BOUM! (PV)

- Outre l’accueil des nouveaux, votre travail est de surveiller que le règlement n’est pas violé dans les couloirs ou votre salle commune.
- QUOI ?

Dès qu’elle avait entendu cela ? Eva-Rose avait manqué de démissionner alors même qu’elle venait ce recevoir son badge de préfète de Poufsouffle, en remplacement d’Anabelle Montgomery, injustement sanctionnée et débarquée de son poste. Enfin, l’injustice n’était pas vraiment dans le fait que la septième année avait été virée : les sanctions étaient à l’appréciation des professeurs et de la directrice et il n’était pas dans les attributions de la rouquine de les contester. Ce qui était décrié par tous les jaunes et noirs était plutôt que l’autre protagoniste de l’incident qui avait provoqué la punition, Fredericke Maiden, restait, elle, Préfète alors qu’elle était tout aussi fautive que la Préfète-en-Chef.

Finalement, la rouquine avait résisté à l’envie qui l’avait prise de trahir la confiance que la directrice plaçait en elle, même si l’idée de devoir réprimander d’autres élèves la terrifiait. Au pire, elle avait deux collègues ne serait-ce qu’à Poufsouffle et sept autres dans les autres maisons pour l’épauler, même si elle doutait que tous le feraient de gaité de cœur. Mais je m’étale déjà trop sur le passé alors que mon récit, bien qu’également au passé, a pour objet le présent d’Eva-Rose. Ce que nous lisons comme passé, nos marionnettes ne le vivent-elles pas réellement, au jour le jour, au gré de nos envies ? Mais là n’est pas le sujet, et de nouveau je m’éloigne de mon récit. Reprenons, donc.

Force est d’avouer, cependant, qu’il n’y avait pas eu grand-chose de changé dans la vie d’Eva-Rose. Malgré la ronde hebdomadaire qu’elle se devait de faire, le plus souvent avec Elizabeth ou Keith, le reste restait généralement comme avant. Elle avait remarqué que les premières ou deuxièmes années venaient un peu plus souvent vers elle pour poser des questions, mais rien d’extraordinaire. Et pour ce qui était de la discipline…et bien la demoiselle se cachait derrière son travail pour ne pas voir ce qui risquait de fâcher. L’année avançait cependant, et l’année prochaine – après le départ d’Elizabeth – ce ne serait sans doute plus aussi facile. Certes, elle avait encore un peu de temps, mais il était dans sa nature de s’inquiéter pour le futur.

Là, par exemple, comme avant, Eva-Rose travaillait. Qu’aurait-elle pu faire d’autre, de toute façon ? La salle commune était vide. Les autres cinquièmes années étaient elle ne savait où, et les plus jeunes ou plus vieux sans doute en cours. La rouquine avait donc profité du silence pour s’entraîner au sortilège de disparition, au programme des BUSEs et sur lequel elle était absolument certaine de tomber. Evidemment, elle le connaissait par cœur et le maîtrisait très bien, mais elle avait besoin de se rassurer et la pratique permettait de ne pas se rouiller. S’éparpillait devant elle tout ce qu’elle avait pu trouver comme cobayes : plumes cassées, cailloux ramassés dans le parc, ou autres breloques perdues.

- Evanesco !

Il n’y eut pas de bruit, rien qui puisse trahir l’effet du sort. Seulement, la petite plume qui reposait sur la table n’y était plus, envolée dans lieu inconnu de tous. Un léger sourire vint flotter sur les lèvres d’Eva-Rose. Evidemment, elle avait réussit. C’était trop facile, aussi, avec les plumes et les objets : en cours, ils s’entraînaient sur des animaux, et là c’était carrément autre chose. Cette fois-ci, elle visa la pierre, se concentra et…

Un bruit – l’ouverture de la porte – la fit sursauter. Le silence avait été brisé, sa concentration aussi. La formule ne vint jamais, mais la pierre fut propulsée. Dans la direction du bruit, justement, c'est-à-dire vers l’entrée de la salle commune, où se tenait une fille. Juste à côté d’elle, dans le mur, un trou, provoqué par la pierre. Ca n’était pas passé loin, c’est le cas de le dire.

Il ne fallut pas longtemps à Eva-Rose pour être auprès de sa camarade, une première ou une deuxième année : elle ne lui disait rien, et ceux qui étaient à Poudlard depuis longtemps étaient généralement connus dans tous, même de ceux avec qui ils n’avaient jamais parlé.

- Désolée, vraiment désolée, j’ai sursauté et…voilà, dit-elle en montrant le trou dans le mur. Elle ne savait pas jusqu’où avait été le caillou, mais en tout cas il avait été propulsé avec une sacrée force. Mieux valait qu’elle fasse attention à ne pas être perturbée pendant ses exercices : la rouquine s’était faite avoir comme une première année, sauf qu’elle avait les capacités d’une cinquième année, ce qui pouvait changer beaucoup.

- Salut, au fait, dit-elle à l’adresse de la fille – qui par ailleurs été rousse également – je suis Eva-Rose. Et toi ?

[787 mots]

Aujourd'hui, et pratiquement comme tout les jours de la semaine, Colette avait cours. Il s'agissait de la Botanique une matière qui la barbait affreusement n'étant pas très porté sur toutes les plantes dégoutantes que comptait le monde sorcier, chaque cour était quasiment pire que le précédent et elle se demandait vraiment ce que lui réservait celui la comme ignominie. Lorsque leur groupe, composé de Poufsouffle et de Gryffondor de première année, arriva prés de la serre numéro un, ils purent tous s'apercevoir de l'état désastreux dans lequel elle se trouvait, on aurait dit que toute la végétation s'était mise d'accord pour grandir plus que de raison en une journée. Une note de madame Chourave flottait dans les airs, les informant que le cour de cette semaine n'aurait pas lieu pour des raisons évidente et qu'ils étaient donc libre de faire ce qu'ils voulaient, enfin, madame Chourave les encourageait à aller étudier à la bibliothèque ou en salle d'études, mais bon ne pas donner d'ordre clair à une classe de première année c'était un peu comme essayer de monter un meuble ikea sans notice, du grand n'importe quoi... Tout le monde se dispersa la plus part allant s'installer dans le parc pour profiter d'une belle après midi de printemps. Seul Colette décida de retourner au château, si sa journée était fini autant se débarrasser de ses affaires de cours et de son uniforme, bien que ses tenue habituelle y ressemblait grandement.
Elle remonta donc au château traversant les couloirs désert, ceux n'ayant pas cours étant dans le parc ou à la bibliothèque et arriva à l'entrée de la salle commune des jaunes et noirs. Elle poussa la porte sans trop faire attention mais sans brutalité non plus et avait à peine mis un pied dans la pièce que quelque chose fila vers elle et vint s'encastrer dans le mur à deux centimètres de sa tête dans un grand BOUM!
Colette hurla et se replia sur elle même, accroupi les bras sur la tête, persuadée qu'on l'attaquait. Elle resta ainsi quelques secondes, respirant fort et rapidement sont rythme cardiaque accéléré par la soudaine poussée d'adrénaline. Voyant qu'apparemment rien de plus n'arrivait sur elle, la rouquine releva la tête pour voir qui était son agresseur, elle se redressa doucement un peu perplexe et tout à fait surprise de voir sa préfète Eva-Rose, baguette en main, foncer vers pour s'assurer qu'elle allait bien. C'était elle qui avait fait ça? Mais n'était elle pas censé prendre soin des autres élèves , respecter et faire respecter à la lettre le règlement de l'école. Colette était choquée et un peu indigné, elle avait eu son insigne dans une pochette surprise ou quoi?
En plus elle avait le culot de ne pas s'appesantir sur le sujet!
La fillette savait qu'Eva-Rose était son ainée et qu'elle devait la respecter, mais franchement il lui fallu toute sa bonne volonté pour ne pas la traiter de parfaite idiote et la secouer comme un prunier pour lui faire faire des excuses en bonne et dû forme, on essayait pas de tuer la descendance de l'aristocratie anglaise enfin!
Colette qui mentait très mal mais connaissait le protocole eu un sourire un peu pincé à sa préfète et lui dit:
« Ce n'est pas grave, je suis entière après tout. »
Et puis pour une préfète elle était un peu neuneu, déjà parce qu'elle ne la connaissait pas et bon, les Poufsouffle n'était pas 3000 c'était quand même pas si difficile de retenir une dizaine de tête supplémentaire chaque année, enfin bon, après tout elle n'allait pas lui faire la leçon, elle lui sourit à nouveau et se présenta.

« Je suis Colette, et je sais qui tu es, il me semble que tu es préfète, non? Colette se retourna pour regarder ce à quoi elle avait échapper, un caillou de la taille de son poing ne faisait à présent plus qu'un avec le mur, elle soupira d'être encore en vie. La prochaine fois entraine toi avec des boules de coton. » dit-elle sur le ton de la plaisanterie qui ne cachait que grossièrement le reproche dans sa voix.


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- Entière, oui, heureusement, mais on en était pas loin.

Malgré son ton, la fille n’avait pas l’air de penser ce qu’elle disait, mais Eva-Rose pouvait le comprendre : la nouvelle avait faillit se faire tuer par un sortilège raté, et la rouquine préférait ne pas imaginer ce qui se serait passé pour elle si jamais la pierre avait vraiment touché la première année. Il valait vraiment mieux qu’elle n’essaye pas de se représenter ce mignon petit corps de nouvelle frappé de plein fouet par un cailloux qui, à la base, était sensé disparaître, pas s’envoler et traverser la salle commune pour se ficher dans le mur, juste à côté de la porte d’entrée.

Nouvelle réponse un poil sarcastique, du moins Eva-Rose le ressenti ainsi, mais ne releva pas : elle était préfète et devait donc montrer l’exemple, même si pour le coup, c’était mal parti. Mais au moins, elle connaissait à présent le nom de la première année qu’elle avait faillit tuer, et saurait qui aller voir si jamais la rumeur se répandait dans tout Poufsouffle. La rouquine avait déjà assez de mal comme ça à prendre la succession d’Anabelle Montgomery pour qu’elle n’ait pas envie de voir cela se rajouter à ses difficultés. Ce n’est pas que les jaunes et noirs lui en voulaient d’avoir pris sa place – après tout il fallait bien une nouvelle préfète, et ils avaient gardé l’un des postes de préfète en chef – mais surtout qu’il était difficile d’être au nouveau de quelqu’un d’aussi expérimenté que la plus jeune des Montgomery, la dernière encore à Poudlard. Elle en avait une nouvelle preuve : alors que la dénommée Colette connaissait son prénom, l’inverse n’était jusqu’à présent pas vrai.

- Préfète, ouais…en tout cas, enchantée, Colette, et encore désolée pour la peur.

Tentant tant bien que mal de maîtriser ses émotions pour ne pas se remettre à rougir, Eva-Rose se passa la main gauche – celle qui ne tenait pas sa baguette – dans les cheveux. Colette lui conseilla de s’entraîner avec du coton. Certes, c’était moins dangereux, mais la cinquième année avait dépassé ce stade depuis longtemps et les matières les moins solides qu’elle avait avant la pierre avaient disparu elle ne savait où quand elle avait réussit son sort. Elle préféra donc le préciser à la première année, histoire que ne se répande pas en plus la rumeur qu’elle était une mauvaise sorcière, ce qui était bien évidemment faux, comme vous le savez déjà.

Cette tendance d’Eva-Rose – toute neuve – à plus prendre en compte les avis des autres, ce qu’ils pouvaient penser d’elle, en étonnera plus d’un parmi vous. Mais c’est que la demoiselle s’imposait tout un processus de socialisation au moins minimal, et cela devenait donc impératif. Si elle voulait faire du bon travail comme préfète, elle ne pouvait plus se cacher des autres et rester solitaire. Du moins, c’est ainsi que la rouquine envisageait sa fonction. Mais revenons-en au dialogue :

- Bah d’habitude je n’ai aucun problème à réussir ce sort, j’ai juste été surprise que tu entres, ça m’a déconcentrée. C’est bizarre, ça ne m’arrive jamais, d’habitude.

La cinquième année regarda le trou dans le mur. Il fallait arranger ça avant que quelqu’un d’autre n’arrive et ne se pose des questions.

- Je ne peux pas non plus laisser ça comme ça, murmura-t-elle. Reparo !

Cette fois-ci, elle n’eut aucun problème et le trou dans le mur de la salle commune se referma en expulsant la pierre que la demoiselle mit dans sa poche. Elle lui ferait un sort une prochaine fois, c’était le cas de le dire.

- Bon, on ne va peut être pas rester dans l’entrée…

La Poufsouffle s’effaça pour lasser passer sa cadette, toujours un peu fébrile.

Cavalerie
Tous comptés