Crèpes, gaufres et macarons [PV]

Les vacances de Noël étaient terminées et après avoir les avoir passées une bonne partie au château (tout le monde savait que les vacances de Noël se commençaient en premier lieu à Poudlard, puisque l'ambiance là-bas y était extraordinaire), Roman avait réintégré Poudlard, quand même plutôt content. The D-day approchait à grand pas, autant au niveau des BUSEs que de son prestigieux diplôme de pâtisserie. Il se sentait prêt, il était prêt, et il arriverait à tout mener de front. Ces vacances là l'avaient bien requinqué et il se sentait bien en forme pour arriver jusqu'au boût, et y arriver victorieux. En plus de ça il avait été bien gâté à Noël et la nouvelle année lui avait imposé plein de belles résolutions et une bonne humeur à toute épreuve.

*Pâte d'amandes, Pâte à tartiner, Crèpes, Gaufres... J'ai faim.*

Nous étions un dimanche et Roman était arrivé en début d'après-midi, avec sa soeur Megan (de Pré-au-Lard) et n'avait pour l'instant encore vu personne. Il avait passé presque l'après-midi entière dans sa salle commune et surtout son dortoir – à déballer toute ses affaires – mais n'avait nécessairement pu se résoudre à ne pas passer dans les cuisines. Après tout, c'était un peu sa troisième maison, hein, alors on ne pouvait pas franchement lui en vouloir. De plus il n'avait encore croisé personne de sa connaissance (tous les élèves arrivaient généralement le matin, avec le lundi Poudlard Express) et n'avait rien de plus à faire, alors autant en profiter pour plancher sur des recettes et dévaliser la réserve de chocolat au lait.

Se dirigeant vers la grande salle pour le repas du soir autrement dit le 5ème de la journée, oui, Roman a un côté Karadoc, Roman fut ravi d'appercevoir, en entrant dans la pièce, que d'un) elle était plutôt vide, et de deux) qu'il n'y avait qu'une seule et unique personne à la table des Poufsouffle. Il était plutôt tôt pour un repas, mais au contraire, Roman avait plus de temps pour manger, et surtout, pour parler avec Anabelle, puisque visiblement, c'était bien sa préfète qui se tenait devant lui.

Roman arriva donc derrière la jeune fille, plaqua ses mains sur ses yeux, et sans attendre, lui adressa un enjoué :

« Bonne année ! »

Tout en déposant rapidemment une bise sur la joue de la belle brune... Les bonjours c'était fait les présentations aussi et les voeux aussi, tout était parfait ! Ne restait plus qu'à prendre des nouvelles d'elle et de ses vacances, et le tour des banalités serait fait ! Pas que ça embêtait Roman en fait, non, bien au contraire, il adorait parler avec des gens, en particulier des amis, et en savoir plus sur eux lui faisait toujours plaisir. Et Noël était à chaque fois l'occasion de parler d'un tas de choses réjouissantes ! Roman adorait littéralement Noël, c'était sans aucun doute sa fête préféré après Halloween. Il adorait recevoir des cadeaux (normal quoi) mais il aimait surtout en offrir. La preuve à Noël, il avait envoyé un ballotin de sa nouvelle collection de chocolats d'hiver à tous ses amis. Damon, Ana, Annagovia, Ernie, Anabelle, Elizabeth, Alban, Adrien, Ophy, et tous les autres ! Chocolat noir à la menthe, chocolat noir-piment pour réchauffer quand on était dehors, chocolat lait souffle frais, chocolat blanc sensation neige, et tous les autres ! Il n'avait pas trop su ce que ses amis en avait pensé, mais il espérait surtout qu'ils avaient apprécié, et Anabelle aussi !

Regardant la jeune fille, Roman lui découvrit les yeux et lui se plaça sur le côté pour lui adresser un sourire enjoué.

« Tu vas bien ? »

Etape numéro 3 des banalités : ok C'était quand même plutôt important, mine de rien.

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Le lendemain du bal de Noël, Anabelle avait quitté Poudlard pour retrouver sa famille. Si revoir Quentin avait procuré une grande joie à la jeune fille, supporter sa petite sœur Opaline ou son tuteur officiel, Christian, avait été une opération autrement plus malaisée. Les relations que la jeune fille entretenait avec sa fratrie avaient toujours été complexes et, aucun des deux partis ne faisant d’effort particulier pour améliorer la situation, elles stagnaient depuis plusieurs années déjà. En réalité, la majorité des membres de la famille avait opté pour un statu quo tacite que l’on pouvait résumer de la sorte : « tu ne nous embêtes pas, on ne t’embête pas ». La majorité seulement. Opaline, en effet, faisait, sans doute à cause de son jeune âge, bande à part. L’animosité qui existait entre les deux sœurs depuis la naissance d’Opaline n’avait cessé de croître chaque fois qu’elles étaient amenées à se rencontrer si bien qu’Anabelle devait rassembler tout son sang-froid pour ne pas étrangler sa cadette dès que celle-là entrait dans la même pièce qu’elle. Il était sans doute choquant, pour quelqu’un d’extérieur à la famille, qu’une jeune fille de dix-sept ans éprouve de tels sentiments de haine à l’égard d’une fillette de trois ans (à une vache près, ce n’est pas une science exacte, et ce n’était, de toute façon, pas exactement comme si Anabelle se souciait des anniversaires de sa sœur !), mais il fallait bien reconnaître que la petite n’était pas en reste. Pendant dix jours, Anabelle avait été régulièrement mordue, pincée, aspergée de purée brûlante par une petite sœur qui ne se départait jamais de son horrible petit sourire narquois. Bien entendu, si Ana, à bout de patience, s’avisait d’en faire autant, alors l’enfant, cette fourbe, se mettait à hurler en pleurant toutes les larmes de son corps, si bien que, dans la minute qui suivait, tous les adultes de la maison étaient réunis autour d’elle, et Anabelle était vertement tancée. De toute évidence, rien ne procurait plus de plaisir à Opaline que de voir sa sœur sermonnée par Christian, car elle n’hésitait pas, de temps à autre, à simuler une crise de larmes uniquement pour déclencher un tel spectacle. Anabelle en était venue à la conclusion que, si elle détestait sa sœur, celle-là le lui rendait bien. Même Chaton, animal pourtant peu habitué à se laisser torturer, avait été salement malmené par la fillette. La pauvre bête avait très vite refusé de quitter la chambre d’Anabelle et avait donc passé une partie des vacances caché sous son lit.

La Poufsouffle était donc plutôt soulagée de reprendre le chemin de l’école, et elle était arrivée fort tôt, ce dimanche là, au château, prétextant un devoir à finir pour fuir plus rapidement la benjamine de la famille (vaincue par une gamine de trois-ans-enfin-je-crois : la grande classe). En réalité, elle avait passé la journée avachie sur son lit, dans le dortoir, à relire David Copperfield tandis que Chaton se vengeait des derniers jours passés en réclusion en attaquant sauvagement tous les oreillers qui avaient le malheur de passer à portée de ses pattes. En début de soirée, la plupart des Poufsouffle étaient de retour et Anabelle, qui ne se sentait pas d’humeur bavarde, prit le parti d’aller dîner tôt, dans l’espoir d’échapper à l’habituel brouhaha de la Grande Salle. Son vœu fut exaucé puisque, quand elle en passa le pas de la porte, la pièce était presque vide et le repas venait à peine d’être servi. En réalité, à part quelques Serdaigle, probablement soucieux de monter se coucher de bonne heure (pour bien démarrer la journée de cours du lendemain, sans aucun doute…) déjà attablés, c’était le calme plat. Satisfaite, Anabelle alla s’installer à la table des Poufsouffle, et entreprit de se servir une louche de potage. Malheureusement, avant qu’elle n’ait eu le temps d’atteindre son assiette, quelqu’un lui plaqua les mains sur les yeux et une voix claironnante lui souhaita la bonne année. Prise par surprise, Anabelle sursauta et…

… SPLASCH ! Le contenu de la louche vint s’écraser sur la table.

- Roman ! s’exclama la jeune fille d'un ton indigné, en se retournant brusquement pour gratifier son cadet d’un coup d’œil noir, regarde ce que tu m’as fait faire !

Très mécontente, la jeune fille fronça le nez, tira sa baguette de sa poche et, marmonnant un « recurvite » des plus secs, fit disparaître l’épaisse tache qui recouvrait la nappe. Avec elle, ce fut le brusque mouvement d’humeur de la Poufsouffle qui s’évapora et c’est sans la moindre animosité qu’elle reprit :

- Bonne année à toi ! Alors, tu as pris des bonnes résolutions… Je veux dire autres que de saloper les nappes de l’école ? rajouta-t-elle avec un sourire.

* Hum, connaissant l’animal, ce serait plutôt des mauvaises résolutions qu’il prendrait… * songea-t-elle avec amusement.

- Au fait, merci beaucoup pour les ballotins ! C’était délicieux ! Je suppose que c’était ta création…

(814 mots)

Roman Jones était un garçon réputé pour sa spontanéité et pas forcément pour son tact et son empathie. Quand il arrivait dans une pièce, il lui arrivait rarement de passer au lazer toutes les personnes présentes pour voir de quoi elles parlaient, avec qui elles étaient, ce qu'elle faisaient, comment elles le faisaient etc... A quoi bon après tout ? Il allait venir voir la personne et changer consédirablement ce qu'elle faisait de par des idées toujours farfelues, alors s'intéresser sincèrement à ce qu'elle faisait, Roman ne voyait pas l'intérêt. La perte de temps en plus quoi ! Vous imaginez s'il fallait analyser ce que l'autre faisait, lui poser des questions sur ce qu'il faisait, s'intéresser, en somme, on n'avait pas fini ! Si Roman allait voir quelqu'un c'était qu'il avait un truc à lui dire, point barre ! Bonjour la perte de temps, sinon ! "Oh Adrien, tu es en train de lire un livre de métamorphoses ? Et il est bien ? Qui l'a écrit ? Ça parle de quoi précisément ? Et il y'a combien de pages ? Il a été écrit en quelle année, au fait ? Si ça m'intéresse, attends, tu rigoles ou quoi, bien sûr que ça m'intéresse ! Et depuis quand tu le lis ? L'heure je veux dire, genre plutôt 16h15 ou 16h20 ? Ben je te pose des questions précises hein, parce que ça m'intéresse !". Tout ça pour enchainer avec les salutations, les banalités, les généralités et le reste. Avec ce système là, on avait du bol si on ne finisait pas fossilisé, réduit en poussière, réincarné et re-fossilisé.

« Oups quel gland ! Vraiment désolé Ana ! »

Et pour le coup, il l'était ! Heureusement qu'Anabelle était douée en magie ! Elle arrangea ça d'un coup de baguette et l'histoire fut effacé. Que c'était cool la magie sérieux !

« Non, pas encore, je comptais en prendre une en rapport avec chacun de mes amis, en fait. Pour toi par exemple, ça serait éviter de te faire verser toute une louche de potage sur la nappe, tu vois ? Après je promet que je ne prendrais pas chaque résolution tout seul, tu dois avoir ton mot à dire. »

Genre Anabelle devait choisir la résolution de Roman, en gros. Au moins ça lui permettrait de voir ce qu'il devait corriger dans son caractère habituel, parce que franchement, il ne s'en rendait pas compte du tout, de ce qu'il faisait et que les gens n'aimaient pas. Par exemple Eli lui avait dit avant les vacances qu'il devait arrêter de décider à la place des gens ! Résolution pour Elizabeth au moins, elle était trouvée !

« Ah si, j'en ai une en fait. Celle que j'ai promis à Elizaza c'est de plus décider à la place des autres, même quand je crois que c'est mieux pour eux. Il parait que je le faisais souvent... »

Et Ana lui parla des ballotins qu'elle avait reçu. Il n'en fallait pas plus pour réjouir Roman de tout son être.

« Oh super ! T'as aimé alors ?! Oui oui, c'était les miens ! La collection hiver quoi ! Peut être que j'aurai du faire un book, en fait... Il t'en reste ? »

Au pire Roman en referait, notez, il n'était pas très avare en sucreries en général. Heureusement pour son métier futur, on a envie de dire.

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BÛCHE
-Tous comptés-