenu paranoïaque, complètement. Il avait peur de chaque petit mouvement, de chaque personne qui lui adressait la parole, n’avait plus confiance en personne, même pas en sa moitié, Geoffrey, qui pourtant ne fait que de l’aider depuis le début, comme résigné à mourir avant même de pouvoir renaître. Dans cet esprit, Geo passait son temps à transplaner entre les villes les plus perdues de la Grande Bretagne et d’Irlande, changeant plus de cinq fois par jour d’apparence, encore une fois de peur qu’il y ait quelqu’un qui le suive et qui puisse le retrouver grâce son visage. De plus, il ne mangeait ni ne dormait quasiment plus, sa paranoïa le menait à un tel point qu’il en avait peur de baisser sa garde quelques secondes pour manger et encore plus pour dormir, il ne pouvait le faire que dans les de plus en plus fréquents moments où Geoffrey reprenait le dessus. A vrai dire, l’épuisement physique et mental du tueur qui habitait son corps donnait de plus en plus la chance à Geoffrey d’être libre de ses actions. Pendant ce temps si précieux, le gentil Geoffrey s’occupait de soi-même, il avait des années et des années de temps libre à rattraper, et d’ailleurs, il s’était découvert une petite hobbie. Dès qu’il le pouvait, il se rendait dans la ville de Franmlingham, au nord de l’Angleterre, pour son salon de Thé. Effectivement, ce petit village, outre un important collège Anglais et un château moyenâgeux abritait un tout petit salon de Thé tout simplement incroyable. Ils y font le Thé le plus incroyable que vous ayez jamais goûté. Ils se fournissent dans un tout petit magasin de Thé et de café à Colchester, un peu plus au Sud, au bord de la mer, qui lui-même se fournissait au près de petits fabriquant qui faisaient venir leur Thé de partout autour du monde, et Geoffrey avait une grand préférence pour le Thé Africain, bien que moins classique que l’Asiatique ou même l’Anglais, d’ailleurs, c’est drôle quand on y repense, boire du thé Africain dans un magasin typique Anglais… C’est comme manger dans un Fast-food en Italie ! N’importe quoi. Mais il s’en fichait un peu, au niveau où il en était de sa vie, les traditions l’importaient peu, et avoir une bonne tasse de thé chaud avec un scone plein de confiture était un tel plaisir pour lui que rien d’autre ne pouvait importer à ce moment. Pour éviter de m’attarder je dirais seulement qu’ils ont les meilleurs scones du monde, en plus de leur Thé.
Bon, revenons-en à notre histoire. Bizarrement, Geo n’était pas devenu fou tout de suite après le fameux incident, tout d’abord, pendant la grande terreur, les Mangemorts n’avaient pas arrêtés de le poursuivre, pour essayer de l’enrôler parmi eux. Tous plus têtus les uns que les autres, ils ne comprenaient pas Geo était un indépendant, que le sort du monde l’importait peu tant qu’il pouvait faire ce qu’il veut, et continuaient à répéter sans arrêt « Vous seriez un très bon élément pour le Seigneur des Ténèbres. » « Vous pourriez sans mal vous distinguer auprès de lui et obtenir ses faveurs, et qui sait, peut-être pourriez vous un jour devenir un membre éminent de notre société magique. » « Ne nous faites pas rire, vous, simple petit criminel, croyez pouvoir tenir contre la marrée ? Ne voyez-vous pas que le monde change, et que c’est en notre faveur qu’il change ? » Etc, etc. Bref, plus imbéciles les uns que les autres. Mais malgré ces têtes de mules, et malgré qu’il soit presque tenté, à moment, de rejoindre l’organisation lorsqu’elle lui promit chasse libre même dès que tout se serait tassé, Geo prit sur lui et se dit qu’il préférait quand même l’interdit au règlement, l’adrénaline que lui procurait le sang chaud qui lui gicle sur le visage à la soupe de tomate froide qu’on proposait de lui servir à tout les repas. Ainsi, on arrêta de s’intéresser à lui peu avant la bataille finale, et même complètement après la défaite des forces du mal. Et quand je dis qu’on arrêta de s’intéresser à lui, je veux dire par là qu’on l’enterra vivant sur le moment. Après la grande terreur, plus aucun journaliste n’avait le temps pour écrire un article sur lui, plus aucune autorité n’avait de temps pour essayer de lui mettre la main dessus, rien, nada, le vide, le néant. A tel point que Geo en devint réellement fou. Suivons sa logique, pour ceux qui n’auraient pas compris. Geo est instable psychologiquement, c’est l’expression de la partie ‘colère’ du cerveau de Geoffrey, de plus, il est habitué à ce que toute sa vie, on le traque pour les crimes qu’il commet, et on va dire, pour simplifier, que plus on le traque, plus il commet de crime, c’est une spirale infernale, sa routine, sa seule passion dans la vie, on peut dire. Alors imaginez qu’on vous retire tout ce que vous avez dans la vie, votre seule passe temps, votre seul hobbie, et que vous n’ayez absolument plus rien à faire de vos journées ? Vous deviendriez fous, tout comme Geo. (Enfin, peut-être moins, vu qu’il est légèrement schyzo sur les bords…) Enfin voilà comment expliquer qu’il est définitivement perdu la boule à la fin de la grande terreur. Et comme si ça ne suffisait pas, une certaine ‘Grippe S’ qui n’affecte que les sorciers qui usent de sortilèges étaient en train de se rependre dans le monde des sorciers… De quoi le priver une bonne fois pour tout de tout ce qu’il avait.
C’est ainsi que nous retrouvons, un petit dimanche ensoleillé, dans la fameuse petite ville de Framlingham, notre ami Geoffrey, ayant gardé contrôle de lui-même depuis bientôt deux jours, pour être plus précis ce sera deux jours à la tombée de la nuit, non pas au petit salon de Thé habituel, mais bel et bien au cimetière. Vous me direz, que peut bien faire un jeune homme qui n’a pas le contrôle de lui-même les trois quarts du temps près d’une pierre tombale loin, très très loin d’une éventuelle famille ? Nous le saurons plus tard, quand nous en saurons plus sur la raison de sa venue ici, car ça serait vraiment bête de vous gâcher le plaisir d’une petite surprise, non ? Enfin, peut-être que ce ne sera pas une surprise pour certains d’entre vous, mais ça, je ne peux rien y faire, l’histoire, c’est l’histoire, point barre. Bref. Je disais donc, nous nous trouvions au cimetière de la dite petite ville du fond de l’Angleterre et nous disions aussi que notre Héros se tenait debout, au milieu de toutes les pierres qui s’érigeaient unes à unes sur l’herbe fraîche du matin. Et je dis bien que c’est Geoffrey, le gentil petit bonhomme, qui va faire ce qui suit. Alors que notre héros s’était tenu près d’une demie heure dans le soleil levant du matin (à vrai dire il avait attendu la nuit que le soleil se lève), comme prit d’une ardente fureur, il couru vers une de ces pierres tombales et d’un coup de baguette, d’un seul fit voler en éclat son coin gauche. Seul un mot de l’inscription restait encore visible : ‘Pray’. L’explosion venait de lui coûter sa santé physique en plus de sa santé mentale, car avec ce sort et avec le froid de cette matinée Anglaise, il venait d’être touché par la fameuse grippe tueuse. En utilisant les dernières forces qu’il lui restait, il s’assit au pied de la pierre tombale à moitié brisée et ferma les yeux, comme pour attendre le firmament.