Nounou d'enfer ! [ PV ]

Maïlys était de retour chez elle pour les vacances de Pâques et cette idée la réjouissait assez, comme toujours. Elle ne rentrait pas tous les ans à cette période de l'année, tout dépendant généralement de la présence ou non de ses frères, et de ses propres activités à Poudlard. Mais quand Vivien et Nathan lui annonçaient qu'ils rentraient, elle ne mettait jamais bien longtemps à prendre sa décision. S'ils avaient beaucoup d'années d'écart, il n'empêchait que la blondinette était extrêmement attachée à ses deux frères. Et quand elle avait une occasion de les voir, elle n'hésitait pas. Ça n'arrivait pas si souvent que ça, alors elle préférait en profiter, normal quoi !

Mais pour l'heure, Maï avait plus important à faire, si, si, même plus important que de déjouer les questions assez peu subtiles de ses deux frères concernant sa vie sentimentale, ou même sa vie en général. Ils étaient bien mignons tous les deux, mais elle n'avait absolument pas besoin qu'ils s'en mêlent, merci bien ! Déjà, ils n'étaient pas à Poudlard avec elle, et en soi c'était bien préférable pour la Vipère. Elle ne voulait même pas imaginer comment ça aurait été autrement ! Bon bien sûr, elle aurait été ravie de les voir tous les jours, et de passer du temps avec eux, mais à côté de ça... Ils pouvaient tout aussi bien se montrer totalement insupportables quand ils le voulaient, et comme ils étaient deux, c'était deux fois plus d'irritation pour la blondinette déjà pas bien patiente de base ! Donc finalement, les choses étaient plutôt bien faites. Ils la protégeaient de loin, même si elle se doutait qu'ils devaient demander des renseignements à son sujet à ses cousins lorsqu'ils en avaient l'occasion. Mais passons sur ses frères, car ce soir, l'Italienne allait travailler. Oui oui, vous avez bien lu !

Bon soyons bien clairs, ce n'était pas une idée d'elle à l'origine. Ses parents voulaient qu'elle se bouge un peu, qu'elle leur montre qu'elle était responsable, et surtout qu'elle leur rende service à eux ! Ils avaient entendu dire qu'une amie à eux cherchait une babysitter pour son bébé, et évidemment ils l'avaient proposée elle. En gros ça arrangerait surtout leurs affaires quoi. Et comme Maï était une gentille fille *kof kof*, elle n'avait pas dit non, évidemment. Mais finalement, pourquoi pas. Qui sait ? Garder un enfant pourrait s'avérer divertissant après tout ! Une couche ? Quelle est cette chose étrange ? Doux Merlin refermez cette horreur ! Ou bien elle pensait cela parce qu'elle n'avait encore jamais eu à s'occuper d'un nourrisson. Après tout elle était la plus jeune de sa famille ! De toute façon, plus moyen de reculer, elle était devant le portail de la maison. Pom pom pom. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Enfin, en soi, est-ce que si par exemple, le bébé chopait la Dragoncelle, on l'en porterait responsable ? Non parce que voilà, elle était jeune, et elle n'avait pas spécialement envie d'avoir un casier judiciaire ou quelque chose dans ce goût là.

Trop tard, on la fit entrer dans la demeure, et elle s'empressa de saluer l'inconsciente la jeune femme dont elle devait garder le bébé. « Bonsoir Madame Of Woodbury ! Je suis Maïlys Di Bartolomeo, je viens garder... » Et flûte, c'était quoi son nom déjà ? « ...Tristan ! » acheva-t-elle en affichant un sourire poli qu'on voyait bien peu souvent sur son visage. Seulement en compagnie de personnes respectables en vérité donc forcément, ça limitait largement ! Maintenant il ne restait plus qu'à espérer que rien de trop grave n'arriverait genre elle s'endort sur le canapé et un cambrioleur en profite pour lui voler son manteau. Mouais, pour une fois dans sa vie, elle ne se sentait pas franchement sûre d'elle là.

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EXPRESS

Et c'est parti, la mission commençait pour Maïlys ! Britanny of Woodbury venait tout juste de lui ouvrir la porte et la la blondinette pénétra à sa suite dans l'appartement. La sorcière était vraiment très jolie, elle avait un charme indéniable, du coup il y avait fort à parier que le bébé serait tout aussi mignon. Et tant mieux ! Parce que serrer une espèce de face de pruneau toute fripée dans ses bras, ça ne la tentait pas, mais alors pas du tout. On pourra dire ce qu'on voulait, mais aux yeux de Maïlys Di Bartolomeo tous les bébés étaient loin d'être miiignons avec la voix de Gad Elmaleh, s'il vous plait ! Il y en avait même des hideux, et elle pensait ça en toute connaissance de cause. C'est qu'elle avait déjà été dans le service de maternité d'un hôpital une fois hormis le jour de sa naissance hein, on l'aura bien compris ! et certains bébés étaient vraiment tout sauf adorables. Ne serait-ce que ceux qui chopaient des maladies type jaunisse à la naissance. Là c'était vraiment pas joli à voir.

Quoiqu'il en soit, Maï avait bon espoir. Britanny était jolie, Tristan serait mignon, elle y croyait dur comme fer ! A moins qu'il ne ressemble à son père, et que son père soit affreux ? Si tu savais. « Oh euh... Je ne sais pas, je ne suis pas sûre que je serais à l'aise en vous tutoyant. C'est une question d'habitude j'imagine... » répondit-elle d'un ton hésitant alors qu'elle suivait la jeune femme dans le salon. C'est qu'on l'avait éduquée ainsi. On vouvoyait les adultes. C'était une règle qui s'appliquait à tout le monde. Aussi, le fait de tutoyer une femme qui devait avoir le double de son âge comme si elle s'adressait à Heaven ou à Jenson lui semblait assez incongru. Mais pourquoi pas. Il fallait bien une première fois à tout, non ?

L'Italienne observait la décoration de l'appartement avec intérêt, essayant de deviner de quel pays provenait chaque objet qu'elle voyait, lorsque Britanny lui présenta Tristan, puisqu'elles venaient d'arriver au niveau du parc du bébé. Héhéhé, la loterie de la génétique était bien tombée ! Maï avait donc raison, Tristan avait une bouille adorable. Et si ça devait être un vrai ravissement pour la maman, c'était aussi un soulagement pour la jeune fille superficielle qu'elle était, qui n'aurait pas à scruter tous les faits et gestes d'un bébé à l'air flippant. Chucky, le retour « Coucou Tristan ! Je m'appelle Maïlys. On t'a déjà dit que tu étais adorable ? J'imagine que oui. » lança-t-elle avec attendrissement. Elle n'en avait peut-être pas l'air au premier abord, et surtout au vu de ses préjugés concernant certains bébés, mais Maï aimait beaucoup les nourrissons. Et elle s'entendait généralement plutôt bien avec eux, comme quoi ils le lui rendaient bien ! Mais ça ne servait à rien. Elle aurait aussi bien pu s'adresser au réfrigérateur de l'appartement que celui-ci se serait peut-être montré plus réceptif à ses paroles. L'enfant ne semblait pas d'humeur joyeuse, ça promettait !

Grande question. Valait-il mieux s'occuper d'un bébé pas très beau, ou d'un adorable bébé grincheux ? Nous aurons vraisemblablement la réponse à la fin de cette soirée ! Et là, Britanny commença à enchaîner les instructions, et Maï sortit aussitôt un calepin et une plume de son sac, histoire de noter les données vitales que pourrait lui donner la jeune femme. Elle prenait les choses en main, pas question d'être responsable d'un infanticide ce soir ! Mais le débit de la jeune femme était incroyablement rapide et la blondinette eut du mal à tout noter et à tout comprendre en même temps. C'est ça d'être blonde ! « Non, je n'en ai jamais gardé à vrai dire. Mais je suis certaine que ça va bien se passer, un bébé, c'est pas très différent d'un hibou, si ? ne vous faites pas de souci ! » Et hop, il lui fallut faire fonctionner son poignet pour tout noter. Pico, allergie, le coucher dans une demie heure, la suite du Dragon Bleu, pizza... Maï releva la tête, adressant un sourire qu'elle voulait confiant à Britanny. « Oui c'est parfait, merci beaucoup ! Je vous dis à plus tard alors, et bonne réunion ! » eut-elle le temps de souffler avant que Britanny ne file plus vite qu'un Eclair de Feu. Jetant un coup d'œil à Tristan, Maï baissa la tête vers ses notes... Mais elle devait avoir mal écrit. Pico ? C'était quoi Pico ? Elle fit volte-face mais la porte s'était déjà refermée depuis longtemps et elle se retrouvait seule face à son destin. Posant le calepin sur une table à proximité, elle s'approcha du parc du bébé. « Dis-moi, tu ne saurais pas ce qu'est Pico, par le plus grand des hasards ? » Non, juste comme ça, pour savoir...

Dans quelle galère venait-elle de se fourrer ? C'est la question qui lui traversa vaguement l'esprit lorsque la porte d'entrée claqua et que Maïlys se retrouva seule à seule avec le petit. Sauf que la blondinette n'était pas du genre à baisser les armes avant même d'avoir commencé ! Elle savait qu'elle pouvait gérer, elle avait confiance en ses capacités, même dans le domaine du baby-sitting, si, si. Première règle: la survie. Celle de Tristan, et surtout la sienne. Car oui, certains mômes pouvaient vraiment être infernaux, elle le savait ! Genre Nicolas De Liechtenstein, par exemple. Ah bon, ça ne compte pas vous êtes sûrs ?! Cela dit, le petit garçon ne semblait pas être de ce type là, à première vue du moins, parce que la projection d'objets en plastique, ça n'annonçait jamais rien de bon. Jamais.

Un rapide regard vers ses notes lui indiqua qu'elle avait dû louper un épisode. Pico... C'était quoi, une bête, un animal de compagnie ? Ça sonnait comme un nom de volatile, mais elle ne pouvait en être tout à fait sûre. Et apparemment Tristan était ultra allergique à cette chose... Donc il était plutôt préférable qu'elle sache de quoi il s'agissait exactement. A moins qu'elle ne jette un sortilège de Têtenbulle au petit, pour éviter tout risque ? Mouais, c'était un poil excessif, ça, et même impossible en l'occurrence. En désespoir de cause, elle se tourna vers Tristan, après tout il devait plus ou pouvoir parler, non ? Ou au moins la comprendre. C'était ce qu'elle s'était dit, mais très honnêtement, même si elle lut la compréhension dans le regard du garçonnet, ce fut avec surprise qu'elle le vit lui montrer l'animal du doigt. Un hibou ! Elle se sentit aussitôt soulagée. C'était un simple hibou, il ne serait pas bien difficile de tenir Tristan à l'écart. Elle ramena son attention vers ce dernier, un léger sourire attendri aux lèvres. Profite mon garçon, on ne voit pas ça tous les jours ! « Ah, c'est le hibou de ta maman c'est ça ? Apparemment il va falloir éviter de trop s'en approcher. » déclara-t-elle sans trop savoir s'il saisirait tout ce qu'elle disait.

Elle fut d'autant plus amusée lorsqu'elle constata que Tristan savait de lui-même que toute interaction avec le hibou était prohibée. Ce garçon était tout simplement adorable. Elle l'avait bien dit, qu'elle ne tomberait pas sur un moche ! C'était la pensée hautement spirituelle du soir ! « Exactement. Donc, Pico va rester là où il est, bien loin de Tristan. » Et il y avait quelque chose qui sonnait comme un ordre strict envers le volatil dans la voix de la blondinette. Elle n'était pas dingue, elle ne parlait pas aux pigeons, mais elle avait pour habitude de donner des ordres alors, forcément...

Tristan se mit alors à jouer avec ses cubes, innocemment, du moins le croyait-elle, et l'Italienne se détourna quelques instants de lui pour essayer de localiser l'endroit où Madame Of Woodbury rangeait les livres de son enfant. Un simple Accio aurait pu faire parfaitement l'affaire, mais allez savoir pourquoi, l'usage de la magie hors de Poudlard lui était interdit. Encore une absurdité sans nom ! Lorsqu'elle fit volte-face pour revenir auprès du parc, elle aperçut Tristan, perché en hauteur. « Hé ! Qu'est-ce tu fais ?! » Elle s'était précipitée vers lui, mais le garçon redescendait déjà de lui-même. Heureusement, il n'était pas tombé, mais elle avait sérieusement le sentiment d'avoir frôlé un mini drame là ! Un vrai cascadeur ce petit, pas question de se laisser une seule seconde d'inattention désormais ! D'ailleurs, il lui dit qu'il voulait sortir, et si elle arqua légèrement un sourcil devant une telle prononciation de son prénom, elle ne commenta pas. Corriger des camarades un peu sots, d'accord, mais un enfant de quelques années seulement, peut-être pas, non. « D'accord. » acquiesça-t-elle doucement avant de se pencher pour prendre Tristan dans ses bras, et le sortir du parc, par la même occasion. « Mais plus de cascade, d'accord ? » ajouta-t-elle en regardant le petit droit dans les yeux tandis qu'elle constatait qu'il ne pesait vraiment pas bien lourd. Juste pour se mettre d'accord, hein. Il était plutôt attachant au final, alors elle n'avait pas spécialement envie qu'il se fracasse quoi que ce soit ce soir.

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Bon, pour l'instant, la situation semblait être sous contrôle. Le petit n'avait pas l'air d'être de ceux qui braillaient toute la nuit durant –ou bien cachait-il bien son jeu– et elle avait identifié Pico. Tout ce qui lui restait à faire, c'était tenir le piaf hors de portée de Tristan, le coucher sous peu et lui lire son histoire. Et on disait *kof kof* qu'elle avait une belle voix, donc il n'y avait pas de raison pour que ça se passe mal. Cerise sur le gâteau, elle savait lire, comme quoi tout était vraiment au poil. La blondinette jeta un regard peu sympathique au piaf, histoire de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de bien rester où il était –et oui, le regard-qui-tue fonctionne même sur les volatils, c'est universel !– avant de se concentrer à nouveau sur le bébé, prête à jouer un peu avec lui avant d'aller le mettre au lit.

Tout allait bien, les choses se déroulaient exactement comme il le fallait. L'Italienne aurait du se douter que c'était un mauvais présage. Mais non, trop occupée à essayer de converser avec Tristan –et admettons-le, il s'agissait surtout d'un monologue, mais rien ne pouvait arrêter Maïlys Di Bartolomeo lorsqu'elle parlait de sa propre personne était lancée– elle ne vit pas le hibou bondir de son perchoir. Elle ne le vit pas non plus se jeter en direction de la fenêtre. En revanche, elle l'entendit parfaitement et oui, à quoi bon entendre si ce n'est pas à la perfection ? s'écraser contre la vitre. Elle fit volte-face, hésitant à s'approcher de l'oiseau qui voltigeait dangereusement dans tous les sens. Pas de doute, il était sonné. Sauf que voilà, ses plumes voletaient elles aussi dans tous les coins et en essayant de s'en approcher, elle craignait d'en avoir sur elle, et de provoquer une réaction allergique chez Tristan lorsqu'elle reviendrait vers lui. Et justement, ledit Tristan semblait particulièrement ravi de la tournure des évènements. Mais l'euphorie fut brève.

Elle avait bien pensé aux conséquences qu'aurait la présence de plumes sur elle, mais elle n'avait absolument pas tilté en ce qui concernait l'éparpillement de particules provenant de Pico dans l'air. Tristan était à présent rouge et menaçait de s'étouffer. Sentant son cœur louper un battement, la blonde tâcha de se remémorer où était censé se trouver le médicament du petit. Seulement la piaf volait toujours à tort et à travers et elle dut brusquement s'accroupir pour éviter de se le prendre en pleine face. Maintenant aurait été le moment parfait pour que Britanny revienne. Quoique, vu l'état de l'appartement, il y aurait peu de chance pour que Maï se voit proposer un nouveau baby-sitting dans un avenir proche. On se demande pourquoi. « Je... Oui, d'accord, je, on va aller chercher tes médicaments ! » décida-t-elle avec autant de certitude que possible. Se précipitant vers le parc, elle prit le petit dans ses bras, songeant que l'éloigner de Pico ne pouvait être que positif.

Tristan semblait avoir de plus en plus de mal à respirer. « Ça va aller Tristan... Tu vas prendre la potion et ça va aller mieux tu vas voir. » continua-t-elle, tâchant de rassurer le petit alors qu'elle arrivait précipitamment dans la salle de bain, Tristan dans les bras. Et là elle réalisa qu'elle ne savait absolument pas à quoi ressemblait la potion. Elle était foutue. Elle était une sorcière, un simple Accio aurait suffi, mais elle n'était pas à Poudlard là, et elle était loin d'être majeure, et finir la soirée au Ministère n'était tout simplement pas envisageable. Sentant l'angoisse monter d'un cran, elle se mit à chercher dans l'armoire à pharmacie, légèrement déséquilibrée par le poids du bébé. « C'est celle-là ! » s'exclama-t-elle en ressentant une immense vague de soulagement. Merlin, c'était évident ! Elle la reconnaissait parce que sa grand-mère était elle aussi allergique aux volatils, ce qui offrait par ailleurs une parfaite excuse à son père pour ne pas rester en contact avec sa belle-mère. Comme quoi le stress lui avait comme grillé les neurones. Maïlys vérifia malgré tout l'étiquette du flacon, peu désireuse de donner le mauvais traitement au jeune Of Woodbury. Retirant le bouchon de la fiole, elle l'approcha du visage de Tristan. « Allez, bois, tu n'auras plus mal je te le promets. » lui assura-t-elle en priant pour qu'il ne fasse pas de caprice.