3 Mars 1999,
Cher Journal,
Il y a quelques années de cela, alors que je n’avais encore que neuf ans, ma mère a été assassinée, sans qu’on n’ait jamais pu savoir qui avait commis cette abomination. Je dois avouer que j’ai toujours eu beaucoup de difficulté à comprendre cet incident. Bien qu’elle ait eu en soi plusieurs ennemis (puisqu’elle travaillait comme Auror au Ministère de la Magie), je n’ai jamais compris qui pouvait lui en vouloir à ce point. Durant les mois qui ont suivit, j’ai cherché et encore cherché l’auteur de ce crime mais pourtant, je n’ai jamais rien trouvé. (Remarque qu’à neuf ans, il y a plusieurs choses qui ont pu m’échapper…) Mais pourtant, lorsque j’y repense, je ne vois pas plus qui aurait bien pu faire cela. Et ce n’est pas parce que ma mémoire me fait défaut : je me rappèle toujours de chaque minuscule détail de cette scène. Normal, puisque c’est sans doute celle qui m’aura le plus marqué au cours de ma petite vie. Mais peu importe… Ce qui est fait est fait et on ne peut pas revenir en arrière.
Ce qui m’emmène à dire que depuis sa mort, je me sens terriblement seule. Je sais, normalement, je suis le type de personne qui préfère beaucoup la solitude à la compagnie d’autrui. Pourtant, lorsqu’on n’a pas vraiment de famille, ce ne peut qu’être difficile. Laisse-moi t’expliquer ce qui suit …
Mon père, lui aussi un sorcier, n’avait jamais voulu avoir d’enfant. Lorsque ma mère lui appris qu’elle était enceinte de moi, ça a été un gros choc pour lui. (À vrai dire, je ne trouve pas de mot exact pour décrire sa réaction réelle.) Il lui a dit que c’était sans doute une très mauvaise chose, réponse à laquelle ma mère ne s’attendait évidemment pas. Puis, en voyant la réaction de cette dernière, il lui a expliqué qu’il n’était sans doute pas digne d’être père. Réponse classique. Pourtant, cela n’a jamais dissuadé ma mère de m’avoir. Quelques années après ma naissance, lorsque j’avais environ sept, huit et neuf ans, mon père sut alors à quoi il allait être confronté durant les années à venir. (À ce moment-là, il est important de préciser que mes parents étaient divorcés. Je crois que c’est un peu à cause de moi en fait. Je veux dire … À mon sujet. Ma mère s’était remariée quelques années auparavant, et avait même eu une petite fille, Elena. (Qui avait un caractère, soit dit en passant un peu semblable au mien. Inquiétant … .) Je vivais donc, durant un moment, en garde partagée. Et je dois avouer je préférais beaucoup mon beau-père à mon propre père. Lui au moins, me traitait comme un être vivant. À vrai dire, il me traitait comme si je fus sa propre fille. C’est super, dans sa famille. Mais la semaine d’après, lorsque je retournais chez mon père, c’était encore la calvaire. C’est après que j’eus parlé à ma mère que mes parents décidèrent que je vivrais seulement une fin de semaine sur deux chez mon père biologique.) Mais mon père n’avait jamais vraiment aimé la façon dont j’agissais. Mon caractère, je veux dire … J’avais un fort esprit de confrontation, je n’avais pas peur de dire tout haut mon opinion réelle. Et surtout, je contestais toujours ses décisions. Alors, lorsque ma mère est morte, il m’a tout simplement confiée à l’orphelinat du village. Je n’avais plus espoir de revoir un jour ma sœur (ainsi que sa famille paternelle) lorsqu’un jour, son père, Mark, c’est présenté à l’orphelinat et m’a adoptée. Je n’y croyais pas. Mon beau-père voulait plus de moi que mon propre père!
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ZONKO