Never Alone ( PV )

On ne pouvait pas toujours se plaire dans Poudlard, c’était une évidence qui avait frappé la jeune Billie Ziegler à de nombreuses reprises, et elle avait déjà eu l’occasion, une paire de fois, de se rendre compte qu’elle n’était peut être pas du tout la personne idéale pour se trouver dans une école comme celle-ci. Oh bien sûr, il n’y avait pas bien longtemps, elle avait trouvé qu’elle était bien dans cette école. Vraiment bien et elle ne pourrait jamais dire le contraire. Mais lorsqu’elle avait perdu son frère, les choses s’étaient dégradées, modifiées jusqu’à ce qu sa vision des choses en vienne à se dégrader. Poudlard était une grande école et elle n’aurait jamais pu dire le contraire. Vraiment jamais. Mais les choses n’étaient pas non plus si bizarre que ça, en faite. Quoique... Il y avait, dans ce cas, bon nombre de points à zapper, c’était évident.

Billie avait des problèmes mentaux. Et ça, elle avait fini par s’en rendre compte. Peut être oui, qu’elle avait besoin d’aide, c’était même évident mais elle ne savait pas comment agir, elle ne savait pas quoi faire quoi. Dans un sens, elle n’était pas non plus tant à plaindre que ça, les choses s’étaient calmés depuis près d’un an. C’était quand même quelque chose d’assez impressionnant et tout ça. Oui, voilà. Billie avait eu des hallucinations. Voir une personne morte si longtemps, ça restait quand même quelque chose d’assez spectaculaire quoi... Oui voilà. Bien sûr que ça c’était terminé depuis un moment, au jour d’aujourd’hui, elle n’avait pas vu son frère depuis... Un bon moment.

Mais ce n’était pas grand chose et par moment... Ça revenait. Parfois faiblement, parfois de façon plus forte. Dans tous les cas, ce n’était jamais simple. Et puis maintenant qu’elle avait ce don, ça rendait les choses encore plus dur. Ce jour là, elle se leva vers 10h, il était tard, d’habitude elle ne dormait pas aussi longtemps mais elle avait comme eu besoin de sommeil. Elle ne se souvenait pas de ses rêves, absolument aucun souvenir. Enfin bref, elle se leva, quitta les draps douillets et protecteur de son lit pour s’habiller. Elle avait bien envie de faire un peu de footing aujourd’hui. Et puis bon, ce n’était pas non plus comme si elle ne le faisait jamais, de toute manière.

Une fois vêtue, elle sortit du dortoir. Il n’y avait plus personne déjà, et il état vraiment rare qu’elle se lève la dernière. Mais bon, ça arrivait bien sûr et elle n’allait pas non plus en faire tout un foin, juste parce qu’elle s’était levée la dernière ! Elle finit par sortir du château, par pénétrer dans le par ou elle se posa sur un banc, un bref instant. C’était comme un petit rituel, elle s’installait quelques minutes sur un banc, le regard lointain, puis elle se levait et elle courrait. Il ne faisait pas très chaud, mais quand elle se mettrait à courir, elle n’aurait plus trop froid après tout. Elle portait un bermuda de sport, un T-shirt large aussi. Les cheveux attachés dans une queue haute, c’était amplement suffisant comme ça. Et puis quand elle courrait, elle n’avait pas vraiment l’intention de bien s’habiller, et il n’y avait pas le moindre intérêt dans tout ça, en plus. Donc bon.

Alors qu’elle était en train de se lever, son regard se posa sur Zeno. Un peu plus loin, et elle se dirigea donc doucement vers lui. Elle avait certes, envie de courir, mais elle ne crachait jamais contre un moment avec un ami. « Zeno Rowle, c’est un plaisir de te voir ! ». Elle regarda un bref instant derrière lui. Bref, très bref mais bien trop. Une ombre, un mouvement. Une démarche qu’elle aurait reconnu entre mille, et une odeur qui les entourait... Kayne. « Euh je... Tu vas bien ? ». Ce qu’il lui fallait, toujours, c’était faire comme si elle ne le voyait pas. S’il revenait, aujourd’hui, c’était qu’elle était instable. Et ça arrivait, relativement souvent...

Et voilà déjà près de deux mois que la rentrée avait eu lieu à Poudlard, mine de rien, cela faisait longtemps. Les yeux dans le vague, Zeno constata que cette année n'avait pas dérogé à la règle, elle était déjà forte en événements et dire que c'était sa dernière année ici. Le temps passait beaucoup trop vite d'après lui. Peut-etre qu'avec un peu de chances il arriverait à rester à l'école l'année d'après, ce serait l'idéal ! Il n'y aurait que du positif s'il y arriverait, fallait-il encore trouver un moyen. Merde ! Attrapant un mouchoir à portée de main, le Gryffondor nettoya rapidement la table sur laquelle il était, toute son encre venait tout juste de s'étaler sur la surface en bois et trempait maintenant sa feuille de devoir, une voix stridente résonna juste à ses cotés. Oups !

" Mr. Rowle, à quoi jouait vous ? "
" A tremper ma feuille de devoir, c'est cool, hein ? "
" Vous fichez-vous de moi ? "
" Est-ce une question piège ? "
" Vous resterez à la fin de l'heure, avec ... Une feuille potable ! "

Voyant sa feuille voler dans les airs et atterrir dans la poubelle, Zeno en fut dégoutté. Avant qu'il y est eu ce drame on pouvait voir que le Lion avait déjà finit son devoir et voilà qu'il devait tout recommencer, sinon, c'est une bonne journée ? Quelle poisse ! Allez hop ! Au boulot ! Il fallait refaire ce travail vite fait, bien fait !

Une heure en plus. Voilà ce dont avait eu le droit Zeno. Non, ce n'était pas une heure de retenue, mais une heure à refaire son devoir en face à face avec le professeur, bon, d'accord, il l'avait terminé, mais il s'en voulait d'avoir fait renverser ce pot, ah ! Mais quel con ! Ce genre de choses n'arrivent qu'à lui. Jetant un léger coup d'oeil à l'heure qu'il était il se rendit compte que midi avait déjà passé et qu'il était déjà une heure de l'après-midi, heureusement qu'il avait prévu de jouer de la guitare en mangeant tranquillement dans le parc, du coup il ne jouerait pas, mais il allait quand même manger à l'extérieur. On pouvait qualifier cela de compromis, voilà ! Un compromis. Comme cela, tout le monde est content !

Le sandwich dans les mains, un bout dans la bouche, l'Italien franchissa la grande porte du château, le voilà à l'air libre, que cela faisait du bien ! Il n'y avait pas trop de monde, le strict minimum, la plupart devait etre soit encore en train de manger, soit dans leurs salles communes à digérer leurs repas ou meme déjà en train de revoir leurs cours. Zeno, lui, ne faisait partit d'aucunes de ces catégories. Bon, où est-ce qu'il allait aller maintenant ? Regardant autour de lui, rien ne lui faisait réellement envie sauf ... Oh oui ! Sauf une jeune femme non loin de là, quelques mètres peut-etre, toute seule. Bon, ben, il allait tapper la discussion. Tiens, en plus, c'est elle qui viens à lui, même pas besoin de se déplacer, si c'est pas la classe ça, hein !

" Billie Ziegler, de même pour moi. "

Lorsque la Gryffondor arriva à ses côtés, il fut étonné de ne pas voir un grand et énorme sourire sur son visage. Hop ! Encore une bouchée de sandwich !

" Ca va très bien, de toute façon, je vais toujours très bien, sauf cas vraiment dramatique, mais non ... Il n'y a pas de cas dramatique aujourd'hui donc le morale est toujours au top. "

Quelques secondes de pause.

" Tiens, bizarre, puis-je savoir pourquoi je n'ai pas le droit à un de tes ravissants sourires ? "

Voir Zeno était toujours un plaisir, même si aujourd'hui, ce n'était peut être pas le moment, en faite. Ce n'était pas que l'idée ne lui plaisait pas bien sûr. Elle aimait le voir, elle aimait parler avec lui aussi. Mais pour autant, s'il y avait bien une chose qu'elle n'aimait pas, c'était justement de ne pas être bien, quand elle parlait aux gens, et là, en l'occurrence, les choses allaient vraiment de moins en moins bien et ça promettait d'empirer encore et encore hein. Parce que là, les choses allaient vraiment devenir encore plus compliquées. Et oui, là, c'était vraiment de plus en plus compliqué. Kayne était revenu, et pour cette raison, elle en venait à se demander ce qui clochait, et si elle pouvait faire quelque chose contre ça aussi. La question aussi, pouvait être de savoir s'il était vraiment parti, ou s'il avait toujours été là. Dans un sens, ça aurait été plus logique et dans ce cas, la véritable question aurait été de savoir depuis quand, est-ce qu'il était là, et pourquoi est-ce qu'il ne partait pas. Il n'était pas censé rester après tout, ce n'était pas vraiment ce que l'on pouvait qualifier de normal.

Mais après, c'était peut être uniquement elle qui ne voulait pas le voir s'éloigner, peut être que c'était Billie elle-même qui se battait pour le retenir auprès d'elle, c'était aussi probable ça non ? Mais bon, dans tous les cas, et bien elle ne savait pas si elle aurait un jour le véritable courage de lui dire au revoir. Parce que si c'était bel et bien elle qui le retenait, ça ne pouvait vouloir dire que ça après tout. Mais comment faire pour aller contre ça, c'était une toute autre histoire. Elle avait peur, peur de devoir vivre tout le reste de sa vie à ses côtés, sans être capable un seul instant d'aller contre ça. Et dans ce cas, elle ne savait pas comment est-ce qu'elle était censée réagir quoi. Et ça faisait peur. Elle ne se voyait pas âgée de 30 ans, encore hantée par le fantôme de son frère, ça aurait été tellement insupportable ! Et puis comment y survivre hein ? Comment agir contre ça ? Comment se comporter ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Est-ce qu'elle pourrait vraiment avoir une vie s'il était toujours là ? Ou bien finirait-elle par être enfermée ? Parce que cela aussi, c'était une option possible, en faite. Et c'était là, que tout devenait problématique. C'était son cauchemar. Depuis que tout ça avait commencé, elle avait réellement peur de ça. De finir ses jours dans une toute petite pièce blanche. Une hantise qui avait pris place depuis déjà deux bonnes années.

Mais il ne fallait pas qu'elle y pense, l'image de Kayne se faisait de plus en plus nette derrière Zeno. Et pour cette raison, elle devait arrêter, elle n'aurait, sinon, pas été capable de se concentrer sur le garçon vraiment en sa compagnie et donc, incapable de lui prouver que ça allait quoi. Parce que oui, elle devait faire comme si tout allait bien pour elle, parce que c'était ça, oui, le plus important. Il n'y avait aucune hésitation.  « Tant mieux dans ce cas, si aujourd'hui, il n'y a pas le moindre cas dramatique, mon cher Zeno ».

Pourquoi elle ne souriait pas comme d'habitude ? Parce qu'elle n'avait même pas la moindre force pour sourire, même pour un sourire faux. Cela aurait bien trop ressembler à une grimace. Elle ne souriait pas, parce que son frère était revenu dans son champ de vision, alors que ça faisait bien deux ans qu'il était mort. Deux années bordel... Et il était toujours là à la hanter. Pourquoi ne disparait-il pas hein... ? Il fallait donc trouver une parade contre Zeno bien sûr, parce qu'elle détestait qu'on la plaigne. Et puis de toute façon, elle ne pouvait certainement pas lui dire une chose pareille, c'était tout bonnement impossible. Il l'aurait bien trop prise pour une folle !  « Il est évident que l'on ne peut pas toujours sourire à la vie Zeno. Parfois ça va, parfois moins bien. Il y a toujours des hauts et des bas. Et je suis temporairement dans un bas. »

Après un début de journée un peu décevant, mais non dramatique, on pouvait dire qu'il y avait de bonnes chances pour que le reste de la journée se déroule bien, même très bien d'ailleurs. De toute façon il ne fallait pas voir la vie du mauvais coté, c'était tout simplement contraire à la vision des choses qu'avait Zeno. Ne jamais dramatisé, toujours garder la tête haute, jamais gardé des idées négatives en tête, toujours garder espoir ainsi que le sourire, et si en plus on pouvait être drôle, alors là, ce serait le top du top ! Le number one de la positive attitude ! De toute façon, maintenant, tout de suite là, à ce moment précis même, il était avec Billie et au combien cela lui faisait plaisir ! Mais, je vous voie venir, vous allez me dire avec votre petite voix de "moi je sais tout et rien ne peut m'échapper" : nous prendrez-tu pour des imbéciles ? Cela lui fait tout le temps plaisir lorsque, comme par enchantements, Billie apparaît ! Et moi je vais vous répondre d'un ton naturel et un peu chiant (tel à la Doctor House) : vous avez raison ! (innocent, votre honneur ! *paf*)

Ecoutant parler Billie, le Gryffondor ne répondit pas tout de suite, prenant le soin d'être sur d'avoir bien comprit la phrase qu'il venait d'entendre. Bon, c'était quoi encore ce délire ? Quel épisode Zeno avait-il loupé ? De quoi elle voulait bien parler avec ses hauts et ses bas ? Et dans son truc, n'y avait-il donc pas de juste milieu ? Le cerveau en ébullition, pour une fois ! Zeno mordit à nouveau dans son sandwich pour pouvoir avaler un morceau de son délicieux repas ... Quelle chance ! Ce n'était pas dégueulasse, mais iil suffit de lui parler de spaghettis à la carbonara et il avait faim. Bref. Avant de se faire saliver lui-meme, Zeno reprit la parole.

" Hum ... Tu crois que j'ai le droit de faire mon curieux ? Je pense que oui, sinon Mademoiselle aurait fait demi-tour de façon à ne pas me parler. Ai-je raison ? "

Bien sur qu'il avait raison ... Il a toujours raison ! Non, c'était une blague. Mais, franchement, n'était-ce pas logique ? Si la préfète (ben oui, c'est ce qu'elle est maintenant) n'avait pas voulue que quelqu'un l'interroge et non Zeno, elle ne serait pas aller le voir, si ? Si c'était le cas, elle ne devait pas être dans son assiette !

" Alors ... C'est quoi cette histoire de bas temporaire ? Si tu me dis que ce n'est rien, j'éclates de rire, ok ? Pas pour dire que c'est marrant, mais plutôt pour bien montrer que j'ai compris que tu te foutais de ma gueule ... J'espère que cela n'arrivera pas. Bon, allez, raconte tout à tonton Zeno ! "

On ne se moque pas ! C'est mignon comme nom tonton Zeno, en tout cas, cela ne pouvait pas etre pire que Zero. Si ? Oh non ! Gardez-les, vos trucs du genre : surnoms à la con.

Billie venait de revoir son frère, chose qui n'avait pas eu lieu depuis un an. Bien sûr que c'était plaisant, qui aurait pu dire le contraire, après tout, puisqu'elle le voyait si peu souvent,elle était censée être heureuse non ? Si elle venait à dire les choses comme ça, les gens allaient bien sûr se mettre à la penser détestable, insupportable et tout ça. Mais non, elle était loin d'être comme ça. Et puis il y avait bon nombre de détail que cette description ne prenait pas en compte. Comme quoi ? C'était plutôt simple, son frère était mort il y avait quoi, deux ans ? Peut être bien trois. A force de voir son fantôme, elle en perdait la notion du temps, elle perdait sa capacité à réfléchir, tout ça quoi. C'était difficile, et insupportable aussi. Elle n'arrivait à rien et de toute façon, elle s'en moquait. Son frère était là, et c'était une chose qu'elle devait voir comme une bénédiction, d'une certaine manière. Mais il la tuait probablement à petit feu aussi et c'était pour cette raison qu'elle aurait aimé ne pas être hantée de la sorte. C'était brûlant, destructeur et douloureux. Ca lui coupait la moindre de ses envies, ça lui donnait envie de disparaître. Le fait de le voir comme ça et de ne pas pouvoir le toucher, ne pas pouvoir lui parler puisqu'il ne semblait pas capable de répondre, c'était affreux.

Bien sûr que Zeno avait le droit de faire son curieux, étant donné qu'il n'était pas son ami pour rien. Mais pour autant, ce n'était pas facile d'avouer ce genre de chose à quelqu'un, quand le mensonge semblait être la meilleure des solutions quoi. Donc c'était toujours tellement mieux mais tellement difficile pourtant. Elle ne pouvait pas lui dire ça, parce que de toute manière, elle n'osait pas en parler. Mais à force d'y penser, son regard, le traître, se mettait doucement à chercher derrière le garçon l'ombre de son frère, ce garçon à la démarche nonchalante, les mains toujours dans les poches, les cheveux devant les yeux...  « Tu sais, parfois on a besoin de soutien mais on n'aime pas parler de soucis qui peuvent s'emparer de nous... Je suis de ces gens là, qui aiment pouvoir être avec les amis mais pas parler des soucis. Tu saisis ? ». Et elle espérait qu'il serait capable de comprendre d'ailleurs, elle ne se sentait pas du tout en forme pour lui expliquer tout ça, elle n'en avait pas la force d'ailleurs. Et elle ne voulait pas du tout être enfermée, elle ne voulait pas être prise pour une folle non plus.

Bien sûr que maintenant, elle n'allait pas pouvoir faire comme s'il n'y avait rien, elle n'allait pas non plus pouvoir dire qu'elle allait bien et qu'il se faisait des impressions, sur ce point, c'était déjà cuit, puisqu'elle lui avait parfaitement dit qu'il y avait quelque chose ! Mais bon, ce n'était pas non plus comme si ça pouvait tant l'intérêt que ça quoi... Non ? Quoique... Enfin bref, elle ne pouvait pas lui dire ce qui n'allait pas, c'était une évidence. Un fin sourire se glissa sur ses lèvres, sans savoir si elle devait, rire elle aussi, bien qu'elle en ait un léger doute, malgré tout, bien sûr. Ce qui était, en soit, parfaitement normal, également.  « Il n'y a rien dont je veuille parler en tout cas. Désolée Zeno, disons que cela me dérange, tout de même. »

Zeno avait clairement l'impression d'avoir raté un épisode, non, en fait, il avait l'impression d'avoir raté carrément une saison entière de la série intitulée " La vie de Billie ". Il était même tout simplement hors sujet et avait le sentiment qu'il soit là ou pas ne changerait pas grand chose, c'était comme s'il ne servait à rien. Bon, peut-être pas non plus, mais face à le jeune Lionne, la limite se faisait sentir. Il aurait put partir sans un mot en laissant son amie toute seule, là, en plan et n'avoir aucun remords. Mais ce n'était pas le genre de l'Italien, bien sur que si, il aurait des remords, bien plus que ce que vous pensez même. Alors autant rester ici et puis, si cela se trouvait, Billie lâcherait bien le morceau ou même juste un indice pour ne pas laisser Zeno en pleines interrogations. Je rajoute bien peut-être, parceque au vu de la situation ce n'était pas gagné, loin de là !

" Tu veux vraiment savoir ? La seule chose que je saisit c'est le fait que tu te fait souffrir toute seule et en plus, sans aucune raison. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas ce que tu as voulus me faire comprendre ... C'est con, hein ? "

Vous pensiez vraiment que notre cher Zeno allait accepter de voir quelqu'un souffrir sans rien faire ? Et ben ! Vous êtes très rêveurs, même un peu trop je pense. Il ne faut pas non plus commencer à croire à quelque chose d'aussi stupide, surtout si cela ne risquait pas de se produire. Il n'allait tout de même pas rester là, à manger son sandwich (même s'il aurait bien voulut) en faisant genre que le fait de voir Billie en dehors de son assiette ne le touchait pas, oh non ! Loin de là ! Il en était hors de question ! Donc, il allait faire les deux, manger et s'occuper de ce fameux problème. Super Zeno.

" Tu en est sure et certaine ? Il n'y a vraiment rien du tout que tu voudrais me dire ? Juste un tout petit quelque chose ? Hum ... Vraiment rien ? "

Zeno insistait, peut-être même un tout petit trop, mais Billie n'allait pas bien et elle ne pouvait pas le nier puisqu'elle l'avait dit elle-même. Elle s'était vendue toute seule. Et Zeno n'était pas du genre à laisser quelqu'un livré à lui-même, c'était sûrement exagéré, pourtant c'était ainsi, il ne pouvait pas voir les autres souffrir sans rien y faire, il détestait cela et faisait ce qu'il pouvait pour aider les gens. Alors si en plus il s'agissait d'une personne aussi importante que Billie, il était totalement impossible de la laisser dans cet état, IM-POS-SI-BLE !

Bien sûr qu'elle se faisait souffrir toute seule et ce n'était pas nouveau. Ce n'était pas de sa faute non plus et elle ne pouvait pas faire grand chose, c'était comme ça. Un soupir s'échappant doucement de ses lèvres, elle tenta de chercher quelque chose à lui dire. Elle ne voulait pas être enfermée, elle ne voulait pas passer pour une folle et c'était pour cette raison qu'elle ne voulait pas en parler. Ca faisait tellement mal parfois, de penser à tout ça, mais elle n'allait pas non plus faire n'importe quoi. Ce n'était pas son genre, loin de là. Mais bon, elle sentait qu'elle devait lui dire quelque chose, elle sentait qu'il voulait entendre quelque chose et elle ne voulait pas lui faire de mal d'ailleurs. Elle avait peur, vraiment très peur, elle ne voulait pas lui faire de mal d'ailleurs.  « On va dire que c'est un peu ça... Disons que je souffre oui, mais si je veux moins souffrir, je ne dois pas en parler, c'est tout... C'est aussi simple que ça... Je suis désolée d'ailleurs, vraiment désole Zeno... Mais que pourrais-je bien faire ? Si je t'en parlais, ça me ferait encore plus de mal... ». Il était un bon ami et il était donc normal qu'il puisse vouloir en savoir plus sur ce qui pouvait lui faire du mal. Mais pour le reste, que pouvait-elle bien faire ? Il n'y avait rien qu'elle puisse faire d'ailleurs.

Donc non, il n'y avait rien qu'elle ne veuille lui dire et c'était pour cette raison qu'elle préférait que les gens pensent qu'il n'y avait rien, même si ça ne marchait pas tout le temps. Ca pouvait faire mal, ça pouvait blesser et tout. Elle avait même peur de lui faire du mal. Mais elle ne pouvait rien faire de plus, elle ne pouvait pas l'aider, tout comme elle ne pouvait pas aller vers lui, rien. Kayne était un fantôme, et il la hantait. Elle et personne d'autre. Alors non, elle n'aurait jamais pu se permettre de parler de ça à quelqu'un. C'était des pensées sombres et néfastes, qui pouvaient faire beaucoup plus de mal que de bien. Vraiment beaucoup de mal.  « Écoute... Ce n'est pas que cela me dérange tant que ça de t'en parler, ce n'est pas ça. Et de toute façon, t'en parler n'aidera en rien ! Vraiment. Et je ne veux pas en parler parce que ça fait mal d'en parler... C'est tout. Ecoute Zeno tu es un très bon ami mais je ne peux pas... ».

Elle se glissa alors dans les bras du garçon, à défaut de ne pas pouvoir lui parler, au moins, en se glissant dans ses bras, c'était bien mieux, oui voilà. Parfois, parler ne servait à rien, et la preuve. Elle se sentait bien mieux en se glissant dans ses bras qu'en parlant et en se confiant. Parler de ses problèmes n'était pas toujours une partie de plaisir et se confier sur le fait que l'on voyait son frère décédé partout, ce n'était pas le top non plus. C'était évident.

" Bon, je crois que je n'ai pas le choix de te voir te murer dans un silence en solo, hein. Je dois accepter tes décisions, pas vrai ? Si en parler te ferais souffrir, j'accepte, pour ton bien, même si, je n'en suis pas si sûr. Au pire, je ferais une enquête dans tout Poudlard pour savoir ce qu'il se passe. Non, t'inquiètes je rigole, j'essaye de détendre l'atmosphère un peu ... "

Ben quoi ? Il fallait parler, même dire des conneries c'était bien quelquefois, cela pouvait éviter à multiples fois de laisser un gros blanc s'installer, je vous jure ! C'est la vérité ! Vous imaginez vous ? Rester là, comme un gros boulet dans une situation sans aucune conversation ? Ah, la honte ! Si cela vous arrive, rappelez-vous de Zeno et là, vous direz n'importe quoi, essayez d'être un minimum comique quand même, c'est mieux, et hop ! Vous relancez la discussion ! La classe, hein ? Le premier cours sur : comment ne pas passer pour un con. Terminé ! Maintenant, on retourne sur ce qu'il se passe, ok ? Bref ! Je disais donc. Attendez ... Ah oui ! C'est bon, je suis de nouveau dans le bain.

Les choses auraient presque, je dis bien presque, put être comiques. C'est vrai. Si on retirait le fait que c'était bel et bien sérieux, un mec tentant de savoir ce qu'une fille avait, et qui en plus, n'y arrivait pas, on pouvait facilement se foutre limite de sa gue*e. Même en essayant un minimum d'insérer de l'humour dans ce qu'il disait, Zeno ne trouvait pas la situation si drôle que cela, au contraire ! Il se sentait limite super concerné sur le sujet, même s'il l'ignorait, il n'était pas censé être le genre d'ami qui pouvait être là malgré l'emmerde qu'on pouvait avoir ? Même si, quelqu'un quel que soit, puisse arriver à un haut dilemme, n'était-il pas censé être présent à ce moment précis ? Et bien si ! Enfin ... D'après lui. Mais, le plus important à ses yeux, était sûrement le fait, qu'en tant qu'ami, il se devait d'accepter les choix de ceux-ci, même s'ils semblaient totalement illogiques voir carrément cons. C'était même un soutien qu'il devait apporter. Il en était certain.

" D'accord ... Je comprends (ou pas) ce que tu veux dire, t'inquiètes, ce n'est pas grave. Mais, n'hésites pas si tu as besoin de quoique ce soit ... "

Avant même de pouvoir finir sa phrase, Zeno sentit la chaleur du corps de Billie se glisser dans ses bras, il ne la repoussa pas, au contraire. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais il aimait bien ce contact, malgré tout, elle ne voulait pas se confier, tant pis, au moins il savait qu'il ne servait pas à rien. Parce que, malgré tout, c'était important d'être certain sur ce genre de détails. Fermant les yeux quelques secondes, le Gryffondor ne voulu pas céder à l'amour qu'il avait ressentit il n'y avait seulement que deux ans de ça, ce n'était pas le but, et puis, il devait rester fidèle, sinon qu'est-ce qu'il lui arriverait ? En plus, Billie avait un copain. Bref ! Il ne fallait pas y penser, sinon c'était cuit. Il était ami. A-M-I. Rien d'autre. Lorsqu'il ré-ouvrit ses yeux, Zeno s'était presque totalement convaincu lui-même et murmura calmement à l'oreille de la jeune femme.

" Je serais toujours là pour toi. "

Quoi que fasse Zeno, Billie espérait vraiment qu'il allait se mettre à comprendre que quoi qu'il puisse faire, s'il tenait réellement à l'aider, il n'y avait pas 36 000 façons et la meilleure était qu'il la laisse tranquille. D'ailleurs. Elle n'avait pas pour habitude de se confier ou alors ça finissait par sortir tout seul. Mais si les gens se mettaient d'un seul coup à insister, c'était bel et bien là que ça risquait de marcher le moins possible. Mais bon, après, chacun était libre de réagir comme il le souhaitait. Et si Zeno était en train d'insister, c'était pour l'unique raison qu'il voulait essayer vainement de comprendre les choses, il voulait réellement qu'on lui explique les choses, il voulait aider, et c'était un très bon geste de sa part. C'était humble, c'était un très bon geste. Mais pour autant, on ne pouvait pas non plus dire qu'elle était la personne qu'il fallait aller voir pour ce genre de geste afin d'en savoir plus à son sujet. Elle avait toujours été une personne simple, calme et gentille. Mais pour autant, elle avait surtout été des plus discrète et mystérieuse. Très peu de personnes étaient capables de savoir ce qui pouvait bien la tourmenter, tout comme peu de personnes étaient au courant du décès de son frère. Et du fait que c'était ça qui faisait qu'elle s'était doucement mise à changer. Tout simplement. Elle était devenue bizarre, elle était devenue maigre et insociable mais personne ne savait pourquoi, mis à part une légère flopée de personnes.  « Si tu veux détendre l'atmosphère, Zeno, le mieux serait que nous changions de sujet tu sais... »

Ses mots étaient touchants, comme s'ils étaient là uniquement dans le but de l'inciter à parler. Alors que bien sûr, ce n'était pas le cas, et ça ne pouvait pas être uniquement ça. Pour autant, les choses étaient comme elles étaient. Bien sûr que Billie aurait aimé être capable de se confier. Mais le problème, c'était qu'elle ne le pouvait tout simplement pas, pour la simple et bonne raison que c'était le genre de chose qui était capable de faire trop mal. C'était pour ça qu'elle refusait d'en parler, notamment, c'était pour ça qu'elle ne parlait pas, uniquement pour ça. Parce que sinon, son coeur aurait très bine pu l'empêcher de faire ce qu'elle voulait. Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle aurait bien pu péter un câble à cause de ce genre de comportement, à cause de ce genre de situation. Mais elle essayait d'aller pour le mieux. Et c'était en assumant ses propres problèmes qu'elle y arrivait le mieux. Aussi bizarre que cela puisse l'être, bien sûr.  « Je n'hésiterais pas un seul instant Zeno, mais là non, vraiment, je ne peux pas... »

Et il fallait vraiment qu'il le comprenne. Aussi gentil qu'il puisse l'être, il ne pouvait tout simplement pas l'aider alors elle ne lui raconterait rien. Certes, c'était touchant de savoir qu'il serait toujours là pour elle et puis bon, c'était un moyen pour lui de lui dire qu'il ne la laisserait jamais tomber et c'était pour ça qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'être heureuse à ce point. Avec lui, elle avait toujours été bien, et ce n'était pas demain la veille que les choses allaient changer.  « Tu es vraiment un ami très cher Zeno »