- Retrouvailles forcées - PV

L’année avait débuté de bien mauvaise manière, et le pire, dans cette histoire, c’était que ce n’était que le début des galères… Marie avait eu une vie des plus mouvementées les deux derniers mois et ça lui déplaisait fortement. Tout avait débuté avec sa rupture… Tobias et elle avaient rompu. C’était de leur faute à tous les deux, c’était certain… Ils avaient tous deux des tords dans cette histoire, elle le savait… mais ça ne l’empêchait pas de l’avoir mal vécu. C’était comme si toutes ses ambitions, ces certitudes et ses rêves s’étaient écroulés soudainement… Elle le vivait mal… Le temps lui avait appris à relativiser, mais elle savait qu’elle aurait du mal à remplacer Tobias. Enfin, elle savait que Tobias était irremplaçable, tout court. Mais disons plutôt qu’elle aurait aimé pouvoir trouver quelqu’un à sa hauteur, et celui qui l’avait hantée, depuis un bon moment déjà, n’était pas du tout au niveau de Tobias. En fait, il ne lui arrivait même pas à la cheville ! Roman Jones avait bouleversé marie, et parallèlement, elle ne pouvait s’expliquer cette vision. C’était ridicule ! Pourquoi un garçon comme Roman lui plairait-il ? Il était évident qu’ils n’avaient rien (mais alors absolument rien) en commun ! Il n’était pas du tout fait pour elle, et elle savait aussi que jamais elle n’accepterait son mode de vie à lui ! Ridicule, grotesque ! Et pourtant… depuis qu’il lui avait volé un baiser, elle l’évitait soigneusement, elle qui avait entretenu, au préalable des relations ‘plus ou moins amicales’ avec le Poufsouffle.

Hélas, le blondinet étant préfet (tout comme la Vipère), marie savait qu’elle ne pourrait pas continuellement fuir les rondes communes avec lui (elle a beau être très croyante, elle savait que les prières aussi avaient leurs limites…). La blonde avait donc appris, dépitée, qu’elle avait sa première ronde nocturne de l’année avec Roman Jones. Cette seule pensée mit en rogne la jeune Vipère toute la journée, tandis qu’elle sentait la pression monter, alors que la soirée approchait… Puis ce fut l’heure… Marie était assise sur son lit, observant son reflet avec fureur (comme si le miroir lui avait fait quelque chose !) s’étirant, elle rejeta ses longs cheveux dorés en arrière, toisa son propre visage, puis s’avoua vaincue… Quittant le dortoir d’un pas lourd, elle fut tentée de feindre la maladie, mais elle savait qu’un jour ou l’autre, elle devrait bien le voir… Donc allons-y pour ce soir, et advienne que pourra !

Marie quitta la salle commune des vipères d’un pas léger. Elle devait quand même se donner une certaine contenance, histoire de ne pas trop faire tâche ce soir. Aussi avait-elle pris soin d’elle (ce qui en soit, est le cas même quand elle va faire de la randonnée à la campagne ou monter à cheval *alors qu’on sait tous que c’est inutile, mais bon, c’est marie… :p*). Ainsi Marie portait-elle un uniforme parfaitement ajusté, comme toujours. Sa jupe d’un noir d’encre tombait sur ses genoux, ne les dévoilant légèrement que lorsqu’elle se déplaçait. Les plis étaient parfaitement repassés et donc marqués plus que correctement. Sa chemise blanche, rentrée, à la taille, dans la jupe, tombait sur une taille fine et était boutonnée jusqu’au cou, ne dévoilant aucun décolleté, mais laissant deviner une belle poitrine. La cravate, verte et argent de la jeune fille était nouée en un nœud Windsor, et serrée au niveau du cou, relevant encore plus le chemiser blanc à manches courtes de Marie, comme toujours. De fines chaussettes blanches remontaient le long des mollets de la sorcière et se terminées, au niveau de ses pieds, par des petites chaussures de ville noires parfaitement cirées.

Les cheveux de la sorcière, blonds comme les blés, tombaient en de longues boucles soignées dans son dos, et étaient retenus par deux petites barrettes en forme de papillon, de couleur vertes (assorties à sa cravate). Marie portait une légère touche de maquillage : un peu de mascara marron, à peine visible, mais qui mettait en valeur ses prunelles, et une très légère touche de brillant à lèvre. La sorcière rejoignit en de longues enjambées assurées le point de rendez-vous fixé avec Roman… Elle se préparait à lui adresser la parole quand une chevelure blonde atrocement familière apparut au coin du couloir qu’elle allait emprunter : Roman !

Cette croisée de chemin prématurée l’empêcha de préparer sa tirade et c’est en adressant un regard des plus surpris au sorcier qu’elle lâcha un simple :

« Oh… ! »

Oui, c’est sûr que dans son genre, cette remarque a énormément de mordant, n’est-ce pas ?
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Etait-il préférable de faire remarquer à Roman Jones que le jour s’en était allé depuis un moment et qu’à présent, il était plus intelligent de dire ‘bonsoir’ plutôt que ‘bonjour’ ? Marie ne mit pas plus de deux secondes à répondre à cette question (question qu’elle n’avait, par ailleurs, pas même pris la peine de formuler en son fort intérieur, la réponse allant de soit, dans ce cas là) : non. Il était évident que moins elle se prendrait la tête avec lui, mieux elle se porterait… Quoique ??? En réalité, elle n’avait aucune idée de la conduite à tenir vis-à-vis de Roman. Il la perturbait beaucoup trop. En tout cas, si elle savait bien une chose, c’était que jamais, ô grand jamais, elle ne mentionnerait ce fâcheux épisode qui s’était déroulé l’an passé. Ce fut bien trop gênant et ça l’était toujours, d’ailleurs, pour que ce soit intégré dans une quelconque conversation !

Aussi la jeune sorcière blonde se contenta-t-elle de hocher doucement al tête, en signe de salut : sobre mais efficace en son genre, répondant par la parole, par la suite :

« Bonsoir, Roman. »

La question des vacances laissa la sorcière silencieuse… Eu… Comment dire… La préfète posa un regard froid et presque ‘blasé’ sur Roman avant de répondre presque sèchement :

« Non. Ma rupture avec Tobias a été très malvenue. »

Attention ! Elle ne tenait pas Roman pour responsable de sa rupture quoique…, mais elle aurait préféré rester aveugle et épouser Tobias quand bien même il ne soit pas l’homme de sa vie, plutôt qu’être seule, à présent, sans aucun époux digne de son nom à portée de main (parce que même si elle admettait *difficilement* que Roman pouvait (peut-être) bien lui plaire, elle savait aussi qu’il n’avait rien d’un possible futur membre de sa famille et que cette relation était donc un échec avant même de débuter… Aussi la vipère fronça-t-elle les sourcils, l’air mécontent, puis commença à avancer, tout en parlant de la ronde :

« On commence par sous-sol, on continue par les cachots puis on refait un tour aux sous sols ? »

Elle prit sa lampe de poche de son sac (ben oui, maintenant qu’ils n’ont plus de magie, les lumos sont terminés…). Puis elle retourna la question à Roman (bien qu’en soit, entretenir la discussion ne soit pas forcément ce qu’elle ait eu envie de faire à l’heure actuelle :

« Et toi ? »

La jeune fille se demanda alors brièvement à quoi pouvaient bien ressembler les vacances de Roman Jones, lui qui avait une vie à des années lumière de la sienne… Ils étaient tellement différents que si on lui annonçait qu’il passait ses vacances à faire du camping sous une tente en sac poubelle, elle ne serait même pas choquée… de toute façon, Marie s’attendait à tellement de choses excentriques de la part de ce garçon qu’elle se demandait s’il saurait vraiment l’étonner (mise à part quand il décidait de l’embrasser sans qu’elle ne lui demande quoique ce soit, bien sûr ! mais ça, c’est (encore) une autre histoire… !).



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Il avait un petit peu beaucoup intérêt à être ’d’accord’ de toute façon parce qu’il n’avait tout simplement pas le choix. Voilà, si marie disait qu’ils allaient faire comme ça, c’était simple : ils faisaient comme ça. Pardon ? la liberté d’expression ? Eu, on est en monarchie, non ? Donc les nobles décident, le peuple suit, point barre. Oui, d’accord, elle avait formulé le tout sous forme de question, mais c’était seulement pour que la pilule passe mieux !!! Voilà tout. Satisfaite donc (parce qu’elle menait le peuple enfin Roman quoi, mais faut un début à tout, la Terre n’a pas évolué en un jour à la baguette –pas magique, hélas, pour des petits soucis de connexion à l’heure actuelle…

Quand il tiqua pour Tobias, Marie l’observa avec froideur. Roooh mais c’était quoi son problème à ce mec ?? Mise à part qu’il est trop mignon et qu’elle a trop envie de lui sauté dessus, bien sûr…. Agacée, elle répondit sans l’ombre d’une hésitation :

« De toute évidence ça veut dire que je ne suis plus avec lui et que ça n’a pas du tout plu à ma famille. Même si on a de bien meilleurs partis, il était fort correct et très bien éduqué. Qualités qui se font extrêmement rares de nos jours… »

Que… quoi ? Un sous-entendu ??? Où ça donc ??? *sourire innocent qui ne trompe personne*. Ceci dit, Marie releva (bien malgré sa consicence) qu’il était toujours célibataire, et ce n’était pals pour lui déplaire… sauf qu’à peine cette pensée eut-elle vue le jour dans son fol esprit, qu’elle s’en voulut terriblement. De quel droit se réjouissait-elle du célibat d’un garçon qui, c’était évident, n’avait rien d’un homme à sa hauteur ? *s’étrangle avec ses pensées*. Ben quoi ? Il n’avait rien de la classe que recherchait marie chez ses compagnons !!! Bon, il est blond, ok ça aide… mais non !. Puis, avec un haussement de sourcil, la blonde reprit, l’air agacé :

« Tu n’as pas répondu à ma question. Tu veux de fighter, hein, hein ??? C’est ça hein ???? »

Passant sa main dans ses cheveux d’or (parfaitement entretenus et donc, en conséquent, soyeux, doux et brillants de santé Schwarzkopf, la qualité professionnelle, pour vos cheveux. La sorcière reprit donc :

« As-tu passé de bonnes vacances ? »

Bon de toute façon, fallait avouer qu’elle était genre méga à court d’idées de sujets de conversation. C’est que Roman la mettait ultra mal à l’aise… Mais il était si craquant aussi (on n’a pas idée d’être parfait physiquement et aussi…. Roman psychologiquement !). Bon, en soit elle n’avait pas grand-chose contre sa personnalité ils avaient même pu être amis à une époque fort fort fort lointaine, si si, vrai de vrai !!!. Mais il n’était pas l’homme idéal, pas celui qu’elle était censée ramenée au Liechtenstein, en tout cas… Et c’était là tout le problème, en réalité… marie ne voulait pas d’aventures, elle voulait un prince charmant qu’elle épouserait et avec lequel elle passerait tout le restant de sa vie ! (eu Roman , pourquoi tu pars en courant comme ça là ??? o_O)


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Ils étaient aussi nuls l’un que l’autre... Marie restait fermement campée sur sa position et de son côté, Roman (qui des deux était sans nul doute le plus souple d’esprit –Marie étant terriblement butée, puisqu’elle ne supporte pas le moins du monde qu’on se permette de souligner ses tords-), les blonds étaient dans une impasse. Il n’y avait pas d’autre terme pour décrire le fouillis qui les entourait et dans lequel ils s’embourbaient tous deux avec une volonté effarante (on pourrait presque croire qu’ils faisaient un concours, ou une sorte de compétition : le plus débile des deux gagne ! Et pour l’instant… les scores étaient serrés… Très serrés, même.)

Bref, entraînés dans leur compétition débile, ils semblaient prendre un malin plaisir à se pourrir mutuellement… Et pourtant, bien que ce soit très dur à croire, quand on les observe d’un point de vue extérieur, Marie n’avait pas plus envie que ça d’avoir des ennuis avec Roman… Au contraire, il lui plaisait tellement, cet imbécile… Il était nul, pourtant (enfin comprendre par ‘nul’ qu’il n’avait rien de son homme idéal, mis à part son physique… Il n’avait pas le charisme de Tobias (il avait surtout la beauté) il n’était pas bête, au contraire, mais il n’avait pas l’ambition que la Blonde aimait avoir chez son petit ami… Elle avait un rang, une place à tenir… Et elle avait besoin d’être avec une personne de sa trempe pour que tout fonctionne… Et si Roman tenait très bien tête à la Princesse, elle ne le voyait pas avoir les responsabilités qu’elle était censée avoir, elle-même, un jour… c’était sans aucun doute ridicule de penser ainsi, mais Marie n’était pas comme les autres filles de son âge. Elle avait un impact important vis-à-vis du Liechtenstein… Et ses choix, ses gestes… Tout pouvait faire basculer l’opinion publique. Elle avait une vie sociale dictée par des règles de bienséance qui devaient sans nul doute totalement échapper au superbe et si séduisant Roman Jones… Et c’était pour cette raison, qu’elle ne devait surtout pas craquer, garder son sang froid et rester aussi calme que possible, face à lui… Mais ignorer les fous battements de son cœur… Et bien ce n’était pas si simple que ça !

Laissant ses pensées animées au loin, histoire de conserver un minimum les pieds sur terre, Marie décida (pour leur bien à tous et accessoirement, la paix dans le château, et dans le monde, par extension) d’en rester là. Elle n’adressa plus la parole à Roman, même si ça lui brisait le cœur, de sentir une telle tension entre eux. Elle se serait baffé, mais elle avait une terrible envie de le gifler et de l’embrasser en même temps. Curieux mélange qui faisait bien des ravages dans la tête de la préfète. Gardant son calme et une totale maîtrise d’elle-même, elle se contint néanmoins et pu finir sa ronde sans encombres.

Lorsqu’ils cessèrent de marcher, d’un commun d’accord et sans s’être parlés néanmoins preuve qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, ben oui, ils communiquent par la pensée !!, Marie, les dents serrées, siffla difficilement, entre ses dents un simple :

« Bon ben bonne nuit. »

Et elle quitta Roman. Chaque pas l’éloignant de lui étant à la fois un cruel soulagement et une douleur lancinante… C’était ridicule, d’être aussi paumée, tout de même… Elle s’en voulait terriblement ! Soupirant, loin de lui, elle sentit les larmes lui monter aux yeux, sans même comprendre pourquoi… tristesse ? Amertume ? Colère ? Elle ne savait pas ce qui lui serrait le cœur, à présent, mais elle ne se sentait pas bien du tout… Une fois dans son lit, elle pleura en silence, sans même savoir pourquoi exactement et s’endormi rapidement, exténuée par ce trop plein d’émotions.


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FLEUR
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TERMINE POUR MARIE