Je pense à toi plus qu'à n'importe qui [PV]

Tobias guettait Ophélia dans le couloir de l’air de celui qui fait tout pour ne pas se faire remarquer. Normal ! Après leur déclaration d’amour mutuelle, ils avaient tout fait pour ne pas trop se voir, histoire de ne pas trop souffrir mais aussi que ça ne dérape pas… Néanmoins, c’était un peu ridicule. Tobias le savait, pourtant c’est lui qui avait décidé de ne pas quitter Marie pour Ophélia. Il avait conscience d’aimer plus la Poufsouffle que la Serpentard mais il était suffisamment attaché à cette dernière pour ne pas vouloir lui faire de mal. Quelque part, c’était lui mentir, mais voilà, il avait loupé le coche avec Ophélia et il se disait que c’était trop tard…

Oui, trop tard. Mais alors pourquoi lui avait-il acheté ça ? Il l’ignorait, c’était une folie, un coup de tête, quelque chose qu’il n’avait pas contrôlé. A la toussaint, il l’avait vu dans la vitrine d’une bijouterie, il était entré et avait dépensé tout son argent de poche pour l’acheter à Ophélia. Restait encore le problème de le lui offrir, mais il était confiant, il n’était pas obligé de le lui donner à noël, il pouvait l’attraper avant ça pour que ce soit plus discret, oui parce qu’au bal cela risquait d’être assez moyennement bien vu par Marie s’il allait parler à sa rivale. Pauvre Marie… Tobias soupira et se cogna aussi volontairement que légèrement la tête contre le mur.

Enfin Ophélia sortit de son cours, à croire qu’ils n’en finissaient jamais ! Ils étaient presque plus longs lorsqu’ils étaient dehors que dedans dis donc ! Chopant la jeune fille par le bras et la tirant dans le couloir où il se planquait depuis déjà vingt minutes, il la garda contre lui, la main sur ses lèvres, le temps que le flot des élèves s’éloignent.

Quelques instants plus tard, il la relâcha, et la regarda un moment en silence avec l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des siècles. Il s’adossa de nouveau au mur et sortit la petite boite de sa poche. D’un geste lent, il la lança à Ophélia juste après lui avoir dit « Attrape. » chose qu’elle fit, elle faisait assez de sport comme ça pour pouvoir attraper un écrin de velours ! Il la laissa l’ouvrir sans rien dire, regardant le sol plutôt que la jeune fille, parce que c’était plus simple, parce que son geste – aussi gentil soit-il – était un peu déplacé… mais une fois qu’il l’eut acheté sur un coup de tête, il était bien obligé de le lui offrir… sinon cela avait encore moins de sens ! Le bijou en question était une chaîne en argent avec un pendentif en forme de cœur sur lequel était gravé l’inscription toute simple « Je pense à toi », dans la boite il avait glissé un papier en plus qui complétait le message « Je pense à toi plus qu’à n’importe qui. »

Il leva les yeux lorsqu’il fut sûr qu’elle avait bien regardé son présent. « Joyeux Noël… j’ai presque un mois d’avance mais bon… tu sais pourquoi. » Sûrement qu’elle le savait, après tout, c’était exactement à cause de ça qu’elle l’évitait, non ?

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Ophélia venait tout juste de sortir de son cours lorsqu'elle sentit que quelqu'un l'attrapait par le coude. Intriguée et surprise, elle ne comprit pas ce qui se passait, jusqu'au moment où elle reconnu Tobias. Elle se demandait vraiment ce qu'il pouvait y avoir de si important pour qu'il doive lui parler. D'habitude, ils ne s'adressaient jamais un mot. Ils s'ignoraient la plupart du temps, et Ophélia pensait que ça continuerait.

- Tobias ? Qu'est-ce que...

Ophélia n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Tobias l'empêcha de parler. Ils devaient être discrets et Ophélia le comprenait. Cependant, elle était vraiment perdue face à ce que faisait le jeune vert et argent. Le temps qu'il la lâche elle ne dit rien et elle le regarda, les yeux pleins de questions. Elle était bien évidemment heureuse de pouvoir rester avec lui et de discuter un peu. Cependant, elle ne comprenait pas où il voulait en venir.

Les élèves qui sortaient du cour partirent bien vite et il n' avait à présent plus beaucoup de monde dans les couloirs, plus personne en réalité à part eux deux. Il lui lança une boîte qu'elle attrapa vite, bien qu'elle n'ait aucune idée de ce que c'était. Elle regarda la boîte un peu mieux et elle se rendit compte que c'était en réalité un écrin de velours. Elle hésita et elle regarda le jeune vert et argent.

- C'est pour moi ? Demanda-t-elle comme si elle n'y croyait pas du tout.

Ophélia hésita avant de l'ouvrir, le coeur battant. Elle avait toujours reçu des cadeaux de la part de son ami et, cependant, ce cadeau était différent.

- Qu'est-ce que c'est ?

Ophélia redoutait certainement le moment d'ouvrir le cadeau.

- Je...

Elle réalisa ensuite qu'elle, elle ne pouvait rien lui offrir, parce qu'elle n'avait rien acheté. Elle le regarda avec un triste sourire.

- Je n'ai rien pour toi, moi... Je ne pensais pas qu'on échangerait des cadeaux cette année.

Ophélia voulu ouvrir son cadeau jusqu'au moment où elle réalisa que ce n'était pas le mieux à faire.

- Je ne peux pas accepter... Ce n'est pas correcte, je ne peux pas accepter...

Finalement, elle essaya d'ouvrir l'écrin avec ses mains qui tremblaient un peu. Lorsqu'elle découvrir le collier qui se trouvait à l'intérieur, elle eut le souffle coupé. Les larmes lui montèrent au yeux bien qu'elles ne coulèrent pas, et elle jeta un regard vers le jeune vert et argent.

- Il est magnifique... Tu n'aurais pas du... c'est... Merci beaucoup...

Ophélia passa ses doigts sur le collier, un peu comme si elle ne réalisait pas que c'était son collier. Elle prit le pendentif en forme de coeur dans ses mains, et elle lit l'inscription qui était dessus.

- Il est tellement beau...

Ophélia remarqua le papier que le jeune vert et argent avait mit dans l'écrin et elle le lit rapidement. Un sourire illumina son visage, et elle reporta un regard qui voulait dire qu'elle aussi, elle pensait à son ami comme il pensait à elle. Ophélia fit quelques pas vers son ami et elle se mit dos à lui. Retirant les cheveux qui recouvraient sa nuque, elle tendit l'écrin au jeune vert et argent.

- Je... Tu veux bien me le mettre autour du cou ?

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« Ce n’est pas grave… » Répondit-il d’un air las à son amie lorsque celle-ci lui dit qu’elle n’avait rien pour lui. Franchement, le contraire l’aurait étonné ! Il était le seul des deux à être assez bête pour acheter un cadeau à une fille à qui il ne pouvait plus parler. Elle avait eu raison lorsqu’elle lui avait dit dans le train qu’ils n’étaient plus amis… ils ne l’étaient plus depuis si longtemps maintenant. Tobias était nostalgique de l’époque où ils buvaient le thé tous ensemble avec Fredericke dans les rires et la joie, cela semblait si loin maintenant, ils étaient tous si tristes… enfin, au moins eux deux, Fredericke n’avait beau pas rayonner de joie, elle restait plus heureuse qu’eux, ce qui n’était pas un mal, parce que Tobias n’avait pas vraiment le courage de s’occuper de qui que ce soit, il avait déjà du mal à s’occuper de lui… en témoignait le fait qu’il était devenu pâle et amaigri. Pas au point d’en faire moche, mais il flottait dans des vêtements qu’il n’avait pas les moyens de changer pour si peu ~~c’est ça d’acheter des bijoux en argent~~, surtout qu’il n’avait jamais été gros.

« Tu es obligée d’accepter, maintenant que je l’ai acheté, pas vrai ? » Avait-il dit en regardant le sol, heureusement, elle avait fini par ouvrir ce satané écrin et par accepter ce présent pour ce qu’il était… un gage d’indéfectible affection. Il n’avait pas écrit qu’il l’aimait dessus, juste qu’il pensait à elle, parce que le reste, elle le savait, et surtout parce que sinon ça aurait pu être louche (bien que sous sa chemise, nul doute que personne de suspect ne verrait le bijoux). Il tenait à ce qu’elle sache qu’il ne l’oubliait pas, quand bien même les évènements les séparaient.

« Je suis content qu’il te plaise. » Lui dit-il alors en lui souriant tristement. Ils ne s’étaient pas parlés depuis quatre mois, une éternité pour lui qui l’aimait tant… mais une distance nécessaire, car il avait la sensation que les choses n’allaient pas en s’arrangeant, allez savoir pourquoi. C’était un vague sentiment diffus, comme un mauvais pressentiment qu’il ne saurait nommé pour ce qu’il était. Peut-être que malgré tous ses efforts, sa relation avec Marie s’effilochait. Elle devait bien sentir que son amie lui manquait et que même si devant elle il faisait toujours bonne figure, il avait quelque chose de changé à cause de ça… enfin, il se disait que c’était ça, mais il n’avait aucune certitude et ce n’était pas lui qui en parlerait le premier car il pouvait omettre mais pas mentir.

« Oui… » Dit-il en attrapant la chaîne et en la passant délicatement autour du cou de celle qui avait longtemps été son amie. Il l’attacha et ses doigts glissèrent sans qu’il y pense ensuite sur la courbure de son cou. Elle était la plus belle de toute… si belle qu’elle l’avait damné pour toujours. Doucement, il laissa son bras lui enserrer les épaules et il l’attira contre lui, son dos contre son torse, tandis qu’il respirait son parfum.

« Tu me manques… » Lui dit-il enfin d’une voix rauque sans d’abord rien ajouter d’autre, laissant le silence et l’obscurité les envelopper pour cacher le secret de leur amour impossible qui ne pouvait aller plus loin que cette étreinte qui aurait pu passer pour amicale s’il n’y avait eut ces larmes dans le regard marine de Toby. « Ne me regarde pas… s’il te plaît… mais parle-moi… dis moi ce qui se passe en ce moment dans ta vie, n’importe quoi pour que je ne sois pas obligé de partir maintenant. » Parce que dès qu’il la quitterait, ils devraient de nouveau s’ignorer…

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-TOUS COMPTES-
NEIGE

Lorsque Tobias mit le collier autour du cou d'Ophélia, la jeune fille pensa qu'elle partirait devrait partir tout de suite et qu'elle ne discuterait pas avec lui. Cependant, alors qu'elle commençait à partir, il la retint pour ne pas qu'elle parte, ce qui la surpris beaucoup. Et si quelqu'un les voyait, que devraient-ils faire ? Ophélia en avait déjà bien assez de devoir échapper à Marie qui, comme elle l'avait comprit, était au courant pour ce qu'Ophélia avait fait l'année passée, elle ne voulait donc pas devoir l'éviter encore plus qu'elle ne le faisait déjà. Elle pensait donc qu'elle devrait de nouveau ignorer Tobias, un peu comme elle le faisait jusqu'à présent bien que cela déchirait le coeur d'Ophélia. Cependant, il voulait qu'elle lui parle, qu'elle discute avec lui, et en réalité, Ophélia voulait aussi pouvoir rester avec lui. Un petit peu, ça lui suffisait parfaitement, elle aurait voulu rester avec lui un peu plus, cependant elle ne pouvait être d'avantage avec lui.

Ophélia était heureuse qu'il lui demande de rester avec lui, car elle était heureuse de ne pas devoir partir et de pouvoir lui parler. Ophélia ne voulait pas partir et elle réfléchit à ce qu'il lui demandait. Le jeune vert et argent voulait qu'elle lui parle de ce qu'elle faisait, de n'importe quoi en réalité, afin de rester avec elle le plus qu'ils pouvaient et Ophélia réfléchit donc à ce qu'elle pourrait lui dire. Que se passait-il dans sa vie en réalité ? Ophélia n'arrivait pas à le dire tout simplement parce que rien de nouveau n'était vraiment arrivé dans la vie de la Poufsouffle. Elle était triste de ne plus pouvoir voir le jeune vert et argent, plus du tout en réalité, et le fait de ne plus le voir a été le plus important, car elle

- Et bien... Fredericke veut que je recommence à danser à Sterne. Je sais qu'elle veut m'aider et qu'elle dit ça parce qu'elle sait que ça me plait beaucoup de danser... Et j'aime toujours ce que l'on étudie en cours...

Ophélia réfléchit encore à ce qu'elle pourrait dire et elle préféra demander à son ami ce qu'il avait à lui raconter, et elle trouverait ce qu'elle pourrait dire en écoutant son ami. Ophélia voulait qu'il lui raconte tout et n'importe quoi, du moment qu'elle pourrait discuter avec lui un peu, et elle voulait qu'il lui parle de ce qui le concernait, de près ou de loin, car tout ce qui concernait Tobias concernait Ophélia, car elle l'aimait et que ce n'était pas près de changer.

- Et toi ?

La jeune Poufsouffle lui avait donc demandé ça, pour pouvoir discuter avec lui le plus possible. Cependant, elle se souvenait très bien de l'impression qu'elle avait eu, il y avait quelques jours de cela, au moment où elle avait croisé Tobias dans l'un des couloirs. Ophélia avait bien vu qu'il avait maigri. C'est pourquoi Ophélia était inquiète pour lui.

- J'ai vu que tu avais maigri, tout à l'heure... tu vas bien ?

« Ce ne serait pas une mauvaise idée que tu recommences à danser… j’aimais bien te regarder. » Il gardait toujours son amie dans ses bras dans l’ombre d’un couloir désert. Ce n’était pas facile de se dire qu’il ne devrait pas, que ce qu’il faisait était une erreur… mais il faisait vraiment ce qu’il pouvait, il luttait contre ses tendances, sauf que vous savez l’amour ça ne se contrôle pas, il était tellement épris d’Ophélia qu’il ne pouvait pas faire autrement que de faire durer le plus possible cet instant hors du temps… Si seulement il pouvait l’embrasser, si seulement il pouvait lui dire encore une fois combien il l’aimait… mais ce serait trahir Marie. Il ne pouvait pas faire une telle chose, il avait trop d’affection pour la préfète blonde des serpentards pour la tromper, même ne serait-ce qu’une seconde. C’était même à cause de ça qu’Ophélia se retrouvait avec une ennemie dans le collège, puisque le jeune homme avait avoué le baiser à sa petite amie. Et qui pouvait le lui reprocher ? Il avait seulement été honnête, et pourtant, Merlin seul sait combien il souffrait depuis cet aveu.

« Hum… moi, rien de nouveau. Je ne fais plus grand-chose de mes journées maintenant… » Maintenant qu’il n’avait plus personne avec qui boire le thé ou discuter de tout et de rien, y compris de sujet complètement délirants. Enfin, il y avait toujours Fredericke, mais elle passait tout son temps libre (ou presque) avec son Vincent adoré et il ne voulait pas les déranger. Ce n’était pas qu’il aimât plus qu’avant Vincent mais il comprenait les craintes de Fredericke d’être séparé de son petit ami, après tout il savait ce que ça faisait d’être séparé de ceux qu’on aime…

« Je vais aussi bien que je le peux sans toi… j’ai l’impression de me dissoudre peu à peu. » De fait, ce n’était pas qu’il ne mangeait plus, mais il le faisait avec tellement moins d’entrain que c’était sans excès, quand il n’oubliait pas d’aller déjeuner tant il était dans son spleen. Soupirant encore, comme si un simple soupir pouvait le libérer de son chagrin, il ajouta « Mais c’est vrai que j’ai maigri. Je n’aime pas rester dans la grande salle… je t’y vois sans pouvoir te parler, c’est trop injuste. » L’une de ses mains glissa de l’épaule de la demoiselle à son décolleté (heureusement protégé par le tissu de la chemise d’uniforme) et frôla le collier avant de descendre encore jusqu’au ventre de sa belle pour la presser un peu plus contre lui. Ses lèvres effleurèrent son cou tandis qu’un pincement au cœur lui fit mal. C’était déjà trop, si quelqu’un arrivait, ils étaient morts tous les deux…

Si seulement Marie ne l’aimait plus, ce serait tellement plus simple pour tout le monde…

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