Une chance pour notre Serpentard (et bravo la joueuse qui poste sans s’en apercevoir), le vif, probablement affolé à la vue des deux attrapeuses (pff, quel idiot, ce vif ! Elles étaient quand même super belles, les attrapeuses, mince !), avait pris la tangente avant que l’une ou l’autre ait pu l’attraper (en réalité, et à bien y réfléchir, c’était certainement le poil aux pattes du gardien qui avait terrifié le pauvre petit bouchon. Mais ça, c’était parfaitement logique). Raphaëlle ne s’en offusqua toutefois pas. D’une part parce qu’il lui aurait été difficile de rattraper son retard sur son adversaire sans lui balancer un sort impardonnable dans le dos (tout à fait par inadvertance, bien entendu), et d’autre part parce que son Brossdur avait effectué une série de cabrioles colériques, exprimant ainsi clairement son mécontentement de se voir traité comme une vulgaire Comète. De toute évidence, l’engin appréciait moyennement les pointes de vitesse. Humph ! Raphaëlle commençait à soupçonner Madame Bibine de lui avoir refourgué le balai le plus pourri de l’école dans le but de favoriser Gryffondor. Il faudrait se renseigner sur la maison dans laquelle elle avait été répartie, deux ou trois siècles plus tôt (comment cela, Bibine n’est pas si vieille ?) : à tous les coups, elle était une Gyffondor patentée ! La Serpentard n’eut toutefois pas le loisir de pousser plus loin sa réflexion car le vif fit à nouveau son apparition, cette fois vers le milieu du terrain, non loin de l’endroit où une bataille féroce était engagée pour le souafle (« Frappez-les ! »).