Pardonne moi mes pêchés... [ pv ]

“ Pardonne moi mes pêchés„

Il était détesté de tout le monde, rejeté, haï. Ce genre de sentiment que l'on n'aimerait jamais voir diriger vers soi. Mais Friedrich, lui, il les cumulait tous et le pire, dans tout ça, c'était qu'il savait pourquoi et que dans un sens, il n'avait pas la moindre chose à dire contre tout ça. Il le méritait, et il ne le savait que trop bien. Il avait tout perdu d'ailleurs, et si l'occasion s'était présentée, il se serait déjà jeté d'un pont, où sous ses choses moldus à la possibilité de rouler. Mais non, parce que de toute manière, cela n'aurait été qu'une trace de lâcheté supplémentaire. Et il estimait que malgré tout, il en avait déjà bien assez fait comme ça. Un soupir ne put s'empêcher de franchir ses lèvres lorsqu'elle passa devant lui, l'ignorant superbement, ne lui adressant pas un seul regard alors qu'il savait qu'elle l'avait vu. Il baissa les yeux, honteux même de la regarder, estimant ne pas en avoir le moindre droit d'ailleurs. Il passa une main sur son visage, tandis que les images de bonheur intense qu'il avait pu passer avec elle le frappait de part et d'autre. Il avait perdu la personne la plus importante de toute sa vie. Et il savait qu'il ne pourrait pas la récupérer. C'était fini, c'était la fin d'un bien beau rêve qu'il s'était surpris à faire, à croire.

Et il avait tout fait s'envoler d'un geste, d'un claquement de doigt également. A cause d'une peur, de la peur du jugement, de la peur de lui-même peut être, il n'en savait rien. Il avait été détestable, avec tout le monde. Il avait... Mon dieu, il avait envoyé Helena voir ailleurs, il l'avait insulté, il avait tout fait pour qu'elle parte et lorsqu'elle avait tout simplement fini par le faire, il avait doucement compris qu'il était allé trop loin, qu'il l'avait blessé, qu'il ne voulait pas. Mais c'était trop tard et il n'avait pas la moindre chance de la voir revenir vers elle, et il le savait. Pas dans l'état dans lequel il s'était retrouvé...

Tout cela avait eu lieu à cause de ce foutu mauvais sort qui l'avait touché, ce sort qui l'avait tellement défiguré qu'il avait préféré prendre la fuite. Partir et disparaître, c'était tellement beau, mais on ne quittait pas une école comme Poudlard si facilement. Heureusement que Julien avait été là, et de cela, il ne pourrait jamais suffisamment le remercier, il avait été grand, compréhensif. Mais malgré tout... Il n'avait rien pu faire lorsque la jeune Gryffondor lui avait échappé. Il avait été le seul responsable et il n'avait rien pu faire. Les sorts s'enchaînèrent, les potions, les mixtures bizarres et rien n'y faisait. Il refusait de quitter les lieux et de se montrer tant que les choses n'auraient pas évoluées. Et Julien avait fini par partir.

Bien sûr que cela avait été un coup dur, et bien plus encore, il s'était senti trahi, abandonné et bien plus encore. Mais non, il avait fini par revenir. Et il avait... La solution. Il avait entreprit de faire un tour du monde dans le but de trouver la réponse aux questions, et la solution, c'était un chamane qui avait la solution, mais pour cela, il fallait qu'il aille le retrouver, tout de suite, illico, et il ne pourrait revenir qu'une fois redevenu comme avant.

Il avait travaillé dur, il avait fait bon nombre d'effort, suivi tous les conseils du sage. Il avait pris de la carrure, gagné en confiance et un jour, il avait guéri. Seul, sans potion, ni rien. Seulement avec la volonté, volonté qu'il n'avait plus eu depuis bien longtemps. Mais Friedrich avait tout de suite su qu'à son retour, les choses ne seraient plus jamais comme avant. Et c'était le cas, rien n'avait été comme avant. Il avait été rejeté des siens, il avait été obligé de fuir sa famille puisque de toute manière, elle ne devait plus vouloir de lui. Et il revenait à Poudlard, là où... Elle était. Et la voir était plus difficile que de se savoir tout seul contre le monde.

Au départ, un bref instant, il avait été pris de l'envie folle d'essayer de la reconquérir, ne sachant point comment, la peur de lui avoir brisé le coeur se faisant forte. Mais elle souriait dans le train, avant que son regard ne se pose sur lui. Et elle souriait dans les couloirs. Et elle avait un nouveau copain, et elle était heureuse. Friedrich n'avait plus sa place dans sa vie. Tout comme il n'aurait jamais dû avoir la moindre place. Elle était bonheur, joie et amour, elle était trop bien pour lui, il l'avait toujours su. C'était un très beau rêve pour qu'il puisse continuer, encore et encore avec elle. Et lorsque son regard se posait sur la bague qu'il avait eu l'espoir de lui offrir, il pleurait. Encore et encore, dans son dortoir. Abandonné, seul et perdu. Sans repère, sans amour, ni amitié. Seul.

Un élan de bravoure le fit avancer vers elle et posait une main sur son épaule. Oh qu'il aurait voulu la prendre dans ses bras, la serrer contre son coeur et lui dire à quel point il l'aimait. Qu'il aurait aimé lui faire comprendre. Mais le voulait-elle.... Le mieux était de commencer par le commencement n'est-ce pas... ?  « Bonjour Helena... » Et il n'avait pas le droit d'en dire plus...

“ Et je serais capable de me relever „

Bien sûr qu'Helena l'avait vu, et elle était même capable de le repérer à plusieurs kilomètres. Pour l'avoir aimer, elle ne pouvait tout simplement plus faire comme si les choses étaient si bizarre que ça, c'était une évidence. Que pourrait-elle faire, ou dire ? Aller lui parler ? Bien sûr qu'elle en avait longtemps eu envie, vraiment longtemps. Mais cette envie avait doucement fini par la quitter, et au jour d'aujourd'hui, si elle l'évitait, ce n'était pas si étonnant que ça. Un soupire ne put s'empêcher de quitter ses lèvres, bruyant et désagréable. Elle continua sa route, tandis que le regard de ce garçon semblait la détailler. Le regarder la faisait souffrir, ça lui faisait mal. Et bien qu'elle soit en mesure de dire qu'elle allait plutôt bien, qu'elle était forte et qu'elle avait appris à se passer de lui, ça ne pouvait, bien sûr, pas marcher à chaque fois, c'était comme ça, voilà tout. On ne pouvait pas faire comme si ce n'était rien, c'était impossible, et elle avait mal. Oui, encore aujourd'hui. Que Tomas soit là, ou pas, la douleur restait. Ancrée en elle, elle aurait aimé s'en débarrasser mais cela ne partait pas. Elle avait peur de l'amour, peur d'aimer et d'avoir mal, à nouveau. Elle avait peur et ça lui déchirait les tripes. Mais que pouvait-elle faire, si ce n'était attendre que cela finisse un jour par passer ? Elle n'avait pas d'autre solution bien sûr. Et Tomas était là, lui aussi, pour l'aider à surmonter son passé.

Un passé qui avait été beau, rose, plein d'espoir. Doux et plus encore. La plus belle chose qu'elle avait un jour put connaître. C'était lui. Et même si aujourd'hui, Tomas avait prit sa place, il avait été le premier. Lorsqu'elle était avec Tomas, tout était différent, elle se sentait plus forte, et elle se savait à l'abri, elle était bien, et il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour ne pas sentir ce bonheur. Elle était bien oui, et même plus que ça, il n'y avait rien à espérer, c'était aussi simple que ça, oui voilà. Un sourire sur le visage, elle ne pouvait pas aller mieux, elle était dans ses bras, elle l'embrassait, il était celui qui l'aurait aidé à se relever. C'était évident. Il était l'homme qu'il lui fallait. Il avait un peu plus de caractère et pour cela, il ne pouvait qu'être mieux pour elle. Pour autant, lorsqu'il n'était pas là, les choses étaient bien plus compliqués. Elle sentait la douleur de l'absence. La sienne, ou encore trop forte, celle de Friedrich. C'était nul de penser comme ça. Elle devait compter sur Tomas, il était celui qui était là, il avait été là et elle ne pouvait pas se passer de lui. C'était aussi simple que ça. Mais elle ne devait pas penser à tout ça. Et elle devait passer de magnifiques moments avec Tomas, elle devait l'oublier, passer à autre chose. Si les mois avaient défilé, ses sentiments devaient disparaître, eux aussi.

Alors elle ne s'arrêta pas, et conservant sa tête bien haute, elle continua sa route, les épaules en arrière, la démarche bien droite. Elle ne comptait pas s'arrêter de sitôt ! Il en était hors de question, c'était aussi simple que ça oui, voilà. Elle marcha, souhaitant traverser le hall sans avoir à le regarder, sans avoir à lui jeter ne serait-ce qu'un coup d'oeil. Rien. Elle ne voulait rien avoir à faire avec lui. Absolument rien. C'était comme ça qu'elle pourrait vraiment lui faire face, c'était comme ça qu'elle pourrait l'oublier. Il n'y avait pas le moindre remède miracle, il fallait juste un peu de volonté. Il fallait du courage, de la force ainsi que de la motivation.

Mais alors qu'elle était sur le point de gagner, de disparaître de sa vision et qu'elle allait bientôt ne plus avoir à sentir sa présence. Elle perdit le fil, elle perdit tout. Parce qu'une main venait de se poser sur son épaule. Et la voix qui venait de parler, elle la connaissait un peu trop bien. Elle baissa le regard, inspirant un grand coup, allant jusqu'à chercher les mots à l'avance, chercher ce qu'elle pourrait lui dire pour qu'il la laisse. Et les mots ne venaient pas. Comme si chacune de ses paroles étaient coincées au sein de sa gorge. Mais il fallait bien sûr qu'elle parle, et surtout qu'elle ne pleure pas. Il ne méritait plus la moindre de ses larmes. Il ne méritait d'ailleurs plus rien d'elle.  « Lâche moi Maiden. J'estime que tu en as déjà bien assez fait pour ne serait-ce qu'espérer des paroles de ma part. Tu n'as même pas le droit de me saluer. ». Elle se tourna vers lui, le regard froid et haineux. C'était la seule chose qu'il méritait oui, sa haine et son mépris.

Son ton froid &était la seule chose qui l'empêchait de la prendre dans ses bras. La seule et unique chose. Sur son visage, il pouvait voir la haine, le mépris. Tant de chose qui lui faisaient mal et qui lui donnaient envie de pleurer. Mais est-ce que c'était ce qu'il devait faire ? Se mettre à pleurer, là, juste devant elle. Craquer et fondre en larmes... Est-ce que c'était ça, être un homme ? Bien sûr que non, mais après tout, Friedrich n'en avait jamais véritablement été hein. Il était lâche, timide, coincé et il en passait des tas. Alors de là à dire qu'on pouvait le qualifier d'homme, il y avait tout un monde. Et au jour d'aujourd'hui, on le détestait. On le haïssait pour avoir fait souffrir une fille aussi pure qu'Helena. S'il l'avait fait exprès ? Malheureusement oui, mais il fallait, alors, oublié tous les points qui faisaient qu'il avait pu se comporter de la sorte. Non, il n'avait jamais voulu être méchant avec elle. Il avait eu peur. Il avait eu peur de la perdre et au final, c'était ce qui était arrivé.

Alors oui, il regrettait tout ça et même s'il n'en avait plus vraiment le droit, oui, il aimait toujours Helena et oui, il ne pouvait pas s'empêcher de regretter ! Il avait mal ! Est-ce que c'était vraiment si difficile à comprendre ? Qu'il puisse souffrir de la sorte, qu'il puisse avoir le coeur brisé à force de la voir avec un autre ? Il avait fait une erreur. La plus belle erreur de toute sa vie. Alors qu'il voulait l'épouser, alors qu'il voulait faire sa vie avec elle, il s'était mis à la rejeter parce qu'à cause d'une mauvaise formule, il avait été défiguré et il avait eu peur des moqueries... C'est fou comme, lorsque l'on est timide, le regard des autres peut nous pousser à faire tant de choses...  « Je comprends que tu puisses être en colère en ma présence... ». Après tout, ça faisait parti des choses qu'il lui avait dit ça, également. Il lui avait crié qu'il ne voulait plus la voir, qu'il fallait qu'elle s'en aille... Il avait même été jusqu'à lui faire croire, probablement, qu'il ne l'aimait plus. Cruelle pensée que de se remémorer tout ça... Il l'avait entendu pleurer puis l'avait entendu partir... Tout ce qu'il avait voulu, à ce moment là, c'était d'être seul et de ne pas se montrer à elle pour ne voir aucun dégoût dans ses yeux... Et au final, alors qu'il était guéri, il voyait ça dans son regard, à chaque minute, à chaque instant. Voilà tout ce qu'il avait gagné...

Il n'empêchait que ce ton méchant ne lui allait pas, et c'était pour ça que ça faisait encore plus mal au Serdaigle. La Gryffondor était la jeune fille la plus gentille du monde. Elle avait toujours été incapable de vraiment être désagréable ou en tout cas, jamais sans raison. Et là, toute cette haine qui était dirigée vers lui... Alors oui, ça lui faisait mal. Mais il le méritait et de cela, il en était parfaitement conscient. Et de toute façon, il n'avait pas d'autres choix que de faire avec, étant donné que c'était comme ça et puis voilà. On ne pouvait pas aller contre ça, tout comme il n'avait pas le droit, d'un seul coup, de lui dire qu'il ne méritait pas tant de haines. Parce que oui, il le méritait ! Plus que n'importe qui et il le savait très bien. Il lui avait brisé le coeur, il l'avait anéanti, alors oui, il méritait tout ça et il était, bien sûr, le criminel qui l'avait rendu ainsi. Elle n'était que la victime. Victime d'une injustice, si l'on pouvait dire ça comme ça.  « Ne me déteste pas Helena... Tu ne... Tu ne sais pas ce qu'il a bien pu se passer... ». Il avait galéré, souffert, enduré. Tout ça pour revenir plus fort, et pour retrouver son ancienne image. Mais... Il avait tout perdu... Amis, famille et amour. Il n'avait plus rien. Il était seul et devait affronter le monde. Il n'était pourtant que Friedrich Maiden...

Bien sûr qu'Helena ne pouvait qu'être en colère en sa présence. Après tout, ce n'était pas non plus comme si elle allait pouvoir sauter de joie juste parce qu'il était là. En plus de ça, on ne pouvait pas vraiment dire que sa présence pouvait réellement être très agréable, ce n'était pas le cas. Avec le temps, elle avait appris à faire avec son absence. Alors le revoir là, le voir revenir vers elle, ça ne rendait pas du tout les choses faciles. Et c'était justement pour ça que c'était à ce point compliqué. Mais elle ne pouvait rien faire et elle ne pouvait pas non plus lui demander encore et encore de disparaître. De toute manière, il n'avait même pas eu besoin qu'elle ne lui demande pour qu'il disparaisse. C'était justement pour ça qu'elle lui en voulait. Mais c'était ainsi. Enfin bref, c'était le passé, et ce n'était certainement pas elle qui allait se prendre la tête pour tout ça, c'était impossible d'ailleurs. L'épisode Friedrich était de toute manière terminé depuis déjà un bon moment. Il n'était donc plus vraiment utile de continuer à songer à tout ça bien sûr. Et cela, même si ça ne rendait pas vraiment les choses si simples que ça au final. Enfin bon, tout ça pour dire qu'elle aurait tout donné pour ne pas se trouver là où elle se trouvait, pour ne pas être en compagnie de Friedrich et pour pouvoir faire tout sauf ça. Parce que mine de rien, elle restait persuadée qu'elle aurait pu faire n'importe quoi, elle aurait été dans une meilleure situation.  « Alors si tu le comprends, tu dois bien te douter que je serais mieux n'importe où, plutôt qu'en ta présence. »

Mais la réplique la plus drôle, elle vînt après. Et elle aurait pu tirer un rire de la jeune blonde si tout cela n'avait pas été plus pathétique. Il lui demandait de ne pas le détester. Alors qu'il n'y avait pas si longtemps que ça, il avait vraiment fait tout ce qu'il fallait pour qu'elle se mette à le détester. Alors non, il n'avait certainement pas le droit de lui demander de ne pas le détester. C'était impossible. Elle avait mal, elle avait le coeur blessé, et juste à cause de lui. Alors qu'il se taise, qu'il se taise vraiment parce que s'il continuait comme ça, il allait réussir à tout, sauf à parvenir à se faire pardonner. Elle ne pourrait jamais le pardonner. Et de toute manière, elle n'en était même pas obligée. Elle avait été obligée de faire comme s'il n'était plus là pour parvenir à vivre. Alors il n'avait pas le droit de continuer à lui demander de ne pas le détester. C'était impossible.  « Tu me demandes la lune là, Maiden. Je ne peux qu'avoir de la haine à ton égard. N'espère rien d'autre »

Et non, elle ne savait pas par quoi il était passé mais dans ce cas, si on continuait sur ce sujet, il ne savait pas par quoi est-ce qu'elle, elle était passée bien sûr. Alors il n'avait certainement pas le droit de faire comme s'il était le seul à avoir souffert, parce que ce n'était vraiment mais alors vraiment pas le cas. Et c'était pour ça qu'elle ne pouvait pas le pardonner et pour ça qu'elle ne voulait même pas savoir par quoi il était passé. Elle soupira doucement, leva les yeux et fit un mouvement pour s'éloigner. Cette conversation n'avait pas le moindre intérêt et en plus de ça, il lui prenait encore plus la tête qu'avant. Qu'il dégage.