Réunion de famille : trouvez les intrus ! [PV]

[PV Adrien]

C'était les vacances. Enfin ! Cherise se sentait un petit peu perdue ces derniers temps, du coup, elle avait attendu l'arrivée des vacances avec un peu plus d'ardeur que les années précédentes. En fait, cela faisait maintenant plus de trois ans qu'elle était avec Haven et il était vraiment rentré dans sa vie quotidienne à tel point qu'elle avait un peu de mal à imaginer sa vie sans lui. Ils étaient dans la même maison, le même âge.... Bref, autant dire qu'ils étaient quasiment tout le temps ensemble. Et pourtant, Cherise avait bien changé depuis le moment où ils s'étaient mis ensemble, lors de leur 2ème année. Là, elle venait de finir sa 5ème année, elle n'était plus la même Cherise. Entre temps, elle avait vécu le traumatisme d'être séquestrée par les Mangemorts pendant sa 3ème année, elle avait appris toute la vérité sur sa famille et notamment sa mère.... Elle faisait tout pour vivre comme si de rien n'était, mais au fond, elle n'était plus la même, non. Elle avait perdu sa... naïveté, peut-être ? Elle ne savait pas trop. Mais toute cette année avait été une sorte de supplice pour elle. Elle ne savait plus ce qu'elle ressentait pour Haven mais continuait de rester avec lui. Et vu qu'elle restait avec lui, elle avait moins d'amis autour aussi. Elle qui aimait tellement être entourée de plein de gens !! Cela ne lui ressemblait pas, et cela lui pesait. Elle avait soudainement envie de.... liberté. Soudainement envie de changer d'air. Elle avait peur de faire quoi que ce soit vis-à-vis d'Haven, elle ne savait pas ce qu'il pensait de son côté et elle avait peur d'aborder le sujet, du coup elle restait juste dans l'attente.
Les vacances arrivèrent donc comme un soulagement. Elle n'aurait plus à voir Haven tous les jours et à se poser dix mille questions à chaque fois qu'elle serait avec lui... Elle serait plus libre, elle pourrait faire plein de choses !! Ou du moins, elle l'espérait...

Mais bon, malgré tout, le temps des obligations n'était pas fini. Et celle qu'elle devait affronter ce jour-là l'accablait au plus haut point.... Une réunion de famille..... Mais pas avec la famille Rowle, qu'elle adorait au plus haut point ! Non, une réunion de famille avec la famille Sallers.... Et c'était toujours spécial, avec eux... Encore plus depuis que Cherise savait toute la vérité à leur propos. A présent, elle les tenait pour responsables de tous ses malheurs. Oui, car s'ils n'avaient pas arnaqué sa mère au niveau de l'héritage de leurs grands-parents, sa mère ne se serait peut-être pas engagé chez les Mangemorts, et tout ce qui s'était ensuivi à cause de ça ne serait peut-être pas arrivé ! Bon, ok, c'était tordu comme raisonnement, mais Cherise avait un sentiment assez amer par rapport à cet aspect de son histoire et n'arrivait plus à les voir avec sympathie.... Bon, ok, pas tous. C'étaient principalement ses oncles et tantes qu'elle n'aimait pas. Les cousins... Heuuu, bon, d'accord, elle n'avait pas non plus de très bons contacts avec eux, à part Adrien !! Ouuuf, heureusement qu'il était là, lui !! Et il devait certainement penser la même chose de son côté car lui non plus ne s'entendait pas trop avec ses cousins et son frère.

Du coup, en ce beau jour de juillet, elle allait devoir s'enfermer pour un affreux repas de famille.... Et non seulement le repas de famille serait affreux, mais en plus il serait complètement hypocrite !! Cherise détestait la manière par laquelle sa mère se montrait faussement aimable avec ses frères et soeurs.... Quant à elle, elle ne faisait plus aucun effort pour être aimable depuis son épisode avec les Mangemorts.

"Cherise, dépêche-toi, on va être en retard !" s'exclama Andrea, la mère de Cherise.
"Grumpf...." fut sa seule réponse.

Elle n'avait vraiment pas envie d'y aller. Une fois dans la voiture pour se diriger vers la demeure des Sallers, la petite ne put s'empêcher de se plaindre.

"Est-on vraiment obligés d'y aller ? C'est tellement hypocrite, comme repas de famille !!
- Cherise, je t'en prie.... Si on ne fait rien pour améliorer nos relations, c'est sûr qu'elles ne s'amélioreront jamais...
- Pfff, mais tu sais très bien que ça ne s'améliorera jamais.... On est trop.... trop.... trop différents ! Ce n'est qu'une bande de riches prétentieux...
- Ma chérie, du calme. Tu parles de mes frères et sœurs je te rappelle.
- Ouais, ouais... Ben bizarrement eux ils ont pas eu de mal à oublier que t'étais leur sœur !
- Ce sont de vieilles histoires.... Ma cerise, il ne faut pas être trop rancunière, comme ça.
- Pfff..." répondit simplement Cherise, comprenant que ça ne servait à rien de continuer de parlementer.

Le pire, c'était qu'elle savait que sa mère avait quand même un peu de rancœur, c'était juste qu'elle essayait de se convaincre elle-même en même temps que sa fille....

Ils finirent donc par arriver à la demeure des Sallers, et Cherise regarda avec dégoût sa mère pousser de fausses exclamations de joie en disant bonjour à tout le monde. Que d'hypocrisie, ça la dégoûtait !! Notre jeune italienne se contenta d'adresser des petits sourires et des signes de tête à chacun des membres de sa famille, et pour elle, c'était déjà immense, elle ne pouvait tout simplement pas faire plus. Elle était plutôt affairée à essayer de repérer Adrien, le seul cousin sympa du côté de sa mère. Quand elle le vit, elle lui adressa un sourire qui n'était pas hypocrite (pour une fois !) et se dirigea vers lui.

"Hey ! Alors, prêt à affronter ces quelques heures de supplice ?...." lui dit-elle à moitié en chuchotant pour ne pas trop se faire entendre.

Quand ils s'assirent à table, Cherise ne put retenir une grimace de dégoût en voyant que toute l'argenterie avait été sortie pour l'occasion. Mais cette grimace de dégoût fut immédiatement suivie d'un petit rire sec, car Cherise regardait alternativement la table superbement mise et son jean baggy qui comportait quelques trous. Et elle préférait largement son jean..... Sa mère lui avait gentiment demandé de le changer ("Tu comprends, c'est la famille Sallers, quand même..."), ce à quoi Cherise avait férocement répliqué : "Si je viens, c'est avec ce jean ou rien ! J'en ai rien à faire de ce qu'ils peuvent penser...". Sa mère n'avait pas insisté, s'estimant déjà assez heureuse que sa fille accepte de venir.
La petite regarda les trois fourchettes et les trois couteaux, puis posa son regard sur Adrien.

"Je crois qu'il va falloir que tu m'apprennes à m'en servir.... Je ne suis pas habituée à manger riche...." dit-elle d'un ton assez ironique.

Heureusement qu'elle était à côté d'Adrien ! Non parce que vous comprenez, dans cette famille, on ne choisissait pas forcément sa place à table ! Et Cherise avait la chance d'avoir le même âge qu'Adrien donc d'être mise à côté de lui ! Bon, du coup, il y avait aussi Daniel qui n'était pas trop loin, mais celui-ci n'aimait pas non plus les repas de famille et n'avait pas eu un bon contact avec Cherise, donc il se contentait de rester silencieux, et ce n'était pas plus mal, au fond. Notre petite était de moins en moins compréhensive et ouverte à toute sorte de caractères... Ou du moins, pas dans sa famille !

C'était peut-être dû à l'âge, mais dans tous les cas c'était évident que les deux jeunes cousins étaient devenus bien rebelles.... Quand on y pense, il n'y a pas si longtemps, Adrien se contentait de s'écraser et de se faire le plus discret possible face à sa famille, et Cherise, bien naïve, était juste persuadée qu'elle finirait par bien s'entendre avec les Sallers. C'est vrai, quoi, après tout, pendant longtemps, notre petite lionne était réputée pour sa bonne humeur, sa joie de vivre, et sa confiance en l'être humain. Donc pour elle, si les relations avec les Sallers étaient froides, c'était juste parce qu'ils avaient besoin d'un peu de temps pour apprendre à se connaître, vu que Cherise avait été coupée d'eux après son amnésie. Elle était même profondément désolée de ne pas avoir réussi à avoir un premier contact réussi avec Daniel, et avait par la suite fait de nombreuses tentatives (toutes vaines) pour essayer de rattraper le coup. Sauf qu'avec Daniel, si la première impression n'est pas bonne, je crois que c'est malheureusement dur de changer cette impression. Et puis la bonne humeur de Cherise devait certainement agacer le petit asocial de la famille Sallers....
Mais Cherise avait bien changé depuis ce temps-là. Et ce n'était peut-être pas uniquement parce qu'elle avait l'âge de la rébellion. Il fallait dire qu'elle avait vécu pas mal de choses assez difficiles entre temps, et c'était sûrement ça qui lui avait fait perdre une partie de sa bonne humeur et presque toute sa bonne confiance en l'espèce humaine. Bon, ok, pas tous les humains, mais l'espèce "Sallers", c'était sûre qu'elle n'avait plus aucune confiance pour cette espèce à part entière.

Quand elle arriva dans l'immense demeure pour l'horrible traditionnel repas de famille, elle ne put s'empêcher de sourire à la vue d'Adrien. Lui aussi avait bien changé. Qui aurait pu imaginer que ce garçon tout gentil tout timide pouvait ensuite s'afficher comme le rebelle de la famille, pantalon baggy, piercing à l'oreille et tee-shirt troué. Même si Cherise ne voyait finalement pas son cousin si souvent que ça, rien que pour cela elle se sentait proche de lui... Au fond, ils étaient dans la même situation de rejet de la famille, tous les deux. La différence, c'était qu'Adrien devait les supporter H24, et sincèrement, Cherise se demandait comment il faisait.... Elle, par exemple, ne savait pas comment faire pour utiliser les trois couteaux et deux fourchettes disposés autour de son assiette, tandis que lui l'avait appris par nécessité et habitude.

Le repas commença donc, et nos deux compères se renfrognèrent sur leurs assiettes. Cherise jetait un œil de temps à autre vers l'assiette d'Adrien pour vérifier si c'était incorrect ou non d'enlever la peau des crevettes avec les doigts ou s'il fallait massacrer le pauvre animal en essayant de le faire avec la fourchette et le couteau... Visiblement, ils savaient tous le faire avec leurs couverts, mais Cherise, après avoir sacrifié deux crevettes, finit par pousser un soupir d'agacement.

"Oh et puis merde, hein..." s'exclama-t-elle en se saisissant de la crevette avec les doigts. Sa mère lui jeta un regard qui se voulait outré mais Cherise lui lança un regard plus noir encore. "Quoi ? Fais pas genre la bourge coincée, je sais que tu penses comme moi... Et puis ça sert à quoi de mettre des rince-doigts à disposition sinon, hein ?" continua-t-elle, pile au moment où il y eut un silence à table.

Silence qui se poursuivit après une telle remarque. Cherise se sentit soudainement honteuse... C'était vrai qu'au fond, la provocation gratuite, ce n'était pas non plus tellement son genre. Elle était gentille, au fond. Oui, oui, gentille... Elle plongea la tête dans son assiette, faisant mine d'être extrêmement concentrée par la tâche d'enlever la peau de cette crevette.

Après une heure de "mascarade familiale" comme disait si bien Adrien, nos deux cousins réussirent à s'éclipser tant bien que mal dans le jardin. Cherise se laissa tomber dans l'herbe, comme si elle venait de faire un immense effort. Arf, c'était dur de jouer à la petite bourgeoise bien élevée ! Bon, ok, elle n'avait pas fait beaucoup d'efforts pour se conformer à cette image, mais tout de même, rien que la pensée de pouvoir le faire la fatiguait...

"Fiouuuu... Je sais pas comment tu fais pour supporter ça tout le temps !" s'exclama-t-elle en caressant l'herbe du bout des doigts, comme si ce petit bonheur simple était à présent capable de la combler jusqu'à la fin de ses jours, après tant de faste inutile.

"Sympa ton tee-shirt, en tout cas. Mais... heuuu.... tes parents, ils ont rien dit ?" continua-t-elle, se demandant si c'était vraiment Adrien qui était devenu un vrai rebelle ou si la famille Sallers s'était adoucie et était devenue plus tolérante.... En tout cas, si c'était la deuxième option, Cherise ne l'avait pas spécialement remarqué pendant le repas...

Adrien ne pût s’empêcher de trouver particulièrement drôle l’intervention de Cherise au moment des crevettes. C’était osé, heureusement que la jeune fille n’avait rien à prouver aux Sallers, comme Adrien, elle n’était pas forcément bien considérée. Il sourit derrière sa propre assiette de crevette tout en jetant un regard curieux à son père à lui, passablement agacé. Tant mieux, ça lui faisait les pieds, il n’avait qu’à pas se mêler à sa relation avec Anabelle – déjà compliquée, pas besoin d’y mêler leurs familles de dingues respectives ! -.

Une fois le repas terminé, Adrien s’éclipsa tout en emportant sa cousine avec lui. Les adultes et les autres Sallers n’avaient pas besoin d’eux. Les vilains petits canards, trop heureux de ne pas être vantards comme des gros canards à col vert (bien serpentard le vert soit dit en passant) se faisaient un plaisir de les laisser entre eux. Ady ignorait de quoi ils allaient parler, peu lui importait pour être honnête, il avait arrêté de se préoccuper de sa famille depuis longtemps. S’il rentrait encore chez lui l’été alors qu’il était majeur depuis janvier dernier c’était uniquement parce que ça lui permettait d’économiser pour plus tard, l’année suivante, lorsqu’il aurait fini Poudlard.

« Bah… je le supporte pas tout le temps en fait. C’est rare que je sois dans la même pièce que mes parents, si tant est que je sois même à la maison. J’préfère aller voir mes potes, aller faire des battles de street dance ou essayer de voir Anabelle. C’est nettement plus constructif puisqu’ils ne m’aiment pas et que je ne les aime pas non plus. » A part sa mère, un peu, de temps en temps… quand elle ne prenait pas le parti de son père. C'est-à-dire rarement. Mais il ne la détestait pas non plus, il la trouvait seulement faible, il ne voulait pas lui ressembler… bien qu’à choisir, il était heureux de plus tenir de sa mère que de son père pour le caractère.

« Hum… si. Mon père déteste. Mais plus il déteste et plus je m’habille comme ça. Si Belle ne détestait pas autant les piercings et les tatouages, je crois que je ferais l’un des deux à chaque fois que mon père me fait une réflexion. » D’ailleurs, il s’était fait tatoué récemment mais ne l’avait pas encore dit à sa petite amie, d’ailleurs, il comptait le lui cacher le plus longtemps possible parce qu’elle avait déjà du mal à se faire à leur relation de couple alors il ne voulait pas qu’elle se détourne des vrais préoccupations pour se concentrer sur le superflu. « D’ailleurs, tu veux voir mon tatouage ? Mon père a failli me tuer quand il l’a vu. » Cette pensée fit rire bêtement Adrien. Un jour, son père lui avait dit qu’il aurait préféré que son fils ne naisse pas, qu’il ne lui servait à rien. A l’époque, ça avait profondément traumatisé le jeune Adrien qui s’était enfermé dans son monde intérieur, se coupant du reste de l’univers dans une forme de stase qu’il nommait mutisme. Maintenant, il mettait beaucoup du sien pour que son père ait une bonne raison de penser que son fils n’aurait jamais dû exister. Adrien trouvait que c’était un comportement plus sain pour tout le monde que d’agir et de penser ainsi.

Enlevant son tee-shirt pour dévoiler son omoplate tatoué du nom de sterne (la troupe d’Adrien), il faisait au passage admirer à sa cousine comme il était devenu musclé. Cela ne payait pas de mine mais ça lui faisait plaisir XD « Bon, par contre, si jamais un jour tu parles avec Anabelle, évite de lui dire que je me suis fait tatoué… ma chère et tendre n’aime pas trop ça… ni les piercings d’ailleurs. » Ce qui pouvait paraître étonnant dans la mesure où ce jour là Adrien arborait pas moins de trois trous, deux à l’oreille gauche je crois et un à l’arcade droite ou l’inverse. D’ailleurs, à ce propos, Cherise était au courant pour Anabelle et Adrien ? O_o Et bah sinon… elle venait de l’apprendre !

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Ouuuuf, quelle libération de sortir de table ! Cherise avait l'impression que ça ne finirait jamais ! Elle poussa un cri de libération en quittant la pièce. Bon, c'était peut-être un peu exagéré, mais Cherise n'était vraiment pas dans une bonne période pour supporter ce genre de soirées mondaines... C'était genre LE truc en trop, quoi ! Comme si elle n'avait pas déjà suffisamment de trucs à penser ! S'il fallait en plus qu'elle fasse preuve de bonnes intentions pour renouer avec la famille Sallers, ça va, quoi... Après ce petit cri, elle posa sa main sur sa bouche dans un moment de gêne, comme pour signifier qu'elle avait compris que c'était peut-être un peu exagéré comme réaction, mais que c'était sorti tout seul. Mais bon, de toute façon, ce ne serait certainement pas cela qui dérangerait Adrien. Lui ne poussa pas de cri de libération, mais en même temps, il était certainement plus habitué à ce genre de supplices que notre petite Cherise... Et celle-ci admirait d'ailleurs le calme qu'il avait gardé pendant tout le repas, comparé à elle qui n'avait pas pu s'empêcher de faire une remarque désagréable concernant les crevettes.
Quand il lui raconta qu'il n'était pas tout le temps aussi calme, Cherise tenta d'imaginer un instant ce que cela pouvait bien donner quand Adrien pétait un câble... En fait, elle l'avait toujours vu gentil, calme et relativement docile, donc elle avait plutôt du mal à l'imaginer en gros rebelle de la famille. Et pourtant, c'était ce qu'il était devenu ! Il le faisait bien sentir d'ailleurs dans ses paroles, quand il disait des phrases du style "je les aime pas et ils m'aiment pas non plus". C'était une constatation simple, mais il aurait pu très mal le vivre, sauf qu'en fait, ça n'avait pas l'air de le déranger plus que ça. Ou du moins, plus maintenant. Cherise devinait aisément qu'Adrien avait déjà suffisamment souffert avec sa famille pour s'autoriser à souffrir encore à cause de ça. Au bout d'un moment, on finit juste par laisser tomber l'idée que les relations puissent aller mieux, et tout de suite, on se sent libéré d'un poids et ça va beaucoup mieux !
Ou pas, remarque. Parce que depuis que Cherise raisonnait comme cela, elle n'allait pas forcément beaucoup mieux... Mais néanmoins, cela lui donnait quelque peu le sourire de voir de quelle manière Adrien tenait tête à ses parents. Si elle avait imaginé quelques années auparavant qu'il était capable de se faire plein de tatouages et de piercings juste pour faire ch*er son père... ! Non, elle ne l'aurait pas imaginé, c'était trop loin du Adrien qu'elle connaissait à l'époque.

"Hahaa, quel esprit de contradiction ! Quand même, c'est beaucoup de souffrance... Je sais pas si je ferai ça juste pour faire ch*er quelqu'un, parce que c'est avant tout douloureux pour soi-même !" commenta-t-elle, impressionnée. Puis, elle tiqua. "Belle ? comment dans la Belle et la Bête ? C'est qui ?" demanda-t-elle, interloquée.

Il était vrai qu'elle n'avait jamais été proche d'Adrien au point de savoir qui étaient vraiment ses amis et s'il avait une petite amie ou pas. Comme cela faisait déjà deux fois qu'il mentionnait Anabelle (car Cherise supposait tout de même que Belle était le surnom d'Anabelle, elle n'était pas complètement cruche non plus).
Cherise rigola en entendant Adrien lui proposer de voir son tatouage. C'était tellement mignon ! Il avait l'air tellement fier d'avoir réussi à faire ch*er son père avec un tatouage ! Et ce qui faisait rire Cherise, c'était surtout le fait qu'il ait autant changé en si peu de temps ! Ou alors c'était parce qu'elle ne l'avait pas vu depuis longtemps...

"Ouaiiis, vas-y, montreee !" s'exclama-t-elle, laissant totalement l'air désespéré qui l'avait accompagné pendant tout le repas. Puis elle laissa échapper un "Waouh !" quand il enleva son tee-shirt. C'était à la fois pour le tatouage et à la fois pour les pectoraux de son cousin. Dis donc, elle ne se rappelait pas qu'il était si musclé ! Dans ses souvenirs, elle avait plutôt gardé un Adrien plus gringalet et beaucoup plus timide. A croire qu'il était devenu une autre personne, quoi ! Où était la supercherie ? C'était pas possible, quelqu'un avait enlevé le vrai Adrien et avait essayé de reprendre son apparence, mais il y avait des trucs qui clochaient encore !!

"Eh beeen, c'est Sterne qui t'as fait devenir aussi musclé ? Parce que dans mes souvenirs, t'étais plutôt gringalet et timide il y a quelques années ! Et là, t'es tout l'inverse, autant physiquement que mentalement ! Remarque, vaut mieux changer dans ce sens que dans l'autre...." dit-elle en finissant sur une pointe d'amertume en pensant à cette période où elle était joyeuse et insouciante. Cette période lui semblait bien loin, à présent. Et là, même si elle se sentait plutôt bien avec Adrien, il y avait tout de même encore au fond d'elle une boule qui la compressait... Une boule qu'elle n'arrivait pas à évacuer. Mais bon, elle n'allait pas en parler. Pas maintenant. Elle n'était peut-être pas assez proche d'Adrien pour lui en parler. Déjà qu'elle n'en parlait pas avec ses autres cousins, Zeno et Giada, avec qui elle était pourtant très proche...

Anabelle ! Une nouvelle fois ! Aaah, ben c'était donc ça ! C'était sa copine, alors, vu qu'il l'appelait sa chère et tendre ! Tiens, c'était marrant qu'il préfère faire ch*er son père avec ses tatouages plutôt que de complaire à sa petite amie... Etrange...

"Eh ben, je suis une privilégiée alors, si je peux le voir, alors ! Donc Anabelle c'est ta petite amie, alors ? C'est pas la préfète de Poufsouffle par hasard ? Been je la connais pas vraiment donc je risque pas d'aller lui dire... Par contre, toi, il va bien y avoir un moment où elle va s'en rendre compte, non ? Parce que c'est dommage de lui cacher ton beau torse musclé, quand même !" rajouta-t-elle avec un sourire.

L'avantage d'être cousins, c'était qu'au moins il n'y avait pas d'ambigüité ! Jamais Adrien ne pourrait croire que Cherise le draguait, ni inversement d'ailleurs ! Parce que notre petite se serait certainement jamais risquée à faire ce genre de remarque à quelqu'un d'autre, de peur que ça soit mal interprété... Mais bon, au moins elle se sentait à l'aise avec Adrien, et elle savait qu'il se fichait pas mal de toutes les histoires qu'elle avait eu par le passé. Enfin, non, il ne s'en fichait pas, mais du moins, ça ne changeait pas son jugement sur elle, et c'était peut-être pour ça que Cherise était à l'aise avec lui. D'ailleurs, quand on y pense, quand ils s'étaient rencontrés la première fois, elle l'avait méchamment envoyé balader parce qu'elle avait cru qu'il se fichait d'elle en lui disant qu'il était son cousin... Et malgré cela, il s'était montré absolument adorable ! C'était une perle, ce garçon, il n'y avait pas à dire !


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