Le retour de Nicolas & Pimprenelle... [PV Ju']

“ Le retour de Nicolas & Pimprenelle „
Imagination & Patchy poursuivent leur quête

Hainoa était ce jour-ci, comme souvent, planquée dans la bibliothèque en train de chercher un nouveau livre à se mettre sous la dent. Ces derniers temps, elle les entamait tellement vite qu’elle était obligée d’en emprunter un nouveau pratiquement tous les jours, au grand dam de Madame Pince, la bibliothécaire, qui la regardait d’un mauvais œil car elle était persuadée que la Gryffondor se servait de ses précieux livres pour en faire des photocopies illégales (du point de vue d’Hainoa, en tout cas). Ou bien peut être pensait-elle qu’elle les mangeait, car Hainoa utilisait souvent l’expression « Je vais le dévorer » ou « Je vais me le mettre sous la dent » lorsqu’elle parlait d’un ouvrage à un de ses camarade. Mais ça aurait été plutôt bête de penser ça, non ? Mais Madame Pince était bête, donc bon… S’il y avait bien une chose qui empêchait la 6 ème année de rester 24h / 24 dans la bibliothèque de Poudlard, c’était bel et bien cette vieille peau aux yeux de faucon, qui, en plus de sentir la vieille personne, fondait sur elle en deux temps trois mouvements lorsqu’elle rangeait un livre sur la mauvaise étagère (elle avait le droit de se tromper, non ? Elle et sa mémoire sélective de 3 secondes et demi –elle battait tout de même son Petit Poisson Rouge d’une demi seconde !-)
Enfin bon. La petite Rouge et Or fit glisser ses doigts le long des reliures en lisant rapidement les titres, tentant d’en trouver un plus intéressant que les autres. Elle changea d’emplacement en pestant intérieurement lorsque la bibliothécaire imita le désagréable « Hum Hum » de Dolorès Ombrage qui signifiait clairement « Pas touche à mes livres avec vos gros doigts gras » (et puis d’abord, les doigts d’Hainie n’étaient ni gros, ni gras, non mais !), mais oublia bien vite cet affront lorsqu’elle tomba sur LA perle rare !

Un rayon de lumière filtré par la fenêtre tombait pile poil sur la reliure de ce livre ci. C’était un signe ça, clairement ! Hainoa en était sûre ! Aussi, elle tendit une main tremblante vers l’ouvrage, et souffla pour dégager la couche de poussière épaisse qui s’était déposée sur la couverture : Les Moutons d’Avignon font de très bons chiche kebab. MOUTONS !
Ce qui voulait dire que la petite Hainie allait enfin pouvoir reprendre sa Quête ! Qui était celle de trouver les troupeaux de moutons de Poudlard, et de les compter afin de s’endormir le soir, puisque le Marchand de Sable, de toute manière, avec la crise, il était vachement économe sur son sable qui faisait dormir. Alors on devait faire avec les moyens du bord, hein ?
Emerveillée par sa découverte, la petite ouvrit avec délicatesse le livre, et parcourut rapidement le sommaire, en allant directement au chapitre « Localisation », puis lu le passage avec avidité. Oh ! Apparemment, les moutons vivaient surtout le jour, et dormaient la nuit, en s’enfouissant parfois sous les feuilles mortes, ou, quand l’environnement le leur permettait, derrière des citrouilles ! C’était donc pour cela qu’Hainie n’en avait jamais trouvé lors de ses virées nocturnes ! Les moutons se cachaient… quelles bêtes malignes ! Fermant le livre, et le rangeant à sa place (puisque maintenant, elle avait toutes les données dont elle avait besoin pour continuer sa Quête), la petite blonde sortit en trombe de la bibliothèque, et dévala les escaliers d’un pas vif.

Manquant de se casser la figure et de renverser Argus Rusard au passage ( « STEWARRRRT !! »), la Gryffondor, sans s’excuser, continua sa course folle, puis ouvrit les portes du Grand Hall, et sortit.
Il faisait très beau ce jour ci. Un temps parfait pour aller à la recherche des moutons, qui aimaient le soleil ! Forcément, s’il faisait nuit, il était impossible de les trouver. Voilà pourquoi Hainoa n’en avait jamais vu auparavant, et n’avait donc jamais pu vaincre ses problèmes d’insomnie. Quoi qu’il en soit, grâce à ses anciennes escapades nocturnes infructueuses, elle avait pu faire la connaissance de Patchy, sa fidèle toute première émissaire !
Patchy, c’était une super-héroïne en pyjama qui l’avait rencontrée un soir étoilé, tandis qu’elle regardait la Grande et la Petite Casserole en compagnie de Joey –son ours en peluche, et optionnellement, arme pour se défendre contre les super vilains-. Depuis, Hainoa l’avait évidemment croisée plusieurs fois dans les couloirs, mais ne l’avait pas reconnue (forcément, en pyjama et en uniforme scolaire, ça change vachement, c’est plus du tout la même personne !)
Quoi qu’il en soit, Patchy allait l’aider dans sa Quête à trouver les moutons. Et donc, même sans la prévenir –de toute manière, comment aurait-elle pu ? ah ! mais si ! par pensée psychique ! à essayer plus tard-, Hainoa était sûre que sa fidèle émissaire allait jaillir de derrière un buisson d’une minute à l’autre en disant qu’il fallait partir de ce pas accomplir leur mission.

Mais les minutes passaient, et Patchy n’était toujours pas arrivée –Imagination n’était pas réputée pour avoir une grande patience, surtout lorsqu’elle mourrait d’envie d’aller compter les moutons-. Ce fut à ce moment-là qu’Hainoa comprit. Mais oui ! Il fallait qu’elle soit dans les mêmes conditions que lors de leurs premières –et unique- rencontre. C’est-à-dire : en pyjama. Tout était clair !
La fillette se remit donc à sprinter, gravit les marches d’escaliers deux à deux, voire trois à trois des fois (forcément, les super-héros comme Hainoa pouvaient accomplir des prouesses !) manqua encore une fois de renverser Rusard -qui poussa un juron étouffé-, puis faillit se cogner contre le Portrait de la Grosse Dame tellement elle était pressée.

« Reblochon ! » balança-t-elle, sautillant presque sur place, comme si cela allait accélérer le processus d’ouverture de passage secret.

La Grosse Dame la laissa donc passer, et Hainoa entra dans sa chambre en se déshabillant en trois secondes top chrono. Puis, elle sortit son pyjama blanc, l’enfila, et ressortit, sous les regards ébahis de ses camarades de Gryffondor, se demandant ce que cette excentrique faisait en pyjama à 3 heures de l’après-midi. Des joueurs d’échec regardèrent même leurs montres en se demandant s’ils avaient été tant absorbés par leur partie qu’ils n’avaient pas vu le temps passer.
Hainoa re dévala donc les escaliers, en marchant cette fois ci sur le pied de Rusard, qui l’aurait bien accoursée pour lui infliger une sanction bien salée, s’il n’avait pas eu aussi mal.

Tous les préparatifs étaient donc en place ! La jeune fille marcha solennellement vers le banc sur lequel elle était installée lorsqu’elle avait rencontré Patchy, disposa Joey –qu’elle n’avait pas oublié, évidemment- à ses côtés, et attendit patiemment que son émissaire daigne poindre le bout de son nez. Point d’étoiles ce jour-là, mais Hainoa était persuadée que les conditions actuelles suffiraient. Cependant, elle décida de donner un coup de pouce à Patchy, en tentant de communiquer avec elle par la pensée. Elle ferma donc les yeux, disposa ses doigts au niveau de ses tempes, et se concentra au maximum, tout en répétant dans son esprit complètement déjanté :

*Patchy… Patchy… Où es-tu ? J’ai besoin de toi, viens…*

Puis elle patienta, sûre et certaine que Patchy était une émissaire très ponctuelle…

Hainoa était toujours assise sur le banc, mais avait reposé ses mains sur ses genoux, attendant sagement l’arrivée de son premier émissaire. Elle avait envoyé son message psychique à Patchy, et était persuadée qu’il n’était plus nécessaire de la solliciter de nouveau. Pendant ce temps, Joey était confortablement installé auprès d’elle, et regardait d’un air absent, un buisson de baies rouges qui était dans sa trajectoire visuelle. Ouvrant doucement les yeux, la petite blonde remarqua que le parc s’était complètement vidé durant le court laps de temps durant lequel elle s’était aveuglée volontairement. Après tout, cela était normal, pensait-elle. Hainoa et Patchy allaient commencer leurs Quête d’ici peu, et auraient été bien embêtées si jamais il y avait eu du monde autour. La Gryffondor pensait même que les gens avaient déserté parce qu’elle avait usé de ses immenses pouvoirs magiques pour les chasser-dont elle ne connaissait pas encore toute l’étendue-. En fait, c’était plutôt le temps caniculaire, et la présence d’une folle dingue en pyjama en plein après-midi qui les avait fait détaler. on ne savait jamais, c’était peut-être contagieux. Mais ça, elle n’était pas censé le savoir, et se félicita intérieurement pour son bon travail. Et, comme si cela ne suffisait pas, son premier émissaire venait d’arriver.

Satisfaite de la ponctualité de Juliet, la petite blonde ne doutait déjà plus de sa capacité à communiquer par télépathie avec ses émissaires. Restait à savoir si ce pouvoir marchait sur de plus longues distances. Un jour, peut-être, essayeraient-ils avec Nicolas (ou rebaptisé Protchy, le 5 ème émissaire) de se positionner d’un bout à l’autre du château et de s’envoyer des signaux –même si, en fait, Hainoa était la seule à posséder le don de communication psychique, étant le grand gourou-.
Patchy s’était donc approchée d’elle, visiblement très émue de la revoir après quatre ans de longues et douloureuses séparations. Hainoa gardait cependant son visage calme et serein, toute Imagination qu’elle était, ne souhaitant pas perturber sa jeune émissaire et son cœur pur. On ne savait jamais, si Hainie se jetait sur sa camarade en sautillant et en beuglant, folle de joie « Ouaiiis ! T’es revenue ! Viens, on va jouer ensemble à la Quête ! », Juliet prendrait peut être la poudre d’escampette, pensant que son Imagination était devenue folle, comme elle était persuadée de l’être il y a quelques temps de ça.

La petite lionne hocha cependant la tête de haut en bas les yeux clos, lors de la première réplique de Patchy, comme si elle compatissait. Après tout, il était vrai qu’Hainoa avait un peu laissé tomber cette émissaire ci, étant donné qu’elle était persuadée que Juliet ne se montrerait que lorsque le ciel serait parfaitement étoilé, et que l’idée de vouloir compter les moutons lui viendrait spontanément. Or, il n’y avait jamais eu d’aussi belle nuit depuis, et elle ne s’était plus réveillée sans se rendormir trois secondes plus tard, preuve que le Marchand de Sable avait retenu la leçon et bien fait son travail. Il lui arrivait néanmoins d’avoir des problèmes d’insomnie, mais généralement, elle allait réveiller Nico, et ensemble, ils discutaient de choses et d’autres toute la soirée. A ces moments-là, la recherche des moutons lui sortait complètement de la tête. Cependant, la découverte du livre dans la bibliothèque était réellement un signe, et, ciel étoilé ou pas, Hainoa se devait de poursuivre sa quête inachevée. De sa voix majestueuse d’Imagination, celle qui avait tant manqué à Juliet, la fillette blonde susurra :

« Je ne suis jamais partie, Patchy. »

Ce qui était vrai, étant donné que la fillette était à Poudlard non-stop. Mais dit comme ça, on aurait presque pu croire qu’Hainoa se donnait des grands airs de Mufasa disant à Simba qu’il vivrait toujours dans son cœur. d’ailleurs cette scène était très émouvante, j’ai même pleuré.
Son année sabbatique -elle était allée se cacher aux Bahamas, d’ailleurs, ce qui n’était pas l’idée qu’on se faisait vraiment d’une fuite politique- lui était complètement sorti de la tête.
En effet, Hainoa était née de parents moldus, et donc une « sang de bourbe », comme les partisans du Seigneur des Ténèbres les appelaient. Et il était sûr et certain qu’elle n’aurait pas fait long feu à Poudlard si jamais elle y était restée lors de la 7 ème année de Harry Potter. Bien sûr, Isaac Irving, son ami Serpentard, et de famille noble de surcroît, lui avait promis de tout faire pour la protéger, quitte à la faire passer pour quelqu’un de sa propre lignée. Mais entre retourner dans un Poudlard complètement transformé et gouverné par la peur, la crainte, les Mangemorts et le Professeur Rogue, ou aller aux Bahamas, le choix était vite fait.

Trifouillant un bout de ficelle qui dépassait des fesses de Joey, la petite Hainoa rouvrit les yeux et jeta un regard digne à son émissaire. Visiblement, Patchy était tellement heureuse de revoir son grand gourou, qu’elle en perdait son latin. Elle bafouillait des choses que la blonde ne comprenait pas, comme « revivre à nouveau ». Etant donné que pour Hainoa, la Serdaigle était bel et bien vivante, elle ne voyait pas trop comment elle pouvait revivre. A moins qu’elle ne soit morte, ou plus : mort-vivante ? Oh ! Patchy était donc une mort vivante ? Un fantôme dans ce cas-là ? –c’était bien plus joli que l’idée qu’elle se faisait des zombies et autres créatures de cauchemars-. Voilà qu’elle avait trouvé le grand pouvoir magique de super-héroïne principal de sa 1 ère émissaire : c’était un ectoplasme !

D’ailleurs, à y regarder de plus près, Juliet avait l’air légèrement transparente. Bon, pas autant que tous les fantômes de Poudlard, qui eux, étaient carrément bleuâtre (d’ailleurs, la petite Serdaigle portait une cravate bleue, c’était certainement un signe ! ), mais transparente tout de même ! En fait, à force d’ouvrir et de fermer les yeux sous ce soleil éblouissant, Hainoa n’y voyait plus très clair, et interprétait donc les choses comme bon lui semblait. En tout cas, à présent, elle croyait dur comme fer que Juliet était la réincarnation sous forme de fantôme d’une ancienne élève rattachée à Poudlard par les remords. Avant de réaliser sa Quête à elle, qui pouvait attendre, elle se devait donc d’aider son émissaire à trouver le repos intérieur. Ensuite pourrait-elle l’aider, avant de rejoindre définitivement le ciel (et en plus, en rejoignant le ciel, elle pourrait voir les moutons de haut, et lui indiquer leur localisation… ça pouvait être pratique !).

Bon grand gourou qu’elle était, Hainoa pensait d’abord au bien de ses compagnons d’arme avant de penser à elle. Ce n’était pas une petite égoïste ! Et puis même, elle partait du principe qu’il fallait gagner la confiance et l’amour de ses émissaires -ce qu’elle avait déjà -. Enfin bon… Surexcitée à l’idée de démarrer une nouvelle Quête –à cet instant, les moutons étaient plutôt bien sortis de sa tête-, Hainie garda tout de même son expression toujours calme tel Bouddha :

« Patchy, je crois ne pas me tromper en avançant que tu es rongée par les remords. Cela pourrait être le départ d’une nouvelle Quête. Dis-moi donc, que puis-je faire pour te venir en aide ? »

Et tout cela dit avec sa grande classe de chef des émissaires, évidemment ! On ne pouvait pas usurper ce rôle comme on le voulait. Et n’était pas grand gourou qui le voulait ! Ce statut appartenait à Hainoa Stewart elle-même, et à elle seule.
Souriant très légèrement, -de son sourire le plus mystérieux possible-, Hainoa regarda Juliet en attendant une quelconque réaction. Elle pressentait –aurait-elle aussi un don de prescience ?- que les nouvelles aventures qu’elle allait vivre avec son émissaire Patchy –celle avec qui tout avait commencé, d’ailleurs- seraient riches en enseignement et en rebondissements…

L’alternative de réaliser une nouvelle Quête plaisait beaucoup à Hainoa. Après tout, elle était toujours enthousiaste à l’idée de partir à l’aventure. Elle aimait les défis, l’inconnu, et était persuadée que si jamais le château de Poudlard se mettait à brûler et que tous les élèves se retrouvaient confrontés à la vie sauvage, elle arriverait à s’en sortir grâce à toutes les expériences qu’elle aurait accumulées. Ce n’était pas vraiment une issue impossible, étant donné que 3 ans plus tôt, une bonne partie de Poudlard avait été détruite –puis reconstruite- lors de la révolution des élèves face à Celui-dont-on-aime-pas-le-nom. Dans ces cas-là, Hainoa n’aurait besoin que d’une seule chose. Une unique chose. LA chose vitale à toute survie en milieu hostile : une paire de CHAUSSETTES !

D’ailleurs, la petite blonde se préparait déjà depuis fort longtemps à une quelconque attaque du château, et à une quelconque escapade dans le monde animal et végétal. C’était dans cette optique qu’elle retournait voir régulièrement l’Elfe de Maison Dobby afin de lui échanger des chaussettes qu’elle avait en double –un exemplaire de chaque chaussette suffisait, voyons !-. Elle avait à ce jour, une collection de ces couvre-pieds tellement riche qu’elle en aurait rendu vert de jalousie quiconque aurait pu prétendre au fanatisme des chaussettes. De toutes les couleurs, de tous les motifs, et de toutes les formes. Certaines étaient de couleurs criardes, jaune avec des plumes de poussin, rose pétant avec des imitations de papier bonbons accrochées, cyan avec des motifs de poisson, carmin avec de vraies cerises… d’autres étaient plus classiques, blanc avec des œufs, beige avec des nœuds, grise à pois… Il y en avait même qui chantaient, d’autres qui sifflaient lorsqu’une jolie fille passait –mais c’était plutôt des chaussettes de garçon, ça-, et une qui faisait des commentaires quant aux chaussures qui étaient sur le point d’être enfilées par leur propriétaire. Les chaussettes magiques étaient vraiment très originales ! Et Hainoa en avait même fait une de ses Quêtes : collecter le plus de chaussettes, et monter le plus grand réseau d’échange avec Dobby. Enfin ça, c’était plutôt l’objectif de Barny Harper, son 3 ème émissaire, mais bon… un petit coup de pouce ne faisait pas de mal. En tout cas, on pouvait dire que cette Quête là avait une très bonne avancée. Bien sûr, Hainie pensait qu’elle ne finirait jamais de découvrir des tas de nouvelles socquettes toutes plus magnifiques les unes que les autres… mais si jamais le château prenait feu, au moins, elle était sûre d’avoir sa réserve pour les 140 ans à venir précisément l’âge de Rusard.

Laissant temporairement les chaussettes de côté, la petite blonde se reconcentra sur son émissaire, qui s’était mis à avoir une réaction plutôt inattendue. En effet, Juliet était en train d’effectuer une sorte de danse folklorique en riant comme si elle était possédée par un esprit particulièrement virulent. Hainoa ne fit aucun commentaire, se contentant d’hocher la tête de haut en bas, comme si elle approuvait le comportement de Patchy. Après tout, les fantômes étaient-ils peut être en proie à des parasites de l’esprit, qui tentaient de leur zigouiller leur personnalité pour s’installer dans leur coquille ectoplasmique. –et en fait, Hainoa n’était pas si loin de la réalité, en fin de compte -. Le directeur de troupe de super héros qu’elle était encouragea donc mentalement son émissaire, persuadée qu’elle perturberait le bon déroulement de la danse si jamais elle parlait de vive voix. Après tout, si elle envoyait des signaux dans la tête de Juliet, l’esprit parasite s’en trouverait peut être affaiblit ? Tandis que des ondes sonores ne pouvaient pas l’atteindre, étant donné que ce n’était pas un être matériel. C’était une théorie particulièrement intéressante, et Hainoa se félicita d’avoir réfléchit avant d’ouvrir la bouche ! Après tout, elle aurait peut-être pu définitivement faire tomber à l’eau le projet de débarrassage de parasite. Et de ce fait, Patchy n’aurait jamais retrouvé la paix intérieure, condamnée à rester fantôme pour le restant de ses jours.

"C'est bon, je suis moi maintenant."

Hainoa posa une de ses frêles mains sur l’épaule de son émissaire, et lui sourit avec tendresse. Patchy avait l’air de s’être enfin débarrassée de son esprit parasite. Mais certainement pas définitivement. Il était donc nécessaire qu’Hainoa surveille de très très près son petit ectoplasme préféré. Et pour être sûre que le parasite ne reviendrait jamais, il fallait l’exorciser par tout un tas de moyens divers et variés. Pour commencer, les deux jeunes filles allaient accomplir l’une des Quête de Juliet. Ensuite, Hainoa utiliserait Joey afin d’éloigner les mauvais esprits. Son ours en peluche étant, je vous le rappelle, l’une des armes principale de la blondinette. Elle s’en servait d’ailleurs bien plus que de sa baguette magique –on ne dormait pas avec une baguette magique ! avec un ours en peluche, si !-. Aussi Joey était-il parfaitement apte à aider Juliet dans sa chasse contre les mauvais esprits. Mais pour le moment, il n’était pas nécessaire d’en faire part au fantôme. Peut-être que son cœur pur en serait corrompu, et qu’il essayerait de ne compter que sur Joey. C’était une chose qu’il fallait éviter à tout prix. Mais passons.

Regardant le petit fantôme avec des yeux qui se voulaient rassurants, Hainoa constata qu’il reprenait progressivement un aspect matériel –en plus, lorsqu’elle l’avait touché, sa main ne l’avait pas traversé ! Peut-être était-ce aussi dû au fait qu’un autre des pouvoirs de la Gryffondor était de donner une consistance plus solide à ce qui ne l’était pas-. Elle en conclut donc que comme Patchy avait chassé momentanément son démon intérieur, elle se rapprochait un peu plus de l’humanité. Au final, au lieu de s’en aller vers le ciel, son émissaire deviendrait-il complétement réel. Une résurrection ! Depuis le temps que la 6 ème année voulait en voir une.
Pour l’encourager, Hainoa dit alors de sa voix douce :

« Bon retour parmi nous, Patchy. »

Puis Juliet lui parla d’Ombral. Il devait sûrement s’agir de l’esprit parasite, pensait Hainoa. C’était donc de cette façon qu’était nommé celui qui tourmentait Patchy. A partir de ce jour, la lionne allait ouvertement déclarer la guerre à Ombral, alors ! En plus, son nom n’était pas joli du tout. Bien différent de la consonance scintillante du prénom d’Hainoa, ou du surnom de ses émissaires : Patchy, Protchy, Barny, Gerbille… sans oublier Joey.
En tout cas, la Serdaigle avait déclaré que Patchy était revenue ! Et Imagination aussi ! Hainoa en était donc très heureuse –même si elle ne savait pas du tout qui était Imagination… peut être était-ce un autre esprit, qui lui, aidait Juliet à chasser Ombral… qui sait-.
D’ailleurs, l’exil d’Ombral, et la main secourable d’Hainoa étaient responsables de la délivrance du petit fantôme. Hainie en était très fière. Elle avait pu se rendre utile, et exaucer l’un des souhaits de l’ectoplasme. Après tout, il fallait toujours aider les défunts rattachés à notre monde.

Enfin, la nouvelle Quête fut mentionnée. La Quête de la Vitalité. A cette idée, Hainie trembla d’excitation. Cela semblait être promesse de nouveaux horizons lumineux et glorieux. Cependant, comment allaient-elles s’en sortir pour accomplir cette Quête ci ? Elle semblait bien difficile. Mais c’était ce qui lui donnait autant d’intérêt !
Hainoa s’apprêta à demander plus de détail sur cette fameuse ambition, mais déjà Patchy lui indiquait qu’elle revenait. Oh ! Elle avait déjà des pistes ? Ça, c’était bien du bon boulot d’émissaire. Après tout, Hainie n’acceptait en émissaires que des gens parfaitement géniaux, doués, et avec un cœur pur de surcroît. Il n’était donc pas étonnant que le fantôme ait une longueur d’avance sur elle. Après tout, elle avait tellement de Quête en cours, qu’elle ne pouvait pas avoir toutes les solutions tout de suite. Sinon, il n’y aurait plus aucun intérêt à compter sur ses compagnons d’arme !

Quelques longues minutes passèrent, durant lesquelles Hainoa, pour s’occuper, regarda passer les nuages. Elle avait recroquevillé ses jambes contre son corps, et les entourait de ses bras. Joey reposait contre ses hanches. Soudainement, la blonde aperçut un nuage en forme de casserole. Exactement comme le soir où elle était rencontré Patchy pour la première fois ! A l’exception près que les volutes de gaz blancs étaient remplacés par des étoiles lumineuses. Mais ce n’était qu’un détail…
Ce fut à ce moment-là que Juliet revint, haletante comme si elle avait beaucoup courut, un objet non identifié entre les mains.

"Voilà... l'objet... de... la... quête !"

Hainoa regarda l’objet de plus près, sa curiosité grandissante. Il s’agissait d’un carnet, tout ce qu’il y avait de plus banal. Mais la jeune Stewart avait appris depuis longtemps à ne pas se fier aux apparences. Le St Graal, cette coupe aux pouvoirs immenses, n’était-il pas un simple produit de charpentier ? Un bout de métal insignifiant et inesthétique ? Aussi ne jugea-t-elle pas l’objet sur son apparat, et écouta avec beaucoup d’intérêt ce que disait Patchy.

Il fallait donc aider le petit fantôme à finir son histoire ! C’était plutôt inattendu comme Quête, mais pas insignifiant pour autant. Après tout, l’ectoplasme était-il peut être un ancien écrivain de talent qui, jalousé par ses rivaux, s’était fait assassiner dans des circonstances qui restaient obscures… Aussi Hainoa se pencha-t-elle sur le sujet de la patate fleurie et réfléchit. Et, alors qu’elle réfléchissait, ses yeux se tournèrent instinctivement vers le ciel… bleu… comme le fantôme. C’était assurément un indice.
Ce fut à ce moment-là qu’elle percuta ! Mais oui ! Par deux fois, le ciel lui avait donné la réponse, mais elle ne l’avait pas écouté. Quelle inattentive elle pouvait faire, parfois…

« C’était une casserole. » prononça Hainoa, l’air absent. Puis, jugeant qu’il était préférable de donner quelques précisions à Patchy, la petite continua « une casserole dans le ciel. Que ce soit les étoiles, ou les nuages, c’était une casserole. La patate fleurie ne peut s’épanouir que dans un environnement naturel, vu qu’elle est fleurie. Et donc, pas dans une casserole normal. Mais une venue du ciel, oui. »

Puis elle se tût, pensant qu’une fois que le fantôme avait été mis sur la bonne voie, il n’était plus nécessaire de continuer. Après tout, son émissaire était un écrivain de renom –hypothétiquement-. Et donc, il n’avait pas besoin qu’Hainoa lui dicte toute l’histoire pour qu’il réussisse à faire un livre d’impact mondial.
Se rappelant alors de ce qui l’avait troublée un peu plus tôt, la Rouge et Or demanda d’un air maternel :

« Si cela ne te dérange pas, petit fantôme. Pourrais-tu m’exposer les circonstances de ton décès ? Peut-être qu’en plus d’écrire ton livre, retrouver tes assassins pourrait t’aider à trouver la paix intérieure. »

Elle espérait néanmoins que le petit fantôme ne s’offusquerait pas et ne s’en irait pas autre part. Parce qu’Hainoa aurait bien voulut connaître la fin de l’histoire de la Patate Fleurie…

Hainoa regardait d’un air respectueux le petit fantôme, qui avait commencé à ouvrir son livre. Certainement allait-il se redresser d’un instant à l’autre, en criant EUREKA en s'exclamant qu’il se souvenait à présent de cette histoire de Patate Fleurie, et qu’il pouvait donc la continuer. Il se mettrait alors à écrire frénétiquement sur les pages vierges de sa future œuvre, et pourrait chasser définitivement Ombral de sa tête. Une fois la Quête de la vitalité réalisée, il n’y aurait plus aucune raison que l’esprit parasite revienne embêter cette pauvre Patchy. D’ailleurs, en parlant de la petite Serdaigle… Hainoa redressa un de ses sourcils blonds, semblant se rendre compte de quelque chose. Attendez. Si Patchy était réellement un fantôme, comment pouvait-elle tenir entre les mains des objets qui visiblement, n’étaient ni transparent, ni ectoplasmique ? Parce c’était bien avantageux d’être fantôme en dehors du fait d’être mort, biensûr : on pouvait traverser des murs, s’envoler très haut dans le ciel, flotter sans avoir recours à la magie du Professeur Flitwick, et effrayer les gens qu’on n’aimait pas. Tout ça était très bien, certes. Mais un fantôme ne pouvait pas se saisir d’objets matériels. Elle en avait eu la preuve lorsque Nick Quasi Sans Tête avait tenté de l’aider à ramasser ses livres de cours éparpillés par terre suite à un attentat une déchirure de son sac, sans succès. Et si le spectre de Gryffondor n’avait pas réussi, alors un petit fantôme hanté et tourmenté comme Juliet n’y arriverait certainement pas non plus.

Hainoa se frappa alors le front du plat de la main. Mais oui, c’était logique ! Patchy n’était pas un fantôme, mais un Esprit Frappeur ! Après tout, elle était plutôt opaque, et avait un air de ressemblance avec Peeves cravate bleue, nœud bleu, si, si, je vous assure que tout ça à un petit air de famille. Et puis bon, Hainie ne connaissait que ce dernier comme Esprit Frappeur. Et même s’il était exécrable, acariâtre, et particulièrement grotesque, ce n’était pas forcément le cas de tous les Esprits Frappeurs ! Il existait peut être des Esprits Frappeurs gentils comme Juliet, qui étaient seulement revenus à la vie pour se venger de ses bourreaux. Du coup, comme ils étaient morts, mais encore sur terre, c’était des Esprits. Et comme ils avaient envie de frapper leurs assassins, ils étaient Frappeurs aussi. Tout se tenait ! La petite lionne avait réussi à résoudre le mystère qui planait autour de son émissaire n°1. Elle en était certaine : il s’agissait d’une piste qui permettrait à Patchy de se débarrasser complètement d’Ombral. Fière d’elle, Hainie fit tout de même mine de n’avoir rien remarqué. Après tout, les Esprits Frappeurs, mêmes s’ils en étaient, n’auraient certainement pas apprécié qu’on les appelle comme tels. C’était plutôt insultant, surtout lorsqu’on connaissait celui de Poudlard.

Espérant que l’Esprit ne pouvait pas lire dans ses pensées –qui sait, peut-être se vexerait-il, non seulement parce qu’elle le traitait de Peeves, mais aussi, parce qu’elle essayait de lui cacher des choses- la jeune Gryffondor agita ses orteils nus pour les aérer. Bien que Juliet soit persuadée qu’elle soit un être supérieur –même si Hainie n’en savait rien- qui ne craignait pas les changements de températures, il n’empêche qu’elle, elle sentait réellement les effets de la canicule ! Il faisait trop chauuud pour travailler. La petite blonde se demandait comment il était possible, en Septembre, d’atteindre des chaleurs aussi horribles. Une fournaise étouffante. C’était affreux. En plus, elle avait le gosier complètement sec, mais avait trop la flemme d’aller chercher quelque chose à boire dans sa salle commune, ou même plus près, dans les cuisines. peut être pouvait-elle envoyer Juliet le faire à sa place en disant que c’était une quête ? une quête de heu… déshydratation ? .

Bref. La 6 ème année tourna ses grands yeux océans vers le ciel lorsque Patchy lui fit un compliment sur sa vue perçante. Elle essaya de voir à son tour ce fameux nuage du singe tenant une carabine, pour pouvoir indiquer à la Serdaigle où se trouvait la casserole. Cependant, elle avait beau fouiller le ciel, voyant même un éléphant monté sur des patins à roulettes, un Professeur Rogue chaussé de pantoufles roses –quant à savoir comment elle détermine la couleur, c’est un vrai mystère- et un cornichon de bulgarie (xD), il n’y avait aucune trace de ce drôle de macaque. Oh… Légèrement déçue, la blonde comprit alors. Mais oui ! Elle, elle était un être doté de grands pouvoirs. Donc elle voyait le 2 ème niveau de ciel, tandis que Juliet, petit Esprit Frappeur qu’elle était, ne voyait que le premier ! Tout se tenait. En réalité, il s’agissait d’un singe tenant un fusil avec une casserole sur la tête. Mais il aurait fallu qu’elle demande à Patchy de lui prêter un œil afin de voir la totalité du nuage. Ooooh ! Cependant, elle n’était pas sûre que la réaction de sa compatriote serait très positive si elle lui demandait : « Hey Patchy ! Tu peux me prêter ton œil ? On fait un échange si tu veux, comme ça tu pourras voir la casserole ! *_* ». Non… Hainie était quand même tordue, mais pas à ce point.

La blonde se contenta donc de mettre sa main en visière, et de plisser ses yeux, avant de déclarer :

« Hum. Je ne sais pas quand est-ce qu’elle va tomber, mais en tout cas, je peux te dire qu’elle est percée. »

Comment voyait-elle ça ? Eh bien, c’était facile. Elle avait lu le matin même dans le journal qu’il y avait prévision d’averse. Et donc, pour qu’il y ait de la pluie, il fallait forcément que ça tombe d’un nuage ! Et donc, par extension, de la casserole. Quelqu’un avait essayé de mettre de l’eau dans la casserole, pour faire cuire la Patate Fleurie ! Sauf que comme elle était endommagée, ben… il risquait de pleuvoir.

« Il faudrait réparer la casserole si on veut qu’il tombe autre chose que l’eau que quelqu’un a mis dedans. En tout cas, on ne pourra pas avant demain : ce soir, il va pleuvoir. Mais en tout cas, sans reboucher les trous, on ne pourra jamais faire cuire la Patate Fleurie. » finit-elle par dire à mi-voix en faisant cliqueter ses bracelets pour paraître aussi mystérieuse que Trelawney

Hainie n’eut aucune réaction lorsque Juliet la surnomma autrement. Imalay. Diminutif d’Imagination, certainement. Oui, oui, c’était plutôt joli. Et puis de toute façon, elle aussi appelait son Petit Fantôme –ou plutôt Petit Esprit Frappeur- par autre chose que son véritable nom. D’ailleurs, quel était-il ? La Gryffondor ne s’était jamais posé cette question. Bah. Après tout, il paraîtrait que les Spectres n’aimaient pas se souvenir de leurs véritables appellations. On pouvait donc faire totalement abstraction de ce détail. Patchy était Patchy, voilà tout . Avec Ombral qui parasitait, certes. Mais bon. Haussant les épaules légèrement, Hainoa se tourna une nouvelle fois vers son émissaire. Hum. Les Carrow. Il lui semblait que ce nom lui était assez familier. Voyons voir… Mais oui ! C’était eux qui régnaient sur Poudlard quand sac poubelle Rogue était devenu directeur lui permettant ainsi de prendre une année sabbatique, mais bon. C’était à cause de ces vilains Mangemorts qu’elle n’avait pas pu retourner à l’école entre nous, ça ne l’avait pas tué #SBAF#. Oh. Qu’ils étaient vilains, ces types alors. Aller jusqu’à s’en prendre à Patchy…

Mais attendez là. Est-ce que… Est-ce que… Mais OUI ! C’était un attentat ! On s’en prenait à son émissaire n°1, on faisait fuir Barny Harper –un autre de ses émissaires- à l’autre bout du pays, on s’attaquait au frère Dennis d’un autre de ses bras droit bon, ça arrive à tout le monde de se planter de frère, même aux Mangemorts #PAF# . Et tout ça… tout ça… Dans le but de la zigouiller elle ! Mazette ! Elle venait de découvrir un terrible complot. Prenant un air soudainement grave, la demoiselle se pencha vers Juliet, et murmura d’une voix rauque :

« Patchy… je… Je crois que nous sommes en danger. Fais comme si de rien n’était. »

Elle laissa planer un moment de tension, puis continua, comme si elle n’avait jamais eu vent d’une quelconque tentative de meurtre renversement hiérarchique –il fallait tromper l’ennemi, qui se cachait sûrement derrière un buisson, si, si-.

« Les Carrows ont été zigouillés sont morts, non ? Nous ne pouvons donc pas nous venger d’eux… Mais pour ce qui est de Nathanaël. Je ne le connais pas, dis m’en un peu plus, Petit Fantôme. »

Eh oui. Petit Fantôme, mais PAS Petit Esprit Frappeur. Après tout, l’ectoplasme bizarrement opaque et matériel pouvait bien décider de changer d’avis, et de garder la fin de la Patate Fleurie pour lui si elle se montrait trop impertinente. Zut.