Si proche mais si loin [PV]

C’était une nouvelle matinée au château de Poudlard. Fredericke était redevenue blonde, elle manquait en revanche encore un peu de sa pêche habituelle. Elle faisait tout de même de son mieux pour donner le change étant donner qu’elle ne voulait pas inspirer de la pitié d’une part et que d’autre part, elle considérait que son propre chagrin était mitigé. Elle était très triste en un sens étant donné qu’elle avait tout de même perdu sa mère, mais cette même mère avait choisi son sort et était la même personne que celle qui lui avait fait du mal pendant des années. Sans le vouloir, certes, mais sa mère était tellement malheureuse qu’elle avait un vrai problème mental. Parfois, Fredericke se disait que c’était idiot d’être aussi triste pour quelqu’un qui avait choisi son sort.

C’est donc tout en pensant à sa défunte mère que Fredericke se coiffait ce jour là. Elle vérifiait les moindres ondulations de sa longue chevelure et les mettait en place une à une très lentement. Bien qu’elle sache que Vincent l’attendait sûrement dans la grande salle et que son retard le mettrait de mauvaise humeur, elle prenait vraiment tout son temps. Elle n’avait pas vraiment envie d’aller en cours, d’autant qu’elle ne commençait que bien plus tard que Vincent, l’avantage d’être en sixième année et d’avoir moins de matière… Elle finit néanmoins par descendre de sa salle commune et par rejoindre son petit ami. Ce fût trop bref à son goût et quand, après son départ, elle retrouva la table des gryffondors, elle se sentait un peu en plein désarroi.

Presque tous les sixièmes années étaient là. Hainoa était en grande conversation avec Nicolas, Fred’ s’était donc installé un peu plus loin, à côté de Haven, le frère de Heaven. Ils avaient beau être dans la même classe, ils ne se parlaient pas vraiment. Il faut dire qu’ils avaient des caractères assez différents et que Fredericke gardait une certaine rancune à la sœur de l’ancien préfet pour avoir briser le cœur d’Adrien. Rancune qui s’était tout de même sacrément amoindrie depuis que le dit Adrien sortait avec Anabelle. Surtout qu’en petite copine de son pote, il n’y avait pas à dire, Anabelle était nettement plus chiante. Une vraie teigne jalouse ! Fredericke n’avait jamais compris ce que ressentait ses amis vis-à-vis de Vincent avant que Ady sorte avec sa chère et tendre psychopate Ana’. Elle devait bien admettre que c’était désagréable mais au moins, toutes les deux n’en venaient pas aux mains (ou presque), ça sauvait la face par rapport à Vince’.

Tout ceci pour dire au bout de 430 mots que Fred’ s’assit dans un premier temps sans rien dire à côté d’Haven et c’est seulement ensuite qu’elle dit « Salut » d’un air plus que neutre. Fredericke était un peu fatiguée. Elle se sentait encore un peu ailleurs, elle posa donc son coude sur la table. Elle n’avait pas encore mangé mais elle n’avait pas faim, c’était souvent que cela lui arrivait lorsqu’elle était un peu déprimée. Histoire d’alimenter la conversation, elle ajouta « On a quoi comme cours après ? » Parce que bon, c’était un peu lourd de se regarder dans le blanc des yeux sans rien dire.

En ce matin pas trop froid, Haven était descendu en compagnie de Nicolas et d’Hainoa dans la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner. Il avait été dire bonjour à sa sœur jumelle, déjà présente aux côtés de Marie, la meilleure amie de cette dernière, et avait rejoint la table des Rouge et Or sans un seul bruit. Hainoa et Nicolas se mirent à parler rapidement, Hainoa parlant d’une bestiole étrange, et d’un livre qu’elle avait lu. Haven écoutait à moitié, et il se servit un croissant, avant de servir les deux autres en jus de citrouille. Ils étaient très bien réveillés ce matin, ce qui n’était pas vraiment le cas d’Haven… Mais il allait prendre un bon petit déjeuner, et tout irait alors comme sur des roulettes… Ou presque. Il fixa l’emplacement vide en face de lui, celui où se tenait habituellement cherise. Elle avait quitté Poudlard pour Taliesin à la rentrée… Tout comme elle avait quitté Haven… Enfin bref. Il reposa rapidement ses yeux sur son croissant qui l’attendait, puis une fois qu’il l’eut engloutit, il passa à un toast à la confiture de Framboises. Qui était sacrément bonne, il fallait bien l’avouer !

Pour ne pas être proche de quelqu’un qui était de la même année que soit, il fallait le faire. D’autant plus que la personne en question était dans la même maison qu’Haven, et qu’il la côtoyait pourtant tous les jours. Alors bon, forcément, quand Fredericke était venue s’asseoir à ses côtés, il n’avait pas trop bougé. Bien entendu, il ne rechignait pas contre le fait de faire connaissance, mais c’est vrai qu’en y repensant, en six ans de vie presque commune, ils n’avaient jamais échangés plus que les mots que la politesse exige… Ce qui était quand même très étrange, vous serez d’accord ! Il répond cependant sans rechigner à ses salutations, couronnant le tout d’un petit sourire discret. Les sourires d’Haven se faisaient rares depuis Juillet, et les gens apprenaient petit à petit pourquoi… Puis alors que lui entamait son deuxième croissant, Fredericke lui demanda ce qu’ils avaient comme cours juste après. Et pour avoir regardé son emploi du temps à son réveil, il pu lui répondre sans aucun doute :

« Et bin, on a Métamorphose… un double cours avec les Serdaigle… »

Et après, ce n’était pas sûr que la blonde ait le même cours que lui… Haven avait gardé presque tous les cours obligatoires jusqu’à la cinquième année, sauf les Soins aux Créatures Magiques, l’histoire de la Magie et la Divination. Il avait cependant était choisis pour l’option Taliesin, qu’il avait accepté de suivre (et en grande partie parce que sa sœur en faisait également partie, et qu’il savait que Cherise était à Taliesin…) donc forcément, s’ils n’avaient pas les mêmes options, ça ne servait à rien de déblatérer pour rien.

« Au fait, ça se passe bien, les rondes et tout ? »

Car quand même, il ne fallait pas oublier qu’Haven n’était plus préfet, et que c’était Fredericke qui avait écopé de la tâche ! Non sans rechigner à ce qu’il paraissait, mais soit… Haven se lançait peut-être sur un sujet épineux, mais ils n’allaient pas rester là à ne rien se dire, alors qu’ils l’avaient déjà fait cinq ans auparavant… Quoi qu’ils en auraient l’habitude…

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Chouette ! De la métamorphose ! Bon, ce n’était peut-être pas la matière dans laquelle Fredericke excellait le plus, mais elle n’était pas mauvaise non plus quand c’était de la magie pure où il ne fallait pas forcément trop réfléchir. Fredericke était de ceux qui font de la magie à l’instinct, réfléchir n’était pas sa grande spécialité, elle n’était d’ailleurs pas réputer pour son intelligence. Elle était toutefois une bonne élève, sans superlatif certes, mais elle obtenait toujours des résultats honorables parce qu’elle était sérieuse. Elle avait d’ailleurs gardé la plupart de ses matières, se passant uniquement d’histoire de la magie et de défense contre les forces du mal, deux matières qui ne lui serviraient jamais dans sa future carrière. Non qu’elle ait une idée précise de ce qu’elle désirait faire après Poudlard, elle envisageait plus ou moins de toucher à tout avant de se fixer quand Vincent l’aurait fait lui aussi, mais elle savait que des matières comme les deux qu’elle venait de citer ne pouvait pas l’aider dans l’avenir. En fait, elle comptait devenir photographe d’art parce qu’elle n’avait pas besoin d’argent avec sa rente, maintenant, elle ne voulait pas se restreindre non plus à cette seule possibilité. Elle aurait bien aimé pratiquer la danse aussi, mais la troupe sorcière que comptait monter Adrien ne pouvait pas l’accueillir, tout simplement parce que pour Vincent c’était hors de question. D’autant plus peut-être qu’il n’aurait aucune prise dessus, pas comme au club où il pouvait venir jeter un œil quand bon lui semblait (on notera qu’il n’en abusait pas). Bref, tout ça pour dire que métamorphose c’était plutôt un bon début de journée, plus qu’arithmancie en tout cas.

« Oki, super. En plus avec serdaigle ça va le faire ! » Parce que par contre, avec Poufsouffle… Bon, elle ne disait pas, elle avait plein d’amis à Poufsouffle, mais vu comment ça se passait ces derniers temps avec Anabelle, moins elles se voyaient et mieux elles se portaient.

Comme Haven parlait des rondes, Fred’ se rembrunit. C’est vrai que c’était à cause de lui qu’on lui avait refilé le bébé ! Bouh ! Vilain va ! Mais bon, comme Fred’ n’avait plus trois ans, elle ne dit rien de ses pensées immatures et se contenta d’un petit sourire. « Moui, ça peut aller… mais bon, un scandale au bout de seulement quelques semaines de prefectorat… je m’en serais bien passé. » Elle faisait ici référence au fait qu’Anabelle avait été viré de son poste de préfète en chef à cause d’un des cours qu’elles avaient eu ensemble où la Poufsouffle lui avait sauté dessus sans raison apparente, avec usage de la baguette en plus. Pas très sérieux pour une préfète donc elle avait été évincé… au grand damn de Fred’ qui, en plus de culpabiliser un peu, n’avait pas besoin de ça pour envenimer encore un peu plus ses relations avec l’horripilante copine d’Adrien. Le pire dans tout ça c’est que notre jeune allemande faisait pourtant de son mieux pour être une bonne remplaçante de Haven. A compter du jour où elle avait porté le badge, elle s’était montré encore plus respectueuse du règlement qu’avant. Elle ne traînait plus le soir juste pour être avec Vincent, elle n’avait plus de rendez-vous secret dans la salle sur demande avec lui (à l’exception du jour où sa mère était morte, mais tout le monde avait compris et on ne leur avait rien dit) et elle avait même rallongé sa jupe d’uniforme pour qu’elle soit plus conforme. Elle essayait d’être un exemple… mais sa poisse (quasi légendaire) continuait à la poursuivre sans répit.

Avoir des doubles cours n’avait jamais dérangé Haven. Comme il était le jumeau d’Heaven et qu’elle était relativement respectée (et crainte) dans Poudlard, personne n’avait cherché des noises à son frère… Sait-on jamais de quoi elle était capable. Mais il était vrai qu’il préférait les double cours avec Serdaigle ou Serpentard plutôt qu’avec les Poufsouffle… Cela était peut-être du au fait qu’il ne connaissait presque personne de Poufsouffle, mais c’était ainsi.

Quand Fredericke lui parla du scandale, Haven hocha doucement la tête. Il voyait de quoi elle parlait, tout simplement parce qu’il avait été présent lorsque cela s’était passé, mais après il n’avait pas vraiment suivit le truc. Il avait d’ailleurs appris il y a peu que sa cousine par alliance, Anabelle Montgomery, jusque là préfète, avait été renvoyée de ses fonctions. Il fallait avouer qu’elle avait un peu (beaucoup) gaffé, et Haven la voyant comme une fille calme avait été plutôt surpris de son comportement… C’en était à croire qu’elle avait été possédée ou qu’on l’avait obligée à agir de la sorte…

« Oui, le truc avec Anabelle ? C’est une de mes cousines par alliance tiens… Mais je ne lui parle pas plus que ça… elle sort avec un ex à ma sœur, non ? »

Comme quoi, Haven était vachement au courant de ce qui se passait côté cœur au château ! Non pas qu’il n’en n’avait strictement rien à faire, seulement que lorsqu’il sortait encore avec Cherise, il n’avait d’yeux que pour elle, et se moquait pas mal du monde qui l’entourait. Bon, il s’en souciait quand même hein, n’allez pas croire qu’il était devenu plus nombriliste que sa sœur , mais en soit, que machin sorte avec bidule alors que truc aimait machin… Ce n’était pas vraiment sa tasse de thé à l’hériter Rouge et Or des Clarks ! Et puis c’était tellement compliqué, rien qu’à comprendre les histoires de cœur de sa sœur, que s’il se mettait à suivre les histoires de cœur de tout le château… Il serait complètement paumé au bout de deux couples ! Quoi qu’il savait que Fredericke sortait avec un Serpentard, un certain Vincent, que notre lionceau connaissait juste de nom et de vue… Il savait aussi que cela avait fait polémique, mais comme lui il s’en moquait, et qu’Heaven ne lui avait jamais fait une seule critique sur ce couple, il se fichait pas mal de ce que les autres disaient…

« Tu sais, ce n’est pas facile d’être Préfet, je suis désolé que ça te sois retombé dessus… Mais tu vas voir, tu vas être géniale, y’a pas de raison ! Et puis Billie est là pour t’aider aussi ! Et nous aussi, même si on n’est pas préfets ! Et ceux qui râlent, tu les envoies balader… Ou tu demandes à ton copain, il te défendra sans aucun doute ! »

De ce qu’il avait entendu d’ailleurs, Vincent était du genre bagarreur et jaloux… aussi Haven allait essayer de le provoquer le moins possible ! Parce que ça serait vraiment bête que Vincent de se décide à lui taper dessus alors qu’Haven se foutait totalement de Fredericke. Pas dans le sens où elle pouvait mourir sans qu’il ne soit peiné, non, mais il n’avait aucune vue sur elle. Il aimait Cherise, même s’ils n’étaient plus ensemble, et c’était une chose qui était tout de même de notoriété publique dans Poudlard !

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S’il y avait bien eu quelqu’un qui s’était demandé si Anabelle n’avait pas été possédé, c’était bien Fredericke qui ne voyait pas comment sa camarade de Sterne avait bien pu tourner comme ça simplement pour un TP de potion. Fredericke était plutôt du genre hyper jalouse elle aussi, elle pouvait être carrément agressive avec qui se frottait de trop près à son homme, mais même si elle l’avait mal vécu, jamais elle n’aurait réagi ainsi en plein cours. A la grande limite, si elle avait soupçonné quelques complots, elle aurait réglé son compte à la nana après, dans un recoin sombre d’un couloir quelconque, mais Anabelle n’avait visiblement aucune logique car, il n’y avait aucun doute possible, la cousine par alliance d’Haven n’avait pas été possédée, elle avait bien agi d’elle-même. D’après Fred’, elle ferait mieux de montrer plus à Adrien qu’elle l’aimait, elle subirait moins l’effet soupape de cocotte minute. Car oui, d’après la théorie de Fred’, échaffaudé depuis l’incident non sans un certain soin, la jeune Gryffondor s’était dit que si la poufsouffle avait aussi mal vécu toute cette affaire au point d’en péter un câble c’est qu’elle n’était pas si certaine que ça de garder Adrien. C’était quelque chose que Fred’ comprenait très bien parce qu’elle avait beau avoir des montagnes de patience en réserve, elle n’en pensait pas moins qu’un couple devait au moins se tenir la main ou se faire des petits bisous… pas forcément besoin de se rouler des palots torrides mais elle savait par Adrien (avant cette affaire) qu’avec Anabelle c’était le néant absolu. A ce compte, ils auraient aussi bien fait de rester meilleurs amis, parce que ça semblait sacrément jouer sur la santé mentale de la désormais ex-préfète en chef.

« Oui, c’est ça, elle sort avec Adrien Sallers. Mais sortir est un grand mot… J’en viens à me dire que ta sœur était mieux qu’Anabelle pour lui, ce qui, crois moi, n’est pas peu dire… » Parce que Fredericke avait mis beaucoup de temps à accepter la douleur d’Adrien après sa rupture avec Heaven. Fidèle en amitié comme pour tout le reste, Fredericke s’était dressé entre la serpentard et son ami, allant jusqu’à détourner l’attention du Poufsouffle lorsqu’ils croisaient la verte et argent. Pour elle, tout ce qu’Heaven avait fait endurer à Adrien était impardonnable, mais maintenant qu’il était avec Anabelle, ça ne semblait pas mieux… On aurait pu croire que si pourtant… c’était vraiment désespérant. Elle-même n’avait pas de bol mais Adrien la battait question amour sans difficulté, il aimait vraiment que les nanas compliquées.

Elle sourit dans sa tasse de thé aux encouragements de Haven et plus encore lorsqu’il fit référence à Vincent. « J’sais pas si ça me rendrait meilleure préfète de demander au mec le plus violent de l’école de me défendre. » Et ce alors même qu’elle sortait avec le mec en question et qu’il se ferait sûrement un plaisir d’avoir son autorisation pour taper du crétin… Mais elle ne trouvait pas ça très déontologique. « Tu sais que j’ai rallongé ma jupe en plus ? C’est hyper inconfortable » Fred’ aimait ses jambes mais ce n’était pas pour ça que l’année précédente sa jupe d’uniforme était aussi courte, c’était simplement parce qu’elle n’aimait pas le frôlement du tissu contre sa peau lorsqu’elle courait ou grimpait dans les arbres. En plus, elle avait toujours jugé que ce n’était pas indécent puisqu’elle portait un cycliste sous sa jupe, pas très long certes, mais ça évitait que la jupe ne remonte et n’en dévoile trop. Maintenant elle lui arrivait juste quelques centimètres au dessus du genoux, presque la taille réglementaire qui, elle, était au genoux justement. Si c’était pas du sacrifice ça… (si, si, pour elle ça en est un !)

Quand les sujets déviaient sur sa sœur, Haven été généralement la source de plainte, ou d’admiration. Ou alors, pire, on lui faisait des louanges sur sa sœur avant de lui faire « Au fait, c’est quoi ton nom déjà ?! » Mais depuis le temps, il avait appris à passer au dessus de toutes ces idioties… Mais il savait que si certains l’adoraient, d’autre la détestaient comme personne. Genre Anabelle… Et là, c’était plutôt donnant-donnant, car de ce qu’il savait, sa sœur non plus n’aimait pas leur cousine par alliance… Mais peut-être qu’Anabelle la voyait encore trop comme une rivale, qui sait… Et forcément, quand Heaven sentait qu’on ne l’aimait pas, elle rendait double le sentiment de haine…

« Tu sais, elle l’a vraiment aimé, Adrien… De ce qu’elle m’a dit en tout cas. Mais je sais aussi qu’elle lui a fait du mal, sans le vouloir… Et je sais que beaucoup de personnes ne l’aiment pas à cause de cela… Mais c’est gentil quand même de dire qu’elle vaut apparemment mieux qu’une Poufsouffle… »

Et ce qu’il disait était vrai. Parce qu’il connaissait sa sœur, et elle ne serait jamais restée aussi longtemps avec un garçon si elle ne l’aimait pas pour de vrai. Bien sûr, elle avait souvent joués avec ses derniers, mais elle avait commencé à changer après son entrée à Poudlard, et tout ça à cause d’un certain Serdaigle… Mais c’était avec Sallers qu’elle avait commencé à se stabilisé, et si elle avait rompu, ce n’était en aucun cas pour le voir souffrir, mais plutôt pour ne pas le faire souffrir d’aimer quelqu’un qui ne le lui rendait plus. Et ça, peu de gens l’avait compris, ce qui était bien dommage.

A la remarque de la Préfète sur le fait que Vincent était violent, Haven esquissa un léger sourire. Mais qui avait parlé de le lui demander ?! Il le ferait sans doute sans qu’on ait besoin de lui dire ! Et puis, on n’a pas idée de chercher les Préfets aussi ! Alors bon, une petite correction de temps à autre, ce n’est pas la mort non plus… Et Haven savait bien que Fred’ avait été malmenée par des Serpentard l’année passée… Et il trouvait cela très nul d’ailleurs… Alors si un peu d’aide extérieure pouvait aider… Pourquoi refuser ?!

« Bah, tu le demanderais pas… Il te servirait dans l’ombre et les réduiraient en pièce dans un coin sombre des cachots… Y’a que ça là-bas, alors bon… Par contre s’il pouvait m’éviter, moi, parce que je ne tiens pas vraiment à aller voir Pomfresh… »

Bah oui, autant préciser tout de suite hein… Parce qu’Haven n’avait peut-être rien contre Vincent, ni contre le fait que Fredericke sorte avec un Serpentard (sa propre sœur étant par le passé sortie avec un Serdaigle et un Pouffsouffle !), il n’était pas sûr que Vincent voit les choses du même œil que lui… Il était une sorte de jaloux compulsif, soit, mais Haven ne voulait aucunement lui piquer Fredericke ! Alors à la niche, et on rentre les dents !

« J’ai remarqué oui… Ne vas pas croire que je te matais hein ! Mais bon, c’est des changements que je remarque… J’avais l’habitude de voir le moindre changement vestimentaire chez Cherise… Alors au fil du temps ça c’est élargit à toutes les filles… »

Bah ouais… Haven avait passé trois ans de sa vie en couple avec Cherise, et avait apprit à remarquer le moindre petit changement, pour pouvoir la complimenter sans qu’elle n’ait à dire « T’as vu, j’ai fait si » ou « t’as vu j’ai fait ça ». Parce qu’Haven le savait, les filles ne supportaient pas devoir montrer qu’elles avaient changé quelque chose, elles préféraient quand la remarque venait toute seule… Et Haven avait bien bossé, parole de Clarks ! C’est pourquoi il avait vite remarqué la différence de longueur entre l’ancienne jupe de Fredericke et la nouvelle. Tout simplement, avouons le, parce qu’il avait été habitué à voir les jambes de la demoiselle, et que là, seule la partie basse était visible !

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Une grimace déforma le visage habituellement régulier de la jeune Allemande. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas croire les paroles de son camarade mais franchement, rien que d’en parler, elle se souvenait de comment était Adrien après tout ça, et si vous en doutiez, on peut vous dire que ce n’était pas des bons souvenirs. Elle se souvenait de la fois où elle était entré dans Sterne et qu’Adrien était dans un coin de la salle, replié sur lui-même, incapable de bouger, de parler, presque comme mort tant son pouls était faible et son visage pâle. Mutisme. C’est comme ça que s’appelait ce dont souffrait Adrien. Il s’était enfermé plein de fois dans cet état après la rupture avec Heaven parce que lui aussi l’avait vraiment aimé, et beaucoup plus qu’elle ne devait s’en douter vu comme elle l’avait évité ensuite, enfonçant encore le couteau dans la plaie déjà sanglante.

« En même temps c’est pas dur d’être mieux qu’Ana la pas belle en ce moment à mes yeux. Mais c’est toujours bon à savoir qu’Heaven n’a pas réellement joué avec Adrien… même si je ne te cache pas que je garde de très mauvais souvenirs de leur rupture. Ady n’était pas comme maintenant à l’époque, il était plus… fragile. » Mais peut-être qu’Haven l’ignorait, même si Adrien était le cousin de son grand amour et l’ex de sa sœur, elle doutait que les deux garçons aient un jour eu une conversation dépassant le simple hochement de tête et le bonjour que la politesse imposait.

« T’inquiète pas, t’es pas dans son collimateur. Pourtant la liste de ceux qui y sont est longue comme le bras… Vincent s’imagine que tous les hommes me désirent. C’est flatteur mais c’est idiot. » Fredericke se trouvait très belle, ce n’était pas du tout le genre à se déprécier, mais Vincent était trop extrême. Bien sûr, si elle était libre, le nombre de ses prétendants aurait peut-être subi une légère augmentation grâce à son physique avantageux… mais puisqu’elle était avec Vincent (et surtout parce que c’était lui et pas un autre !), les mecs ne la mataient pas, il fallait qu’il arrête de psychoter. C’était un danger publique quoi quand il s’y mettait… et c’était vraiment pas bon pour sa réputation à elle. « Mais t’as raison, j’ai pas besoin de demander. Si j’ai le malheur de lui dire qu’on m’a manqué de respect, il y aura forcément un blessé de plus à l’infirmerie le lendemain. » Bah… elle pouvait plus le changer maintenant. Il était comme ça et puis c’est tout, elle l’aimait ainsi après tout.

« J’sais que tu mates pas va. Mais j’espère que tu apprécies à sa juste valeur mon effort. » Dit-elle avec un petit sourire en coin tout en attrapant une brioche. Elle avait déjà mangé à la table des Serpentard mais elle avait encore faim. « A propos, ça va… tu te remets de ce qui s’est passé avec Cherise ? » Formulation pour la rupture qu’elle espérait avec assez de tact. C’était Adrien qui lui avait dit pour Haven et la jeune Rowle. C’était triste, mais bon, elle avait vécu pas mal de trucs glauques avec la guerre, peut-être que prendre ses distances la ferait aller mieux et qu’elle reviendrait ensuite… qui sait ?

Haven n’avait jamais vraiment suivi les histoires de cœur de sa sœur. Tout d’abord parce que c’était bien trop compliqué, et ensuite, parce qu’il devait s’occuper de sa propre vie amoureuse, et qu’il avait dès le début remarqué que Cherise n’allait pas très bien. Et autant dire qu’avec le temps, ça n’avait pas été en s’améliorant ! De quoi dépité le jeune Rouge et Or qui faisait pourtant tous les efforts du monde pour la faire rire et sourire…Mais ça n’avait pas marché, et maintenant qu’ils s’étaient séparés… Et bien Haven était genre tellement à la masse côté cœur à Poudlard qu’il ne comprenait pas la moitié des histoires en cours…

« Oui, j’ai cru entendre qu’il s’enfermait sur lui-même… Ils se reparlent un peu maintenant, non ? J’avoue que je ne suis pas du tout, toutes ces choses me sont un peu… Etrangères tu vois… »

Pour ne pas dire qu’il n’y comprenait rien à rien… D’ailleurs, il avait vraiment fallu qu’il rompe avec Cherise (enfin, l’inverse plutôt) pour se rendre compte que le château était la proie des histoires de cœur… Après, savoir si ces dernières dureraient après l’école… L’histoire de ses parents s’était faite après Poudlard… Mais de nombreuses personnes qui sortaient ensemble à l’école finissaient mariés et parents d’une famille… Et Haven lui, qu’aurait-il ? Rien, sans aucun doute, puisque son seul amour l’avait quitté… Le futur devenait doucement plus noir pour le Rouge et Or… Et c’était là une bien mauvaise nouvelle…

« Bah, il t’aime… Moi je n’étais pas comme ça, c’est vrai… Mais il se croit peut-être pas assez bien pour toi, et il a peur de te perdre… Je peux le comprendre d’un côté… »

Et dans ce cas là, Haven ne pouvait que le comprendre ! Il avait eut peur tellement de fois de perdre Cherise que la rupture l’avait pour de bon anéanti. Bon, il n’avait pas réagit comme Adrien, c’est sûr, il n’avait pas non plus tenté de mettre fin à ses jours… Mais il avait été mal, très mal, et ce durant toutes les vacances… Alors autant dire que les vacances avaient été les pires de toute sa vie, si on enlevait en plus l’année où Cherise s’était faite kidnappée… Mais soit, là n’était pas le sujet.

« Oui, c’est même plus qu’un effort ! C’est une implication totale dans ta tâche ! »

Haven sourit à Fredericke en englouti un autre croissant, et vida son verre du jus de citrouille. Il ne se goinfrait pas non, il se nourrissait ! Il était un jeune homme en pleine croissance, alors forcément, il avait besoin de tout ce qu’il fallait pour bien grandir ! Il se servit d’ailleurs un verre de lait, tout en n’oubliant pas d’en proposer à Fredericke. Et oui, il était bien élevé le petit ! Cependant, sa bonne humeur retomba quand Fredericke parla de Cherise… Le sujet tabou pour Haven… Mais bon, elle n’y pouvait rien la pauvre !

« Euh… Mouais, bof quoi… Ma sœur me force à faire tout un tas de trucs pour que j’y pense le moins possible, mais c’est pas évident… Et puis, quand je la vois à Taliesin, bah oui parce qu’elle est partie là-bas tu sais, bah j’ai envie de la serrer dans mes bras… Mais je ne peux pas… Mais… Je ne peux pas non plus aimer une autre fille… J’aime que Cherise, tu vois le truc ? Je suis un problème ambulant… »

Haven soupira, las de cette situation qu’il détestait. Bien entendu, il appréciait tous les efforts que faisait sa sœur pour éviter qu’il ne déprime à longueur de journée… Mais les moments à Taliesin étaient si intenses en émotions qu’il en revenait totalement vidé le soir, et se demandait presque pourquoi il avait accepté… Pour être avec sa chère jumelle bien sûr, ils étaient liés et opposés mais voilà, de voir Cherise sans pouvoir réellement l’approchait, ça le tuait un truc de dingue… Il ne comptait presque plus les fois où Nicolas l’avait trouvé effondré sur son lit, endormi par la fatigue et des larmes encore brillantes sur ses joues… Nicolas ne le réveillait jamais dans ses moments là, mais le lendemain était souvent source à un bon quart d’heure de blabla… Ah les filles vraiment, qu’est-ce qu’elles pouvaient être venimeuses quand elles s’y mettaient !

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Fredericke devait bien avouer que l’histoire Adrien-Heaven lui était un peu resté en travers de la gorge, toutefois, elle savait aussi que c’était pas vraiment ses oignons, c’est pour ça qu’elle ne s’en était jamais mêlée, elle aurait aimé – dans un autre genre – qu’Adrien en fasse de même pour ce qui concernait sa vie amoureuse à elle, toutefois, ce n’était pas gagné quand on connaissait le Poufsouffle. Il était très gentil hein, super vraiment, mais on ne pouvait pas dire qu’il fasse dans la dentelle. Elle se souvenait encore très bien du jour où il avait envoyé ce pauvre Vincent à l’infirmerie dans le coma. Comment ça c’était Vincent qui avait commencé ? Ranafoutre ! Oui, oui, Fredericke avait tendance à être de mauvaise foi quand elle s’y mettait, et l’histoire Ady/Heaven en était un très bon exemple.

« Oui, ils se reparlent, mais ça reste assez bizarre j’ai l’impression… mais bon, après, du moment que ça ne cause plus de crise de mutisme à Ady, je m’en fiche, ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent. » La liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui n’est-ce pas ? Du coup, elle ne se permettait pas d’intervenir, même pas quand elle était très en colère comme ça avait été le cas à une époque. Tout de même, c’était vraiment loin tout ça, pourtant Fredericke avait l’impression que c’était hier…

« Tu as bien de la chance si tu le comprends, moi je n’ai jamais compris et – il faut se faire une raison – je ne comprendrais probablement jamais. Je suis jalouse pourtant, vraiment, je peux être terrible, mais se laisser aller comme il le fait, j’en serais incapable, il y a toujours une barrière qui m’arrête et me dis ‘attention Fred, là tu vas trop loin’ et je suis sûre que c’est pareil pour toi non ? Il n’y a que Vincent qui n’en est pas, peut-être à cause de son éducation… » ou de son ‘manque de’ plutôt, oui parce que Vincent avait grandi dans la rue sans parents pour lui apprendre les limites, c’est comme ça qu’il était devenu violent, et à la base il était même plutôt irascible ! Maintenant, il semblait être un agneau tellement il s’était adouci depuis sa première année… mais n’empêche qu’il était incontrôlable et qu’il n’avait aucun discernement. Cela donnait beaucoup de soucis à Fredericke qui était toujours plus ou moins tenue responsable des agissements de son petit copain… par les élèves du moins, l’administration savait qu’elle n’y pouvait rien, à moins qu’ils s’en moquent… ce n’était pas impossible non plus.

« Merci, je suis bien heureuse que tu apprécies l’effort. » Dit-elle en souriant avant de lui faire un charmant clin d’œil. Malheureusement, le sujet qui suivit n’avait lui rien de charmant… pauvre Haven ! Elle ne savait pas ce qu’elle, elle ferait, si une telle chose lui arrivait… et elle ne voulait même pas y penser tellement ça lui faisait de la peine rien que de l’imaginer une seule seconde. « Je te comprends… j’ai ressenti quelque chose de similaire à une époque… ça fait mal les chagrins d’amour… j’espère quand même que malgré tout ça tu finiras par t’en remettre, peut-être qu’au bout d’un long moment ce sera moins difficile. » Mais elle n’en savait rien, elle n’avait pas eu à vraiment se remettre de son propre chagrin d’amour puisqu’un an plus tard Vincent lui déclarait sa flamme… elle avait beaucoup souffert pendant la période où il était avec Marie, mais ça avait été temporaire, elle avait fini par s’en sortir, mais elle savait combien ça vous détruisait et elle souhaitait que d’une manière ou d’une autre Haven s’en remette aussi.

Heaven et Adrien… Le jumeau de la vipère se souvenait plutôt bien de cette époque. Son premier petit copain « permanent »… Enfin, un mec qui restait avec ce statut plus de deux semaines quoi… Il avait même duré six ou sept mois ! Ce qui était un record à l’époque pour la vipère ! Maintenant son record était de dix mois, quand elle était sortie avec son ancien capitaine de Quidditch et ami, Siegfried Léthé… Et autant dire qu’Haven ne savait pas trop si il préférait qu’elle soit célibataire ou non… Mais au moins, il l’avait plus souvent à ses côtés, et elle faisait tout pour lui remonter le moral ! Alors c’était peut-être un point positif, non ?

Concernant Vincent et sa jalousie maladive… D’accord, Fredericke avait peut-être raison, il poussait le bouchon un peu trop loin, mais bon… Il était amoureux ! Et si Haven le comprenait, c’est parce que s’il avait tout de son père, qui était un Gryffondor, sa mère était une vraie Serpentard… Et que ce petit côté vipère ressortait parfois, quand il était énervé surtout… Cependant…

« Je ne pense pas que j’en serais capable, moi aussi… Je ne suis pas comme ça… Mais bon… »

Après, chacun était différent ! Et peut-être que Vincent avait vraiment trop peur de perdre Fredericke… Peut-être que si Haven avait agi comme lui… Non, impossible, il n’aurait pas pu, et ça n’aurait sûrement pas fait en sorte que Cherise reste à ses côtés ! Et puis, il se refusait à être violent, car ce n’était pas lui du tout ! Puis Fredericke laissa penser que la douleur passerait… Et ça, Haven en doutait vraiment. Si elle passait, c’était parce que Cherise était revenue à lui, et rien d’autre !

« Je sais pas… Y’a qu’elle, elle me hante tous le temps… J’en fais des cauchemars e soir ! Je compte plus les fois où Nico m’a récupéré en état de loque humaine… »

Ouais… En parlant de son meilleur ami, il lui jeta un rapide coup d’œil. Haven avait été anéanti, et ce pauvre nicolas, qui n’avait plus de chance côté cœur, l’avait toujours soutenu… Et Haven le lui rendait bien ! Car il faisait tout pour qu’Hainie se réveille un peu ! Parce que quand même, ça se voyait comme une pustule sur le nez d’une vieille et vilaine sorcière, que Nicolas était fou d’elle !

« Enfin, passons… Tout le monde parle du bal… Tu y vas avec Vincent, pas vrai ? Moi je n’irais pas… J’ai tellement eu l’habitude d’avoir la même cavalière, que là, c’est juste impossible… Ma sœur n’y va pas non plus, alors on va rentrer pour les vacances de Noël… »

Les jumeaux avaient toujours, ou presque, passés leurs vacances de Noël au château, pour le bal essentiellement. Mais cette année, ils avaient décidés de rentrer au manoir Clarks-McGowan, et de passer les fêtes comme bon leur semblait. Si Haven ne se trompait pas, sa sœur allait les fêter chez un de ses amis… Nathanël allait sûrement disparaître lui aussi… Mais Haven ne comptait pas passer toute la soirée en compagnie de sa mère, son petit-frère et son beau-père, et toute la famille Lerant et McGowan ! Il resterait sûrement au Manoir, trouvant un prétexte bidon pour ne pas venir… comme un énorme devoir, sur un truc qu’il n’avait rien pigé. Et il passerait sa soirée à faire du Quidditch dans le jardin… Après tout, la maison était protégée pour que les moldus ne découvrent rien… alors il ne risquait pas de se faire prendre ! Et puis avec Hainoa et Nicolas, ils comptaient lancés les tamagotchis après les vacances… Ou peut-être avant, ils n’étaient pas encore sûrs ! Mais si c’était après, il pourrait se pencher un peu plus sur les derniers petits détails ! Et si c’était avant… Et bien il pourrait penser à des améliorations ! Il sentait d’ailleurs Kelly, son Boutefeu Chinois, gracieusement offert par ses amis, bien logé dans sa poche de pantalon… Il l’avait mis en silencieux, car ils n’étaient que trois au courant pour l’instant. Donc si on entendait un « bip bip bip », ça la ficherait mal d’un coup !

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