Qu'est ce qu'il m'arrive ? ^^ [E. Spencer]

Ca faisait maintenant à peu près deux semaines que Léa traînait au terrain de Quidditch pour s'entraîner, et aussi, elle devait se l'avouer, voir Olivier. Ce n'était pas facile d'admettre que ses sentiments envers Clément avait changé... mais sa passion pour le sport où elle occupait le poste de Batteur était au même niveau que celle de Dubois, ce qui l'amenait à vouloir passer plus de temps avec lui, partageant leur savoir sur le sujet. Sa maturité, son talent, sa gentillesse, ...

Léa qui était assise sur le canapé de la salle commune se laissa tomber comme une pierre de côté, plongeant sa tête dans un coussin, étouffant un long cri d'énervement... Ses cheveux, qui d'habitude prenaient une teinte roux foncé, devinrent d'un brun foncé à la limite du noir.

Elle n'avait aucune idée de quoi faire, peut-être demander conseil à quelqu'un mais elle n'oserait pas, avec toutes les mauvaises langues qu'il y avait dans le chateau... qui serait capable de garder un secret.

*Bien, on se calme et on ne dit rien à personne* se dit-elle intérieurement en se réasseyant convenablement dans le divan, faisant son possible pour que ses cheveux reviennent normalement roux. *On laisse les choses se passer... et puis qu'est ce qu'Olivier aurait à faire d'une gamine de deuxième années ?*

Elle prit un gros coussin bleu foncé, avec le blason de Serdaigle brodé dessus, le serra très fort contre elle. Posant son menton dessus, elle avait une petite mine triste mais bon la fin du monde n'était pas annoncée donc... faisons comme ci de rien était.

Elle prit un bouquin qui trainait sur la table, c'était un des siens qu'elle avait laissé traîner il y a quelques jours. Il parlait, encore et toujours de Quidditch, le feuilletant elle vit des photos de l'équipe d'Irlande, avec Aidan Lynch sourire au photographe, agitant la main pour faire signe. A cette vue, la petite O'Gara retrouva le sourire.

[ Désolé pour le retard. Mais j'acceuillait mon cousin aujourd'hui et j'ai horreur qu'on lise ce que j'écrit. Alors, j'ai préféré la douceur du soir pour répondre. Excuse moi encore. ]

Emeline poussa la porte violament. Au brod des larmes, elle était en colère. Fronçant les sourcils, elle découvrit bien vite qu'elle n'était pas seule. Elle n'adressa aucun sourire à Léa, ses yeux sombres se posèrent seulement sur le minuscule sourire qu'elle portait sur ses lèvres. Elle avait l'air pensive, mais à dire vrai, elle s'en fichait éperdument. Elle devait déjà faire face à ses problèmes. Mais bon... Si elle voulait ne pas limiter ses fréquentations à serdaigle, il fallait qu'elle se préocuppe de la vie de sa maison qui allait encore l'être pour longtemps.

S'avancant vers Léa, elle oublia ses problèmes, ses amours, sa vie pour se consacrer à quelqu'un qu'elle avait vaguement vu mais qui lui inspirait la grandeur de sa maison. Emeline fut assez surprise du changement de couleur de cheveux de Léa mais ce n'était pas sa première préocupation.

Sans vraiment y avoir été invité, Emeline s'asseya à ses côtés et souria.

" Laisse moi deviner, c'est ton coeur qui... "

Elle ne put s'empêcher de ne pas finir sa phrase, sans doute par pudeur envers elle. Elle même était un peu perdue face à Christopher. Il était tellement gentil avec elle, et parfois, elle se demandait si elle était assez bien pour lui. Elle regarda le plafond, pour éviter de pleurer devant elle car elle était venue pour la consoler, pas pour être consoler.

Emeline reprit sa respiration, essayant maladroitement de reprendre un état plus ou moins normal. Plongeant ses yeux bleus gris dans ceux de Léa, elle se sentit moins seule. C'était bon de se sentir soutenue, même si la personne ne pouvait pas faire grand chose pour l'aider.

" Tu veux qu'on en parle toute les deux? "

dit-elle à mi-voix sur un ton presque mielleux.

Suite à un gros fracas de porte, Léa sursauta dans le sofa. La main sur la poitrine, elle ferma un instant les yeux pour calmer les battements de son coeur. *Qui peut bien faire un tel bruit ?* se demanda-t-elle en se retournant doucement vers l'entrée de la salle.

Une jeune et jolie première année venait d'entrer, les larmes aux yeux mais elles ne coulaiet pas. Sur le coup, Léa pensait qu'elle allait lui sauter à la gorge pour l'étripper ? scalper ? la frapper ? Elle la quitta vite fait du regard pour se reconcentrer sur son petit... moyen, voir gros problème de coeur, tout en regardant Aidan Lynch sourire au vent dans le magasine.

Les coussins du divan bougèrent, tournant sa tête de côté, la jeune Serdaigle venait de s'asseoir près d'elle et lui supposa que c'était un problème de coeur. Avec les yeux grand ouverts, la rouquine se dit en elle-même: *Mais de quoi elle... ? Quoi... mais comment elle peut savoir ?*

Puis sans comprendre, leur regard se croisèrent et Léa sentit qu'elle était prise d'émotions égalment, comme perdue dans une histoire où l'amour était l'acteur principal. Elles avaient l'air de se soutenir l'une l'autre en cet instant quand la première année rompit le silence, proposant à la plus âgée de parler. Acquiéssant par un sourire, la rouquine ne put s'empêcher de poser sa main sur son avant-bras et de dire:

"Ca va toi ?" se doutant que c'était pas trop le cas comme pour elle.

Emeline s'enfonca dans le plus confortable des fauteils bleus foncés de la salle commune. Fixant les regards intrigués des tableaux de la salle qui ne sencaient de les regarder, l'oreille tendu. Si un d'eux savait leurs problèmes, tout le château le saurait. Elle attrappa l'oreiller à sa gauche, celui que Léa n'avait pas encore saisit, et le serra avec force contre elle. Ses yeux sombres se posèrent alors sur Léa, l'observant avec interêt, elle semblait troublée. Elle avait du l'effrayer avec le bruit fracassant qu'elle avait provoquer en entrant et les grognements qu'elle avait émit en passant à ses côtés. Cachée entre les pages d'un livre de quidditch, ses cheveux noirs corbeau ne trompaient personne.

S'asseyant sans y être invité était très mal élevé, mais les convenances chez elle avait été aussi vite oubliées qu'elle n'avait été apprises. La surprise se lisait sur son visage quand elle lui parla de ses sentiments. L'amour flottait comme un parfum hilare sur Léa et sur son visage morose. Elle était perdue, perdue entre deux hommes qu'elle considérait comme des amis et qu'elle aimait profondément.

Emeline fut alors surprise de la réaction de son ainée. Elle avait d'abord pensée aux autres avant de penser à sa petite personne. C'était sans doute celà qui faisait son charme. Celui qui l'avait tenaillé pendant quelques secondes ne partageait pas son baiser, et elle savait désormais pourquoi. Son coeur se ressera et la tenaillait. Ne pouvant répondre, elle décida de faire court, d'éviter de parler d'elle.

" Je... Oui, je crois que cà va. "

Elle baissa son regard vers le sol, un peu honteuse de s'introduire ainsi dans la vie des gens sans leurs permissions. Admirant la lueur des flammes et le feu qui crépitait dans la cheminée, elle attendait que Léa lui dise aussi ce qui n'allait pas. Pour elle, tout était claire, elle avait eu des réponses à ses questions. Mais était-ce le cas pour Léa?

Ravivant un sourire sincère mais trompeur, elle placa sur son visage un air plus sérieux qui laissait deviner qu'elle ne tenait pas à parler de ses problèmes car ils étaient trop nombreux. Elle s'inquiétait pour elle.

" Et toi? Je suis pose que tu te poses plus de question qu'il n'y a de réponse, n'est-ce pas? "

Emeline semblait cacher quelque chose, mais bon si elle n'avait pas envie de partager ses soucis, c'était son choix. Léa aussi était plutôt de ce genre, en fait n'ayant aucune amie à Serdaigle, juste Zoé à Poufsouffle qu'elle n'avait plus vu depuis les examens de l'année passée, elle ne demandait jamais de conseils. Etait-ce bienvenu d'en demander à cette jeune fille dont elle ignorait tout, mais si elle allait ensuite se faire un malin plaisir de tout raconter ? Elle ne dit donc rien et répondit simplement à sa question:

"Et encore, je me demande si il existe des réponses..."

Ca voulait tout dire, perdue dans ses sentiments au plus haut point ! C'était la seconde fois qu'elle se côtoyait, et ignorait toujours son prénom: "Au fait, moi c'est Léa..." a-t-elle dit pour se présenter, avec le sourire en plus de ça même si il était forcé.

La phrase que la jeune Serdaigle avait dite précédemment n’était pas très convaincante, comment pouvait-on croire que ca allait ? « Tu es sûre que ca va ? » redemanda-t-elle en la regardant de manière à percevoir une faille, cherchant à ce qu’elles se fassent confiance mutuellement.

Emeline s'apercut d'une naturelle méfiance face à la réponse que lui adressa Léa. C'était tout à son honneur car elle venait de lui prouver qu'elle ne confiait pas ses secrets à n'importe qui. Même si elle n'était pas n'importe qui, c'était sans dire. N'adressait donc pas un mot qui puisse la traïr, Léa semblait pourtant décidé à savoir ce que, elle, cachait.

Elle souria malgré elle, tout comme celle qui partageait ses malheurs en amour, et répondit à son tour. Elle oubliait toujours de se présenter. C'était pourtant une des premières leçons de vie qu'elle avait du assimiller dans sa pension.

" Enchanté. Moi c'est Emeline Spencer. "

rajouta-t-elle quand celle-ci eu finit sa phrase. Ses bras serraient étroitement ses jambes pliant sa robe. Ses yeux s'obstinaient à regarder le sol, elle se résigna à lui mentir.

" Ca peut aller. Mais pour tout t'avouer, je me demande souvent beaucoup de chose sur moi même et sur les autres. Il m'arrive de ne pas trouver de réponse. Par exemple pour Christopher. "

A cette moment précis, son coeur se renfrogna. Le remord compressa son estomac et elle étouffa un cri. Pourquoi avait-il fallut qu'elle lui dise celà? Qu'elle dévoile sans peine ses difficultés à aimer les autres?