Tu les as pas vu ? [pv]

Il pleuvait. Et c'est le coude appuyé sur la fenêtre et la main posé au niveau de son menton, tenant sa tête, qu'Elania était actuellement en train de se demander si ce temps pourri allait finir par se calmer. Déjà, à la base, elle avait tout simplement prévu d'aller faire un tour près du lac, quitte à se baigner les pieds dedans par exemple. Mais là, après, c'était une toute autre histoire bien sûr, puisque l'on ne pouvait pas vraiment dire que c'était la première chose qu'elle avait envie de faire. Loin de là, même. Enfin bref, tout ça pour dire que le temps ne voulait pas changer. Et mis à part pluie et froid, rien ne semblait vouloir changer, absolument rien non. Bon et bien il était tout simplement question, ici, de changer l'emploi du temps qu'elle s'était programmée. Oui, voilà. Il n'y avait rien de plus simple et il n'y avait rien de plus compliqué non plus. Enfin bref, tout ça pour dire que les choses promettaient vraiment de se montrer de plus en plus compliquées. Le temps ne se décidait pas à changer depuis quelques jours et non pas que l'établissement ne soit pas agréable à visiter, après six ans à y être, les choses devenaient vraiment, mais alors vraiment compliquées. Oui, voilà.

S'étirant doucement, elle finit par fermer la fenêtre et s'allongea sur son lit. Ce n'était pas la meilleure chose à faire non, flemmarder, ce n'était pas super intelligent et ce n'était pas non plus ce qu'il fallait faire, probablement. Pour autant et bien ouais, il n'y avait rien d'autre à faire et elle n'avait, en soit, pas envie de faire autre chose de toute manière. Les devoirs, ça attendrait le soir, parce que déjà, c'était comme ça que c'était prévu et elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec ça ou en tout cas non, pas maintenant. Ce n'était pas du tout le moment et ce n'était pas non plus ce qu'il avait envie de faire. Au moins, comme ça, ils étaient tranquilles, d'une certaine manière en tout cas. Il n'y avait rien d'autre à dire. Ou en tout cas, rien d'autre à faire, oui voilà. Enfin bref. Vu que les devoirs, ce n'était pas pour aujourd'hui, il ne lui restait pas vraiment beaucoup de chose à faire. Voir ses amis était une option envisageable également. Mais encore fallait-il qu'elle parvienne à leurs tomber dessus ou plutôt, à les croiser. Parce que mine de rien, ce n'était pas vraiment la chose qui allait être la plus simple à faire ! Poudlard restait un grand château, et l'espoir de parvenir à tomber sur ses amis restait mince. Surtout qu'ils ne semblaient pas être dans leurs dortoirs ni dans la salle commune. Et bien soit, Elania se contenterait de traîner avec la première personne qu'elle croiserait, si bien sûr, elle l'apprécie !

Elle chercha pendant dix minutes. Puis, cela finit par l'énerver. Bon et bien ils semblaient avoir disparus. Soit, elle trouverait quelqu'un d'autre avec qui parlait. Juste à cet instant, quelqu'un passa juste à côté d'elle et avec un sourire sur les lèvres, elle décida de l'aborder. Oui, ça faisait un peu genre elle n'avait pas d'amis et ça avait un petit quelque chose stupide aussi. Mais pour le reste, ce n'était qu'un mini détail. Bref. En plus l'uniforme de Gryffondor... Ca craignait sec ! Of... Tant pis ! « Eh salut, tu pourrais m'aider ? Je cherche Heaven Clarks et Elorah Evans. Tu les as vu ? »

Une lettre, deux lettres, trois lettres…et autant de hiboux à trouver pour faire le voyage. Ce n’était certes pas ce qui manquait à Poudlard, dans la volière du moins, et le collège prêtait volontiers ses volatiles aux élèves en ayant besoin pour leur courrier. Encore fallait-il que les rapaces acceptent de venir à celle, ce qui en général ne posait pas de problème. Quand même, trois lettres à envoyer en même temps, jamais ça ne lui était arrivé. A bien y réfléchir, rien de très étrange là-dedans : la correspondance avec Laura était très irrégulière, et ça ne faisait pas si longtemps que sa demi-sœur vivait seule. Bref, tout ça pour dire qu’après avoir reçu trois réponses en même temps, la rouquine s’était décidée à tout renvoyer d’un coup, pour s’éviter plusieurs trajets en solitaire jusqu’à la volière.

Deux hiboux moyens-duc firent l’affaire pour ce qui était des lettres à la famille : il n’y avait pas tant de voyage que ça, et ils seraient bien assez résistants pour traverser le pays jusqu’à Londres et Édimbourg. Eva-Rose ne s’y connaissait pas plus que ça, en oiseaux, mais à force d’en croiser tout le temps à Poudlard, elle s’était intéressée aux différentes races qui portaient le courrier des sorciers – qui ne connaissaient pas encore les joies de la poste – à moins que ce ne fut que paresse : quand on n’utilise la magie, on ne distribue pas volontiers le courrier dans les boites aux lettres, surtout en sortant de Poudlard.

Pour ce qui était de sa troisième et dernière lettre, en revanche, Eva-Rose devait être plus sélective : celui-là devait aller jusqu’en Allemagne et elle savait bien qu’un aussi long voyage, s’il devait être rapide, ne pouvait être effectué par n’importe quel oiseau : si possible, il en fallait un de fort et résistant. Heureusement, il ne faisait plus aussi froid que pendant l’hiver, période où les hiboux préféraient se planquer au fond de la volière plutôt que de sortir voler pendant de longues heures pour apporter du courrier. Bref, on était là au moins de mai (ciel, les BUSEs approchent !) et cette question n’était plus d’actualité.

Une fois sa besogne effectuée, Eva-Rose descendit les marches, déterminée à retourner dans la salle commune et à ne pas perdre de temps dans ses révisions : le temps disponible d’ici l’examen qui allait décider de sa vie future se raccourcissait à chaque nouvelle journée qui passait, et bientôt juin serait là, et puis juillet, et puis…bref.

Les couloirs du château étaient vides – pas étonnant, en cette période, et malgré la pluie qui tombait dehors. Il faut aussi préciser que Rusard n’y était sans doute pas pour rien. La première personne qu’elle rencontra et qui ne retint pas son attention, l’aborda cependant. Intriguée par le fait que quelqu’un vienne spontanément lui parler (ce qui ne lui viendrait jamais à l’idée, voyons !), la demoiselle s’arrêta. A première vue, et aussi à la seconde, elle ne connaissait pas la Serpentard qui se tenait devant elle. Bien entendu, elle avait déjà du la croiser, mais après…

- Salut, euh oui, en quoi je pourrais t’aider ?

Eva-Rose écouta la question de la verte, et se rendit compte que finalement, non, elle ne pourrait pas l’aider : déjà, elle ne connaissait pas Elorah Evans, ou du moins ce nom ne lui disait rien. Bien entendu, elle savait qui était Heaven Clarks – qui ne le savait pas à Poudlard ? – mais de là à dire qu’elle savait où la Serpentard se trouvait…ce n’était pas comme si elles s’étaient déjà parlées.

- Euh non…pas vue aujourd’hui, en tout cas.

Rougeur qui monte – Eva-Rose le sentait – mais maîtrisée néanmoins, un bon point pour la rouquine qui s’en sortait un peu mieux à ce niveau, ces derniers temps. Certes, à quinze ans, c’était mieux, de ne pas rougir devant une fille sans raison, mais bon, elle s’était faîte à l’idée. Un petit pas en avant ? Allez Eva-Rose, on y croit.

- Je… ne… crois pas te connaître…comment tu t’appelles ?

Plus qu’à espérer qu’elle ne s’était pas trompée de personne pour un tel essai.

Gryffondor hein... Elania avait peut être un peu bu en faite. Non bien sûr que non, comme si on pouvait se permettre de boire de l'alcool dans l'enceinte du château quoi. Et puis elle avait très bien pu mal voir, tout simplement. Il n'était pas nécessaire de partir dans les extrêmes aussitôt. Enfin bon, oui, elle était devant une Pouffsouffle. Le pire, c'était qu'elle n'avait fourché que sur le nom de la maison. Pour le reste, il s'agissait bien des attributs de la maison des jaunes. La maison des naïfs, des abrutis. Et non, il ne s'agissait pas uniquement du point de vu d'Elania, c'était ce que beaucoup d'élèves pensaient. Peut être même des professeurs mais là, sur ce point, il était impossible de le savoir. Ce n'était pas eux qui allaient se mettre à dire ce genre de chose bien sûr ! Cela aurait eu des conséquences assez dramatiques probablement. Mais bon, ça n'était pas arrivé, alors il valait mieux ne pas y penser.

Et d'ailleurs, elle lui prouva toutes ses idées quand la Pouffsouffle lui fit comprendre qu'elle ne pourrait pas l'idée. Bon bah tant pis, elle devrait se débrouiller bien sûr, mais ce n'était pas non plus évident. Dans un château aussi grand que ça, ce n'était vraiment pas facile ! Enfin bref, elle n'allait pas non plus tant galérer avec ça. Et au pire, elle attendrait sagement le dîner qui ne tarderait pas trop. Il y avait de l'idée là non ? Enfin bref, pour le moment, ça ne l'aidait pas quoi ! Ni à trouver ses amies, ni à savoir ce qu'elle pourrait bien faire. Mais ce n'était qu'un petit point. Et elle ne pouvait pas deviner tout ça quoi ! Bien qu'elle ne se cachait pas de montrer ou en tout cas, de penser, que ça l'énervait vraiment. « Ah. Ouais, bon, pas grave, je finirais bien par les trouver »

Bien sûr, il n'était pas dans ses intentions de rester là, à papoter avec cette fille. Déjà, parce qu'elle ne la connaissait pas et que donc, il aurait été vain de se prendre la tête avec tout ça. Bref, elle n'allait pas rester là, à quoi bon de toute manière. Elania ne faisait pas partie des gens qui font amis amis avec tout le monde. De toute manière, ça ne marchait pas comme ça. Oui, voilà, ce n'était pas aussi simple sinon et bien, beaucoup de monde aurait eu de nombreux amis ! Ce qui n'était pas le cas et qui faisait aussi en sorte que les ennemis existent ! De toute manière, si une Serpentarde était faite pour s'entendre avec une Pouffsouffle, ça serait une chose qui se serait su depuis longtemps non ? Mais ce n'était pas le cas, ce n'était pas aussi simple que ça, et puis c'était un peu normal aussi !Les choses ne pouvaient pas toujours être facile !

Mais non, alors qu'elle était sur le point de bouger pour trouver quelque chose à faire et aussi pour s'éloigner parce qu'il n'était pas nécessaire de rester là, la jeune fille se mit à prendre la parole, lui demandant son nom. Tiens, pourquoi est-ce que ça pouvait bien l'intéresser ? Non mais c'était vrai quoi, où pouvait bien se trouver l'intérêt de tout ça ? Faire connaissance et devenir ami ? Est-ce que c'était vraiment ce que cette fille voulait ? Sur ce point encore, la jeune fille avait un doute. C'était sûr même. « Moi c'est Elania Taylor. Je suis en sixième année. Je suppose que c'est pour ça que tu n'as pas l'impression de me connaître. Pas la même maison, pas la même année ». Et on ne pouvait pas non plus connaître tout le monde ! « Et toi ? »

Epic fail, try again ? Pas complètement, certes : si Eva-Rose avait perçu le mouvement avorté de la Serpentard pour s’en retourner vers une autre pièce du château, cette dernière s’était arrêtée, stoppée dans son élan par les mots de la rouquine, et lui avait même répondu, si ça n’était pas une victoire, ça, d’établir un vrai contact avec une verte. Non que la rousse considérât qu’être dans la maison de Salazar impliquât d’être mauvais – sa demi-sœur en était un bon exemple – mais plutôt qu’ils étaient d’une manière générale difficile à aborder pour une Poufsouffle, et encore plus quand la jaune en question s’appelait Eva-Rose Watters. Enfin, elle était parvenue à retenir la verte, mais pour lui dire quoi ? Et dans quel but ? Et bien en voilà une question, qu’elle est bonne. En tout cas, lui retourner la présentation était un minimum :

- Eva-Rose Watters, cinquième année, répondit-elle. Différence d’âge qui ne se voyait pas à l’œil nu : les deux jeunes filles étaient d’une taille sensiblement équivalente : la rouquine avait rattrapé les centimètres qui lui manquaient à son arrivée à Poudlard, même si elle conservait la défaveur par rapport à son interlocutrice, celle-ci n’était que minime. En même temps, puisqu’elle était née en décembre, ce qui faisait d’elle l’une des filles les plus vieilles de son année. Si ça se trouvait, elle n’avait guère plus de quatre mois de moins que la verte. Mais bref.

Restait à éviter le silence gênant qu’Eva-Rose sentait déjà venir s’établir entre elle et la Serpentard. Elle connaissait ça : avec Frederique LeeRoy, une autre Serpentard, par ailleurs également d’un an son aînée – fallait-il y voir un signe ? – c’était déjà arrivé plusieurs fois. En même temps, la rouquine n’avait jamais été très forte pour la parlote. Alors pourquoi, me demanderez-vous, s’était-elle engagée dans une telle aventure avec Taylor, qu’elle aurait pu laisser partir comme ça ? Et bien bonne question. La jaune avait beau être une excellente élève à force de travail et de talent, elle n’était pas toujours rationnelle. Fallait-il chercher les causes de cela dans les gênes ? Ca n’était pas impossible, à moins que la magie ou encore la maladie aient affecté le cerveau de la pauvre préfète. Et puis il y avait sa solitude chronique, jusqu’à un certain moment, même si ce point de sa vie tendait à s’arranger. Enfin, pour éviter le gros blanc, la rouquine pouvait au moins réagir à l’explication de la verte, même si, dans l’absolu, ce serait parler pour ne rien dire, ce qu’elle n’aimait pas particulièrement faire.

- Oui, tu as sans doute raison. Voilà, une phrase pour rien, qui allait en plus conforter une Serpentard dans son orgueil. Erreur fatale, Eva-Rose. Finalement, la demoiselle aurait sans doute mieux fait de s’en tenir à son plan initial et d’aller travailler, ou jouer aux cartes. Ou les deux, comme le lui permettait la cartomancie, discipline de la divination dans laquelle elle excellait. Elle s’en tirait en effet mieux avec les morceaux de carton qu’avec une tasse de thé ou une boule de cristal, mais bon.

Ah oui, le rapport avec le sujet ? Je sais pas, moi.

Eva-Rose... Jamais entendu parler et pourtant, c'était le genre de prénom que l'on ne pouvait pas vraiment zapper. Non pas qu'elle trouve ça laid bien sûr, ce n'était pas le cas, loin de là même ! Elania avait toujours trouvé que les prénoms originaux étaient beaux. Et mine de rien, on ne pouvait pas négliger le fait qu'elle n'avait pas vraiment un prénom commun. Mais au moins, c'était le genre de prénom que l'on arrivait facilement à retenir, puisque l'on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était facile d'oublier des prénoms qui sortaient du commun. Et tant mieux de toute manière, puisque c'était justement ça qui était sympa. Enfin bref, elle n'allait pas se prendre la tête. Elle ne connaissait donc pas cette fille, mais ça, c'était une chose dont elle s'était rendue compte avant même d'entendre son nom de toute manière. Alors à quoi bon vouloir le connaître ? Et bien oui, justement pour faire connaissance. Il n'y avait pas de meilleur moyen de faire connaissance qu'en bavardant avec des gens qu'auparavant, on n'avait pas la chance de connaître. Tout simplement ! « Tu as un très joli prénom je trouve. ». Bon, ce n'était qu'un détail et elle n'était pas non plus là pour complimenter son prénom ou ce genre de connerie. Mais bon, dire de gentils choses, c'était toujours facile alors pourquoi ne pas le faire ? Enfin bien sûr, il y avait un paquet de personne qui ne se prenaient pas la tête à faire de compliments à d'autres. Mais bon, c'était d'un ridicule... A quoi bon user de méchanceté gratuite alors que l'on pouvait parfaitement s'en passer ?

Le plus difficile, par contre, lorsque l'on ne connaissait pas une personne, c'était qu'il fallait bien sûr tenter de faire la conversation mais que l'on n'y parvenait pas toujours. Et c'était bien ça qui se montrait être le plus difficile et le plus chiant. Bien sûr que même avec les amis, ce n'était pas toujours facile, les blancs pouvaient apparaître d'un seul coup. Et pour les faire disparaître... Alors là, ça devenait vraiment compliqué ! Bon, de quoi est-ce que la jeune Serpentarde allait bien pouvoir parler avec elle ? Sinon, elle pouvait aussi l'ignorer et partir ? Non, il aurait été plus que malpoli d'agir comme ça et c'était loin d'être son genre en plus !

Et le pire, c'était que la jeune fille qu'elle avait en face d'elle, et bien, elle n'y mettait pas beaucoup de bonne volonté ! C'était quoi ? A Elania de se casser la tête pour trouver un sujet ? Et elle en était vraiment capable ? Non en faite, elle avait un certain doute. Mais elle allait tout faire pour y parvenir et se mit donc à la recherche d'un quelconque sujet de conversation, même si on ne pouvait pas vraiment dire que c'était le genre de chose vraiment facile! « Alors, qu'est-ce que tu as prévu de faire aujourd'hui ? ». Déjà, à partir de ce genre de phrase que l'on pouvait facilement qualifié de bateau, on pouvait, par la suite, facilement aller bien loin. Ca pouvait paraître stupide bien sûr, dis comme ça, mais pour autant, bah non. Elle allait lui dire son programme, puis lui demander le sien. Et puis après, ils pourraient très bien voir s'il y avait quelque chose en commun qu'ils pouvaient faire non ? Ca pouvait paraître stupide mais dans le fond, pas tant que ça. Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle pouvait bien faire tout ce qu'elle voulait, elle ne pouvait pas toujours faire de miracle, c'était évident !

- Merci…

Il était bien rare qu’on complimente Eva-Rose sur son prénom. En fait, il était même tout simplement rare qu’on lui parle. Pour une bonne partie, c’était de sa faute, bien entendu : depuis son arrivée à Poudlard – et déjà avant – elle avait fait une spécialité de l’art de se camoufler, d’éviter le regard des autres, voire les autres eux-mêmes. Finalement, il ne fallait pas s’étonner du fait que ses rares vrais amis soient des gens extravertis, aimant beaucoup parler et n’hésitant pas à aborder un inconnu : la préfète refusait rarement la conversation quand on la lui apportait. Elle avait seulement du mal à en lancer une, à aller vers les gens. La demoiselle pouvait en revanche se montrer prolixe dès qu’on abordait un sujet qui l’intéressait, comme par exemple la recherche magique, qui était par ailleurs un domaine possible vers lequel elle souhaitait s’orienter à la sortie du collège, même si elle n’en était bien entendu pas encore là.

- Le tiens est beau aussi.

Tout de même, bien qu’Eva-Rose eusse d’elle-même retenu Elania, elle n’en était pas plus à son aise : la fille en face d’elle était plus âgée, plus expérimentée et plus mature donc, a priori en tout cas, et à Serpentard. Que pouvait-elle bien avoir à lui dire, et pourquoi donc avoir essayé de faire durer cette conversation, alors que la jeune préfète ne saurait de toute façon pas comment la continuer ? Bon, au moins elle avait réussit à être polie sans être ridicule, et elle ne se sentait pas trop rougir, la chaleur caractéristique de cet état ne se faisant pas sentir dans ses joues, ni sur son front.

La question d’Elania fit s’allumer une lumière dans son cerveau. N’avait-elle pas, en effet, quelque chose de prévu ? L’idée qu’elle avait oublié quelque chose en se levant l’avait taraudée toute une partie de la journée, et cela n’en revenait que plus fortement maintenant que la Serpentard évoquait cette idée. En parlant de Serpentard, la préfète croyait se souvenir que, en effet, cela avait à voir avec cette maison. Mais quoi ? Pas moyen de le retrouver, et pourtant la rouquine se creusait les méninges. Pour que vous vous en rendiez compte, chers lecteurs, il faudrait sans doute que vous voyiez les rouages de ses méninges s’agiter. Puis soudain, vint l’illumination : elle avait rendez-vous avec Marie pour mettre un point final à leur devoir pour Flitwick ! Comment avait-elle pu oublier ça ?

- Merlin ! lança-t-elle en regardant sa montre. Heureusement, il n’était pas trop tard. La préfète des verts n’était sans doute pas encore à la bibliothèque, qui était cependant fort éloignée de l’endroit où la Poufsouffle se trouvait, il ne fallait donc pas trainer. Désolée, j’ai euh…rendez-vous, et faut que je me dépêche.

Sans plus de cérémonie, et rouge, pour le coup, Eva-Rose fit volte face et sauta sur l’escalier au moment où celui-ci se décidait à bouger – heureusement pour l’emmener dans le couloir où elle voulait. Pour une fois qu’ils lui servaient à quelque chose, ceux-là…

[Terminé pour Eva-Rose]