Dilemme (LIBRE)

Sophie était très fatiguée. Elle revenait d’un entraînement de Quidditch salée où elle s’était entraînée pour être une meilleure batteuse. Avec le match qui s’annonçait, elle voulait être certaine de ne jamais manquer sa cible. Elle était donc allée emprunter un Cognard et une batte et elle avait réussi à rattraper systématiquement le Cognard, mais elle avait été aussi propulsée par le choc plusieurs fois dans la boue. En plus, compte tenu du fait qu’elle s’était démenée pour atteindre son objectif, la jeune Poufsouffle était trempée de sueur. Quand elle entra dans la salle commune de Poufsouffle, encore vide, la jeune fille se dépêcha de monter aller se prendre une bonne douche fraiche. Elle redescendit quelques instants plus tard, gaie, fraiche et pimpante, mais ce n’était pas le cas de la jeune Poufsouffle qui se trouvait au coin du feu. En fait, elle avait un air sombre et inquietet Sophie, en bonne petite curieuse, ne pouvait pas s’empêcher de s’en demander la raison. Ce fut pour cela que la jeune fille s’approcha de sa collègue Poufsouffle et lui fit son plus joli sourire.

« Salut, ça n’a pas l’air d’aller. Est-ce que je peux t’aider ? »

La jeune collègue de Sophie se retourna vers elle lorsqu’elle lui adressa la parole. Sophie lui sourit gentiment comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’elle parlait à quelqu’un qu’elle considérait comme en détresse. La jeune fille n’avait pas l’air dans son assiette et Sophie avait décidé de l’aider. La jeune Poufsouffle était généralement de bon conseil et on prétendait que c’était un bon point de l’avoir parmi ses amis. Mais bien entendu, elle ne donnait ses conseils qu’à ceux qui en ressentaient le besoin. Sophie évitait de s’imposer quand elle estimait que la personne préférait être seule, sauf si c’était un proche ami dont elle pouvait être certaine que c’était une manœuvre destinée à noyer le poisson et qu’en fait, la personne avait effectivement besoin de parler. Mais pour le savoir, il lui fallait d’abord connaître la personne et savoir quelles étaient ses habitudes pour ne pas se tromper lorsqu’elle apportait son aide. Ce n’était pas facile, bien entendu, mais c’était impossible de savoir avec une inconnue.

C’était la raison pour laquelle Sophie avait pris la décision, au moment où son interlocutrice lui avait gentiment dit qu’elle ne pouvait rien faire, de la laisser tranquille et de ne pas l’ennuyer avec des attentions que sa camarade voulait sans doute éviter en repoussant avec un sourire sa proposition d’aide. Sophie ne tenait pas à s’imposer si la jeune fille pensait qu’elle n’était pas capable de l’aider et ne voulait pas qu’elles essaient de régler son problème ensemble. Elle était donc, malgré son étonnement, prête à partir. Mais à ce moment là, la jeune fille devant elle se mit à lui parler de son problème, du fait qu’elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire après Poudlard et qu’elle ne trouvait pas un métier dans lequel elle s’épanouirait. Sophie sourit gentiment à nouveau et, intérieurement, se dit que la jeune fille faisait bien partie de cette catégorie de personnes qui ne veulent ennuyer personne avec leurs soucis mais ont parfois besoin d’aide tout de même. Sophie s’assit en face de la jeune fille.

« Je peux comprendre. Moi, je n’ai pas ce genre de problème, mais je peux comprendre que certaines personnes ne sachent pas quoi faire après Poudlard. Bien-sûr, je pourrais tenter de t’aiguiller en te demandant ce que tu aimes faire à Poudlard, mais je suis sûre que d’autres s’y sont essayé avant moi et n’ont pas obtenu de résultat sinon tu n’aurais pas une aussi petite mine. Mais il y a forcément un métier, moldu ou sorcier, fait pour toi, c’est obligé. Il suffit de réfléchir. Je peux t’y aider si tu veux, c’est agréable d’avoir quelqu’un pour réfléchir parfois, ça fait… une sorte de miroir. »

Sophie savait que, dans certaines familles, les moldus n’étaient pas très bien vus. Que certains élèves ne puisent accéder à des métiers les liant à ce monde n’étonnait pas la jeune Poufsouffle. Jane ne faisait probablement pas partie d’une famille facile et il serait donc peut-être encore plus difficile pour elle de trouver un métier dans lequel elle puisse s’épanouir. Sophie la regarda avec tristesse, compatissant à ses difficultés. Elle savait qu’il n’était jamais facile de s’opposer à sa famille même si elle n’avait jamais eu à le faire, sa famille étant suffisamment adorable pour que la jeune Poufsouffle puisse faire ce qu’elle voulait de sa vie. Elle savait qu’elle avait de la chance et que les familles come celle des Kirte étaient rares, mais Sophie était persuadée que Jane pourrait quand-même se trouvait quelque chose d’intéressant à faire. Elle lui sourit alors qu’une idée lui venait en tête, une idée qu’elle décida de lui proposer immédiatement. La jeune fille était en effet ravie de cette idée.

« Si tu aimes tant Poudlard, pourquoi ne pas devenir l’assistante d’un prof ? Tu pourrais toi aussi devenir prof après ça ! »

Jane sourit. Bien que sa collègue était visiblement débordante d'idées, elle doutait qu'elle pourrait un jour devenir professeur. Et il y avait plusieurs bonnes raisons à cela. Premièrement, la Poufsouffle n'était pas certine de pouvoir tenir longtemps à faire de la discipline dans une salle de cours. Deuxièmement, la jeune fille s'était toujours sentie un peu maladroite lorsqu'elle parlait aux gens. Défaut fatal pour un professeur.
"Heu ..., fit la Poufsouffle. C'est que ... Je ne crois pas que ce serait une très bonne idée ... Enfin ... Je veux dire ... Je suis sûrement un peu trop gaffeuse pour ça ... Et en plus, je n'aime pas tellement parler en avant des gens, alors ... Pour un professeurs, ce n'est pas terrible ..."

Jane lui sourit d’un air un peu ennuyé. Sophie avait sans doute dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Pourtant, elle essayait d’être gentille et compréhensive, d’aider ses amis. Mais parfois, on ne pouvait pas aider les autres, du moins, pas comme on en avait l’habitude et il fallait s’adapter à la situation. Mais Sophie était d’un naturel à aller vers les autres pour soigner leurs blessures ou leurs bobos, qu’elles soit physiques ou psychologiques. Elle n’avait pas l’intention d’abandonner, même si, à un moment donné, elle était quelque peu maladroite. Il fallait aussi savoir se remettre en question et transformer les choses pour que le négatif devienne du positif et que l’inquiétude soit annihilée. C’était un véritable travail à temps plein d’aider les autres et c’était le genre de travail que Sophie affectionnait tout particulièrement. Elle ne pourrait peut-être pas aider Jane à trouver sa voie mais elle pouvait l’orienter dans la bonne direction et, à moindres choses, lui remonter le moral et elle allait se battre pour ça.

« …ou pas… »

Elle avait dit ça à cause de la réaction de Jane. Celle-ci se mit à expliquer qu’elle était plutôt maladroite et qu’elle n’aimait pas à prendre la parole devant les gens. Autrement dit, elle n’avait pas les spécificités d’un professeur. Ce n’était donc pas là le travail qu’il lui fallait. Sophie n’en voulait pas à Jane d’avoir répondu négativement à sa proposition. Elle ne pouvait s’attendre à trouver tout de suite la bonne réponse, ce n’était pas seulement un jeu, c’était surtout un enjeu. La jeune Poufsouffle savait que sa camarade avait du souci et elle n’allait certainement pas laisser tomber aussi facilement. Ce n’était pas son genre et ce n’était pas digne de Sophie Kirte, qui voulait consacrer sa vie à aider les autres, à les soigner et à s’occuper d’eux. On ne renonçait pas facilement quand on était une vraie guérisseuse et on s’efforçait d’avoir toujours le mot gentil pour la bonne personne et de remonter le moral tout autant que le système immunitaire. Sinon, on ne valait pas la peine.[i]

« Bon, tu n’es pas faite pour être prof, ok. Mais il y a bien quelque chose qui serait bien pour toi. Tu aimes faire quoi à Poudlard ? Il doit bien y avoir une raison pour que tu n’aies pas envie de partir… »

[i]Il y avait toujours de bonnes raisons pour tout ce qu’on voulait dans la vie. Sophie voulait être guérisseuse parce qu’elle aimait la vie et qu’elle aimait s’occuper des créatures vivantes, ainsi que des humains. Elle voulait savoir soigner parce que c’était son héritage, ce qui faisait d’elle la fille de Mary, au plus profond de son cœur et de son âme. Elle était décidée à devenir cela parce qu’elle avait d’excellentes raisons, tant personnelles que familiales de le faire. Au niveau familial, Jane avait déjà rejeté tout ce qui tenait du monde des moldus. Ce n’était pas forcément idéal, elle pouvait avoir laissé passer par là de nombreuses opportunités, mais au moins, elles avaient fait un tri dans la myriade de possibilités qui s’offraient à Jane. Maintenant, il fallait faire un deuxième brassage au niveau personnel. Si elle ne parvenait pas à réduire les possibilités grâce à ce que Jane aimait, elle en passerait par ce que Jane n’aimait pas, mais elle trouverait une solution pour aider sa camarade à trouver le bonheur.

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VAMPIRE

Jane essaya tant bien que mal de cacher sa véritable pensée. La véritable raison du fait qu'elle ne souhaitait pas partir de Poudlard était d'abord et avant tout sa famille. On ne pouvait pas dire qu'elle n'aimait pas sa famille. C'était plutôt EUX qui ne l'aimaient pas. Depuis qu'elle avait mit les pieds à Poudlard, dès l'instant où le Choixpeau s'était posé sur sa tête, elle avait su que les années qui viendraient seraient pour elle un véritable calvaire. Du moins ... Quand elle se retrouverait avec le reste de sa famille ... Heureusement, depuis peu, Ann habitait chez elle, ce qui faisait en sorte qu'elle avait droit à une amie pour lui prêter main forte lors des chicanes familiales. De plus, sa mère n'osait pas souvent dire trop de choses blessantes devant Ann, ce qui l'arrangeait beaucoup, tout compte fait. Quant à son père, il s'était calmée l'année dernière, ou du moins, Jane s'était rendue compte (un peu tard certes) qu'il ne l'aimait pas moins parce qu'elle avait été envoyée à Poufsouffle. Mais il restait tout de même quelques autres indésirables tels que ses soeurs Elly et Millyann, qui auraient décidément toujours un caractère INSUPPORTABLE.

La jeune fille se contenta donc de répondre à son interlocutrice :
"Oui, bien sûr qu'il y a des choses que j'aime faire ... Je veux dire ... J'adore les Soins aux Créatures Magiques, vraiment ... J'aime aussi les potions et la métamorphose ..."
Jane réfléchit. Pourtant, autre que professeur, elle n'arrivait toujours pas à trouver un métier en lien avec sa passion...

Jane semblait avoir une famille dont l’histoire et les protagonistes n’étaient pas très sympathiques. Apparemment, si elle ne voulait pas quitter Poudlard, c’était principalement à cause de sa famille, ce qui était plutôt inquiétant, selon le point de vue de Sophie. Elle aurait été une responsable, elle aurait sans aucun doute fait signe à quelqu’un pour qu’il vérifie le cas de cette famille, mais elle n’avait pas cette responsabilité et, étant donné que Jane lui faisait des confidences, elle n’espérait sans doute pas que Sophie révèle tout au premier venu.

Sophie se demanda quelle famille pouvait ainsi effrayer un de ses membres, mais elle ne se permettrait pas de se montrer indiscrète à-propos de la vie privée de Jane. Il n’était pas question qu’elle insiste auprès d’une personne qu’elle venait de rencontrer pour qu’elle lui parle de sa vie privée si elle n’en avait pas spécialement envie. Elle sourit en continuant d’écouter.

Jane cita les différentes matières qu’elle aimait bien. Sophie se mit à réfléchir. Ce qui était amusant, c’était que deux des matières que Jane préférait était aussi deux des matières que Sophie préférait. C’était intéressant, mais cela n’allait pas aider Jane si Sophie n’y mettait pas du sien. Elle souhaitait trouver de nouvelles idées de travail pour la jeune fille et ses goûts pourraient probablement l’y aider. Elle se mit à réfléchir à partir des différentes matières que Jane avait citées. Sophie se dit que si la jeune fille voulait travailler de façon isolée, des recherches pourraient être envisageables. Dans ce cas, bien entendu, elles seraient probablement en Potions.

« Tu aimerais faire des recherches ? »