Unbreakable [ PV ]

La vie, la mort, tout était lié. Et c'était bien ça qui restait si bizarre, si effrayant également. Un fil, fin très fin même, lié les deux. Très fin, comme fil d'ailleurs, c'était bien ça qui pouvait être si effrayant. Enfin bref, tout ça pour dire qu'il suffisait de malmener ce petit fil pour que la vie se mette d'un seul coup à basculer, c'était bien ça qui pouvait si vite devenir si effrayant. Si bizarre. Donc oui, ça pouvait blesser tellement de monde, ça pouvait faire tellement de mal aux gens... Enfin bon, après, s'il y avait de la vie, il fallait de la mort. Certes, ça faisait mal, mais tout était vraiment lié, et c'était pour ça que tout pouvait vite devenir compliqué. Mais elle ne pouvait pas faire grand chose à côté de tout ça. Elle ne pouvait vraiment pas faire grand chose. Et ça lui faisait peur. Oui, Ana avait peur. Tout simplement parce que aujourd'hui, c'était le fil de la vie de sa mère qui devenait fébrile. Et oui, elle finissait par avoir peur, elle finissait par trembler et tout ça. Elle était effrayée, elle ne savait rien, on ne lui avait pas donné la moindre information... Mais elle bénissait les Dieux d'avoir eu un téléphone portable en sa possession, c'était bien ça le plus important, oui voilà. Enfin non, bien sûr. Le plus important, maintenant, c'était d'en savoir plus bien sûr, et c'était là que les choses devenaient plus effrayantes. Au téléphone, au moment de la prévenir, on lui avait dit qu'il n'y avait rien de grave, mais dans n'importe quelle situation, tout pouvait facilement devenir compliqué, parce que bah ouais... La situation pouvait se détériorer bien vite. C'était comme ça que les choses se passaient parfois. Elle avait vu tellement de films où les choses se passaient mal que bah ouais, elle avait peur. Elle avait très peur même. Parce qu'en plus de ça, elle avait déjà perdu son père. Et c'était pour cette raison qu'elle ne pouvait pas perdre sa mère, c'était impossible, elle ne se le serait pas permis, elle n'y aurait, d'ailleurs, pas survécu un seul instant. Elle avait peur, oui, voilà. Très peur même. Parce que dans sa tête, elle pouvait la perdre dans n'importe quelle situation.

Auparavant, elle se trouvait en compagnie de Asher. Bien sûr. Elle aimait passer d'agréables moments en sa compagnie. Elle adorait tellement ça que ça avait la fâcheuse tendance à lui faire vraiment beaucoup de bien. Vraiment mais alors vraiment beaucoup de bien. C'était aussi simple que ça, oui voilà. Enfin bref, tout ça pour dire que les choses risquaient vraiment de se montrer compliqué oui, très compliqué. Et ça lui faisait peur, parce qu'elle avait l'illusion que les choses allaient devenir encore plus compliquées. Bref, elle avait donc reçu son coup de fil, les choses avaient pris une tournure difficile. Elle s'était retenue de pleurer, retenue de courir dans les bras du garçon. Elle s'était contentée de lui expliquer sagement qu'elle avait des choses à faire, qu'elle lui expliquerait. Elle avait voulu de ses bras, elle avait voulu courir vers lui pour qu'il comprenne, pour lui montrer qu'elle avait besoin d'elle, mais elle ne le pouvait pas, pour la simple et bonne raison que les choses se seraient avérées être beaucoup trop compliquées. Oui, voilà. Elle n'avait pas pu se permettre de courir vers elle, elle ne voulait pas qu'il s'inquiète, alors que peut être, il ne se passait absolument rien. Elle ne le voulait pas. D'ailleurs, pour tout vous dire, elle ne voulait pas en inquiéter plus d'un, ce n'était absolument pas son genre, elle ne pouvait pas se le permettre. Oui voilà. Si, en tout cas, on pouvait le dire de cette manière. Elle lui avait dit qu'il y avait un problème et elle s'était contentée de transplaner, n'attendant pas la moindre réaction de sa part.

Elle avait directement filé vers l'hôpital. Une ruelle un peu à l'écart, pour la simple et bonne raison que transplaner dans un hôpital moldu et apparaître au milieu des gens, c'était loin d'être la meilleure chose à faire, oui voilà, dans un sens en tout cas. Une chose était bien sûr, c'était qu'elle n'allait pas se prendre la tête, elle n'en était pas capable, elle n'en avait pas non plus la capacité. Voilà tout. Bref. Elle se remua les fesses, elle n'allait pas rester dans la ruelle. Elle fila donc vers l'accueil, où elle demanda la chambre de sa mère. Chambre où les invités ne pouvaient pas encore se rendre. La mère était au bloc, mais elle allait s'en sortir, parce que d'après eux, tout ça n'avait rien de très grave, rien de très important non plus. Tant mieux d'ailleurs ! On ne pouvait pas vraiment dire que tout ça était si détestable !

Et là, la haine fraternel, toute cette rancune et tout ça. Tout se métamorphosa en une détresse plus forte que tout le reste, aussi simple que ça, oui voilà. Alors qu'elle faisait face à son frère, elle se moquait plutôt pas mal de se rappeler de tout ce qui n'allait pas entre eux, elle se moquait de tout ça, elle s'en foutait, oui voilà. Elle s'en foutait totalement. Alors que les choses tournaient mal, la détresse et la tristesse prenait le dessus face à tout le reste. Et elle fonça dans les bras de son frère, cet homme pour qui elle vouait tant de haines, il n'y avait pas si longtemps que ça...  « Tu sais quelque chose ? Tyler, dis moi qu'elle va bien ! ». D'un seul coup, c'était un peu comme si tout allait mieux, comme si les choses allaient mieux, comme si rien ne s'était passé peut être. Mais au final, lorsqu'un de nos parents vient d'avoir un accident, tout le reste ne compte pas, oui voilà...

La vie ne tient parfois qu’à un fil, on le croit fort, tenace, mais pourtant, c’est juste un fil fragile qui peut se rompre n’importe quand. Une secousse, une chute, tout d’un coup, le moindre incident, même le plus anodin du monde peut se révéler mortel et c’est pour cela qu’on s’inquiète autant quand on voit l’un de nos proches dans une situation aussi délicate. La médecine est pourtant très évoluer, on ne penserait jamais que c’est si fragile, si compliqué encore de faire des miracles, parfois c’est tout simplement pas possible, mais avant de faire des pronostics, il faut d’avoir voir l’ampleur des dégâts pour savoir quelle méthode adoptée et comment faire en sorte d’avoir les meilleurs résultats possibles. Quoi qu’il en soit, on ne sait jamais ce qui nous attends et quand on se retrouve le bec dans l’eau, on n’a pas d’autres choix que de faire avec et de prier pour que tout se passe pour le mieux.

Tyler était au travail, comme à son habitudes puisqu’on était en pleine semaine. Il travaillait sur un gros dossier et on avait absolument besoin de lui pour vérifier toute les pièces et surtout éviter que l’ont soit obliger de relâcher la personne par manque de preuves, ou que ça n’a pas été fait dans les règles. Le jeune homme travaillait donc très sérieusement sur le dossier, n’avait pas encore pris de pause et n’avait même pas encore mangé, enfin à part son petit déjeuner du matin, il n’avait pas grand-chose dans le ventre. Lorsqu’enfin il leva le nez des dossiers, il n’était pas loin des treize heurs, un de ces collègues lui proposa d’aller manger avec lui, Tyler accepta, oubliant son portable dans un tiroir de son bureau. Bérénice était en cours à Poudlard, elle ne risquait pas grand choses qu’en bien même il ne pourrait pas se rendre sur place s’il y avait un souci. Ana était normalement au boulot, ou avec Asher, bref, il s’en fichait un peu vu qu’il n’avait plus de nouvelles de sa part dernièrement, et sa mère et bien, normalement elle était elle aussi au travail. Le jeune homme fila donc déjeuner dans les rues londoniennes une petite heure, le temps de manger, discuté des affaires autre que le travail puis de revenir. Bien sur, les choses ne se passaient jamais comme prévues, en temps normal il avait toujours son téléphone sur lui, mais la, non il l’avait laissé et on avait essayé de le joindre. Un message sur le répondeur, le jeune homme l’écouta et à en croire l’expression de son collègue, il semblait pâlir à vue d’œil.

« Ma mère a eu un accident, elle est à l’hôpital, dans le Londres moldu… Je dois y aller à tout pris ! »
« Oui vas-y j’expliquerais si on me demande pourquoi tu es parti. »
« Merci Vince, à plus tard ! »

Pourquoi ne pas pouvoir transplaner dans le bâtiment franchement, c’était une perte de temps terrible, surtout dans ce genre d’urgence. Bref, le jeune homme se mit alors à courir dans les couloirs, il n’en avait que faire des réactions des gens, au pire il dirait qu’il avait un dossier important à donner et voila tout. Lorsqu’il fut dehors, il se dirigea dans une ruelle et transplana à l’abri des regards dans une autre un peu plus à l’écart de l’adresse qu’on lui avait donnée par téléphone. Le temps de se rendre jusqu’au bâtiment, il fut le premier sur place. Encore essoufflé, il chercha un médecin pour lui demander la direction à suivre.

« Je cherche Mme Miller, elle a été amenée ici en urgence, je suis son fils ou est-elle ? »
« Les urgences c’est là-bas, ils pourront vous renseigner plus que moi, navrée. »

Tyler se dirigea donc vers les urgences, et il trouva un médecin qui lui expliqua que pour l’instant, elle était dans une salle d’opération, qu’elle avait eu un accident grave et qu’ils faisaient leur possible pour la sauver. Une boule dans la gorge, Tyler resta en face de la salle, les bras croisés, inquiet, et ana ? Avait-elle eu le message ? Il voulut sortir son téléphone pour la prévenir, mais il fut surpris de la voir apparaître un peu plus loin, la jeune fille qui avait coupé les ponts avec lui, qui ne voulait plus lui parler, et bien à présent, elle était dans ses bras et la jeune fille lui demander si il savait quelque chose.

« Ana ! Euh… Je viens d’arriver, les médecins font leur possible en tout cas… Elle a eu un accident de voiture… J’allais te prévenir… »

Il poussa un soupir, serra sa sœur dans ses bras, puis, posant son menton sur sa tête, il lui murmura doucement.

« T’inquiète pas, ça va aller, elle est entre de bonnes mains… »

C’était aussi bien pour se rassurer lui que pour la rassurer elle, il savait bien que les moldus n’étaient pas à la pointe de la médecine par rapport aux sorciers, mais leur mère avait toujours voulu vivre du coté moldu de Londres, donc il fallait faire avec et attendre…

Lorsque la vie d'un être proche est menacé, on oublie les querelles, on passe outre les mésententes que l'on pourrait bien avoir avec une personne de notre famille qui pourrait alors être la personne qui nous soutiendra le plus. C'était ce qu'il se passait aujourd'hui. Ana avait perdu son père, et même si les années avaient passées, il s'agissait de quelque chose qu'elle ne pourrait tout simplement pas oublié, c'était tout bonnement impossible alors aujourd'hui, alors que c'était la vie de sa mère qui se retrouvait en suspens, oui, elle avait réellement peur. On ne pouvait pas lui en vouloir, c'était aussi simple que ça. Il s'agissait bel et bien de la chose qui pourraient être la plus catastrophique du monde, il n'y avait pas de doute à tout ça. Elle allait peut être perdre sa mère, c'était la chose la plus importante qui soit et au final, alors qu'elle aurait dû être proche de sa famille, elle avait eu la fâcheuse tendance à ne penser qu'à elle, à s'intéresser à son petit confort et à rien d'autre. C'était pathétique, totalement ridicule mais pour autant, elle n'avait pas pu s'empêcher de se comporter comme ça. C'était ridicule, et surtout, c'était une grosse prise de tête, c'était aussi simple que ça, en faite. Alors oui, elle s'était jeté dans les bras de son frère, alors que les choses avaient été bien lin d'être simple ces derniers temps. On ne pouvait quand même pas lui en vouloir pour ce genre de chose quand même, il ne s'agissait pas d'un pardon ou de ce genre de chose, même si après ça, elle ne pourrait certainement plus lui en vouloir, mais il était son frère et alors que c'était leur mère qui était touché, ils étaient seuls, l'un pour l'autre uniquement, et c'était bel et bien là que se trouvait le principal problème, d'une certaine manière en tout cas.

Une fois dans ses bras, Ana se souvint combien ce simple contact avait la tendance à réellement faire du bien. Ca pouvait paraître incroyable pour beaucoup de personne oui, mais elle n'en avait rien à faire. Elle n'avait pas parler à son frère depuis une éternité, pas de façon calme et gentille en tout cas. Mais pour autant, et bien.. Elle était réellement bien dans ses bras et dans une situation comme celle dans laquelle ils étaient, il était très simple de comprendre qu'il n'y avait rien de tel qu'un frère et une sœur pour se consoler, personne n'aurait pu se trouver à la place de Tyler, à l'heure actuelle, c'était aussi simple que ça. Bien sûr oui, Asher l'aurait pu, mais les choses auraient été différentes. Là, ils étaient tous les deux aussi inquiet, ils étaient tous les deux dans la même situation, ce qui rendait malgré tout les choses plus facile sur quelques points de vues, en tout cas. Le reste, c'était une toute autre histoire. Enfin bref, il n'était pas nécessaire de continuer encore et encore de penser. Ca pouvait être stupide, d'une certaine manière en tout cas, mais si une chose était bien certaine, c'était bien le fait qu'elle n'arrêtait pas de penser, encore et encore de façon ridicule.

Elle avait eu un accident de voiture et à cause de ça, il pouvait bien lui arriver tout et n'importe quoi. Cela pouvait paraître bien stupide et cela, sur de nombreux points, mais c'était vraiment trop bizarre tout ça, même si elle était bien incapable de savoir pourquoi, dans un sens, en tout cas. Enfin bref, il était hors de question pour elle de se prendre la tête pour autant, c'était bien loin d'être dans ses habitudes et tout allait en général plutôt bien. Mais aujourd'hui, elle avait tellement peur qu'elle avait la fâcheuse tendance à dire tout et n'importe quoi et c'était bel et bien ça qui était le plus ridicule, au milieu de toute ces choses. Et même s'il disait qu'elle était entre de bonnes mains, les choses n'étaient clairement pas certaines et il n'y avait pas de doute face à tout ça, il n'y avait vraiment pas le moindre doute à avoir au milieu de tout ça, c'était aussi simple que ça, oui voilà.  « Tu ne peux même pas imaginer à quel point j'ai peur Tyler... J'ai tellement peur de la perdre... »

Il est parfois triste de devoir attendre un malheur pour qu’une famille se retrouve. Oui, c’est dans ce genre de situation qu’on se rend compte qu’on a besoin des gens qui nous sont chers, qu’ils peuvent être la pour nous soutenir, nous remonter le moral, c’est ce qui se passait aujourd’hui. Bien sur, la famille Miller n’était pas très grande, un oncle vampire, un frère et sa sœur, leur mère. Le reste de la famille était un peu trop éparpillé sur les continents autour pour les prévenir la tout de suite, et de toute façon, ils n’auraient pas pu faire grand-chose puisque la famille de leur mère était moldu, pas de possibilité pour eux de transplaner, ni même d’essayer de les ramener, ils ignoraient tout du monde magique. C’est pour cela que pour l’instant, il n’y avait pas de raison d’alerter tout le monde, ça n’aurait servi à rien, si ce n’est à inquiéter d’avantage la famille maternelle. Déjà Ana et Tyler, c’était pas mal, à la limite Jasper, mais encore fallait il réussir à le joindre. Pour le moment, la seule chose qu’il pouvait faire, c’était attendre…

Cette attente insoutenable qu’il avait déjà vécu quelques années plutôt avec l’hospitalisation de son père, bien sur, il savait bien qu’on ne pouvait plus rien faire pour lui, on se réveille pas d’un sortilège de mort. Il le savait, tous le monde le savait, mais pas les ambulanciers qui l’avaient envoyés en urgence à l’hôpital. Alors oui, on espère, on croise les doigts pour qu’un miracle se produit, mais hélas, ça n’est pas le cas et on est déçu… Voila de quoi avait peur Tyler aujourd’hui, d’attendre des nouvelles, un signe que sa mère va s’en sortir, mais peur aussi d’espérer pour finalement apprendre qu’elle ne s’en sortira pas. Il ne voulait pas l’exprimer à voix haute, ça ne servait à rien si ce n’est à inquiéter d’avantage sa sœur. Alors oui, il la gardait dans ses bras, observant la porte de la salle d’opération, et attendant le miracle. Ana lui annonça qu’elle avait peur, peur de perdre sa mère. La serrant un peu plus dans ses bras, il déposa un baiser dans ses cheveux, essayant plus ou moins à la réconforter.

« J’imagine très bien ce que tu ressens, on a perdu papa et même si tu étais plus jeune, je me souviens très bien de tes larmes et de ta peine… Je n’ai pas envie de perdre maman aujourd’hui, c’est bien trop tôt… Elle va s’en sortir, il faut y croire Ana. »

Il avait beau essayer de convaincre sa sœur, sa voix le trahissait, il avait cette boule dans la gorge, indiquant une montée de larmes qu’il contenait tant bien que mal. Il ne voulait pas pleurer devant sa sœur, ça ne ferait que l’inquiéter d’avantage. Soudain, un urgentiste sortie de la pièce à toute vitesse, cherchant un formulaire à signer au comptoir.

« Monsieur Miller, on a besoin de votre autorisation et celle de votre sœur pour pratiquer une intervention sur votre mère. C’est vital pour elle… »
« Bien sur qu’on est d’accord, on doit signer ou ? »

L’urgentiste indiqua l’endroit à signer, montrant ensuite ou Ana devait signer avant de retourner dans le bloc pour pratiquer l’intervention en urgence. Ca ne rassurait absolument pas Tyler, Ana devait l’être encore moins, mais il fallait qu’il fasse leur possible pour sortir leur mère de la. En plus, pas de possibilité de l’envoyer dans un hôpital sorcier puisque leur mère était une simple moldu d’après les papiers. Si seulement il pouvait faire plus, au lieu de rester bêtement la, à attendre encore et encore…

« Tu veux quelque chose à boire, ou appeler ton petit ami ? »

Oui, il voulait que sa sœur soit bien, qu’elle essaye de penser à autre chose pour ne pas pleurer, lui-même n’avait ni faim, ni soif, ni même envie d’appeler quelqu’un mais bon… Il voulait essayer de ne pas penser que sa mère était entre la vie et la mort à l’heure qu’il est.

Pourquoi est-ce qu'elle lui avait sauté dans les bras ? Parce qu'il était son frère, la personne la plus proche d'elle dans ce genre de situation, il n'y avait pas le moindre doute à avoir avec cette question-ci. Et bien qu'il y ait eu des querelles entre eux, ce n'était qu'un bien maigre détail par rapport à tout le reste, c'était une chose à laquelle il n'était pas censé s'intéresser, c'était aussi simple que ça, et il ne fallait pas y penser, il n'y avait rien de plus à en dire d'ailleurs. Enfin bon, il était hors de question, pour autant, qu'elle se prenne la tête avec ce genre de détail. Parce que d'une certaine manière, les choses auraient pu être vraiment grave, elle n'avait pas la moindre nouvelle à propos de sa mère. Elle ne savait pas du tout dans quel état est-ce qu'elle pouvait bien se trouver et oui, ça avait vraiment tendance à lui faire très peur. Quoi de plus normal, la femme qui l'avait mise au monde était allongée dans un lit, pas bien loin et elle souffrait probablement le martyre ! Elle avait peur oui, Ana avait vraiment peur de perdre sa mère. Oui, Tyler avait raison, il fallait continuer d'y croire, il ne fallait pas perdre espoir. Mais il était tellement difficile de se poser autant de question, tellement difficile d'essayer de comprendre les choses que oui, elle avait beaucoup de mal et oui, elle essayait mainte et mainte fois de comprendre, c'était aussi simple que ça, ou en tout cas, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, d'une certaine manière.  « Je sais bien qu'il faut y croire, mais j'ai tellement peur que je ne sais pas comment est-ce que je suis censée faire, je ne sais pas ce que je suis censée faire ! Bordel, je me sens tellement inutile et maman est là, quelque part en train de souffrir... ». Et oui, elle avait vraiment peur. Il n'y avait rien de plus à en dire. Et il n'était pas convaincue de ses propres mots en plus. Il se montrait fort, mais il était comme elle, il était au même point qu'elle et les choses étaient loin d'être simples, très loin même.

Une opération vitale... Les choses se corsaient. Ana essuya une larme qui se mit doucement à couler sur sa joue, tentant de s'arrêter de pleurer par la même occasion mais ça semblait réellement impossible. C'était à n'y rien comprendre, il n'y avait rien de plus à en dire. Sa mère était en danger et oui, elle pleurait, elle se trouvait tellement minable de se retrouver dans une telle situation mais que pouvait-elle bien y faire ? Ce n'était quand même pas de sa faute si ses larmes ruisselaient doucement sur ses joues... Ce n'était vraiment pas de sa faute et c'était une chose qui ne fallait pas oublier, voilà tout. D'une main tremblante, la jeune femme signa le papier du mieux qu'elle put. Espérant que cela allait réellement l'aider, espérant que ça serait la meilleure chose qui soit.

Appeler Asher aurait probablement été une bonne idée oui, il aurait été un soutien de plus, il aurait été là pour elle. Mais pour le moment, elle voulait sincèrement que les choses se passent en famille. Si jamais sa mère... Ne devait pas survivre, elle ne voulait pas qu'Asher soit présent, même si cela aurait été bien plus prudent. Elle ne voulait pas y penser, elle ne voulait pas paraître trop faible devant lui, il l'avait toujours vu insouciante après tout, et là... Elle était en train de se décomposer, à chaque minute qui s'écoulait et à chaque fois que l'absence de réponse se faisait pesante. C'était vraiment une catastrophe, c'était vraiment insupportable aussi. Chiant et détestable, elle ne savait pas ce qu'elle était censée faire, elle ne savait pas du tout et de toute manière, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il y avait une solution à tout ça, il n'y avait peut être rien à faire, c'était peut être bien ça le problème en faite. Elle était obligée d'attendre que les choses se passent... Et ça promettait de vraiment être difficile. " Non, je ne veux pas y penser, pas encore... Je l'appelerais plus tard... Et je n'ai pas soif, je ne pourrais rien avaler là de toute manière.."

Il était difficile pour Tyler de voir sa sœur dans cet état, bien sur, elle n’aurait pas été la, il aurait bien du mal à se contenir à son tour. Après tout, pleurer c’est humain, c’est même logique quand on sait que c’est quelqu’un qu’on aime qui est entre la vie et la mort, mais la, pour sa sœur, il devait se montrer plus fort qu’il ne l’était, au moins pour essayer de la rassurer un minimum. Dire qu’ils ne s’étaient pas parlé depuis un moment déjà, trop long peut-être même quand on y pense. Ana avait son caractère, Tyler le sien, et l’un comme l’autre n’aurait pas plié, enfin, Tyler avait essayé mais ana était trop en colère contre lui pour lui pardonner, donc dans ces moments la, pas la peine de tenter quoi que se soit, c’était couru d’avance. Il aurait pourtant tout fait et tout donner pour qu’elle revienne vers lui, et c’était le cas aujourd’hui mais seulement parce leur mère était dans une salle des urgences, se battant pour vivre avec ses enfants. Alors oui, il était content que sa sœur soit la, dans ses bras, mais le prix à payer était peut-être trop chère pour ce genre de résultat. Leur mère devait s’en sortir, au moins pour voir que ses enfants se reparlent à nouveau.

« Elle est entre de bonnes mains Ana, et ils lui ont surement donnés les calmants qu’il faut pour qu’elle ne souffre pas. On ne peut qu’attendre et les laisser faire de toute façon, ni toi, ni moi ne pouvons faire quelque chose pour aider maman. »

En faite, si, il pouvait faire quelque chose, à savoir signer les autorisations pour que les médecins puissent pratiquer les interventions nécessaires pour la sauver. Bien sur, c’était évident que ses enfants ne la laisseraient pas dans cet état par peur de signer des papiers, et en même temps pour Tyler, c’était stupide de faire patienter l’état de santé de quelqu’un pour des bouts de papier… Les protocoles je vous jure… Tout ça pour pas qu’on les attaques ensuite si les choses se passaient mal. Franchement, sauver une personne c’est plus important non ? L’urgentiste reçu donc les signatures demandées, Ana était en train de fondre en larmes, les gouttes d’eau coulaient sur ses joues. Tyler releva son visage, et essayant du revers de sa main les perles de son visage. Il déposa un baiser sur son front avant de la reprendre dans ses bras.

« C’est un bon hôpital, ils ont de très bons chirurgiens parait-il, elle est entre de bonnes mains, on doit se montrer patient, et ils ont les autorisations nécessaires à présent pour la sortir de la. »

Il avait toujours cette boule dans la gorge, rendant donc douteuse ses explications qui pourtant étaient correctes. Il ne connaissait pas spécialement le nom des hôpitaux, mais celui-ci faisait parti des noms connus, et pas négativement tant qu’à faire. Il fallait donc attendre, et dieu sait combien c’est long dans ces moments la en plus. Une minute parait une heure, et une heure parait une éternité, autant dire que les deux jeunes étaient face à un long moment d’attente. Tyler exécuta plusieurs allers retour dans le couloir, essayant de se dégourdir les jambes qui commençaient à s’engourdir. Il proposa à sa sœur de boire quelque chose, ou d’appeler Asher, mais elle ne voulait pas, il la comprenait dans le fond, mais peut-être que parler avec son petit ami l’aurait aider à aller mieux, ou au moins à lui sécher ses larmes. Mais non, elle ne voulait rien, continuer à attendre voila tout.

Après quelques minutes d’attente, un médecin sortit de la pièce, on ne savait pas vraiment lire sur son visage si les nouvelles étaient bonnes ou mauvaises, mais une chose était certaine, c’est que Ana comme Tyler l’écoutait attentivement.

« La rate de votre mère avait été touché par l’accident, heureusement qu’elle avait sa ceinture, ça aurait pu être pire. On a donc opéré pour suturer sa rate et les autres organes alentours qui avaient été touchés. Ils terminent les petites sutures qu’il y a à faire, elle a pas mal d’hématome aussi, mais son état est stable, vous pourrez bientôt la voir. »

C’était une bonne nouvelle, pas spécialement géniale vu que leur mère avait l’air d’avoir bien dégusté quand même, mais pour le moment son état était stabilisé et c’était le plus important pour Tyler. Il prit à nouveau sa sœur dans ses bras, normalement le plus gros de la tempête venait de passer. Seulement voila, on n’est jamais à l’abri tant qu’on n’est pas ressortie de l’hôpital, le corps humain, c’est vraiment particulier par moment…

« Bon, c’est déjà de meilleurs nouvelles que tout à l’heure, on va pouvoir la voir… »

Elle était entre de bonnes mains et bien sûr, Ana était parfaitement en mesure de le croire. Il était son frère et il voulait la protéger oui, mais pour autant, il était hors de question de se prendre la tête avec tout ça, c'était tout bonnement hors de question d'ailleurs ! Bon, okay oui, elle pouvait douter et elle en avait réellement tous les droits et pouvait-on d'ailleurs lui en vouloir, de douter de la sorte ? Donc voilà, Ana ne pouvait pas se résoudre à se calmer, ni à se ressaisir, les choses étaient bien loin d'être simple et à cause de ça, elle en venait à avoir peur. Elle avait peur pour sa mère, peur des répercussions que ça pourrait bien engendrer sur les deux Miller... Tout ça oui, tout était vraiment trop difficile, tout était trop effrayant. C'était effrayant même.  « J'espère, j'ai tellement peur.. Tu n'imagines même pas à quel point. J'ai besoin d'elle Tyler, j'ai besoin de maman, je ne peux pas me passer d'elle, pas maintenant ! ». Bien sûr, elle parlait de maintenant mais il ne fallait pas se leurrer, cette femme qui avait eu l'accident, elle aurait toujours besoin d'elle, elle ne pourrait jamais se passer de sa présence, c'était tout bonnement impossible. Il en était vraiment hors de question. Mais de toute manière, il avait raison sur un autre point, dans le fait qu'ils ne pouvaient absolument rien faire. Prier ? Oui, peut être, mais Ana ne croyait pas en toutes ces foutaises alors ça ne pourrait pas coller, et vu qu'il en était de même pour Tyler, les choses ne pourraient pas vraiment évoluer. Mais l'attente était probablement la pire chose qui soit.

Son état était stable. Un soupir s'échappant de ses lèvres, elle passa alors doucement ses mains sur son visage, se frotta les yeux, un bref instant. Tout allait s'arranger. Si son état était stable, ça voulait bien dire ça hein ? Ca voulait bien dire que le pire était passé et que tout allait s'arranger hein ? Ses yeux se baissèrent alors qu'elle inspirait un grand coup. Elle frotta une dernière fois les larmes qui menaçaient de s'échapper et aurait pu presque sourire si les choses n'avaient pas été si perturbantes. Alors non, elle ne pourrait pas sourire tout de suite parce que même si son état était stable, tant qu'elle n'aurait pas vu l'éternel sourire de sa mère, les choses ne pourraient pas bien aller et il était donc absolument hors de question qu'elle néglige ce point.  « Merci docteur ».

Son frère la prit alors dans ses bras et elle se pressa doucement contre lui. Il fallait parfois des événement bien funestes pour se rapprocher des gens avec qui on avait un accrochage et c'était le cas, aujourd'hui après tout. Pourquoi ? Et bien la chose n'était pas bien compliquée, loin de là d'ailleurs.  « Si on peut la voir, je veux y aller tout de suite Tyler ! Je veux voir maman, je me sens minable là, à être incapable de faire quoique se soit bordel ! »

C’est toujours délicat de se retrouver dans un hôpital, on se sent légèrement inutile, on ne sait pas quoi faire pour aider, et dans ces moments la, seul l’attente nous permets de se dire que tout ira bien, que tout se passera bien… et si ce n’était pas le cas ? Et si ce qu’il venait de sire à sa sœur ne se réalisait pas ? Et si sa mère ne s’en sortait pas, si leur mère ne sortait pas vivante du bloc… Non, il ne fallait pas penser à ce genre de chose. Elle était entre de bonnes mains, il en était certain, certes il avait eu une légère frayeur quand les urgentistes avaient demandé leurs autorisations pour opérer mais maintenant qu’ils avaient le nécessaire, ils pouvaient sortir de la galère la mère des deux jeunes. Il écouta sa sœur qui était toujours dans ses bras, elle lui disait qu’elle avait besoin de sa mère, qu’elle ne pouvait pas s’en passer, pas maintenant, et embrassant une nouvelle fois son front, il tenta de la rassurer le mieux possible.

« Elle va rester parmi nous, t’en fais pas, c’est une battante… Regarde les caractères qu’on a, on le tient bien de quelqu’un, et papa avait du caractère aussi, mais pas autant que maman… Elle va rester avec nous, et à force, tu en auras marre qu’elle te colle autant… »

Il avait un sourire aux lèvres, il savait que sa mère et sa sœur avait des caractères fort toutes les deux, et parfois, ça faisait des étincelles, mais dans la famille Miller, c’était un signe que l’on tenait aux gens de sa famille, la preuve aujourd’hui, malgré leur dispute Tyler et Ana étaient dans les bras l’un de l’autre… Bon, l’accident était aussi responsable de ce rapprochement, mais le résultat était la, et de son coté en tout cas, Tyler n’avait jamais cessé de penser à sa sœur, à prendre de ses nouvelles par personnes interposées, bref il tenait à sa petite sœur, pas de doute à ce sujet.

L’urgentiste sortit du bloc, annonçant également que leur mère était plus ou moins sortie d’affaire, elle devrait rester en observation le temps que les sutures sur les organes soient bien fixés, ça serait dommage de la laisser partir et que la suture pète… De toute façon, elle avait aussi un bras cassé à cause de l’airbag, et les hématomes ne manquaient pas à l’appel. Ils pouvaient quand même la voir et c’était le plus important. Ils devaient attendre encore quelques minutes, le docteur leur précisa qu’elle serait montée dans une chambre et qu’il la verrait une fois installée.

« Merci docteur. »

Bon, il devait se rendre devant la chambre 589. Le temps de suivre les différentes indications et panneaux affichés dans les couloirs, le jeune homme prit sa sœur par la main pour qu’elle le suive le plus rapidement possible. Il était hors de question d’attendre encore un instant de plus, c’était suffisamment stressant et angoissant comme ça, pas la peine dans rajoutés. Les infirmières quittèrent la chambre juste quand ils arrivèrent devant la porte.

« Elle est sous sédatif pour la douleur, évitez de la faire rire pour les points de sutures, elle a besoin de repos, donc ne tarder pas trop non plus, vous pourrez revenir la voir demain, elle aura déjà meilleure mine. »
« Merci beaucoup, on ne sera pas long. »

Le minimum pour s’assurer qu’elle allait bien, pour être certain que sa sœur aille bien aussi, il releva sa tête, frotta les larmes qui étaient sur le visage d’Ana et embrassa son front. Allez, ils pouvaient voir leur mère maintenant. Tyler laissa Ana entrer la première et la suivie dans l’encadrement. Leur mère était allongée dans un lit, une chambre seule, le bras en écharpe, une perfusion et un tuyau dans le nez, le spectacle n’était pas superbe à voir, mais le simple fait de voir sa poitrine aller et venir était rassurant, elle était toujours vivante.

« Regarde, tout va bien, elle est encore avec nous… »

Il se plaça d’un coté du lit et pris la main de sa mère, maintenant qu’il la voyait sous ses yeux et qu’il avait fait ce qu’il devait faire, il laissa couler les larmes qu’il avait retenu jusqu’à présent. C’était si bon de voir qu’elle était toujours vivante, accrochée à la vie. Tyler n’aurait pas supporté de perdre sa mère, déjà son père, ça n’avait pas été facile, mais sa mère, non il n’aurait vraiment pas su s’en relever.

Ana avait beau regarder autour d'elle, tenter de se convaincre que les choses allaient bien, cela n'aidait en rien. Se retrouver dans un hôpital faisait parti des choses énervante et pas seulement, d'ailleurs, pour tout dire, c'était réellement loin d'être si facile que ça, vraiment loin de là. Se retrouver dans ce genre de lieu était oppressant pour la simple et bonne raison qu'il n'était vraiment facile d'y être. Ca pouvait paraître stupide, mais on ne se retrouvait jamais à l'hôpital pour une réelle bonne nouvelle. En dehors, bien sûr, des accouchements. Mais pour cette condition, il fallait encore être enceinte. Voilà. Et bien qu'une naissance puisse se produire réellement souvent, ça ne voulait strictement rien dire pour autant.

Alors quand Tyler lui disait de ne pas s'en faire, elle en était incapable. Et même si sa mère n'avait fait que se casser le bras ou un truc du genre, elle aurait conservé ce même stress, c'était aussi simple que ça oui, voilà. Il n'y avait pas la moindre autre chose à en dire, il ne fallait surtout pas s'emballer et tout ça, mais Ana avait toujours été la première à stresser, elle avait toujours été la première à s'inquiéter pour des broutilles et il n'y avait absolument rien de plus à en dire, absolument rien. Et c'était pour cette raison que même s'il lui disait qu'elle ne partirait pas, que leur mère allait rester là avec eux, ça ne changeait rien pour elle. Absolument rien et c'était bien là que se trouvait le soucis. Même si elle refusait bien entendu de le dire pour autant. Parfois, elle parvenait aisément à garder ses soucis pour elle, mais ce n'était réellement jamais facile.  « Je vois mal comment je pourrais en avoir marre que maman me colle.. Ca fait dix-huit ans qu'elle est à mes côtés et ça ne m'a jamais dérangé. Pourquoi ça commencerait ? ». Et oui, elle avait peur, ça ne risquait pas de changer, ça ne risquait vraiment pas de changer, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet, c'était aussi simple que ça. Alors le mieux était de ne pas trop songer à tout ça, oui voilà, les choses ne pourraient que mieux être.

Ils pouvaient la voir. Et c'était bel et bien ça le plus important, c'était bel et bien ça qu'il ne fallait pas négliger, ce point qu'il fallait noter. Ils allaient pouvoir la voir, prendre de ses nouvelles, juger par eux même du niveau de la situation et c'était non négligeable. Parce que c'était ça qu'elle avait surtout attendu, c'était ça qu'elle avait voulu depuis le début. Qu'on lui dise que sa mère allait bien ne pouvait pas la mettre de meilleur humeur pour la simple et unique raison qu'elle ne pouvait pas la voir. Un soupir de soulagement se fit entendre, sortant de sa bouche. S'ils pouvaient la voir, c'était qu'elle s'en sortait. Lorsque la personne était réellement trop faible, il n'était pas permis de la voir pour sa sécurité. Donc ça allait relativement bien ! Donc c'était un point très important ! Elle hocha la tête, pour lui signaler sa reconnaissance.

Les infirmières leurs expliquèrent deux trois choses mais Ana préféra garder le silence, se disant que de toute façon, il n'était pas vraiment nécessaire de dire tous les deux quelque chose. Puisque Tyler avait parlé, ça devenait suffisant et il aurait été énervant qu'ils parlent tous les deux. Oui parfois, Ana avait la fâcheuse tendance à trop réfléchir par moment. Tout dépendait des situations aussi. Mais dans des événements sérieux comme celui là, c'était le cas en tout cas. Tout simplement quoi. Ils finirent donc tous les deux par entrer dans la chambre de leur mère. C'était pour la voir elle qu'ils étaient venus et non pas pour rester dans le couloir après tout. Il était temps de prendre son courage à deux mains et de se bouger, c'était pour maintenant. Il ne fallait pas avoir le moindre doute à ce propos.

Lorsqu'elle vit sa mère, Ana ne put qu'éprouver un certain choc, il n'y avait absolument pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Leur mère était dans un piteux état. Et c'était relativement effrayant, c'était aussi simple que ça. Bien sûr, elle allait bien, c'était ce que les médecins lui avaient dit, en tout cas. Alors c'était un point non négligeable. Mais la voir comme ça, la voir si fragile, c'était là que les choses pouvaient devenir effrayantes. A voir son frère se mettre à pleurer, elle posa une main sur son épaule, l'embrassant doucement sur le front tout en reportant son attention sur leur mère.  « Voilà que c'est à moi de te consoler grand frère... Elle est vivante, et même si la voir comme ça est dur.. Il faut positiver, elle va bien... Elle va encore vivre un bon gros lot d'années... C'est non négligeable tu sais ! Elle est forte, et elle lutte... Tu sais qu'elle lutte pour nous.. »

Avoir un membre de sa famille à l’hôpital n’est jamais très rassurant, même pour une opération des plus bénignes, un rien peut faire basculer les choses dans le mauvais camp. Tyler n’était pas spécialement pessimiste, et même si il faisait le garçon solide pour sa sœur, il n’en était pas moins fragile et surtout quand on parlait de sa mère. Bien sur, il aurait très bien pu pleurer se lâcher dès le début, mais qu’aurait pensé sa sœur, et comment il aurait pu être crédible s’il cédait à la panique en pleurant au risque de perdre sa mère. Non, il devait retenir et contenir tout ce qu’il pouvait, sa mère allait s’en sortir, il n’y avait pas le moindre doute possible, elle avait certes des petits soucis, mais les médecins sont compétent et ils allaient faire leur possible pour la sortir de la. Tyler essaya de plaisanter avec sa sœur, en lui disant que si maman s’en sortait, et bien elle l’aurait encore sur le dos pendant plusieurs années si bien qu’elle en serait blasé à force, mais la brune ne semblait pas d’humeur à penser à autre chose, et il ne put qu’acquiescer quand elle lui annonça qu’elle ne serait jamais agacer par la présence de sa mère.

« Je sais bien, tu sais depuis que j’ai pris mon appartement, ça me manque de ne plus avoir maman à mes cotés, votre présence me manque, ce n’est pas évident tous les jours… »

Il disait ça, et c’était vrai, même si il avait déjà sa sœur qui passait de moins en moins quand il était la à cause de leur dispute, le fait d’avoir pris son indépendance n’aidait pas le jeune homme. Bah oui, quand on est habitué à vivre avec deux filles et que du jour au lendemain on se retrouve sans un bruit, sans cris parce que la salle de bain est occupé ou ce genre de chose, et bien ça fait vraiment bizarre. Bon le garçon avait appris à faire avec mais ce n’était pas facile tous les jours, surtout les jours ou il ne bossait pas en faite, mais bref le souci n’était pas la. En effet, le médecin venait de sortir pour annoncer qu’il allait bientôt pouvoir voir leur mère. La boule dans la gorge du jeune homme s’amusait à bouger, à savoir combien de temps il allait encore se retenir. Il ravala sa salive, puis remercia le docteur suivit d’un signe de tête de la part d’Ana. Bon, il ne restait plus qu’à attendre et lorsqu’enfin ils purent se rendre dans la chambre de leur mère, le jeune homme sentait son cœur battre de plus en plus vite. S’il avait pu bondir hors de sa poitrine, c’est surement ce qu’il aurait fait. Il était contente qu’Ana soit présente, ça lui permettait de se contrôler un minimum, et lorsqu’enfin ils furent devant la porte de la chambre, l’infirmière expliqua quelques règles pour le bien être de leur mère et qu’elle serait surtout en meilleure forme demain, la elle était un peu trop shooté par les médicaments administrés.

Leur mère était allongé, un tuyau dans le nez, en train de dormir, c’est du moins ce que pensait Tyler quand il lui prit la main. Le contact avec la peau de sa mère lui fit tout lâcher, le contrôle qu’il avait jusqu’à présent, il n’avait plus besoin de se retenir, il pouvait se laisser aller à ce qu’il ressentait, se rendant bien compte que pleurer devant Ana n’était pas spécialement une bonne idée. La jeune fille se rapprocha alors de son frère et l’embrassa sur le front avant de mettre une main sur son épaule. Effectivement vu l’état de Tyler, c’était à son tour de s’occuper de son frère, une façon comme une autre de lui dire aussi qu’elle acceptait de lui reparler, enfin ça, il s’en était doutait un peu quand elle avait foncé dans ces bras au début. C’était si bon de retrouver les deux femmes de sa vie et ça, même si aimait BB, elle ne pourrait pas remplacer sa mère ou sa sœur, c’était tout bonnement impossible.

« Merci d’être là Ana ! Désolé d’avoir pleuré comme ça mais fallait que ça sorte… Toi comme maman vous êtes trop importante pour moi et je ne veux pas vous perdre… »

Il resta encore un moment dans la chambre, et lorsque les infirmières vinrent annoncer que les visites étaient terminés et qu’il pourrait revenir le lendemain pour voir leur mère, Tyler se leva, suivit de sa sœur, embrassa sa mère sur le front puis quitta la pièce. Il proposa a Ana de rappeler Asher et il lui annonça également que si elle le voulait, il viendrait dormir chez eux, ou elle pouvait aussi venir chez lui, comme ça en cas de problèmes ils seraient tous les deux présents pour se rendre au plus vite sur place, mais il fallait espérer que tout se passe bien et il n’y avait pas de raison que ça n’aille pas.