Vingt-quatre heures. Cela faisait seulement vingt-quatre heures que Laura était en Angleterre : son avion avait atterrit à Londres le 1e août, vers les midis, et le lendemain, juste avant le repas, la demoiselle avait décroché le téléphone familial afin d’appeler Rory Monroe, l’une de ses meilleures amies, et qui par chance habitait dans la même ville qu’elle, du moins quand l’Allemande se trouvait en Grande Bretagne, ce qui ne couvrait pas la majorité du temps. Mais bref : c’était la Serdaigle qui, deux ans auparavant, l’avait soutenue la première quand Laura avait apprit la séparation imminente de ses parents. Le temps avait passé, désormais, et les deux jeunes sorcières ne s’étaient plus que rarement vues depuis ce jour, mais leur amitié restait intacte. Du moins, Laura l’espérait.
Les deux sorcières avaient donc convenu d’un rendez-vous pour se voir par ce bel après-midi d’été, un peu comparable à celui, deux ans plus tôt, où elles avaient fini par aller manger une glace dans le parc de la ville, et la sucrerie avait quelque peu réconforté Laura, de même que les mots bien choisis de son amie. Mais cela faisait longtemps, maintenant, et la demoiselle s’en était remise. Tout ce dont elle avait envie, ce jour-là, c’était de revoir sa grande amie, tant elles avaient de choses à se raconter. Elles avaient échangé quelques lettres durant cette longue année scolaire – et encore plus longue pour Laura, qui n’avait qu’un mois de vacances – mais rien ne valait une vraie discussion, et de se voir. D’ailleurs, la brune comptait profiter autant qu’elle le pouvait de ses amis de Poudlard : outre Rory, elle devait aller voir un match de Quidditch avec Mike, et les deux seraient présents deux semaines plus tard avec Abbygael pour son anniversaire. Un grand programme en perspective, donc.
Sitôt le repas terminé, Laura était sortie, et s’était dirigée vers le lieu de rendez-vous, toujours le même, celui où elles s’étaient rencontrées pour la première fois, ou du moins celui où l’Allemande avait reconnu une condisciple de Poudlard. Elle s’en rappelait encore, Rory faisant du roller, elle qui l’arrêtait, la discussion qui s’engageait, et fondait une durable amitié. Il s’agissait d’un petit muret tout simple, devant une maison toute aussi simple, mais qui pour la jeune sorcière avait une valeur toute symbolique, comme je viens de l’expliquer, et si vous n’avez toujours pas compris, et bien je ne peux malheureusement pas grand-chose pour vous. Toujours était-il que Laura devait traverser la moitié de leur pourtant petite ville pour s’y rendre.
Laura profita de cette route pour examiner ce qu’elle trouvait changé dans sa ville d’origine. Il faut dire que les moldus avaient un don pour être des éternels insatisfaits – la demoiselle en avait un bel exemple avec sa famille – et avaient bien du mal à se contenter de ce qu’ils avaient. Les sorciers, de l’autre côté, conservaient depuis bien longtemps leurs vieilles plumes et rouleaux de parchemin pour écrire. Peut être était-ce justement le manque de pouvoirs magiques qui, justement, poussait les gens ordinaires à chercher à toujours perfectionner leur technologie. Peut être, peut être pas.
Enfin, toujours éclairée par le soleil d’août, Laura arriva au point de rendez-vous avec Rory.