La rencontre (pv Raven)

Petit bilan de la vie de Raven à Pré-au-Lard:
Primo: Faire reconnaître son titre auprès la masse populaire. Echec! En dehors de Sateen et Bérénice, personne n'était au courant. En même temps, il devait se méfier un peu à cause des mésaventures connues par sa famille.
Deuxio: Ranger des créatures puissantes à sa cause pour retrouver son corps. Fiasco total!!! Il avait trouvé un vampire, malheureusement, il ne voyait pas comment le rallier à sa cause. Cette créature semblait tout à fait soumise à Sateen et si il apprenait qu'il passait son temps à l'électrocuter, il pourrait gaspiller son éternité à le réduire en miettes à chaque fois que son corps de silicone serait reconstitué.

Il pourrait rester dans son coin à ruminer ce piètre bilan si l'enfant le laissait tranquille.
Mais comme à son habitude, elle le trimballait à droite à gauche comme un vulgaire jouet. Bien évidemment, il était obligé de rester tranquille dans la rue afin de ne pas attirer l'attention.
C'était une vraie tête de mule! Une qualité que ne devrait pas se permettre d'avoir une née-moldue. Elle s'était décidée à rentrer dans un établissement qu'elle ne connaissait pas… elle aurait aussi du se rendre compte en entrant que sa place n'était pas dans ce genre d'endroit. Un seul coup d'œil pouvait suffire pour se rendre compte que la salle n'était pas forcément bien fréquentée. De toute façon, le jeune Comte savait que la réflexion de la fillette avait toujours une certaine limite.

Un bougre se mit en devoir de mettre l'enfant dehors manu militari et elle se rebella.
Ses protestations et ses cris stridents ne déstabilisa pas la personne alors elle tenta de le frapper avec ce qu'elle avait sous la main.

* Je ne suis pas une arme! Sale chipie!!! *

La petite brunette profita qu'il ait lâché prise pour lui lancer ce qu'elle avait sous la main – à savoir toujours Raven – et pensa fortement à son protecteur. Elle disparut en un clin d'œil.
La poupée savait ce que cela signifiait: elle était aux côtés du vampire. Normalement, il était dans ses bras quand elle faisait ça… aujourd'hui, il était juste en vrac sur un sol pas net avec des pouilleux qui allaient et venaient en feignant d'ignorer sa présence.

Il tentait de faire abstraction de tout ça.
Mais sa résistance avait tout de même des limites…
Il profita qu'on ne s'occupe plus vraiment de son illustre personne pour se sortir du passage et plus tard, se hissa sur une banquette en espérant que personne n'aurait l'idée de venir s'asseoir sur lui. Il espérait que le vampire ne tarderait pas à venir reprendre la pseudo possession de sa protégée.

Il sentit qu'une personne prit place à la table, mais de l'autre côté que le sien.
Aucun soucis lorsqu'il se rendit compte que sa présence n'avait pas été décelée… mais le sauveur mettait du temps à venir alors il fallait peut-être qu'il se sauve lui-même.
Il tenta de fuir à l'anglaise, mais ne fut pas aussi discret qu'il le souhaitait.

La poupée s'immobilisa lorsqu'on s'adressa à sa personne.
Il y eut comme un blanc, mais finalement son visage figé se tourna vers la sorcière. Finalement l'être de siliconne se redressa en s'adossant sur la banquette. En étant assis, sa tête n'atteindrait pas la table ou à peine alors debout dos contre la banquette, on pouvait croire que l'adulte l'avait mise debout plaquée sur le dossier de la banquette afin que le poupée ne tombe pas.
Une fois debout, l'ancienne mangemort pouvait se rendre compte que contrairement à ce que son visage aux traits fins laissait supposer, ce n'était pas un jouet féminin mais plutôt masculin. Un petit être sans poitrine à l'air juvénile possédant les traits androgynes que pouvaient posséder certains adolescents.



Le ton froid et sec ne le déstabilisait pas vraiment… c'était plutôt chose courante dans le cercle où il avait évolué.
Au moins, elle avait utilisé le vouvoiement qui était de rigueur lorsqu'on s'adressait à une personne de rang supérieur au votre.
Que devait-il faire? Si elle était quelqu'un appartenant la noblesse, elle était peut-être une ennemie de sa famille. Elle était loin l'époque où ses parents furent exterminés à cause de leur titre… mais les traîtres demeuraient toujours de part le monde. Il se devait d'être prudent. Mais il devait aussi faire renaître dans les mémoires son titre de Comte!
Il s'assura tout de même que sa baguette était bien ancrée à sa ceinture afin de pouvoir se défendre si elle était une adversaire de sa famille.

- Je suis le Comte Silvery. Raven Silvery! Je comprends ton envie de rester avec une personnalité aussi gratifiante que la mienne… répondit-il aussi froidement qu'elle. Mais je ne crains pas si facilement les étrangers.

En fait, il n'avait aucune idée à quel point cette liste de ses ennemies pouvait être longue… mais être Comte faisait beaucoup d'envieux alors elle devait forcément être extrêmement longue. Du moins d'après ce qu'il en pensait.

La femme pouvait se rendre compte que le visage de la poupée ne possédait aucune articulation, ce qui devait expliquer pourquoi le visage restait figé même quand elle parlait. Pas un mouvement des lèvres. Raven semblait communiquer par une sorte de ventriloquie.

- Il ne me semble pas te connaître. Quel est ton nom, ainsi que ton titre?

Étant donné la façon dont Raven avait essayé d'échapper à la présence tout récente d'Isabell Youngblood, cette dernière en conclut qu'elle ne souhaitait guère lui parler. Voilà pourquoi elle ne fut pas qu'un peu étonnée lorsque ce dernier se retourna pour lui adresser la parole. Visiblement le ton froid et sec de l'ex-mangemort l'avait laissé indifférent, puisqu'il ne dit rien à ce propos, et qu'il répondit également de la même façon. Il lui répondit :

Citation :

"- Je suis le Comte Silvery. Raven Silvery! Je comprends ton envie de rester avec une personnalité aussi gratifiante que la mienne…"

*Très modeste...* songea aussitôt Isabell.
D'ailleurs ce genre de paroles très peu modeste pouvait sans aucun doute lui rappeler les membres de sa propre famille (adoptive), qui passaient eux aussi ce genre de remarques-là.

Puis son interlocuteur ajouta :

Citation :

- Il ne me semble pas te connaître. Quel est ton nom, ainsi que ton titre?

Cette fois, la jeune femme hésita.
"Eh bien, dit-elle. Je suis Isabell Youngblood."
Après quoi elle ne put s'empêcher d'ajouter :
"Mon titre?"
Devrait-elle en avoir un?

Soudain, un détail frappa de plein fouet l'esprit de l'ex-mangemort. Elle dit alors, avec un sourire satisfait :
"Si vous ne craignez pas les étrangers, pourquoi partir si vite ?"

Pour se poser la question de son titre, il était évident qu'elle ne devait pas en avoir.
Les valeurs sûres devaient se perdre avec les âges. A moins qu'il y ait de moins en moins de personnes dignes de porter un titre de noblesse…
Il fallait bien reconnaître que la quasi-totalité de la population mondiale était roturière. Les sangs nobles étaient plus rares que les sangs purs… Il ne s'étonna pas trop qu'elle ne possède aucun titre.
Mais l'attitude de la sorcière, bien qu'étant celui des sangs purs en général, pouvait tout aussi bien appartenir à une personne du bas-peuple n'ayant aucune connaissances de la bienséance. Et cela se savait que les roturiers ne savaient pas reconnaître leur juste place… A ses pieds!

Il pouvait néanmoins lui laissait le bénéfice du doute.
Après tout, c'était une femme et si elle était sang-pur, elle aurait sûrement une fille à marier dans quelques années lorsqu'il aurait retrouvé son corps…

- Il va de soi, Youngblood, que mon temps est précieux et que je n'ai toujours le loisir de le gaspiller à traîner dans cet endroit juste parce que l'ironie du sort a voulu qu'une enfant s'entiche de moi et que sa cervelle n'assimile pas toutes les répercutions de ses actes, répliqua-t-il sèchement.

Si Sateen avait eu une once de jugeote, elle se serait transplanée avec lui!
Ou peut-être était-ce fait exprès parce qu'il l'avait électrocutée trop souvent… mais à juste raison aussi: cette fillette joue intentionnellement avec ses nerfs. C'est indéniable!

- Mais mes projets sont grands et le temps ne m'ait plus vraiment compté. Si tu me distrais convenablement, je pourrais accepté de t'accorder mon attention pendant un temps…
Si par contre, tu tentes de me retenir parce que tu ne sais comment occuper le tien, sache que je recherche des personnes étant capable de me servir. Malheureusement je sais qu'il est toujours tentant et gratifiant d'entrer au service d'une illustre personne alors je ne peux non plus me permettre de prendre n'importe qui. Mais ta… sympathie naturelle pourrait jouer en ta faveur, lui dit-il en regardant ses doigts d'un air indifférent sur la fin du message.

L'ex-mangemort ignora tant bien que mal le premier commentaire de son interlocuteur, visiblement fort désagréable. Mais peu importe... Des gens dans ce genre-là, Isabell Youngblood en avait croisé plus d'un dans sa vie. (Et surtout, ne pas se demander pourquoi...) D'ailleurs, même des gens de la propre famille étaient dans ce genre-là précisément. Aussi, décida-t-elle de faire comme elle en avait l'habitude : d'ignorer les remarques, aussi étranges soient-elles.

Mais lorsque ce dernier mentionna le terme "sympathie naturelle", Isabell faillit s'étrangler. Ça alors! C'était bien une première dans l'histoire de l'humanité. Même les personnes les plus antipathiques de cette planète n'avaient jamais qualifié la jeune femme de "sympathique". Néanmoins, elle répondit :
"Je ne cherche à retenir personne, répliqua-t-elle, sans sourire. Et ne cherche pas non plus la compagnie de qui que ce soit. Solitaire et je m'y plaît très bien ainsi."
Elle tenait particulièrement à souligner ce petit (PETIT) détail puisqu'elle n'avait aucunement l'intention de "servir" qui que ce soit, à moins qu'il n'y ait eut une bonne raison pour qu'elle fasse une chose pareille. (Comme se venger de cette maudit Erin Middleton.¸Auprès de Vous-Savez-Qui, elle avait très bien su dissimuler ce meurtre, aussi, personne ne la soupçonnait-elle d'avoir contribué au décès de cette mère de famille.) Mais peu importe ... Tout cela était maintenant du passé ...

Le pantin aurait bien souri si cela lui avait été possible.
Cette sorcière possédait vraiment une… "sympathie naturelle" avait-il dit afin de ne pas dire les mots justes qui pouvaient être parfois froissant et vexant. Mais c'était vraiment le genre d'attitude que l'on trouvait dans son milieu. La femme ne devait peut-être pas être la première 'va nu-pied' venue.
Aussi ne bougea-t-il pas. Il demeurait figé pendant quelques instants. Immobile comme toute poupée qui se respecte. Un simple objet inanimé.

- Il est étrange de savoir que généralement les personnes solitaires et qui s'y plaisent sont celles qui ont le plus à cacher.

Il venait de briser le silence.
Si Raven aurait pu bouger les mandibules, il lui aurait fournit un sourire narquois et ironique. Mais qu'importe! Le ton de sa voix suffisait à faire transparaître l'ironie perçante de sa phrase.

Si son passé était assez sombre et douloureux, avec des blessures béantes qu'il pourrait tourner à son avantage, il ne voyait pas pourquoi il se priverait d'une possible future servante à sa cause. Plus le passé était noir et tragique, plus on avait de chance d'avoir un serviteur avec peu de scrupules…
En même temps, en regardant dans la salle, il pouvait se rendre compte que beaucoup de personnages pouvaient correspondre à ça. Mais il lui serait difficile d'accepter auprès de lui la présence de rebouteux sans la moindre éducation, sans manières et parfois repoussants de surcroît.

- Finalement, il se peut que je dispose de quelques 'précieuses' minutes de loisirs…

Isabell fixa Raven, perplexe. Elle etait absolument persuadee qu elle-meme n avait pas plus de choses a cacher que ce dernier. Sans que le visage de son interlocuteur ne puisse laisser transparaitre ses emotions, la jeune femme savait tres bien quel genre de personne il etait. Pas tres difficile a deviner pour elle, surtout lorsqu on savait qu elle avait vecu tres longtemps (pratiquement toute sa vie, pour etre plus exacte) avec des genre dans ce genre-la. Aussi, repondit-elle, sans trop d empressement :
- Je n ai absolument rien a cacher, retorqua-t-elle, son ton toujours aussi neutre. Posez-moi n importe quelle question, et je parie que je pourrai tres bien vous en donner la reponse sans n avoir quoi que ce soit a craindre.
Elle esperait fort que cet argument serait assez convainquant pour disuader son interlocuteur de sous-entendus quelques peu deplaisants. Cependant, elle avait l intuition qu il en faudrait plus que cela a ce dernier pour le convaincre de ne pas l enerver avec ce genre de paroles.

Il aurait pu exulté si il n'avait pas reçu une éducation rigide qui le rendait pratiquement insensible à plein de choses… à moins que ce ne soit d'avoir été une poupée immobile pendant des dizaines d'années.
Mais la sorcière semblait jouer un jeu dangereux en lui tendant le bâton pour se faire battre. Se pouvait-il qu'elle pense qu'il n'ose poser les mauvaises questions? Quelle présomption! Il était Comte et ne s'interdisait pas grand-chose. Si en plus, on lui offrait le luxe de l'inviter à faire ce qu'il aurait fait à la moindre occasion… pourquoi s'en priver, me direz-vous?!!

- Ton invitation est des plus délicieuses, Youngblood. Aussi je ne te ferais pas l'audace de la refuser…

On comprenait à son ton froid que ce n'était qu'une phrase rhétorique de bienséance et qu'il ne le pensait pas vraiment. Après tout, c'était l'audace et la prétention qui l'amenait à rentrer dans ce petit jeu dangereux à trouver la question piège.

- Bien! Combien de personnes as-tu tué ou torturé?

Ah! La question super importante tout de même!
Une personne ayant déjà usité de moyens aussi vils sur d'autres personnes vivantes pouvaient se montrer utile pour faire reconnaître son titre plus vite auprès des masses populaires et pour retrouver son corps.

- Quelles sont les personnes que tu rêverais de voir disparaître de ce monde… en dehors d'un jeune Comte perspicace, bien évidemment, ironisa-t-il.