Qu'il appréciait ces senteurs nocturnes et ce parfum du soir mêlés à cette douce impression d'être insaisissable. Qu'il aimait d'être en suspend, comme au bout d'un fil, à peine retenu par le temps tandis que l'espace n'appartenait qu'à lui. Qu'il adorait ces soirées perdu dans le troubles de ses pensées, sans avoir de compte à rendre d'échapper à la réalité des autres afin d'être libre de se rendre où bon lui semblait d'aller. Cette nuit-là, Apophis avait néanmoins quelques préoccupations de première ordre et comptait bien malgré l'ivresse de la liberté et cette de la toute-puissance sur toute chose de respecter certains de ses engagements. Bien loin de lui l'idée de ne pas se trouver au lieu de rendez-vous, d'autant plus qu'il s'était déplacé du Pays de Galles jusqu'ici exprès. Il devait être à peu près dix heures du soir lorsqu'il prit place au coin d'une imposante bâtisse située un peu en retrait des commerces.
Il leva le regard vers le ciel, cherchant à contempler les yeux brillants de mille éclats de la bête noire juste au-dessus de sa tête, aux reflets sombres et moirés. Il resta un instant en apnée, craignant d'avoir entendu du bruit, un bruit suspect qui aurait pu le faire se retourner aussi vite et se confronter à un éventuel ennemi. Comme certains réflexes ne vous perdent jamais il glissa une main jusque dans la poche de son manteau et se lova le long du mur, tapit pour mieux observer l'éventuel visiteur. Au détour de son coin de mur et à la distance à laquelle il avait entendu le bruit il ne tarderait pas à lui faire face. Mais ce coup-ci, personne.
Apophis cligna des yeux, fronça les sourcils et redressa sa main paume ouverte à auteur du regard, presque déconfit de n'avoir trouvé personne. S'il s'en tenait aux indications données, son "ami qui ne lui voulait que du bien" ne tarderait pas à montrer le bout de son nez.
Il s'adossa à son mur, ferma les yeux et fut à nouveau interrompu par un autre mouvement venant juste derrière lui. Sans plus attendre et sans plus remettre ses sens en question il se jeta hors de sa cachette pour apparaître sous les phares des lampadaires de la rue principale, baguette tendue, regard perçant... qui se mua bientôt en une lueur de rigolade, trop amus" d'être tombé sur... ça ! Une gamine ! Une enfant ! A peine plus âgée que ses propres élèves ! A l'heure où les rues ne grouillaient pas de monde ou alors pas forcément de "beau" monde...
Il reprit sa respiration calme et posée puis attendit de lui laisser le temps de se remettre de sa surprise. Autant la laisser parler puis s'excuser...
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