TERMINE - Un fardeau est moins lourd quand il est partagé

En ce qui concernait les limites étrangement fixés de ce cher Vincent, Fredericke ne pouvait qu’approuver dans la mesure où Vince’ avait en soi une morale assez étrange. Après tout, pourquoi est-ce qu’il ne fallait pas taper les filles mais qu’il tapait les garçons souvent pour rien ? Une fille n’est pas en sucre et ce comportement – pour aussi gentlemen soit-il – paraissait contradictoire à notre jeune lionne. Aussi fit-elle un petit signe affirmatif de la tête avant de répondre, l’air amusé, « Il se croit tout seul au monde, sorti de son petit monde, il ignore les règles. C’est tellement plus simple ainsi pas vrai ? » Question purement rhétorique, la jeune gryffondor savait que la serpentard était forcément d’accord avec elle. N’en avait-elle pas fait les frais d’une certaine manière ? Fredericke lui avait beaucoup enviée sa place mais peut-être que la sienne était meilleure finalement. Elle avait toujours su à quoi s’en tenir, et elle savait aussi très bien comment fonctionnait Vincent. Il n’y avait pas de surprise pour elle, il arrivait qu’il la rende triste mais ça ne la choquait pas. Elle avait toujours su comment il était, le tarot le lui avait dit. Mais le hasard n’existe pas, elle l’avait rencontré pour une bonne raison et c’était son destin… Une notion importante pour Fredericke qui croyait que tout avait un sens bien qu’elle ne cherchât pas souvent à le comprendre. Par exemple, si Vincent était sorti avec Marie, c’est sûrement que ça devait jouer un rôle. Fred’ saurait lequel le moment venu.

La suite la surprit encore, mais elle décida de ne pas le montrer trop. Après tout, elle avait l’habitude qu’on confonde l’amitié et l’amour quand on la voyait avec Vincent. Elle souhaitait de tout son cœur qu’ils aient raisons mais bien entendu les faits prouvaient le contraire.

« Tu peux le secouer autant que tu le désires mais je doute qu’il en ressorte quoi que ce soit. » finit-elle par répondre sceptique. C’est alors que le frère de Marie vint la chercher pour partir. Fred’ lui sourit et répondit à son salut avec la politesse distante qu’exigeait le lieu. « Moi de même Princesse, rentrez bien. » avant de répondre à son clin d’œil par elle aussi une phrase non prononcée et seulement articulée « A bientôt. » C’est dingue, mais elle avait déjà presque envie de la revoir en septembre ! Notez, elle voulait aussi voir la tête de Vincent quand Marie le secouerait. Si elle pouvait y assister bien sûr, sinon il faudrait que Marie lui raconte. La belle blonde doutait fortement des résultats de l’opération mais ce serait quand même drôle parce qu’il ne le verrait pas venir !

Seulement quelques minutes plus tard, son oncle apparut à ses côtés. C’était maintenant au tour des Maiden (du moins Fred, mineure) de rentrer. La soirée avait été bien plus intéressante que prévu. Dans les couloirs la ramenant à sa chambre où sa gouvernante la conduisait pour l’aider à enlever sa robe et à se démaquiller, celle-ci lui demanda « Vous vous êtes bien amusé maîtresse ? » Fred’ sourit et commença à se déshabiller derrière son paravent avant même de répondre. « C’était mieux que ce que j’avais imaginé. J’ai croisé une fille de mon école là-bas, elle est Princesse d’un petit pays. » La vieille gouvernante demanda alors « Et c’est une amie ? » Alors Fred’ hésita à répondre et finit par dire avec un petit sourire « Oui. » avant de laisser sa servante la coiffer. Oui, les gens changent, les sentiments aussi. Il fallait avoir confiance.