[DEFI 30 BAISERS] ~ Charisma Kostovak ~

Elle avait presque atteint son objectif, à savoir le manoir Montgomery ! Charisma continuait à manger et à dormir, seule, mais uniquement dans l’objectif d’atteindre Victoria et de venger sur elle ses amis. C’était la dernière chose qu’elle pouvait faire pour eux, pour leur mémoire… et après… « Je vous rejoindrais. » Murmura-t-elle. Elle commençait à sombrer dans le sommeil lorsqu’elle sentit sur sa bouche et une main et sur son épaule une pression.

« Chut ! Carry ! C’est moi ! » C’était une voix qu’elle connaissait bien, un son qui lui avait manqué ces derniers jours… Il la lâcha voyant qu’elle avait compris et elle le serra dans ses bras, les larmes aux yeux « Enry ! Vous étiez vivant !
- Comme tu vois… Il la serra à son tour contre lui, soulagé de l’avoir retrouvée vivante.
- Mais… mais… comment ? Elle était d’habitude plus spirituelle mais il lui fallait le temps de se remettre du choc.
- Mon pouvoir de guérison. »

Évidemment, son pouvoir de guérison… S’extirpant de son couchage improvisé tant bien que mal pour mieux le regarder, elle se blottit ensuite contre lui… elle se sentait en cet instant si heureuse, dans cette petite grotte sombre près de la plage, seule avec son petit ami… depuis combien de temps n’avaient-ils pas été seuls au fait ? Depuis avant la guerre sans doute, après tout, ils avaient du resté groupé pour éviter au mieux les attaques. Mais là, il ne restait plus qu’eux. Cette idée chassa tout sentiment de joie, Damon était mort, Faith, Eva-Rose, Tosca, tous avaient quitté ce monde tragiquement… Sa mine s’assombrit... mais quand dans le silence des lieux, seulement troublé par le bruit des vagues, Enry chercha ses lèvres, elle le laissa l’embrasser et plus encore. Parce que ce serait la dernière fois.

Elle se réveilla la première et regarda un moment Enry dormir contre elle. Le quitter était difficile, les chances qu’elle s’en sorte minime… mais elle ne pouvait pas laisser la mort des autres impunis sous le prétexte égoïste que, par chance, son unique amour avait survécu. « Je suis désolée mon amour, mais c’est ici qu’on se quitte. » Elle prit sa baguette et ensorcela Enry pour qu’il ne se réveille pas avant encore plusieurs heures. Assez pour lui laisser le temps de prendre de l’avance. Une fois habillée, elle passa une dernière fois la main sur la joue d’Enry, un doux sourire sur son visage de poupée. « J’aurais aimé vivre encore un peu… avec vous. Je vous aime sincèrement… mais vous le savez n’est-ce pas ? Malheureusement, même si je restais, on ne vivrait jamais mon rêve, alors je vais partir et je vais tuer autant d’ennemis que je pourrais… et si… et si je revenais… ce serait bien qu’on aille en Russie. Je vous présenterais mon père, et on pourra peut-être faire des projets… mais si je ne revenais pas, partez. » Elle se pencha sur lui, son front posé sur le sien, sachant que grâce au sortilège qu’elle lui avait lancé, il se souviendrait de ses dernières paroles. « Vis pour moi mon amour. » C’était la première fois qu’elle le tutoyait et ironiquement il ne pouvait pas lui répondre parce qu’elle l’en empêchait avec sa magie. Elle sourit au milieu de ses larmes, serrant sa cape autour de ses épaules, et sortit sur la plage. Le soleil brillait haut dans le ciel maintenant. « C’est pour vous Damon que je fais ça, j’espère que vous n’oublierez pas de me remercier quand on se retrouvera de l’autre côté… » Elle avait murmuré ainsi en regardant le ciel et prit enfin la route qui la mènerait à sa vengeance… priant dans le même temps pour qu’Enry respecte ses dernières volontés et ne la suive pas.

L’y voilà enfin. Elle regarda un long moment le manoir Montgomery, le contemplant dans les moindres détails, cherchant les failles dans la sécurité. Charisma avait toujours été très intelligente, ce n’était pas pour rien qu’elle avait été à Serdaigle lors de ses études… mais jamais elle n’avait joué sa vie lorsqu’elle montait un plan. Ceci dit, même si l’espoir de survivre restait présent en son sein, elle s’était faite une raison, se consolant en se disant que ce serait au moins héroïque – bien que complètement stupide, elle le savait aussi -. Bon, elle ne pouvait pas rester là plus longtemps, il fallait qu’elle y aille maintenant. C’est du moins ce qu’elle comptait faire mais elle se sentit tirer à l’arrière, plus profondément dans les buissons.

« Tu croyais te débarrasser de moi aussi facilement ? » Elle manqua lui répondre qu’elle aurait bien aimé mais à la place elle grimaça. « Vous connaissiez les lieux… hum… voilà une erreur tactique impardonnable de ma part.
- Et oui ma chérie, et tu sais le meilleur dans tout ça ? C’est que je ne te laisserais pas entrer là-dedans toute seule !
- Voilà qui est malin, vous rendez-vous compte que nous n’en sortirons pas vivant ?
- Les chances sont meilleurs à deux que tout seul, et j’ai survécu à une explosion, ça ne peut pas être pire.
- Vous ne savez pas de quoi vous parlez…
- Toi non plus, tu as beau jeu de me demander de vivre, je ne suis peut-être pas le plus courageux mais je ne suis pas assez lâche pour me laisser protéger.
- Ce que vous pouvez être machiste ! »

Excédée, Charisma repoussa violemment son petit ami qui lui attrapa le poignet. Elle fût tenter de se dégager mais elle n’y parvint pas, plus par faiblesse de caractère (elle avait envie de se blottir contre lui, mais c’était pas trop le lieu ni le moment) que par faiblesse physique. « On ira en Russie ensemble Charisma, il faut y croire. » Ou pas, mais Carry se contenta de pincer les lèvres et de désigner du menton le manoir. « Il faut qu’on trouve un moyen d’entrer. »

Ils passèrent les dix minutes suivantes à adapter le plan de Carry à la présence d’Enry sur les lieux. Elle n’arrivait pas à croire que ce soit possible qu’il soit là, en fait, elle y croyait tellement peu qu’elle en était très énervée. Elle voulait bien mourir pour venger les autres, mais elle ne voulait pas le voir mourir lui… et son manque d’empathie presque maladif l’empêchait simplement de comprendre que c’était son cas à lui aussi.

La jeune fille mit dans les poches de son bien aimé un peu plus de la moitié de ses munitions ainsi qu’un antidote pour le cas où il en respirerait. « Faites attention à vous, si vous mourrez je vous tue. » Elle avait les larmes aux yeux mais elle s’échappa avant de le laisser répondre, se faufilant avec discrétion aux abords du manoir. Elle se mit un peu d’antidote sur les lèvres (elle n’a pas de pouvoir de guérison elle, donc prudence !) et lança un sort pour faire sauter la porte « CREPITUS ! » avant de jeter ses potions dont les émanations étaient empoisonnées. Toutes les personnes dans la pièce principale du grand manoir tombèrent, malheureusement, il n’y en avait que deux, mais pas n’importe lesquels : Victoria Montgomery et Damian Kostovak. Ce dernier se trouvait être le cousin germain de Carry mais elle ne lui avait jamais parlé, elle se contentait de savoir qu’il existait.

« Damian ! Non ! » Vickie lança un sort à Charisma mais non seulement celle-ci esquiva mais Enry arrivé par derrière l’avait assommé. Le couple attacha leur ennemi et laissèrent Damian par terre, il ne faisait pas vraiment parti des ennemis, Carry se fichait qu’il vive ou meurt. Victoria se réveilla un peu plus tard, l’air fièvreuse, mais elle ne parla pas, à la place elle prononça une formule… « Sa baguette ! Enry attention ! » Vickie avait récupéré sa baguette et elle s’était libérée, prête à attaquer. Mais avant tout, elle pointa sa baguette sur Enry et récupéra l’antidote dans sa poche. Victoria l’avala d’une traite et Carry se mit à rire, d’un rire fou, terrifiant. « Tu viens de condamner mon cousin ! C’était le seul antidote ! » L’autre se trouvant sous forme de pâte transparente sur les lèvres de Carry. Elle cessa de rire et planta son regard acide dans celui émeraude de celle qui avait commandité les meurtres de ses amis. « Tu vas savoir ce que ça fait de regarder mourir ceux qu’on aime. » Victoria changea de couleur, à cet instant, Louis arriva, le soleil, le plus dangereux de la bande disait-on, parce qu’il avait atteint un degré de folie bien supérieur à celui de Charisma (déjà bien atteinte parfois pourtant).

La serdaigle s’approcha de son petit ami et lui prit la main, cette fois ils étaient finis… « Non ! Louis, ne la tue pas ! Il me faut l’antidote ! » Louis observa la Lune sans répondre, hésitant entre contrariété et perplexité. « Ecoutez-moi, on va passer un marché, tu sauves Damian, et je vous laisse partir tous les deux… où vous voulez sauf en Angleterre. » Charisma pensa aussitôt à la Russie, elle pressa la main d’Enry… puis se souvint de Damon, mort dans ses bras. « Non. Quelqu’un doit payer pour la mort de mes compagnons, si ce n’est pas l’un de vous, ce sera lui. » Elle désigna son cousin étendu au sol, toujours inconscient, et bien trop proche de la mort pour vivre encore longtemps. Alors, Vickie fit quelque chose d’étonnant, elle se tourna vers Louis « Avada Kedavra ! » Son collègue, qui ne s’y attendait pas à celle-ci, tomba mollement sur le sol à ses pieds. « C’est Louis qui commandite en notre nom la chasse des rebelles, c’est aussi lui qui conduit les groupes qui vont les exécuter. Je l’ai tué, une vie pour une vie, sauve Damian. Et je vous laisserais partir. »

Charisma prit un couteau et s’entailla la main. « Jure le sur ton sang et partage le avec le mien qui est presque le même que celui de Damian. » Victoria se coupa à son tour et elles firent un pacte de sang. Charisma avait beau être méfiante, un pacte de sang ne peut pas être brisé sous peine que celui qui a trahi meurt… elle se dirigea donc vers Damian et, à la surprise d’Enry et de Vickie qui ignoraient comment Carry s’était préservé du poison, embrassa sur les lèvres son cousin. Cela réveilla celui-ci qui, la bouche pâteuse à cause de la fièvre, s’humecta les lèvres, ingérant par la même le médicament. « Trop facile. » Commenta Carry, qui n’avait désormais plus d’antidote sur les lèvres… mais ce n’était pas bien grave, il s’était depuis longtemps dissous dans l’air, la preuve avec Louis qui n’avait pas été touché. Enfin un plan qui fonctionnait, ce n’était pas trop tôt !

Elle laissa son cousin pour revenir vers Enry, et regarda Victoria courir vers lui « Damian… Oh mon dieu, j’ai eu si peur. Tu te sens mieux ? » Et elle sourit. Peut-être qu’elle n’avait pas voulu tué Damon finalement.

« Enry, je crois qu’il est temps d’y aller. Partons.
- Oui, allons en Russie, tu voulais me présenter ton père je crois.
- Et oui, nous allons quitter des psychopates pour en retrouver un autre !
- C’est vrai, mais je pense que tu as pris la bonne décision.
- A quel sujet ? Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler.
- Si, tu le sais, c’est fou ce que tu peux être de mauvaise foi ! »

Elle rit joyeusement et ils quittèrent les lieux, direction par transplanage l’aéroport le plus proche. Ils n’auraient pas sauvé le monde, mais au moins ils auraient amélioré un peu la situation… maintenant c’était à d’autres qu’eux de gagner cette guerre…

« Vous êtes enceinte mademoiselle Kostovak. » Madame Pomfresh, l’infirmière de Poudlard, regardait avec sévérité Charisma, jeune fille en dernière année à Poudlard, qui était venue le matin même parce qu’elle pensait… avoir la gastro ! Cela ne lui était pas venu à l’idée que cela puisse être autre chose, mais maintenant que l’infirmière le disait… Pourtant, au lieu de se mettre à avoir une réaction normale, Carry fut égale à elle-même et se mit à pouffer comme une gamine, l’air réellement amusée par cette nouvelle. Pas heureuse attention, vraiment amusée ! Comme si on venait de lui dire une bonne blague ! Et justement…

« Ce n’est pas une blague mademoiselle ! » Et Carry fit signe qu’elle le savait, tandis que l’infirmière s’inquiétait de plus en plus de ces débordements et de la santé mentale de la jolie russe il serait temps !. Il fallut quelques instants supplémentaires pour qu’elle retrouve son sérieux et qu’elle dise avec sa politesse habituelle : « Excusez-moi, je pensais à quelque chose de drôle. » Elle imaginait tellement bien la tête que ferait Enry quand elle le lui dirait qu’elle trouvait ça réellement tordant. Pourtant, il n’était pas impossible qu’il la quitte après ça, mais elle ne pouvait s’empêcher d’en rire, c’était plus fort qu’elle, et puis, elle n’allait pas pleurer hein ! C’était des choses qui arrivaient après tout.

« Les nerfs je suppose… bien, qui est le père ?
- Le père… ?
- Du bébé ! Vous comprenez de quoi on parle n’est-ce pas ?
- Aaaaaaah ! Oui, oui, et bien, puisque l’immaculée conception n’existe pas, c’est forcément Enry Stanley. Il ne va pas être content ! » Et sur cette constatation, elle éclata de nouveau de rire. Pauvre gosse tiens, il était mal avec des parents comme eux ! Mais elle n’était pas triste, vraiment pas, en fait elle s’imaginait déjà son bébé et se disait que ce serait une expérience amusante. Elle adorait la nouveauté, s’en était une, et puis de toute façon elle n’était pas de ceux qui n’assument pas leurs actes après coup. Elle était jeune mais elle avait quasiment fini ses études, d’ici qu’elle arrive à terme, elle serait même diplomée puisque… Carry compte dans sa tête de combien elle était enceinte, oui, c’était ça, ce devrait être bon. Plongée dans ses pensées, elle n’entendit pas la question suivante de l’infirmière qui dut l’en tirer en lui tapotant le bras.

« Oui ? Pardon ? Vous disiez quelque chose ?
- Il faudrait que vous le contactiez au plus tôt. Heureusement vous êtes bientôt majeure…
- Oh oui, d’ailleurs puisque vous en parlez, je vais aller lui écrire de suite ! » Et elle quitta sans plus attendre madame Pomfresh pour remonter à la tour des Serdaigles et envoyer un hibou express à Enry en ces termes : « Retrouvez moi à pré-au-lard ce samedi à 14h, c’est important. Charisma. »

Elle n’angoissait pas du tout à l’idée qu’Enry puisse la quitter, non qu’elle l’en croit incapable, elle ne s’en souciait pas c’est tout. La veille du rendez-vous, elle s’était assise sur le bord de la fenêtre en chantant une vieille berceuse russe à mi-voix

« Dodo, dodo do
Nous achèterons des valenki à notre petit garçon.
Nous les mettrons à ses petites jambes,
Nous le conduirons sur la petite route.
Notre petit garçon ira pas à pas,
et il portera ses valenki neufs ! Ne t’inquiète pas mon tout petit… maman sera toujours avec toi. » Et le regard brillant, elle observa la lune jouer à cache-cache avec les nuages, un sourire sur ses lèvres vermeilles…

***

Le lendemain, elle se rendit sur leur lieu de rendez-vous habituel avec l’autorisation spéciale de l’école. Enry était là avant elle, à l’heure, sûrement intrigué par un message aussi énigmatique. Elle l’embrassa avant qu’il parle, lui souriant d’un air plus joyeux que de coutume et visiblement de très bonne humeur. Sachant toutefois qu’il ne partagerait pas ce sentiment, elle le serra dans ses bras puis recula d’un pas sous son air hébété.

« Mon aimé, j’ai ce qui sera pour vous une mauvaise nouvelle… » Enry chercha à dire quelque chose et à s’approcher mais elle lui mit un doigt sur les lèvres pour l’intimer au silence. « Je suis enceinte Enry. » Voilà qui suffit à couper le sifflet au jeune homme pour de bon, tout ce qu’il réussit à prononcer étant un faible « mais… » Carry recula de nouveau d’un pas et défia du regard Enry, de nouveau sérieuse bien qu’elle continua à sembler presque heureuse, chose assez rare vu son caractère. « Tenez-vous le pour dit, je n’agirais pas comme mon père, jamais je n’abandonnerais cet enfant. Maintenant, vous pouvez prendre votre décision en ce qui nous concerne lui et moi, je vous laisse y penser. » Elle se retourna et se dirigea vers le château mais au bout d’un moment elle jeta un regard en arrière et un voile de tristesse passa sur air heureux parce qu’Enry en semblait tout retourné… Elle se reprit néanmoins une fois passée les grilles. Elle ne devait pas influencer sa décision, c’était trop important… et au demeurant, elle n’avait jamais eu besoin de personne d’autre qu’elle-même, elle s’en remettrait s’il la quittait. Forte de ces décisions, elle patienta…

Au bout de trois mois, elle n’avait toujours aucune nouvelle, elle en avait fait son deuil. Nous étions maintenant fin mai, le jour de l’anniversaire de Charisma, et les examens approchaient. Elle révisait soigneusement tout en buvant toutes sortes de jus de fruits ou de légumes dont elle avait lu qu’ils étaient bons pour le bébé. Elle avait plus ou moins réussi à cacher sa grossesse aux autres, quand on a un cercle d’amis restreint et qu’on ne pratique aucun sport, c’est assez facile, mais elle faisait de son mieux pour que son futur bébé soit en bonne santé. D’après sa dernière écographie, ce serait un garçon, et elle cherchait encore comment l’appeler à ses heures perdues. « Peut-être Enry, comme ton papa, qu’en dis-tu ? » Elle parlait moins aux voix depuis l’annonce de sa grossesse, parler à son bébé (qui ne lui répondait pas) l’intéressait bien plus. Pour le coup il lui fila un léger coup de pied, ce qu’elle interpréta comme un non. « Tu es bien difficile. Ton papa est un peu égoïste mais tu sais il vaudrait mieux que tu tiennes de lui que de moi, tu… Elle ne put terminer sa phrase car on l’interrompit.
- Carry !
- Tiens, quand on parle du loup. » Bien qu’elle n’ait eu aucune prémonition au sujet de la venue d’Enry, elle n’en semblait pas plus étonnée que ça.

« Vous voulez vous asseoir ? Je révisais les potions quand je me suis laissée distraire. Que pensez-vous de Dimitri comme prénom ?
- Hum… je n’y ai pas réfléchi. Ecoute Carry…
- Vous avez raison, c’est le prénom de quelqu’un de ma famille et nous ne nous entendons guère. Antonin alors ?
- Carry il faut que je te parle ! » détestant qu’on la stoppe dans ses délires (et pourtant Enry était bien placé pour le savoir), elle se leva tant bien que mal et fit face à son petit ami avec mauvaise humeur. Elle ne lui en voulait pas pour son silence, ni pour cette sentence qu’il était venu prononcer (et franchement il aurait pu choisir un autre jour que son anniversaire !), mais elle n’avait pas envie d’en discuter.

« Et bien moi je n’ai pas envie de vous écouter Monsieur Stanley ! De quel droit me le demandez-vous après trois mois de silence ! Vous ne pouviez pas me l’écrire ? Vous déplacer était inutile, nous allons bien et nous porterions mieux si vous choisissiez mieux vos moments ! » Ce fut au tour d’Enry de sourire, il s’approcha et remit une mèche de sa petite amie derrière son oreille. Charisma ne comprenait pas ce qui le faisait sourire, elle se contint donc, tout sentiment négatif était mauvais pour le bébé (pensait-elle), il fallait qu’elle reste calme.

« Joyeux anniversaire Charisma » Il se pencha et l’embrassa avant de lui tendre un paquet contenant… une layette bleu. « Coup de chance que ce soit un garçon. » Carry regarda la layette sous toutes ses coutures avant de bien comprendre ce que ça signifiait. « Vous restez… avec nous ? » Enry la prit dans ses bras et soupira. « Je vais avoir besoin encore de temps pour m’y faire et… ce ne sera sûrement pas facile tous les jours, je ne sais pas si je parviendrais à être bien… dans ce rôle… mais tu me manquais… » Charisma sourit, soulagée en un sens, et décida de se la jouer rassurante. « Ne vous en faites pas mon aimé, nous sommes des gens avec une bonne éducation, il n’y aucune raison que nous ne nous en sortions pas. » Charisma, optimiste ? Et oui ! Tout arrive !

Charisma avait accouché fin août et elle vivait avec son bébé chez Enry. Jusque là, rien de très anormal, surtout que Charisma ne voulait pas qu’Andrew approche son petit garçon à moins d’un mètre dans la mesure où elle avait fait comme sa mère et avait donné son bracelet magique à son enfant. « Desya, mon petit cœur, ne pleure pas, maman est là. » Desya était le prénom russe choisi par Charisma, elle n’avait pas trop laissé son mot à dire à Enry, prétextant que cet enfant avait besoin de racines. Oui, bon, il pouvait avoir des racines chez les Stanley aussi hein ! Mais on ne contrarie pas une jeune maman bouleversée par les hormones. En outre, elle avait beaucoup de mal à partager son fils, même avec son petit ami, et elle s’en occupait avec un soin virant à l’obsession. Enry avait été tenté de le lui faire remarquer mais dans la mesure où il travaillait la journée, il avait fini par se dire que ça n’en valait pas la peine. Desya n’était pas malheureux ainsi après tout, les médecins avaient même dit que c’était un superbe bébé : moment de fierté pour les heureux parents (surtout Charisma) qui avaient bien fait d’appeler leur fils modeste (traduction de Desya) parce que ce n’était pas ce qui allait étouffer l’ex serdaigle.

« Carry, tu n’aurais pas vu ma cape noire ? » Il entra dans la chambre de Desya (son ancien bureau qu’il avait sacrifié à cet usage) et vit sa petite amie et son fils dans l’un de ces moments où il savait que pour elle, il n’existait plus. Il en était d’ailleurs assez jaloux, même s’il avait du mal à l’exprimer, parce qu’être jaloux d’un bébé qui avait un mois, c’était assez ridicule. « Carry… je te parle. » La brunette se tourna vers lui, l’air encore un peu ailleurs, mais elle redescendit vite sur terre. Si son objectif premier était d’être une bonne mère, le second était de tenir correctement l’appartement puisqu’elle ne pourrait pas travailler tout de suite. Enfin, elle pourrait, mais ça lui faisait mal, et elle avait vendu la plupart de ses bijoux pour ne pas être un poids financier, ne se rendant pas compte que pour Enry le problème ce n’était pas tellement l’argent mais qu’elle fasse de leur fils une obsession. « Pardon, je… enfin, votre cape est dans l’entrée, je l’ai nettoyée hier.
- Merci Carry. » Ton pas du tout ironique, il allait vraiment falloir qu’il ait une petite conversation avec sa chère et tendre en rentrant parce que ça commençait à le fatiguer.

Quand il revint du travail, il ne trouva pas Carry dans le salon, ni dans la chambre de Desya, mais dans leur chambre. Elle avait installé une sorte de barrière de coussin autour du lit et avait mit Desya dessus, se couchant à son côté et le regardant dormir. Pour la jeune fille, son fils était la huitième merveille du monde, elle l’aimait sans mesure, mais c’était aussi parce que jusqu’ici, elle n’avait jamais eu à s’occuper de ceux qu’elle aimait, elle n’avait pas de juste milieu… et surtout elle avait peur qu’on le lui vole, comme on lui avait pris sa famille quand elle était enfant.

Enry soupira et s’approcha du lit, se couchant à côté de sa petite amie et la prenant dans ses bras. Elle ne protesta pas mais il lut dans ses yeux qu’elle aurait préféré qu’il ne la dérange pas. « Si seulement tu étais à moi comme tu es à lui… je commence à mal le prendre tu sais. » Elle fronça les sourcils, pas certaine de bien comprendre, mais en même temps, une vague de culpabilité la frappa. « Je suis désolée mon aimé, vous vous sentez délaissé ? Ce n’est pas que je vous aime moins, c’est totalement différent… » Il l’embrassa pour bien lui montrer que ce n’était pas qu’il lui en voulait, juste qu’elle était dans l’erreur (bon, et peut-être aussi qu’il avait envie de pouvoir être avec son fils aussi de temps en temps et d’avoir sa copine pour lui à d’autres moments !).

« C’est bien que tu l’aimes autant, mais tu dois apprendre à faire la part des choses, à savoir quand c’est le moment de t’occuper de lui, de moi et de toi. » Il lui sourit, à l’aise dans cette ambiance douillette, elle le regardait avec intensité et pour la première fois depuis longtemps il avait toute son attention. C’était exactement ce qu’il voulait dire par là… « Tu ne peux pas… être juste une maman. Je vois bien que le laisser ne serait-ce que pour dormir te fais peur, mais il ne va pas s’envoler, il n’y aura pas d’incendie non plus qui te le prendra si tu fais autre chose pendant que je m’en occupe ou que tu le confies à un ami. Il ne risque rien Carry, on le protégera, mais tous les deux, pas toi toute seule. » Il décida de ne rien ajouter, il avait déjà beaucoup parlé, mais il était sûr que ça en valait la peine, pour son équilibre à lui, celui de Desya (qui allait finir pourri gâté sans ça donc pas la peine d’en rajouter) et surtout celui de Carry.

Elle tourna la tête vers son fils et tendit la main vers lui, lui caressant le bras avec un sourire, et poussa ensuite un petit soupir. « Je suppose que vous avez raison… mais je doute que vos intentions soient aussi pures que vous le prétendez. » Elle le poussa pour le mettre sur le dos et posa une main sur son torse, une expression taquine sur son visage de poupée. « Je vais coucher Desya, je reviens, ne bougez pas. » Qu’elle se rassure, Enry n’en avait pas du tout l’intention, il était très bien où il était, et même si avant de la laisser partir avec le petit, il embrassa ce dernier, il était bien content de le voir emmener dans l’autre pièce – même si le risque que le baby phone hurle peu de temps après qu’on l’y ai posé était réel -. Il trouva à ce titre Charisma un peu longue à revenir mais l’idée d’un moment en amoureux jusqu’au dîner le rendait patient… il ne regretta rien quand il vit la jeune fille le rejoindre dans un déshabillé plutôt classe mais… charmant. Il nota aussi qu’il ne le connaissait pas mais le fait qu’il commençait à avoir du mal à penser tout court. Elle grimpa sur le lit et s’approcha de lui, toujours taquine. « Même si vos paroles étaient parfaitement sensées, vous aviez tord sur un point… » Il ne demanda pas lequel, après tout, elle allait le lui dire, et puis il avait perdu la faculté de parler depuis qu’elle était entrée dans la pièce. Tout ce qui l’intéressait pour le moment c’était que le baby phone ne hurle surtout pas ! Papa voulait garder maman pour lui un petit moment hein… « Vous n’avez pas du tout envie que je vous appartienne de la même façon qu’à Desya. » Sur quoi, elle l’embrassa, et ok, elle avait raison, mais ils avaient autre chose à faire qu’épiloguer sur le sujet pas vrai ?

Deux associables et un couffin
3/3
Un père

« LAISSEZ-MOI PASSER OU JE VOUS JURE QUE JE VOUS TUE ! » Charisma hurlait en plein milieu de Sainte Mangouste, son regard brillant d’une lueur folle tandis qu’elle essayait de se jeter sur les médecins qui lui interdisaient l’entrée à la chambre de son fils. Cet obstacle ne lui faisait pas peur, depuis qu’elle avait accepté le fait de laisser Desya à son elfe de maison ou à Enry (tout simplement), elle avait enfin entamer sa carrière d’auror. Elle avait les meilleures notes de sa promotion et après deux ans d’expérience, elle pensait bien que ce n’était pas des médecins qui pouvaient l’empêcher de passer. Le truc qui l’empêchait encore de jeter des stupefix aux médecins était qu’Enry la ceinturait pour l’empêcher de faire du mal à ceux qui tentaient de sauver leur fils.

Une chance pour les medicomages, Carry était totalement incapable de lever la main ou la baguette sur son compagnon, c’est pourquoi à part se débattre et jurer ses grands dieux qu’elle allait faire un malheur, pour le moment, il ne s’était rien passé de grave… Ou plutôt, cela s’était passé, mais pas pour les médecins. En effet, la raison de la présence du couple dans cet hôpital était qu’un mage noir en liberté voulait venger sa femme emprisonnée à Azkaban grâce à Charisma. Elle n’était pas là lorsque ça s’était passé, comme la réalisation d’un vieux cauchemar… Enry était arrivé mais trop tard, Desya était déjà touché par un sort, il ignorait lequel, et souffrait beaucoup. Bien entendu, il l’avait aussi emmené à l’hôpital magique où il était pris en charge, mais quand Carry les avait rejoins morte d’inquiétude, elle avait très mal vécu qu’on refuse de la laisser voir son bébé… de trois ans certes, mais ce serait à jamais son bébé. Et elle avait déjà du mal à le partager avec Enry et Dorémi, alors imaginez là !

« Enry… lâchez moi… il faut que je le vois !
- Je te lâcherais quand tu seras calmée Carry, si on t’empêche d’entrer c’est qu’il y a une bonne raison à ça, ils sont en train de le soigner. Tu comprends ce que je te dis ?
- Mais… mais…
- Là… doucement Charisma, tout va bien, ils vont s’occuper de lui. » Il prit sa petite amie dans ses bras d’une manière un peu plus tendre et caressa sa longue chevelure châtain tandis qu’elle éclatait en sanglots angoissés. Il n’était pas forcément plus rassuré qu’elle, mais elle paniquerait encore plus s’il le lui montrait, et Carry paniquée faisait vraiment très peur. Même à lui, c’est dire.

Elle resta prostrée un moment à pleurer contre son amant lorsque son regard se fit trouble, et pas à cause des larmes. Elle repoussa légèrement Enry et lui sourit, soudain beaucoup plus sereine. Il fallait en déduire évidemment qu’elle avait eu une prémonition. « Maman ! » La petite voix résonna de la porte de la chambre enfin ouverte. Carry quitta Enry qui soupira (son plus grand rival était vraiment son fils tout compte fait) mais la suivit avec le sourire. La jeune fille pressa contre son cœur son enfant avec soulagement. Celui-ci s’accrochait aussi désespérément à sa mère. Il ne pleurait pas, il n’avait plus mal non plus, il se contentait de profiter de l’inquiétude passée de sa mère pour l’avoir pour lui et tirer la langue discrètement à son père. Complexe d’Œdipe. Entre trois et quatre ans c’est l’âge où les gosses pensent pouvoir épouser leur maman quand ils seront plus grands et Desya, déjà bien éffronté et éveillé pour son âge, n’échappait malgré tout pas à la règle. Il faut dire que Carry le couvait encore beaucoup (bien qu’elle prenait sur elle) ce qui n’aidait pas. Cela dit, Enry n’avait pas envie de gronder Desya pour l’instant, il se contenta de poser la main sur le bras de Carry pour qu’elle lui laisse la place. Enry souleva son fils dans ses bras et lui tira la langue à son tour sans que Charisma le voie. « J’ai eu tellement peur… » Murmura finalement Enry en soupirant et en souriant à Desya qui semblait contrarié. Pourquoi ils n’avaient pas eu une fille hein ?

Le soir, ils rentrèrent chez eux et le couple borda l’enfant et attendit qu’il s’endorme avant de quitter la pièce. Desya avait bien profité de la peur passé de ses parents pour manger tout ce qu’il voulait comme bonbons, Charisma lui avait même fait un énorme gâteau au chocolat pour le lendemain à l’école maternelle et elle l’avait laissé lécher la cuillère alors que d’habitude elle lui disait que c’était mauvais pour l’estomac. Desya était un fieffé coquin, pourtant à l’école on le disait silencieux et renfermé, presque timide, mais à la maison c’était une autre histoire… surtout qu’il commençait à entendre des voix comme sa mère. Charisma lui avait bien expliqué que ces voix étaient un pouvoir et qu’il ne fallait pas qu’il leur parle en public – c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! – mais l’hérédité était quelque chose d’assez incroyable.

Seuls dans le salon, Carry se blottit contre son petit ami, une pression horrible quittant enfin ses épaules. « Si je retrouve ce mage noir, je crois qu’il va y avoir un accident de légitime défense.
- Je t’aiderais à remplir la paperasse.
- Il faut qu’on installe des sorts sur la maison, vous ne croyez pas ?
- Hum… oui. Mais tu n’as pas envie de déménager ? La maison va commencer à être trop petite.
- Trop petite pour quoi ? Nous avons assez de place ici, non ?
- Disons qu’aujourd’hui je me suis dit que j’aimerais bien avoir une fille dans quelques temps. » Cette assertion étonna beaucoup Charisma car Enry n’avait pas été franchement emballé lorsqu’elle était tombée enceinte de Desya, mais il était vrai aussi que maintenant ils étaient une famille et que tout mage noir excepté, ils se débrouillaient plutôt bien. Qui plus est, Carry avait plutôt envie d’un deuxième enfant, dans quelques temps, comme le disait Enry, parce qu’elle avait eut Desya vraiment jeune et elle préférait avoir le deuxième à un âge plus « normal » mais elle n’en avait jamais parlé parce que misanthrope comme il était, elle ne pensait pas qu’il partage son désir. Bien sûr, ce qu’elle ignorait c’est qu’Enry enviait la relation où il était presque exclu de Carry et Desya et qu’il se disait qu’un deuxième enfant équilibrerait les choses, dit ainsi, c’était trop ridicule. Il valait mieux qu’elle pense qu’il voulait juste agrandir la famille hein, ça faisait un peu moins handicapé sentimental ! Cependant, cela eut le mérite d’obtenir un baiser plein de tendresse et de passion.

« Et vous vous souvenez du mode d’emploi ? » Lui glissa Carry d’une voix taquine. Elle n’en finirait jamais de le chercher… un peu comme Desya tiens, étrange hein ?

Une Charisma qui n’entends presque pas de voix en dehors de l’utilisation de son pouvoir et qui n’a jamais perdu sa mère dans un incendie est une jeune fille arrogante et sûre d’elle, inhumaine de par sa beauté irréelle mais aussi par son manque de pitié. Carry avait passé ses années de Poudlard adulée et adorée comme autrefois sa cousine Dawn, avec qui par ailleurs elle s’entendait à merveille, et s’était faite de nombreux amis parmi les gens les plus populaires et en vus de l’endroit. Une fois adulte, elle se dirigea naturellement vers une carrière au ministère pour avoir une position confortable et pas trop fatigante. Intelligente de naissance, elle n’avait pas besoin d’en faire beaucoup pour obtenir de bons résultats et elle avait l’impression d’avoir une vie presque parfaite. Presque. En effet, aucun garçon ne faisait battre son cœur quand elle était élève et ça ne s’était pas améliorer une fois adulte.

Observant ce jour là ses ongles d’un air absent, elle regarda la pile de dossier qu’elle avait fini de remplir et décida que tout compte fait, elle allait faire du shopping après ses heures de boulot. 17h enfin arrivé, elle pris son sac à main et sortit à toute vitesse du ministère pour transplaner au Chemin de Traverse ! Elle n’avait besoin de rien, mais sa vie indolente manquait d’entrain depuis quelques temps.

Des sacs plein les bras, elle finit par se cogner à quelqu’un, ce qui n’était pas étonnant vu qu’elle y voyait à peine derrière ses cartons. Elle s’agaça de voir tout par terre, mais elle fut encore plus énervée de constater que celui qui avait tout fait tomber était Nicolas Jones. Ce n’était pas le type qui l’exaspérait le plus quand ils étaient à serdaigle tous les deux, mais il était dans le top cinq des mecs les plus crétins de son palmarès personnel.

« Tu ne peux pas regarder où tu vas non ?! » On remarquera au passage que dans cette réalité, Charisma tutoies aussi les gens bref, elle est vachement moins originale, vous avez compris l’idée principale de la fic. « C’est à moi que tu dis ça Kostovak ? Enfin… on ne peut pas en attendre plus d’une fille aussi odieuse.
- Odieuse ? Vraiment, je n’ai jamais rien entendu de plus stupide ! Tu t’es regardé avant de me critiquer ?
- T’inquiète pas, je suis sûr que mon niveau d’autocritique est bien plus élevé que le tien ! C’est quand la dernière fois que tu t’es dit que tu étais la reine des garces ? Allez, dis-moi, que je rigole… jamais peut-être ?
- N.. Non mais tu as vu comment tu me parles ? Et c’est moi qui suis une garce ! » Carrément vexée et en colère, Carry pris ses cliques et ses claques et s’en alla direction la grande rue Londonienne. Elle marcha plutôt que de transplaner parce qu’elle avait besoin de se défouler… bien mal lui pris. Une fois sortie des grands axes, un homme attrapa son sac à main et tenta de s’enfuir avec. Charisma poussa un cri mais ne parvint qu’à tomber (la seconde fois de la journée pensa-t-elle dans un éclair) et à se cogner la tête… elle s’évanouit aussi sec.

« Allez ma belle, on se réveille… » Elle ouvrit les yeux et la première chose qu’elle vit fut le plafond blanc au dessus d’elle. Hôpital déduit-elle avant même de se souvenir comment elle avait pu atterrir là. Alors qu’elle tournait la tête sur le côté, elle remarqua enfin Nicolas qui l’observait d’un air vaguement inquiet et contrit. « Qu’est-ce que tu fous là… » Murmura-t-elle en se mettant la main sur le front, pâteuse et endolorie. Elle s’en voulait de s’être énervée, à cause de ça elle n’avait pas eu la vision salvatrice qui lui aurait évité de se faire piquer son sac et de se retrouver à cet endroit. « Je… j’ai récupéré ton sac. » Nicolas lui tendit timidement le précieux objet et il se pencha un peu pour qu’elle le voie sans trop avoir à bouger. « Je suis désolé pour tout ça, c’est parce que je t’ai cherché que c’est arrivé… vraiment, sincèrement, je suis désolé. » D’aussi loin qu’elle s’en souvienne (et Nicolas n’ayant qu’un an de moins qu’elle, ils avaient tout de même passé six ans dans la même maison), c’était la première fois qu’elle le voyait ainsi. Elle prit son sac et soupira « Merci. » Mais cela ne convint pas du tout Nicolas qui poursuivit.

« Je m’en suis voulu après alors je t’ai suivi, mais je suis arrivé trop tard pour les arrêter. Alors je les ai rattrapé, j’ai repris ton sac et je t’ai emmené ici. Tu as encore mal ?
- Un peu, à la nuque et en haut du crâne. Elle se rendit compte qu’elle avait toujours son sac bêtement dans les bras, et elle le posa du mieux qu’elle put sur la table de chevet.
- Tu veux que j’appelle un médecin ?
- Non, ça ira… merci. » Elle trouvait l’ambiance bizarre, cependant, elle était très fatiguée, alors elle ne posa aucune question. Elle se contenta de fermer les yeux, c’est cet instant précis que le jeune homme blond choisi pour l’embrasser, mais elle ne put rouvrir les yeux, elle se sentait emportée par les médicaments et la douleur à la tête. « Bonne nuit Charisma… » Et ce fut tout ce qu’elle entendit avant que l’obscurité l’emporte à nouveau.

« Non, non et non ! » Carry se chamaillait encore avec Nicolas autour d’une partie d’échec. Ils n’avaient même pas reparlés du baiser, c’était comme si c’était devenu un incident sans importance, quelque chose auquel ils ne pensaient plus… cela étant, ce n’était pas vrai du tout. Carry étant une curieuse patentée, elle ne supportait pas de ne pas comprendre le geste de Nicolas, c’est pourquoi elle cherchait par tous les moyens à percer le mystère… mais rien n’y faisait, elle n’y parvenait pas, et elle ne pouvait pas poser la question, c’était bien trop déshonorant ! « Je refuse d’aller à cette soirée. » Elle avança un pion tandis que Nicolas l’observait de ses yeux vairons, d’un air visiblement très concentré. Il prit le pion de Charisma en bougeant un des siens (vous me direz, c’est le principe des échecs hein !) et il rétorqua d’un ton neutre « C’est un bal de charité Carry, il faut que tu viennes, sinon je vais passer pour quoi moi ? Je nous ai déjà inscrit.
- Tu n’avais qu’à me demander avant, répondit la jolie brunette en tapant rageusement sur le chronomètre.
- Je ne devrais pas avoir besoin de te le demander, tu as été invitée après tout, et tu devrais même être contente, à Poudlard tu adorais ce genre de manifestation.
- Nous ne sommes plus à Poudlard Nick, juste au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je suis encore en fauteuil roulant. Il est strictement hors de question que je me montre dans cet état. »

Charisma avait pris l’habitude d’être adulée et choyée, dans cette réalité elle n’avait jamais connu ni la honte, ni le chagrin, alors elle se remettait mal de son accident qui l’immobilisait encore pour un moment. Ce n’était pas qu’elle ne puisse pas marcher, elle n’était pas paralysée, mais le choc avait été violent et tant qu’elle n’aurait pas fini la réeducation de son cou, elle devait rester bien calée dans son fauteuil. Heureusement, Nicolas venait souvent lui tenir compagnie, il était un bon camarade puisqu’il parlait pour deux et qu’en plus il savait jouer aux échecs, point non négligeable lorsqu’on ne peut pas trop bouger.

« Fais donc plus attention à ta reine qu’à ta réputation, je vais te la manger tu sais.
- Tu vas voir ce que je vais te faire manger moi… Grommela Charisma tout en bougeant sa reine. Elle aurait pu tricher pour anticiper les coups de Nick avec son pouvoir mais ce n’était pas très fairplay, elle n’aimait pas la triche.
- Hummm… j’ai une petite idée de ce que j’aimerais manger en tout cas. » Charisma ne répondit pas parce qu’elle avait bien vu le regard équivoque que le jeune homme lui avait lancé. Elle profita plutôt qu’il soit distrait par des pensées douteuses pour le mettre en échec, sauf qu’elle réalisa bien vite qu’elle était tombée dans un piège et elle finit échec et mat. Autant dire qu’il était vraiment doué à ce jeu, chose qu’elle n’aurait jamais soupçonné avant puisqu’elle le prenait simplement pour un imbécile. Vous me direz qu’il était un serdaigle malgré tout, mais il y a des idiots dans toutes les maisons après tout…

« J’ai gagné trois parties sur cinq, je mérite bien une petite récompense, non ? » Lui demanda-t-il d’un air qui se voulait taquin mais qui était bien trop perçant au niveau des yeux pour ça. « Ok, demande ce que tu veux… » Soupira-t-elle, ne comprenant décidément toujours pas ce qui se passait entre eux depuis l’accident. Elle n’obtint pas vraiment de réponse, du moins, pas avec des mots, parce que Nick’ s’était simplement levé et il avait mis le frein du fauteuil. Elle ne comprit pas pourquoi jusqu’à ce qu’il s’appuie sur les accoudoirs et l’embrasse. Charisma en resta stupéfaite, mais elle ne bougea pas jusqu’à ce qu’il glissa un bras dans son dos et qu’il la soulève. « Eh ! Qu’est-ce que tu fais ? Pervers ! Espèce de…
- Tout de suite les grands mots ! Il l’emmena dans sa chambre et il la coucha, la tête bien calée sur les coussins. Geste qu’elle remarqua même si elle était trop inquiète de la suite pour se poser beaucoup de questions.
- Tu m’emmènes dans mon lit, qu’est-ce que tu veux que j’imagine ?
- Moi sans mes fringues ? J’t’assure, ça peut valoir le coup d’œil.
- Tu vois que tu as des intentions louches !
- Si c’était le cas, je t’aurais déjà débarrassée de ce petit débardeur bien inutile… mais en fait non, enfin, pas au point que tu l’imagines, c’est juste que le fauteuil n’est pas pratique c’est tout. » Sur quoi, il l’embrassa à nouveau, se couchant près d’elle mais les mains sagement posées sur le ventre de la demoiselle.

Pendant un long moment, ils s’embrassèrent, et quand ils se remirent à parler, le jour commençait déjà à décliner (et comme c’était l’été, je vous laisse imaginer l’heure tardive qu’il pouvait être). « J’ai faim… remarqua Charisma en regardant le plafond, parce que peu importe son enfance, une Carry sera toujours terre à terre.
- Hum… moi ça va, tu as un goût de bonbon. Il déposa un baiser sur sa tempe et sortit un paquet transparent de sa poche. Mais en voilà des vrais pour te faire patienter, je vais aller préparer le dîner. » Il se leva et s’apprêta à sortir de la pièce, mais Carry le retint de la voix « J’accepte de venir au bal…
- Parce que tu crois que je t’aurais laissé manquer ça ? » il lui fit un clin d’œil et il disparut dans une autre pièce. Carry se passa la main sur les yeux. Sa vie si simple et si bien réglée s’était drôlement compliquée depuis quelques temps…

Et si...
3/3
Comment se mettre en couple.

Un bal en fauteuil roulant, très honnêtement, ce n’était pas l’idée que se faisait Carry d’une soirée réussie. Néanmoins, elle avait promis, et ayant promis, elle se devait d’y aller. En effet, aussi garce soit-elle, elle n’avait qu’une parole. Au fond, Nick’ avait raison, elle adorait les réceptions, ce qui la dérangeait c’était juste d’y paraître aussi diminuée. Elle n’avait pas l’habitude de ne pas pouvoir faire admirer ses jolies jambes et de se contenter de regarder les autres tournoyer sur la piste au lieu de le faire elle-même. Mais bon, elle était encore trop fragile pour se risquer à ce genre de chose, alors elle devrait se contenter de se faire aussi belle que possible. Soupirant pour elle-même, elle demanda de l’aide à Dorémi pour se changer. Elle passa une robe argentée à bretelle qui était relativement courte. Pourquoi porter plus long ? Elle n’allait pas bouger de son fauteuil de toute façon. Elle se maquilla et se coiffa avec soin dans l’idée persistante que ça ne servait à rien, tout le monde allait se moquer d’elle de toute façon… Charisma Kostovak coincée dans un fauteuil roulant ! Voilà qui allait faire jaser… plus peut-être que son cavalier. Nicolas n’avait pas très bonne réputation – elle le prenait elle-même pour un imbécile jusqu’il y a peu – mais il présentait bien. Lorsqu’il vint la chercher vers 19h, elle l’observa un moment durant le trajet. Il était plutôt mignon en smoking, et cheveux blonds foncés trop longs tombaient autour de son visage en mèches raides mais souples et ses yeux vairons ressortaient encore plus que dans ses souvenirs. Il était grand, fin, il n’avait rien d’un top model (pas assez musclé et puis il n’avait pas des traits assez réguliers) mais elle le trouvait plutôt beau ce soir. Elle se demandait si c’était à cause de la relation ambiguë qu’ils entretenaient… après tout, les hormones parlaient peut-être pour elle. Elle se posa brièvement la question puis, une fois arrivée, voyant certains regards de jeunes filles de leurs âges, elle réalisa que non, il était réellement élégant ce soir, cela ne venait pas d’elle.

Il poussa son fauteuil, faisant des signes à certaines connaissances. « Je ne me sens pas très à l’aise. Avoua Carry à voix basse. Ces gens nous regardent et je suis sûre qu’ils se moquent de moi…
- Vu la longueur de ta robe, je suis presque sûr qu’ils ne se moquent pas mais qu’ils m’envient.
- Tu parles… Je fais une piètre cavalière, je ne peux même pas danser. Tu aurais du emmener quelqu’un d’autre.
- Parce que tu l’aurais accepté ? Contra Nicolas, ne laissant plus rien à répondre à cette pauvre Charisma. »

Le jeune homme alla leur chercher des rafraîchissements, elle observa la foule. Il y avait Emma Carter, l’ex-petite amie de Nicolas. De fait, Carry l’ignora, jugeant que c’était plus prudent, ensuite elle vit Tosca Levine à qui elle adressa un petit signe de main, elles étaient assez copines à l’époque de Poudlard, il y avait aussi plein d’autres personnes, dont beaucoup que, finalement, elle ne connaissait pas. Elle vit que Emma s’était dirigé vers Nick’ et qu’ils échangeaient des paroles plutôt violentes. Commençant à se sentir mal, Charisma décida de céder à la tentation et de prendre la fuite. Plus facile qu’à dire, elle s’en esquinta les mains ! Mais elle réussit à aller dehors quand même, et elle respira goulûment une longue gorgée d’air frais. Elle ne pouvait pas lutter face à une fille qui ne risquait pas de se briser des vertèbres en se levant de son fauteuil ! Carry aurait encore besoin de rééducation pendant quelques temps tant elle était mal en point quand Nick’ l’avait trouvé ce jour là dans la ruelle… et elle n’arrivait pas à l’accepter.

Elle appela un taxi, bien qu’elle ne sache pas exactement comme elle monterait dedans, mais à peine fait, Nick’ apparut derrière elle, légèrement essoufflé, il avait remarqué seulement quelques instants plus tôt qu’elle avait disparu. Il la prit dans ses bras, délicatement, pour ne pas lui faire de mal. « Nom d’une bombabouse Carry ! Qu’est-ce que tu fous là ? Je t’ai cherché partout ! » Charisma chercha quoi répondre mais elle n’y parvint pas. Rien ne sortit de ses lèvres et des larmes débordèrent de ses yeux jusqu’à ses joues pâles. « Tu pleures ? Mais Carry… qu’est-ce que tu as ? » Décidant que ce n’était pas le lieu pour discuter, il enleva sa veste, la mit sur les épaules de Charisma et il la souleva, le fauteuil maladroitement tenu par une lanière. Il transplana directement à l’intérieur de son appartement. Carry n’y était jamais venue, en général c’était lui qui venait chez elle. Elle resta silencieuse lorsqu’il l’assit sur le canapé et lorsqu’il la prit dans ses bras, la berçant pour calmer ses larmes.

« Qu’est-ce que tu as ma chérie ? Dis moi… Je ne t’ai jamais vu pleurer. » Effectivement, Carry ne pleurait jamais, ce n’était pas dans son caractère. Mais toute fille a ses limites, et les histoires d’amour rendent sensibles, car c’est bien de ça qu’il s’agit. « Je… Je t’ai vu avec Emma. » Elle renifla, essayant de ne plus pleurer parce qu’elle se sentait ridicule. Il la reprit dans ses bras, la berçant, mais cachant à peine un sourire. « Tu es jalouse ? Franchement, c’est ridicule, Emma est ma meilleure amie… c’est vrai que j’étais amoureux d’elle avant, mais ce n’est pas mon genre de jouer avec les filles. » On aurait pu le croire, mais il se donnait seulement les apparences d’un garçon léger, il ne l’était pas tant que ça. La preuve. Et le fait d’être dans ses bras, même dans une position un peu étrange du fait qu’elle devait rester droite, rassura un peu Charisma. « Je ne suis pas jalouse d’elle à cause de ça… » Encore que. « Mais parce qu’elle, elle pouvait danser avec toi. » Il l’embrassa alors. « Tu t’en fais pour rien, on a toute la vie pour danser lorsque tu seras guérie. »

Toute la vie signifiait sûrement qu’ils entamaient une relation sérieuse… mais après tant d’émotions (justifiés ou non, là n’était pas la question) elle n’avait plus le courage de s’étendre. A priori elle avait un petit ami…

A histoire différente, petit ami différent, n’est-ce pas ?

Histoire d'une rupture.
1/3
Le choc.

Violence…

Charisma était sonnée, elle s’était cognée la tête contre le rebord de la cheminée. Elle n’en pouvait plus de cette bataille sans fin avec celui qui avait été son tuteur légal pendant des années. Elle ne l’avait jamais aimé et elle était bien loin de prétendre le contraire, comment eut-elle osé ? Cela aurait été le pire mensonge de toute son existence. Pourtant, elle se retrouvait dans une délicate situation, ne pouvant nier qu’il avait été une partie de sa vie mais ne pouvant plus le regarder, pas après ce qu’elle avait appris.

Pillage…

Il avait voulu piller son héritage, obtenir par la ruse ce qu’il ne pouvait prendre par la force. Dans quel but ? Pfff… ce n’était même pas un noble objet, non, il voulait seulement re-créer la pierre philosophale détruite voilà quelques années par Nicolas Flamel, il le voulait pour être riche et vivre éternellement, c’était bien vulgaire pour quelqu’un d’aussi sophistiqué. Et quant à Charisma, elle se sentait bien bête de ne pas avoir compris plus tôt la véritable nature de cet homme. Elle s’était longtemps bataillée avec lui, pour des choses et d’autres, elle avait aussi fini par quitter sa maison, mais jamais elle n’aurait pensé qu’il était aussi mauvais, ni que c’était lui qui avait détruit sa vie. Pendant toutes ces années elle avait vécu aux côtés de son tortionnaire, de celui qui l’avait rendu complètement folle… Enfin, pas suffisamment apparemment, parce que maintenant elle voyait clair dans son jeu, et elle s’en voulait seulement de ne pas s’en être rendu compte avant.

Extorsion…

Elle ne le laisserait pas lui prendre son bracelet. D’ailleurs, il ne le pouvait pas, et ils le savaient tous les deux. Impossible de le lui extorquer, elle ne pouvait le donner qu’à quelqu’un qu’elle aimerait sincèrement du plus profond de son cœur et qu’elle serait sûr d’aimer toujours… d’un amour ou d’un autre. Le plus souvent, ce qui était une preuve de sagesse, les femmes du côté de sa mère donnaient ce précieux bijoux à leurs enfants. On ne peut pas faire confiance aux hommes, même Charisma le savait. Enry et elle c’était terminé depuis deux ans maintenant, elle en avait vingt-trois et elle s’étonnait de temps en temps que sa relation avec l’ancien préfet en chef des serdaigle ait réussi à durer autant. Elle n’arrivait plus à se souvenir quand ça avait commencé à ne plus aller, ce qu’elle se rappelait en revanche c’est que c’était sa faute. Elle avait eu besoin d’une preuve d’amour, de quelque chose de tangible et de concret, un petit plus en quelque sorte, son petit ami n’avait pas su le lui donner mais en même temps, deux ans après, elle était capable de se dire (ou plutôt d’avouer aux voix) qu’elle ne lui avait jamais clairement demandé non plus. Alors elle l’avait quitté… et maintenant, il était sûrement avec une autre jolie fille, plus jolie qu’elle-même peut-être, pendant qu’elle se battait avec son ancien tuteur qui voulait la forcer à devenir sa femme.

Mais à défaut du bracelet, c’est un baiser que son ancien tuteur lui extorqua. De toutes ses forces, Charisma le repoussa après l’avoir giflé. « Jamais ! Jamais je ne vous épouserais ! Je mourrais plutôt que de vous donner encore une fois une quelconque emprise sur moi ! » Elle sortit sa baguette, prête à se battre… s’en suivit un duel que Carry remporta facilement. Andrew ne comptait pas la rapidité à la liste de ses sortilèges, et puis Charisma était Auror tout de même, ce n’était pas rien.

S’enfuyant aussi vite que possible, elle ne s’arrêta de courir qu’au bout de deux kilomètres (ce qui était stupide, elle aurait pu transplaner), elle était épuisée et elle avait très mal aux pieds ce qui n’améliorait pas son humeur, au contraire. Elle s’assit sur les marches d’une maison au hasard et enfouit son visage dans ses mains. Elle se sentait désespérée et cela ne fit qu’augmenter lorsqu’elle sentit une main sur son épaule. Elle releva la tête, espérant que ce n’était pas Andrew… et ce n’était pas lui… mais c’était encore pire !

« E… Enry ? » Décidément, cette fin de journée était l’une des plus pourrie de son existence, et pourtant, elle en comptait des mauvaises journées !!!