You're crazy !!! [PV]

Fredericke avait bien essayé de filer le plus vite possible après la fin du cours de botanique mais Elyna était une rapide et surtout Fred’ avait été attrapé au passage à la fin du cours par Tobias qui lui parlait de ses vacances, d’autres choses aussi mais en tout cas pas de ce qui perturbait Elyna puisque Tobias n’était pas bien au courant… Cependant, le serpentard s’en doutait un peu parce que Vincent et Fredericke étaient plus unis que jamais, c’était louche. Puis, Vincent pouvait presque paraître heureux sous son air toujours aussi grognon, son pire ennemi n’avait pas pût ne pas remarquer ce changement soudain. C’était trop étrange. Mais comme penser à Vincent et Fred’ au lit lui fichait la chair de poule, il préférait encore occulter la chose purement et simplement. Montrer un désaccord quelconque n’y changerait rien après tout, pas vrai ?

Fredericke aurait aimé que sa meilleure amie pense pareil ou du moins réagisse comme Ophélia mais ça semblait être trop demandé. Elle la suivit donc de mauvaise grâce, haussant les épaules en direction de Tobias. Quand la serdaigle se mit à lui hurler dessus, Fred’ plissa les yeux et se mit les mains sur les oreilles pour se protéger des décibels que sortaient la gorge de son amie. Bon, bah s’il y avait encore des gens pas au courant dans Poudlard, on pouvait être sûr qu’Elyna venait de les mettre au parfum. Bon, c’était peut-être un rien exagéré, mais son cri manquait quand même de discrétion, on ne pouvait pas dire le contraire.

« Elyna, tu veux me péter les tympans ou quoi ? » Ok, c’était hors sujet mais sur le moment, c’est tout ce que Fred’ avait trouvé à répondre. « Et puis qu’est-ce que tu veux que je te dise exactement ? Je n’éprouve absolument aucun regret pour ce que j’ai fait, je me sens même plus que soulagée de m’appartenir enfin. » Même si dans les faits, c’était à Vincent qu’elle appartenait, mais c’était elle qui avait choisi ses chaînes et puis le serpentard n’abuserait jamais de ce lien entre eux. Il avait trop l’habitude du caractère de Fredericke, puis l’amour qu’ils éprouvaient suffisait à les lier, ils n’avaient pas besoin des traditions allemandes même si Fred’ savait qu’elles existaient et qu’ils ne pouvaient rien contre ça.

« Et à propos, valait quand même mieux le faire pendant les vacances. Je ne me vois pas pratiquer ce genre d’activité à Poudlard. » Elle espérait à ce propos que Vincent serait d’accord avec elle, ils n’en avaient jamais parlé. Ils n’étaient pas de ceux qui parlent mais de ceux qui agissent. Les mots, ils n’étaient pas à l’aise avec ça… mais en tout cas, il était clair dans l’esprit de Fredericke qu’elle ne ferait rien à Poudlard. Elle n’y tenait pas. Et puis elle était préfète, elle devait rester dans le droit chemin lorsqu’elle était à l’école, elle avait même rallongé sa jupe dans cette optique. « De toute façon, tu ne peux pas comprendre, on ne risquait pas de t’enlever de Poudlard pour te marier toi ! » Oui, Fredericke était un peu vexée même si elle avait conscience que sa meilleure amie ne vivait pas dans le même monde qu’elle donc qu’elle ne pouvait pas comprendre que Fredericke était élevée pour être femme tôt de toute façon. Pire, elle s’était sentie parfaitement prête lorsque c’était arrivé (à son initiative d’ailleurs), elle avait juste voulu être avec Vincent et rien d’autre. Mais être libéré du risque qu’à maintenant seize ans, âge légal d’un mariage avec autorisation parentale, on l’enlève pour la marier de force à Franz, histoire de la séparer de Vincent, c’était vraiment important pour elle. Elyna ne pourrait jamais saisir ce que c’était que de vivre dans la peur d’être séparé par ses parents de celui qu’on aime… tout simplement parce qu’elles n’avaient pas les mêmes problèmes. Il était fort possible (et Fred le savait) que la réciproque soit vrai et que les petits soucis d’Elyna (d’argent de poche par exemple, ou avec Seth) lui échappent complètement… parce que même si elles s’aimaient, elles étaient différentes.

« J’me suis dit que ça te laisserait un peu de temps pour digérer. Visiblement, j’aurais mieux fait de choisir un double cours. » Ok, Fred’ était un peu pince sans rire dernièrement mais bon… Elle avait du mal à comprendre les réactions des personnes de son entourage. Comme si c’était un crime que de faire ce à quoi elle pensait (garde à ne pas trop s’égarer d’ailleurs) avec celui qu’elle aimait. Soit, elle était chrétienne convaincue et elle pensait bien que Dieu ne voyait pas tout ça d’un très bon œil… mais s’il ne lui avait pas mis Franz dans les pattes, elle n’en serait pas là non plus. Elle considérait donc que c’était à 50/50, d’ailleurs, son confesseur ne l’avait pas beaucoup grondé, tout juste sermonné. Au fond, on vivait à une époque légère, c’était déjà bien qu’elle aille se laver de son péché à l’église.

« J’crois que t’as pas tout compris ma chérie… » L’interrompit Fred’ lorsqu’elle lui dit qu’elle n’avait pas besoin de recommencer de si tôt. Bah oui, elle l’avait déjà refais, plusieurs fois, depuis. Après tout, ils dormaient ensemble alors forcément… Maintenant, ça n’était pas dans ses projets de le faire durant les prochains mois puisque comme elle l’avait souligné, dans Poudlard ce n’était quand même pas évident d’avoir un peu d’intimité, encore moins lorsqu’on n’était pas dans la même maison. « C’était début juillet ça, on a réitéré depuis. Mais t’inquiète pas va, à Poudlard je suis un modèle de chasteté. Vincent aussi. Il est très timide tu sais bien. » Il est vrai que Fredericke ne mettait pas du tout en doute le fait que son petit ami se tienne bien au sein de l’école. Cela ne lui aurait même pas traversé l’esprit en fait tant elle trouvait elle-même que ça ne se faisait pas. Flirter un peu dans la salle sur demande oui, bien sûr (ils n’étaient pas des moines non plus), mais pas plus, elle trouvait ça indécent ! Après tout, c’était une école ici.

« Ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas, je comprends. » Et elle la serra à son tour dans ses bras en soupirant. Bon, allez, il fallait être bon joueur, Fred’ savait pertinemment que sa meilleure amie était contre les relations intimes et qu’elle réagirait comme elle l’avait fait. Mais elle ne perdait quand même pas espoir qu’Elyna accepte les choses comme elles étaient. Peut-être que c’était trop compliqué pour elle à cause des deux ans qui les séparaient. Fred’ se sentait très mûre au point de vu physique et morale alors qu’Elyna n’avait entamé sa puberté que tout récemment. A l’âge de son amie, Fred’ ne pensait pas à ce genre de chose, se contentant très bien de bisous innocents échangés au détour d’un couloir (pas avec Vincent bien entendu), plus que ses origines, c’était peut-être ça le vrai problème.

« Oh oui, ne t’inquiète pas, c’était génial ! Enfin, je dois avouer qu’on se passe volontiers du côté douloureux et perclus qui suit mais sinon c’était vraiment… magique ! » Oui, elle ne voyait pas d’autres mots pour décrire ce qui s’était passé cette nuit là, tout s’était fait si vite… Et ça avait été si merveilleux de se sentir femme dans les bras de Vincent, puis ensuite qu’ils se disent une nouvelle fois leur amour. Car finalement, plus que le plaisir physique qu’elle avait pût ressentir (sachant que la première fois à ce niveau n’avait pas été impérissable) c’était vraiment sentimentalement qu’elle s’était sentie comblée. Elle était libre d’aimer Vincent, ce n’était plus une bravade de gamine, c’était la réalité… Pour Fredericke plus peut-être que pour n’importe quelle autre fille, cette nuit là était une émancipation. Et puis, Vincent avait semblé heureux lui aussi, hors on sait que le rendre heureux est quand même l’une des priorités de Fred’.

« Si, si, ma famille est au courant. » C’était moins marrant que de parler de Vincent et elle, mais bon, Elyna avait un côté pragmatique très serdaigle. « Il fallait bien pour briser les fiançailles. C’était pas une partie de plaisir ça par contre, mais ils s’en remettront, surtout que Vincent est devenu un meilleur parti que Franz grâce à Roze. » Bon, ce n’était pas encore très officiel mais elle pouvait bien en parler à Elyna, non ?

Dans un haussement d’épaule, Fredericke répondit, le sourire aux lèvres « Je ne vois pas ce que je pourrais t’annoncer d’aussi fracassant maintenant. » Qu’elle était enceinte peut-être ? Ce serait marrant de voir la tête d’Elyna, à essayer peut-être ? Non que ça puisse arriver un jour dans la mesure où Fredericke faisait très attention, surtout là que c’était tout frais dans son esprit et que, pire que ça, elle était encore à l’école. Elle n’avait rien contre le fait d’avoir des enfants jeune – sa mère avait eu son frère à 19 ans et elle à 20 -, mais la scolarité restait une priorité chez la blondinette qui était plus sérieuse que ce qu’on pourrait penser d’elle au premier abord.

« C’est pas ma faute si je suis moins chaste et pure que je n’ai été. Tu verras, ça t’arrivera un jour à toi aussi » Mais pas avant deux ou trois ans hein, parce que bon, là Elyna était trop jeune. Et dans son cas ce n’était pas que des mots, 14 ans c’est vraiment pas assez vieux, déjà que les 15 ans de Vincent continuaient à rester en travers de la gorge… Franchement, même si elle en avait envie, s’il n’y avait pas eu ses seize ans, donc l’âge du mariage légal pour une fille, qui approchait dangereusement, elle ne l’aurait sûrement pas fait. Mais se faire enlever et mariée de force à Franz lui faisait vraiment trop peur pour avoir des scrupules alors qu’elle savait qu’elle était prête… et Vincent aussi, même si lui c’était particulier, il s’était longtemps retenu sans qu’elle sache pourquoi… c’est pour ça qu’elle avait fait le premier pas. Sinon qui sait ce qui se serait passé après la date fatidique du huit août. Rien qu’à cette idée, un frisson parcouru Fred’, mais elle chassa toutes ces mauvaises pensées pour poursuivre sa conversation avec sa meilleure amie.

« Roh, mais t’as pas fini oui. » Dit Fred en riant et en donnant une petite tape à son amie avant de répondre sérieusement « Avec Franz ça aurait été du viol pur et simple, il m’arrive encore d’en cauchemarder… mais je n’en parle pas à Vincent, la seule fois où je l’ai fais, ça l’a mis hors de lui. » Et à l’époque, ils n’étaient même pas encore ensemble, alors imaginez… Mais non, vraiment, pour Fredericke, l’idée du mariage avec Franz faisait tellement parti de son enfance que ça la hanterait encore un moment, quand bien même elle ait passé plus de temps dans le lit de Vincent que dans le sien tout l’été. Enfin, ça finirait par s’atténuer, ça revenait quand même moins souvent qu’il y a quelques mois. Depuis qu’elle était amoureuse de Vincent, l’idée des mains de Franz sur elle était de plus en plus intolérable… mais c’était derrière elle maintenant, c’est qu’elle devait se dire.

« Vincent est sans le sou et c’est un né moldu, c’est le pire parti qui soit… c’est vrai. Mais Roze a arrangé ça en le mettant dans son testament. Vincent est officiellement l’héritier de la part allemande de la fortune de ma cousine, donc du manoir où j’ai grandi, des terres et de certaines actions en bourse. Ce n’est pas une aussi grande fortune que celle de Franz mais comme ça lierait les deux terres Maiden en une seule ça change complètement la donne. Maintenant, ce n’est pas encore complètement officiel… mais tu comprends, il n’y a pas que Franz à lorgner ma fortune, hors certains n’aurait pas les mêmes scrupules à épouser une fille qui n’est plus vierge. » Toutes les grandes familles sorcières n’étaient pas chrétienne et ne se faisaient donc pas autant de soucis pour la moralité de la future épouse. C’est à cause de ça que Roze avait jugé bon d’en arriver là, tout en considérant que Lucas aurait assez à faire avec la fortune anglaise de sa mère conjuguée à celle de son père. C’était quand même gentil à elle, et Fred’ espérait que Vincent lui était aussi reconnaissant qu’elle.

Hochant la tête vigoureusement, notre jeune héroïne ne pouvait qu’approuver els paroles de son amie, surtout qu’elle avait vécu la chose de près il y a peu. « Oh, oui, ça c’est sûr. Mon père a eu du mal à s’en remettre… heureusement que Vincent était à l’abri chez Roze à ce moment là, sinon je ne sais pas ce que ça aurait donné. » Et comme le nom de Steh vint dans la conversation, Fred’ se souvint subitement que Vincent lui avait dit quelque chose à propos de son imbécile de meilleur ami… un truc assez inquiétant d’ailleurs. Mais attention, si le serdaigle faisait du mal à son amie, la lionne sortirait les griffes ! Elle se fichait qu’il soit le seul pote de Vincent, ça ne lui donnait pas l’immunité s’il osait briser le petit cœur d’Elyna ! « En parlant de Seth, ça va avec lui ? J’ai entendu des trucs assez inquiétant à son sujet… » Genre il virait à la Axel quoi. Pas étonnant au fond puisqu’ils étaient cousins (mais de l’avis de Fred’, Axel était bien plus beau que Seth, question de goût), mais le type de mec comme Axel n’était pas trop celui d’Elyna… c’était plutôt Fred’ qui était attirée par les bad boy. Enfin, les gentils bad boy quand même, parce que les bagarres ça ne la dérangeait pas mais fallait pas frapper les filles ou les faibles non plus… encore que tout bien compté, frapper Tobias c’était sûrement frapper un faible. Oui, gentille Fred’, toujours ! Mais elle prenait vraiment Tobias pour une lavette… ce qui n’était pas vrai, il était juste moins fort que Vincent et avait, lui, toujours vécu dans une famille et un endroit tranquille.

« Oh oui, tu ne peux même pas imaginer ce que donne Vincent quand il est en colère… mais c’est quelque chose… Et encore, avec moi, il essaie de se contenir. » Ce jour là, il était carrément parti dans sa chambre en la plantant en larmes pour ne pas hurler. C’était gentil, même si ça n’avait pas arrangé les choses. Elle se souvenait cependant avec un petit sourire de tout ça maintenant… « Mais tu as raison, c’est le parfait garde du corps, en plus je crois qu’il est encore plus résolu à détruire tout ce qui voudrait nous séparer qu’avant. On dirait que c’est proportionnel à ses sentiments, quelque chose comme ça… » Plus ils étaient amoureux, plus Vincent voulait la protéger et la garder pour lui, mais en même temps, elle avait l’impression que ça devenait aussi plus subtil donc que c’était plus agréable pour elle. Il acceptait mieux qu’avant qu’elle parte avec ses copines et ça ne l’avait pas dérangé qu’elle devienne préfète. Il savait peut-être mieux faire la part des choses entre le vrai danger et sa simple possessivité en grandissant… même si ça restait à vérifier.

« Hum… ce que je voudrais de plus ? Que ma relation survive à nos un an de différence… Mais à part ça, tout va bien. » Oui, en entrant en sixième année, Fredericke était de plus en plus étreinte par la peur que son copain l’oublie quand il serait à Poudlard tout seul, sans elle… c’était ridicule hein ? Mais l’amour, c’est souvent comme ça…

La réaction de Fredericke avait de quoi paraître bizarre parce qu’à la boutade de son amie, elle secoua tristement la tête et repoussa nerveusement une mèche qui traînait devant ses yeux jusqu’à l’arrière de son oreille. Elle ne savait même pas quoi dire à son amie, ça faisait aussi parti des choses qu’elle devait dire, c’était aussi une grande nouvelle en un sens, mais elle était moins drôle que les deux autres… pire que ça, elle n’en avait que très peu parlé à Vincent. Pour ainsi dire pas en fait, mais il n’était pas idiot et avait sûrement compris tout seul les grandes lignes. Fred’ était un livre ouvert après tout pour ceux qui la connaissaient.

« Non, en fait, je suis allée voir mes parents en cachette parce que nous devions aussi parler de leur divorce… ma mère est effondrée par tous ces évènements. Surtout que mon frère a disparu tout l’été. Je ne voulais pas que Vincent assiste à la déchéance de la grande famille Maiden, il a assez à faire avec la sienne… » Ce n’était pas parce qu’elle était amoureuse de lui qu’elle comptait lui faire porter tous ses fardeaux. Au contraire, il n’y avait rien qu’elle désira plus que de le rendre heureux pour qu’il soit sans soucis comme les autres garçons de son âge… enfin, pour peu que ça existe alors qu’ils étaient la génération qui avait connu la guerre entre les mangemorts et le bon côté de la force (si, si, exactement ça).

« Ce doit être un truc de mec de réfléchir tout seul dans notre dos. Souviens toi, Vince’ m’a faut la même l’an dernier. » Parce que monsieur réfléchissait à ses sentiments pour elle ! Et pendant ce temps, elle s’était morfond avec un deuil sur les bras ! Rah, ces mecs, tous des bons à rien et des mauvais à tout ! Si, si, l’auteur confirme >.<

« Il te faut peut-être un temps d’adaptation comme toi tu ne t’attendais pas à ce changement, ça t’es tombé dessus alors il faut que tu t’habitues. J’suis sûre que tu arriveras à passer au-dessus de ça. » Après tout, elle était sincèrement amoureuse et Fred’ croyait que l’amour pouvait vaincre toutes les frontières et tous les obstacles. Elle mettait même sa philosophie en pratique régulièrement, la preuve non ? C’était bien pour ça qu’Elyna lui avait hurlé dessus quelques minutes plus tôt.

« Vincent n’est pas violent, il… » Peine perdu « Ok, il est violent. Mais je le trouve quand même plus attentionné que Seth. Tu devrais lui remuer un peu les fesses à celui-ci ! » Parce que les efforts ça doit venir des deux côtés, sinon ça n’a aucune valeur. Et foi de Maiden, le Griffins le plus idiot des deux avait intérêt à faire des progrès… sinon, elle allait n’en faire qu’une bouchée ! Non mais !

« Bah, on se soutiendra mutuellement va… Mais tu vois, moi, Vincent c’est toute ma vie. J’ai tout sacrifié pour lui, je ne sais pas ce que je ferais si… » Elle ne termina pas sa phrase et se passa la main sur le visage. « Laisse tomber va, peu importe. » Parce qu’elle savait très bien ce qu’elle ferait justement.