Faisons plus ample connaissance [PV]

« Pas rose c’est un euphémisme… Keira Williams est une tordue, une vraie. C’est un vrai canon, c’est clair, et elle maîtrise super bien son pouvoir, mais les filles comme ça, on les met dans son lit, on reste pas avec. » Il avait grimacé en disant ça, montrant clairement que les filles qui se droguaient c’était pas du tout son délire. Lui-même était un accro des principes du type « un esprit sain dans un corps sain », après, il n’avait rien contre celles qui abusaient un peu du café ou du chocolat, il pouvait trouver ça mignon, mais Keira tenait plus de la prostituée de luxe que de la vraie fille de dix-sept ans. Il avait eu un aperçu de sa psyché l’année passée et il espérait sincèrement que maintenant c’était moins le bazar dans sa tête et surtout qu’elle avait arrêté d’être en pleine dépendance à des choses qui lui faisaient mal parce qu’à force elle allait griller ses neurones ou finir comme toutes ces pauvres filles en overdose. Tout ça pour dire que même si son côté mec avait clairement apprécié son unique tête à tête avec la rouquine, il était clair que c’était pas aller plus loin et que c’était en grande parti parce qu’il ne l’avait pas voulu lui. Keira, elle, du moment qu’elle pouvait s’éclater, elle n’en demandait pas plus… Il avait vraiment pitié d’elle. Mais en même temps, là il donnait son avis parce qu’il était en tête avec Billie et qu’il comptait bien se faire une amie de la lionne mais généralement il gardait le fond de sa pensée pour lui… plus il progressait dans la maîtrise de son pouvoir, plus il apprenait des choses qu’il n’avait pas envie de savoir, des bribes de pensées souvent pas terrible même si le plus souvent c’était anodin. Indiana ne voulait pas juger les gens sur ce qu’ils pensent parce que lui-même était toujours jugé…

« Je déteste me donner en spectacle devant des gens que je ne connais pas. Je ne sais pas bien pourquoi mon aïeul a été maudit, ni dans quel but cette malédiction précisément, mais pour moi c’est l’enfer quand j’entends les pensées de gens… ils ne me voient même pas comme un être humain tu vois ? » Alors que pourtant, il était humain. Bon, il n’avait pas vraiment de corps à lui c’est vrai, il avait deux corps bien distinct et c’était la magie qui le faisait passer de l’un à l’autre, mais quel que soit son apparence, il était humain, et il avait des sentiments comme tout le monde… être différent, ça ne veut pas dire être à part, malheureusement, il avait assez subi de réaction de rejet pour savoir qu’on ne l’acceptait pas bien. C’est pour ça qu’il aimait bien Taliesin, ici tout le monde était particulier, il faisait moins tâche.

« Oui, mais toi tu es différente… qui sait, peut-être que ça suffira à me faire venir ? » Il repoussa la chevelure brune de Billie et se pencha sur elle avant de se relever. Indiana était très taquin quand il flirtait, il n’était pas du tout du genre direct, il aimait bien tourner un peu autour du pot, jouer à chercher l’autre… voir si il arriverait à le trouver… Après tout, dans la séduction, c’est ce qui était le plus intéressant d’attendre la rencontre physique non ? Alors il faisait toujours un peu durer le moment.

C’est la raison pour laquelle quand elle l’embrassa, répondant à son invitation, il la coucha sur la couverture et temporisa, s’écartant et glissant ses doigts sur la chevelure éparpillée de la jeune fille avant d’effleurer sa joue, sa nuque, jusqu’à glisser vers l’encolure de sa chemise, y rester un instant et remonter jusqu’à ses lèvres. « Tu es vraiment très belle. » Dit-il simplement après cet examen tactile. Il ne pensait pas qu’elle puisse douter qu’elle fût à son goût puisque la première chose qu’il lui avait dite en la rencontrant c’était ça justement, mais c’était à propos quand on séduit comme compliment, une espèce de confirmation après le baiser. Il la regardait en souriant l’air canaille, ce serait au plus pressé de commencer vraiment les hostilités même si c’était pas le terme.

Pour ce qui en était de Keira, Billie ne désirait pas particulièrement s'étendre. Lorsqu'elle l'avait vu, elle ne s'était pas particulièrement rendue compte de son état, peut être parce que Billie n'avait jamais été très bien pour cela, ou bien peut être parce que ses propres blessures l'empêchaient d'ouvrir les yeux ? C'était possible après tout, elle pouvait parfaitement se voiler la face à force de ne pas voir les choses qu'elle voulait vraiment. Enfin.. C'était compliqué et le mieux était parfois de ne pas y penser. Lorsqu'elle y songeait un peu trop, son esprit pouvait se mettre à partir en vrille et elle ne préférait pas, elle était avec Indiana, et elle ne devait songer à rien d'autre. Encore moins aux actions de la rousse avec qui elle avait passé une nuit, ça avait une certaine tendance à réveiller des démons.  « Ou alors on essaie de les comprendre. Ce genre de filles, ce sont des personnes qui ont eu bons nombres de problèmes dans leurs vies et qui ont décidé de ne plus s'intéresser vraiment à rien ».. Si elle en savait quelque chose ? Elle se moquait de tout, elle vivait à fond parce qu'elle avait compris qu'on pouvait mourir demain. Alors le reste, elle n'en avait tout bonnement rien à faire, et cela, même si ça avait le don de lui donner mal à la tête.

La situation d'Indiana n'avait rien de bien facile, c'était évident. Et s'il se fiait aux regards des gens, il n'avait pas fini. Aux yeux de Billie, s'il continuait à se fier aux regards des gens, il ne pourrait jamais vraiment avoir une vie la plus normale possible. Bien sûr que dans un sens, il ne le pouvait déjà pas vraiment, mais quand même, il fallait bien essayer non ? Ce n'était, en tout cas, pas elle que ça allait déranger, c'était une évidence. Mais pour ce qui était du reste, elle ne pouvait pas non plus faire comme si autour d'eux, les gens n'étaient pas capable de les juger, loin de là même ! Ca serait toujours plus compliqué, tellement plus compliqué même. Et au final, on ne pouvait rien faire contre tout ça. C'était bien difficile, de toute manière. Enfin bref, le jugement des gens n'étaient pas censé être important et c'était ça, la première chose qu'il fallait qu'il entre dans sa tête ! Il fallait se contenter de l'opinion de ses proches et encore ! C'était en tout cas, l'avis de la jeune Gryffondor.  « Oui je vois. Mais tu devrais te moquer de ce qu'ils disent et de ce qu'ils peuvent bien penser. C'est comme ça qu'il faut agir. Il faut toujours montrer qu'on est plus fort que les autres, sinon, on finit par se faire avaler dans un monde superficiel ».

Elle, le faire venir ? Un sourire se glissa sur ses lèvres. Elle n'avait jamais trouvé qu'elle avait grand chose de particulier. Elle était parfois trop franche, parfois trop invisible. Elle était le genre de personne que l'on appréciait mais sans comprendre pourquoi. Parce qu'elle ne trouvait pas qu'elle avait grand chose de spécial. Mais elle avait conscience de plaire. Enfin bon, ça ne la dérangeait pas. Etant donné que sa seule réelle peur, c'était de se retrouver toute seule. Disons qu'elle avait un peu trop peur d'elle-même, en faite.  « Bien sûr que je suis différente. On dira que c'est ça qui fait mon charme n'est-ce pas ? »

Elle se laissa coucher sur la couverture. Ne pensant à rien de plus qu'à l'instant présent. De toute manière, elle n'avait à penser à rien d'autre. Bien sûr que parfois, elle pensait trop, mais dans des instants comme celui là, elle ne pensait plus à grand chose. Elle sourit lorsqu'il la complimenta, songeant à son corps trop maigre, à ses formes bien moins belles qu'avant, à son sourire bien souvent trop faux, aux cernes qui se glissaient souvent sous ses yeux. Elle glissa sa main sur la joue du garçon.  « Mais tu es très beau également ». S'installant sur les coudes, elle dirigea ses lèvres vers celles du garçon mais au dernier moment, tourna légèrement la tête pour l'embrasser à la commissures des lèvres. Cela serait, à qui craquerait le premier.

Indiana ne répondit pas plus en ce qui concernait son ancienne camarade Keira, pas seulement parce que ça tournait en rond, mais parce que les pensées de Billie sur le sujet étaient nébuleuses, signe qu’il valait mieux ne pas trop poursuivre là-dessus. Indiana avait lu dans les pensées de Keira qui était, d’ailleurs, une très bonne émettrice et ce que lui disait Billie n’était pas faux, mais ce n’était pas tout à fait vrai non plus. Keira avait cédé à la pression plus qu’autre chose, ça n’avait rien à voir avec la détresse présente dans le cerveau de Billie comme une onde haute fréquence. Elles étaient très différentes et il semblait clair que lui il préférait la seconde… même si après, il ne souhaitait que du bien à la rouquine qui pouvait réellement devenir super si elle faisait l’effort de changer de fréquentation et de manière de vivre.

Pour éluder la chose, il avait simplement fait un petit hochement de tête et un sourire, façon de dire que si c’était nécessaire, ils en reparleraient une autre fois. Idem pour ce qui le concernait d’ailleurs. « Hum… c’est difficile de les ignorer quand on entends ce qu’ils pensent. Je ne suis pas très bon encore mais j’entends toujours quand on pense à moi, comme si mes antennes s’ouvraient grandes dans ces cas là. » Parce qu’il ne disait pas que tous ces gens étaient forcément des impolis qui s’esclaffaient hein ! Ce qui était dur c’est justement que la plupart cachaient leurs rires derrière une pitié de façade alors qu’au fond ils se foutaient de lui, ou alors ils avaient vraiment pitié mais trop pour être honnête.

« Hum… oui, ça fait parti intégrante de ton charme. » Il lui sourit à nouveau – c’était vraiment quelqu’un de solaire – et il fouilla l’esprit de la jeune fille pour trouver ce qu’elle attendait de lui, sauf que plongée dans la béatitude du moment, elle ne pensait justement à rien d’autre qu’à l’instant. C’était assez reposant en fait s’il y réfléchissait, et ce devait sûrement l’être pour elle aussi même s’il entendit bien qu’elle se dénigrait. Enfin, entendre, il le voyait plutôt, il l’avait aperçu un instant comme elle se voyait elle, ce n’était pas sa vision à lui. Il aurait aimé être occlumens aussi pour pouvoir lui montrer comme il la voyait, comme il la trouvait belle. C’est vrai qu’elle était un peu trop maigre à son goût, mais elle avait d’autres atouts et c’était eux qu’il voyait, par exemple, il adorait ses cheveux. Ils étaient vraiment d’un brun uniforme, doux, soyeux et ils sentaient bons, mais sûrement qu’elle ne pensait même pas à ça.

« Merci » dit-il à la fois pour le baiser sur le bord des lèvres que pour le compliment. Pour sa part, il continuait son exploration du bout des doigts, décidant d’aller explorer une des jambes de la demoiselle, remontant délicatement mais ne passant bien sûr pas sous le tissu. D’une part, ce n’était pas son genre d’attaquer comme ça, d’autre part ça manquait singulièrement de classe à son goût. Non, il s’arrêta au bord du tissu et sa main à plat remonta en la frôlant jusqu’à en revenir à la chevelure de la demoiselle et de déposer un léger baiser dans son cou. « A ton avis, qui craque le premier ? » Question purement rhétorique car il ne comptait pas céder.

Il était clair qu'en plus du fait qu'il changeait constamment de corps, la situation d'Indiana n'était pas toujours facile du fait qu'il était capable d'entendre les pensées des gens. Bien sûr que ça paraissait comme étant un don fortement intéressant. Mais malgré tout, le fait de se rendre compte que derrière des sourires amicaux, il n'y avait que haine et mépris, c'était un peu le genre de chose que l'on rêvait d'éviter bien sûr. Et il n'y avait pas que ça, il y avait tellement d'autres choses différentes ! C'était n'importe quoi et en plus de ça, c'était pire encore, parce que c'était dur, difficile, insupportable. Au moins, avec des gens comme Axel ou comme Billie, il n'y avait pas ce problème, du moins, pas vraiment, puisqu'ils étaient les premiers à dire quand quelque chose n'allait pas. Mais vraiment hein ! S'ils venaient à détester une personne, ils n'avaient pas peur de le montrer, de le dire. Ils étaient les premier à ouvrir leurs gueules pour dire que quelque chose ne collait pas. Enfin, on aura compris quoi ! Ils n'avaient jamais eu de réelle difficulté de ce côté là, ayant toujours trouvé que la vérité était toujours bonne à dire, même si elle pouvait faire mal. Mais il n'y avait pas que des personnes comme eux ! Helena ne disait pas à une personne quand elle ne l'aimait pas. Et pour tout dire, elle n'osait même pas le penser parce qu'elle trouvait que la haine c'était trop moche. Bon, okay, elle était une fille à part elle ! Enfin bref, il y avait bon nombre de personnes qui ne disaient rien mais qui pensaient beaucoup quoi. Stupide d'ailleurs, mais c'était ainsi et on ne pouvait pas toujours faire grand chose contre certaines choses quoi.  « Et oui, c'est toujours comme ça, les personnes qui ne sont pas capables de franchises pensent et lorsque tu entends ce, à quoi ils pensent, ça peut faire mal. Tu as un don, mais ça peut aussi se révéler être une malédiction non ? Bien qu'au moins, tu ne te fasses jamais tromper quoi. »

La différence faisait le charme de n'importe qui. Personne ne pouvait s'intéresser aux moutons de la société, c'était impossible et surtout sans intérêt. Ou se trouvait l'utilité de sortir avec une personne qui était une pâle copie des autres. Autant s'intéresser à quelqu'un avec bon nombre de nouvelles qualités non ? Après tout, ça ne dérangeait en rien, et en plus de ça, on ne pouvait que se rendre compte d'une chose. Une seule et unique chose. La différence. On avait beau la critiquer et la punir, c'était pourtant la seule chose qui faisait qu'une personne nous apparaissait plus important que les autres. Parce qu'elle était différente. Voilà.  « Et bien je suis contente de te charmer alors très cher... »

Elle sourit au contact de ses doigts sur elle. Un contact chaleureux et sensuel mais pas provocant pour autant. C'était un geste doux, délicat, simple mais adorable. C'était un réel plaisir quoi ! Un geste délicat mais pour autant sensuelle. Elle aurait pu craquer bien sûr, à n'importe quel instant, si bien sûr, il ne s'était pas d'un seul coup mis à lui demander qui craquerait en premier. Hors de question que ça soit elle ! Et il aurait beau dire ce qu'il voulait, il serait vraiment le premier à craquer ! Parce que de toute façon, elle était fermement décidée, elle, à ne pas céder un seul instant. Elle se pencha vers lui, se mit à lui mordiller sensuellement le lobe, tandis que sa main se glissait dans ses cheveux. Elle s'arrêta un instant et lui murmura  « Ce ne sera pas moi... »

S’il n’y avait que les gens manquant de franchise… mais en réalité, ça regroupait aussi tout ceux qui ne savaient pas comment réagir et qui se faisaient leur réflexion pour eux-mêmes par défaut. Ce n’était pas les plus gentils non plus ceux-là… Puis, quelque soit la forme que ça prenait, le rejet n’est jamais agréable à vivre. « Hum… ça peut m’arriver de me faire tromper… après tout, je n’entends les pensées que d’un seul sexe. » Et comme c’était déjà bien assez la cacophonie comme ça dans ces cas là, c’était mieux comme ça. Il ne regrettait pas vraiment de ne pas pouvoir entendre les pensées de tout le monde, sauf quand ses profs lui demandaient d’essayer et qu’il était certain de foirer son coup. Même avec le sortilège il n’y arrivait pas, ce n’était pas possible, c’est tout… il était bridé par la malédiction. Ce n’est pas comme si c’était la seule chose pour laquelle ce satané sort qui courait dans ses veines le bloquait ! Mais bon, autant ne pas y penser, ce n’était ni le lieu, ni l’endroit.

« Tout le plaisir est pour moi. » Rétorqua-t-il simplement avec un grand sourire jusqu’aux oreilles avant de retourner à ses occupations d’exploration légère et pleine de douceur. Il se sentait clairement à l’aise avec la Gryffondor, il savait aussi que c’était parce qu’elle ne le trouvait ni bizarre, ni dégoûtant. Bon elle était un peu (beaucoup ?) bi, ce qui expliquait un peu tout ça, mais même si ça poserait forcément problème s’il devenait une fille là, tout de suite – mais à priori, y’a pas de raison -, elle n’hurlerait pas de dégoût, ça lui suffisait pour se sentir détendu.

Il devait admettre qu’elle était tentante et qu’elle savait parler aux hommes mais voilà, il n’était pas un bleu et comme ce qu’il aimait par-dessus tout c’était le jeu, il n’allait pas céder. Il avait même provoqué la partie sciemment, la rendant nettement plus intéressante que s’il s’était contenté du plan drague basique. Même s’il n’avait aucun projet long terme avec Billie, dans le cas où jouer les prolongations serait potentiellement un plan, il ne fallait pas qu’il dévoile tout son jeu d’un coup… petit à petit, c’était nettement plus amusant, ça pimentait ce qui n’était à la base qu’un simple flirt basique.

« Hum… comment faire… » Il déposa des baisers dans son cou jusqu’à son décolleté, tous plus légers les uns que les autres, on ne pouvait que le féliciter d’un tel contrôle sur lui-même tant il n’était que retenu et légèreté sur la peau claire de la jeune fille. Il remonta jusqu’à son oreille et lui murmura en retour « Parce que je ne compte pas céder non plus. » Sur quoi, il passa délicatement la main sur la jambe de la demoiselle, l’air de rien, mais l’œil amusé. Si elle voulait jouer à celui qui saurait le plus donner envie à l’autre d’aller plus loin, il pouvait le faire aussi… Mais sans le faire bien entendu pour de bon, ça n’était que le premier flirt et il comptait la faire saliver assez pour en avoir d’autres.

Oui, n'entendre les pensées que d'un seul sexe, ça ne devait pas non plus être si facile. Après tout, lorsque l'on percevait les mauvaises pensées des filles ( quand il était dans le cors du garçon ), il savait aussi qu'il pouvait y avoir les mêmes pensées dans les têtes des garçons. Ce n'était pas facile, pas du tout. Billie n'était probablement pas suffisamment forte pour ça, mais alors vraiment quoi. Mais quand on n'a pas le choix, c'est ainsi, on ne peut rien faire contre ça, oui, voilà. Elle aurait jouer l'ermite, elle se serait creusée un trou, se serait cachée dedans. Bien sûr que c'était une action faible, sans vie et sans le moindre intérêt. Cela manquait de tout. Mais si c'était pour entendre les mauvaises pensées de chacun, elle s'en serait passé...

Elle se mit d'ailleurs à s'imaginer à sa place, à devoir écouter les pensées des garçons. Que se seraient-ils donc mis à dire hein ? Qu'elle n'était pas aussi belle que ça ? Qu'elle était facile, qu'ils voulaient tenter leurs chances ? Qu'elle n'était pas assez bien pour la moindre personne ? Que penserait Josh d'elle au jour d'aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lire dans son esprit hein ? Qu'il la haïssait ? Qu'elle n'avait pas mérité ne serait-ce qu'un centième de son amour ? C'était possible. Et tout ça pour un garçon qui lui avait fait bien plus de mal que n'importe qui... Enfin bref, ce n'était pas le moment d'y penser et en plus de ça, qu'on soit bien d'accord, son don à elle était tout autre. Alors elle ferait mieux d'arrêter, oui voilà.  « Entendre ce que les gens pensent n'est jamais facile, c'est une évidence. Mais lorsque l'on n'a pas vraiment le choix hein.. Je suppose que tu aimerais, par moment, être capable de ne penser à rien non ? Ou en tout cas, tomber sur des gens qui ne pensent à rien ou qu'à des bonnes choses non ? Enfin bref ! Sinon, je vais me mettre à penser à tout et n'importe quoi et tu vas tout entendre et je ne suis pas toujours la plus joyeuse tu vois. »

Et puis bon, ça ne servait vraiment à rien de penser à tout ça, vraiment pas. Et puis bon, si c'était pour qu'ils parlent d'une chose qu'il savait déjà, ça ne servait réellement à rien. Un soupir s'échappa doucement des lèvres de la jeune fille, tandis qu'elle se demandait une dernière fois comment il pouvait bien faire dans une telle situation. Mais il ne fallait pas y penser. Elle préféra sourire, oui, c'était la meilleure des choses à faire. Et elle allait arrêter de le plaindre en plus de ça. Ca ne servait à rien et s'il venait à percevoir ce qu'elle pensait, en plus de ça, c'était quelque peu pitoyable quoi ! Et puis c'était dégueulasse pour lui. Il était préférable qu'elle ne pense à rien ou presque. Qu'elle ne songe qu'à l'instant présent, oui voilà. C'était un moyen comme un autre d'oublier les soucis qui meublaient sa vie à elle. Alors autant qu'elle ne se tourne que vers ce qu'il était en train de se passer avec ce garçon. C'était le principal. C'était la seule chose qui comptait.

Tout le plaisir était pour lui ? Ah mais si le flirt continuait de cette manière, le plaisir allait peut être également être pour elle non ? Bon, dis comme cela, ça manquait tout de même d'un peu d'élégance et elle ne disait rien contre cela bien sûr. C'était une bien belle évidence, c'était aussi simple que ça. Oui, voilà. Mais bon, il ne fallait pas imaginer les situations de plus tard, ça ne servait à rien et en plus de ça... Et bien oui, disons que ça pouvait le faire changer d'avis ou ce genre de chose non ? C'était tout à fait possible, bien sûr.  « Oh mais pour moi également voyons »

Ainsi donc, il ne comptait pas céder lui non plus ? Et bien si personne ne cédait, la situation n'irait pas bien loin dis donc ! Mais bon, si c'était réellement ce qu'il voulait soit ! Mais de toute manière, qu'importe comment les choses pourraient bien évoluer. C'était évident. Rien n'y ferait, elle ne céderait pas la première. C'est ainsi qu'une idée lui traversa l'esprit. S'il percevait la moindre de ses pensées, elle allait parfaitement pouvoir lui faire comprendre les choses dans un sens... Elle songea à la manière avec laquelle elle pourrait le déshabiller en lui faisant envie, à la façon de le toucher... De l'embrasser. Et elle songea à la suite des événements, au plaisir qu'elle pourrait bien lui donner... A tout ça quoi. Comme prit à son propre piège ahah... Bon, bien sûr que ça lui donnait également envie à elle. Elle posa une main sur sa cuisse, l'autre sur sa joue, son regard dans le sien. Et elle attendit.

Les pensées étaient quelque chose de très étrange, de très mystérieux. Pour les purs scientifiques, c’était un courant d’électricité qui générait un réseau de compréhension dans une partie unique du cerveau (mais bon, après, faut être un vrai scientos, un pur, un dur, pour vous donner les noms compliqués), pour les mystiques, c’était la preuve que dieu existe, un peu le je pense donc je suis de Descartes… pour Indiana, c’était la porte ouverte sur les secrets de tous les hommes. Bien entendu, la plupart du temps, les pensées des autres n’étaient pas intéressantes. Ses camarades pensaient souvent aux devoirs qu’ils avaient à faire, à comment inviter à sortir ce mec super mignon ou cette fille ultra craquos, et il y avait aussi ceux et celles qui fantasmaient mais quand c’était comme ça, Indiana coupait le contact, c’était un peu trop privé, et quand il était l’objet du dit fantasme, il faisait remarquer à la personne qu’il était télépathe, ça suffisait à calmer les ardeurs de manière plus que radicale.

« Hum… oui, tu émets des ondes de tristesse dans tes pensées, mais quand tu es avec moi en tout cas, c’est diffus. Parce que tu sais à quoi tu penses quand tu es avec moi ? » Il se pencha sur elle et lui murmura doucement « A moi. » Et bah ouai, et contrairement à ce qu’on pourrait croire, quand on est avec une personne, ce n’est pas pour autant qu’on pense forcément à elle. Non, non, on pense à ce qu’on voudrait manger dans une demi-heure, à ce bouton de chemise que la dites personne a qui menace de tomber et qui nous obsède… Mais Billie pensait – globalement – à lui, tout simplement, et à leur conversation. C’était plutôt cool non ?

Quand elle commença son petit jeu des pensées, il y eut une légère rougeur qui tinta ses pommettes parce que vous voyez, on ne la lui avait jamais faites celle-là ! Mais il se maîtrisa malgré un désir naissant et se contenta de regarder la jeune fille avec malice… bien que leur proximité ne puisse que démentir le calme de ses traits. « Et bien mademoiselle est bien coquine. » Mais si elle croyait qu’il ne saurait pas répondre à ça, c’était mal le connaître, remarquez, c’était normal, elle ne le connaissait pas encore beaucoup… mais elle allait en apprendre en peu de temps, c’était presque certain ! C’était en tout cas l’objectif premier de ce tête à tête, le flirt n’étant qu’un agréable bonus. Indiana n’était pas un obsédé fini mais bon, il ne crachait pas sur des relations physiques agréables non plus… Surtout vu le compliqué de sa situation, il ne pouvait pas vraiment espérer du sérieux, alors il se contentait des passades et des rencontres d’un jour, sans jamais rien demandé de plus, ce n’était pas vraiment son genre… et puis, il se souvenait encore du râteau mémorable qu’on lui avait envoyé à la figure quand il était à Salem. C’était suite à ça qu’il avait commencé à se débaucher un peu et à décider qu’il fallait qu’il change d’école, résultat, l’année d’après il arrivait à Taliesin !

Bref, en attendant qu’il puisse raconter tout ça à Billie, il l’embrassa pour de bon sur les lèvres, l’approfondissant à mesure, et y mettant tout son art… juste pour qu’elle croie qu’il cédait… mais le baiser rompu, il roula à quelques centimètres d’elle. « Alors, évaluation de la température ma chère ? »

Bien sûr qu'elle émettait des ondes de tristesse. Et même si elle ne pouvait pas s'empêcher de le plaindre, s'il entendait ses pensées, pour autant, elle ne parvenait pas à le plaindre tant que ça. Imaginez s'il avait été doué d'empathie, comme Joshua ? Comment est-ce que les choses auraient été ? Parce qu'après tout, c'était cela, le don le plus difficile à porter, dans un lieu où l'on se trouvait avec tout un tas de personnes, c'était là que les choses ne devaient pas être faciles. Mais pourquoi penser à cela alors qu'aucun d'eux n'avait ce don ? Donc autant se contenter de se tourner, à nouveau vers les choses qui faisaient que les gens étaient capable, ou non, de penser du mal et tout ça. Ouh là, elle s'égarait. C'était pour ça aussi qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de se plaindre. Tout simplement parce que bah ouais... Par moment, il lui arrivait de s'égarer elle-même, à penser à tout et à rien, en mélangeant la moindre de ses pensées. Et c'était pour ça que ce n'était jamais bien facile. Mais au moins, elle faisait ce qu'elle pouvait pour ne pas trop y songer.

Et puis... Oui, il avait raison, quand elle était en sa compagnie, c'était bel et bien à lui qu'elle pensait. Pourquoi ? Il lui plaisait. Il faisait parti de ces personnes intéressantes et dont on voulait savoir plus de choses, c'était aussi simple que ça. Il souriait, content, bien sûr. Surtout que bon, il fallait bien savoir que les choses n'étaient pas toujours faciles quoi.  « Est-ce si étrange que je pense à toi plutôt qu'à un autre ? Si je suis en ta compagnie, à quoi pourrais-je bien songer ? ». Bien sûr qu'elle pouvait songer à d'autres choses, et de ce côté là, on ne pouvait pas se tromper, c'était évident. Enfin bon, après elle pouvait penser à des choses ridicules, sans la moindre utilité quoi. Mais ce n'était pas non plus une raison de se faire leurrer non plus quoi. Enfin bon, après, ce n'était qu'une illusion, qu'un détail. Bref, au moins, lorsqu'elle songeait à lui, elle ne se perdait pas dans les autres stupidités de son petit monde. Ou en tout cas, aux choses qui lui faisaient tellement de mal. Comme... Kayne. Mais non, il ne fallait pas y songer.

Coquine ? Si peu, disons qu'elle n'était pas du tout le genre de personnes à songer à tout ça quoi. Loin de là même. Et puis bon, qu'on soit bien d'accord, ça avait un petit quelque chose de malsain quoi. Non ? Parce que penser à des choses comme ça, ça pouvait parfaitement sembler si bizarre. Que ce n'était pas bien utile. Mais au moins, ça avait eu l'efficacité de lui faire monter le rouge aux joues, et c'était déjà une légère victoire non ? Un sourire légèrement victorieux se glissa doucement sur ses lèvres. « On peut dire ça comme ça... Hm... Ca n'a pas l'air de te déplaire... Aurais-tu chaud d'un seul coup ? ». Elle posa une main sur sa joue, son sourire se faisant doucement plus grand. Oui, voilà.

Il l'embrassa alors, d'un vrai baiser, quelque peu provocant. Approfondissant même la chose. Il lui sembla qu'il craquait enfin. Ca pouvait être légèrement bizarre quand même bien sûr, parce qu'il lui semblait qu'il se décidait à craquer un peu trop facilement. Mais elle comptait bien profiter de la situation tout de même. Elle se colla à lui, répondant au baiser qu'il était en train de lui donner. Mais il n'avait en aucun cas craquer, chose qu'elle avait remarqué dans sa dernière phrase. Elle le regarda rouler sur le côté, en venant à se demander s'il allait enfin se décider à craquer ! Elle finit par s'installer sur lui, à califourchon, dans le but de le distraire, de tout faire pour qu'il craque, parce qu'il était encore hors de question que cela soit elle ! Non, jamais, elle ne pouvait pas se le permettre ou en tout cas, elle ne le voulait pas ! « Température normale... Ne t'en fais donc pas pour moi... ». Une fois installée sur lui, elle se pencha, il était, en quelque sorte à sa merci. Lui envoyant à nouveau quelques petites pensées salaces, le laissant imaginer la situation actuelle, s'ils n'étaient plus vêtus. Elle posa ses mains sur son torse, à plat, plongeant doucement son regard dans le sien. « Et ta température à toi ? »

Disons le, Indiana s’amusait follement. Billie était vraiment amusante (et ce malgré les ondes de tristesses qu’il avait évoqué) et sur la même longueur d’onde que lui. C’était assez rare vu que bon, il était quand même un garçon tout en étant une fille mais tout en étant hétéro si on prenait des deux corps différemment. Donc il n’était pas vraiment facile à comprendre et pourtant Billie semblait juste s’en amuser, ça ne la choquait pas, ni pour son physique, ni pour son mental. Indiana s’était souvent senti vexé quand les mecs de son dortoir le traitaient de fillette parce qu’il pleurait devant une série particulièrement touchante (à son goût bien sûr), c’était normal qu’il soit une fillette, il était à moitié fille nom d’un chien ! Mais ça, les autres idiots avaient tendance à l’oublier, pour eux, comme Indiana était dans le dortoir des garçons, Indiana était un garçon qui avait de temps en temps un corps de fille, alors que c’était pas du tout comme ça dans la tête de l’adolescent. Il était les deux à part égale.

Après ses paroles, il entendit Billie penser à un certain Kayne avec tristesse mais il ne releva pas et ne chercha pas à en apprendre plus. Il ne voulait pas aborder de sujets qui paraissaient aussi graves alors qu’ils n’étaient pas encore à proprement parler intimes. « Je ne sais pas, mais en tout cas, ça me convient très bien que tu penses uniquement à moi. » Parce que c’était plutôt flatteur après tout.

« Hum… peut-être. Mais tu sais qu’à me surprendre comme ça… je pourrais devenir une fille ? » Il lui fit un clin d’œil car il n’était pas sans savoir que le plus embêté des deux dans ce cas là, ce serait sûrement lui ! Il ne tenait pas vraiment à se transformer en fille parce qu’alors il ne ressentirait plus d’attirance pour Billie… même si en soi il l’apprécierait tout autant en tant que personne… mais la partie ne faisait que commencer, ça serait dommage de la finir si vite non ?

Qu’elle se mette à califourchon sur lui ne le surprit pas outre mesure puisqu’il l’avait lu dans son esprit avant qu’elle le fasse. Elle n’était pas prête à céder : tant mieux, ça rendait la situation plus drôle ! Il n’aimait pas les filles qui cédaient direct, ça manquait de… piment ! Posant les mains sur la taille de Billie quand elle mit les siennes à plat sur son torse (enfin, sur le tee-shirt en fait XD), il la regarda toujours avec la même malice dans le regard. « Plutôt agréable la température. Rien à dire. » La main qui était sur la taille de la jeune fille glissant jusqu’à son épaule puis descendit le long de son bras jusqu’à attraper sa main, il porta le poignet de la demoiselle à ses lèvres et y mit un baiser délicat. « Ce à quoi tu penses est très intéressant… mais ça n’arrivera pas… si tu ne cèdes pas ! » Il se releva alors brusquement et la fit tomber sur le dos, se mettant sur elle et relevant la chemise de l’uniforme de la demoiselle pour s’occuper les mains. Ou plus simplement pour la faire céder.

Bien sûr que ça le convenait, qu'elle ne pense qu'à lui, ça avait le don de lui flatter l'égo dans un sens. Qu'une fille ne pense qu'à un garçon, c'était un peu un moyen de le flatter. Dans un sens quoi. Bon, après, il fallait que la fille soit jolie voir canon. Étant donné qu'elle plaisait à un bon nombre de garçons, Billie pouvait probablement dire que c'était son cas dans un sens. Alors donc, elle était plutôt jolie. Et donc oui, il devait s'estimer flatter. Surtout que contrairement à bon nombre de personnes qu'il avait déjà dû voir, il n'y avait rien de trop bizarre dans ses pensées, et encore moins de méchant. Et c'était ça le plus important non ? Qu'elle ne songe pas un seul instant à se montrer désagréable quoi ! Billie aimait bien la compagnie du garçon ( et de la fille, s'il le fallait, mais le garçon était bien plus canon qu'on soit bien d'accord ! ). La question alors était de savoir à quoi est-ce que lui pouvait bien penser après tout, parce qu'elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle, elle était capable de lire dans ses pensées, malheureusement d'ailleurs, mais bon, on ne pouvait pas non plus dire que c'était toujours facile quoi ! Enfin bon !  « Et à quoi penses-tu donc toi ? ». Après tout, elle n'en savait rien mais bon, il y avait de fortes chances qu'il ne lui dise pas après tout.

Devenir une fille ? Dans un sens, ce n'était pas elle qui en serait devenue gênée quoi ! Mais bon, on ne pouvait pas non plus dire que elle, en revanche, ça lui plairait. Si Billie avait bien tout compris, le côté garçon aimait les filles et le côté fille, les garçons. Donc pas sûr que la partie féminine soit d'accord pour continuer les choses quoi ! Et là, ça serait carrément trop frustrant ( Mymy, t'as pas intérêt ! XD ). Donc bon, elle préférait même ne pas y songer, ça serait un coup à la faire partir un peu trop mal quoi !  « Et bien j'espère que cela n'arrivera pas. Ce n'est pas moi que cela dérangerait mais il y a fort à parier que toi, oui. Les choses ne continueraient pas alors que pourtant, elles sont assez bien parties »

Un soupir s'échappa de ses lèvres, tandis que son esprit se mettait à songer à la situation. Aux choses qui pourraient se faire tandis que bah... Ouais, comment les choses auraient pu se passer s'il était devenu une fille et si elle avait accepté de continuer les choses quoi ! Et l'idée que c'était le genre de choses qui plaisaient au garçon passa, alors elle continua d'y songer.  « Hum... Tu vois, moi ça ne me dérangerait absolument pas si elle était d'accord pour continuer alors... »

Rien à redire à propos de la température ? Et bien c'était bien dommage oui ! Mais que pouvait-elle faire contre ça hein ? Il fallait vraiment qu'elle trouve une solution parce qu'il y avait un petit quelque chose d'énervant dans tout ça, même si elle ne le dirait pas. Le fait qu'il refuse de céder avait le don de la miner, quelque peu. Bon, pas méchamment non plus hein, mais bon, elle avait un sale caractère, et une fierté assez imposante. Alors il était clair qu'elle ne craquerait pas non plus. Mais même s'ils avaient plus de temps que la dernière fois, le temps défilait quoi !  « Oui je trouve aussi la température plutôt sympathique, je te l'accorde »

Et donc, rien n'arriverait si elle ne cédait pas ? Et bien soit, rien n'arriverait dans ce cas, parce qu'elle ne comptait pas plus céder, elle non plus !  « Et bien dans ce cas, oui, il ne se passera rien, en effet. ». Un sourire malicieux sur les lèvres, elle lui retira son haut. Sans la moindre preuve qu'elle venait de craquer hein ! Qu'on soit bien d'accord ! C'était juste un vêtement retiré, rien de plus !