Desire [PV]

Il s’en foutait ? Face à tant de froideur, Fredericke eut une moue désappointée. Il était en colère ou quoi ? Bon, il avait peut-être des raisons de l’être mais ce n’était pas sa faute à elle, elle lui avait demandé de partir après tout. En réalité, comme vous pouvez le voir, Fredericke se plantait complètement de problème et comme à son habitude, elle interprétait tout mal, avec grand pessimisme. Elle croyait qu’il lui en voulait pour l’avoir forcé à l’embrasser (quoi qu’elle ne l’ait pas tant forcé que ça non plus) ou alors que c’était à cause du lac. Comme d’habitude, elle n’était pas très en phase avec Vincent, à sa décharge, il lui manquait un sacré paquet de donnés.

Ne souhaitant pas envenimer les choses et acceptant la mauvaise humeur de son meilleur ami, elle passa la main sur son front d’un air las, le laissant pour se mettre sur le dos. Ça ne servait à rien de le câliner s’il ne voulait pas, elle avait assez fait de bêtises pour aujourd’hui. Tout bien réfléchi, elle en avait dit aussi un sacré paquet. Elle espérait que Vincent ne les aurait pas trop remarqués sinon elle était grillée. Mais comme il semblait à vingt lieux de là par l’esprit, elle se dit qu’il devait même plus se souvenir qu’elle avait sous-entendu vouloir lui plaire.

Le fait qu’elle relativise (autant par habitude du mauvais caractère de Vincent que par culpabilité) ne l’empêcha pas de pleurer un peu. Cela eut l’effet magique de le radoucir juste un peu pour qu’elle se souvienne qu’elle lui avait promis que tout irait bien. Une promesse difficile à tenir en l’état dans la mesure où elle n’avait pas franchement le moral d’une manière général. Mais il avait tenu sa part du marché, il l’avait fait revenir… alors… « J’y comptais… » Répondit-elle doucement à sa blague (à peu près aussi pourrie que la sienne précédemment, ils allaient aller loin à ce rythme tous les deux). Quant au fait que le sujet était clos, elle pensait bien que c’était le cas pour elle mais elle ne sentait pas de réciprocité de sa part. Il disait ça parce qu’il n’avait pas envie de parler à l’évidence. Elle allait lui répondre quelque chose mais elle fut interrompue par l’infirmière. « Monsieur Fayr, il est grand temps que vous partiez. » Bien entendu, Vincent obtempéra (pas le choix ? Hum..) Mais comme il se levait, Fredericke lui attrapa la manche sans réfléchir. Elle le regarda un moment et finalement le lâcha pour retomber sur les coussins. « Bye. » dit-elle simplement avant de tourner la tête pour ne pas le voir partir. Elle aurait voulu qu’il reste avec elle mais elle serait coincée ici un moment et il était déjà resté avec elle toute la journée. Fermant les yeux, elle ravala ses larmes. Tout irait bien… il le faudrait.