[ Terminé ] Game Over.

Obsession27©
« She wants to go home, but nobody's home.
It's where she lies, broken inside.
With no place to go, no place to go to dry her eyes,
Broken inside. »

Nuit noire. Il devait bien être une heure, voire deux heures du matin. Et pourtant elle était dehors, les joues rouges, en train de rire à s'en faire mal aux côtes, alors que les contours des lampadaires allumés à sa droite flottaient étrangement, quand bien même elle essayait de se concentrer pour les fixer. Oh oui, elle avait bu. Mais pas tant que ça. Seulement elle n'avait jamais tenu l'alcool, et ça elle n'y pouvait rien. Du coup elle se marrait comme une baleine alors qu'elle n'était même pas sûre de connaître la cause d'une telle hilarité générale, car oui, elle était loin d'être seule. Et heureusement, parce que rire toute seule au beau matin devant la vitrine d'une épicerie fermée depuis bien longtemps, ça aurait vraiment eu quelque chose d'anormal.

Et c'est là que Matthew eut une idée brillante. Car oui, le beau blond était là, et il avait réussi à reprendre son sérieux le temps de leur faire part d'un projet qui leur parut tous tout à fait dément sur le moment. Une fête, à quelques kilomètres de New York, tout de suite, un truc à ne pas manquer, la fête du siècle, l'occasion qui ne se représentait pas cinquante fois dans une vie. Ah certes ils sortaient d'une soirée, ils étaient toujours juste devant l'immeuble en fait, d'où le bruit de la sono résonnant encore suffisamment fort pour que les voisins aient de quoi se plaindre. Mais là c'était différent, la fête se passait dans une villa, pas très loin de la métropole –ceci dit tout est relatif, surtout quand on a pas tellement les yeux en face des trous !– et puis elle avait envie de s'amuser. Elle avait passé toute sa vie à faire ce qu'il fallait faire, à être une gentille petite fille obéissante, à ne jamais désobéir. Et maintenant elle était enfin libre. Et elle voulait profiter autant que possible, même si elle devait être dans un état abominable ensuite. Elle assumerait !

« – T'es sûûwouuups le poteau ! Ahem, t'es sûr que t'es en état de conduire ? » se permit-elle quand même d'interroger, preuve qu'elle était encore assez consciente de ce qu'elle faisait. Seulement elle n'avait pas de voiture, et transplaner en embarquant avec elle quatre ou cinq moldus n'était pas vraiment indiqué dans son état, et puis tout simplement à cause du secret le grand secret vous savez ? Allez je le dis, Dawn porte des strings rouges ! concernant la communauté magique, voilà tout. Du coup, Matthew avait proposé de l'emmener, les autres ayant leurs propres véhicules. Et honnêtement, ça ne lui posait pas spécialement de souci. Au contraire. C'était l'occasion d'être enfin en sa compagnie, et puis il était vraiment mignon, même dans l'état dans lequel il se trouvait. « Mais ouiii, t'inquièèètes ! » assura-t-il avec conviction. Aussi haussa-t-elle les épaules, vaincue en un combat éclair. D'ailleurs il n'avait pas tellement bu à la soirée, du moins de ce qu'elle avait vu. De toute façon il n'y en avait pas pour des heures normalement, ils seraient rapidement arrivés.

Après une demie-heure, l'Anglaise commença déjà à somnoler, à peine dérangée par le bruit de la radio qui lui semblait en l'instant être une bien douce berceuse sous le coup de la fatigue doublée des effets de l'alcool. Rien qu'un petit somme, histoire d'être opérationnelle pour faire la fête. Que les autres n'aillent pas croire qu'elle se dégonflait pour danser ! Elle dormait un peu, et ses batteries seraient rechargées. Et brusquement, tout bascula. Un bruit de klaxon qui la fit sursauter et ouvrir les yeux juste à temps pour voir la voiture venant d'en face foncer droit sur eux. C'était comme si son cœur s'était arrêté de battre. Elle ne fut même pas en mesure de crier. Un bruit de dérapage qui dure, un choc, elle se sentit violemment projetée en avant alors que son airbag se déployait, et le noir total. Combien de temps était passé ? Elle aurait été incapable de le dire. Elle se réveilla, la tête en bas et les tempes douloureuses, et incapable de distinguer quoi que ce soit dans l'obscurité. Elle entendait un râle rauque, traînant, dérangeant, et toujours cette douleur continue au crâne. Et elle s'évanouit à nouveau.

Lorsqu'elle reprit enfin connaissance, la première chose qu'elle parvint à entendre, ce fut des "bip" sonores et répétés qu'elle ne parvenait pas à identifier. Où était-elle ? Que s'était-il passé ? Elle avait une de ces migraines... Lentement, difficilement, elle ouvrit les yeux, pour les refermer aussitôt, éblouie par la lumière aveuglante. Hmpf, une pensée curieuse lui traversa l'esprit. Et si elle était morte ? Mais dans ce cas... Ce bip là, c'était quoi ? Dieu qui nourrit son tamagotchi ? Elle déglutit tant bien que mal, ouvrant faiblement les yeux, plus précautionneusement cette fois. Tout était blanc. « M-Matthew ? » parvînt-elle à murmurer d'une voix éraillée. Elle avait cru voir quelqu'un, et si c'était lui ? Pourquoi pas après tout ? Elle n'était même pas en état de penser qu'il pouvait lui être arrivé quelque chose de toute manière. Elle n'était même pas capable de dire dans quel état elle était elle-même.

Il était une fois un garçon C’EST MOOOOOI !!!!!! fou amoureux d’une belle donzelle sorcière sans chapeau pointu, parce que la mode est plutôt aux choixpeau qui parlent, vous voyez ?. Cette sorcière ne savait cependant rien de ce que pouvait ressentir le paaaaaaaaaauvre garçon pour elle. De plus, ce dernier était terriblement gêné vis-à-vis de la belle, puisqu’il se trouvait être plus jeune qu’elle. Evidemment, s’ils avaient eu plus de la vingtaine tous les deux, ce détail n’aurait peut-être pas été trop grave… ceci étant, et bien comment le dire de façon douce pour bien amener la chose ? Damon n’avait que 16 ans (oui oui il les a eu ya pas longtemps !!!!). Tandis que Faith (alias la super belle sorcière *pour les ahuris qui n’avaient pas encore compris u___U*) était une vielle toute ridée avec des vergetures, de la peau qui pend et… bref, vous voyez le topo ? *quand on dit que l’amour est aveugle…* avait 19 ans (soit 3 ans de plus que Damon oui 19-16=3, je sais je suis trop forte *un bac S, ya pas de mystère pour le niveau élevé des mathématiques, quoi…. Ainsi, Damon ne pouvait que se sentir diminué aux côtés de l’éblouissante sorcière dont il restait pourtant follement amoureux…

Nous étions en été. Damon avait terminé sa 5ème année d’étude de sorcellerie à Poudlard, passant (plus ou moins brillamment) ses BUSEs en fin d’année. Heureusement, Roman lui avait donné un coup de main (quand il n’était pas occupé à draguer les blondes *on ne citera pas de nom, hein !*). Le lion n’avait pas encore reçu les résultats de ses examens, mais il savait une chose (plus important que ses résultats à l’heure actuelle) : il était en vacances. Oui, c’est quand même super important ça !!!! En bonus, il avait la chance de travailler très peu de temps à la boutique familiale cet été, puisque Asher avait finalement repris le magasin. Ainsi, Damon n’était plus indispensable pour le bon fonctionnement du magasin ils avaient trouvé des gosses de 3 ans, volontaires paraît-il ! Pour abîmer les partitions (comprendre : les balancer par terre, les piétiner, se rouler dessus… la totale, quoi !!!!. Ainsi le Rouge et or allait pouvoir profiter de ses vacances… vacances qu’il pensait pourtant passer loin de la femme de sa vie (toujours la même sorcière que depuis le premier paragraphe, oui oui il est constant le petit !). L’ennui, c’est que cette dernière était sur un autre continent bon elle restait sur terre mais quand on n’a pas le permis de transplanage, c’est plus galère de se rendre aux Etats-Unis d’Amérique !. Mais c’est contre toute attente que la belle brune fut rapatriée en Angleterre je t’avais di que vendre de la drogue c’était pas le bon plan pourtant Faith !. Quand Damon apprit ce qui lui était arrivé (par pur hasard, en fait, il était allé à l’hôpital pour prendre des médicaments pour sa mère qui avait attrapé un vilain rhume *et oui même en été ça peut arriver !* et c’est à l’officine qu’il entendit parler de ‘Mademoiselle of Curty’. Alerté, le sorcier avait suivi (discrètement, si si c’est possible !!!) l’infirmier qui avait parlé de cette fameuse ‘mademoiselle’. Et c’est ainsi que Damon se trouva devant la porte de la chambre de Faith. Angoissé, il s’empressa d’interroger l’infirmier. On lui expliqua les choses, brièvement, mais ce qui comptait le plus, pour Damon, c’était qu’il pouvait lui rendre visite (même si pour l’instant, elle dormait).

C’est ainsi que Damon se retrouva dans la chambre d’hôpital de Faith. Il avait des tonnes de choses à lui demander, mais quand il venait, elle continuait à dormir… On lui avait injecté de la morphine, pour la douleur… Et ils n’étaient pas sûrs qu’elle puisse se réveiller rapidement… ceci di, le sorcier passa la voir tous les jours. Les médecins ne sachant pas si elle pouvait entendre ou non ce qui se disait, le jeune homme avait pris pour habitude de lui parler pendant une heure, tous les jours. Il racontait des bêtises, des anecdotes de cette première année passée à Poudlard sans elle. Il parlait de son frère, des autres élèves de Poudlard… De tout et de rien. Puis, finalement, elle s’éveilla. Quand elle ouvrit les yeux pour la première fois, c’était pendant que Damon se trouvait dans sa chambre. Il allait partir, quand elle bougea et chuchota. A la fois ravi et inquiet, le sorcier se tourna hâtivement vers la jeune femme et glissa ses doigts dans les boucles brunes de la sorcière, le tout avec beaucoup de délicatesse :

« Faith… »

Sa voix avait changé. En un an, elle s’était faîte plus grave, il avait fini de muer et elle ne déraillait plus. Il avait grandi, aussi. Une bonne dizaine de centimètres depuis la dernière fois qu’il avait vu la jeune Anglaise. Bref, il commençait à être plus ‘adulte’. Mais il restait quand même un adolescent de 16 ans (donc pas de petite barbiche pour l’instant T__T). Il observait Faith avec inquiétude :

« Comment tu vas ? Est-ce que tu m’entends ? »

Pas qu’elle était dans un état inquiétant… mais si en fait !!!! Elle avait eu un sacré accident, paraît-il… Damon s’en voulait. C’était ridicule, évidemment… Il ne pouvait absolument rien pour elle. Qu’il ait été présent ou non, il n’aurait rien pu faire… Pourtant, il était en colère. Contre son impuissance, face à la souffrance de celle qu’il aimait, mais aussi contre l’abruti qui avait ainsi mis en danger la vie de la sorcière ! Il n’en dit rien cependant, se contentant d’attendre une réponse de la part de la Brune. Peut-être les médecins n’allaient-ils pas tarder à jeter Damon dehors, aussi… Les appareils s’étaient mis à faire des bips stridents et irréguliers, indiquant que le cerveau de la sorcière était en état d’éveil…

Les lumières dansaient devant ses yeux, et Faith se sentit aussitôt nauséeuse. Mauvais, très mauvais. Ce n'était vraiment pas dans un état pareil qu'on aimait se réveiller. Des millions de questions lui traversaient l'esprit, et si on ajoutait à ça l'état complètement embrumé dans lequel elle se trouvait, cela ne faisait vraiment pas bon ménage. Tout ça lui donnait le tournis. Et surtout, elle avait mal. Elle plaqua une main contre son front, comme pour essayer de mettre fin à cette douleur qui l'oppressait. C'était comme si chaque petite parcelle de son corps lui faisait mal, comme si quelqu'un avait pris un malin plaisir à lui cogner dessus. Et puis elle le vit. Il y avait quelqu'un dans la pièce, elle avait mis un temps à le réaliser, mais il y avait bien quelqu'un. Automatiquement, elle crut que c'était Matthew. C'était tout ce dont elle se souvenait, elle était avec lui, et le reste... Le reste était assez nébuleux dans son esprit.

Elle prit la parole, difficilement, d'une voix rauque, de celle qui n'a pas parlé depuis longtemps. Mais quand il se tourna vers elle, elle réalisa que ce n'était pas Matthew. Matthew avait les cheveux bien plus clairs, et il était un peu plus petit, aussi. Elle eut du mal à identifier le jeune homme. Il était plus grand que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, il paraissait plus adulte aussi, son visage commençait à perdre ses rondeurs enfantines. Lorsqu'il prononça son prénom, elle l'observa quelques instants avec surprise. Elle ne comprenait plus rien. Que faisait-il là ? Que faisait-elle là ? Elle essaya de se redresser, mais sentant le tournis la regagner elle se laissa retomber mollement sur son oreiller, en même temps qu'elle identifiait enfin le jeune homme. « Damon ? » Il semblait pourtant si différent du Gryffondor qu'elle avait vu des mois plus tôt mais ça c'était peut-être parce qu'elle voyait encore un peu flou. Reconnaissant enfin un visage familier, quelqu'un à qui s'accrocher dans ce lieu inconnu, elle attrapa faiblement la manche du jeune homme de la main, resserrant son poing dessus, comme si elle craignait qu'il ne s'en aille, et qu'il la laisse toute seule. Sa présence le rassurait, elle n'était pas seule.

Mais elle ne comprenait toujours pas. Doucement, elle tâcha de rassembler ses pensées, fermant brièvement les yeux, et l'image de l'accident lui revînt en mémoire. La voiture, le conducteur qui semblait avoir perdu le contrôle... Mais après ? Où était Matthew ? Elle fronça les sourcils, se décidant finalement à répondre à l'interrogation de Damon. « J'ai mal au crâne... » marmonna-t-elle d'un air renfrogné. Et elle qui détestait rien que le fait d'être malade et de rester clouée au lit, voilà qu'elle finissait dans un lit d'hôpital. Elle devait vraiment être maudite. Il y avait quelqu'un là-haut qui ne l'aimait pas beaucoup il faut croire ! « Où est Matthew ? Où est-ce qu'on est ? » Elle avait encore une dizaine d'autres questions à lui demander comme par exemple "T'aurais pas du pastis ?" question vitale mais elle fut interrompue par la brusque ouverture de la porte et l'entrée d'une infirmière à l'air joyeux. « Ah Miss Of Curty, vous êtes finalement réveillée ! Le docteur Shepherd, Derek Shepherd Hudson ne s'était pas trompé, il l'avait bien dit ! Est-ce que vous avez mal quelque part ? Le docteur ne devrait pas tarder à passer vous voir... » enchaîna-t-elle aussitôt à un débit que même Faris aurait pu lui envier. Faith hésita, le temps de réaliser ce qu'elle venait de lui dire. « Euh, à la tête, un peu... Est-ce que... Qu'est-ce que je fais là ? » Elle était à Londres, visiblement, puisque Damon était là. Or elle se souvenait très bien se trouver à New York au moment de l'incident. Et puis elle ne comprenait pas ce qui s'était passé. Ni où était Matthew. Ni ce que Damon faisait là. Elle se sentait tellement perdue... Elle resserra un peu plus sa prise sur la manche du garçon.

L'infirmière l'observa avec surprise, avant de retrouver son air guilleret qui contrastait fortement avec le visage inquiet du Gryffondor. « Vous ne vous souvenez pas de l'accident ? Il est vrai que l'on a retrouvé des traces d'alcool dans vos analyses... La mémoire devrait vous revenir peu à peu. Le docteur Hudson vous donnera davantage de détails ne vous en faites pas. » Elle s'interrompit, son regard passant brièvement sur Damon, l'observant avec incertitude avant de prendre une décision. « Vous avez de la chance, votre ami est venu vous voir tous les jours depuis votre arrivée dans le service, il doit vraiment beaucoup tenir à vous ! » commenta-t-elle toujours joyeusement, puis affichant un sourire indulgent: « Tu peux rester pour l'instant, mais le docteur souhaitera sûrement lui parler en privé. » Et sur ce, elle repartit en coup de vent, non sans avoir vérifié les moniteurs qui se trouvaient derrière la jeune femme et qui lui donnèrent quelques indications concernant son état. Lorsque la porte se fut refermée, Faith se tourna vers Damon, fronçant les sourcils. « 'Tous les jours' ? Je suis là depuis longtemps ?! » Elle se sentait affolée brusquement, paniquée. Elle était restée endormie pendant plusieurs jours ? Son état était grave ? Et puis elle prit conscience d'un deuxième fait, le Gryffondor s'était déplacé jusqu'à l'hôpital pendant toutes ces journées ? Pourquoi ? Et aussi, une petite voix dans sa tête lui fit remarquer qu'il était visiblement bien le seul à être venu. Ses amis, sa famille... N'avaient-ils pas remarqué sa disparition ? Elle inspira profondément. « Pourquoi es-tu là ? Je veux dire... C'est très gentil d'être venu me voir mais... Rien ne t'y obligeait... » articula-t-elle péniblement. Mouais, ce n'était pas dans cet état qu'elle reprendrait ses longs monologues !

« Oui Faith… »

Doucement, il l’observait avec attention, la laissant s’adapter (ou pas…) à son nouvel environnement t’as vu ça, sympa la déco, hein !!!. Quand elle se plaignit de douleurs à la tête, Damon l’assoma à l’aide d’un vase *et m-erde voilà qu’il est cassé maintenant !!!!-, histoire d’apaiser ses maux pour le moment, parce que le réveil allait être encore plus difficile du coup (enfin, si réveil il y aura *paaaf*) *grimaça et répondit doucement, tout en caressant le front de la sorcière avec douceur, chassant des petites mèches noires de ses yeux :

« Je suis désolé, mais je crois que niveau médicaments ils t’ont déjà trop gavée pour qu’ils t’en redonnent tout de suite… Enfin je ne suis pas médecin, mais je ne sais pas si le médecin, justement, voudra t’en donner d’autres… mais ne force pas trop pour l’instant, tu as vraiment besoin de te reposer je te jure, faudrait que tu voies un peu ta tête, t’es dans un état ma pauvre !!!! On comprend parfaitement le proverbe qui dit que l’amour est aveugle là… *sort* »

Quand elle l’interrogea sur le petit c*n qui avait provoqué l’accident, il répondit bien plus froidement :

« Il est toujours en Amérique, lui… Et il a beaucoup de chance de ne pas être venu avec toi ici… Sérieux, mais qu’est-ce qui lui a pris ??? Il se met en danger s’il veut, mais il ne prend pas quelqu’un avec lui dans cet état, m*rde à la fin ! »

Il ajouta ensuite :

« On est à Londres… Tu as été rapatriée pour avoir plus de soins… Tu avais besoin d’un spécialiste. »

L’infirmière entra alors, et parmi la foule de trucs qu’elle débita alerte rouge, alerte rouge… On vole le rôle de Damon, je porte plainte !!! La pipelette c’est LUI normalement >__<, elle annonça qu’il avait le droit de rester (encore heureux, ça aurait été the end of the woooorld sinon hein !!!!) et visiblement une des nombreuses informations débitées par l’infirmière inquiéta la brunette qui s’agita dans son lit. Damon souffla doucement :

« Calme toi, Faith… Ce n’est pas bon que tu t’agites comme ça dès 17 heures du matin, faut que tu prennes le temps de t’adapter… Mais eu… ça fait un petit moment que tu étais dans le coma, en fait… Je dirais quelques jours, quand même… je ne préciserais pas que les quelques jours sont plus du niveau de la semaine que de deux jours, tu risquerais de trop t’emporter… »

Puis la question de la sorcière amusa, tout en exaspérant le jeune homme :

« Mais je viens te voir si je veux Faith ! Encore heureux, hein… Et il se trouve que je m’inquiétais pour toi, moi, tu voies ? Enfin… Tu t’es réveillée, c’est déjà super ça… j’espère que le docteur fera un bon diagnostic et que tu pourras sortir rapidement… Tu sais la déco des hôpitaux ce n’est vraiment pas terrible… Oui, parce que l’odeur, en soit ce n’est pas le plus gênant, on finit par s’habituer… mais ce blanc terne partout… Tu me diras, ça pourrait être pire, comme dans les hôtels dieux de l’Ancien Régime… Du rouge partout pour cacher les marques de sang oui j’ai eu le temps de faire des recherches pendant que tu roupillais ma grande ! mais bon quand même… »

Puis, Damon ne prit que le temps de respirer avant de reprendre :

« Au fait, maintenant, tu vas avoir le droit de manger je pense… Fini les perfusions ! Donc je t’annonce que ce soir, tu as beaucoup de chance, tu auras un spéculos avec ton yaourt, c’est toujours comme ça les vendredis… Tu as fait exprès de te réveiller aujourd’hui en fait, c’est ça, hein ? Et t’en fais pas, je ne te balancerais pas, ça restera entre nous… promis ! »

Elle avait mal. Bon sang ce qu'elle avait mal. C'était comme si elle s'était pris un bon gros coup de massue sur la tête. Et en même temps, elle se sentait assommée, dans le brouillard. Mais Damon était là, et ce simple fait suffit à la rassurer un petit peu. Elle savait qui il était, alors qu'elle se trouvait dans ce lieu qui lui était inconnu, pour une raison tout aussi obscure. Elle le laissa remettre les mèches qui lui barraient la vue à l'écart, sans commenter, même si le geste lui semblait un peu étrange, pour une raison inexplicable. Quoique... En y réfléchissant, c'était peut-être bien parce qu'à leur dernière rencontre, il paraissait carrément allergique à tout contact ?

Trop de médicaments ? Si elle avait pris autant de médicaments, pourquoi avait-elle encore mal ? C'était quoi cette arnaque ? Un petit coup d'œil à son avant-bras qui la tiraillait lui indiqua qu'elle était sous perfusion. Et son rythme cardiaque accéléra encore un peu plus. A quel point était-ce grave ? Elle avait l'impression d'être devenue une de ces héroïnes de séries moldues dont ces derniers étaient tant friands. Et en général, lorsque l'héroïne en question était dans un lit d'hôpital, on ne donnait pas cher de la peau du héros. Héros qui n'avait pas été très héroïque cette nuit là, c'était le cas de le dire, mais tout ce qu'elle ressentait en l'occurrence, c'était de la peur, aussi ne comprit-elle pas l'amertume de Damon. Elle le contempla avec surprise. « Pourquoi tu dis ça ? C'est moi et moi seule qui ai choisi de monter dans cette voiture... C'est ma responsabilité... » répondit-elle lentement. Petit à petit, des flashs de la soirée continuaient à lui revenir, nébuleux, flous, mais bien là. Et au fur et à mesure, elle sentait qu'elle préfèrerait plutôt qu'ils restent bien enfouis là où ils étaient. L'exercice était trop douloureux. « Un... Spécialiste ? » Mais elle ne put en entendre davantage, car une infirmière comme montée sur des ressorts fit brusquement irruption dans la pièce.

Et lorsqu'elle eut fini de mettre l'esprit de Faith à feu et à sang, elle disparut comme une fleur, laissant la jeune femme à ses tourments. « Seulement 17h ? Pfiou attends tu m'as fait flipper, j'ai cru qu'il était au moins 19h moi, t'imagines ? L'angoisse ! Je me suis même pas brossée les dents ! Quelques jours ?! Un spécialiste ?! Comment ça ? Attends... » Elle souffla, tâchant de reprendre son calme, tandis que le moniteur à côté d'elle indiquait une forte augmentation au niveau de ses pulsations cardiaques. Puis, prenant un air particulièrement sérieux qui ne lui était pas coutumier, elle planta ses yeux noisette dans ceux du Lion. « Je vais mourir, c'est ça ? » Après tout, c'était possible non ? C'était même probablement pour ça qu'on l'avait autant shootée aux médicaments, pour que la douleur qu'elle aurait dû ressentir ne soit pas à son summum, parce que sinon elle ne pourrait pas la supporter. Inquiète, elle se redressa encore davantage, cherchant à s'inspecter pour vérifier que ses membres étaient bien en place.

Mais elle n'eut pas le temps de poursuivre son examen, ou de laisser ses pensées suivre leur cours c'est-à-dire imaginer Brad Pitt, arrivant éploré à son lit de mort pour lui déclarer sa flamme éternelle sous les yeux effarés d'une Angelina inconsolable car Damon se mit à lui réciter un roman, qu'elle eut bien des difficultés à suivre. Son front se plissa sous l'effort qu'elle produisait pour essayer d'enregistrer le maximum. Elle porta la main à sa tête douloureuse. « Houla, doucement, doucement Damon... J'ai un peu de mal à tout... Assimiler en un seul coup. » tâcha-t-elle de l'arrêter. « Oui mais, ce que je voulais dire, c'est que tu n'as pas vraiment de raison de t'inquiéter pour moi. Enfin... Tu vois, on est pas spécialement proches... » Elle avait assez de mal à exprimer le fond de sa pensée, et ça la frustrait plus que tout. Elle n'avait pas l'habitude d'avoir besoin de sous titres, ou d'assistance pour sortir des monologues. Elle était née pour parler. Mais elle ne pouvait pas le faire comme elle le souhaitait. Elle grimaça à l'évocation de la nourriture, se laissant retomber sur ses oreillers. « Je suis incapable d'avaler quoi que ce soit. Rien que l'idée d'avaler quelque chose me donne la nausée... » déclara-t-elle d'un ton sans réplique. C'est décidé, grève de la faim jusqu'à ce qu'on lui apporte de la VRAIE nourriture. Donc des pepitos. En sachets individuels, merci.

« Je dis ça parce que je lui en veux. Il a failli te tuer Faith ! Et je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit, voilà tout. »

Damon était énervé et c’était plutôt choquant, en soit, de le voir ainsi. En effet, le jeune homme était d’un calme légendaire et il se laissait très volontiers tapper dessus sans rien dire, sans jamais s’énerver… Il se faisait une raison (si on veut…) mais là, il ne pouvait tout simplement pas se faire une raison. Serrant la main de la sorcière, il ajouta d’une voix blanche :

« Je me suis vraiment inquiété pour toi Faith ! Je me sens nul, faible, non… pire ! J’ai le sentiment d’être inutile et d’ailleurs, ce n’est pas qu’un sentiment, je te suis inutile, et ça, et bien ça me tue ! Moi j’aimerais pouvoir faire quelque chose pour toi. J’aurais aimé pouvoir être là et t’empêcher de monter dans cette voiture. J’aurais aimé ne jamais devoir venir te voir à l’hôpital pour ça ! Même si, cela voudrait aussi dire que je ne t’aurais peut-être pas revue, et bien je préférerais ça plutôt qu’il t’arrive quelque chose de mal. »

Damon s’était mis à parler plus rapidement, ses prunelles avaient vibraient d’une couleur étrange, son brun chocolaté semblant s’être soudainement illuminé d’une volonté qu’il n’avait, jusqu’alors jamais affichée. Une assurance aussi, qu’il était loin de témoigner en temps normal… Reprenant alors conscience de ce qu’il venait de dire, il se mit à rougir et lâcha gauchement la main de la brunette, tout en passant se frottant le visage en soupirant :

« Et voilà, maintenant tu vas me prendre pour un dégénéré, formidable, il ne manquait plus que ça… »

Puis il reprit doucement :

« Pour le domaine de la médecine, je préfère rien dire, je suis loin d’être qualifié, le médecin t’en parlera bien mieux que moi, je t’avoue que ça me dépasse tout ça, personnellement… »

Et c’est un sourire amusé qui finit par percer les traits du sorcier, qui reprit Faith avec le sourire (ses prunelles ayant retrouvé leur expression habituelle : douce et incroyablement impassibles) :

« Mais non, tu ne vas pas mourir ! Encore heureux, je te remercie ! Tu vas beaucoup mieux maintenant, mais je ne sais pas combien de temps tu devras rester par contre… le médecin pourra mieux juger de ton état maintenant que tu t’es réveillée. »

Puis Faith le reprit quant à son débit de parole. Embêté, Damon glissa sa main dans ses boucles brunes, répondant doucement :

« Pardonne moi, je parle toujours trop, surtout quand je suis gêné… mais va pas croire que ça m’embête d’être avec toi, hein, pas du tout, sinon je ne serais pas venu ! Au contraire, je suis super content mais… Non, laisse tomber, je dis n’importe quoi, n’écoutes plus ce que je dis… lalalalala »

Belle tirade qui s’acheva dans un soupire agacé et las :

« Mais quel naze… »

Damon hésita un instant, et finit par souffler :

« Bon de toute façon, grillé pour griller je poursuit dans ma lancée, si tu veux m’assommer avec ton appareil à perfusion, il n’y a pas de soucis, je comprendrais, parce que je vais dire va sans doute t’interloquer, tu vas me trouver complètement débile et d’ailleurs t’as pas à me répondre si t’en as pas envie hein, je vies très bien mon amour platonique pour toi, je me suis habitué maintenant… Hum, ha ben je l'ai di, super, bon je reformule au cas où j’ai parlé un epu trop vite, parce que oui, je parle trop vite mais j’arrive plus à m’arrêter quand je pars comme ça, désolé, vraiment Faith, excuse moi, je te donne une super migraine en plus de devoir t’embêter comme pas deux, je suis vraiment trop naze… bref, toi tu peux penser ce que tu veux, mais sache que pour moi tu n’es pas du tout une personne que je considère comme une quasi inconnue ! Je t’ai toujours trouvé géniale, Faith ! T’es super gentille, d’ailleurs je n’oublierais jamais le jour où tu m’as indiqué mon chemin pendant ma première année, ce fut un peu al révélation d’un ange gardien… Tu es intelligente, brillante, j’adore ta façon de jouer du violon, ta capacité à aider les autres sans rien attendre en retour, ton sourire, ta joie de vivre… bref, je peux te faire une sacré liste comme ça, c’est clair, mais juste pour dire que pour moi tu es loin d’être une inconnue. Tu es une fille formidable que j’aime énormément, que j’admire et qui me plait comme tu n’as pas idée ! »

Damon se tu enfin et soupira, fermant les yeux, de manière crispée, il souffla :

« Maintenant vas-y achèves moi à coup de perfusion, je n’ai plus rien d’autre à faire sur cette planète… Enfin j’aurais bien mangé ton spéculos, mais bon je peux comprendre que tu ne veuilles pas attendre pour m’achever… »

Faith restait muette devant la colère de Damon. Elle ne s'attendait pas à une telle réaction de sa part, mais en fait, elle ne s'attendait jamais à aucune de ses réactions. Il était totalement imprévisible à ses yeux. Il faut dire qu'elle ne le connaissait pas non plus si bien que ça, mais malgré tout, elle ne l'avait jamais vu comme quelqu'un de colérique. Il paraissait être un garçon si calme et gentil... Mais là il semblait juste hors de lui. Elle voyait le bien partout, et même si effectivement, ce qui était arrivé devait être la faute de Matthew –plus ou moins, parce qu'après tout, c'était le chauffard qui leur avait foncé droit dedans qui était vraiment coupable au fond, non ?– elle n'arrivait pas à lui en vouloir.

Le flot de paroles qui sortit brusquement des lèvres du Gryffondor prit Faith au dépourvu. Elle était complètement larguée, la pauvre. Elle tâchait encore d'émerger de ce cauchemar, et voilà que le brun se mettait à parler à toute allure, avec une conviction qu'elle ne lui connaissait pas. Le Damon qu'elle avait côtoyé autrefois était maladroit, hésitant, timide. Sa voix menaçait de dérailler à chaque mot qu'il osait prononcer et il faisait des bonds de trois mètres dès que la jeune femme faisait l'affront de le toucher, ne serait-ce que pour l'aider à se relever. Clairement, ce n'était plus le même Lion qu'elle avait sous les yeux. Théorie n°1: Damon a été capturé par des extraterrestres qui étudient le comportement humain et qui l'ont remplacé par un clone à son image dont la seule faille est de fondre au soleil. D'où la planque dans l'hôpital ! La chambre de Faith n'avait même pas de fenêtre ! ... Ah si y en avait une. Bon, et si en fait c'était un symbiote ? Il faut sauver Damon ! Aux armes ! Du calme Faith, du caaalme. Elle fronça les sourcils. Elle n'aurait jamais pensé que qui que ce soit se ferait à ce point de souci pour elle. Encore moins quelqu'un qui ne faisait pas partie de son entourage direct... « Non, non, c'est gentil Damon... Et c'est faux, tu n'es pas inutile. Regarde, tu es là, à mon chevet, tu es le seul à être là. Ça me touche énormément que tu sois venu me voir, vraiment. Grâce à toi je ne suis pas seule... » Et c'était vrai. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait si elle s'était réveillée toute seule dans cette chambre d'hôpital, sans personne à qui se raccrocher, aucun visage familier. Elle aurait flippé, ça c'était certain.

Il suffisait de voir l'état dans lequel elle se mettait alors même qu'il était là. Elle ne voulait pas mourir, ok ? S'il y avait bien une chose dont elle était sûre, c'était celle-là. Alors si quelqu'un l'entendait tout là-haut, ou tout en bas –pas de discrimination après tout !– qu'il en prenne bien note. Elle était trop jeune pour ça. Surtout mentalement. Sa vie n'était peut-être pas toujours géniale, mais qui pouvait prétendre une chose pareille ? Rien n'était jamais parfait. Mais il lui restait encore un tas de trucs à accomplir. Genre, trouver une copine pour Asher, devenir la tata des enfants décérébrés d'Erwan et Lulu... Bref, un programme super folichon. Et pour ça, il fallait qu'elle survive nom de nom ! Aussi, lorsque Damon se mit à la rassurer, elle poussa un soupir de soulagement. « C'est vrai ? Oh tant mieux ! J'ai eu tellement peur pendant un instant... Il faudra que je parle avec le médecin, oui, voir comment ça va se passer... Oui voilà... » Elle était plus calme à présent. Toujours pas en état de réfléchir posément, ou d'établir des raisonnements hautement philosophiques mais ça même quand elle était en pleine forme... mais au moins elle était rassurée. Damon ne lui dirait pas qu'elle allait bien si c'était faux après tout. D'ailleurs, l'infirmière aussi avait l'air plutôt optimiste.

Damon parlait trop, et trop vite. Et le fait que la brune le lui fasse remarquer ne sembla pas arranger les choses, au contraire. Maintenant ça avait l'air pire. Il parlait trop, et cette remarque venant de Faith était assez ironique. C'était elle qui parlait trop, normalement. Est-ce qu'il essayait de lui piquer son rôle ? HAN ! Le salopiaud ! « Damon ? Respire. Parle plus doucement sinon ton cerveau va finir par manquer d'oxygène. Crois-moi, c'est une spécialiste qui te le dit... » articula-t-elle d'une voix fatiguée, passant une main dans ses cheveux bruns qui devaient être dans un état assez épouvantables. Comme quoi même dans les moments les plus critiques, elle arrivait à avoir des pensées totalement futiles.

Et là, les choses prirent une tournure franchement inattendue. Plus inattendue que tout ce qui avait pu arriver jusque là, en tout cas. C'était tout bonnement surréaliste. D'une manière ridicule, elle resta bloquée dans la position dans laquelle elle se trouvait au moment où Damon avait commencé son monologue. Elle tressaillit en entendant le mot amour. Etait-il seulement possible que... Noooon. Elle était très douée pour démasquer les sentiments cachés de ses proches les uns envers les autres. Elle jouait même les cupidons à l'occasion. Alors comment pourrait-elle ignorer des sentiments qui la concernaient directement ? Elle déglutit difficilement, avant de prendre une grande inspiration. Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne savait pas quoi faire. Et elle avait tellement peur de le blesser en ouvrant la bouche... Mais il fallait bien qu'elle dise quelque chose, n'est-ce pas ? Le silence commençait à se faire pesant à présent. Il fallait qu'elle dise quelque chose. Bon sang, quelque chose, quoi que ce soit... « ...Vas-y, tu peux prendre le spéculos. Je n'aime pas ça, c'est trop lourd à mon goût... » Bien, parfait. Ça c'était exactement la réaction à laquelle il devait s'attendre. Il lui disait toutes ces choses si touchantes à son sujet, avec une telle sincérité que ça lui faisait mal de ne pas ressentir la même chose, et voilà qu'elle lui parlait de spéculos. Être hospitalisée ne lui réussissait pas. Elle prit une nouvelle inspiration, posant ses prunelles couleur noisette sur celles de Damon. « Je... ne sais pas quoi te dire Damon... Je ne savais pas... Enfin je ne m'attendais pas à ce que tu... me dises ça... Enfin... Merci... Je... Euh... » Trouver quoi dire lui était extrêmement difficile, si bien qu'elle commença même à se trouver mal. Elle n'était pas en mesure de réfléchir correctement, de trouver ce qu'il convenait de faire dans une telle situation. Elle était paumée comme jamais. Au secours.

« Tu ne seras jamais seule, Faith. Et ce n’est pas grâce à moi. »

Damon observait la sorcière, sans vraiment trouver les mots appropriés pour expliquer le fond de ses pensées ? Tout se chamboulait dans sa tête et il avait envie de dire des tonnes de choses, tout en sachant pertinemment qu’il fallait qu’il sache se freiner un temps soit peu, sous réserve de faire fuir la sorcière et on va éviter de la faire courir dans les couloirs avec son appareil à perfusion, hein, niveau défilé automne-hiver, on a vu bien mieux moins original, certes, mais tellement plus classe ! . Aussi se contenta-t-il de dire, en baissant les yeux vers l’appareil relié à la jeune fille :

« Et ça c’est parce que tout le monde t’aime, Faith. Tu as plein d’amis, et ils tiennent tous beaucoup à toi… »

Oui, Faith était populaire. Pour Damon, elle était la femme la plus parfaite de l’univers (mais il paraît qu’il manque un petit peu d’objectivité dans l’histoire… *paaaf*), et d’un point de vue purement objectif, elle était très entourée. Elle avait toujours eu plein d’amis, et en grandissant, elle avait gagné une certaine assurance qui lui avait offert de nombreuses connaissances et un certain nombre d’amis supplémentaires… Damon l’avait bien remarqué… Il la trouvait si resplendissante dans le feu des projecteurs, qu’il ne pouvait tout simplement pas se permettre de l’approcher… Elle brillait beaucoup trop et lui, à côté, il était atrocement terne, morne, sans le moindre intérêt. C’était bien pour ça qu’il s’était toujours contenté de l’admirer de loin, que jamais, il n’était allé la voir. Elle était bien trop parfaite pour lui. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de croire qu’un jour, peut-être, il serait à la hauteur… Mais cela semblait si loin… si difficile à atteindre, comme objectif !

Damon osa poser ses prunelles sur la sorcière, tandis qu’elle s’inquiétait de sa mort prochaine… Elle sembla si soulagée qu’il en fut estomaqué. Il aurait presque cru qu’elle plaisantait, jusqu’à ce qu’il constate que son visage s’était visiblement apaisé, tandis que le sorcier lui affirmait qu’elle était en bonne voie… C’était tellement étrange… Il avait du mal à comprendre, tout ce qui se passait sous ses yeux. Que Faith soit aussi gentille n’avait rien d’étonnant, il savait qu’elle était super géniale comme fille et je me répète, c’est toujours extrêmement objectif, évidemment….

Quant au médecin (il s’est perdu en chemin ou c’est la machine à café qui le retient ???), on attendait toujours qu’il pointe le bout de sa blouse, mais il n’était visiblement pas pressé chambre 203 ? Ho, de toute façon, c’est foutu pour elle, on va la laisser crever toute seule, j’ai la flemme de courir….

Puis tout s’emballa les machines se mirent à biper en tout sens et Faith mourut, électrocutée… Fin de l’histoire *sniiif*. Les mots se déversaient sans que Damon ne trouve un moyen de se taire. Tous ces non dits, toutes ses pensées, ses sentiments… Il déballait tout. Il ne voulait et ne pouvait plus se taire, tout simplement parce que ça le rendait dingue de voir celle qu’il aimait tellement se mettre dans ces états là !!! Il devait dire quelque chose, même si après ça, elle refusait de le voir, ne voulait plus lui parler et l’éviter coûte que coûte, et bien tant pis, il serait fixé, mais il ne pouvait pas la laisser penser ces choses là. Il ne pouvait la laisser croire qu’il faisait ça par charité ou une idiotie du genre, quoi ! S’il était là, c’ »tait parce qu’il voulait être là. Il ne s’en sentait pas du tout obligé contrairement à ce que la brunette semblait croire, et il tenait à préciser les choses, histoire qu’elle ne s’invente pas d’histoire qui ne tenait pas debout, justement >__<.

Quand il eut finit de parler, il s’attendait un peu à recevoir un peu tout et n’importe quoi au visage serviette hygiénique comprise, on sait tous que les femmes n’ont aucune limite u___U mais tout ce qu’il eut le droit, ce fut une réponse plutôt… particulière… Oui, voilà, inattendue pour le coup, c’était clair et net ! Elle lui donnait son spéculos formidable, parce qu’il avait di tout ça juste pour avoir le gâteau, hein ??? Qu’on ne se fasse pas de fausse idée s’il vous plait . C’était tellement bizarre et inattendu qu’il ne trouva rien à dire, se contentant d’esquisser un petit sourire, amusé. Quant à la suite… Damon leva les yeux au ciel et reprit, coupant Faith dans sa recherche d’excuse pour lui foutre un râteau (si c’est pas mignon, il l’aide à lui dire qu’il peut toujours se brosser, en bonus, vraiment ce mec a toute les options !!!)

« Je te demande rien du tout Faith. Je ne t’ai pas di tout ça pour que tu me dise quelque chose en retour, je n’attends rien, absolument rien. Tout ce que je veux, c’est que tu comprennes que tu n’as pas à te dire que tu m’empêches genre… ben de vivre ma vie quand je viens te voir. Je viens te voir parce que ça me tient à cœur. C’est tout. Toi t’as rien à te reprocher, et je continuerais à venir, sans rien te demander en échange, sauf si tu préfères que je ne vienne plus évidemment… dans ce cas, et bien… »

Il ne trouva rien à dire… dans ce cas il serait terriblement triste, mais si Faith allait mieux, et bien c’était toujours ça de pris ! Mince. Il avait baissé les yeux vers la couverture (super les couvertures des hôpitaux, soit dit en passant !!), ajoutant :

« Tant que tu vas bien, tout me va. »

Et c’est à ce moment que le médecin fit (enfin !!!) son entrée en scène merci de faire acte de présence, on avait presque oublié qu’elle attendait de voir quelqu’un responsable de sa santé… Il était bon ce café, au moins ?. Damon sursauta quand la porte s’ouvrit (c’est qu’il en avait oublié où il se trouvait à force !!!) et s’excusa auprès du médecin, balbutiant :

« Eu je vais vous laisser… »

Se levant, maladroitement, il se cogna le genoux contre le lit de Faith qui se renversa, écrabouillant définitivement la sorcière… THE END !, grommelant de douleur, il sautilla sur place, tout en saluant Faith d’une voix coupée :

« Eu ben eu… J’espère que tu vas vite pouvoir sortir… »

En attendant, il ne savait pas s’il était encore le bienvenue ici… :s

[ FIN POUR DAMON ]

Damon avait beau dire, ils ne restaient quand même que tous les deux dans la chambre d'hôpital. Pas qu'elle aurait voulu voir une file d'attente gigantesque devant la chambre de personnes suppliant pour pouvoir venir voir son teint de cachet d'aspirine et ses hématomes, non, mais elle ne faisait que constater. Et c'était normal, étant donné que les seules personnes qui avaient dû être prévenues de l'accident étaient sa mère ou à la rigueur ses frères. Et elle ne comptait pas sur Marianne pour venir la voir à l'hôpital, sachant qu'elle ne lui avait même pas envoyé un hibou depuis son départ de la villa un an plus tôt. Edward lui avait clairement fait comprendre qu'elle n'avait jamais vraiment fait partie de sa vie. Ne restait donc qu'Erwan, et celui-ci était actuellement en Roumanie, ça elle le savait, elle s'en souvenait, et elle en était soulagée. Au moins elle ne lui gâcherait pas ses vacances avec Luca. Tout ça pour dire qu'au final, si, elle continuait à considérer que c'était grâce au Gryffondor qu'elle n'était pas seule. Il était là. C'était peut-être le fruit du hasard, mais peu importait. C'était la seule chose qui comptait à ses yeux, lorsqu'elle avait ouvert les yeux, c'était son regard qu'elle avait croisé. Elle n'ajouta rien cependant, constatant que quoiqu'elle dise, Damon finirait forcément par se dévaloriser de toute façon. Donc, son silence buté ferait office d'un "Si" catégorique.

La suite des évènements lui échappa à tel point que la brune en eut le tournis. Rien au monde n'aurait pu la préparer à ça. Elle ne pouvait pas imaginer que Damon avait de tels sentiments pour elle. Comment aurait-elle pu ? Aurait-elle dû s'en apercevoir ? Etait-ce évident et l'avait-elle manqué ? Mais justement, comment manquer une chose pareille lorsqu'on ne croisait presque jamais la personne en question ? Ni à Poudlard, ni en dehors, Damon et Faith s'étaient rarement parlés. Comment alors aurait-elle pu soupçonner qu'il nourrissait de telles pensées... Et que pouvait-elle répondre ? Ils avaient trois ans d'écart ! Elle était presque une mémé comparée à lui, même si à présent, avec l'écart de taille, elle devait surtout passer pour une naine. Il était le petit frère d'Asher, et c'était bien ça le souci. Petit. Comme le garçon qui tombe amoureux de la meilleure amie de sa sœur, c'était le même genre de situation. Elle aurait pu lui rire au nez, mais elle n'était pas ce genre de fille. Elle n'était pas cruelle. Elle se sentait juste trop gênée pour dire quoi que ce soit. Son visage avait sans douté enfin retrouvé quelques couleurs avec tout ça. Et une fois n'est pas coutume, une Faith qui panique ne dit jamais rien de bien intelligent, et cette situation-ci n'échappa pas à la règle, loin de là.

Désespérément, elle se raccrocha à la dernière chose qui marqua son esprit. Et ce ne fut pas forcément la plus brillante des idées. Spéculos. Et voilà, si c'était pas elle qui passait pour une demeurée après ça. Craignant de l'avoir déjà blessé, les mots finir par sortir de sa bouche, sans qu'elle sut vraiment comment les rattacher les uns aux autres pour en faire une phrase cohérente. Je ne sais pas. Je ne m'attendais pas. Et merci. Bien, au moins on saurait que Faith Of Curty était une fille polie. Même pas capable d'exprimer le fond de sa pensée –mais quel était donc le fond de sa pensée, ça elle n'en savait fichtrement rien !– mais toujours polie. Merci. Encore un des seuls trucs qu'avait dû lui apprendre Marianne, ça. Elle ne savait pas, elle avait besoin de temps. Oui, voilà, de temps, pour réfléchir correctement. De manière sensée. La journée de l'accident était encore bien nébuleuse dans sa tête, alors de là à répondre à une telle déclaration... D'ailleurs il n'avait pas un peu fumé le Damon ? Intelligente et brillante ? Warf warf warf *SBAF* Mais le Lion interrompit le fil de sa pensée en reprenant la parole. Ah tiens, t'es toujours là, toi ? Oo Elle était toujours aussi muette, jusqu'à ce qu'il dise qu'il ne viendrait plus si elle ne le souhaitait pas. « Si. Je serais vraiment heureuse que tu reviennes me voir Damon, pour me tenir compagnie. Ça me ferait vraiment plaisir... j'ai juste... besoin de temps... » lâcha-t-elle brusquement. De temps pour réaliser ce qui lui était arrivé, réaliser ce qui venait de se passer aussi. Peut-être que c'était mieux ainsi, au moins il n'y avait plus rien de caché, de refoulé, du côté de Damon en tout cas.

Et c'est cet instant historique que choisit le fameux médecin pour débarquer dans la pièce, le sourire aux lèvres apparemment, il restait des expresso ! et un dossier à la main. Sursautant lorsque son lit s'ébranla et décolla vers des cieux plus cléments, Faith se tourna à nouveau vers Damon, responsable de la secousse. « Je... oui, moi aussi. A plus tard... » Trop d'émotions d'un coup, elle ne savait pas si elle saurait s'en remettre. Le docteur Hudson s'approcha d'elle, vérifiant les indicateurs avant de lui faire un rapide bilan concernant son état de santé, mais allez savoir pourquoi, la belle brune avait la tête ailleurs, se demandant si un certain Lion reviendrait quand même lui rendre visite après ça.

[ Topic Terminé ! ]