On s'attache.. [pv]

Le penser fou, oui, c'était fort possible. Même si Corann le respectait vraiment, il ne fallait pas nier le reste des faits, il ne fallait vraiment pas, c'était aussi simple que ça et il n'y avait absolument rien de plus à en dire, c'était aussi simple que ça. Enfin bon, c'était peut être uniquement son visage, c'était peut être juste... Ce qu'il dégageait enfin bref, il était impossible de se prendre la tête c'était aussi simple que ça, oui voilà. Elle sourit et posa doucement une main sur son épaule.  « Et en faisant ça, ils penseraient régler leurs problèmes mais ça ne serait absolument pas le cas, ils se foutrait dans la merde justement ! Vu que toi, tu les as toujours aidé, sans vraiment le dire ».

Elle l'écouta alors lui dire que tout ce qu'il faisait n'était pas permis, qu'il n'avait pas le droit de s'en prendre aux loup garous, mais que l'on soit bien d'accord, c'était le genre de chose qui ne pouvait pas étonner tout le monde quoi. C'était peut être bizarre, c'était peut être insupportable, il n'y avait rien de plus à en dire, tout simplement. C'était la seule chose que l'on pouvait dire à ce propos, c'était aussi simple que ça. Et puis il était hors de question pour elle d'être responsable du baiser du détraqueur qu'il aurait pu recevoir d'une quelconque façon. Le seul baiser qu'elle voulait qu'il reçoive, c'était le sien, même s'il était hors de question qu'elle s'y risque. Il avait beau lui avoir dit des paroles qu'elle attendait, d'une certaine manière, il ne le voulait pas forcément et elle ne voulait pas vraiment précipiter les choses.  « Je me doute bien qu'il est interdit de s'en prendre à des loups garous, c'est pour ça qu'ils sont référencés justement ! Mais je respecte totalement ce que tu fais. Je sais qu'il s'agit souvent de personnes qui n'ont rien fait. Genre Remus Lupin, il ne voulait pas de sa situation. Mais lors de la pleine lune, ils tuent des gens et ça ne doit pas rester impuni.. Alors je ne parlerais jamais de tout ça, ne t'en fais pas. ». Elle lui sourit alors chaleureusement, doucement, elle voulait sincèrement qu'il comprenne qu'elle ne parlerait pas de tout ça. Elle n'allait pas balancer la personne qui lui sauvait la vie. Il en était hors de question. Tout le monde avait sn jardin secret, et elle pouvait parfaitement lui faire une petite place dedans.

Ce qu'elle aimait, c'était faire la fête et ce genre de chose, pouvait-on vraiment dire qu'elle pouvait travailler là dedans ? Elle avait un doute. Elle se moquait du travail qu'elle pouvait bien faire, elle se foutait de tout ça. A ses yeux, la chose la plus importante était bel et bien de s'occuper de son temps libre comme elle le voulait. C'était ça qui comptait. Elle n'était pas chiante et elle était même carrément sérieuse en réalité. Donc qu'importe le boulot qu'elle pouvait avoir, elle n'avait absolument aucune difficulté à se concentrer sur sa tâche. Et elle était plutôt agréable en plus de ça.  « Le truc, c'est que je ne porte aucun intérêt à mon boulot en réalité, je me moque du travail que je pourrais bien faire du moment que j'ai suffisamment de temps libre à côté pour faire ce que j'aime faire en dehors tu vois ? Et je n'ai pas tant de qualités que ça en plus »

Elle lui sourit doucement alors qu'il lui disait pourquoi il faisait ce métier. Il ne lui avait jamais vraiment parlé de son ex femme mais il se doutait bien que c'était à propos de tout ça, mais en tout cas, une chose était sûre, c'était que pour ce qu'il en était du reste, ça pouvait facilement devenir plus compliqué.  « Et c'est une très belle raison en tout cas... ».

Le plus beau des rêves oui, mais trouver un partenaire qui puisse vouloir avoir le même rêve était une chose légèrement plus compliqué, même si elle ne voulait pas forcément penser à tout ça, c'était aussi simple que ça. Oui voilà, il n'y avait rien de plus à en dire, c'était aussi simple que ça, oui voilà.  « Oui je pense aussi. Mais ce n'est pas au goût de tout le monde ». La preuve, ahah... Shawn n'avait absolument pas voulu de tout ça. Non pas parce qu'ils étaient trop jeune, mais uniquement parce qu'il ne voulait rien de tout ça.

« Merci, pour ta compréhension. »

Parce que c’était le plus important. Elle devait avoir réellement conscience de l’ampleur de la situation, histoire d’éviter une mauvaise surprise… Ecoutant toujours la sorcière, il eut un moment d’hésitation, pour finalement l’interroger derechef :

« Mais tu ne crois pas, que ce serait mieux si tu avais un job qui te plait vraiment ? Histoire de te lever avec le sourire le matin… »

De son point de vue, il était super important de se plaire dans son travail. Si on devait passer toute notre vie à faire des trucs qu’on n’aime pas pendant plus des 2/3 de la journée, on risque de finir déprimés, non ? C’était, en tout cas, comme ça que Dmitri voyait les choses…

« Dans le milieu de la fête, de la nuit, il y a pas mal de travail aussi… Entre les DJs, les Barmans, les serveurs, les organisateurs… Tu pourrais peut-être chercher là-dedans ? »

Avec un sourire amusé, il ajouta :

« Bon, par contre, je crois que tu peux déjà railler tout ce qui touche aux cuisines, pour le moment… »

Référence à leur conversation précédente, quand elle lui avait parlé de sa colocataire, le matin même. Puis, le sujet passa sur la famille... les désirs de Corann étaient des plus justifiés, au regard du Bulgare, ce qu’elle fit remarquer, en revanche fit doucement sourire le jeune homme :

« Tu dis ça parce que tes fréquentations sont trop jeunes… C’est rare de penser à fonder une famille, quand on a une vingtaine d’années… Surtout pour un mec, si tu veux tout savoir… Pour les filles, c’est moins rare… Ce doit être lié à l’instinct maternel, plus développé chez certaines, honnêtement, je n’en sais trop rien, je n’ai jamais vraiment étudié la psyché humaine… Et les femmes restent pour moi, de véritables mystères ! »

Pensif, Dmitri ajouta :

« J’avais 17 ans, quand Kelly est tombée enceinte de Joy. Et très honnêtement, j’ai vraiment eu peur… On était jeunes, en plus nos familles n’étaient en bons termes, avec les histoires de sang pur… Mais on s’aimait vraiment, et on l’a gardée. Et si au début, je me suis senti vraiment paumé, je ne regrette vraiment rien. Et je pense que beaucoup d’hommes, de 17 à 30 ans doivent être comme ça… Ce n’est pas évident de se dire qu’on va devoir être un exemple, un père… C’est une figure imposante, on se dit qu’on ne pourra plus avoir droit à la moindre erreur, que notre vie va s’arrêter dès que celle de l’enfant va commencer… mais en réalité, c’est faux… C’est une toute nouvelle vie qui débute… mais ça on ne peut pas le savoir avant d’avoir testé. »

Souriant à la jolie blonde, il termina :

« Tu as encore du temps devant toi, pour avoir ta famille… »

Corann était compréhensive en même temps, donc il n'y avait absolument rien de bien étonnant dans le fait qu'elle le soit encore aujourd'hui. Et puis elle n'était pas le genre de personne difficile, elle appréciait les joies de la vie, ce genre de chose quoi. Et elle pouvait comprendre que les secrets qui pouvaient aisément blessé étaient bien mieux dissimulé, c'était toujours mieux comme ça, ça allait de soit. Elle avait parfaitement conscience que les choses ne pouvaient pas aller du mieux que l'on puisse bien le vouloir et tout ça. Il ne fallait absolument pas se prendre la tête avec toutes ces broutilles, sinon, les choses allaient probablement mal tourner. Il n'y avait aucun doute là dessus.

Un job qui lui plaisait, oui, ça serait mieux, c'était évident. Mais pour tout dire, le travail qu'elle avait eu pour lui avait été suffisamment plaisant, elle avait réellement adoré travailler pour lui. Et si elle pouvait continuer à le faire, ça lui irait très bien. Non pas seulement parce que gars qui l'embauchait était canon hein, elle savait quand même faire un minimum la part des choses et elle n'aurait pas exercé le travail le plus difficile du monde sans l'accepter !  « Oui, je ne dis pas le contraire. Mais j'avais le sourire pendant ce mois non ? Tu me propos de rester et ce boulot me plait bien, donc c'est parfait tu ne crois pas ? ». Elle lui sourit doucement. Après tout, c'était peut être bien mieux ainsi, il n'y avait pas besoin de se prendre la tête avec tout ça, c'était aussi simple que ça, pas besoin de se prendre la tête avec tout ça.

Et pour ce qu'il en était de travailler dans le milieu de la nuit, ça ne l'intéressait pas. Oh bien sûr, au moins, elle pourrait joindre le boulot et le plaisir, d'une certaine manière, mais ça ne pouvait absolument pas se passer comme ça. Et puis bon, elle préférait cent fois être en mesure de faire la fête comme elle pouvait bien le vouloir et travailler la journée. Sinon elle allait se crever la nuit, dormir toute la journée et tout... Elle estimait que ce n'était pas vraiment un bon mode de vie. Du moment qu'elle n'avait plus à retourner à la pâtisserie dans laquelle elle travaillait il n'y avait pas si longtemps. Elle ne l'aurait probablement pas supporter donc bon... Elle grimaça lorsqu'il lui dit qu'elle ne pourrait assurément pas travailler dans des cuisines. Mais là, il s'agissait d'une chose donc elle avait conscience hein, il était clair qu'elle ne pouvait pas travailler dans des cuisines alors qu'elle ne savait tout simplement pas faire à manger pour elle-même ! Les choses n'auraient pu que dégénérer et c'était bien là la toute dernière chose qu'elle voulait, aucun doute là dessus.  « Je ne suis pas stupide, je me vois mal me pointer dans des cuisines alors que je ne suis pas douée pour ce genre de chose ! ». Et il y avait fort à parier que les choses se seraient probablement mal passées pour elle et elle serait passé pour une incapable stupide ! Ce qui ne servait absolument à rien, il fallait le comprendre quoi.

Fréquentation trop jeunes oui, il n'y avait pas le moindre doute avec ça et il était même évident qu'elle ne pouvait rien faire face à tout ça. Il ne fallait pas lui en vouloir mais elle devait juste être un peu plus mature que la moyenne ? D'une certaine manière, ce n'était quand même pas de sa faute si elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. Elle n'avait que dix-neuf petites années et elle avait encore toute la vie devant elle, oui, c'était un fait.  « Je sais bien que j'ai encore la vie devant moi et que je pense probablement à tout ça un peu trop tôt. Mais je n'y peux rien, j'ai tendance à y penser assez souvent... Je ne veux pas attendre encore 20 ans pour avoir un enfant parce qu'un garçon n'est pas prêt. Je sais que je ne dois pas trop en demander non plus.. ». Elle haussa les épaules, elle aurait un enfant quand il faudrait, il fallait qu'elle commence avant tout par se trouver un garçon assez bien et qui la supporterait, ce n'était pas une tâche facile et en l'occurrence, à l'heure actuelle, ses pensées étaient emplies de Dmitri, ce qui n'allait pas du tout aider, ça allait de soit.

Elle sourit en tout cas, lorsqu'il se mit à se confier à propos de sa femme et de sa fille, de ce genre de chose en tout cas. Ce n'était pas bien compliqué, d'une certaine façon, il ne fallait quand même pas lui en vouloir en plus de ça !  « Je trouve qu'avoir un enfant tôt, c'est mieux. On a alors un âge pas vraiment éloigné de celui de l'enfant tu vois ? Et ça fait qu'on peut plus facilement se comprendre. Ce n'est pas ce qui se passe avec ta conne de fille ? Tu es jeune, alors vous devez mieux vous entendre. Et je pense que ça va s'accentuer encore dans les années à venir ! Enfin ce n'est que mon avis bien sûr ! ». Mais il avait raison sinon, elle avait encore le temps, pour fonder une famille, il ne fallait pas trop qu'elle s'emballe sinon, elle n'aurait rien, c'était un fait.

« Je crois qu’on ne pouvait pas rêver mieux dans ce cas… »

Puis, parlant familles, Dmitri n’approuva pas les dires de la jolie blonde ‘avoir toute la vie devant soit’ c’était une expression qu’il ne pratiquait plus depuis des années, maintenant. Jadis, il le croyait aussi… Il s’imaginait réellement avoir toute la vie devant lui. Il pensait, naïvement, qu’il vieillerait aux côtés de Kelly… Mais rien n’était sûr, il le savait à présent… Kelly n’était plus là, et il ne la reverrait jamais plus. Plus jamais, il n’entendrait son rire, il ne la regarderait en cachette, il ne la taquinerait… Plus jamais. Tout cela s’était fini, et ça, contrairement à la vie, c’était éternel… Et même si, parfois, il retrouvait des bribes de sa femme dans le rire, les intonations, la joie de vivre de sa fille, jamais, il ne reverrait vraiment sa douce qui s’en était allée depuis plus de six ans, à présent. S’il pensait moins à Kelly avec le temps, il ne l’oubliait pas pour autant, mais malgré tout, il ne parlait que très peu d’elle (surtout aux étrangers… Ceux qui n’entraient pas dans le cadre privé de la famille…). Aussi Corann n’avait-elle pas vraiment pu entendre parler de cette femme qui avait été, jadis, l’épouse de Dmitri. Malgré toute cette réflexion sur cette unique phrase prononcée par la jeune femme, Dmitri ne toucha mot de ses propres pensées à ce sujet. Il était quelqu’un d’extrêmement diplomate, et savait quand il fallait se taire. Là, en l’occurrence, répondre ce genre de choses serait assez malvenu.

« Je comprends ce que tu veux dire. Mais il faut quand même bien réfléchir avant d’avoir un enfant… Avec Kelly, on a été pris par surprise, on n’a pas eu le choix… mais à la base, nous ne voulions pas avoir d’enfant si tôt… Et au début, ça a été très difficile… Surtout pour elle, je pense… je l’ai aidé autant que possible, et j’ai repris l’entreprise de mon père, pour subvenir à nos besoins… de ce côté-là, ça a vraiment marché, mais en échange, j’étais très peu présent, pour Joy… Et ça a creusé un faussé entre elle et moi. »

Pensif, Dmitri observait la lande, demeurant silencieux un instant :

« C’est le principal soucis, quand on a un enfant trop tôt, des écarts se dessinent, et être unis devient plus complexe… Ceci étant, je suis vraiment content du résultat… »

Oui, sa petite Joy… Ils s’en étaient sortis, tous les deux, malgré la mort de Kelly, aussi pensait-il qu’il n’était pas un si mauvais père que ça (et ce malgré ses nombreuses absences de durée variables…). Quant à la remarque de Corann sur l’âge des enfants, le Bulgare eut une grimace éloquente :

« Ton argumentaire se discute… Ca peut-être un avantage et un inconvénient majeur… Effectivement, on est plus proches en âges, mais ça n’a pas que du positif, au final… par exemple, je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour elle, parce que mon adolescence n’est pas si loin que ça et je sais très bien comment étaient les autres… C’est un âge difficile… Violent, agressif… Je ne peux pas m’empêcher de me faire du soucis pour elle, parce qu’elle est encore très fragile, et elle n’a jamais eu d’autres amis de son âge… Je préférais la tenir à l’écart des autres sang purs, je n’aime pas cette société superficielle. Je m’y joins parce que mon sang m’y oblige, mais elle, je préfère la laisser à l’abri de ce venin… »

Bon, peut-être avait-il assez parlé, là, non ?

« Tu me fais beaucoup parlé, dis-moi… excuse moi… Je pense qu’on devrait rentrer, j’ai encore deux trois choses à préparer pour ce soir… Oh, et d’ailleurs, quand tout sera fini, j’aimerais t’inviter au restaurant, pour qu’on fasse au moins une petite sortie ‘normale’, si je puis dire, avant que le train de la vie ne passe nous prendre à toute allure, qu’en penses-tu ? demain soir ? »

On pouvait y voir ce que bon vous semblait. Dmitri tenait réellement à sortir, une fois, au moins, dans des conditions normales avec cette charmante jeune femme. Elle était complètement libre de refuser après, il ne lui en tiendrait nullement rigueur, c’était un fait.

Rentrant tous deux dans la demeure, il laissa Corann vaquer à ses occupations, tandis qu’il vérifiait, une dernière fois, tout son matériel. Il était 19h, le soleil ne tarderait pas à se coucher… Pour l’heure, ils allaient commencer par dîner, puis, Dmitri se changerait, et ils partiraient à la chasse… Il ne restait plus qu’à espérer que cette dernière soit fructueuse (ou pas, remarquez, ainsi la jolie blonde resterait un mois supplémentaire ? A méditer… =>)


FIN POUR DMITRI