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 Suspense (ou pas) [Terminé]

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Susan Montgomery-Bones
Susan Montgomery-Bones
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Parchemins : 1823
Âge : 35 printemps (21 juin 1980)
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Ξ Sujet: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyDim 12 Déc - 17:04

Près d’un an s’était écoulé depuis que Susan avait refusé la demande en mariage que Quentin lui avait faite. Un an d’évitement, de tension sous-jacente, de non-dits destructeurs et de ressentiment camouflé. Un an durant lequel Susan avait eu la désagréable impression de voir Quentin se détacher d’elle sans qu’il lui fût possible – ou même tout simplement permis - de le retenir. Pire ! Elle ignorait si ce sentiment émanait d’une réalité tangible ou s’il était le fruit d’une imagination que la culpabilité enfouie rongeait progressivement. Oui, Susan se sentait coupable d’avoir rejeté la proposition de Quentin. Oh ! Elle ne regrettait certes pas sa réponse, qu’elle savait fondée en raison, mais ce qui la minait, c’était la certitude d’avoir blessé le Serpentard en se montrant incapable d’exposer ses réticences avec tact. Il lui semblait depuis particulièrement difficile de soutenir son regard. En réalité, il était même devenu douloureux de le voir, si bien que chacune de leurs rencontres lui laissait, au creux de l’estomac, une boule d’angoisse et de malaise qui mettait souvent plusieurs jours à disparaître.

Comme sous l’effet d’un accord tacite, ni l’un ni l’autre n’avait plus évoqué la désastreuse soirée de l’été passé… Ce qui, à bien y réfléchir, ne faisait qu’envenimer la situation. Susan en avait parfaitement conscience et elle ne pouvait s’empêcher de songer avec amertume qu’au fond, l’accusation de lâcheté que Quentin lui avait, sous l’effet combiné de la colère et de la déception, lancée à la figure, n’était pas si erronée que cela, après tout. Plusieurs fois déjà, elle avait été tentée de briser le silence qui entourait ce malheureux dîner, persuadée qu’il s’agissait du seul moyen pour eux de repartir sur des bases saines. Après tout – et toute proportion gardée – ne fallait-il pas vider un abcès pour en guérir ? A chaque fois cependant, le projet de la rouquine en était resté au stade de pure velléité : il lui suffisait de couler un œil en biais en direction de Quentin pour que les mots meurent instantanément, avant même d’être formulé blablabla, accord après infinitif, blablabla. Les propos qui avaient été échangés ce soir-là avaient laissé des marques trop profondes pour que Susan ait le courage de les affronter une fois de plus. Leur simple évocation l’emplissait encore d’une immense tristesse.

Dans un tel contexte, les jours du jeune couple semblaient comptés. Car si l’année avait été si difficile à vivre pour Susan, il y avait de bonnes chances pour qu’il en fût de même pour Quentin. La Poufsouffle avait bien essayé de repousser cette idée de toutes ses forces, mais plus elle voulait l’étouffer et plus celle-là prenait un malin plaisir à réapparaître aux moments les plus inopportuns. A présent, Susan s’attendait presque à ce que Quentin lui annonce qu’il la quittait chaque fois qu’elle le retrouvait, une perspective qui lui était d’autant plus insupportable qu’elle continuait, envers et contre tout à aimer le jeune homme. Il était fort probable que, si elle venait à croiser un épouvantard, il ne prendrait plus la forme d’une image dégradée d’elle-même, abandonnée de tous, mais de Quentin, accroché au bras d’Elea d'une autre et lui annonçant sans plus de cérémonie qu’il s’en allait.

Le petit mot, aussi direct qu’impersonnel, que le Serpentard détail qui a son importance lui avait envoyé le matin même avait donc eu un effet désastreux sur les nerfs de la rouquine : elle en avait renversé la moitié de sa tasse de thé sur la nappe avant de poser le coude dans l’assiette de porridge du Professeur Flitwick, exploit qui lui avait valu un débonnaire : « Bones, mon petit, pourriez-vous avoir l’obligeance de libérer mon porridge ? ». Il était heureux qu’elle fût en vacances car l’état d’anxiété fébrile dans lequel elle passa le reste de la journée ne lui aurait certainement pas permis de gérer la moindre classe. Pour être honnête, et comme Flitwick ne manqua pas de lui faire remarquer avec un étonnement teinté de sollicitude (« Bones, mon petit, vous êtes certaine que tout va bien ? Oui ? Alors pourquoi diantre trempez-vous votre plume dans votre pot de colle depuis une dix minutes ?»), la Poufsouffle semblait s’être fait un point d’honneur d’enchaîner un maximum de maladresses en un minimum de temps. Elle renversa des bibelots, elle écrasa la queue de Miss Teigne, elle s’aspergea de jus de citrouille, elle manqua de se casser le nez en glissant dans les escaliers, elle rata la quasi-totalité de ses sortilèges et elle brisa même une fenêtre alors qu’elle faisait léviter un lourd grimoire pour le ranger en haut d’une étagère. Bref, elle avait la tête ailleurs.

*Oh Merlin, oh Merlin… Je crois bien que cette fois, ça y est… Il va me quitter…* songea-t-elle, pour la énième fois de la journée, en jetant sur ses épaules une cape légère, adaptée aux douces soirées d’été. On est à la pointe de la mode ou on ne l'est pas.

Elle tira de la poche de sa robe de sorcière le morceau de parchemin qu’elle avait reçu dans la matinée et le parcourut fébrilement du regard, à la recherche d’un indice susceptible de la rassurer sur la raison de ce rendez-vous inattendu. Visiblement, ce n’était pas la première fois qu’elle se livrait à une telle relecture car le papier était déjà tout froissé. Mais, cette fois-là pas plus que les précédentes, Susan ne trouva de quoi apaiser ses craintes. Elle fourra de nouveau la lettre dans sa poche et déglutit avec peine, comme au bord de la nausée.

*Je crois que je vais être malade… Houlà… J’ai une jambe qui tremblote ! Pourquoi j’ai une jambe qui tremblote ?*

Maintenant que l’heure était venue de retrouver Quentin, sa panique était telle que son cœur battait à tout rompre et que ses jambes semblaient incapables de la porter… Il le faudrait bien pourtant, si elle voulait se rendre jusqu’à la place principale car unique de Pré-au-Lard ! D’un pas lourd, incertain, et, selon toute vraisemblance, à contrecœur, la Poufsouffle quitta le château et traversa le parc, ralentissant sensiblement au fur et à mesure qu’elle se rapprochait du village.

*Oh Seigneur, faites qu’il ait oublié de venir…* pria-t-elle avec la même ferveur un peu stupide que lorsque, plus jeune, elle espérait – toujours vainement – qu’un professeur serait absent un jour de contrôle. Pas de doute, il y avait bien de la lâcheté en elle… Ou, plutôt, du dégoût pour toute forme de confrontation verbale. Il lui paraissait autrement plus aisé d’affronter une horde de mangemorts à grand renfort de baguette plutôt que d’avoir à mener une conversation nécessairement douloureuse avec un être cher. Les mangemorts, au moins, on savait d’entrée de jeu de quel côté ils étaient et ce qu’ils nous voulaient. Les blessures qu’ils pouvaient infliger étaient, en un sens, moins redoutables, car attendues. Voilà ! Que le ciel lui envoie des mangemorts rescapés plutôt que Quentin ! Elle saurait bien mieux comment les accueillir…

*Ah ! Il n’est pas encore là…* constata-t-elle avec soulagement en arrivant sur le lieu du rendez-vous.

Elle s’approcha de la fontaine qui ornait le centre de la place et lança un coup d’œil nerveux aux alentours, presque persuadée que Quentin, caché dans un recoin sombre, l’observait en silence. Bravo, elle était revenue en cinquième année… (« Tes copains Serpentard sont cachés dans les buissons, c’est ça ? »)
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Quentin Montgomery-Bones
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Ξ Sujet: Re: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyLun 13 Déc - 13:09

Un an avait effectivement passé depuis que Susan avait refusé la demande en mariage de Quentin et à y penser, bien qu'ils n'en ait plus jamais reparlé, la situation entre eux avait évoluée. En mal, rassurons-nous façon de parler. Déjà parce qu'ils s'était beaucoup moins vus que d'habitude, Quentin s'étant plongés dans son travail plus que de coutume et surtout parce qu'il existait encore entre eux une gène tacite que personne ne s'était courageusement décidé à souligner. Pourquoi le faire, au final ? Ils savaient tout deux d'où elle venait, et ils savaient tout deux qu'ils camperaient quoiqu'il arrive sur leurs décisions. Quentin voulait épouser Susan, elle non, à quoi bon remuer le couteau dans la plaie ?

Ainsi, pendant presque un an, les deux compères s'adonnèrent à la politique de l'autruche, que finalement, ils maîtrisaient plutôt bien.

Quentin avait finalement décidé de mettre un point final à cette situation quel homme et pour celà, il s'était replongé une après-midi presque entière, dans ce qui s'était passé plusieurs mois plus tôt.

Dans le fond, ce que Susan avait refusé, c'était épouser Quentin immédiatement, pas de l'épouser complètement. Un bon point au final, puisque Quentin ne voulait pas non plus épouser Susan dans le mois qui venait ce qui au final, arrange bien les choses, puisque des mois, il s'en est passé 11 depuis la fameuse question. Mais à priori, ils avaient tout deux étaient trop surpris par la tournure qu'avait pris la situation pour y réfléchir tranquillement. Au final c'était surprenant pour des gens comme Quentin et Susan, qui prennaient généralement le temps de peser le pour et le contre de chaque situation et qui dans tous les cas, agissaient avec intelligence et refléxion. Là, le moins que l'on pouvait dire, c'est que ça n'avait pas été le cas. Ils s'étaient laissés submerger par la situation.

Quentin avait donc décidé de donner rendez-vous à Susan pour que cette fois-ci, ils parlent de ce qui s'était passé un an auparavant mieux vaut tard que jamais. Il ne s'était pas démonté, bien au contraire, il avait plutôt hâte que tout soit clair entre eux. C'était comme ça, quand vous traitiez avec l'amour de votre vie, une confiance presque aveugle prenait possession de vous, à moins que ça ne relève de l'assurance de la personne elle-même, ou bien de son charisme... Ce qui était sûr c'est que Quentin était sûr de lui et ne pouvait qu'arriver à ses fins. La dernière fois il avait été pris au dépourvu et surtout il s'était laissé embourber dans ses sentiments, là c'était clair, il avait réfléchit, et il avait bien pris en considération tous les éléments.

Donnant rendez-vous à Susan à Pré-au-Lard, Quentin y arriva en transplanant à l'heure prévu. Susan était déjà là. Le jeune homme s'approcha d'elle et comme à son habitude, déposa un simple baiser sur ses lèvres, en guise de bonjour.

« Tu vas bien ? »

Une fois que Susan lui ait répondu, Quentin la perdit du regard et se tourna, les sourcils froncés, regardant une boutique de Pré-au-Lard, plongé dans ses pensées. Il ne savait pas comment commencer. Il aurait bien lancé un "il faut qu'on parle" histoire de l'achever mais il craignait qu'elle ne le prenne mal. C'est qu'il la connaissait, à force (déjà qu'elle devait déjà être stressée, là).

« J'ai réfléchi. On va tous les deux dire que si on se voit moins depuis quelques mois c'est à cause de nos boulots. Dans un sens c'est vrai, mais tu sais autant que moi que la raison est tout autre. »

Quentin soupira, comme si le fait de n'avoir pas osé aborder le sujet plus tôt avait été une bétise digne du plus parfait des crétins.

« On ne va pas jouer au gamin, ce n'est vraiment pas ce que nous voulons. On est des adultes alors autant nous comporter en tant que tel. Pour une fois ça nous changera. »

Quentin baissa la tête, et porta finalement ses yeux bleus électriques dans ceux de Susan, la défiant de le contredire. Il ajouta :

« La dernière fois que tu es venue à mon appartement, je crois qu'on s'est un peu laissé submerger par nos sentiments, nos frustrations, nos surprises, etc. Je crois que de ton côté, tu as pris peur. Tu ne t'attendais pas à ce que je te demandes une chose aussi énorme, comme ça, sans même t'en avoir donné un avant goût avant. Je crois aussi que tu as mal compris ce que je voulais te dire, aussi. Quand je te demandais si tu voulais devenir ma femme, ce n'était pas pour officialiser notre union deux mois après. Je voulais vraiment savoir si tu étais prête à passer ta vie avec moi, pas si tu pouvais tout laisser tomber pour qu'on se marie trois mois après. Je crois que ça tu l'as mal compris... »

Ça au moins, c'était dit, il n'y avait plus besoin d'y revenir dessus. Quentin termina enfin par parler de lui.

« Et de mon côté, je pense – enfin je sais maintenant – que ton refus de m'épouser m'a tellement blessé, tellement fait sentir mal, que je ne savais plus ce que je disais. Cette histoire d'engagement au fond, je ne suis pas sûr que ce soit réellement fondé. Au final, on est encore ensemble après toute ses années, si ça n'est pas une preuve d'engagement, qu'est-ce c'est ? Puis tu fais ce que tu as toujours voulu faire, c'était passablement idiot de croire que tu restait à Poudlard uniquement pour fuir le monde extérieur. Je sais que si tu fais ça c'est parce que tu aimes ça passionément. Et puis dans le fond, Poudlard fait bel et bien parti du monde, même si c'est un cocon bien à part... »

Et le jeune homme ajouta, avant que Susan ne prenne la parole.

« Excuse-moi pour ce que j'ai dit ce soir là, je ne le pensais pas. »

Voilà au moins qui avait le mérite de le soulager, au Tintin !
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Ξ Sujet: Re: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyLun 13 Déc - 18:55

« Tu vas bien ? » ?! Mais quel sens de l’humour, ce Quentin ! Non vraiment, et ceci dit sans aucune flatterie, il allait falloir qu’il songe à abandonner sa position au Département de la Justice, où ses talents de petit comique n’étaient certainement pas appréciés à leur juste valeur (« Bonne nouvelle, Mrs Everad, pour avoir testé votre nouvelle Comète au beau milieu d’un parc moldu – coquinette, va ! – la Cour a décidé de vous condamner à seulement trois ans à Azkaban… Alors, heureuse ? Mais non, j’rigole !!!! » Il est bon de noter au passage que Quentin a dépassé le stade fatidique du « trois points d’exclamation », frontière au-delà de laquelle l’individu sombre totalement et irrémédiablement dans la folie.) pour se lancer dans une carrière d’humoriste des plus prometteuses. La jeune femme coula un œil prudent en direction de Quentin (*Ah mais en fait, il se paie carrément ma tête, là, non ?*) et, esquissant un rictus significatif, préféra estimer qu’il s’agissait là d’une question purement rhétorique qu’elle était en droit d’éluder. A supposer qu’elle ait eu, d’ailleurs, des velléités de lâcher un « Héhé, très bien et toi ? », couinant, et tremblotant, elle aurait sans doute été stoppée dans son élan par l’étrange sécheresse qui avait pris possession de sa gorge dès que Quentin avait fait son apparition. En réalité, tout ce qu’elle serait probablement parvenue à prononcer aurait été un très rauque : « Héhé, trrrrrès… argle, Kofkoftrheu, rhâââââ… De l’eau, de l’eau… ». Or, étant donné son état d’esprit actuel (ou plutôt, son absence de), elle aurait bien été capable de plonger la tête dans la fontaine pour apaiser sa soif… Et, tant qu’elle y était, tenter de se noyer de honte. Fin du rendez-vous.

Mais restons sérieux après tout, c’est un drame que nous vivons en direct. Susan donc, demeura coite et, pour tout dire, plutôt raide, si bien qu’elle dut paraître plus que réticente à Quentin, lorsque ce dernier l’embrassa (furtivement, il est vrai. *Hiiii ! C’est sûr, il veut rompre ! C’est un baiser de pure commisération !*). Elle devait, à tout prendre, avoir l’air une parfaite petite idiote coincée, ainsi figée sur place, plus muette qu'Elizabeth Harris que Ronald Weasley face à la question d’un professeur, mais elle préférait encore passer pour une débile profonde plutôt que de finir la tête dans la fontaine. D’ailleurs, les maladresses accumulées au cours de la journée lui avaient certainement valu le titre de pire potiche de tous les temps Miss France, en fait, elle n’était donc plus à une erreur près (*J’en ai vécu, des journées pourries, mais alors celle-là, vraiment, c’est un peu une VIP en ma matière…*). Malheureusement pour elle, son mutisme fut de courte durée car, à peine Quentin eut-il repris la parole pour mener la conversation sur des voies dont elle redoutait l’issue (« Pour toutes ces raisons, et pour beaucoup d’autres, hé bien toi et moi, c’est game over. Allez, salut, Susan. Et n’oublie pas de me rendre ma collection de petites licornes en porcelaine, j’y tiens… »), qu’elle laissa échapper, bien malgré elle, un « Grumph ! » aussi mélodieux que le bruit produit par un troll s’essayant au trombone. Horrifiée (*Oh Merlin ! Il va penser que je ne prends pas ce qu’il dit au sérieux, merlinmerlinmerlin…*), la rouquine rougit sensiblement et marmonna un « pardon » particulièrement contrit, en piquant du nez – selon sa bonne, vieille habitude – en direction de ses souliers.

Fort heureusement, Quentin, qui vient de rejoindre la quatrième dimension ne prêta aucune attention à cette interruption impromptue et poursuivit sur sa lancée maintenant qu’il a atteint sa vitesse de croisière, on ne l’arrête plus, et, bon Dieu, il faut que j’arrête avec le strike… Et cette lancée n’était pas pour apaiser les craintes de Susan ! Après avoir joliment rougi comme une écrevisse, voilà que la Poufsouffle se décomposait, lentement mais sûrement, et pâlissait un peu plus à chacun des mots prononcés par le Serpentard (*Note pour plus tard : ne jamais faire confiance à un Serpentard… Ils aiment trop torturer leurs inférieurs semblables*). Pour finir, elle s’assit carrément sur le rebord de la fontaine : ses jambes s’étaient remises à trembler plus fort que jamais et la rouquine sentait confusément qu’elles ne seraient pas capables de la soutenir plus longtemps… Or, s’écraser par terre ne valait guère mieux que de plonger dans la fontaine. Elle avait la désagréable impression d’être double, comme si, dans sa panique, une partie d’elle-même cherchait à fuir son corps pour ne pas avoir à entendre ce que Quentin disait. Cette histoire de comportement adulte ne lui plaisait guère (*J’ai vingt-et-un an ! Je suis trop jeune pour être adulte et responsable !*) car elle avait le sentiment que, derrière elle, se dissimulaient des perspectives peu réjouissantes, dont la première avait pour nom « célibat » (*Bouh ! Je vais finir vieille, seule, acariâtre et poursuivie par un semi-gobelin haïe de tous comme Madame Piiiince !*).

Oh ! Quentin pouvait bien planter ses mirettes dans celles de la rouquine pour lui sommer de se taire, elle était, de toute façon, bien incapable d’articuler quoi que ce fût de cohérent ! En proie à une véritable crise d’angoisse, Susan ferma les yeux un court instant et s’efforça de focaliser toute son attention sur le rythme de sa respiration (« Attends, Quentin, on peut faire, une pause ? Je ne me sens pas très bien, là… Promis, tu pourras reprendre ton blablabla après !»), tandis que la voix de Quentin continuait de parvenir à ses oreilles, mais seulement comme de très loin (*C’est moi où il y a un bruit parasite, dans le fond ?*). Pourtant, il lui était étrangement plus facile de se concentrer sur le contenu de ses propos ainsi : plus détachée, elle devenait également plus objective, et le bien fondé des paroles de Quentin lui apparaissait alors clairement. En réalité, plus le jeune homme avançait dans son discours et moins Susan avait envie de s’enfuir en courant pour partir vivre avec ses amis les ours. Au contraire, un poids semblait lui être ôté de la poitrine, un poids dont, s’aperçut-elle avec étonnement, elle avait ignoré la présence jusqu’alors, probablement parce qu’elle s’était habituée à vivre avec depuis l’été passé Faut dire aussi qu’une consommation effrénée de chocolat, c’est souvent fatal. Aussi apaisée que surprise (*Ben mince, quand est-ce qu’il m’annonce que Capri, c’est fini ?*), Susan rouvrit les yeux pour gratifier Quentin d’un coup d’œil plutôt éberlué.

- Oh…

Fut tout ce qu’elle fut capable d’articuler, tant les événements avaient pris une tournure à laquelle elle ne s’était pas attendue. Elle avait à la fois envie d’éclater de rire et de pleurer de soulagement, ou bien encore de sautiller tout autour de la place en poussant des petits cris comme une démente qu’elle était. Aucune de ces solutions ne l’emporta pourtant sur les autres et, faute de mieux, Susan se contenta de répéter :

- Oh…

Encore un et elle se change en Père Noël sous vos yeux ébahis.

Elle se tut de nouveau et fronça imperceptiblement les sourcils. « Oh » n’était certainement pas une réponse à même de satisfaire Quentin, fût-elle répétée en boucle, mais son discours avait été si dense que la rouquine n’était pas encore parvenue à tout assimiler, si ce n’était cette fabuleuse assurance : Quentin ne la quittait pas. Dans le même temps, elle se sentait tellement stupide de s’être laissé miner par cette histoire pendant toute une année, d’avoir refusé de l’aborder à nouveau, d’avoir tremblé de ses conséquences et oui, au final, d’avoir fui des problèmes qui se révélaient, à présent, fantasmagoriques, qu’elle avait le plus grand mal à organiser ses pensées. Tout était pour le mieux, stop. Quentin ne la détestait pas, stop. Elle était vraiment une sacrée petite sotte, stop. Telles étaient les trois certitudes qui tournaient, pour l’heure, dans son esprit, et il était malaisé d’en tirer une réponse construite. Mais était-ce seulement sage de construire sa réponse ? Après tout, Merlin savait à quelles extrémités désastreuses les avaient conduits le dernier discours qu’elle avait tenté de structurer un tant soit peu (« Quentin, je vais t’expliquer en trois parties de trois sous-parties chacune pourquoi je refuse de t’épouser… ») ! Finalement, la Poufsouffle se releva précautionneusement et posa doucement la main sur le bras de Quentin :

- C’est moi qui te demande pardon, déclara-t-elle avec gravité, je n’aurais jamais dû me montrer aussi brutale dans mon refus… Ni aussi paniquée, je suppose, rajouta-t-elle avec une grimace désolée, mais tu m’avais tellement prise de court…

Elle laissa sa phrase en suspens, secoua la tête, comme pour chasser un mauvais souvenir, et reprit avec plus de fermeté encore :

- En tous les cas – et je t’interdis d’en douter – il est certain que je veux être avec toi, mais il est certain aussi que je ne veux pas précipiter les choses. Je sais bien que tout le monde autour de nous a tendance à se marier en ce moment, mais bon sang, Quentin, avant même d’avoir eu le temps de réaliser ce qui nous arrive, nous serons probablement rendus à tricoter des chaussettes pour nos petits-enfants… Enfin, toi, surtout, parce que moi, le tricot… Bref, ce sera probablement très bien quand on y sera, mais, pour l’instant, je crois qu’on devrait profiter pleinement de ce qui nous est donné et avancer pas à pas. Coucou Horace, mon p’tit chat, coucou ! Non, pas Slughorn, l’autre !* Avant de songer au mariage, renchérit-elle après un bref silence, il faudrait commencer par vivre ensemble. Je veux dire que c’est facile d’aimer quelqu’un profondément tant qu’on ne l’a pas dans les pattes en permanence… Oui, je crois vraiment qu’on devrait vivre ensemble… Et voir comment les choses se passent… conclut-elle en gratifiant Quentin d’un regard perçant.

Puis, parce qu’elle était bien trop soulagée pour rester sérieuse plus longtemps, elle lui sourit joyeusement avant d’affirmer :

- En tout cas, n’envoie plus jamais de note aussi mystérieuse ! J’en ai tremblé d’appréhension toute la journée… Flitwick doit sérieusement envisager de me renvoyer, à l’heure qu’il est !

Ah ! Mais en fait, c’était ça, le but de la manœuvre !

*Attention, une référence culturelle « Lettres Classiques, bonjour », s’est glissée – la maligne – dans ce post, sauras-tu la dénicher ? Suspense (ou pas) [Terminé] 421503
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Ξ Sujet: Re: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyLun 13 Déc - 20:53

(Désolé pour la taille >_<)

A l'évidence Susan était bien stressée, tout comme Quentin l'avait espéré prévu. Il fallait dire qu'après 6 années à sortir ensemble (oui, oui, 6 ans, soit 2190 jours ou presque 52000 heures ), l'ex-Serpentard commençait à connaître la bête sa petite-amie et j'ai faillit écrire fiancée... Et non ! presque autant que lui. Il savait par exemple que Susan était précisément le genre de fille qui rougissait assez facilement, il savait qu'elle était le genre de personne tout à fait digne de confiance, qui pouvait se plier en quatre quand on le lui demandait, il savait également qu'elle était le genre de sorcière très attentionée et passionnée par son travail, et enfin il savait qu'elle ne le quitterait jamais. Jamais, oui. A moins bien sûr qu'il la trompe, la batte, ou tente de l'assassiner, mais encore une fois c'était peu probable.

Quentin aurait pu deviner que son petit mot ferait cet effet là à Susan, pourtant, il était trop impatient de la voir pour le soupçonner. Maintenant qu'il l'avait en face de lui, c'était aussi flagrant qu'un nez au milieu de la figure. Un très gros nez, même.

Quentin en fit fi ihi et dit tout ce qu'il avait à dire à Susan. Manifestement elle l'écoutait à moitié et vu qu'elle venait de lui répondre, Quentin comprit qu'elle était d'accord avec lui. Au moins, elle n'était pas en colère et elle n'avait pas perdu totalement ses moyens, c'était bon signe.

Quentin écouta sa copine s'excuser à son tour et en fut très surpris c'est que ça n'arrive jamais !. Il fallait dire que ce n'était très courant, à vrai dire, elle n'avait jamais eut l'occasion de le faire et c'était passablement bizarre. Pas que Susan soit du genre fière nooon mais ça faisait plaisir à entendre, juste. Merlin, tout arrive aujourd'hui voilà qu'elle va se mettre à danser la carrioca si ça continue ! !

Mais ce n'était certainement pas ça qui surpris le jeune tireur de baguette d'élite au passage Quentin c'est pas trop les tribunaux et les jugements hein, c'est plutôt le sauvage de la veuve et de l'orphelin. Oui le sauvage, parfaitement., ce fut ce qu'elle annonça après. Pardon ? Vous-pouvez-répéter-la-question ? Habiter ensemble ? Qui était là, en face de Quentin ? Ce n'était pas Susan Bones, ça c'était clair. Quentin sortit donc sa baguette, et passablement convaincu que la personne en face de lui n'était pas sa petite amie - " Sid Avery Jr. ? C'est toi ? " - lui lança le premier sortilège qui lui passa par la tête. "Endoloris !! Parle sale trainée, où est Bones ?!"

« Oh. La boucle est bouclée. Habiter ensemble ? Tu es sérieuse, là ? Non parce que je suis 100% pour mais... ça me surprend, venant de toi ! »

Quentin réalisa qu'il n'aurait peut être pas dû rajouter ces trois derniers mots mais dans un sens, c'était vrai. Prendre ce genre de décisions n'était tout simplement pas du Susan, bien au contraire ! Et qu'elle lui propose ça, là, ce jour là, c'était un peu comme le miracle de Noël en plein mois de juillet, la classe un peu, mais en mieux.

C'était fantastique, il n'y avait pas dire. Quentin rayonnait tellement qu'il se surprit à redouter qu'elle ne se rétracte Ah non, trop tard désolée, c'est passé !.

« Mais, tu veux aménager dans mon appartement, ou tu veux carrément qu'on change ? Parce que bon, Londres ça va te faire un gros changement en comparaison de Poudlard, puis, ce n'est pas à côté... »

Quentin était tellement surpris qu'il se voyait déjà faire ses cartons et partir vivre dans la cabane de Hagrid, ou même faire construire une maison dans le parc de Poudlard. C'était pour lui tellement énorme, qu'il n'y croyait toujours pas. Après toute ces années à vivre seul et loin de Susan, ça allait juste être un vrai bonheur !
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Ξ Sujet: Re: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyVen 17 Déc - 0:06

Mince, il avait l’air intéressé ! Si Susan était parfaitement sincère dans sa proposition indécente : ils allaient vivre dans le péché !, elle ne s’était pas pour autant attendue à ce que Quentin l’accepte avec un tel enthousiasme. Bien entendu, il l’avait demandée en mariage, et elle était donc en droit de supposer que l’idée de vivre avec elle ne le rebutait pas outre mesure (« Non, mais fait, Susan, on se marie mais on n’habite pas sous le même toit : je sais que je ne le supporterais pas. Tu es d’accord, j’espère ? »), toutefois, après l’année plutôt difficile (quoique bêtement difficile, elle s’en rendait compte, à présent : Quentin et Susan, ou comment voir des obstacles imaginaires partout) qu’ils venaient de traverser, elle aurait pensé qu’il se montrerait plus réservé à l’égard d’un tel changement. En réalité, une telle ferveur était presque terrifiante, et si Susan n’avait pas été à ce point soulagée de savoir que Quentin n’avait pas l’intention de la quitter, elle serait certainement partie dans un de ses scenarios catastrophes coutumiers, tel : « Oh Merlin ! Pourquoi est-ce qu’il accepte aussi facilement ? C’est suspect ! Il me cache quelque chose ! Il tente de détourner mon attention d’un autre sujet… Oh bon sang ! Il m’a trompée, j’en suis sûre ! »

Elle n’en était cependant pas encore là et se contenta donc de gratifier Quentin d’un coup d’œil un peu surpris, certes, mais positivement surpris. Elle ne pouvait s’empêcher d’admirer la simplicité avec laquelle les choses semblaient aller, pour le Serpentard, et la rapidité – pour ne pas dire l’empressement – avec laquelle il s’adaptait à une proposition qui, moins d’une heure auparavant, paraissait encore hautement improbable. En réalité, c’était la volonté perpétuelle que le jeune homme avait d’aller de l’avant, lorsqu’il s’agissait de leur relation, qui impressionnait la rouquine. Là où sa prudence naturelle la conduisait sans cesse à peser soigneusement le pour et le contre d’une résolution, quelle qu’elle fût, d’ailleurs (Oui, ce serait potentiellement intéressant, mais si jamais quelque chose tourne mal, est-ce que j’ai les moyens de revenir en arrière ? Est-ce que je saurais réagir ? Est-ce que ce n’est pas trop risqué ?*), Quentin semblait n’avoir aucune crainte, aucun doute, ou, du moins, s’il en avait, il ne les laissait pas lui barrer le chemin. L’ennui, avec Susan, c’est qu’elle redoutait trop de perdre définitivement ce qu’elle avait – et à quoi elle tenait - en le mettant en péril pour quelque chose qui n’existait pas encore, et qui n’était peut-être pas destiné à exister. Elle était, en somme, beaucoup trop circonspecte pour son propre bien, ce qui expliquait certainement le fait que Quentin prenne toujours les initiatives. Elle le suivait – la plupart du temps, du moins – par pure confiance Poufsouffle, on a dit, mais jamais elle ne s’avançait sur une voie qu’il n’avait pas pointée du doigt le premier Oui, l’image est pourrie, mais il est tard. Pour résumer, l’étonnement de Quentin était justifié.

*Arf ! Dans quoi est-ce que je me suis lancée, encore ? C’est vrai, j’avais oublié de songer au côté pratique de l’affaire… Entre son travail à Londres et le mien à Poudlard… Non mais on pourrait peut-être s’installer tous les deux dans le bureau de Flitwick !*, réalisa-t-elle subitement (chère enfant !) en se sentant parfaitement stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Pour sa défense, toutefois, il convenait de noter qu’il ne lui était jamais venu à l’esprit de faire une telle suggestion à Quentin et que, à tout bien réfléchir, les mots avaient jailli d’eux-mêmes presque sans qu’elle s’y attende. Oh ! Elle ne regrettait certainement pas ce qu’elle avait dit, et encore moins ce qu’elle avait proposé, car tout cela était le fruit d’un désir sincère, seulement, sa tendance à appréhender chaque situation avec calme et patience s’en trouvait plutôt ébranlée. Mince ! Elle n’allait donc pas avoir six mois d’intenses réflexions avant de lancer le projet ? Un retourneur de temps, vite, vite ! Ah non, ils sont tous cassés. Merci Potter.

- Tu sais, commença-t-elle lentement C’est dur, de former des mots, que ce soit Londres ou ailleurs, je m’en moque : entre la poudre de cheminette et le transplanage, on ne manque pas de moyens de transport rapides, seulement, je n’ai pas très envie d’habiter chez toi. Je veux dire, tant qu’à aménager ensemble, autant que ce soit dans un endroit qu’on aura choisi à deux et destiné, dès l’origine, à nous accueillir tous les deux. Si je venais m’installer dans ton appartement, je crois que j’aurais toujours un peu l’impression d’être une invitée, expliqua-t-elle en fixant Quentin d’un œil perçant elle essaie de l’hypnotiser, tout en croisant mentalement les doigts pour qu’il ne prenne pas mal cette assertion même soulagée, Susan reste paranoïaque (« Comment ?! Tu n’aimes pas mon appartement ? C’est la décoration, c’est ça ? Je te préviens, hors de question que je change le papier peint Mon petit Poney qui est dans la chambre ! Et oui, tant qu’on y est, je tiens aux napperons en dentelle ! »)
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Quentin Montgomery-Bones
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Ξ Sujet: Re: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyVen 14 Jan - 18:07

Ils étaient des sorciers et en ça, le problème du "loin du travail, début des embêtements" n'en était pas un. Les sorciers travaillant au ministère étaient obligés de transplaner dans le Londres moldu pour aller au travail et pourtant, aucun d'eux ne recontraient de difficultés. Ils savaient où transplaner sans se faire voir, et aucun moldu ne pouvaient les surprendre en plein flagrant délit de magie. De toute manière, tous les moldus ne voyaient rien, ils étaient bien trop préoccupés par leur vie simple et non-magique qu'ils en excluaient logiquement tout ce qui n'était pas naturel. C'était humain, et personne ne pouvait le leur repprocher. Personne n'avait à le leur repprocher en réalité, puisque c'était au final bien pratique !

« Tu as raison. Va pour Athènes dans ce cas ! J'ai toujours beaucoup aimé cette ville... »

Non mais elle avait raison, pourquoi ne pas viser loin, alors qu'ils étaient des sorciers et avaient tout le loisir de vivre où bon leur semblait ? Quentin aimait la Grèce mais il était clair qu'il n'aurait pas aimé y vivre. Loin de sa famille, loin de ses amis, non, il n'aurait pas pu. Et même s'il lui fallait pour les voir tous, quelques secondes de transplanage (et quelques heures à récupérer), il ne pouvait s'y résoudre.

« Non mais je comprends... Personnellement, je pense qu'ici, ce serait un bon compromis. C'est un village sorcier, on n'aurait absolument rien à craindre pour ce qui est du déplacement magique dans les rues. C'est à côté de Poudlard, je suis à un saut du ministère par transplanage et surtout... c'est à l'endroit où on s'est rencontrés pour la première fois... »

Avant de rajouter, manifestement ravi, ses yeux tournoyant sur la place du village pour mieux regarder les différentes petites maisons qui y siègaient :

« Et puis j'adore Pré-au-Lard. Regarde ! Ça a toujours été mon endroit préféré quand j'étais à Poudlard... »

Il était vrai que ce charme ancien faisait son petit effet à Quentin. Il avait toujours aimé le neuf dans le vieux, toujours aimé le bois, les chambres en bois, les maisons en , en soi, toujours aimé les ambiances calmes et reposantes, et puis, qui n'auraient pas aimé avoir une vue sur Poudlard, le lac noir et le petit village entier de Pré-au-Lard en ouvrant ses volets au petit matin ?

« Puis il y'a des maisons à vendre, c'est sûr qu'on trouvera notre bonheur, ici, chérie ! »

Quand Quentin se mettait à appeler Susan "chérie" c'était qu'il y avait anguille sous roche c'était qu'il était heureux, excité, ou les deux. Susan le savait, puisqu'il se laissait tout de même rarement aller à de tels surnoms. Et excité, croyez-bien qu'il l'était ! La perspective de vivre d'un, avec Susan, de deux, près de Poudlard, de trois, à Pré-au-Lard, de quatre, dans un nouvel appartement qui pourrait même être une maison à quoi ça sert d'être riche si on peut pas en profiter, ben, ça avait de quoi le mettre de bonne humeur pendant une année entière, une bonne année entière, même !
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Susan Montgomery-Bones
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Ξ Sujet: Re: Suspense (ou pas) [Terminé]   Suspense (ou pas) [Terminé] EmptyVen 28 Jan - 22:15

Susan respirait en même temps, ça pouvait être utile : contrairement aux nombreux scénarios (ou scenarii, si on veut faire snob) qu’elle avait échafaudés tout au long de la journée (et qui s’achevaient tous immanquablement sur sa propre mort, sous un pont de Londres, une nuit neigeuse de Noël, seule et abandonnée de tous sauf de sa fidèle bouteille), le célibat à effet immédiat ne semblait pas faire partie de son avenir proche. Ni même lointain, à bien y réfléchir. Mais en ce qui concernait ce dernier point, la rouquine était bien trop prudente pour oser l’envisager avec calme et objectivité. Mieux valait-il repousser son observation à plus tard ou, pour être plus exacte, vérifier sa véracité à l’usage. Elle aurait, de toute façon, été bien en peine de se pencher sur la question sans que germe une pointe d’angoisse, toujours prompte, chez elle, à se développer plus vite que de raison, qu’elle n’avait aucune envie de voir s’immiscer en cet instant d’intense satisfaction enfin elle allait pouvoir quitter son placard à balai poudlardien.

Il y avait d’ailleurs d’autres sujets de réflexion autrement plus intéressants que de potentiels ennuis incluant notaires véreux, avocats sans scrupule et garde alternée d’un chat qu’ils n’avaient pas encore : la confrontation avec des agents immobiliers vénaux en faisait partie. Susan haussa les sourcils d’un air surpris, et parcourut la petite place d’un œil perplexe, un peu comme si elle la jaugeait. Elle n’avait jamais réellement considéré Pré-au-Lard comme un lieu d’habitation véritable : dans son esprit, le village n’avait jamais été que la mignonne petite bourgade nichée au creux des montagnes écossaises où les élèves de Poudlard avaient la possibilité de venir s’aérer au cours de sorties strictement encadrées. L’endroit était donc intimement et inextricablement lié à sa scolarité, devenant, à ses yeux, une sorte d’extension naturelle de l’école. Oh, bien entendu, elle y avait croisé des adultes aux activités diverses et variées, mais elle ne les avait jamais considérés que comme des formes détournées de professeurs. En réalité, et aussi stupide que cela pût paraître, elle n’aurait pas été très surprise d’apprendre que Poudlard leur versait un salaire à la fin de chaque mois. C’était ridicule, vraiment ! Evidemment que Pré-au-Lard était un lieu de résidence bien avant une destination pour des élèves en mal de liberté ! Sa proximité avec Poudlard le lui avait simplement fait oublier…

* Oui, il faut bien reconnaître que c’est un endroit charmant… Et probablement très agréable pour qui y habite… * songea-t-elle, un peu hésitante malgré tout, tant elle avait le sentiment de redécouvrir le village.

Elle avait en effet l’impression latente de contempler un nouveau Pré-au-Lard, à la fois semblable et différent de celui qu’elle connaissait. Elle ne regardait désormais non plus un élément du décor poudlardien mais une entité géographique et, quoi que le terme dût être pris avec des pincettes, urbaine à part entière, tout à fait digne d’abriter un foyer. Si Susan avait toujours pensé que Quentin préférait la vie londonienne (après tout, il avait bien quitté le Manoir Montgomery comme on le comprend pour le tumulte de la capitale), elle ne partageait pas ce sentiment. Née dans un petit village autant moldu que sorcier, Susan y avait grandi et avait conservé, de cette enfance à la campagne, une aversion profonde pour les grandes villes. Elle avait toujours confusément senti qu’elle dépérirait, à Londres, et redoutait inconsciemment d’avoir à s’y installer un jour. Que Quentin lui suggère d’aménager à Pré-au-Lard lui convenait donc parfaitement… Mais elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une once de culpabilité à l’idée que sa défiance vis-à-vis de la vie citadine, qu’elle avait eu bien du mal à dissimuler lorsqu’il lui était arrivé de séjourner chez Quentin mais en chambre séparée. On n’est pas des dévergondés non plus, pût priver ce dernier d’un univers qu’il aimait et, surtout, qui abritait son lieu de travail car il est bien connu que tout le monde rêve d’habiter à deux pas de son bureau voire carrément d’y dormir, c’est tellement plus agréable. L’enthousiasme de Quentin avait beau sembler sincère mais avec les Serpentard, il faut mieux se méfier, Susan n’en était pas moins un peu gênée. Ce fut certainement la raison pour laquelle elle répondit d’un ton prudent, en gratifiant le chéri-version-masculine (* Hiii ! C’est suspect ! C’est suuuuuspect ! Qu’est-ce qu’il me dissimule encore ? Hiiii ! Une fille cachée ! Je suis sûre qu’il a eu une fille cachée dans l’année ! *) d’un coup d’œil perçant :

- Hé bien oui, je suppose que c’est une possibilité… Si abandonner la vie londonienne ne te pèse pas trop, on devrait pouvoir prospecter dans les parages…

Elle contempla de nouveau d’un air rêveur les bâtisses qui entouraient la place et que le soleil couchant éclaboussait de ses rayons. La brise estivale s’était levée, depuis le début de leur conversation, faisant voltiger les mèches rousses de la Poufsouffle. Elle en coinça machinalement une derrière son oreille et glissant sans même y penser son bras sous celui de Quentin, reprit :

- On va en discuter aux Trois Balais ? Il commence à faire plutôt frisquet, ici… Je t’invite Ah, oups, non, je suis déjà à découvert et j’ai une ardoise longue comme un bras chez Rosmerta !

Après tout, une bonne tasse de thé était une alliée assurée au moment de prendre de grandes décisions !

[FIN SUSAN]
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