J'ai quelque chose à t'avouer [PV]

Tobias n’avait pas encore raconté à Marie ce qui s’était passé et, à dire vrai, à part pour parler de l’avancée de la maladie de Fredericke, il avait réussi à l’esquiver plutôt habilement, Tomas devenant tout à coup un élément incontournable de son paysage, il avait toujours quelque chose à voir avec lui, ou Helena, bref ceux de ses amis qu’il ne côtoyait pas énormément d’habitude, pas à ce point en tout cas. Seulement voilà, avec Fredericke au plus mal, ce n’était pas le moment de créer des dissensions dans leur groupe, Vincent et ses airs de matous furieux suffisait à lui tout seul à plomber l’ambiance, quand il est inquiet, il est encore pire que d’habitude ! Mais maintenant, même si la jeune allemande était toujours astreinte à rester à l’infirmerie, elle allait nettement mieux, Toby ainsi que tous les autres pouvaient enfin être un peu plus tranquille : non seulement elle n’allait pas leur sauter à la gorge mais en plus elle ne risquait pas de rester dans le coma. Il était donc temps de passer aux aveux, quand bien même la faute ne fût pas vraiment la sienne.

Pourtant, il culpabilisait, il ne pouvait pas s’en empêcher parce que même s’il n’avait jamais eu l’intention d’embrasser Ophélia et qu’il avait été le premier surpris quand celle-ci avait pris l’initiative (ils étaient en train de se disputer, merde quoi ! Ils avaient eu des périodes plus romantiques que ça pourtant !) et bien… ça lui avait plu, comme un vieux fantasme qu’on voit se réaliser. Mais alors ça, soyons clair, ce n’était pas la partie qu’il comptait dire à sa copine, parce que déjà qu’elle allait lui arracher la tête sans ça, mais alors là ça serait bien pire ! Et puis, il savait que ça allait lui faire de la peine… mais bon, lui cacher serait pire pas vrai ?

« Marie… » Il était arrivé le premier mais sa belle venait d’arriver, comme d’habitude il lui avait tiré une chaise mais son visage n’était pas souriant, au contraire, il était plus grave qu’il ne l’avait jamais été. Il n’aimait pas du tout cette situation… pas du tout… mais il fallait y passer. Il ne cessait de le répéter comme une litanie affreuse, un berceuse qui endormait son cœur déjà sec. Une fois sa belle installée, il s’assit en face et croisa les mains sur la table, posant son regard marine sur le visage de Marie avec un calme qu’il était loin de ressentir.

« J’ai quelque chose à t’avouer… Ophélia m’a embrassé. » Et pour la rassurer (parce qu’il la connaissait, elle et ses films à deux balles !) « Mais c’était contre mon gré, et ça s’est arrêté à ça… et on ne se parle plus depuis. » En même temps, même s’il avait voulu parler à la Poufsouffle, ça se serait révélé impossible puisqu’elle le fuyait, puis si ensuite il y était arrivé, autant dire que la conversation eut été quelque peu gênée aux entournures…

La fin de l'année approchée et avec elle venait la toute dernière sortie à pré-Au-Lard. Marie avait convenue avec son petit ami qu'ils se retrouveraient aux Trois Balais. Aussi, la jeune fille avait-elle passé la première partie de son après-midi sortie avec sa meilleure amie, Heaven, puis les sorcières s'étaient ensuite séparées. Et c'était une bonne chose, quand on savait pour quelle raison Tobias avait besoin de parler avec la blonde... (même si là, elle n'était pas encore au courant, évidemment... *et peut-être aurait-elle, par ailleurs, préféré rester dans l'ignorance?*)

Tout sourire, la Vipère s'installa en face de son compagnon qui semblait très peu... engageant. Chose qui arrêta la jeune fille, étonnée et soucieuse, elle se demanda ce qui pouvait bien se passer... mais n'eut pas à attendre très longtemps pour être fixée. Les mots pénétrèrent le coeur de la sorcière, sans même passer par son cerveau (si si elle en a un !!!). Stupéfaite, la sorcière demeura sans voie. Elle avait trop de choses à dire et, parallèlement, elle se savait que répondre... C'était si... inattendu et prévisible à la fois (oui dans la tête de marie tout le monde complote contre elle, surtout les blonda**es qui croient qu'elles lui arrivent à la cheville... GENRE!).

« Je voie... »

Furent les premiers mots qu'elle parvint à prononcer avec une certaine froideur (et étrangement elle n'éprouvait aucune amertume vis à vis de Tobias, mais elle éprouvait, en revanche une haine profonde à l'égard d'Ophélia. Si elle pensait (ne serait-ce un instant) qu'elle allait s'en tirer comme ça, et bien elle rêvait éveillée cette pauvre fille! Marie n'allait pas l'épargner. On ne tente pas de piquer son petit copain sans avoir de représailles par la suite! Non mais oh!

« Elle ne manque vraiment pas d'air... cette pauvre sal*pe de mes deux.... »

Marie tentait de demeurait calme, mais cela s'avérait être un tantinet compliqué, tout de même... Elle était vraiment très fâchée et extrêmement amère vis à vis de la Poufsouffle. Ceci étant, autre chose intriguait la Vipère qui s'adressa de nouveau à Tobias, avec froideur (c'était plus fort qu'elle, elle était bien trop énervée contre la jaune et noire pour être gentille à l'heure actuelle...)

« Et je peux savoir de quand ce baiser volé date? »

Oui comme ça, par pure curiosité, hein?? Les dents serrées, la mâchoire crispée, la blonde demeurait immobile, comme pétrifiée sur place. Si elle l'avait su plus tôt... Elle n'aurait pas hésité à renverses un bol de soupe (ou de thé, peu importe du moment que ça brûle et que ça tâche!) sur la tête blonde de cette pauvre fille qu'elle ne pouvait, à présent, que détester... Chose qu'elle tint à préciser à son petit ami, par ailleurs:

« Et tu comprendras que je ne peux, à présent, plus tolérer qu'elle m'approche et que le rôle de la connaissance ne lui convient plus aussi bien que celui de l'ennemie public numéro un. En ce qui me concerne, tout du moins... »

Oui parce qu'elle avait fait des efforts pour son prince, mais sa bonté avait des limites par tous les saints!

Tobias ne savait pas vraiment quoi penser de ce baiser avec Ophélia, il était teinté de quelque chose d’assez amer… peut-être parce que c’était un baiser volé, quelque chose d’interdit… il n’aurait pas vraiment su le dire, d’autant plus qu’il songeait régulièrement à cet épisode, sans jamais en avoir vraiment la même version, c’était un peu comme si ses souvenirs étaient altérés par toute cette pression qu’il ressentait… il savait qu’il était attiré par Ophélia, mais il savait aussi que ce n’était pas bien, peut-être même qu’une part de lui se disait que son amie arrivait trop tard. Il était avec Marie maintenant, elle avait eu tout le temps de réaliser qu’il était un garçon avant ! Et puis, il pensait à Marie, sa jolie et sa fragile princesse, si superficielle qu’elle en devenait parfois naïve, si croyante qu’il se prenait aussi à vouloir croire, sincèrement, à Dieu. Il aimait Marie, du moins le croyait-il avec beaucoup de sincérité, mais son cœur souffrait bien malgré lui du souvenir de ce baiser… et contrairement à ce qu’il pensait, ce n’était pas la culpabilité qui le rongeait, mais autre chose, qu’il n’était pas conscient d’éprouver encore.

« Je ne pense pas que c’était prémédité… on se disputait à la base… » Maintenant, il n’arrivait plus à savoir comment de la dispute d’origine ils en étaient arrivés à ce baiser, comment elle avait pu parvenir à cette conclusion, quel cheminement tortueux avait pu se faire dans son esprit… vraiment, Tobias ne contrôlait plus la situation depuis le moment où Ophélia avait débarqué en lui hurlant dessus ce jour là… et quelque part, ça lui faisait vraiment peur.

« Juste avant que Fredericke nous fasse un remake de Carrie. Enfin, avant qu’elle finisse à l’infirmerie quoi… » Non pas qu’il mette en doute les connaissances cinématographiques de Marie… mais en fait si. « Je n’en ai pas parlé tout de suite du coup parce que je ne voulais pas la stresser plus, Ophélia étant sa meilleure amie et toi une de ses amies proches, j’ai préféré attendre pour ne pas la mettre dans une position inconfortable… vu son… enfin tu sais… son état… » Actuellement du moins au moment du topic Fredericke était toujours à l’infirmerie mais elle allait mieux, elle pourrait supporter que deux de ses amies se détestent cordialement, deux semaines auparavant quant tout était arrivé, cela n’aurait pas été le cas. Maintenant, il savait que s’il n’avait pensé qu’à Marie, il lui en aurait parlé tout de suite, il avait d’ailleurs été tenté de le faire pour se décharger de ce poids qu’il ressentait sur ses épaules, mais Tobias était quelqu’un qui ne laissait jamais ses sentiments guider ses actes, il était froid et calculateur par nature, il avait donc opté pour la solution pragmatique plutôt que pour la solution de facilité… mais il était prêt à en assumer les conséquences dans le cas où Marie n’approuverait pas sa décision.

« Je comprends tout à fait et je pense que vu la situation, mon amitié avec elle est jusqu’à nouvel ordre terminée. » Quand on s’embrassait, on n’était pas ami, hors il avait déjà une copine, donc il ne pouvait pas continuer à voir Ophélia… et tant pis si ça lui crevait le cœur au point que son regard marine paraissait terne maintenant. Il fallait agir avec logique, et ne plus voir Ophélia était la seule décision qui s’imposait.

Il ne pensait pas que c’était prémédité ??? C’était bien mal connaître le sexe opposé Toby chéri (en tout cas c’était bien ce que pensait la blonde Marie en écoutant –péniblement- son compagnon lui parler de cette fâcheuse histoire…). Les filles sont des calculettes calculatrices !!!! Tout le monde sait qu’elles réfléchissent au moins dix ans en avance à ce qu’elles vont porter tel ou tel jour (si si !!!). Alors pour les garçons… et bien elle réfléchissait d’avantage encore !!! ET OUI ! Répondant par une moue boudeuse, Marie ne répondit pas à Tobias. Elle détestait avec férocité Ophélia à présent… Alors qu’il ne s’attende surtout pas à ce qu’elle prenne la défense du Blaireau par Merlin !

Marie haussa un sourcil quand Tobias lui parla de Fredericke et de ses problèmes de dents… La lionne n’avait pas di à Marie qu’elle s’était énervée pour un souci de caries !!! *quoi comment ça la bêtise a des limites ??? u_U* Pensant bien qu’il devait (sans nul doute) s’agir d’une toute autre chose *mais quoi, alors là, elle donnait sa langue au tamagochi stupide de son Chéri, pour le coup !*, la blonde ne répondit rien (elle est bien silencieuse aujourd’hui dîtes donc !!!*

« Oui, je voie… »

Dire si elle approuvait ou non était une autre question. Son côté ‘bonne chrétienne’ lui soufflait que (pour Fredericke) Tobias avait eu raison, mais que pour sa petite personne à elle ‘son côté égocentrique, donc’, c’était mal de le lui avoir caché. Non mais vraiment !!! De quoi avait-elle eu l’air si d’autres étaient au courrant de cette sale histoire ??? Ils avaient sans doute dû bien rire d’elle, oui ! Renfrognée et agacée (par toute cette histoire, cette pauvre fille qui allait s’en prendre plein la figure sous peu et… puis par tout, bon sang !!! TOUT l’ENERVAIT !!!). Ceci étant, un brin de lumière éclaira le monde bien cloitré de Marie quand Tobias lui expliqua qu’il ne considérait plus Ophélia comme une amie… C’était même parfait tout ça !!!! Marie pouvait d’hors et déjà échafauder mille et un plans pour pourrir l’existence de cette mégère… Oui, elle allait bien s’amuser en lui ruinant sa vie !

« Parfait, je trouve ça plutôt logique. »

Elle posa ses prunelles azur dans celles de Tobias, ajoutant :

« Après tout, elle s’est moquée de moi mais de toi aussi… je trouve son comportement des plus insultants et en plus, elle manque cruellement de respect et de délicatesse… Non mais vraiment… »

Que les choses soient bien claires. Marie n’avait en aucun cas remarquait que Tobias n’avait pas la grande forme à cause de ce ‘divorce’. Elle, elle flottait sur un nuage nageant entre haine et sérénité. Ophélia McMillan… Ton heure a sonné !

« Bien, je pense que nous avons clos ce sujet des plus déplaisant… Toby, mon chéri, tu peux venir cet été pour notre réception annuelle ? Père sera ravi de te voir… Sans oublier Joseph, je lui ai tellement parlé de toi, tu sais… »

Les choses semblaient prendre une tournure à peu près correcte, du moins en ce que Marie ne semblait pas désirer lui arracher les yeux… à lui. Il faudrait quand même qu’il la surveille pour qu’elle ne trucide pas trop (moralement) Ophélia, avec les vacances d’été qui allaient arriver incessamment sous peu, il avait ses chances. D’ici la rentrée, la haine de la vipère se serait peut-être un peu calmée… enfin, disons que c’était du domaine du possible… Pourquoi il avait autant de mal à y croire ? Rah ! Les filles ! Ce que c’est compliqué ! Et puis il n’était pas tellement d’humeur à penser au futur, même de quelques mois, le passé le torturait trop. Il cachait son marasme intérieur derrière un masque de façade qui semblait relativement paisible, pour ça, il pouvait remercier des années de pratique à ne jamais montrer ce qu’il pensait. Il croyait avoir dépassé ce stade avec Marie, mais il serait indélicat de sa part de sembler blesser dans la situation actuelle, il en revint donc à la bonne vieille de méthode de dissimulation qui avait toujours fait ses preuves… Marie était bien trop énervée pour voir la différence de toute manière !

Il la laissa d’ailleurs rager sans lui répondre, il faudrait au moins le menacer de mort pour lui faire dire un jour qu’Ophélia était la garce que décrivait Marie, cela dit, il avait aussi conscience qu’en ne disant rien c’était comme s’il donnait son assentiment (vous savez ce qu’on dit, qui ne dit mot consent).

Comme elle changeait de sujet, il reprit enfin la parole, se laissant peu de temps de réflexion, trop heureux de passer à autre chose. « Ce serait avec plaisir. » Cela dit, ce n’était pas pour jouer les rabats joie… « Mais, dis moi, ça ne va pas poser de problèmes, par rapport à mon rang social je veux dire ? Je sais que tu n’es pas ainsi mais ta famille je ne sais pas… » Tobias n’était pas particulièrement pauvre et il avait des manières excellentes mais par rapport à des princes et des princesses, son petit statut de fils de médecin de campagne faisait un peu pâle figure… Maintenant, si Marie voulait qu’il vienne, lui il venait, les mondanités ça avait toujours été son truc, il était très à l’aise avec les faux semblants… comme le prouvait le léger sourire qu’il affichait et destinait à sa petite amie.

« Enfin, si ça ne pose pas de problèmes, je serais ravi de rencontrer ta famille. Ceci d’autant plus que cela me permettra de te voir une fois de plus durant les deux mois qui nous séparent chaque année. » Il ponctua ses mots d’un baiser sur la paume de sa petite amie dont il avait pris la main avec délicatesse juste avant de prendre la parole. En apparence, tout était redevenu comme avant… En apparence…

Marie étant plus que ravie de changer de sujet de conversation répondit sans tarder à son petit ami, sans éprouver une once d’inquiétude quant à ces prochaines rencontres :

« En temps normal, cela aurait peu plu à mes parents, tous deux sont très portés sur les traditions. Ceci étant, je ne suis pas l’héritière, donc contrairement à Joseph j’ai une liberté non négligeable concernant les personnes que je fréquente. Et tu as vraiment toutes les qualités d’un noble, si ce n’est plus encore, mon Chéri. »

Il était vrai que Tobias était un véritable gentleman, il savait fort bien se comporter en société, et savait parler avec des personnes importantes en se montrant extrêmement poli et respectueux, aussi marie n’était-elle pas inquiète quant au comportement de son petit ami (et donc de l’opinion qu’aurait sa famille de lui). Tobias était un jeune homme exemplaire qui allait sans nul doute énormément plaire au père de la sorcière (enfin c’était là son avis à elle, en tout cas ^^).

Doucement, Marie glissa sa main sur la joue de son compagnon, plongeant ses prunelles turquoises dans celles du sorcier, tout en lui adressant un sourire :

« Si tu t’inquiètes, laisse moi te dire que tu n’as aucune raison de t’en faire, Toby… Surtout que je ne compte plus le nombre de jeunes que nous côtoyons lors de nos soirées et qui ne savent aucunement se comporter en société… J’ai d’ailleurs un peu honte pour eux et pour leur famille, voies-tu. Aussi, père sera particulièrement ravi de voir que je suis avec un jeune homme des plus fréquentables et propre sur lui, sois en certain. »

Marie adressa un sourire radieux à Tobias alors qu’il l’embrassait sur la paume de sa main. Non vraiment, elle ne devait pas s’en faire. Personne ne le lui volerait, parce qu’ils étaient tous deux faits l’un pour l’autre ! Oui, voilà, c’était ça… Ils étaient inséparables et si Ophélia n’avait rien compris, et bien c’était tant pis pour elle. Mais jamais Marie ne laisserait qui que ce soit tenter de semer le trouble dans son couple si parfait !

« J’ai hâte que Fredericke sorte ! On a quelques petites choses à faire entre filles, je suis sûre que nous allons beaucoup nous amuser… j’aurais aimé qu’elle vienne au château quelques temps, mais je craint qu’elle ne passe tout son été avec Vincent… et si toi tu es le bienvenue chez moi, je crois qu’il est évident pour toi comme pour moi, qu’il n’en va pas vraiment de même pour lui… »

Se rappelant alors qu’elle ne devait pas trop aborder ce sujet devant Tobias (tout cela l’avait un peu déboussolée finalement o_O) elle changea bien vite de sujet, afin de ne pas agacer son petit ami avec le petit ami de son allemande préférée :

« Enfin bref, tu sais quand elle pourra sortir, toi ? »

Comme il n’y avait pas beaucoup d’autres possibilités, sa liberté d’action étant tout de même très restreinte par la situation dans laquelle il se trouvait, Tobias acquiesça aux paroles de sa petite amie et lui accorda un sourire. A l’intérieur, il ne souriait pas, c’était évident vu son vague à l’âme – Ophélia était après tout une de ses amies très proche jusque là – mais il ne voulait pas faire de peine à Marie et il songeait qu’elle ne comprendrait pas sa tristesse, alors il ne servait à rien de l’ennuyer avec ça. L’idée qu’il lui rende visite semblait lui faire plaisir et il se concentra là-dessus pour ne pas penser à la jolie poufsouffle aux cheveux d’or…

« Tant mieux, je ne voudrais surtout pas déranger. » Il n’était jamais allé à l’étranger, c’était une bonne occasion semblait-il de le faire et d’en profiter aussi pour voir sa petite amie dans son milieu naturel, la noblesse. Tobias avait plusieurs amies nobles mais lui-même n’y entendait rien. Heureusement, ses facultés d’adaptation hors norme et sa bonne éducation pouvait palier à ce genre de lacune, il avait confiance en lui pour ne pas faire d’impair lorsque le moment serait venu.

« Je ne mérite pas tant de compliments, mes parents m’ont juste très bien élevés. Ce que tu dis est juste la preuve que certaines valeurs se perdent, c’est malheureux. » Parce qu’il voyait bien le genre d’enfant dont parlait Marie et qui pouvait mal se tenir en société. Poudlard était plein de gosses de riches (ou de moins riches) qui prenait l’adolescence comme prétexte à toutes les folies. Il n’approuvait pas ce genre de comportement… sans aller dans les extrêmes comme Marie pouvait le faire parfois, il considérait avec sagesse que bien se tenir était une base, et pourtant, il avait aussi conscience d’avoir un caractère pourri, mais justement, les bonnes manières peuvent cacher les pires défauts et cela manquait à beaucoup, y compris au sein de Serpentard.

La mention de Vincent n’agaça pas autant Tobias qu’à l’ordinaire. Il avait d’autres chats à fouetter en ce moment faut dire, cela dit, qu’il n’aille pas chez Marie cet été en compagnie de Fred’ ne pouvait être qu’une bonne nouvelle, il voyait suffisamment son ennemi comme ça pendant l’année scolaire.

« Il n’a effectivement aucune manière, et Fredericke a sûrement des choses à faire avec lui cet été, des choses à régler… il serait temps. » Tobias n’explicita pas mais il était clair que Fred’ entrant dans un an dans la vie active, elle avait pas mal de points à aborder avec son petit ami, surtout que celui-ci pouvait parfaitement lui mettre des bâtons dans les roues, elle avait déjà renoncer à être danseuse à cause de lui !

« Elle sortira dans une semaine, une semaine et demi, selon l’évolution des choses. Je m’inquiète un peu pour elle, quand elle partira de Poudlard et qu’elle vivra seule, je me demande si on peut lui faire confiance pour se soigner vu comme la situation a dérapé dernièrement. » Et puis la maladie de Fred’ était intimement lié à son moral, sans Vincent pendant un an, il se demandait si elle tiendrait le coup… mais bon, ils verraient ça en temps voulu, ils n’y étaient pas encore, et la lionne savait sûrement qu’elle pourrait compter sur le soutien moral de Tobias et Marie à ce moment là.

La blonde sorcière ne voyait rien des soucis intérieurs de Tobias, bien trop concentrée sur sa petite personne. Sa totale attention était divisée en deux (si on veut voir les choses grosso modo…). D’un côté, se trouvait la colère contre Ophélia (elle n’était pas prête d’oublier ce fâcheux ‘contre temps’ et ne resterait assurément pas sans rien faire…) et de l’autre, ses vacances à venir avec son chéri (sujet qui l’empêchait de littéralement imploser de colère en pensant à Ophélia…). Posant sa main sur celle de Tobias, enchantée, elle lui répondit :

« Je suis tellement heureuse d’être amoureuse de toi… »

Oui, il était le petit ami parfait, le genre presque idéal (bon, d’accord, il ‘n »tait pas noble, ce qui, forcément, ne plaisait pas aux parents de la demoiselle… Mais… il était tellement bien élevé !!! Poli, correct, charmeur… Marie savait que ses parents craqueraient forcément devant lui ! On ne pouvait décemment lui résister, n’est-ce pas ?

« Fredericke est forte. J’en suis persuadée. Même si elle n’a pas toujours été la chrétienne la plus… fidèle qu’ils oit, dirons-nous, je sais que Dieu ne l’abandonnerait pas… Il l’aidera à surmonter sa maladie, parce qu’il est bon avec ses fidèles. »

Et qu’on n’essaie pas de prouver à marie qu’elle faisait peut-être erreur en étant aussi croyante, parce qu’elle vous rirait simplement au nez et vous lancerait un regard rempli de compassion, comme si votre vie entière risquait d’être anéantie, parce que vous êtes athée…

« Et elle ne sera jamais seule. Ce n’est pas parce qu’elle va passer 9 mois sans Vincent qu’elle se laissera dépérir… Elle ne sera pas seule. Il y a d’autres amis à elle qui ont déjà fini leurs études ou les finiront avec elle, en plus… Comme son ami de Poufsouffle… Sallers ? »

Le temps passant, le couple conversa encore quelque peu avant de rentrer à Poudlard, main dans la main. Marie avait presque oublié sa colère (presque, bien sûr !). Ils traversèrent le parc, ensemble, puis descendirent (toujours ensembles) dans les sous-sols puis les cachots. Rejoignant leur salle commune, Marie du quitter (un instant, tout du moins), la compagnie de son cher et tendre, puisqu’elle avait une réunion avec l’équipe préfectorale. Déposant un léger baiser sur la joue du jeune homme, elle le couva un instant encore du regard, avant de monter se changer dans son dortoir. Se passant un coup de brosse dans les cheveux, elle observa son reflet avec contentement et quitta dortoirs puis cachots pour rejoindre une salle de clase utilisée par les préfets ce jour là pour s’organiser, le temps de l’alitement de Fredericke.