TERMINE - [Cachots] - Et ça commence ! -

Nous approchions du mois d’Octobre. Le vent se faisait de plus en plus frai et puissant, tandis que le soleil se couchait de plus en plus tôt. Les nuages étaient sombres, porteurs de pluies qui allaient s’étaler sur deux bons mois. Quelques feuilles commençaient déjà à roussir dans les arbres, s’apprêtant à chuter au plus petit coup de vent…

Marie était radieuse, comme toujours depuis trois mois. Elle avait 14 ans, elle avait un petit ami formidable, blond aux yeux bleus, pile ce qu’il lui fallait (comment ça, elle est superficielle ?). Elle-même était formidable (et ce en toute modestie, hein ?) c’était vrai !!! il suffisait de la regardait et immédiatement on sentait que cette fille, là , et bien oui, elle avait de l’avenir ! Elle avait de magnifiques cheveux blonds, à peines ondulés, qui glissaient en légèreté sur ses épaules gracieuses. Sa peau était comparable à de la porcelaine et ses yeux brillaient de malice. Ils étaient d’un bleu océan, envoûtants. Bon, ça c’était dans les rêves de la Princesse blonde. Le fait est qu’elle avait tellement l’habitude de s’autoproclamer ‘plus belle fille de la terre’ qu’elle avait fini par y croire dur comme faire (et oui c’est beau l’insouciante et la naïveté…). Elle n’était certes pas laide, mais de là à dire qu’elle était d’une beauté époustouflante… cela relevait de la subjectivité de chacun !

La demoiselle rejoignait sa salle commune quand elle croisa une élève qui, de toute évidence n’avait rien à faire ici. Ne connaissant pas encore tous les nouveaux venus de sa propre maison, elle attendit cependant d’apercevoir les couleurs de la jaune et bronze pour l’apostropher :

« Bonjour… Visiblement tu t’es perdue ? Puisque les Poufsouffles qui viennent ici en connaissance de cause se comptent sur les doigts de la main… »

La voix de Marie n’était pas menaçante, mais son regard était perçant. Elle n’était pas agressive, mais elle restait suspicieuse. C’était le bizutage des Blaireaux aujourd’hui ? A moins que les deux préfètes jaunes et bronze ne soient des incapables ? (Ce qui au fond n’aurait pas vraiment étonné la blondinette…)

Marie n’était pas partie dans l’intention de terroriser la jeune fille. De toute façon (même si elle en avait eu envie) ce n’était pas le genre d’activités à laquelle se consacrait la vipère en règle générale. Elle préférait largement se contempler dans un miroir (narcissique, elle ??? Oh, si peu !!) que cracher son venin sur le visage d’une personne… Et si tant est qu’elle ait du venin à cracher, elle s’arrangeait très souvent pour le faire dans le dos de la dite personne (comment ça ‘c’est lâche’ ?). Elle s’en moquait bien !!! Elle s’expliquait (si on le lui demandait) qu’il était préférable pour la ‘cible’ de ne pas l’écouter parler, puisqu’elle serait forcément blessée par ses propos (étrangement jamais sympathiques…) Aussi était-ce pour son bien qu’elle ne la critiquait pas en face (et là, bizarrement, nombreuses étaient les personnes qui ne partageaient pas son point de vue… il y a des choses, comme ça sur Terre qui demeureront éternellement un mystère…). La jaune et bronze avoua s’être égarée et la vipère ne pu contenir un sourire satisfait (affichant sa supériorité par rapport à ses collègues préfets).

« De toute évidence, Elizabeth et Annabelle sont de très mauvaises préfètes… Il faudrait qu’ils songent à les renvoyer à leur place ces deux là un jour… Nous n’avons pas de problèmes de ce genre à Serpentard, nous. »

La blonde posa un regard neutre sur sa cadette avant de poursuivre :

« Elles ne t’ont pas fait une visite rapide ? Une explication des endroits ‘sympas’ à parcourir et une liste des endroits ‘beaucoup moins sympas pour toi’ à éviter de préférence ? »

Quand la première année vouvoya Marie elle eut un moment de réflexion avant de réagir. Habituée au vouvoiement quand elle était dans son pays (à savoir le Liechtenstein) la petite demoiselle de sang noble jouait parfaitement son jeu, entrant dans le moule qui lui était prédestiné, mais il en allait autrement à Poudlard, aussi reprit-elle sa cadette avec assurance :

« Oh tutoies-moi je te prie. Nous ne sommes pas à la cours, ni à une soirée quelconque et je suis loin de faire trente ans. »

Si si trente ans c’est super vieux !!!! La blonde reprit rapidement après :

« Oh de l’action il y en a oui. Surtout si ils te voient… A Serpentard on n’apprécie pas beaucoup les personnes qui viennent fouiner dans les parages, tu comprends, les cachots… c’est un peu notre repère, le nid des vipères… Tu verras peu de vert dans les étages, on vous les laisse, mais du coup, certains d’entre nous peuvent s’avérer être assez agressifs si quelqu’un qui ne porte pas leur couleur vient dans leur air de jeu, tu me suis ? »

Passant ses doigts dans ses boucles dorées, la jeune fille observait l’inconnue de première année sans être agressive, elle demeurait toujours on ne peut plus neutre, voir parfois légèrement souriante (bon rien de bien fou non plus, n’exagérons pas !)

« En ce qui me concerne, je ne joue pas à leurs jeux, je trouve ça infantile et si peu intéressant au final… Mais je ne peux pas te garantir des balades sans problèmes dans le coin à l’avenir. Prends en note. »

Marie ne répondit rien à sa cadette quand cette dernière lui parla des préfètes de sa propre maison (si on peut appeler ça une maison… Non non non !!! Marie ne portait pas de jugement –comme si c’était son genre enfin !!! Quelle idée !- mais bon, quand on voyait les ‘choses’ qui s’habillaient en jaune et bronze (même si ce ne sont que des accessoires, ça reste JAUNE) on peut parfois se poser quelques questions… Sans citer de nom, Roman Jones ! Il n’y avait pas pire ‘chose’ que lui dans le château –non, marie n’oubliait pas le fameux jour où il avait jeté de la nourriture sur elle !!! SES CHEVEUX si soignés !!! Non, elle n’était pas rancunière, elle avait juste bonne mémoire. Nuance !). La blondinette se contenta d’observer la demoiselle de Poufsouffle en silence. Une aventurière, tiens donc… Un blaireau qui se prenait pour un lion, ce n’était pas un léger problème au niveau de sa ‘personnalité’. Peut-être avait-elle des tendances à la schizophrénie ? –paaf-. Marie laissant de côté tous préjugés et idées reçues se contenta d’hausser les sourcils, d’un air peu convaincu. Si la jeune fille ne tenait pas à sa vie, c’était son problème après tout !

Quand Marie eut fini de conseiller la ‘novice’ (pour l’instant, ce n’était à présent plus qu’une question de minutes pour qu’elle passe au stade ‘pratiquante’ à Poudlard) sur ses confrères (comprendre par là : ne les approche pas, c’est pour ton bien), elle ne pu que rire à la réponse que lui donna sa cadette… Hum, on ne s’était pas comprises ?

« Plus discrète ? La prochaine fois ? Tu fais ce que tu veux, mais ne viens pas pleurer dans mon uniforme si jamais tu as un problème, ce ne sera plus de mon ressort, tu auras été avertie. »

Ben c’est vrai quoi !!! Marie ne se sentait pas du tout l’âme d’une nounou ! Elle aidait son prochain en bonne chrétienne qu’elle était, mais sa patience et son bon cœur avaient des limites bien définies malgré tout !

« Moi c’est Marie. »

Bon au fond elle se moquait pas mal du prénom de la jeune fille. Pas qu’elle l’insupporte vraiment, mais disons que la vipère n’avait pas l’intention d’en faire sa grande amie et qu’elle ne trouvait pas de réel intérêt à se la mettre dans sa poche –elle serait la fille d’une personne connue, peut-être aurait-elle était intéressante –et encore, pas sûr, faut voir la dite célébrité-, au pire, elle aurait pu avoir un frère séduisant, mais s’il était aussi roux qu’elle, il ne pouvait pas être intéressant (beurk comme couleur, pour Marie seul le blond est digne d’intérêt –comment ça elle est plutôt limitée dans ses goûts ?-)-

A la question de la rouquine, marie soupira intérieurement (et plus ou moins extérieurement aussi d’ailleurs… pas un gros soupire, mais bon…). Ces blaireaux, tous les même, vraiment !

« Et bien tu n’entrais pas dans mon emploi du temps, mais ta salle commune est sur mon chemin, à un couloir près, alors… »

C’était une sorte de réponse positive sans donner un ‘oui’ direct quoi… Marie commença à marcher, sachant bien que Maybel ne resterait pas derrière (à moins qu’elle n’ait vraiment pas peur des vipères à venir, ce qui ne serait pas forcément un bon plan, mais soit, qu’elle reste si elle préfère !)

Les sorcières marchèrent en silence (ce n’était pas comme si elles avaient des tas de choses à se raconter en même temps, hein ?) marie se contentant (parfois) de signaler à sa cadette certaines ‘zones sinistrées’. Des endoirts qui ne menaient nulle part (sauf à des salles de classes rarement occupées, certaines portes que la rousse ne franchirait pas avant quelques années (puisque marie elle-même n’avait pas encore eu la ‘chance’ de s’y rendre il s’agissait de salles utilisées pour les entraînement pratiques pour les BUSEs et ASPICs, bref, pas pour une 4ème année donc, et encore moins pour une petite nouvelle de première année, hein ? (À moins que cette dernière ne soit un génie, mais tout de même !).

A la question que lui posa Maybel, marie répondit très naturellement, avec le sourire :

« J’allais voir mon copain. »

On pouvait sentir qu’elle n’était pas peu fière quand elle parlait de l’homme de sa vie (comment ça à 14 ans c’est un peu tôt pour dire ça ?). La jolie blonde ne mentait pas, cependant ce qui n’était pas vrai, c’est qu’à la base elle n’avait pas du tout prévu de passer vers le repère des jaune et bronzes, puisque Tobias était en ce moment même dans la Salle Commune des vipères. Certes, Marie aurait pu laisser la rouquine se débrouiller pour rentrer, mais elle avait quelques principes et surtout, une croyance qui faisaient qu’elle ne se sentait pas vraiment capable de lui faire ça (oui oui, Marie a un cœur !!!). Elle finit par arriver vers la salle commune des Poufsouffles et ne prêta pas la moindre attention aux autres élèves présents alentours… Puisqu’elle s’en moquait pas mal (il n’y avait pas de beaux garçons, alors…). Maybel étant arrivée dans un endroit connu, Marie la laissa sur place, se contentant d’un (très léger) sourire :

« Voilà, j’espère ne plus te recroiser dans les cachots Maybel. Dans ton propre intérêt. »

Pas que Marie la menace (elle n’était pas du genre à menacer aussi directement si tant est qu’elle formule des menaces), mais plutôt la conseillait-elle… Traîner dans le coin n’était pas bon pour la jaune et bronze, après… Elle faisait ce que bon lui semblait après tout ! Marie prit un autre couloir qui lui permit de faire demi tour sans que Maybel ne s’en doute (elle aurait eu l’air fin en faisant demi tour devant toutes ces personnes, hein ?), et la petite vipère rejoignit sa salle commune, rêveuse. Elle avait tellement hâte d’être avec Tobias ! Elle en oubliait tout ce qui d’ordinaire lui traversait la tête quand le moment de retrouver son copain approchait !