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 - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |

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Ξ Sujet: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptyVen 5 Fév - 21:54

- | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | Alexmckee1ii4 - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | 100126093041530467




Les vacances d’Automne (comme toutes autres vacances par ailleurs) étaient synonyme de travail intensif pour la rouquine. Entre les répétitions quotidiennes de CS et ses shooting et autres activités de mannequin, Keira n’avait pas eu le temps de s’ennuyer. Et c’était sans compter toutes les soirées qu’elle avait pu faire… L’été avait été synonyme de débauche et de décadence pour la sorcière qui n’avait plus de limites. Désabusée, désillusionnée, elle ne semblait plus se respecter elle-même. Elle buvait beaucoup, se shootait un peu, et sortait avec n’importe qui, du moment qu’il ne lui rappelait pas Lexy ou Enry… le premier était celui qui avait refusé ses avances brisant le cœur de la jeune fille… le second était son ex petit ami qu’elle n’avait jamais vraiment pu oublier… Elle avait rompu par peur. Elle se détestait de lui avoir infliger pareille souffrance. Qui était-elle pour jouer ainsi avec les sentiments d’autrui ? Elle ne parvenait pas à se comprendre. Son esprit semblait être envahi par un brouillard des plus insondables tandis que son cœur ne répondait plus au moindre stimulus. Elle avait le sentiment d’être devenue une loque. Un corps sans âme. Un vrai mannequin en résumé... Exactement comme celles qu’elle détestait dans son enfance. Une gentille poupée qui sourit quand on le lui demande, respire la sensualité (de loin car bien maigre quand on la regarde de près), fait hurler tous les hommes de désirs, tandis que les femmes la haient pour son physique et sa carrière (ainsi qu'optionellement parce qu'elle lui pique ses maris et amants). Mais elle au fond, n'était plus personne d’autre que ce qu’on lui dictait. Elle n’avait plus de personnalité, plus de cœur… Elle n'était plus qu’une marionnette qui se faisait diriger par l’implacable dureté du show business. Elle avait beau en avoir pleinement conscience, elle ne parvenait pas à quitter ce monde de strass qui avait toujours été le sien. C’était comme de demander à un tigre de ne manger que de la salade… c’était inimaginable et contre nature. Alors elle plongeait, encore un peu plus chaque jour. Son seul réconfort étant la musique qui lui donnait le sentiment d’avoir un semblant de vie encore…

Ce matin là, la rouquine ouvrit les yeux dans sa chambre de Suède. C’était l’endroit où elle se sentait le mieux, le plus en sécurité… Lexy était avec elle, et même si elle crevait littéralement d’amour pour lui, elle avait arrêté de le lui dire, sachant très bien qu’il ne partagerait jamais ses sentiments. Elle en souffrait chaque jour durant, à chaque fois qu’elle le voyait, son cœur se serrait avec brutalité dans sa poitrine, lui rappelant son si cuisant échec. Elle ne parvenait pas à oublier ce sentiment de honte et d'intense souffrance. Ce n'était comparable à rien sur Terre. Un mélange de brûlure et de déchirement... C’était encré en elle, et elle se contentait de se faire violence, luttant avec force contre cet amour à sens unique. Elle ne pleurait plus devant Lexy. Ni devant personne d’autre d’ailleurs. Elle avait découvert quelque chose de fabuleux ! La douleur physique était souvent plus forte que celle morale, tout étant une question de dosage. Ainsi s’enfonçait-elle les ongles dans ses paumes de main quand elle sentait que ses sentiments allaient déborder. Elle n’était jamais allé jusqu’à se faire saigner non plus, s’arrangeant toujours pour s’esquiver dans un coin, seule… En paix. Elle pleurait alors tout son saoul, souffrant, hoquetant en silence. Elle redoutait plus que tout que Lexy s’en rende compte. Comme si elle ne lui posait pas assez de problèmes comme ça déjà !

Les prunelles azur de la jeune fille voyageaient dans le paysage glacé de la Suède depuis sa fenêtre. Rêveuse, elle laissait son esprit vagabonder, rare instant de répits pour ses sens torturés. La jeune femme ferma les yeux, alors qu’elle ouvrait sa fenêtre. Le vent s’infiltra sous sa chevelure de feu, la soulevant avec puissance, tout en lui brûlant les joues, tant il était glacé. Elle inspira profondément, songeant à sa journée à venir… Elle devait aller en Angleterre. Elle avait la matinée de libre, tandis que son après midi et sa soirée seraient occupés par une répétition pour son prochain défilé ainsi qu’une énième soirée avec un énième garçon dont elle ignorerait certainement tout. Elle passerait sans doute la nuit avec lui. Et elle partirait, à moins qu’il ne la devance…c’était la sa seule incertitude quant au déroulement de sa soirée. Rien de bien important en soit, donc…

La sorcière prit une tasse de thé et s’éclipsa pour l’Angleterre avant que Lexy ne se lève. Oui, elle l’avait fait exprès. Elle ne tenait pas à le croiser, chacun de ses regards était une véritable torture pour elle. Elle préférait donc l’éviter autant que faire se peut. Même si ce n’était pas honnête, elle ne savait vraiment pas comment agir différemment. Elle avait tellement peur d’elle-même… Elle ne savait pas comment elle réagirait si jamais elle craquait devant lui. Et elle le savait, il exerçait un pouvoir attractif bien trop puissant sur elle pour qu’elle soit en mesure de lui résister éternellement. Se mordant la lèvre, l'Anglaise chassa ces sombres pensées de son esprit, elle avait besoin de toute sa concentration...
.......

- | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | Icnefalling
.......

La rouquine se retrouva après transplanage à Londres. Mal à l’aise, comme après chaque transplanage, elle s’adossa à un mur, cherchant de l’air avec difficulté. Elle se sentait vraiment mal… Expirant avec force, elle inspira de nouveau une bouffée d’air frai, sentant son état s’améliorer lentement mais sûrement. Comme prévu, il faisait plus chaud à Londres qu’à Stockholm. La sorcière avait donc prit les vêtements les plus adaptés à la météo de la capitale Anglaise. Elle avait revêtu un pantalon de cuir noir on ne peut plus moulant, ainsi qu’une chemise ample, couleur crème, légèrement transparente. Ses longs cheveux roux étaient relevés en un chignon lâche, laissant quelques mèches onduler autour de son visage de porcelaine. Comme toujours (ou presque) elle portait des chaussures à talons. Elle avait revêtue une veste bleue électrique par-dessus sa chemise et avait même prit (au cas où) une écharpe rose dans son sac. Ses grands yeux bleus, bien moins expressifs qu’à une période à présent révolue étaient légèrement maquillés. Juste de quoi faire ressortir leur éclat océan. Le restant était des plus naturels. Elle était suffisamment maquillée à chaque fois qu’elle se faisait photographier…

La rouquine se mit en marche lorsqu’elle eut récupéré des couleurs, le mal de transplanage s’étant presque envolé. Elle était directement arrivée sur le Chemin de Traverse (tant qu’à faire). Il était à peine neuves heures et elle avait toute la matinée devant elle. Elle se dirigea vers les premières boutiques avec assurance, un pas rapide, de longues enjambées, et un regard lointain, elle semblait être on ne peut plus sûre d’elle. C’était beau le pouvoir de l’illusion… Souriante, elle salua chaque vendeurs avec joie et un apparent dynamisme naturel. Elle fit ses quelques achats (pour Taliesin mais aussi pour remercier les grands parents de Lexy de leur accueil) en deux petites heures. Il était plus de onze heures quand elle rejoignit un café. Elle ne pensait pas manger grand-chose (comme toujours, de toute façon, bien que plus anorexique, elle ne pouvait manger comme tout le monde, et encore moins en étant entourée par tant de personnes…). Lorsqu’elle entra dans le café, elle se dirigea vers le bar sans vraiment regarder qui était dans la salle. Elle salua le serveur avec le sourire, et prit sa commande : un thé (encore) au jasmin. Il lui sourit et la laissa libre de rejoindre la table qu’elle souhaitait. La rouquine le remercia, et le regarda commencer à faire chauffer l’eau avant de prendre son sac. Son téléphone portable vibrait (et oui c’est ça de travailler avec des moldus !), elle se fit dévisager par les quelques sorciers présents, étonnés par la technologie moldue (et oui…). Elle prit l’appel sans se soucier des ‘on dit que’ et raccrocha rapidement. Alors qu’elle remettait son téléphone dans son sac, elle vit une chose s’envoler littéralement (si si c’est vrai o___O !!!) de son sac et s’écraser au sol, le tout en roulant vers une table (c’est tellement mieux quand ça roule ces bêtes là…). Bon, elle n’avait plus ses règles depuis trois jours, mais avait quand même un unique tampon dans son sac… Et évidemment, il fallait qu’il choisisse un café super bondé pour s’envoler dans la salle, le vicieux -__-. La rouquine s’empressa d’aller le récupérer (manquerait plus que quelqu’un marche dessus et tombe par sa faute !!! et après, à la une de la gazette : Une étudiante au tribunal pour homicide involontaire. Ayant laisser tomber un tampon, elle est responsable de la chute d'une femme enceinte, décédée suite à ses blessures), elle se baissa et reprit son bien, avant de lever les yeux vers le jeune homme aux pieds duquel était tombé le dit tampon

« HAAAAAA »

Hum… Quelle douce entrée en matière. Sursautant de surprise, la rouquine s’était redressée avec vivacité, le tout en reculant sur un serveur qui ne pu l’éviter et fit donc tomber son plateau (ou plus précisément le contenu du plateau) à terre. Les yeux écarquillés, la sorcière se retourna, posant une main tremblante sur le bras du serveur :

« Oh non je suis sincèrement désolée… c’est de ma faute, excusez-moi… Je suis tellement stupide !!! »
« Mais non, ça ira… mais faîtes attention, mademoiselle… »


Il avait sorti sa baguette et avait réparé la vaisselle brisée en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ‘Enry’. La rouquine se sentit plus bête encore… c’est vrai que la magie permettait de réparer les verres brisés… Anxieuse cependant, elle fut étonnée par le regard inquiet que lui lança le serveur :

« Vous devriez peut-être vous assoire, vous ne me semblez pas très en forme… »

Keira bégaya des excuses avant de se tourner, tremblant encore vers celui qui lui avait fait tant d’effet… Enry. Bon ben si elle voulait l’éviter discrètement c’était foutu maintenant ! Elle lui adressa une grimace (censée être un sourire) et s’appuya sur sa table (plus pour ne pas s'effondrer qu'autre chose), frémissant toujours (comme quoi il lui avait fait un sacré effet l’air de rien !), d’abord rouge pivoine, elle était passée au blanc façon 'cadavre' en quelques secondes top chrono. Elle ne s’asseya pas en face de lui immédiatement, le fixant avec incrédulité. Se rendant alors compte qu’elle devait avoir l’air bien bête là, comme ça, elle se laissa tomber sur la chaise en face de lui, posant son front contre sa main, soufflant finalement :

« Enry… »

Elle avait tellement craint le jour où ils se reverraient. Elle avait vraiment peur de sa réaction, de sa propre réaction… Son cœur avait fait un bond indescriptible lorsqu’elle avait reconnu le jeune Aigle brun… Pour une surprise, c'était une sacrée surprise… Elle n’était pas prête !!!! Non, elle ne pouvait pas le voir maintenant, elle ne se sentait pas capable de lui parler… Elle ne se sentait pas capable de lui expliquer ce qu’elle avait déjà tant de mal à s’expliquer à elle-même… Muette, elle resta un long moment dans cette position, le front contre les paumes de ses mains, tremblant encore légèrement. Elle mit quelques temps à reprendre des couleurs, le serveur lui apporta sa tasse, l’observant avec inquiétude. Elle lui adressa un petit sourire avant de lever timidement les yeux vers son ancien petit ami…

« Je… Eu… »

Elle ne savait pas par quoi commencer… c’était tellement gênant !!!! Elle se sentait prête à faire un malaise dans les deux secondes à venir… prenant (plus ou moins) les choses en main, elle retira son manteau (puisqu’elle commençait à avoir sérieusement chaud !) et posa un regard fuyant sur le jeune homme, ne pouvant pas le regarder en face, tant elle avait de choses à se reprocher. Elle se sentait particulièrement faible, face à Enry. Et pas seulement depuis leur rupture. Il avait toujours eu ce pouvoir sur elle, aussi attrayant qu’effrayant…


[2 005]


Dernière édition par Keira Williams le Mer 3 Mar - 21:12, édité 1 fois
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Ξ Sujet: Re: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptyDim 7 Fév - 12:52

    Cette fois, il avait décidé de ne pas se terrer à Poudlard durant les vacances. C'était d'un ennui. Mais dans les deux cas, il s'ennuyait. Parce qu'il évitait ses parents et sa soeur, et qu'à l'école, il passait des heures seul dans les dortoirs à ruminer tous ces échecs cuisants. La bibliothèque était aussi l'un de ses refuges, se plonger durant des heures dans la littérature lui permettait d'oublier un peu tous ses problèmes qui s'étaient accumulés. S'évader et oublier, deux choses qu'il arrivait de moins en moins à faire depuis quelques années. Il avait changé, c'était certains. Les gens, son entourage, l'avaient changé, ils avaient modifié ça façon de voir les choses. Sa coquille avait été brisé, et pourtant, il parvenait toujours à être maître de ses émotions. Dissimuler toutes sensations de mal être était devenu une habitude, personne n'avait à savoir si son état mental était stable ou qu'il se dégradait de jour en jour. Personne n'avait à lui poser de questions sur le sujet, il n'avait pas envi de fondre en larme. Enry ne pleurait pas. Il avait sa fierté, un trop plein de fierté. Un préfet ne pleure pas non plus, il montre l'exemple. Mais est-ce que se fermer aux autres étaient montrer le bon exemple ? Peu importe, les jeunes de première année ne devait pas le prendre pour modèle, parce que c'était tout simplement une mauvaise idée et c'était choisir le chemin vers la débauche.

    Sa soeur avait une fois de plus tenter de lui parler, d'essayer de le comprendre. Elle voulait qu'il change, et il le savait. La discussion ne mènerait à rien, Thaïadiss avait beau avoir gagner en maturité avec les années, elle était tellement loin de lui, un faussé les avait séparer à leur naissance. Jumeau ne veut pas dire lier à vie. La différence faisait mal les choses, Enry l'aimait beaucoup, mais les discussions qu'il entretenait avec elle ne l'intéressait jamais. Il avait beau avoir l'air du méchant dans l'histoire, par moment, il avait bien essayer de s'intéresser à ses histoires à l'école. Machin à fait ça un truc, il a salis sa réputation et puis, Truc a essayé de se venger. Ce genre de ragot ne l'intéressait pas, tous les ragots ne l'intéressaient. La vie des autres et la sienne, c'était deux mondes différents. Pourtant, la vie des autres ne cessait de vouloir s'immiscer dans la sienne. Polluer le décor qu'il avait dessiner durant tout son enfance. Sa coquille avait été brisé, mais elle n'était pas complètement disparue. Il y avait encore quelques barrières qui empêcher les autres de mieux le connaître.

    Essaye au moins de répondre à mes questions Enry. À faire le muet, j'ai l'impression que tu veux être absent, que tu veux disparaître. C'est pas la meilleure solution de se taire et de faire comme si tout aller bien.
    Ça va, merveilleusement bien. Comme toujours.

    Un nouveau silence s'était installé entre les deux adolescents, Thaï le fixait avec dédain, elle en avait marre, elle en avait assez. Assez de ne plus avoir de nouvelle de lui lorsqu'il partait pour Poudlard, Assez qu'il se referme sur lui même et qu'il donne l'illusion d'aller bien. Elle avait l'impression que plus il passait de temps à Poudlard, pire c'était. Si seulement il n'avait jamais eu d'essence magique en lui, elle aurait eu une chance de pouvoir le garder près de lui. Enry savait très bien ce qu'elle ressentait, mais, ces derniers temps, il la jouait solo. Il était trop égoïste pour s'inquiéter pour qui que ce soit. Les saluts Sa va avaient été complètement bannis de son répertoire, ce genre d'entrée en la matière l'avait déjà beaucoup exaspérer par le passé, mais ces derniers temps, il avait jugé inutile de savoir comment aller les autres. Rare était ceux qui répondait : non, ça ne va pas. Les gens tout autour de lui jouaient inconsciemment ce même jeu du "je vais bien". Mais ils n'étaient pas de bon comédien, tout simplement. Enry avait le regard plonger dans un roman qu'il avait été cherché la vieille à la bibliothèque. Il lisait consciencieusement, faisant comme si sa soeur n'était pas là. Comme s'il était seul. Les quelques mots qu'il avait prononcé plus tôt avaient bien pour but de la faire partir, pourtant sa jumelle restait plantée là, encrer dans le sol, les poings serrés. Avait-elle compris qu'elle ne pouvait rien faire ? Ils étaient trop différents pour se comprendre, ils n'avaient pas du tout les même centres d'intérêts, ils n'étaient fait que pour se supporter, pas pour s'entendre. Pensées froides, pensées douloureuses qui le fit serrer des dents. Une expression faciale qui lui avait échappé, et que sa soeur dû remarqué. D'une voix hardante, elle se mit à hurler :

    Tant pis si tu me trouves vulgaire... j'en ai rien à foutre ! Tu m'énerves ! Tu crois que j'en ai rien à foutre de ta vie, de ce que tu fous à Poudlard ? J'aimerais bien comprendre ce qui se passe dans ta petite tête ! T'es jamais content, tu veux toujours trop, toujours plus ! Mais bordel, satisfait toi de ce que tu as déjà ! Essaye de vivre tout simplement ! Pff... Je ne vois même pas pourquoi je te parle, tu m'écoutes même pas !

    C'est en claquant la porte qu'elle avertit de son départ. Le jeune aigle resta silencieux, son regard s'était figé pendant un court instant jusqu'à qu'un soupire franchise la barrière de ses lèvres. Il posa son livre sur le coté, il avait perdu toute envie de lire, et il savait qu'il n'y arriverait plus maintenant. Lentement, ses paupières se fermèrent, re-songeant aux propos de sa soeur. En voulait-il toujours trop ? Mais qu'est-ce qu'il demandait de trop exactement ? Il ouvrit les yeux pour contempler ce plafond qu'il connaissait si bien, finalement, rentrer pendant les vacances d'automne n'avaient peut être pas été une idée excellente. Il avait cru être plus tranquille à la maison qu'à l'école, ce n'était pas le cas. Sa soeur avait réellement envi de briser une fois pour toute cette protection qu'il avait construit. Il n'avait jamais rien dit à sa soeur, qui n'était pourtant pas une si mauvaise confidente. Elle avait beau être un peu immature, elle savait garder des secrets. Mais Enry n'aimait pas essayer de réparer les pots cassés, sa soeur viendrait peut être la revoir. Elle ne laissait jamais tomber. Était-elle toujours aussi jalouse de ne pas avoir de pouvoir magique ? S'il avait pu échangé leur vie, il l'aurait fait immédiatement. Le monde magique le passionnait beaucoup moins, et il avait besoin d'air, d'espace.

    L'aigle se leva lentement, passant ses mains dans ses cheveux ébènes en pagaille. Quelques coups de peignes remis en place ses cheveux peu docile. Quelques mèches rebelles n'hésitaient pas à rebiquer, contrariant notre jeune adolescent qui appliqua un peu de gel. Il avait besoin d'air, besoin de partir d'ici juste pour quelques instants. Il connaissait le chemin jusqu'au chemin de traverse par coeur depuis le temps, il ne prit pas la peine de demander à sa mère de le ramener. Évitant une fois de plus une éventuelle conversation. Enry n'avait pas envi d'entendre les reproches de sa mère au sujet de ses lettres de plus en plus rare. Pour ne pas dire qu'il n'en envoyait jamais ; il ne trouvait rien à dire. À quoi cela sert de raconter des journées qui se ressemblaient toutes ? Autant envoyer la même lettre chaque semaine... Sa petite vie à Poudlard n'avait pas grand intérêt. Sans oublier qu'il ne prenait pas la peine de se faire des nouveaux amis. Il n'avait pas envi d'être déçu. Décortiquer la personnalité des gens était devenue une habitude dont il n'arrivait plus à se défaire. Faits, gestes, regards, chaque chose était détaillé, il devinait que Monsieur était nerveux pour les examens à venir ou alors, qu'il voulait déclarer sa flamme à sa belle. À cette pensée, son coeur se serra. Son visage resta figé, regardant les voitures défiler à coté de lui. Dans le taxi, le conducteur prenait le temps de lui poser des questions au sujet du lieu où il devait le lâcher. Enry n'avait pas pris beaucoup d'argent moldu, il ne savait même pas s'il avait assez de livre sterling.

    Il ne vit pas les minutes défilés alors que le conducteur le déposait à l'endroit voulu, près du chaudron baveur. L'adolescent le remercia puis fut ravis de constater qu'il avait assez d'argent. Mais pas pour rentrer, il pourrait très bien s'arranger. Sa mère n'hésiterait pas à venir si elle savait qu'il était coincé à Londres, ou alors... Il rentrerait chez lui à pied, s'il n'était pas trop tard. Enry ne pensait pas assez toute la soirée au chemin de traverse, il avait juste envi de s'y promener un peu. Tout ce qu'il espérait, c'est de ne pas rencontrer de visages connus. Cela grouillait de monde, et l'aigle se sentait déjà mal à l'aise, il rentra rapidement dans le premier café du coin, sans réellement faire attention. Il manqua de foncer dans un homme massif, mais ne fit que lui effleurer l'épaule. Sans un mot il traversa la pièce, quelques tables étaient encore libres, il alla au comptoir pour demander un simple chocolat chaud. Toutes les tables du fond étaient prises, il opta donc pour celle qui se situer non loin du comptoir.

    Le regard tournait vers la fenêtre qui donner sur la rue, il ne faisait pas attention aux gens qui rentraient et sortaient du bar, il ne faisait attention à rien. Il vidait simplement son esprit jusqu'à qu'on le sorte de ses pensées, l'odeur du chocolat chaud lui monta dans les narines. Un remerciement, puis il se retrouvait de nouveau seul. Mais plus pour longtemps, puisqu'un bruit sourd le sortit de ses pensées. Un cri, mais un hurlement à ses oreilles, il fronça le nez alors qu'il avait vu quelque chose rouler à ses pieds, la demoiselle au long cheveux de feu l'avait prestement cacher. Il n'eut guère le temps de voir, mais la gêne qui se lisait sur le visage de celle qu'il aurait aimé évité croiser aujourd'hui supposait que l'objet en question soit très personnel... Il se prit à contempler le beau visage de la jolie rousse, mais resta figer. Il aurait aimé s'en aller, quitter immédiatement la pièce pour éviter cette conversation. Mais il était piéger entre sa morale et son envie. L'aigle ne pouvait pas toujours éviter ses ex-petites amies. Il ne pouvait pas toujours fuir.

    Keira... Un murmure. Une hésitation. La gêne l'empêcha de dire un mot de plus, il dû se calmer, réfléchir à ce qu'il pourrait dire.

    Ça fait longtemps... Qu'est-ce que tu deviens... ? Comme s'ils étaient restés bons amis... Comme si tout c'était si bien fini. L'illusion.


    1780 mots }
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Ξ Sujet: Re: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptyDim 7 Fév - 21:07

Le cœur battant toujours la chamade, la rouquine observait son jeune ami (enfin avait-elle vraiment le droit de le considérer encore ainsi après ce qui s’était passé ?), quelque peu désappointée. Honnêtement, si elle l’avait vu plus tôt, elle aurait abandonné, thé, café et tampon pour fuir aussi loin que possible. Comment ça c’est une Gryffondor et elle doit être courageuse ? Non non, tout est à nier !!!! Obbjection, votre honneur ! Il y avait eu erreur dans la distribution des rôles pendant le grand casting plus communément appelé ‘répartition’. Il y avait déjà eu une erreur monumentale (oui et je pèse mes mots !) lorsque son nom s’était égaré dans le registre de l’illustre feu Dumbledore, puisqu’il était évident que Keira n’était pas faîte pour être une sorcière !!!! Elle était un danger ambulant, doublé d’une incapable… Non, vraiment, elle restait persuadée qu’un hippogriffe (et ce malgré son absence notoire de mains (et donc de doigs plus généralement)) manierait bien mieux une baguette magique qu’elle. Oh puis flûte, elle démissionnait ! Voilà, elle rendait sa baguette, se faisait effacer la mémoire à coup d’oubliette et repartait de zéro. Oui, c’était la seule solution pour ne pas avoir le sentiment d’être une ratée ! Oui, sauf que personne ne s’était porté volontaire pour tenter l'expérience (tous trop occupés sans doute!!), et en bonus, on l’avait envoyée dans une maison où les gens étaient censés être forts… ha ha ha !!! La blague !!!! Elle était tout sauf forte ! D’ailleurs, à bien y réfléchir aucune maison ne lui convenait. Bête comme ce n’était pas permis, Serdaigle lui fermait automatiquement ses portes. Pas vraiment travailleuse, et encore moins douée d'une patience entrant dans les normes, Poufsouffle la laissait aller voir ailleurs… Serpentard ??? Pour une née moldue qui ne sait rien faire avec une baguette ? Ben, si on est suicidaire, pourquoi pas sinon… Non. Quant à Gryffondor, on pouvait à présent observer les dégâts ! Oui en fait elle aurait dû exiger qu’on la renvoie le jour même de son arrivée !!!! C’était un peu la honte (ok !), mais ça restait vivable à côté des regards moqueurs qu’on lui avait adressés quotidiennement ! Et puis mince quoi… Elle n’était pas faîte pour tout ça… Et affronter le regard d’Enry était sans doute la pire épreuve qu’il soit pour la jeune fille qui avait bien des choses à se reprocher… Finalement, le Casting de Poudlard n'avait pas été si terrible que ça à côté de ce qui l'attendait aujourd'hui ! +Personne a un retourneur de temps sur lui ? u_U+

Lorsqu’il prononça son prénom, en réponse à son propre souffle, elle ne pu retenir un frémissement dans lequel se mêlaient craintes et douleur. Elle se sentait terriblement mal à présent… son cœur se fracassant violemment contre son sein, elle ne savait que dire. Il y avait tant de mots qu’elle avait en elle, spécialement réservés à Enry +encore mieux qu'une dédicasse !+. Mais elle ne se sentait pas la force de les sortir, elle ne se sentait pas la force de l’affronter. Elle devait se préparer !!! (Ils auraient tout de même pu le signaler sur la porte de ce fichu café qu’Enry Stanley occupait les lieux, par le sang des dragons !). Alors qu’elle bégayait, ouvrant et refermant la bouche sans qu’aucun son ne sorte (ben oui, Enry !! Il fallait prendre l’abonnement tout compris, sinon il n’y a que les images !), ce fut finalement l’Aigle qui prit la parole pour dire quelque chose d’intéressant (oui parce que les 'Enry ?' 'Keira ?' 'Enry !' 'Keira !' Ca va deux secondes quand même… +oui on peut même le faire dire trois fois, en rajoutant des points de suspensions, c’est fou, hein ?+ ). La rouquine resta bouche bée, face à la question du jeune garçon… Il ne lui offrait même pas un choix de réponse ??? u___U. La sorcière baissa les yeux sur sa tasse de thé, réfléchissant à ce qu’elle pouvait bien répondre à celà… Pffff, c’était naze ça, elle ne se sentait pas du tout préparée à faire une impro là ! -Je vais me remaquiller et je te dis ça, ok ?- Hum, non, ce serait suspect et très déplacé (bien qu’au stade où elle en était, elle doutait qu’elle puisse d’avantage écoeurer Enry… Pfff, elle se détestait, mais qu’elle était stupide !!! Une véritable imbécile comme on n’en fait plus de nos jours -__-). –Jocker !!!! Je prends le 50/50 et l’appel à un ami…- Tout bien réfléchi, ce n’était peut-être pas la bonne solution ! Puis quel ami appeler ??? Elle n’avait parlé à personne de sa relation avec l’Aigle… Elle l’avait certes mentionner, mais aucun de ses amis ne savait vraiment le fin mot de l’histoire (le connaissait-elle réellement, elle aussi ?) –bon finalement, je demande l’avis du public… Messieurs dames, s’il vous plait…-. Se rendant compte qu’il lui avait posé la question depuis deux bonnes minutes déjà, elle sursauta, il était grand temps qu’elle sorte de sa bulle, cette fois-ci…

« Ha, désolée, tu… en fin je… bref, là je n’étais un peu pas… non même pas du tout, préparée à te voir et eu... laisse moi encore trente deux secondes… Ha puis non, oublie, je déraille... je suis bête, ça ne m’avancerait pas plus que je ne le suis déjà… Je... ben eu... je ne sais pas quoi te dire… Haa!! Eu ben répondre à ta question, peut-être ? Oui, ce n’est pas bête, mais ça t’intéresse vraiment de savoir ce que je peux devenir ? »

Elle s’était mise à parler d’abord lentement, avant de s’emballer, tandis que la panique s’insufflait en elle. C’était très inhabituel comme sentiment et on ne peut plus désagréable. Plus que jamais elle se sentait terriblement idiote… Qu’était-elle censée dire… Faire ? Avec Liam elle n’avait pas eu ce problème puisque ça faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vus… Et puis leur rupture avait été plus ‘saine’. Là, elle avait tout mis sur le dos d’Enry alors qu’au fond… Tout venait d’elle. Uniquement d’elle !!!! Et puis elle se demandait vraiment si ça l'intéressait réellement de savoir ce qu'elle pouvait devenir... Comme si elle pouvait vraiment devenir quelqu'un. Elle n'était qu'une âme parmi tant d'autre, en bonus, une âme pourrie et on ne peut plus gâtée par des sentiments méprisables. Elle était insignifiante, sans le moindre intérêt et incroyablement déstabilisée... Se mordant la lèvre, elle chuchota :

« Si tu savais… Ahhh non, laisse tomber. »

Comme je m’en veux ? A quoi bon lui dire ça ? Elle ne voulait plus être son bourreau. C’en était assez ! Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, et lutta vaillamment contre ce dangereux afflux aqueux. Il était hors de question qu’elle perde !! Serrant les poings, elle s’enfonça les ongles dans les paumes de mains (sous la table de préférence, hein ?) inspirant profondément pour chasser ses pleures. Elle parvint à éviter l’écoulement lacrymal et relâcha la pression sur ses poings lorsqu’elle sentit que tout allait mieux (façon de parler, évidemment…). Réfléchissant de nouveau à ce qu’elle pourrait dire, elle ramena ses mains sur la table, et leva enfin les yeux vers l’Aigle…

« Je crois… que je te dois des explications Enry… Enfin, si tu t’en fiches, je laisserais tomber, mais je n’ai pas été très… honnête avec toi… Je ne sais même pas s’il est préférable pour toi que je te le dise ou si je ferais mieux de me taire plutôt… Je ne sais pas ce qu’il vaut mieux dire et ce qu’il faut taire, je ne sais même pas comment tu vas, ni même à quel point tu m’en veux. Tu sais, si ça peut t’aider, tu peux me haïr autant que tu veux, je crois… ben, oui… je crois que je l’aurais bien mérité. Oui, je l’aurais vraiment mérité. Je ne suis qu’une menteuse, une hypocrite et une parfaite petite imbécile. »

Elle avait tellement envie de lui prendre la main, de le serrer dans ses bras, de lui hurler ses excuses et son amour (pas complètement disparu, quand même). Elle en avait tellement envie, oui… mais c’était mal, non ? Aimer deux garçons en même temps ce n’était pas normal… Alors elle avait rompu avec son petit ami, afin de ne pas lui mentir d’avantage… mais avait-elle le droit de remuer ainsi le couteau dans la plaie ? Soudain, une lumière se fit dans son esprit, et c’est décontenancée qu’elle souffla :

« A moins que tu ne te fiches éperdument de… ce qui s’est passé. »

Cette simple pensée lui fendit le coeur... Mais... elle n’en savait rien après tout ! Est-ce qu’il avait été touché ? Au fond d’elle, elle souhaitait bien sûr que non. Elle détestait être à l’origine du mal d’autrui… Mais il l’avait peut-être un peu aimé ? Oh et puis quelle idée !!!! Se mettre ainsi en avant !!! Elle se détestait de songer ainsi. Songer qu’on puisse l’aimer elle qui était si… si ‘anormale’ (d’après les normes d’elle ne savait qui, mais on n’arrêtait pas de le lui dire, alors… à force on finit par y croire !). C’était tellement puéril de sa part de se croire si importante pour autrui ! Pourtant, elle aimait se sentir… ne serait-ce qu’un petit peu... appréciée. Etait-ce un mal ? Pourquoi finissait-elle toujours par craquer et s’enfuir ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à se stabiliser comme tant d’autres ? Elle avait peur… mais de quoi ? Etait-ce d’elle-même ? De celui qu’elle aimait ? De la souffrance en elle-même ? Elle n’en savait rien, elle ne se comprenait pas. Tout s’embrouillait dans sa tête, alors qu’elle perdait lamentablement ses moyens… se mordant la lèvre, elle réfléchit… peut-être n’était-ce pas une bonne idée en fin de compte ! (De réfléchir). Parce qu’au final, elle finissait toujours par tout faire foirer ! A croire qu’elle en faisait un Art de vie… Glissant ses longs doigts noueux dans ses cheveux roux, elle soupira, et demanda enfin :

« Et puis d'abord... Dis moi comment tu vas. »

Puis, levant les yeux pour (enfin) les encrer dans le regard azur de son interlocuteur, elle lutta fermement contre ses sentiments, et ajouta d’une voix presque dure, légèrement tremblante cependant :

« Et ne me mens pas, Enry. »



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Ξ Sujet: Re: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptyVen 5 Mar - 21:02

    S'enfuir ne serait pas la meilleure solution. S'il attendait des explications ? Disons que notre aigle n'était pas prêt pour les entendre. Il avait réellement envi de payer et de s'en aller, et pourquoi pas de dire à la prochaine à la demoiselle. Mais s'il agissait de cette manière, il était persuadé qu'il ne pourrait jamais la revoir. Et... Au fond, il avait bien envi d'éviter ça. Pour le moment, certes, il avait toujours chercher à l'éviter, il avait même refouler son envi de lui envoyer des lettres lorsqu'il était retourné à Poudlard. Enry avait tout simplement essayer d'oublier la relation (même courte) qu'il avait eu avec la jeune lionne. Pourquoi ses relations amoureuses étaient toutes aussi chaotique ? C'était LA question existentielle à laquelle il n'aurait probablement jamais de réponse ; il pourrait toujours attendre qu'une voix ait la bonté de lui expliquer sa malchance sur le plan sentimental. Pourtant, malgré ses airs neutres, il était plutôt romantique, attentionné. Il était loin d'être le véritable enfoiré qui s'amusait à briser les coeurs de ces demoiselles ? Non ? Enfin, vous le voyez bien. Bien sur, Enry s'était demandé si de nos jours, les filles ne préféraient pas les emmerdeurs finit. Devrait-il changer de registre ? Trop pour lui ; il n'avait plus envi d'essayer de changer, d'évoluer, d'avancer. Il allait retourner à sa phase mollusque, que son entourage le veuille ou non. Il allait refermé cette coquille qu'il avait laissé s'ouvrir par incident.

    Enry ferma un instant les paupières, alors qu'il tentait de mettre l'image en pause. Au lieu de cela, la scène allait en marche arrière dans son esprit. Il était décidément en train de dérailler, parce que tout lui échapper, la situation était incontrôlable. Et rien que le fait de ne pas savoir ce qui l'attendait lui donner des nausées. Lui qui savait d'ordinaire si bien décortiquer les émotions des gens, il ne parvenait pas à détailler Keira. Il n'arrivait pas à lire en elle. Parce qu'un mur lui barrait automatiquement le passage ; un obstacle qu'il se créait tout seul. Peut être parce qu'il voulait vraiment à tout prix éviter la conversation. Que faire ? Prétexter une petite envie et s'en aller au toilette pour se sauver par la fenêtre ? Technique de fuite très basique et lamentable. Il y en avait sûrement d'autre, mais l'idée du coup de téléphone ne serait pas très réussis. Sa soeur n'était pas prête de l'appeler, et ses parents devaient être trop occupés. Qui à par eux pouvait l'appeler ? Il fallait bien que son portable se mette à sonner pour tenter une percée et s'enfuir. Hm... Il dépenserait tous ses sous pour parier que la belle rousse pensait la même chose que lui. C'était presque obliger. Même s'ils n'affichaient pas les même émotions, il était évident que des sentiments semblables devaient se bousculer derrière leur carapace. Sentiment que lui cherchait à dissimuler tandis que Keira parvenait non sans mal à canaliser celle-ci. Le carnage. Si le bar n'explosait pas dans les minutes qui suivaient, c'est que les deux jeunes gens avaient fait une crise cardiaque ou une overdose d'émotions trop forte.

    Il n'était pas préparé à la revoir maintenant. Pourquoi aujourd'hui ? Il n'était pas d'humeur, tout simplement. Il n'était pas d'humeur à parler à personne de toute façon, il n'avait pas envi d'ouvrir la bouche. Il n'avait pas envi de dire quoique se soit, pourtant, il devait s'efforcer de ne pas rester muet. Enry avait au fond, réellement envi de savoir la véritable raison qui avait poussé la jeune mannequin à cesser leur relation. Parce qu'Ethele ne devait pas être la seule raison. Et puis, pourquoi avait-elle pris Ethele comme motif au juste ? Elle n'était pas vraiment fautive là dedans, il ne se sentait pas réellement amoureux d'elle. Pas réellement ? Pas du tout. Il ne la voyait que comme une amie, une amie très proche, qui lui ressemblait en beaucoup de point et qui faisait partis des rares personnes qui arrivaient à le convaincre. Elle était un peu plus qu'une amie, une confidente. Mais jusque là à dire qu'ils avaient une relation amoureuse ! Ou le supposer du moins. Le fait que Keira avait trouvé ce prétexte pour rompre l'avait complètement refroidis ces derniers temps, il avait même éviter de parler à Ethele avant la sortie à Pré-au-lard. Oui, il était lamentable lui aussi. Il fallait toujours qu'il fasse comme s'il avait oublié ses amis proches, il faisait toujours tout pour éviter les conversations. Mais ici, maintenant, il ne pourrait pas faire comme d'habitude. Enry n'avait pas le choix, et il avait l'impression de s'être enfermer dans une cage sans porte, sans aucune issus. Comprimé, enfermé, il se sentait partir, il se sentait aller ailleurs. Devenir dingue.

    Est-ce qu'il avait réellement de savoir ce qu'elle devenait ? Disons que c'était une manière comme une autre de dire ; je ne t'ai pas oublié. Une façon également d'ouvrir la conversation et d'essayer de montrer un intérêt à cette dernière. L'adolescent n'était même pas sur de retenir ce qu'elle allait lui dire. D'ailleurs, Keira était intelligente, elle avait su lire en lui comme dans un livre ouvert. Elle devinait qu'il ne porterait pas trop d'intérêt à la réponse de la demoiselle. L'aigle pencha légèrement la tête sur le coté avant de soutenir celle-ci avec sa main tout en regardant son verre. Signe d'intense réflexion. Lui aussi aurait aimé ne pas avoir une telle surprise, il aurait aimé que quelqu'un dans la rue lui prédirait qu'aller dans ce bar lui apporterait des problèmes. Des problèmes ? mais quels problèmes ? Ce n'était qu'une... hm... discussion entre deux anciens amis... Disons cela comme ça. Ou plutôt ami très proche. Enry n'avait pas envi de penser au terme petite amie. Sinon, malgré lui, il risquait d'être cynique. Il voulait à tout prix que Keira sorte du bar en courant par sa faute. Il faisait toujours pleurer les filles qu'il côtoyait. Enfin toute... Il était en train de se dégrader tout seul là.

    « Ça pourrait... Possiblement m'intéresser. Ou du moins, ça alimenterait notre conversation. » Disait-il toujours en observant son verre. Puis, il se risqua un coup d'oeil en direction de la belle rousse. Se plongeant dans les prunelles de la demoiselle, ne la quittant plus des yeux. Il savait qu'il se jetait tout seul dans le vide, qu'il était en train de prendre un chemin dangereux, parce que son coeur se mettait à battre. Tellement fort, qu'il croyait que celui-ci allait s'extirper de sa poitrine. Ça faisait mal, mais ce sentiment de pincement s'ajouter à une chaleur plus douce. Mais bordel. Il avait vraiment envi de se sauver, maintenant, tout de suite. La rupture avait été la cerise sur le gâteau, et il n'était pas encore totalement remis de celle-ci. Parce qu'une fois de plus, il s'était cru en plein rêve, persuadé que Keira serait la bonne. Il ne croyait pas à ces histoires d'âmes soeurs, mais il s'était senti tellement bien dans les bras de Keira du temps où il sortait ensemble. Cela semblait loin. Mais en la voyant aujourd'hui, il avait l'impression qu'ils avaient rompu la veille. Stop ! Enry ne put s'empêcher de tourner ses pensées vers autre chose. Son regard détailla cette fois la table d'à coté, il remuait nerveusement la cuillère dans son verre. Les deux femmes à coté parlaient à voix basse, elles se confiaient des secrets intimes, ou alors, elles parlaient de sujet trop sérieux pour parler plus fort ? Et s'il leur demandait, ça lui donnerait une bonne minute pour éviter de parler à la belle rousse aux cheveux bouclés. Et cela lui donnerait encore deux minutes en plus, le temps que les deux femmes l'insultent et lui disent que cela ne le regardé pas. Trois minutes en tout donc. Jouable. Mais franchement... L'aigle ne se sentait pas le courage de le faire.

    « Menteuse sûrement. Hypocrite, à voir. Et pour ce qui est de petite imbécile, tu n'es pas si loin de la vérité non plus. Après, je n'arrive toujours pas à coller ces trois mots réunis sur ton visage. Oui je t'en veux, mais non je ne te haïrais pas ; c'est inutile. Ça ne m'avancera à rien. Mais ça ne veut pas dire que je te porte dans mon coeur non plus. Pour ce qui est des vrais explications... Je ne sais pas si j'ai envi de les entendre... Mais j'ai envi de savoir quand même... un minimum... pourquoi ça s'est passé comme ça. »

    C'était bien flou tout ça, du moins, dans l'esprit du garçon. Il avait dit une partie de ce qu'il pensait. Oui, ces derniers temps, il n'arrêtait pas de penser à Keira en mal. Mais jamais il n'irait jusqu'à lui cracher dessus pour ce qu'elle avait fait. Il aurait bien pu le faire à Heaven qui lui avait fait subir bien pire, comparativement, Keira n'avait presque rien fait. Presque. Un mot qui lui arracha une grimace. Ouais, pour lui, c'était comme si elle l'avait piétiné. Ça avait beau n'être qu'une image. C'est bien ce qu'il avait ressentis lorsqu'elle lui avait dit que c'était fini. Keira n'était pas pour autant un démon dans l'âme, elle avait aussi un bon fond, un très bon fond même, qu'il avait su apprécier. Qu'il avait pu mieux connaître. Mais, ces derniers temps, il s'était dit que peut être, il ne la connaissait pas du tout. Enry avait toujours eu tendance à mettre sa petite amie sur un podium, à l'idolâtrer, à ne prendre que ses bons cotés et à oublier les autres. C'était le mieux à faire ? Apparemment, il avait tout faux. il avait toujours eu faux sur toute la ligne. Son romantisme le perdrait, il se finirait pas finir enfermer chez lui, sans plus côtoyer personne. Ou alors ministre sans femme ni enfant. Ministre ? De drôles d'idées lui passaient par la tête.

    « Quoi ? Si je me fiche éperdument de ce qui s'est passé ? Tu me connais Keira. Tu sais pertinemment que je ne suis pas ce genre de personne. Tu commences à en douter ? Tu penses peut être que je t'utilisais juste pour oublier Heaven ? »

    Ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas prononcé ce prénom à voix haute. Cela faisait aussi longtemps qu'il ne lui avait plus parler : parce qu'il n'en éprouvait pas l'envi et parce qu'il n'avait rien à lui dire. Pourtant, cela ne voulait pas dire qu'il l'avait oublié... Enry avait juste sa manière de faire. De balayer ses problèmes d'un revers de la main pour... moins souffrir ? Tu parles. C'était juste pour donner l'impression que sa plaie s'était refermée. Elle ne faisait que s'ouvrir toujours plus chaque jour. Et aujourd'hui, cette plaie lui brûlait. Oui, il n'avait pas du tout apprécier les propos de la belle rousse. Et oui, il avait parlé d'une manière peu discrète, sans pour autant hurler dans le bar. Seul quelques têtes s'étaient tournés vers eux durant quelques secondes. Un regard froid les obligea à retourner à leur occupation. Enry avait beau n'avoir que 15 ans, son regard était devenu plus que glacial. Et son regard en disait long sur ce qu'il pensait.

    « Non, ça ne va pas. Mais, je m'en sortirais comme toujours. Ou alors, je me casserais la gueule. Tant pis. Les personnes qui vont en pleurer se compte sur les doigts d'une main. »

    Enry ne se sentait pas à l'aise avec ce genre de propos, il avait l'impression d'être une autre personne. Comme s'il était en train de s'effacer, c'est du moins l'impression qu'il avait. Lentement, il inspira, tentant de garder son calme. Jamais, jamais il ne s'était énervé comme ça. C'était la première fois. C'était la seule fois que son visage avait montré autre chose que masque neutre ou qu'un masque semi-joyeux. Enry se sentait tomber bien bas. Il était déjà sur d'avoir tout gagner, Keira allait se sauver, et cette fois, il ne la reverrait plus. Lorsqu'il rentrerait chez lui, il s'en mordrait les doigts mais essayerait d'oublier ensuite en se noyant dans ses romans. L'imagination était une puissante source réparatrice, tant qu'on restait plongé dans celle-ci. De retour à la réalité, tout vous revenez à l'esprit. Enry referma sa main sur le verre avant de boire une gorgée. Son regard fixait de nouveau le fond du verre. Calme. Il n'allait pas explosé. Il s'était toujours juré de prendre chaque situation avec calme, alors pourquoi maintenant, tout lui échappait ?


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Ξ Sujet: Re: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptySam 6 Mar - 12:44

« Alimenter… la conversation… »

Ouai, ben justement, elle préférait éviter de parler de ce qu’elle pouvait devenir (ou justement, ne pas devenir). Que lui aurait-elle di ? Qu’elle était toujours sans nouvelles de ces parents, et que c’était tant mieux ? Qu’elle les détestait toujours autant, si ce n’est plus ? Sa mère, pour son ambition destructrice, son père, pour sa désolante inertie ? Elle était persuadée qu’il ne pourrait la comprendre. C’était si… anormal, cette relation (ou plutôt non relation) qu’elle entretenait depuis toujours avec ses géniteurs… Oui, géniteurs. Pouvait-on réellement parler de ‘parents’ dans le cas présent ? Peu de personnes pouvaient vraiment comprendre ce que la rouquine avait traversé. Tout comme elle était elle-même incapable de comprendre les relations familiales, les fameux liens qui unissaient avec plus ou moins de force, une famille. Des frères et sœurs, elle en avait rêvé mais n’en n’avait jamais eu. Quand Enry lui avait parlé de sa sœur, Keira n’avait jamais su quoi dire… Mise à part qu’elle avait le sentiment que c’était une jeune fille sympathique… Comment pouvait-elle voir les fratries d’autrui, elle qui n’avait jamais eu une enfance normale ? Elle n’avait pas d’amis, enfant. Oh, elle voyait du monde, oui. Beaucoup de monde… mais tous étaient adultes pour la plupart, et sa maman refusait qu’elle parle avec les autres enfants modèles. Alors Keira restait dans son coin, ou avec les adultes, quand les enfants jouaient ensemble. Parfois, elle allait s’amuser toute seule. Elle avait plein d’amis imaginaires. Elle avait grandi dans cette bulle inoxydable, rêvant de relations qui semblaient être impossibles, voire même improbables, et d’amis qu’elle pensait ne jamais pouvoir avoir… Puis, elle était entrée à Poudlard. Ce fut un immense tournant dans son existence. La rouquine avait pu rire avec des enfants de son âge. Elle avait même eu des amis !!! De vrais amis, en chair et en os ! Pourtant, malgré tout cela, elle était restée en grande partie enfermée dans sa jolie bulle rose bonbon, parfaitement hermétique aux malheurs environnants. Elle rêvait de bonheur, ne voulait vivre que du bonheur, et s’était mentie… Longtemps. Trop longtemps sans doute. Mais quand elle avait ouvert les yeux, quittant enfin sa petite bulle protectrice, elle était déjà grande… Physiquement. Et toutes les douleurs jadis esquivées s’étaient soudainement empressées de la rattraper. S'additionnant, se multipliant, se factorisant... Elles lui avaient sautté à la gorge, dans un élan destructeur et envahisseur. C’est ainsi que fut définitivement brisée la pseudo entente qui régnait entre ses propres parents et elle.

Qu’aurait-elle pu lui raconter d’autre ? Qu’elle vivait de manière on ne peut plus parasitaire en squattant continuellement chez Lexy (ou Erwan, pendant la période où elle avait décidé qu’elle ne voulait plus jamais revoir Lexy). Qu’elle était persuadée d’être un poison, et qu’en bonus, elle avait l’air d’être plutôt coriace dans le genre ‘mauvaise herbe’ ? C’était toujours aussi moche à dire… Elle pouvait peut-être lui parler du mannequina ? Qu’elle essayait de travailler autant que possible, parce que c’était vraiment la misère depuis quelques temps, mais que ça ne marchait pas fort ? Qu’elle avait peur de ne jamais s’en sortir, qu’elle avait l’impression que tout alentour s’écrouler lamentablement autour d’elle ? Ouai, c’était moche ça aussi… Puis, CS lui vint à l’esprit, la seule chose sympathique qui lui était arrivée en soit… mais Enry le savait déjà qu’elle avait rebattit le groupe. Il savait quels en étaient les membres… Alors non, elle n’avait rien d’intéressant à lui dire. En tout cas rien qu’elle souhaita réellement partager avec lui. Pas dans ce domaine là, en tout cas.

La discussion se tourna donc plutôt sur un sujet qui était, soyons francs, particulièrement tabou, pour elle comme pour lui. Tous deux auraient certainement (assurément, même) préféré se glisser dans le premier trou de souris à disposition plutôt qu’avoir cette conversation là. Ceci étant, elle était nécessaire. Keira en avait bien conscience… Quand elle eut fini de parler, elle écouta la réponse d’Enry, frissonnant. Oui, elle avait bien conscience qu’elle avait été la plus stupide, et la plus ridicule ‘petite amie’ qu’il soit, et pourtant, chacun des mots que prononça son… (ancien ami ? Comment formuler ça ? Le Serdaigle ? Pouvait-elle prendre autant de recul vis-à-vis de ce dernier ? ) interlocuteur lui donna le sentiment d’être poignarder en plein cœur, et ce à diverses reprises. Les coups étaient plus durs à encaisser qu’elle ne l’avait cru. Son cœur était comme paralysé dans sa poitrine, tandis que les mots lui échappaient. Elle avait mal. Tellement mal. Pour lui, mais aussi pour elle. C’était tellement égoïste de sa part ! Comment osait-elle ?? Comment pouvait-elle pleurer sur son propre sort alors qu’elle avait menti sans scrupules (ou presque) au garçon qu’elle aimait ? Le regard toujours baissé sur sa tasse, elle cachait ses larmes. C’était ridicule ! Pourquoi pleurait-elle alors qu’elle s’était fait la promesse d’être forte, le jour où elle croiserait de nouveau Enry ? C’était dur. Vraiment plus dur encore qu’elle ne l’avait imaginé. Elle avait beau aimé Lexy, elle ne pouvait pas oublier Enry. Et c’était bien là son problème. Comment pouvait-elle les aimer tous les deux ? C’était… anormal ! Pourquoi faisait-elle toujours les choses de travers ? Pourquoi ne pouvait-elle pas une fois, juste une fois, être ordinaire ? Etait-ce vraiment trop demander qu’un peu de normalité dans son quotidien continuellement chamboulé ?

Quand il continua à parler, elle eut un bref instant de totale d’hébétude qui chassa définitvement ses larmes. La surprise était sans pareille… Heaven ? De quoi parlait-il ? Keira n’était pas au courant. Elle ne savait pas ce qui s’était passé entre Enry et Heaven, ignorant même qu’ils étaient sortis ensemble. Après tout, elle n’était plus à Poudlard quand ils étaient ensemble, et Heaven ne lui en avait pas parlé… Enry non plus, d’ailleurs… Alors le choc était assez grand… Enry et Eve étaient sortis ensemble ? Quand ? Pendant combien de temps ? Une vague bouffée de jalousie envahit soudainement la rouquine qui se détesta d’avantage encore pour ressentir de nouveau une émotion aussi répugnante et insultante à l'égard du jeune Aigle. Pourquoi était-elle continuellement dévorée par cette satanée jalousie ? La rouquine entrouvrit la bouche, sans trouver quoique ce soit à rétorquer, autre que :

« Je… je ne savais pas pour Eve… »

Elle glissa ses doigts tremblants dans ses longs cheveux de feu, cherchant la force de continuer. Elle en avait assez d’être aussi faible et friable. Pourquoi s’effondrait-elle continuellement au moindre coup de vent ? Où était passée la Keira qu’elle était jadis ? Cette fille pleine de vie, insouciante… Immature aussi, mais tellement bien dans sa peau ! Elle voulait revenir dans le passé et rester une enfant pour l’éternité ! C’était bien plus agréable que de souffrir en adulte alors qu’on a à peine la maturité d’un pré adolescent… Ce n’étaient pourtant pas les expériences qui lui manquaient… Keira avait sans doute vécu bien plus de choses que ses camarades de son âge, de par ses nombreux voyages, le fait qu’elle ait (justement) essentiellement côtoyé des adultes dans son enfance… Elle avait vu des choses assez moches (parfois même vraiment répugnantes), il faut être réaliste. Et pourtant, malgré tout cela, elle semblait être resté au stade ‘bac à sable 2’ au niveau relationnel. Elle était une handicapée de la vie sociale… Incapable de se stabiliser dans ses relations.

Quand leurs regards s’affrontèrent, Keira perdit à nouveau tous ses moyens. C’est à peine si elle entendit la réponse d’Enry. Pourtant elle en avait parfaitement compris le sens… Elle ne su de nouveau pas quoi lui répondre… la colère qui vibrait en lui effrayait la rouquine. Pourtant ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait fâché… la première fois, datait d’ailleurs du jour de leur rencontre… Il était furieux à l’époque. Mais Keira avait prit les choses avec calme et diplomatie (si on veut, c'était surtout sa diplomatie à elle, quoi...) étant encore dans sa bulle à ce moment là… Mais cette fois, les choses étaient différentes. La bulle avait explosé, et elle avait souffert. Beaucoup souffert, même. Elle avait été frappée par un ‘ex petit ami’ en colère pour un oui ou un non. Et si elle parlait toujours sans problème (ou en tout cas pas trop de difficulté en règle générale) avec les hommes, elle adoptait systématiquement un mécanisme d’auto-défence façon ‘petite souris’ quand un individu de sexe masculin se fâchait. Terrorisée à l’idée de subir d’autres tortures, elle s’aplatissait, priant pour que tout se calme sans qu’elle n’ait à en subir les conséquences… Jamais l’idée que ces coups soient injustifiés ne l'avait effleurée… Shiro s’arrangeait toujours pour qu’elle se croie seule fautive, et ça avait très bien marché. Aujourd’hui encore, elle était persuadée qu’une personne en colère contre elle avait forcément raison et que c’était sa faute à elle, si tout allait mal. Instinctivement, alors que la colère d’Enry croissait, la rouquine se fit toute petite (si tant est que ce soit possible) face à lui, ramenant mécaniquement ses bras contre son corps. Elle était effrayée. Plus de larmes à présent, juste une sourde douleur dans sa poitrine et une frousse grandissante, face à cette colère qui rongeait l’aigle. D’une toute petite voix, elle murmura, suppliante :

« Je t’en prie… Ne te fâche pas… »

Bon c’était sans doute ridicule de lui demander cela, mais c’était devenu un réflexe chez elle. Quand Shiro commençait à voir rouge, elle le suppliait pour qu’il se calme. Et ça avait d’ailleurs marché… Quelques fois. C’était sans doute pour ça qu’elle pensait mériter ses coups, les fois où elle n’avait pas su calmer ses sens ? Elle avait baissé les yeux, par crainte d’affronter ceux, à présent noirs, du jeune garçon. Mais aussi en signe de soumission… Elle ne voulait surtout pas qu’il se fâche… Elle ne voulait pas qu’on la frappe encore. Elle avait mal agi, oui… mais plus de bleus. Elle était trop brisée. Et pourtant, s’il avait levé la main sur elle, elle savait ce qu’elle aurait pensé. "Elle l'avait mérité. C’était sa faute, uniquement sa faute. La prochaine fois, elle n'aurait qu'à aire un peu plus attention..." Un dernier murmure, apeuré :

« S’il te plait… Enry »

Elle avait envie de lui proposer de sortir, de parler dans un endroit plus… calme ? Mais elle avait peur aussi. Peur que si jamais ils étaient amenés à se retrouver seuls, tous les deux, il ne se fâche plus encore… Elle avait une peur injustifiée, dans le sens où il n’avait jamais levé la main sur elle (pas pour la frapper en tout cas, pas du tout même !) mais… C’était plus fort qu’elle. Une peur qui la rongeait de l’intérieur et qui n’était sans doute pas prête de s’en aller. Elle avait perdu le courage qu'elle avait (si difficilement) rassemblé en abordant le sujet tabou. Elle ne se sentait plus la force de lui expliquer les choses... Elle avait trop peur. Et pourtant, elle le savait, elle ne pouvait pas (décemment) filer comme ça sans lui avoir expliqué quoique ce soit. C'aurait été irrespectueux. Insultant. Et elle avait été bien assez désagreable comme ça. Inutile d'en rajouter une couche !

Les yeux ouverts, elle fixait avec une attention et une crainte mêlées son ancien petit ami, et finit par prendre sa décision. Des coups, elle en avait déjà essuyé pas mal, et au fond, elle savait qu’elle le mériterait si jamais il la frappait… Elle l’avait visiblement beaucoup plus fait souffrir qu’elle ne le pensait. Elle qui avait agit pour son bien, ne lui avait apporter que de la souffrance. Qui était-elle pour se permettre d’agir de la sorte ? Pour qui se prenait-elle ? Finalement, elle prit son courage à deux mains et se leva. Les boissons payées, elle prit le jeune homme par le bras, afin qu’il la suive (bon en soit, elle n’avait pas assez de force pour l’entraîner réellement dehors, mais bon…)

« Je ne peux plus parler ici. »

Lorsque la chaleur du café fut délaissée pour le froid extérieur, elle eut presque une vague de remords… maos il était trop tard. Elle posa à nouveau ses prunelles bleues électrique sur son cadet, qui était toujours plus petit qu’elle, bien qu’il ait encore grandi depuis l’été passé… Un soupire, et elle reprit, cherchant encore du courage pour poursuivre la conversation :

« Ecoute, Enry… Je… ce que j’ai fait, c’était parce que je ne voulais pas te blesser. Et je sais très bien que si j’avais attendu, je t’aurais sans doute blessé d’avantage encore… Mais je me suis trompée sur toute la ligne. Je n’aurais jamais du faire le premier pas. Tout ça c’est de ma faute. Si je t’avais laissé en paix, tu serais sorti avec une fille bien plus stable que moi, et tout aurait été plus facile pour toi… Je suis tellement désolée… »

Elle continuait de le regarder, ses yeux pleuraient, et sa voix avait quelques ratés, mais elle ne voulait pas se taire. Pas encore, pas maintenant. Elle avait encore des choses à lui dire.

« J’aimerais que tu me pardonnes… J’aimerais tellement que tout soit comme avant, Enry… Je regrette l’époque où tout était si facile. Je ne sais pas quand ça a dérapé, mais c’est sûr que plus rien ne va depuis un moment. Je n’aurais jamais dû t’attirer là dedans, je suis sincèrement désolée. »

Au point où elle en était, elle pouvait aller jusqu’au bout maintenant…

« Je suis tombée amoureuse de toi, je ne le nierais pas, mais je n’aurais jamais du te le montrer. Evidement, je n’en n’ai pris conscience qu’avec beaucoup de retard… Et puis, il y a Lexy. Je ne vais pas te mentir, je ne vais pas prendre de gants. Je suis tombée amoureuse de lui, aussi. Et c’est là que plus rien n’allait. Je vous aimais tous les deux, mais c’est mal. J’en ai parfaitement conscience. Et il y avait Ethele. J’avoue que je m’en suis servie comme excuse, mais j’en suis quand même jalouse. Et l’avouer me fait mal. Vraiment mal. C’est la première fois que je ressens ça de toute mon existence, la jalousie… Et je me hais pour ça. Je n’ai pas le droit de t’interdire de voir tes amis, mais te savoir avec elle me faisait toujours de la peine, ça me faisait mal au coeur. Elle a la chance de partager ton quotidien, vous pouvez vous voir tous les jours. Je ne suis pas de taille pour lutter face à ça. »

Elle n’était pas de taille tout court. Elle n’était pas à la hauteur. Enry méritait tellement mieux qu’elle ! Elle n’était qu’un poison, un parasite qui avait déjà bien assez détruit la vie du jeune aigle, inutile d’en rajouter alors…



[1869]

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Ξ Sujet: Re: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptyMar 27 Avr - 19:11

    Jamais Enry n'aurait pensé que devoir lui reparler serait si... compliqué. Leurs regards se croisaient, mais par moment, il sentait le regard de la belle rousse fuir. Pour elle aussi ça l'était, et elle devait certainement s'en vouloir beaucoup, beaucoup trop. Elle avait déjà si peu confiance en elle... Les regrets. Regrets que tout ce soit terminer de cette façon. Jamais l'aigle n'aurait pensé au fin mot de l'histoire, et jamais il n'aurait cru vouloir autant entendre la vérité. Il s'était toujours mis dans le crâne que de toute façon, il ne valait pas la peine, et qu'elle avait juste trouver un moyen pour se séparer de lui en parlant d'Ethele. Cette dernière n'était qu'une amie, il n'avait jamais eu envi d'être plus proche. Celle qu'elle aurait pu viser, ça aurait pu être aussi Juliet. Ils se ressemblaient tellement. Mais là aussi, Enry ne ressentait rien. Rien du tout. Ces derniers temps, il se sentait complètement vide, mais bien entendu, pas question de laisser sa fierté de coté et de se mettre à verser quelques larmes. Et encore moi lorsque sa soeur était dans les parages. Heureusement, elle n'était pas à l'école de sorcellerie. Mais se détourner de la situation actuelle en pensant à sa soeur n'était pas la meilleure des solutions, si Keira voyait son air égaré, peut être penserait-elle qu'il ne l'écoutait plus depuis déjà quelques minutes. Pourtant, Enry savait très bien rêvasser en même temps qu'écouter une conversation, sauf quand cette dernière ne l'intéressait pas. Disons qu'il mourrait d'envi de savoir ce qui s'était passé dans la tête de Keira, parce que peut être, que ses propos pourraient l'apaiser, rien qu'un peu... Quel blague. Il ne se sentait jamais apaisé. Rien ne changerait. Tout resterait... Idem. Un paysage figé, un tableau sans mouvement, qui perdrait de ses couleurs. Un tableau sobre et ennuyeux, sa vie. Il avait été nommé préfet depuis quelques temps ? Oui, c'est vrai. Ça avait rajouté... un peu de couleur. Mais si avait fondu, aussi vide que la cire. L'aigle s'était énervé, tout bouillonnait en lui. Et même si une partie de lui même s'en voulait de projeter toute cette hargne vers Keira, la partie plus sombre s'en fichait... éperdument. Il n'était plus en état de réfléchir à ses actions, à ses paroles qui seraient sûrement aussi brûlante que de l'eau chaude sur sa peau... Il le savait, mais son esprit n'était pas capable de prendre en considération ses sentiments.

    Enry égoïste ? Il était peut être en train de le devenir. Son caractère était encore en train de se déformer, et prendre encore et encore d'autres formes. Il disparaissait pour réapparaître. Il ne savait peut être juste pas où il en était pas vrai ? L'aigle pencha légèrement la tête en avant, il ne savait pas que Keira n'était pas au courant des nombreuses relations qu'il avait eu avec Heaven, pourtant... Elle la connaissait bien non ? Et les rumeurs qui couraient sur eux étaient tout aussi significative pas vrai ? Après tout, il trouvait ces événements si loin, qu'il ne voulait même plus y songer à nouveau. Enry détailla pendant un court instant le visage surpris de son interlocutrice avant d'hocher la tête pour approuver. Oui, Heaven. Leurs histoires dataient, elles avaient été aussi nombreuses que chaotiques. Mais il était enfin parvenu à la mettre de coté, elle ne faisait plus partis de sa vie. Et il ne se sentirait même pas assez courageux pour aller la voir. Après tout, les aigles n'étaient pas fait pour être courageux ? Ils usaient juste de sagesse devant les plus mauvais moments ? Ah, si c'était le cas, il n'avait même pas cette caractéristique.

    « Je pensais que tu étais... au courant. » Après tout, il était vrai qu'il ne lui en avait jamais parlé, parce qu'il n'avait sûrement pas envi d'en parler au moment où il l'avait connu, et où l'amitié qu'il entretenait avec Keira ne cessait de prendre toujours plus d'ampleur. Mais ça avait tourné autrement. Les lettres qu'ils avaient échangé pendant une année complète, la joie qu'ils avaient éprouvé quand ils s'étaient revu. Les sentiments qu'il n'aurait jamais cru éprouvé pour quelqu'un d'autre. Keira avait été, si on peut dire, l'ancre qui l'avait sortis de l'eau, pendant quelques instants. Mais, l'ancre était lamentablement retomber. C'était peut être ça qui l'attendrait encore et toujours, remonter pour retomber. Quelqu'un ne se lassait pas de ses mésaventures amoureuses. Il devait même prendre un certain plaisir à regarder notre jeune Stanley se sentir piétiner toujours plus.

    L'aigle tentait mine de rien, de refouler cette colère. Keira n'avait pas le droit de supporter ça. Ce n'était pas elle en particulier la fautive, dans l'histoire, il l'était également. Son caractère distant avant sûrement (encore) jouer en sa défaveur. Il n'avait pas su être aussi possessif qu'il l'avait été avec Heaven. Parce qu'il avait cru que ça l'éloignerait. En faites, il avait toujours eu faux sur toute la ligne, peut être qu'à force, il apprendrait de ses erreurs non ? Il l'espérait. Mais, pourtant, il ne trouvait pas le pardon si facile. Il voyait bien la douleur briller dans les yeux de son interlocutrice, elle souffrait elle aussi. Mais elle ne savait pas par où commencer. La gêne s'était installée entre eux, durant sûrement encore quelques heures. Si il tenait jusque là...

    « D'accord... » Répondit-il lorsqu'elle lui proposa de sortir. Elle voulait peut être éviter tous ces regards, c'était compréhensible. Lui non plus n'aimait pas être le centre de l'attention. Pourtant, depuis qu'il avait croisé le regard de Keira, il s'était pas mal foutu de ce qu'allait penser les autres en les voyant se crêper le chignon. C'était des inconnus parmi tant d'autres, ils n'avaient sûrement rien compris à ce qui s'était produit, et leur commentaire lui passerait à travers. Dehors, l'air frais lui pris la gorge, il ne put s'empêcher de frissonner et d'essayer de se pelotonner au mieux dans son blouson pas très épais.

    Mais plus les secondes passaient, plus les minutes défilaient, il se figeait. Comme si le vent glacial avait moins d'emprise sur lui que les mots que prononcer Keira. Il savait... Il avait compris depuis le début qu'elle était désolée, qu'elle cherchait à se faire pardonner par un quelconque moyen. Mais on ne pense pas les plaies aussi facilement. Enry ne put s'empêcher de grimacer, son visage se contracta à nouveau, mais la colère restait enfuis. Il avait déjà entendu parler de Lexy bien entendu, un mannequin, doué peut être. Mais jamais il n'aurait cru qu'elle le connaissait personnellement. En fin de compte, il ne la connaissait pas si bien que ça, Keira. Il ne quitta toutefois pas le regard de la belle rousse, ne cilla que par moment, avant de baisser les yeux... Le sol avait tout à coup attiré son intérêt. Le silence, pesant, finit par tomber sur eux. Le silence, aussi pesant que les mots. Silence qui voulait s'efforcer de rompre, mais là franchement, que dire ? Hormis, oui d'accord, tu t'es trompé sur toute la ligne, sur la relation que j'entretenais avec Ethele, sur tout. Mais moi, c'est pareil. On s'est trompé tous les deux, et on est de misérable adolescent paumé qui ne savent pas quel chemin prendre. Point final. Fin de l'histoire, à la prochaine peut être.

    Mais aimer deux personnes en même temps ? C'était réellement possible ? Vu avec la conviction qu'elle avait prononcé ces propos, cela ne faisait aucun doute... L'aigle savait reconnaître un mensonge de la vérité.

    « Je ne peux pas te pardonner en claquant des doigts... Et après ce que tu viens de me dire, c'est d'autant plus compliquer... J'ai peut être besoin d'un peu de temps. » De temps ? Mais bordel ! Pour faire quoi ? Se lamenter sur son sort ? Rien, il n'allait pas y penser, il allait tout faire pour essayer d'y penser le moins possible. Mais il se connaissait quand même sur ce point, il savait qu'il allait y penser chaque soir, qu'il allait ruminer, encore et encore. Sans jamais essayer de la revoir. Non, il ne pouvait pas en rester là. Même maintenant, alors qu'il lui en voulait vraiment, il ne pouvait pas se mettre à la détester... Parce qu'elle avait été différente, spéciale, pour lui. Il l'avait apprécié comme elle était. Même si leur relation amoureuse avait été très courte, son coeur battait encore la chamade, mine de rien.

    « Ça aurait pu se passer différemment. Peut être... Ou peut être pas. Tu essayes de réparer les pots cassés, mais faut croire que je suis pas non plus doué pour recoller les morceaux. Je me colle les doigts au lieu de coller les morceaux. Je ne vaux pas mieux que toi sur ce coup là. Mon erreur à moi, ça a été de ne pas avoir su te garder prêt de moi. Je t'ai laissé partir. J'ai même pas bouger. Et tu crois franchement que je ne suis pas à blâmer aussi ? »

    Mais peu importe, cela ne servait à rien de se blâmer. Cela n'avancerait à pas grand chose. Le plus facile, serait peut être de tout lui pardonner. D'essayer de redevenir ami non ? Pas aussi facile que ça. Keira avait quand même était celle qu'il était parvenu à effacer Heaven de sa mémoire. Celle qui avait su lui dévoiler autre chose. Une tendresse un peu différente.

    « Mais, je t'aime encore. Keira. »



[1540 mots]

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Ξ Sujet: Re: - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV |   - | - Embarra & autres joies post-rupture - | - | PV | EmptySam 12 Juin - 11:50

Honnêtement, Keira nageait dans un flou des plus artistique qu’il soit… Eve était sortie avec… Enry. L’information avait tant de mal à s’imprimer dans son cerveau ! Elle commençait même à douter de ses propres convictions… l’avait-elle vraiment su ??? L’avait-elle su, comme Enry le croyait et l’avait-elle involontairement supprimé de ses souvenirs ? Comme dans un cadre d’autodéfense ? La rouquine était restée centrée sur une seule image : Eve était avec Siegfried. Il y en avait eu d’autres, avant… mais elle avait omis qu’Enry entrait dans ce lot-ci… Gênée, la jeune fille n’osait guère affronter le regard d’Enry. Elle avait peur de lui. Et cette simple pensée l’effrayait plus encore que l’aigle lui-même… Elle ne pensait pas qu’un jour, elle aurait peur de ce jeune homme qu’elle aimait tant… mais c’était plus fort qu’elle. La colère, la violence. Tout cela l’effrayait plus que n’importe qui. Keira n’était pas faîte pour vivre dans un monde comme celui dans lequel elle s’efforçait de survivre, de tracer sa route... Trop de peine, trop de douleurs… C’était si difficile de surmonter les difficultés. Elle était faible. Terriblement faible, et ce quoiqu’elle en laisse paraître. Elle ne se sentait ni la force d’avancer, ni de reculer… Alors que devait-elle faire ? Rester sur place, stagnant sans rien dire, sans rien faire ? L’inactivité lui pesait tout autant que l’activité… Elle craignait de mal agir, mais aussi de ne pas agir. Alors qu’était-elle censée faire ? Si chacun de ses pas l’amenait à avoir des regrets ? Si chacune de ses ‘non actions’ la poussait à s’en vouloir éternellement ? Quelle était alors la meilleure solution ?

Egarée dans ses tourments, elle se leva, distraite, et ne s’adressa à Enry qu’une fois le seuil du café franchit. Elle avait décidé d’agir. Sans doute regretterait-elle l’essentiel de ses paroles ultérieurement. Sans doute se dirait-elle, plus tard qu’elle aurait mieux fait de fuir plutôt que d’affronter sa douleur en face… mais elle devait parler. C’était… nécessaire. L’honnêteté… Elle mentait depuis si longtemps et à tellement de monde qu’elle se sentait terriblement souillée. Puante, dégoûtante. Elle s’écoeurait elle-même. Et savoir qu’elle avait fait (involontairement) souffrir Enry la terrorisait. Quel genre de monstre était-elle pour le faire saigner de l’intérieur ???

Les mots d’Enry lui faisaient mal. Pourtant, elle savait qu’elle l’avait encore plus fait souffrir, lui. Elle était de loin la plus stupide fille de l’univers. Si elle le savait déjà auparavant, elle en était à présent plus que convaincue. Elle se haïssait, elle se trouvait particulièrement ridicule, dénuée d’intérêt… Enry méritait tellement mieux qu’elle !!! Il avait le droit de vivre une relation ‘normale’, non ? Et il était évident qu’avec Keira ce n’était juste pas possible. Elle avait trop de problèmes… Psychologiquement, elle était particulièrement instable. Elle était déjà un danger pour elle-même alors pour son entourage… n’en parlons même pas ! Elle secoua doucement la tête, en signe d’abnégation… Non, il n’avait rien à se reprocher, lui… c’était entièrement sa faute à elle !!! Elle l’avait Sali, elle avait souillé son nom, son image… Quelle honte…. Comment avait-elle pu lui faire ça ? Elle s’en voulait terriblement… Elle chuchota doucement, sans oser le regarder dans les yeux, la peur étant toujours omniprésente :

« Tu n’as rien à te reprocher, Enry… c’est entièrement ma faute… Tout… Tout ça c’est arrivé à cause de moi… Toi… Toi tu as été tellement gentil, attentionné… Si ça n’a pas marché ce n’est pas de ta faute, mais de la mienne… tu es vraiment trop… trop bien pour moi Enry. J’aurais dû le réaliser plus tôt… ça nous aurait éviter cette conversation… Et je ne t’aurais pas blessé alors… Je m’en veux tellement… Je ne voulais pas te blesser… je te le jure… je ne voulais pas… »

Les derniers mots de l’aigle firent glisser des larmes silencieuses sur les joues livides de la rouquine… Elle aussi elle l’aimait… mais elle n’avait pas le droit de le faire encore souffrir… Et puis elle n’avait pas oublié Lexy… Lexy… Celui qu’elle ne pouvait blesser, parce qu’il était tellement plus fort qu’elle ! Là où elle voyait de la sensibilité chez Enry, elle ne trouvait que de la nonchalance ou de la puissance chez le mannequin. Sans doute l’idéalisait-elle bien trop… mais c’était plus fort qu’elle. Elle était instable, et aimer une personne aussi sensible qu’Enry était déconseillé dans son cas. Elle l’aimait sincèrement, pourtant… mais… Elle n’avait pas une bonne influence sur l’aigle… Tandis qu’avec Lexy, elle avait le sentiment que quoiqu’elle fasse ou dise, il restait plus fort qu’elle… pas forcément insensible, hein… Mais c’était comme si il arrivait toujours à se retourner dans le bon sens avant qu’il ne soit trop tard… Il savait la gérer. Il savait la calmer quand elle implosait. Alors qu’elle craignait de briser Enry au moindre saut d’humeur… Elle l’aimait trop pour le faire souffrir d’avantage.

Finalement, la rouquine se mordilla la lèvre et répondit d’une voix emplie de douceur :

« Je t’aime aussi, Enry… Toujours. Et c’est pour ça qu’on ferait mieux de rester amis… Si tu le veux. Je comprendrais si tu préfères ne plus jamais me voir… ce serait normal… »

Se tordant les doigts avec anxiété, elle finit par lever un regard intimidé en inquiet vers son cadet… Anxieuse, elle ne savait pas quoi dire de plus… le perdre lui coûtait… Mais elle ne pouvait pas se permettre de le faire d’avantage souffrir… C’aurait été tellement égoïste ! L’horloge sonnant, elle tressaillit… Elle allait devoir y aller… Elle devait travailler…

« Eu… Enry, je vais bientôt devoir y aller… je dois aller voir mon agent… je… Tu as quelqu’un qui vient te chercher ? Parce que je peux te déposer par transplanage, si tu veux… »
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