- Hurler en pleine rue... ça peut aider - PV

Sara était rentrée à Londres depuis peu… Perdue, elle avait d’abord retrouvé Corann, puis, s’était (difficilement) remise de ses émotions. La jeune fille cherchait toujours son frère, mais depuis deux semaines qu’elle était rentrée, elle n’avait absolument aucune idée de l’endroit où il pouvait bien se trouver et elle commençait doucement (mais sûrement, hélas) à perdre espoir… La sorcière n’avait pas retrouvé ses parents, et son frère… il semblait s’être lui aussi évaporé. Elle commençait à croire qu’il était parti, lui aussi… Si tel était le cas, alors jamais plus elle ne le reverrait… La terre était bien trop grande pour eux deux… Et si les choses s’achevaient ainsi, alors elle regretterait sa décision toute sa vie durant.

Le regard pensif, elle était là, immobile, dans les rues moldues de Londres. Vidée, elle n’avait même plus assez de force pour pleurer. Ses rêves se brisaient, tandis que chaque goutte d’espoir s’évaporait douloureusement. Sara regardait les vitrines sans les voir. Son regard, las, se posait sur des centaines de silhouettes et de visages parfaitement inconnus… jusqu’à ce qu’elle aperçoive ce garçon… Ou plutôt, ce jeune homme. Etonnée, elle plissa les yeux, dévisageant un passant qui marchait dans sa direction, à quelques mètres d’elle… Elle pensait mieux le regarder quand il passerait à sa hauteur, histoire de s’assurer que c’était bien lui… mais trop tard ! Il traversait la rue ! Se hâtant alors, comme ressuscitée, Sara lui emboîta le pas, tentant de ne pas perdre sa trace.

Alors qu’il s’éloignait, marchant trop vite pour elle, sara se décida. Courrant derrière lui, tentant de ne pas trop bousculer les autres passants, s’excusant quand son épaule frappait celle d’un inconnu, elle finit par crier, quitte à passer pou une folle en pleine rue :

« Faris.. »

Il ne l’avait pas entendue… essoufflée, il faut dire qu’elle n’était pas très physique, comme fille. Cessant alors de courir, elle inspira profondément et hurla cette fois ci, s’attirant des regards étonnés et las des inconnus qui l’entouraient :

« FARIS !!! »

Il se retourna alors, et elle su, enfin, que cet homme qu’elle suivait était bien celui qu’elle pensait… Elle l’avait bien reconnu ! Le cœur battant à tout rompre. Pleurant de bonheur, elle le rejoignit en de vives enjambées, et tomba dans ses bras, essoufflée, mais tellement heureuse ! Le serrant fort contre elle, son petit cœur frappant avec force sa poitrine, elle renifla :

« Je suis tellement heureuse de te revoir… tellement… »

Il était revenu sur Londres pour prendre quelques affaires. A chaque jour de repos, il faisait l'aller-retour Aberdaron/Londres grâce à de la poudre de Cheminette. Ses parents avaient bien voulu la lui céder, le premier geste gentil qu'ils avaient fait depuis qu'il leur avait annoncé qu'il continuerait dans la pâtisserie. La magie avait totalement disparu des baguettes des sorciers, le travail à la pâtisserie n'en était pas plus éreintant, mais tout de même, la magie facilitait bien les choses. D'ailleurs il avait du quitter Faith jusqu'à ce que la situation se rétablisse. Bon laisser l'appartement à la demoiselle était loin de le rassurer mais il avait tout de même confiance en elle et au pire comme il passait à chaque jour de repos, il l'enguirlanderait. Enfin il passait, c'était vite fait, il la saluait, faisait sa lessive et ne tardait pas à repartir. Il logeait au dessus de la pâtisserie Warldof, c'était moins grand que son appartement mais acceptable. Il ressentait malgré tout un manque, celui de Faith était c'était tout à fait compréhensible.

" Deux livres le kilos ça le vaut.
- Vous rigolez c'est cinq livres, ce n'est pas la saison ! " lança en guise de réponse le vendeur. Faris se trouvait au marché de Londres, faisait des emplettes et malheureusement la maraichère était loin de vouloir céder son kilo de banane à moins de cinq livres. Et puis d'ailleurs les bananes pullulaient encore en cette saison dans les pays étrangers bien sur mais tout de même. Alors il improvisa un moyen de gêner la maraichère tandis que quelques potentielles ménagères arrivaient pour venir faire leur course. " Vous dites que vos fruits sont frais et pourtant les derniers que j'ai acheté ont presque achevé toute ma famille et pourtant ce sont des gros mangeurs.
- Mais à quoi vous jouez, partez immédiatement !
- C'est passé de diarrhée aigüe à vomissement intense je vous dis pas le ménage à faire ensuite. Enfin mesdames vous me comprenez non ? " demanda-t-il aux ménagères. Ces dernières le regardèrent légèrement choquée avant de s'en aller à un autre étalage. " Redites encore des choses comme ça et je préviens les autorités pour sabotage. Bon allez prenez les vos bananes à deux livres mais ne revenez plus. " dit-elle tandis qu'elle lui tendit son kilo de banane. Il lui donna les cinq livres plutôt que deux en ajoutant : " Vous voyez ça ne tue personne de baisser un prix. Mais si je vous les avais acheté là à deux livres j'ai l'impression que j'aurai vraiment été malade... " et il s'en alla.

Il avait été un peu vache mais il faut dire que pour l'instant il était plutôt mécontent de sa situation. Devoir quitter un appartement qu'il avait tant chéri, devoir habiter dans un endroit un peu miteux (c'était pas non plus le luxe, le logement de fonction offert par la pâtisserie) et en plus sa précédente rencontre avec Louis qui aurait pu s'avérer formidable si ce dernier avait mis un peu du sien. Il avait été un peu de déception en déception. Il traversait les rues de Londres se rendait son sac de bananes avec lui à son appartement. Faith serait ravie de le revoir surtout s'il lui préparait une de ses merveilleuses recettes. Sauf qu'il fut arrêté dans la rue.

On cria son nom et ce n'était pas des plus plaisants. Ce genre de blague il y avait eu le droit des millions de fois, il ne les aimaient pas, ignorant alors la personne qui l'appelait. Cependant la voix qui cria son nom lui paru familière. Il se retourna et vit une jeune demoiselle lui sauter dans les bras. Ce ne fut sans lui déplaire bien que les regards autours d'eux étaient assez blessants (Qu'est ce t'as moldu, tu veux qu'on se Fight ?!). Ce visage, il ne l'aurait jamais oublié c'était Sara. " Eh beh, deux pour le prix d'une grande disparition ce n'est pourtant pas les soldes. " dit-il tandis qu'elle expliquait ô combien il l'avait manqué. Mais bon ses dernières retrouvailles avec Louis l'avait quelque peu refroidit il alla directement au but : " Je suis content de te revoir mais j'ai juste une question à te poser. T'étais où ? " lui lança-t-il avec seulement un léger sourire sur le visage.

Il était froid… Sara s’y était pourtant bien attendue… Mais comment dire ? La réaction de Corann lui avait fait croire que les choses se passeraient sans nul doute de la même façon avec Faris… Elle avait été sacrément stupide de croire ça… mais le fait était qu’elle s’en était convaincue et qu’à présent, elle s’en mordait les doigts… Elle était vraiment trop bête ! Pourquoi donc Faris l’aurait-il accueilli avec le sourire aux lèvres après son départ inexpliqué et si longué ? C’était la réaction de Corann qui avait été juste super bizarre, pas celle de Faris… mais, évidemment, ça faisait quand même mal ce genre d’accueil (bien qu’elle ne puisse assurément pas se plaindre, elle l’avait bien cherché, et elle en avait parfaitement conscience.) Aussi la jeune femme relâcha-t-elle son étreinte, devenue soudainement plus raide, et bien moins joviale. Quelle conne…

La première phrase ne fit pas encore réagir la brunette. Elle l’avait entendue, évidemment, mais elle n’en comprenait pas le sens… Aussi l’avait-elle casé dans un coin de sa mémoire, puisqu’à l’heure actuelle, ce qui comptait, ce n’était sûrement pas de comprendre cette phrase là, mais bien de s’expliquer pour éviter que Faris ne la tue à coup d’indifférence. Inquiète et stressée tout à coup, elle se mordilla nerveusement la lèvre supérieure, observant son ami du coin de l’œil.

« Je… J’ai eu quelques soucis personnels à régler, on va dire… »

Elle savait qu’elle lui devait la vérité, et elle la lui donnerait, c’était certain. Mais pas ici… pas dans cette rue où la conversation ne pourrait rien avoir de privée…

« Ecoute je te jure que je vais tout t’expliquer et que je te répondrais on ne peu plus honnêtement à toutes tes questions… mais je préférerais qu’on parle ailleurs… S’il te plait. »

Elle tendit timidement la main pour tenir celle de Faris après quelques hésitations ;

« Tu veux bien venir avec moi ? Je suis à l’hôtel pour le moment… mais là bas au moins on pourra parler tranquilement, si tu veux bien ? »

Après il pouvait parfaitement refuser, et là, elle se verrait dans l’obligation de tout déballer devant de parfaits inconnus… mais si elle était bel et bien sûre d’une chose c’est qu’elle n’allait pas le laisser filer sans lui avoir donné les explications qu’il méritait. Elle s’était comportée comme une parfaite abrutie, elle devait assumer à présent. C’était de sa faute si tout avait dérapé, elle devait tout reconstruire, elle le savait très bien, quand elle avait finalement décidé de rentrer et de revivre, enfin, sa vie.

Faris essayait toujours de voir le bon côté de la chose. La magie avait disparu, il devait quitter Faith pendant un temps indéfini, c'est pas grave, changer d'appartement lui changerait le quotidien. Il avait revu Louis, ce dernier était froid, c'est pas grave, au moins il n'aurait pu de raison d'être triste en pensant qu'il a fait quelque chose pour ne pas avoir eu de nouvelles récentes. Son père semblait avoir eu une aventure et une nouvelle branche de la famille apparaissait, tant mieux, un frère Faris en avait toujours rêvé. Malheureusement pour lui ces derniers temps le mauvais côté de la chose était tout autant apparu. Il avait beaucoup investit dans son appartement et bien qu'il ne craignait pas de le laisser à Faith malgré les bourdes qu'elle pouvait causer (en tout bien tout honneur ma chère Faith), il avait l'impression qu'on le forçait à quitter une partie de sa vie. Retrouver Louis avait beau mettre le point sur le " i " de leur prénom à chacun, il avait été vexé par la réaction du garçon et enfin, rien n'était vraiment bien clair avec cette femme et son fils qui étaient apparues comme ça.

Elle avait eu quelques soucis à régler, on pouvait en dire autant pour lui, il ne s'absentait pas pour autant sans donner de nouvelles. Il était clair qu'on pouvait déceler sur le visage de Faris un air dubitatif qui n'était que peu convaincu de l'excuse que pouvait offrir Sara. Il était tout à fait près à l'ignorer pour s'en retourner à son appartement. Sauf qu'elle continua rapidement en se rattrapant et en lui promettant de tout lui raconter contrairement à Louis qui s'était contenté de dire au premier abord qu'il avait juste voulu tirer un trait sur Poudlard. Parler ailleurs ? Pourquoi ? Pour quelqu'un qui s'était jetée sur lui en plein public elle devenait soudainement très discrète.

Elle préférait qu'ils en discutent dans sa chambre d’hôtel : " Si tu gardes des souvenirs de notre scolarité tu sais très bien que j'ai fait vœu de chasteté jusqu'au mariage ma chère, ça ne va pas être possible. ". Chasser l'humour de Faris pour de la tristesse et cette dernière se fait éjecté par le premier qui revient au galop (on l'a connait tous cette expression). Il riait et pourtant les paroles de la demoiselle et la discrétion dont elle voulait faire preuve prêtait plus à s’interroger. Enfin, il accepta : " Je veux bien. Après tout c'est ce que je veux, des explications. ". Oui et il en voulait comme il en aurait voulu de plus concrètes auprès de Louis ou de son père. L'un comme l'autre l'avait rembarré, ça lui avait fait mal. Si elle pouvait penser cette douleur en rétablissant un mal passé, ça n'était justement pas plus mal.

Un pâle sourire se dessina sur les lèvres de Sara quand Faris fit une petite blague. En réalité, elle avait tellement peur de ses réactions (à Faris) qu’elle ne pouvait vraiment pas se sentir détendue, là, surtout en plein milieu de ces inconnus ! Aussi Sara répliqua-t-elle dans une grimace :

« De toute façon, tu n’es pas celui que j’aime… Désolée de te décevoir ! »

Elle lui tira la langue et se sentit à la fois soulagée et plus stressée encore lorsqu’il accepta de la suivre… Elle allait tout lui dire… Sans doute allait-il la prendre pour une demeurée, une fille dégoûtante ou un truc de ce genre… Et si tel était le cas, alors elle saurait, après, à quoi s’en tenir… Parce qu’à présent, plus rien ne saurait la faire changer d’avis. Plus jamais. Elle s’en voulait déjà bien trop d’avoir laissé Louis sans elle aussi longtemps. Elle ne souhaitait plus qu’une seule et unique chose : le revoir et le serrer fort contre elle… Ce ne serait qu’àce moment là, qu’elle se sentirait alors de nouveau en vie…

Ils marchèrent plus d’une douzaine de minutes dans la silence. L’hôtel se dessina alors à l’angle d’une ruelle qu’emprunta rapidement Sara. La sorcière était clairement sous pression. Elle n’arrivait pas à entretenir une quelconque conversation avec son vieil ami. Peut-être (sans doute, même) cela irait-il mieux dès qu’elle lui aurait tout expliqué, et si jamais il la pardonnait… mais en attendant, elle se sentait coincée.

Ils montèrent dans la chambre et Sara s’y reprit à deux fois avant de parvenir à ouvrir la porte (tremblant un peu trop). Finalement cette dernière laissa passer les deux jeunes gens. Posant son sac par terre, Sara laissa Faris s’installer dans la pièce exigue (ce n’était pas une chambre très chère et elle était donc plutôt petite et très peu meublée… Un lit, une toute petite salle de bain, et une table de nuit.

« Eu assied toi… Si tu veux… »

Elle désigna le lit et resta, quant à elle, debout. Passant sa main dans ses longues mèches noires, elle inspira profondément, et reprit finalement la parole :

« Je… Je t’aurais bien offert à boire, mais je n’ai rien… On ira boire dans un café après, si tu veux toujours de moi… »

Embarrassée, Sara ne posait que rarement son regard sur Faris et quand elle le faisait, très rapidement, elle détournait le regard. Serrant les dents, elle chercha ses mots puis, finalement, se lança ;

« Si je suis partie sans rien dire à personne, c’était parce que je ne voulais pas que Louis sache où j’allais… Et je savais très bien que si je le disais à toi, ou Coran… Et ben Louis aurait fini par le savoir… Alors j’ai préféré me taire et partir sans un mot. Je sais que c’était égoïste et dur de ma part… Mais je sais aussi que si je n’avais pas fait ça… Et ben aujourd’hui je serais toujours aussi paumée voire même encore plus… »

Sara regardait Londres depuis sa fenêtre, sans oser se tourner vers son ami de longue date :

« J’étais totalement perdue… Ca faisait quelques temps que je traînais ces valises derrière moi… Et je devais réfléchir… faire le point sur mes sentiments, et sur la vie en général… »

Finalement, elle se tourna enfin pour faire face à Faris :

« Et j’ai compris… Quand je me suis isolée, j’ai réfléchi, et puis finalement, avec le temps, j’ai tout compris… je ne pourrais jamais lutter contre mes sentiments, et je vais devoir vivre avec. Même si je dois être regardée de haut, huer ou insultée, maintenant je m’en fiche totalement. J’avais besoin de m’éloigner pour le réaliser pleinement… Et maintenant, je sais que je suis complètement folle de Louis et que dès que je suis loin de lui, je ne suis plus rien. Je le savais avant de partir, mais je sais aussi que ce n’est pas du tout sain… Je voulais… Je voulais l’effacer, passer à autre chose… »

Elle eut un sourire à la fois amer et amoureux :

« Mais maintenant, j’ai compris que je ne pourrais jamais le remplacer. Jamais. »

Il fit mine d'être choqué lorsqu'elle avoua qu'il n'était pas celui qu'elle aimait. De même elle n'avait jamais été celle qu'il aimait si tenté qu'il avait aimé quelqu'un dans sa jeunesse. Sara avait toujours été comme une soeur pour lui et si là maintenant il y avait une personne qu'il était en proie d'aimer, c'était plutôt Bérénice. Mais chut, ça c'est une autre histoire encore plus complexe. C'est pendant plus d'une douzaine de minutes qu'ils marchèrent dans un silence presque religieux vers l'hôtel où logeait Sara pour le moment. Ils arrivèrent jusqu'à la chambre de la demoiselle, une petite chambre mais en même temps c'était sans doute suffisant. Elle lui proposa de s'assoir, il ne refusa aucunement. Il prit place sur le lit attendant à présent les explications de la demoiselle.

" Ouais on ira après. " lança-t-il en guise de réponse préférant avoir une bonne fois pour toute la réponse à ses interrogations. Elle débuta enfin son récit durant lequel elle n'osa que rarement fixer Faris. Aussitôt leur regard se croisèrent qu'elle détourna le sien. D'abord elle ne voulait pas que Louis sache où elle allait et c'est pourquoi elle s'était enfuit. Certes...mais en même temps là, lui il ne voulait plus entendre parler d'elle et ça en était sans doute la cause. Elle articula quelques histoires de sentiments et tout avant enfin de donner la raison pour laquelle elle ne voulait pas que Louis sache où elle allait.

Ca y est, il avait le fin mot de l'histoire. Elle faisait dans l'inceste, elle était amoureuse de son frère jumeau. Dieu quelle histoire compliqué, il était bien content que ça ne le concerne pas. Du coup, il comptait la jouer égoïste pour aujourd'hui et ne pas s'en mêler plus que ça, pas comme il le faisait d'habitude. Il ne put s'empêcher cependant de glisser à la demoiselle alors qu'elle disait qu'elle ne pourrait plus se passer de lui en expliquant qu'elle ne pourrait plus le remplacer : " Bon courage, il n'a pas eu l'air de vouloir entendre parler de toi... ". Il avait rapidement glissé ça se rendant compte que ça pouvait amener à de longues discussions. Non sincèrement sur le coup il avait ses propres problèmes il n'allait pas s'étaler.

Il se leva rapidement ensuite s'empressant de demander : " Et si on allait boire un verre hein. J'ai pas trop envie de rester ici c'est vachement serré pour deux. " Il voulait la pousser dehors histoire de respirer un peu mieux. Pour deux personnes et dans cette atmosphère c'était limite invivable et puis bon, prendre l'air c'était ce qu'il avait envie de faire. Un verre ça tombait bien ça le reposerait (pas d'alcool non pas d'alcool).

Sara s’attendait à des injures, des remarques froides, déplacées, des regards en biais… Ce n’était pas parce que Faris était (ou avait été, elle ne savait plus vraiment où ils pouvaient se placer à l’heure actuelle) des amis que les choses resteraient forcément comme avant… Il pouvait ne pas la comprendre, il pouvait se sentir trahi, la trouver dégoûtante, repoussante… ce genre de choses, quoi… Et ce serait justifié ! Elle savait très bien qu’elle parlait d’inceste… Elle savait que ses sentiments étaient répugnants pour beaucoup, incompréhensibles pour tous et déplacés. Mais que pouvait-elle y faire ??? Choisissait-on les personnes qu’on aimait ??? Non… Elle ne croyait pas à ce genre de choses. Elle avait écrit quelque chose, d’ailleurs, à ce sujet, dans son album photo, pour son frère… Pendant son ‘exil’ elle avait entendu pas mal de choses, de légendes, d’histoires concernant les jumeaux. Il y en avait de terriblement belles, d’autres terrifiantes… Mais elle les avait toutes écouté et elle s’en était servie, par la suite, pour écrire ses sentiments à son frère.

Quand Faris lui souhaita bon courage, la sorcière se figea sur place… Il l’avait vu il y a peu et avait donc parlé d’elle ??? Evidemment, Sara ne pouvait pas se douter que Louis aussi avait coupé tous les ponts… C’était évident… Pour elle, il était forcément resté le même… Il était son frère, son cher et tendre, son amour pour toujours… L’idée même qu’il puisse changer était inconcevable. Voilà tout. Aussi Sara reprit-elle la parole, d’une petite voix hésitante :

« Faris… Louis t’a parlé de moi ? »

Puis il se leva, parlant d’aller boire ce fameux verre et Sara sentit des larmes glisser sur ses joues… C’était si bon, de retrouver ses amis… Ils lui avaient tellement manqué !!!! Doucement, elle rejoignit Faris, dans cette petite chambre d’hôtel et le serra dans ses bras, inondée d’un puissant sentiment de reconnaissance et d’amour. Elle chuchota d’une petite voix tremblotante :

« Merci… »

Elle sécha ses larmes du revers de sa main et poursuivit :

« Si tu savais à quel point je suis heureuse d’être de retour… Tu m’avais tellement manqué, Faris… »

Ils finirent par quitter l’hôtel pour aller dans un café où Sara offrit un verre à son ami… Elle se sentait mieux que bien… Il lui fallait seulement retrouver son frère, à présent, et tout finirait bien, dans le meilleur des mondes… C’était, en tout cas, ce dont elle était persuadée, ce jour-là. Mais elle ne savait pas encore, à quel point elle avait pu être induite dans l’erreur… Mais quand bien même elle l’ait su, il n’était pas sûr qu’elle ait changé d’avis au final. Sa détermination était vraisemblablement plus forte que tout…



[FIN POUR SARA]

" Non il n'en avait pas envie. " lança-t-il en guise de réponse des plus sincères car c'était le cas. Louis n'avait pas voulu parler d'elle. Peut être s'était il senti vexé à un assez grand point du fait qu'elle ait coupé les ponts et du coup il avait sans doute voulu tirer un trait sur elle. Mais ça c'était des histoires qui arrivaient dans les couples pas entre les frères et sœurs. Après si Sara était amoureuse de son frère peut être que c'était réciproque, peut être que Louis aimait sa sœur aussi. Enfin nous parlerons clairement au passé parce que pas sur que ça soit toujours d'actualité aujourd'hui.

Il ressenti auprès de Sara la flamme qui lui réchauffait auparavant le cœur lorsqu'il était en la compagnie des jumeaux à Poudlard. Sauf que cette flamme s'était affaiblie durant leur disparition avant de s'éteindre complètement lors de ses retrouvailles avec Louis. Puis aujourd'hui lorsque la voix de Sara vint lui murmurer des remerciements, il venait de ressentir cette flamme s'allumer de nouveau. Leur amitié était clairement toujours d'actualité il glissa alors : " Il n'y a pas de quoi. " avec un léger sourire très sincère.

Il continuait de sourire, légèrement béa par ces retrouvailles qui se passaient clairement mieux qu'avec lui. Elle était contente de le retrouver et lui aussi était content de la retrouver. Surtout dans ces conditions, pas de mauvaises conditions, de bonnes conditions finalement. Il ne la retrouvait pas comme avec Louis alors que ce dernier préférait ne jamais l'avoir revu ou des choses comme ça qui finalement avait profondément blessé Faris. Ils quittèrent l'hôtel pour se rendre à un café en bas de la rue.

Faris ne quitta pas son amie des yeux de peur de la voir s'envoler de nouveau. Ils iraient prendre ce café et ensuite ? Ils se diraient au revoir. Serait-elle encore là demain ? C'était tout de même une nouvelle qu'il faudrait qu'il annonce à Faith dès aujourd'hui. Alors qu'ils étaient assis ici, dans ce petit café, il lança alors à Sara à son tour : " Tu m'as manquée aussi. ". En espérant qu'elle ne filerait plus loin de lui, qu'il pourrait toujours voir celle qu'il avait longtemps considéré comme sa meilleure amie tout comme Louis avait été son meilleur ami. D'ailleurs que ferait ce dernier lorsqu'il retrouverait Sara, si tenté qu'ils se revoient. Redeviendrait-il comme avant ? Ce serait bien.

( Terminé pour Faris aussi )