La passion est un mot qu'on apprend à connaître. [PV]

Le retour à Poudlard, ça avait été plutôt difficile pour notre jeune blonde. Elle avait tellement apprécié ses vacances, que reprendre les cours (le cerveau doit reprendre de service) c'est extrêmement difficile. Maureen peinait à retrouver le bouton on de son esprit, elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle n'était pas revenue à Poudlard, son début d'année avait donc été aussi insupportable que déstabilisant. Pourtant elle aimait cette école, et même si rien avait changer, et qu'il y avait quelques nouvelles têtes, elle ne devait pas se sentir décourager. Il fallait qu'elle fasse de son mieux pour reprendre le cours de sa vie de sorcière, pour ne pas déplaire à ses parents. Un faible sourire étira les lèvres fines de la jeune blonde. Elle était tout de même un peu triste de ne pas avoir trouver sa petite copine dans les wagons du train qui menait à Poudlard. Pour tout dire, elle avait été retenu dans l'un des compartiments. On ne l'avait pas complètement oublié en fin de compte, certaines de ses anciennes connaissances (parce que amis, elle n'en avait jamais eu vraiment des vraies) avaient plus qu'insister pour qu'elle s'installe dans leur compartiment. Puis il y avait eu le banquet, l'accueil des nouveaux, tout ça quoi. Elle avait apprécié, c'était certain. Mais tout la surprenait, et elle n'avait pas pu s'empêcher de chercher des yeux sa belle dans la table du fond, bien animé d'ailleurs. Maureen avait remarqué la jeune fille de dos, mais n'avait pas réussis à la retrouver ensuite dans la foule... Finalement, elles s'étaient retrouvées en cours, mais elles n'eurent aucun moment seule en tête à tête, sauf une fois à la bibliothèque durant une heure de temps libre. Maureen attendait chaque minutes la compagnie de Frédérique, c'était comme si elle ne pouvait plus s'en passer. Certes, elle ne cessait de se dire * faut aussi que je pense à mes études *. Elle était dans sa dernière année, et elle ne pouvait en aucun cas se permettre de louper ses contrôles qui seraient le tremplin de sa vie d'ailleurs...

Disons plutôt que les pensées de notre jolie Pouffy se tournait plus sur une vie commune avec Frédérique. Elle avait trouvé son âme sœur, quoi de plus normal de ne penser exclusivement qu'à ça ? Si ses parents la voyaient, ils risqueraient sans doute de la harceler de lettres pour qu'elle se concentre sur ses études. Ah... Remarque, se faire harceler de lettres n'aidera pas non plus à la concentration. Tout pour dire que Maureen était toujours aussi attentive en cours qu'avant. La meilleure chose qu'elle avait à faire, c'était encore de sauter sur sa petite amie et de réclamer son aide. Même si dans le fond, c'était surtout pour être en sa compagnie que pour travailler qu'elle voulait lui proposer cela. Hors de question que notre jeune blonde reste enfermer dans son dortoir à tenter de réviser seule. C'était scientifique prouver que lorsqu'on travaillait avec un élève plus fort que soit, on arrivait à mieux progresser. Même si Maureen n'arrivait pas à avoir des Optimal partout, une moyenne respectable serait le mieux. Et avec Frédérique, c'était sur, elle y arriverait ! Toute seule, elle n'avait pas le courage.

La tête dans ses mains, elle rêvassait encore et encore en cours, observant le tableau noir sur lequel le professeur était en train d'écrire les devoirs pour le cours prochain. Lorsque la sonnerie retentit, elle ne prit même pas le temps de noter tout ça. Elle quitta la pièce la première et en trombe, sans réfléchir aux personnes qui pouvaient se trouver sur son chemin. Elle fonça dans quelques deuxièmes années pas très ravis, et s'excusa rapidement en agitant les bras. Il ne fallait surtout pas qu'elle loupe sa belle dans les couloirs cette fois, en général, Frédérique ne sortait pas dans les premiers hein ? Et bon non, vous voyez, Maureen est connue pour être super malchanceuse. Enfin, elle ne porte pas la poisse à longueur de journée, mais lorsqu'elle croise les doigts, c'est mort, ce qu'elle a pensé quelques minutes plutôt ne se réalisera pas. En effet, quelques mètres plus loin, alors que des élèves de septième année sortaient de leur cours, elle aperçut les cheveux bouclés de sa belle. Elle pourrait la reconnaître entre mille. Et même si Maureen essayait de traverser la foule, c'était presque un parcours du combattant impossible à réaliser. Et comme Maureen aime se faire remarquer, elle ne put s'empêcher de crier : « Frédérique !!!!!! »

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Tic tac. Tic tac. Tic tac.
Le temps, cette notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les évènements et souvent ressentie comme une force agissant sur le monde, les êtres. Le temps nous échappe, avance, s’enfuie. On le gaspille, on en gagne, on le perd. Il n’était pas forcement nécessaire d’avoir une montre, une horloge pour le mesurer et se rendre compte de son avancée.
La rentrée était passée. Les nouveaux avaient été intégrés. Les emplois du temps avait été fixés. La préparation aux examens se mettait en place. Les cours s’enchaînaient dans un cycle régulier et monotone.

Frédérique soupira. Elle appréciait travailler, apprendre de nouvelles choses, être à Poudlard. Mais elle se languissait de la fin de son cours d’Histoire de la Magie. Elle avait déjà longuement assimilé cette matière. Elle lisait tellement qu’il n’y avait plus de secret pour elle dans ce domaine. Mais elle avait choisi de garder cette matière pour passer ses ASPICs, tout comme sept autres matières. Alors en plus d’assister à ses cours, elle se devait un minimum d’attention. Pourtant ce jour là, elle n’avait qu’une envie s’était sortir du cours et récupérer sa guitare dans son dortoir pour composer la musique sur les paroles qu’elle avait en tête depuis son réveil. Elle avait une heure de libre avant le déjeuner et Maureen serait prise, encore.

Maureen.
Elle soupira à nouveau.
Le regard dans le vide, la dernière année se perdit dans ses pensées.

Elle ne la voyait qu’en coup de vent en ce moment. C’était leur dernière année et elles se devaient toutes deux de ne pas rater leurs études. Pourtant son absence l’avait replongé dans la mélancolie, pas autant que l’année précédente, mais assez pour qu’elle se renfermait à nouveau.
Après un baiser sur le quai de la gare, elles n’avaient pu se mettre ensuite dans le même wagon. Ne sachant pas la nouvelle de leur relation, les amies de sa blonde l’avait attrapé pour prendre de ses nouvelles. Elle ne leur en voulait pas, cela faisait un an qu’elles n’avaient pas vu leur amie de Poufsouffle. Ne voulant pas se mêler à elles, Frédérique s’était isolée dans une cabine et avait gratté sa guitare sans se préoccuper des personnes qui prirent place à coté d’elle.
La soirée de répartition s’enchaîna et elle ne prit pas le temps de l’apprécier. Elle ne connaissait pas les nouveaux et pour elle ce n’était que des gamins qu’elle allait vite oublier et avec qui elle ne pourrait jamais avoir de lien. Elle ne s’y attarda donc pas. Chacune à une table, se retournant sans cesse pour tenter d’apercevoir l’autre, elles n'avaient pas pris le temps d’apprécier la compagnie de leur camarade. Ensuite, l’appel des préfètes de leur maison respective leur empêcha de se souhaiter une bonne nuit. La rentrée leur avait semblé plus difficile qu’elles ne l’avaient pensé.

Certes, elles se retrouvaient en cours, à la croisée d’un couloir où elles échangeaient de rapides étreintes et des baisers à la volé. Mais elles n’avaient pas eu un seul instant seule, en tête à tête pour prendre le temps de se retrouver, sauf une seule et unique fois, presque de par hasard à la bibliothèque durant une heure de libre, où, blotties l’une contre l’autre, elles avaient retravaillé ensemble une leçon. La Serpentard savait que sa compagne avait bien plus besoin d’étudier cette année pour ne pas rater ses examens, mais elle avait de plus en plus de mal à passer autant de temps loin d’elle. Et dire que tous les instants réunis, elle avait plus pris de temps à discuter avec Bérénice Bones, Heaven Clarks, Cristal Von Heidfeld ou encore Rory Monroe qu’elle n’avait pu le faire avec Maureen.

Nouveau soupir alors qu’elle signa le bas de sa feuille d’un classique FLR, ses initiales, afin de ne pas perdre ses partitions, la sonnerie retentit. Son supplice s’achevait enfin. Fourrant tout dans son sac en bandoulière sans prendre le temps de ranger, elle se leva bien avant Heaven et Marie qui étaient installées devant elle avant de sortir dans le couloir qui se remplissait déjà de monde. Il allait falloir se frayer un passage, quitte à écraser un ou deux premières années. Ils servaient bien à ça, sinon quel intérêt… Bon, il était vrai qu’elle ne le ferait pas, préférant se faufiler discrètement au milieu de tout le monde, tel la couleuvre qu’on avait pu la surnommer quand elle avait été elle même en première année. Cela semblait remonter à loin, si loin.

Au milieu du brouhaha, une voix la fit relever la tête. On venait de crier son prénom. Mais pas juste son prénom, car ils étaient deux ou trois Frédérique dans l’école, pas avec la même écriture mais la même prononciation. Cela pouvait être pour n’importe qui. Mais cette voix ne pouvait pas la faire douter. Haussant un de ses rares sourires en coin, elle se retourna après avoir penché sa tête légèrement sur le coté dans un effet rempli de malice. Elle n’aimait pas se faire remarquer, mais en cet instant, le reste ne lui importait que peu. Elle ne voyait que sa jolie petite amie et son regard s’en était presque illuminé.
Prenant le temps de la rejoindre car elle savait que la précipitation lui vaudrait quelques coups de coudes douloureux, alors qu’elle faisait de même de son coté, elles se retrouvèrent enfin face à face. Bien que pressée de se prendre dans les bras l’une de l’autre, la jeune LeeRoy fit exprès de marquer un certain temps.

« Bonjour mon ange… merveilleuse apparition… Puis-je… »

Elle passa doucement sa main sur sa joue et vint à l’embrasser tendrement sans se préoccuper des regards autour d’elles. Se détachant de ce baiser, Frédérique lui prit la main qu’elle vint plaquer, tout aussi tendrement, contre ses lèvres. Elle y déposa de multiples petits baisers tout en lui parlant. C’était amusant de la voir aussi tendre et romantique, souriante et attentionnée en présence de sa petite amie. Sa présence lui donnait un regain de force et d’énergie.

« Je voulais te voir… je voulais te dire quelque chose mais pas entre deux cours comme ça… »

Tout en laissant planer le mystère de ses quelques mots, elle ne lâchait pas son regard, d’un bleu si profond où elle se laissait volontiers s’y perdre à chaque fois…