[THEME] Il était une fois... le premier jour [Terminé]

Plume de paon, c'était drôlement chouette comme mot de passe Annagovia, si tu m'entends, voici ta relève, ça ! C'était à la fois super joli, super charming comme on disait, super Poufsouffle et à la fois super dur à trouver quand on était un pauvre idiot de Serpentard, par exemple. Ah non, erreur de maison, pardon. Un mot de passe de rêve donc, que Pandore n'était pas prête d'oublier, puisqu'en plus c'était son premier.

« Et si jamais nous avons un problème, je suppose que vous serez à côté, toutes les deux ? »

Pandore avait posé sa question à Eva-Rose et Keith et se doutait vaguement de la réponse. Eva venait de leur expliquer – à elle et à Louise, son unique collègue féminine – que les dortoirs étaient séparés en deux, un pour les garçons et un pour les filles et que dans chacun de ceux-ci, on trouvait une chambre par année. Pandore et Louise avaient donc une grande chambre, alors qu'elles n'étaient que deux, ce qui était fort problématique pour l'entretien finalement une bonne chose. En face, ils étaient deux garçons, aussi, et auraient le même type de privilège.

Les deux préfetes laissèrent enfin Louise et Pandore devant leur chambre et rejoignirent la leur en leur souhaitant une bonne nuit et en leur disant que demain ce serait Roman – leur collègue préfet - qui les accompagnerait de la grande salle à leur premier cours de la journée, à tous les quatre Six "leur" dans la phrase, qui fait mieux ?.

« Merci, bonne nuit ! Et merci encore ! »

Pandore était sur un petit nuage. Elle avait déjà assimilé un bon paquet de noms, d'années, de visages, d'informations variées sur la grande salle, les autres maisons et la géographie de Poudlard (un peu) et en redemandait encore. Elle se sentait enfin comme chez elle ici. Elle avait pleinement prit possession des lieuux et sa salle commune lui était étrangement familière, comme si ses parents s'en étaient inspirés pour faire leur propre salon. Pandore se sentait vraiment comme chez elle, il n'y avait pas à dire.

« Voici notre dortoir, alors ! Il est drôlement chouette et terriblement grand pour deux personnes... Je m'y ferais ! »

Pandore entra et ne fut pas surprise de voir ses valises à l'entrée du dortoir. Tout était magique à Poudlard et passablement merveilleux. Elle n'aurait même pas été étonnée de voir son pyjama sortit, en réalité, et posé sur son lit.

« Tu as une préférence pour le lit ? »

Pandore elle, n'avait pas vraiment de préférence. Tous lui plaisaient ! Tant qu'elle était dans la salle commune des Poufsouffle, Pandore pouvait dormir par terre, elle s'en fichait ! Elle se sentait tellement chez elle qu'elle aurait pu vivre n'importe où... Elle avait le mot de passe de Poufsouffle, ce qui voulait dire qu'elle était une Poufsouffle; Autrement dit, une de ses plus grandes fiertés depuis qu'elle était née. Ses parents allaient être tellement heureux ! Et ses cousines aussi ! Rhalala, quel bonheur !

(508)

Louise n'était pas sur un petit nuage du tout.

D'abord, il y avait eu cette horrible cérémonie de répartition. S'avancer dans la Grande Salle alors que les yeux de tous les élèves plus âgés étaient braqués sur la file des premières années n'avait pas été une expérience très agréable, mais ce n'était rien à côté de ce qui les attendait une fois arrivés devant la table des professeurs. Enfoncer le Choixpeau Magique sur sa tête devant toute la salle et sans pouvoir se cacher au milieu des autres jeunes sorciers (ce qu'elle s'était efforcée de faire tout au long de leur avancée dans la pièce. Si elle avait eu la certitude de passer inaperçue pour peu qu'elle rampât à terre, elle l'eût fait) resterait probablement un des pires moments de son existence. Le Choixpeau n'avait pas été long à la répartir mais les oreilles de la blondinette avaient déjà pris une confortable couleur rouge vif quand elle l'avait retiré de sa tête. Elle était, d'ailleurs, déjà toute rose d'émotion avant de le mettre : de par son nom de famille, Louise avait été l'une des dernières à être répartie, si bien qu'elle avait eu largement le temps, durant les longues minutes qui avaient précédé son tour de passage, de se représenter encore et encore la scène cauchemardesque dont elle allait être la principale victime actrice. Dieu, que ne pouvaient-ils pas être éparpillés dans les différentes maisons de manière plus... Hé bien disons intime ?

Ensuite, le dîner avait été tout bonnement affreux : outre une dispute avortée entre deux filles (la première faisant affreusement peur, la seconde étant beaucoup trop bruyante pour que sa compagnie soit appréciable), ses camarades de tablée avaient passé leur temps à s'interpeller, à se donner de grandes accolades et à échanger les plats, à tel point que la pauvre Louise en avait encore le tournis. Visiblement, tous les élèves se connaissaient déjà très bien, ce qui n'avait fait qu'accroître sa détresse : elle se sentait si seule et si perdue, au milieu de tous ces gens, qu'elle était en permanence au bord des larmes. Pire ! La personne qui était assisse à côté d'elle et qui, à en juger par l'assurance dont elle faisait preuve, n'était plus une débutante à Poudlard, avait essayé de lui parler ! A elle ! La petite tétanisée, qui avait bien trop peur pour articuler le moindre mot ! Tout ce qu'elle avait été en mesure de faire, c'était hocher mécaniquement la tête en adressant un sourire crispé à sa voisine qui, pensant sans doute avoir affaire à une idiote (ou à quelqu'un qui n'allait pas tarder à être malade), n'avait pas insisté très longtemps.

Pour continuer, les préfets les avaient guidés, ses camarades et elle, à travers un dédale de couloir jusqu'à un mur en apparence banal mais qui, en réalité, dissimulait l'entrée de la salle commune des Poufsouffle. A cet instant précis, la panique l'avait gagnée : non seulement elle n'arriverait jamais à s'orienter au milieu de tous ces couloirs (d'accord, demain, quelqu'un les conduirait en cours... Mais qui se chargeait de les mener jusqu'à la Grande Salle pour le petit déjeuner ? Parce qu'elle ne retrouverait certainement pas le chemin toute seule !) mais en plus, elle était convaincue qu'elle passerait sans arrêt devant le mur sans le reconnaître : elle était condamnée à errer sans fin dans le château ! Alors ne parlons même pas du mot de passe... Si les élèves de troisième année étaient incapables de le retenir, elle voyait mal comment elle pourrait y parvenir.

Enfin, un nouveau problème venait de faire son apparition en la personne de Pandore. Oh ! La fillette n'avait rien de méchant, et Louise aurait été bien cruelle de lui prêter de mauvaises intentions, seulement elle était, de toute évidence, bien décidée à entamer la conversation. Or, Louise faisait un bien piètre orateur. Ah ! Que n'avait-elle pas d'autres petites camarades avec lesquelles Pandore pourrait converser tranquillement tandis que Louise tâcherait de se faire aussi discrète qu'une souris ? Hélas ! Le sort était décidément bien dur avec elle : quelques heures à peine après son entrée dans le monde des sorciers et voilà qu'elle allait déjà perdre toute crédibilité auprès de son unique compagne de chambrée pour les sept années à venir. Charmante perspective.

* Enfin *, songea-t-elle toutefois, avec une forme de résignation désolée, * Mieux vaut qu'elle s'aperçoive dès à présent que je vais faire une bien médiocre compagnie... Au moins, elle arrêtera de me parler ce sera fait...*

Contrairement à Pandore, Louise était restée en retrait, sur le palier, et fixait sa camarade de l'oeil angoissé de qui s'apprête à vivre un calvaire. D'ailleurs, plus la fillette lui parlait, et plus les joues de la Poufsouffle rosissaient de gêne. Elle s'empara machinalement d'une mèche de cheveux blonds qu'elle entreprit de tortiller à toute vitesse, et avec une nervosité évidente, entre ses doigts :

- Euh... commença-t-elle d'une toute petite voix, son regard passant sans interruption de l'un à l'autre des lits. Pandore lui posait une sacrée colle ! Euh... Jenesaispasmoi, bafouilla-t-elle en déglutissant avec peine, Tu n'as qu'à décider..., rajouta-t-elle d'un ton quasiment inaudible, tant elle craignait que Pandore n'interprète cette dernière phrase comme une injonction malvenue.

(870 mots)

A ne pas s'y tromper, Louise Waugh et Pandore McAllister, étaient presque ce qu'on pourrait appeler des opposés. L'une blonde, yeux bleus, aussi timide qu'on peut l'être à Poufsouffle, l'autre chatain, yeux verts et aussi extravertie qu'un Roman Jones en pleine forme. On disait que les contraires s'attiraient, ne restait plus qu'à voir si c'était vrai... De toute manière, même sans s'attirer, les deux jeunes filles allaient avoir du mal à vivre l'une sans l'autre. Elles étaient les deux seules filles de leur année et même en faisant tous les efforts du monde pour s'éviter, elles allaient avoir beaucoup de mal. Désolé Louise, si tu comptais éviter Pandore pendant 7 années, c'est mort !

« Très bien ! Celui-là tiens, il m'a l'air très bien. Bon ce sont tous les même mais j'aime bien le chiffre 3... »

Si Pandore commençait à étaler ses tics dès le premier soir, ça n'allait pas le faire ! Quoique, mieux vallait le faire maintenant, au moins Louise était traumatisée un bon coup savait à quoi s'attendre. Et niveau tics, préférer sans cesse le chiffre 3 n'était pas le seul, on va rassure...

« Je vois bien que tu n'as pas l'air très très bien... C'est tes parents, qui te manquent ? Ils ne doivent pas être sorciers, je suppose... Mais ne t'inquiète pas, tout se passera bien. Je te promets que je resterait tout le temps avec toi comment achever quelqu'un, puisque tout ça doit être sacrément nouveau, pour toi... »

Pandore savait reconnaitre quelqu'un qui avait grandit avec des sorciers, et ceux dont les parents étaient moldus. Elle avait attentivement observés tous ses camarades durant le repas et elle était presque sûre des origines de quelques élèves. Ce Roman Jones par exemple, Pandore était certaine qu'il était issu d'une famille de moldus. Tout comme cette Annagovia, qui s'émerveillait de tout – encore en 3ème année – ce devait être pareil !

Et comme Pandore ne vivait que pour servir autrui, il était bien clair que voir quelqu'un qui n'était pas dans son assiette la rendait malade. Elle n'avait jamais trop eut d'amis très timide et ne comprennait donc pas trop comment ils fonctionnaient mais ce qu'elle savait c'était que quand on était timide, on n'était pas très bien. S'ouvrir aux autres – du moins à une personne – était un remède efficace et si Pan' devait être cette personne pour Louise, elle le serait !

Pandore se dirigea donc directement vers le troisième lit en arrivant dans la pièce et sauta dessus pour s'y asseoir confortablement. Il était moelleux, à baldaquin aux couleurs jaunes et noirs et passablement chaleureux. Elle allait s'y plaire ! Et elle espérait que Louise aussi, puisqu'elles allaient vivre dans la même chambre. Vivement que Louise s'ouvre un peu plus et devienne son amie, elles avaient tant de choses à découvrir ensemble !

« Enfin, je ne veux pas trop t'embêter non plus hein, si tu n'as pas envie de parler tu peux me le dire ! Mais franchement Louise ne te gène sur rien avec moi, je suis là pour toi à tout heure de la nuit ! »

Du jour aussi, mais c'était déjà plus évident, pour Pandore. Voyons ce qu'elle allait répondre à ça !

(540)

Plan "Faire en sorte que Pandore ne m'adresse plus jamais la parole de sa vie" : échec. Décidément, tout allait de travers ! D'une manière générale, sa timidité évidente mettait les gens mal à l'aise, sans doute parce qu'ils craignaient qu'elle ne fonde en larmes ou ne s'enfuie à toutes jambes à la première occasion, si bien que leur volonté d'engager la conversation avec la fillette s'éteignait bien vite. Pandore semblait toutefois d'une toute autre trempe, puisque la gêne tangible de sa jeune camarade, non seulement ne parut pas la déranger outre mesure, mais encore ne l'empêcha pas le moins du monde de poursuivre sur sa lancée. Dieu merci, elle avait tout de même eu le mérite de choisir un lit, plutôt que de relancer le débat sur le mode "Non, mais toi d'abord, ma chère Louise, je n'en ferai rien...", ce qui aurait certainement redoublé le désarroi de la blondinette.
Soulagée que ce point fût réglé, mais pas plus détendue pour autant, Louise pénétra d'un pas timide dans la pièce et désigna sans réfléchir le lit le plus proche, tant elle avait hâte d'en avoir fini :

- Euh... Je crois que je vais prendre celui-ci, alors... Enfin, si ça ne te dérange pas..., marmonna-t-elle en fixant le sol d'un oeil humide, probablement dans l'espoir qu'il s'entrouvre sous ses pieds et l'engloutisse à jamais.

Le parquet, cet ingrat, resta toutefois de marbre à sa détresse. Fort bien : puisque c'était ainsi, elle n'avait plus qu'à aller se cacher la tête sous les couvertures. Forte de cette résolution, Louise trottina d'un pas de souris vers le lit qu'elle venait de s'attribuer, posa une main indécise sur un des rideaux du baldaquin, parut hésiter un moment, puis, finalement, relevant les yeux pour fixer un morceau de mur juste au-dessus de Pandore, murmura d'un ton empli d'appréhension, exactement comme si elle redoutait de commettre une terrible bévue :

- On... On a le droit de s'asseoir dessus, tu penses ?

Une furieuse envie de se donner des claques la saisit au moment même où elle formulait sa question, tant elle pressentait que celle-là ne pouvait être qu'idiote. D'ailleurs, il suffisait de voir Pandore tester avec bonheur les ressorts de son propre matelas pour s'en convaincre !

* C'est un lit, Louise, bien entendu que tu as le droit de t'asseoir dessus ! En fait, et aussi incroyable que cela puisse paraître, tu as même certainement le droit de t'allonger dessus... *, susurra une petite voix à son oreille. * Mais peut-être que quelqu'un va venir nous donner des conseils de sécurité ou... Ou autre chose... Peut-être que les draps doivent être changés ou qu'on n'a pas le droit de rajouter des couvertures... * argua-t-elle en son for intérieur, dans un effort vain pour tenter de se reprendre.

- Je veux dire, marmotta-t-elle c'est mignon comme verbe encore, et avec une confusion grandissante, est-ce que quelqu'un ne doit pas venir avant pour nous expliquer le fonctionnement du dortoir ? Parce que les préfets n'ont rien dit du tout, je crois... Sur l'utilisation de l'eau chaude ou le nombre de couvertures qu'on peut prendre, ce genre de choses...

Ses joues, pivoine, la brûlaient avec une telle force, à présent, qu'elle avait le sentiment que Pandore pouvait sentir, de là où elle se tenait, les ondes de chaleur qu'elles dégageaient. Penaude (voilà qui devait donner une bien piteuse image de sa personne à sa compagne de chambrée), la fillette entreprit de gratter le sol du bout de son soulier, en baragouinant :

- Non mais ce n'est pas ça, mais c'est juste que... Enfin je veux dire... Euh... Tu vois... Tout est tellement grand, ici... Et tout le monde a l'air de se connaître et d'être très content d'être là... Moi, je ne crois pas que je sois très contente... Je crois que ça va être une année horrible... assura-t-elle d'un ton malheureux, en gratifiant Pandore d'un coup d'oeil farouche, comme pour la dissuader de chercher à la contredire.

(664 mots)

Pandore n'était pas particulièrement sourde, mais ce qui était sûr, c'est qu'elle ne le deviendrait pas à cause de Louise. La jeune fille parlait tellement peu fort que Pandore était obligée à chaque fois qu'elle lui parlait, de demeurer parfaitement immobile pour éviter tout bruit qui viendrait parasiter les paroles fort peu génantes, de la petite fille. La position n'était pas toujours agréable, surtout quand on était au beau milieu d'un lit bien moelleux, mais elle n'avait le choix si elle voulait entendre sa jeune camarade. Et la faire répéter était bien la dernière chose que voulait l'Irlandaise, de peur de la vexer, de la stresser, de la gêner, ou les trois à la fois.

« Hum, vu l'heure, je pense pas. Mais tu dois pouvoir ajouter autant de couvertures que tu veux, hein ! En tout cas ici on est chez nous et je doute qu'un professeur vienne un jour ici... Et il ne doit pas y avoir de règlement – à part éviter de tout casser – sinon on l'aurait déjà eut... »

Des règles pour la salle commune ? Déjà qu'ils devraient se farcir le règlement de Poudlard à respecter, il n'y avait pas en plus un règlement de salle commune, si ? Pour Pandore en tout cas, le bon sens s'appliquait et suffisait : Ils ne devaient pas tout casser, respecter le matériel et restait globalement propre, le reste, sauf indication particulièreme, elles ne devaient pas s'en occuper. Après tout les elfes de maison était là et ils n'étaient pas réputés pour être très pénibles en matière de ménage, bien au contraire. Ainsi, elles pouvaient aisément passer à l'autre extrême, si bien sûr leur morale ne le leur interdisait pas.

« Ah, oui... Poudlard est très grand, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais ça ne doit pas te faire peur, on n'est pas tant que ça au final, à Poudlard... Et puis n'ait pas peur de te perdre, on n'a aucune raison de se quitter de toute manière. On a cours ensemble, on mangera ensemble, on devrait rentrer ensemble dans la salle commune tu es contente, là, hein ? et ainsi de suite. Tout ça avec les deux autres garçons de notre année ! Mais non, tu verras, tu vas très vite t'y faire. Ma mère une enfant de moldue aussi, et en arrivant à Poudlard, tout a été nouveau pour elle. Et finalement, elle a terminée première de son année, et préfète, même, alors tu vois !»

Et oui ! Papa non, il était trop omnubilé par son Quidditch pour être préfet ! Mais quand on savait que le monde magique avait été une grande grande nouveauté pour la maman de Pandore, on ne pouvait qu'être impressionné de savoir qu'elle avait la première de sa classe, et ce dès la première année! Alors que ceux qui se croient en dessous des autres parce qu'ils sont moldus ne se fassent pas de soucis, la maman de Pandore était un des exemples qui criait que les sangs purs et autres sang mélés n'avaient pas le monopole de la magie.

(514)

Louise avait fini par s'asseoir du bout des fesses sur le lit, et ce avec un air infiniment précautionneux, comme si elle craignait qu'il ne se referme brutalement sur elle, ou, plutôt, comme si elle redoutait d'en froisser les draps tirés avec soin par de petites mains industrieuses. Elle se tint parfaitement immobile une courte minute, le dos très droit et l'air impénétrable, tel le héros s'apprêtant à effectuer un acte de bravoure dans lequel il risque fort de perdre la vie, avant d'oser se baisser pour ôter les boucles de ses souliers. La journée avait été longue, et elle avait la plante des pieds si douloureuse qu'elle doutait de pouvoir marcher correctement le lendemain matin. Parfait, elle commencerait donc sa nouvelle existence égarée et boiteuse. Elle suspendit cependant son geste avant même d'avoir pu se libérer de sa première chaussure lorsque Pandore fit allusion au soin qu'elles devraient mettre à ne pas casser les objets. Oh Seigneur ! Une mauvaise nouvelle de plus...

- Mais... Mais..., balbutia-t-elle en se tournant brusquement vers sa camarade, les yeux ronds comme des soucoupes, c'est une catastrophe ! Avec ma maladresse naturelle, je vais obligatoirement briser quelque chose d'ici la fin de ma scolarité ! Tiens, je te parie ce que tu veux qu'avant la fin de la semaine, j'aurai mis le feu à mon lit par accident... affirma-t-elle, la mine déconfite.

La jeune sorcière était si quinaude toi aussi, avec le dictionnaire des synonymes, découvre des adjectifs inconnus qu'elle en avait presque crié. Du moins, elle aurait certainement crié si elle n'avait pas eu naturellement tendance à parler de manière inaudible : chez Louise, l'éclat de voix s'apparentait à l'intonation moyenne de l'individu lambda. Elle n'en fut pas moins bouleversée de s'être ainsi laissée aller et, s'empourprant d'embarras, marmonna avec la plus grande contrition :

- Excuse-moi...

* Ce n'est vraiment pas très malin, de confier une baguette magique à quelqu'un comme moi ! * songea-t-elle avec tristesse * Je vais probablement faire exploser tout ce que j'essaierai de métamorphose avec... Ou alors déclencher un gigantesque incendie simplement en me trompant de formule... * estima-t-elle, extrêmement pessimiste en ce qui concernait ses chances de faire une élève honorable en ces lieux.

Bien sûr, elle s'efforcerait de faire de son mieux pour donner satisfaction à ses professeurs, ainsi qu'elle l'avait toujours fait, mais il fallait regarder la vérité en face : comment elle, la petite fille de moldus, pouvait espérer faire sortir quoi que ce soit d'autre que des calamités de la pire espèce du bout de sa baguette ? Cette dernière avait beau être bien rangée dans sa boîte de bois et enfermée dans sa malle, la fillette avait tout de même le sentiment lancinant qu'elle l'observait sournoisement depuis ses bagages. Ollivander lui avait expliqué que c'était la baguette, qui choisissait le sorcier : cela n'était pas de nature à rassurer notre Poufsouffle. Si ce petit bout de bois de cerisier l'avait élue, c'est qu'elles devaient avoir des points communs. Autrement dit, elle avait certainement hérité de la baguette la plus maladroite de toute l'Histoire de la sorcellerie. De quoi promettre de belles frayeurs à tous ses camarades au cours des sept années à venir... Si tant est qu'on ne la lui confisque pas avant !

- Je ne sais pas, reprit-elle cependant, l'air indécis et les sourcils froncés, je suppose qu'il y a des gens faits pour réussir et d'autres qui ne sont tout simplement pas très doués... Je veux dire, poursuivit-elle en s'efforçant de préciser sa pensée, car, comme de coutume lorsqu'elle prenait la parole, elle avait le sentiment que les mots lui échappaient pour tout embrouiller, ce n'est pas une question de naissance... Si les enfants de euh... Moldus ne faisaient pas de bons sorciers, l'école aurait sans doute arrêté depuis longtemps d'en intégrer... C'est plutôt un problème de... Hum... Prédispositions...

Le souvenir de cette après-midi hivernale au cours de laquelle elle avait fait venir un livre à elle sans même y penser lui traversa l'esprit tandis qu'elle finissait de retirer ses souliers. Elle ne saurait nier sans mentir qu'il était, dans une certaine mesure, agréable de se découvrir un talent aussi fabuleux, parce que, hé bien, au moins, il se passait quelque chose, quelque chose d'inattendu et d'excitant, exactement comme dans les livres, seulement, elle avait le sentiment qu'il y avait erreur sur la personne. Les aventures étranges et fantastiques n'arrivaient pas aux petites filles calmes et disciplinées d'Oxford. Elles, elles étaient faites pour mener une vie banale et bien rangée avant de disparaître sans laisser de traces. Ce n'était pas une perspective aussi triste qu'on aurait pu se l'imaginer car Louise était de ces natures résignées qui n'ont aucune peine à admettre que leur existence ne pourra être que très ordinaire, et même qui s'en réjouissent. Oui, il lui semblait improbable que son avenir prenne soudain une couleur radicalement différente.

- Tu euh... Tu as déjà fait de la magie, toi ? demanda-t-elle finalement, avec d'infinies précautions, à Pandore, avant de préciser, extrêmement gênée, enfin, si ce n'est pas trop indiscret de poser la question...

(848 mots)

Il n'y avait pas à dire Pandore s'était farcie la névrosée de service. L'année commence bien Louise n'était pas une fille banale. Enfin, pas une fille comme Pandore les connaissait, toujours ! Sa timidité était tellement grande qu'elle en était presque risible. Presque, parce qu'à la base ce genre de timidité ça m'était mal à l'aise, mais pour Pandore pas du tout. Ça la faisait terriblement rire les gens qui avaient si peu confiance en eux, car souvent, ils se révélaient brillants, étonnament fidèles et attachants ou terriblement sages et intelligents. Dans tous les cas, ces gens là, c'était des gens en or, et Pandore était plutôt contente d'en connaître un, et ce même si elle était son opposé cosmique et pas comique.

« Ah, tant que c'est le lit, tout va bien ! Mais ne t'inquiète pas, si c'est un accident on ne va certainement pas t'en vouloir ! Et ce qui est bien avec la magie c'est que si ce genre de choses arrive, un préfet peut très rapidemment arranger la situation, à tel point qu'elle est oubliée 3 secondes plus tard. Et puis si ça peut te rassurer, il est interdit d'utiliser la magie dans la salle commune même si tout le monde le fait alors même en étant le pire élèves de l'univers – qui ne doit certainement pas à être à Poufsouffle, je te rassure – on peut difficilement mettre le feu quelque part par accident. »

Mais si Pandore avait été surprise de voir que Louise pouvait aussi faire preuve de conviction dans la voix, elle ne le fut plus de voir qu'elle pouvait aussi très rapidemment redevenir aussi discrète qu'une petite souris. Mais une souris de Polly-Pocket hein...

« Ce que tu es pessimiste Louise ! On n'a pas encore commencé les cours, comment tu peux déjà savoir si tu seras bonne ou non ?! Si ça se trouve, tu seras bien meilleure que moi, et ce sera moi qui viendrait te demander des conseils, alors hein ta gueule ! »

C'était vrai à la fin, comment pouvait-elle savoir si elle était bonne ou pas, en cours ? Pandore se revoyait tout à fait avec ses camarades d'école qui se plaignait tout le temps d'avoir raté leur contrôle et qui au final ressortait avec des notes bien supérieures aux siennes – alors qu'elle, avait révisé. C'était d'un frustrant ! Et bien que Louise n'avait pas l'air de faire partie de ces gens là, Pandore ne pouvait s'empêcher de tolérer ce manque de confiance en elle flagrant. Si encore elle avait donné l'excuse (non valable) d'être une enfant de moldue, d'accord, mais là, elle parlait de choses qu'elle n'avait jamais essayé.

« Fait de la magie ? Non, jamais... Enfin involontairement oui, comme nous tous je suppose. Ça fait 2 mois que j'ai ma baguette et bien que je l'ai analysée sous toutes les coutures, je n'ai jamais osé l'utiliser, puisque c'est interdit. La mienne, elle est en bois de bruyère, mesure 30 cm et contient une plume de Dirico et une larme de Phénix Irlandais. Je t'ai déjà dit que j'étais Irlandaise ? Une bonne centaine de fois, oui. Sinon toi, c'était quand ta première manifestation magique ? Je veux dire, la première fois que tu as fait de la magie par accident, ça s'est passé comment ? »

Pandore était curieuse, c'était une de ses grandes qualités. Mais jamais mal placée, non, c'était de la bonne curiosité. Elle s'intéressait aux gens et aimait poser les bonnes questions, les intelligentes, celles qui faisaient avancer. Après tout, Pandore était une grande analyste et elle n'allait pas changer de sitôt.

(605)

Louise était à présent réellement terrifiée : pour une raison qui lui échappait, Pandore semblait très en colère contre elle, et cela ne paraissait même pas en rapport avec la question personnelle très indiscrète que la blondinette avait eu le toupet de lui poser ! Désarçonnée et au bord des larmes, Louise descendit du lit, et, ouvrant sa malle, fit mine de farfouiller à l'intérieur afin que Pandore ne soit pas en mesure de percevoir son désarroi. Ses mains tremblaient, tandis qu'elle fourrageait sans but entre les jupes d'uniforme et les parchemins vierges achetés sur le Chemin de Traverse.

- Ah oui ? répondit-elle bravement, sans se retourner, mais d'une voix bien trop aiguë pour être naturelle, Vraiment ? Il existe des sorts pour réparer les objets brisés ou incendiés ? C'est étonnant !

Il s'agissait typiquement là des petites phrases sans importance lâchées dans les moments de trouble profond dans l'espoir qu'elles permettront au sang-froid de faire son grand retour. Malheureusement pour Louise, la technique n'avait jamais réellement fait ses preuves : pire, elle se sentait, en l'occurrence, encore plus idiote que quelques secondes auparavant seulement. Ne venait-elle pas, une fois encore, de pointer du doigt sa naïveté et sa méconnaissance totale du monde dans lequel elle venait d'entrer ? L'idée que Pandore pût ne voir en elle qu'une agaçante petite sotte la mettait au supplice. Elle ne ferait peut-être pas montre de talents magiques impressionnants, mais elle savait avec certitude qu'elle n'était pas aussi stupide qu'il y paraissait. Hélas ! Sa timidité maladive ne jouait pas en sa faveur.

Peut-être aurait-elle, à force de s'apitoyer sur son sort, définitivement éclaté en sanglots incontrôlables, si ses doigts n'avaient pas heurté un objet volumineux, coincé entre plusieurs paires de chaussettes. Son Lewis and Short ! Ou, pour être rigoureusement exact, le vieil exemplaire, corné et défraîchi d'avoir été trop souvent compulsé, du Lewis and Short que son père lui avait donné juste avant son départ. Avec mille précautions qui dénotait un infini respect envers l'ouvrage, Louise le sortit de sa malle et le posa sur son lit, l'air soudain plus calme. La simple vue du dictionnaire suffisait à la rasséréner quelque peu, car il semblait nouer un lien invisible, connu d'elle seule, entre sa vie passée et celle qui s'ouvrait à elle. Il lui apparaissait à la fois comme un ami et comme la promesse de jours meilleurs. Louise esquissa un bref sourire et tapota d'un geste affectueux la couverture : cette nuit, il serait sous son oreiller !

- De toute façon, trouva-t-elle la force de reprendre alors, d'un ton plus libéré que précédemment, et sans cesser de couver le Lewis d'un oeil amoureux, je suppose qu'on ne commence pas tout de suite à utiliser la baguette, non ? Il y a sûrement des tas de choses théoriques à apprendre avant... Tu as commencé à regarder les livres de cours ? demanda-t-elle en lançant un regard plutôt anxieux à ses propres manuels, qui étaient restés dans sa valise.

En bonne élève soucieuse de faire ses preuves, Louise avait, bien entendu, longuement étudié les oeuvres diverses qu'on leur avait fait acheter pour la rentrée. Si Mille herbes et champignons magiques l'avait émerveillée (tant de plantes inconnues qui ne demandaient qu'à venir grossir son herbier, déjà bien conséquent), d'autres livres l'avaient laissée perplexe : certaines matières, comme la métamorphose, semblaient rudement difficiles, et Louise redoutait d'ores et déjà de s'y montrer médiocre. Elle jugea cependant préférable de garder ses craintes par devers elle, effrayée à l'idée que Pandore ne la sermonne à nouveau. Cette bonne résolution ne l'empêcha pas pour autant de retrouver sa voix de petite souris quand sa camarade s'adressa de nouveau à elle : comme à chaque fois qu'elle avait à raconté un épisode de son existence, ou à livrer un peu de sa personne, Louise était affreusement gênée, car elle avait toujours le sentiment de se mettre en avant... Ce qu'elle détestait plus que tout au monde.

- Euh, commença-t-elle d'une voix chevrotante, C'était à l'anniversaire de ma petite soeur, quand j'ai fait danser les bougies sur son gâteau... résuma-t-elle, avec un sourire désolé, comme s'il était particulièrement inconvenant de se livrer à ce genre d'exercice.

Elle se tut un court instant avec de reprendre doucement, visiblement perdue dans ses pensées :

- C'était un peu effrayant, tout de même... Je veux dire, de faire des choses étranges sans savoir pourquoi ni comment les contrôler... J'avais toujours peur que ça m'arrive en classe ! La maîtresse aurait été drôlement embêtée...

(752 mots)

Non mais si Louise se croyait maladroite, elle ne connaissait pas Pandore ! En plus d'avoir des tics assez génants, Pandore pouvait être fière d'être une véritable maladroite ! Si on lui disait de faire attention à ne pas casser de verres vous pouviez être sûr que trois minutes après, un verre se brisait en morceaux. Et la liste ne s'arrêtait pas là, bien évidemment. Elles allaient rire, si elles étaient aussi maladroite, l'une que l'autre, c'était clair ! Ça donnerait droit à de jolis concours, au pire, une certaine compétition inter-maison.

« Oui, heureusement ! Je suis moi-même aussi assez maladroite. On va faire la paire, en potions ! »

Oui parce qu'il paraissait que quand on était maladroite, les potions c'était un peu la catastrophe. Dommage, car Pandore sentait qu'elle allait adorer ça. C'était un vrai handicap au final, cette manie de tout faire tomber et de tout casser ! Imaginez qu'elle tombe un philtre de mort, un jour ! PAF, ménage dans la classe, plus d'élève. Pour l'heure, ça ne lui avait jamais joué de trop mauvais tours, mais à Poudlard, tout pouvait changer Oups, professeur Hagrid, je crois que j'ai libéré un dragon. Si, si, là-bas, près de la tour de Serdaigle.

« Oui je pense aussi, on va devoir apprendre un peu de théorie, avant. Oui j'ai regardé mes livres et certains ont l'air rudement chouettes ! La métamorphose ça a l'air plutôt dur mais si on s'accroche dès le début, ça devrait aller. Moi, il me tarde les potions et la botanique, ça a l'air super bien. Quoique, le vol sur balai aussi, il me tarde ! Mais du coup tu ne m'as pas répondu, tes parents n'ont pas de pouvoirs magiques, hein ? »

Pandore voulait savoir pour lui parler un peu plus amplement du Quidditch. Le Quidditch c'était un peu le sport national des sorciers et il fallait nécessairement faire l'éducation de Louise sur ce nouveau point. Surtout que l'équipe fétiche de Pandore pouvait tout à fait se permettre d'avoir un nouveau supporter, ça ne lui posait pas le moindre problème !

« Oh, ça a dut surprendre tout le monde, j'imagine ! Tu as d'autres frères et soeurs, sinon ? Moi c'était quand j'étais toute petite. Là où j'habite c'est au bord de l'eau et j'ai glissé d'un ponton. Mes parents m'ont dit qu'au lieu de couler, j'ai flotté sur l'eau... »

La magie c'était sacrément cool, quand on y pensait ! Dire que si elle n'avait pas été sorcière, Pandore serait sûrement morte. Ça ne rassurait pas franchement, tout ça ! Et que faisaient les parents, à ce moment là, hein ? On se demande !

« C'est effrayant quand on n'est pas entouré de sorciers, effectivement ! Mais on est là pour ça aussi hein, contrôler nos pouvoirs ! Même si quand on est petits on a beaucoup plus de mal à canaliser nos pouvoirs... »

Oui, s'ils étaient à Poudlard, c'était quand même pour mieux gérer leur pouvoir ! Et mieux les gérer en public, devant des moldus, accessoirement. Le code magique était très sérieux sur ce point là, il ne fallait pas divulguer la magie aux non-sorciers et il y 'avait d'ailleurs du monde au ministère de la magie pour faire respecter ce gerne de loi-là.

(549)

Oh mon Dieu, les potions ! Le noeud d'angoisse qui, depuis qu'elle avait mis la main sur son dictionnaire chéri, s'était quelque peu desserré, reprit ses aises au creux du ventre de la fillette. Elle avait totalement oublié cette horrible - et périlleuse - matière : outre le fait qu'il lui faudrait (du moins si elle en croyait les recettes qu'elle avait lues en diagonale durant l'été) tripoter des foies de rats et autres joyeusetés, les risques relatifs à une préparation ratée devaient être énormes. En réalité, elle ne savait pas si elle devait s'étonner de ce que cette matière soit enseignée (ce qui était certainement la preuve des tendances suicidaires de la direction) ou du fait que le château soit encore, après des siècles de bons et loyaux services, debout, quand des générations d'élèves s'étaient succédés dans les cachots où, avait-elle appris, le cours de potion se déroulait. Les cachots... Encore une brillante idée ! Tant qu'à commette des dégâts, autant directement commencer par saper les fondations ! Louise était intimement convaincue que, d'ici la fin de la semaine, elle serait directement impliquée dans la mort accidentelle de plusieurs de ses camarades, par chaudron interposé. Sauf, bien entendu, si Pandore faisait sauter la salle la première. Même la perspective de bénéficier de cours théoriques avant le passage aux exercices ne rassurait pas Louise outre mesure : ils ne feraient que rater l'échéance fatale du passage à la pratique... Et des drames inéluctables qui s'ensuivraient. L'esprit empli de ces pensées peu réjouissantes, la fillette répondit d'un ton distrait :

- Euh... Oui, oui, ils sont moldus, mais je... Attends, pardon ? s'interrompit-elle brutalement, en se tournant si brutalement vers Pandore que ses deux nattes virevoltèrent autour de sa tête, des cours de vol ? On a des cours de vol ? Pourquoi on a des cours de vol ? C'était spécifié nulle part sur la liste ! Seulement qu'on n'avait pas le droit aux balais en première année... Je croyais... Je croyais que le vol, c'était pour les grands élèves ! s'exclama-t-elle, visiblement paniquée à l'idée d'avoir à quitter la terre ferme, pour s'élever au moyen d'un ustensile qui n'opposait probablement pas une très grande résistance au vent et qui, de toute façon, à ses yeux, restait essentiellement destiné à ramasser la poussière.

* Maintenant, c'est sûr, je vais mourir incessamment sous peu... * songea-t-elle en se tordant les mains de désespoir. * Tout ce que j'espère, * rajouta-t-elle avec conviction, * c'est que le cours de potion aura lieu avant celui de vol : mourir dans une explosion doit être moins douloureux et plus instantané que mourir en s'écrasant au sol...*

- Tu as flotté... reprit-elle d'une voix faible, tandis que défilaient inlassablement, sous son crâne, des images de chutes vertigineuses. Tu crois que tu flotterais aussi, si tu tombais dans les airs ?

* Remarque, avec des parents sorciers, elle est certainement déjà montée sur un balai et maîtrise la technique à la perfection... Si ça se trouve, le vol, c'est seulement pour les gens comme moi... * se dit-elle, en maudissant le sort aha de ne pas l'avoir fait naître dans une famille de sorciers... Ou, plutôt, de ne pas l'avoir laissée être une gentille petite moldue.

- Toute ta famille est allée à Poufsouffle ? interrogea-t-elle d'une voix tendue, dans l'espoir de tromper sa détresse en se concentrant sur un sujet tout autre, et elles sont comment, les autres maisons ? rajouta-t-elle, car le système de répartition l'avait franchement intrigué. C'était un peu bizarre, de séparer les élèves en s'appuyant sur les différents caractères !

(599 mots)

TOUT COMPTE
RENTREE