Irma entra d'un pas conquérant dans la boutique, bien décidée à se parer d'atours qui mettraient en valeur sa silhouette famélique de vautour, sans pour autant dépenser plus que de raison, car elle était avare, ce qu'elle tenait pour une grande qualité (en tous cas son défunt père l'avait toujours félicitée pour ce trait de son caractère).
Une mauvaise surprise cependant attendait Irma Pince, bibliothécaire de son état, qui bien que désireuse de se faire belle pour l'élu de son coeur, j'ai nommé le séduisant professeur de sortilège de Poudlard Filius Flitwick, n'en comptait pas moins sur la discrétion de la patronne de la boutique, tenue espérait-elle au secret professionnel. Les élans du coeur sont chose intime, dont on ne s'épanche pas (lui avait appris sa défunte mère).
Hélas, trois fois hélas, deux jeunes filles occupaient déjà la boutique, essayant des robes, et avaient repéré la bibliothécaire qui ne pouvait plus faire marche arrière. Sentant la peau de son pâle et maigre visage s'embraser et adopter une teinte magenta, Irma Pince réfléchit furieusement.
Fallait-il faire quelque dépense utilitaire qui découragerait les fâcheux - en l'occurrence les fâcheuses - de s'imaginer une quelconque raison romantique aux emplettes qu'elle venait faire? Elle reviendrait un autre jour acheter ce dont sa coquetterie avait besoin.
Mais son avarice la décourageait de dépenser plus qu'il n'était nécessaire. C'était déjà folie que de venir s'acheter un chapeau ou des rubans au prix d'un livre.
Soupirant, résignée, mal-à-l'aise, Irma s'enquit maladroitement: "Hum, bonjour. Auriez-vous je vous prie... des accessoires qui fassent joli?"
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