[Bar] For a sec I even gave up believing and praying PV

C’était fini… Il l’avait ‘jetée’. Il le lui avait bien di… Ce n’était que pour une nuit… Elle avait accepté de passer dans son lit façon de parler, puisqu’ils n’étaient même pas arrivés jusqu’à la chambre en sachant que ce ne serait qu’en guise de ‘fille facile’. Que pour cette seule soirée… Il ne l’aimait pas. C’était aussi simple que ça. Et cette seule phrase formée pourtant de cinq petits mots avait su ravager le cœur de Keira. Lorsqu’elle avait retrouvé son appartement, juste après, comme promis, elle n’avait su affronter le reflet de cette femme sans ambition qui la regardait de biais depuis le miroir de sa salle de bain. De rage, elle avait frappé avec force cette femme ignoble qu’elle haïssait tant. Le miroir s’était fendu, la blessant au poing, lui faisant pousser un cri de douleur (aussi bien physique que mentale). Agenouillée dans des débris de verre, elle fut rapidement rejointe par Corann. Cette dernière dégagea doucement la rouquine de la salle de bain, s'assurant qu'elle n'ait rien de grave. le reste de la nuit, Keira le passa dans les bras de Corann, dans son lit, à sangloter. Jusqu'à ce qu'enfin, le sommeil l'apaise.



Ce fut le début d'une nouvelle aire apocalyptique.


Keira n’était pas retombée dans la drogue. Heureusement, elle avait tout jeté. Elle avait donc bu. Beaucoup trop bu. Mais c’était bien mieux que de reprendre ce qu’elle avait mit tant de temps à arrêter… La jeune femme sortait tous les soirées. Elle était exténuée toute la journée, ne parvenant plus à récupérer. Elle bâclait son travail, insultait les critiques… Elle tournait mal. Elle était mal. Tous les soirs, elle sortait avec un groupe de mannequin qu’elle connaissait depuis plusieurs années. Certains se droguaient, mais elle n’y touchait plus (elle avait au moins ça pour elle à défaut de reluire d’intelligence…). Ils étaient allés dans un bar cette nuit là. La jeune femme était plus déshabillée que réellement vêtue. Elle portait, en effet, une robe dos nue extrêmement courte. Cette dernière était d’un joli vert d’eau. Ses longs cheveux étaient relevés en un chignon décoiffé, d’où partaient de flamboyantes boucles rousses. Elle était trop maquillée, et portait des talons hauts de dix centimètres qui lui donnait une taille impressionnante : 1m87. Toujours aussi mince (pour ne pas dire maigre), et dénuée de formes (que ce soit de poitrine, de hanche, ou de fesses…). La jeune femme semblait être encore plus grande mais aussi particulièrement fragile. Pourtant, il émanait d’elle une énergie à couper le souffle.

Tout dans son allure reluisait l’assurance. Un regard fixe, malgré tous les verres déjà absorbés, des lèvres qui s’ouvraient sur un sourire amusé… La jeune femme était aguicheuse et attirait l’attention sur son passage. Elle possédait, déjà, une beauté naturelle non négligeable. Ajouté à cela sa tenue oléolé, et son charisme enclenché, elle pouvait faire tourner bien des têtes sans même lever le petit doigt. Assise à une table avec les autres mannequins, la jeune femme aperçu une silhouette qui lui rappelait vaguement quelqu’un. Elle quitta son groupe, et rejoignit la brune :

« Salut. Ça va ? »

Lui adressant un sourire, la rouquine s’était arrêtée devant Frederique.

« Tu ne serais pas une copine d’Eve par hasard ? Enfin, Heaven Clarks, quoi… »

Parce qu’il lui semblait vraiment l’avoir déjà vue avec Eve, justement… Observant d’un œil critique la brunette, Keira reprit tout naturellement :

« Tu es avec quelqu’un ? »

La musique.
La jeune LeeRoy pourrait vous parler des heures de la musique et pourtant elle n’était pas du genre bavarde bien au contraire. Pourtant cet art de combiner les sons semblait la transformer l’espace d’un instant, le temps d’une musique. Il y avait quelques années, elle ignorait tout de la musique, aussi de bien de son maniement sur un instrument que ses bienfaits. Elle avait appris seule à jouer de sa guitare. Pas d’aide, pas de cours, pas d’explication. Les notes s’étaient enchaînées les unes après les autres jusqu’à former des suites de sons produisant une impression harmonieuse. Bien sur, la notion d’harmonie dépendait des gens, mais la plupart du temps, elle mettait une grande partie d’entre eux d’accord. Elle, elle aimait tout simplement la musique et depuis qu’elle l’avait connu, elle ne pouvait plus s’en passer. C’était la plus agréable dépendance qu’elle avait pu connaître.

Récemment, elle avait trouvé un sort permettant de réduire sa guitare dont elle ne pouvait plus se séparer. De la taille d’un médaillon, elle l’attachait à son cou pour l’avoir toujours sur elle, bien moins encombrante, mais toujours disponible. La sentant avec elle, elle se sentait bien. Elle savait ainsi qu’à tout moment de stresse, elle n’avait qu’à lui rendre sa taille normale pour pouvoir jouer un air simple et apaisant. Et puis elle avait décidé de faire le tour des bars pour voir si on ne cherchait pas de nouveaux talents et pour cela, si elle sortait sans son instrument personne ne pourrait la prendre ou l’écouter. Et si les soirs où elle se présentait on ne cherchait personne, elle ne serait ainsi pas encombrer par sa guitare et pourrait malgré tout profiter de sa soirée. Elle était bien moins sauvage qu’avant mais devait prendre l’habitude de se mêler aux autres et à la foule.

« …Salut… Je vais bien… Et toi… ? »

Alors qu’un peu perdu, elle tentait de savoir où se placer pour ne pas ressembler à une idiote perdue au milieu de la salle. Mais une jeune femme vint à sa rencontre. Son visage lui disait quelque chose mais elle ignorait qui elle était réellement. Elles se sourirent et la jolie rousse fut la première, pleine d’entrain, à prendre la parole. Hésitante, comme à son habitude, elle s’était ainsi contentée de lui répondre calmement mais avec autant de tranquillité qu’elle était capable d’avoir. La belle étrangère aux yeux de Frédérique lui parla ensuite de sa meilleure amie.

« Heaven et moi sommes effectivement de très bonnes amies… T’aurait-elle parlé de moi… ? »

Vêtue d’un pantalon noir près du corps qui mettait en valeur ses fesses et d’une chemise verte foncée aux manches trois quart ouverte en fort décolleté, elle ne s’était pas attardée à faire de grands efforts vestimentaires bien que cela lui aille à merveille. Ses cheveux parfaitement raides à présent et qui avaient pris une teinte quasi noirs depuis l’année précédente faisaient ressortir la clarté de ses yeux. Quittant définitivement l’adolescence, elle n’aurait jamais elle même imaginé qu’elle pouvait être à présent une belle jeune femme.

Elle glissa donc ses mains dans les poches arrière de son pantalon, mal à l’aise comme quand elle adressait pour la première fois la parole à quelqu’un. Elle avait toujours peur de dire ce qu’il ne fallait pas. C’était pour cela qu’elle était plus observatrice que bavarde. Là, elle n’avait pas le temps de l’observer car la jeune femme lui posait des questions. Et la question qu’elle venait de lui poser pouvait avoir double sens. Elle ignorait si elle lui demandait si elle était seule dans la vie, donc célibataire. Ou bien si elle lui demandait si elle était venue seule ce soir là. Elle ne voulait pas se tromper dans sa réponse car elle n’était pas célibataire et parfaitement en couple avec Maureen donc la relation était connue des personnes qui les avaient vu ensemble à Poudlard quand elles y étaient encore étudiantes.
Elle décida donc de choisir la réponse la plus simple possible.

« Je ne suis accompagnée de personne… Serais-tu avec quelqu’un… ? »

Simple mais vague, tout à son image. Comme son regard qu’elle gardait pour l’instant fuyant…

Rejetant ses boucles rousses en arrière, dans un éclat de rire cristallin, Keira adressa un sourire amical à la brunette qui lui faisait face :

« Je t’ai surtout déjà vu avec elle… pendant quelques soirées… Mais j’étais occupée, et je n’avais pas pu aller la saluer… Elle n’est pas avec toi aujourd’hui ? »

De toute façon, si Heaven n’était pas là, Keira trouverait certainement une compagnie agréable… Et pourquoi pas en la compagnie de cette brune là, d’ailleurs ? Bon, elle ne savait pas encore, à l’heure actuelle, si Fredérique était du genre à préférer les filles aux garçons, mais Keira avait déjà réussi à emmener des filles 100% hétérosexuelles dans son lit, c’était une simple question de persuasion… Et la rouquine était particulièrement douée en la matière, il ne fallait surtout pas en douter. La brune lui annonçant qu’elle n’était pas accompagnée offrit d’avantage encore de bonne humeur à la rouquine qui lui prit la main, l’air ravi :

« Génial, ben viens danser avec moi alors ! »

Traînant la vipère vers le centre de la salle où dansaient quelques rares personnes (l’heure n’étant pas encore à la danse, les jeunes n’ayant sans doute pas assez bu encore pour se lancer…). Sans éprouver la moindre gène, Keira glissa une main à la taille de Frédérique, lui saisissant une main dans celle qui lui restait. Puis elle se mit à bouger en rythme. Keira n’était pas une danseuse dans l’âme. En fait, elle était plutôt dans la catégorie des filles qui font n’importe quoi, mais qui y mettent tellement de bonne volonté qu’elles sont des plus impressionnantes sur la piste de danse… Pas pour leur grâce ou leur souplesse (pas du tout) mais par l’énergie qu’elles dégagent. Répondant, enfin, à la question de la vipère, elle répondit d’un haussement d’épaules amusé :

« Oui, je suis avec des amis… mais ils sont pas très motivés ce soir, je trouve… Donc je cherche de la chaire fraîche ! Puis je suis tombée sur toi, et tu m’as tout simplement tapé dans l’œil ! »

Riant, toujours pleine de vie, façon très personnelle qu’elle avait de tenter d’oublier sa douleur et sa peine, la rousse virevoltait sur la piste avec entrain. Elle n’accorda aucun regard à la table où étaient regroupés les mannequins avec lesquels elle était venue ici ce soir même. La musique prit fin, et la jeune sorcière adressa un nouveau sourire à sa nouvelle compagne :

« Tu as soif ? Moi oui, en tout cas ! »

L’entraînant vers le bar, elle commanda à boire, s’installant face à Frédérique, elle l’interrogea :

« Tu sais que tu es mignonne ? »

Souriante, Keira prit le verre qu’on lui servait et but, sans quitter du regard la vipère, toujours très sûre d’elle.

La jeune LeeRoy ne savait rien de cette jeune femme. Pourtant son visage lui disait quelque chose. En tout cas, elle était incapable de mettre un nom sur son visage. Justement, elle ne lui avait pas donné son prénom et cela la gênait un peu. Parler à quelqu’un sans savoir qui était cette personne pouvait être déstabilisant. Mais son air et son sourire amicale pouvaient rapidement effacées tout doute. Elle n’était pas un risque et la petite était devenue un peu plus sociable qu’elle ne l’avait été dans le passé. Elle s’accorda donc le doute. Elle était là pour passer une bonne soirée, faire sa place dans le monde de la musique et surtout s’amuser un peu comme quelqu’un de normal.

« Oui, je faisais le plus gros de mes sorties en ces lieux avec elle… Maintenant que tu me dis, je crois t’avoir déjà aperçu… Mais occupée à faire bonne impression, je n’étais pas réellement observatrice… Non, Heaven n’est pas là ce soir… Comme je t’ai dis, je suis seule ce soir… Comment vous vous connaissez… ? »

Cela faisait quelque temps qu’elle n’avait pas revu sa meilleure amie. Depuis leur départ de Poudlard à la fin de leurs études, elle n’avait eu que quelques nouvelles. Elles faisaient chacune leur vie et à ne plus se voir tous les jours, on se perdait rapidement, trop rapidement de vu. Elle espérait à chaque fois la croiser dans les bars qu’elle fréquentait, sans résultat jusque là. Alors qu’elle était dans ses pensées, elle n’eut pas le temps de réagir quand Keira l’entraina sur la piste de danse, en osant attraper sa main, elle qui avait toujours un certain malaise quand on la touchait.

« Danser… ? »

Réservée, discrète, Frédérique n’était pas un as de la danse. Enfin elle le pensait. Elle ne dansait pas comme une professionnelle mais elle se débrouillait assez pour qu’on ne se moquait pas d’elle. Dansant donc comme elle le pouvait, elle trouva une certaine grace dans les mouvements de la jolie rousse. Surprise par ses pensées, elle préféra reporter son attention sur ses propres mouvements à elle et sur le rythme de la musique tout en continuant à discuter avec elle. Ce qui n’était pas si évident en soit.

« Je suis contente de savoir que tes amis ne m’en voudront pas de te voir en ma présence, si ils sont comme tu dis pas motives ce soir… De la chair fraiche… ? Je t’ai tape dans l’oeil… ? Moi… ? »

Déjà que les paroles et le rire de Keira l’avait surpris, surpris assez pour les reprendre en mode interrogative, elle eut un sursaut quand elle glissa sa main à sa taille. Pire que de l’avoir pris la main, elle entrait directement dans son espace vital et elle commença à avoir des bouffées de chaleur, de panique. Les même sensations de bouffées de chaleur comme quand on avait bu un pu trop vide un verre de whisky pur feu. Elle fut sauvée quand on lui proposa de boire. Elle allait ainsi pouvoir se détacher d’elle et se rafraichir un peu.

« Soif… Après cette danse oui un peu… C’est quoi ton nom déjà… ? »

La musique avait pris fin et elle avait osé lui demander son prénom. Elle s’était dit que c’était le bon moment de le faire sans paraitre déplacée. La suivant jusqu’au bar en passant un main dans ses cheveux longs, elle l’observa commander. La jeune fille semblait détendue et parfaitement dans son élément, contrairement à elle. Justement elle prit le temps de respirer tranquillement durant ce moment de répis. Elle s’assit sur l’un des tabourets hauts vides elle ne leva pas les yeux vers Keira ou le serveur. Alors que le serveur lui demanda ce qu’elle voulait prendre, Keira lui demandait si elle savait qu’elle était mignonne. Elle crut s’étouffer avec sa propre salive.

« Mignonne… ? »

Elle commanda avec précipitation la même chose que Keira, sans chercher à savoir ce qu’elle avait pu prendre. Elle commanda si vite qu’elle eut l’impression que ce n’était pas elle qui avait parlé. Une fois son verre devant elle, sentant le regard de la jolie rousse sur elle, elle avala d’une traite le contenu de son verre. Comme s’était fort ! Mais elle ne s’étouffa pas. Au contraire, elle sentit les vapeurs d’alcool lui envahir tout son être et les moindres recoins de son esprit. Ce fut à ce moment là qu’elle leva enfin les yeux pour les poser sur elle…

Comment Keira connaissait-elle Eve ? Pensive, la rouquine contempla en silence son interlocutrice, alors qu’elle cherchait une réponse à la question formulée par cette dernière… Et cette question était des plus excellentes… parce que très honnêtement, la jeune musicienne et mannequin ne s’en souvenait plus le moins du monde ! Comme illuminée par un éclat divin, Keira ouvrit les yeux avec stupeur :

« Ca alors… »

Elle demeura silencieuse un instant, cherchant encore dans sa mémoire cette information qui semblait avoir momentanément (voire éternellement ?) disparu… Et acheva finalement, l’air préoccupé :

« Et bien en fait, je ne m’en souviens plus du tout… Ca fait tellement longtemps qu’on se connaît elle et moi… je ne sais plus comment on en est venues à discuter… Surtout qu’elle était à serpentard, et moi à gryffondor… Bref, faudra que je lui demande du coup, ça me perturbe ! »

Puis Keira entraîna la brunette sur la piste de danse avec elle. Visiblement, cette dernière n’était pas forcément très à l’aise… Mais la rouquine pensait bien qu’avec le temps (ou un peu d’alcool –voire même les deux-) tout irait en s’arrangeant. Après tout, c’était bien triste de ne pas s’amuser comme des fous dans ce genre de soirées, non ??? c’était, en tout cas, le point de vue de la jeune lionne et elle comptait bien montrer à l’amie d’Eve ce qu’était une vraie fête !

« Ben grave ! Tu as un petit quelque chose que je trouve super craquant. T’en as pas conscience ou quoi ? »

Bon, après, les filles comme Frederique n’étaient pas non plus, le type de fille de la rouquine, en général. Souvent Keira couchait avec des filles plutôt superficielles, très sûres d’elle et qu’elle pouvait larguer sans problème juste après. Et quelque chose lui disait que la brune, devant elle, était une proie moins facile, et c’était bien ça qui intéressait la sorcière… La compétition. Parce qu’une chose était sûre : elle ne lâchait pas prise facilement. Et puis pendant qu’elle cherchait des techniques pour avoir sa proie, elle ne pensait plus à lui et c’était tout ce qui comptait, à ses yeux.

La danse prenant fin, les filles allèrent au bar. Keira se mit à rire, avec bonne humeur :

« Keira ! Et toi ? »

Généralement, les noms n’étaient pas une chose qui importait spécialement pour la rousse… mais le connaître ne pouvait qu’aider, c’était certain… Puis Frederique s’étonna du compliment de Keira ce qui eut le mérite de faire sourire cette dernière qui acquiesça :

« Evidemment ! Encore plus quand tu es étonnée comme ça ! »

Et c’est avec un certain plaisir (plutôt malsain, par ailleurs) que la rousse vit la jeune fille commander comme elle et boire cul sec… Et bien au moins, Keira était fixée à présent ! Si l’amie d’Eve n’était pas bi, elle était lesbienne, c’était obligé ! La victoire était donc en bon chemin… Aussi prit-elle encore les devants :

« Faut pas que tu te perturbes pour si peu. Je dis ce que je pense. »

Et brisant la distance qui les séparait, Keira embrassa (sur les lèvres) la Vipère, avant d’ajouter, avec satisfaction, son regard encré dans celui de la brune :

« Et je fais ce que je veux. »

L’ancienne Serpentard dévisagea la jeune femme qui semblait pensive et garda le silence qu’elle avait fait naître. Elle était mignonne quand même. Elle fut surprise de connaître son ancienne maison, qui était la parfaite rivale de la sienne. Elle n’imaginait pas les Gryffondor comme elle. Mais il était vrai qu’elle ne voyait aucune maison comme elle. Un peu étonnant.

« Tu étais de Gryffondor… J’aurais du sortir un peu plus de mes livres et ma guitare… Je ne me souviens plus de toi dans Poudlard… »

La jeune LeeRoy avait été intriguée sur le fait que cette jolie rousse puisse connaître celle qu’elle considérait comme sa meilleure. Mais bien que cela soit le cas dans ce sens, elle n’ignorait pas que son amie ne la voyait pas de la même manière. Elle ne lui en voulait pas, et ne cherchait pas non plus à la considérer comme telle. Tant qu’elle restait au moins son amie, cela lui suffisait plus que tout. Elle avait déjà si peu d’amies que le peu qu’elle avait, elle ne voulait pas les perdre juste pour le fait qu’elle les voulait plus proche et confident avec elle. Et puis elle n’était pas certaine d’être une bonne oreille pour ce qu’on pouvait lui confier. Elle écoutait certes plus qu’elle ne parlait mais de par ses convictions que peu connaissaient, elle n’était pas certaine d’être compréhensive sur tout, même quand il s’agissait de ses amis. Elle se demandait si elle se moquait d’elle quand elle lui affirma que cela la perturbait que de ne pas se rappeler où elle avait pu connaître Heaven.

« Moi j’ai un petit quelque chose que tu trouves super craquant… ? Non je n’en avais pas conscience… »

Elle avait du mal à se considérer comme jolie et attirante. Elle se dévalorisait depuis qu’elle était capable de décerner les choses. Jamais elle n’avait pensé intéresser quelqu’un. Et elle était depuis un moment à présent avec la jolie Maureen donc c’était qu’elle n’était pas si détestable que ça, physiquement comme moralement. Elle haussa donc un sourire timide quand la jolie rousse lui fit tous ses compliments. Il en fallait peu pour troubler la petite sauvage qu’elle était.

« Keira… Moi c’est Frédérique… »

Son prénom était parfaitement androgyne, un peu comme elle au final, bien qu’elle faisait bien plus féminine que durant son adolescence. Elle n’avait jamais ressemblé à un garçon mais elle n’avait jamais porté de jupe ou de jolies coiffures sauf pour les fameux bals de fin d’année où elle avait étonné tout le monde. L’alcool lui montait aux joues, rougissant sa peau pâle.

« Je ne savais pas que je pouvais être mignonne… Encore moins quand je suis étonnée… »

Elle sourit en coin dévisageant Keira de ses yeux brillants déjà d’alcool. Il lui en fallait peu pour en ressentir les mauvais effets de l’alcool.

« Ne t’en fais pas, un rien me perturbe… Il y a encore peu, on entendait jamais le son de ma voix sauf quand on me surprenait en train de chanter… Mais j’apprécie mieux les gens qui disent ce qu’ils pensent… »

Soudainement, Keira brisa la distance qui les séparait et vint à l’embrasser. Tout d’abord ce fut de la surprise qu’elle en ressentit. Mais appréciant ce contact et les quelques mots qui en suivirent, elle se rapprocha à son tour et se montra moins brusque qu’elle pour venir à l’embrasser à son tour en entrouvant légèrement leurs lèvres avant de se reculer avant d’aller plus loin. Elle reprit son sourire en coin. Oui elle aussi elle pouvait faire ce qu’elle voulait quand ça lui prenait...

Rejetant ses boucles rousses en arrière, le visage rayonnant, les prunelles étincelantes, Keira répondit évasivement, malgré son accès de bonne humeur !

« Et oui ! Une vraie lionne… Mais j’ai tellement voyagé entre les écoles, que ça m’étonne pas plus que ça que tu te souviennes pas de moi… »

Pensive, Keira compta, sur ses doigts :

« J’ai fait Poudlard, puis Salem, puis Poudlard, et finalement Taliesin… Bref, on m’a plus appelé la tornade qu’autre chose, je suis jamais restée assez longtemps quelque part. »

Puis souriante, Keira chuchota :

« Mais en attendant, on devait être destinées à ce rencontrer, parce que je suis absolument nulle en mathématiques ou probabilité, mais je suis sûre d’une chose : les chances étaient minces pour qu’on soit amenées à se trouver ici, toutes les deux, ce soir. »

S’en suivit un regard appuyé, très entendu :

« Tu ne penses pas ? »

Riant aux éclats, quand la vipère affirma que non, elle n’avait pas du tout conscience d’avoir quelque chose de ‘craquant’ pour la lionne, cette dernière répliqua, avec bonne humeur :

« Et bien maintenant, tu le sais. »

Et oui, voilà ! Les sorcières arrivèrent au bar et burent ensemble. Keira fut étonnée par les propos de Frédérique, mais se passa de commentaires, n’ayant pas envie de se lancer sur le sujet musique… Etant donné qu’elle tentait de se lancer dans la profession actuellement, ce n’était pas ce qu’elle sortait, comme sujet, pour ses ‘coups d’un soir’. Oui, oui, parfaitement, c’était là le projet de la rouquine, au cas où certains ne l’aient pas encore saisi. Elle n’avait d’yeux que pour Kaïn, évidemment, mais puisque lui, il se foutait royalement d’elle, elle faisait son possible pour l’oublier, et c’était, à l’heure actuelle, la seule ‘idée’ qui lui ait traversé l’esprit, donc elle faisait avec.

Keira embrassa ensuite la vipère qui, après un regard, répondit à cette première offensive, pour le plus grand plaisir de la rouquine…. C’était plus facile qu’elle le pensait (il y avait toujours un peu de difficulté, quand elle choisissait des cibles féminines, parce qu’il y avait toujours le risque de tomber sur des hétéro pures et dures, comme Lena…). Souriant à la brunette, Keira entraperçu un visage, hélas, familier, quand elle s’éloigna légèrement de la belle demoiselle de serpentard… c’était lui, derrière elle… pas Kaïn, non… Presque pire… (si tant est que ce soit possible). C’était Jake, un des meilleurs amis de celui qui lui a brisé le cœur. Elle avait eu une aventure avec lui, d’ailleurs, il y a quelques années… Et elle ‘lavait aussi croisé, ce soir là, quand Kaïn et elle avaient franchi le fameux pas… A présent… il était là, il la regardait, et elle savait très bien qu’il l’avait reconnue… préférant la fuite à l’affrontement de front, elle lui tira la langue et prit la main de Frédérique :

« On va au calme ? »

Plus elle serait loin de ce danger potentiel, mieux elle se porterait… se dégotant un coin moins bruyant, elle s’assit sur un sofa, entraînant la brune avec elle. Ici, elles pouvaient encore discuter (et autre) avant de finalement partir ensemble, parce que non, Keira n’en n’avait certainement pas fini avec sa petite perle brune ! Souriant, elle murmura, ses yeux plongés dans ceux de la vipère :

« Où en étions-nous déjà ? »

Puis, son regard s’illumina, comme si tout à coup, elle se souvenait, et elle s’approcha de nouveau de l’ex serpentard pour l’embrasser, ses mains glissant sur sa joue, jouant avec ses mèches brunes de temps à autres.

Keira avait brisé la distance qui les séparait et la petite ne l’avait pas repoussé. Au contraire, quand leurs lèvres se quittèrent, elle redemanda un autre contact et le poussa même un peu plus loin, proche du désir et de celui que l’on avait envie de donner. Il était évident que si un homme l’avait embrassé, dans les même circonstances, aussi beau était-il, elle l’aurait immédiatement repoussé. Elle aimait les femmes et à présent en dehors de Poudlard, elle ne s’en privait plus. Ou en tout cas, elle ne voulait pas s’en priver et s’en rendait à ce moment là compte.
Frédérique n’avait aucun sentiment pour la jeune femme. Elle ne l’aimait pas plus que ce qu’elle la détestait. Elle la désirait physiquement et cela s’arrêtait à cela. Si on lui disait plus tard qu’elle trompait Maureen, elle soutiendrait le contraire. Son cœur appartenait éternellement à sa compagne. Mais le reste n’était pas une question de fidélité ou de tromperie. Si ses yeux pouvaient avoir le droit de se poser sur d’autres personnes, que ses oreilles pouvaient entendre d’autres voix, alors pourquoi ses lèvres n’avaient-elles pas le droit de gouter à d’autres parfums ?

« Comment se dire une vraie lionne si tu as voyage entre les écoles… J’ignorais que l’on pouvait ainsi changer de scolarité… J’aurais aimé connaitre l'institut Durmstrang et Salem… »

La jolie rousse avait un pouvoir de séduction qu’on ne pouvait pas lui retirer. Elle savait en jouer et la brune s’en rendait bien compte. Pourtant, elle ne chercha pas à la fuir. Au contraire, elle voulait en connaitre plus jusqu’à peut-être s’en désintéresser tout autant qu’on se désintéresserait à elle quand tout le mystère s’était envolé. Elle sera étonnée par la suite, d’aimer ce genre de relation éphémère. Peut-être était-ce la dure loi du métier dont elle se destinait. Elle l’ignorait. Elle ne s’en posait pas réellement de questions. Pour elle, il n’y avait aucun souci.
Surprise alors qu’elle se perdait dans ses réflexions intérieures, Keira tira la langue à une personne derrière Frédérique et lui attrapa la main pour l’attirer dans un coin du bar moins bruyant. Elle n’eut pas le temps de voir pourquoi l’ancienne lionne avait eu un tel comportement et surtout à l’égard de qui. Elle s’affala sur le sofa sans prendre de distance avec elle. D’ordinaire elle était froide et préféra ne pas être touchée par quiconque. Mais ce soir là, elle voulait casser cette barrière et voir jusqu’où elle pouvait elle avec une inconnue.
L’alcool continuait son effet sur son être.

« J’avoue que le surnom de tornade te va au delà de tes changements d’école… »

Elle rit doucement à sa remarque avant de reporter son regard vers les prunelles étincelantes de la prédatrice. Elle lui avait parlé de destiné au sujet de leur rencontre, elle ne pensait pas que cela avait pu avoir un rapport avec un destin. Elle pensait plus à du hasard, et cet hasard avait bien fait les choses. Elle n’avait pour l’heure, plus l’impression d’être capable de réfléchir. Elle ne pensait plus à rien que ses lèvres qu’elle voulait dévorer et son corps qu’elle voulait découvrir.

« Je ne crois pas au destin… »

La jeune LeeRoy avait murmuré ses paroles tout en voyant Keira se rapprocher d’elle en faisant mine de ne plus savoir où elles en étaient avant de se déplacer dans ce sofa, qui apportait un confort un peu déroutant. Elle voulait s’y laisser glisser tout en l’y faisait glisser. Encore une fois, elle ne repoussa pas son baiser, le rendant à nouveau langoureux et plus pressant que ce que l’en proposait la jeune femme…

Dans un sourire amusé et complice, keira haussa les épaules :

« J’ai toujours eu le don d’exaspérer à peu près tout le monde, un truc plutôt typique des lions, d’après ce que j’ai compris… Même si les vipères se débrouillent bien dans la matière, je ne vais pas prétendre le contraire… »

D’ailleurs, Keira aurait pu finir chez les Verts et Argent… Si à 11 ans, elle avait eu l’ambition dont elle avait fait preuve quelques années plus tard… jamais la rouquine ne s’était trop attarder sur ce sujet, parce que ce qui était fait était fait, elle ne pouvait plus rien y faire, mais les faits étaient bels et bien là… Et elle se demandait si sa vie aurait été beaucoup changée, si elle n’avait pas fait ses débuts magiques à gryffondor…

« Durmstrang ça ne m’aurait pas trop tenté moi… Et Salem, je n’ai pas trouvé beaucoup de différences par rapport à Poudlard… L’enseignement était plutôt similaire… Mais si j’ai changé autant d’écoles, c’était pour des raisons de santé, en ce qui concerne Salem… Et pour Taliesin, parce qu’on m’a trouvée un don… Et j’ai été embarquée là-bas… je ne vais pas m’en plaindre, ceci dit, c’était vraiment super drôle… »

Oui, elle avait quitté l’Angleterre pour le nouveau monde quand elle était devenue trop difficile à gérer pour sa mère… Anorexique, abusant de drogues, elle était devenue un fardeau, elle était allée dans un hôpital assez loin de la demeure familiale comme si ça permettait à ses parents de mieux vivre en la sachant loin d’eux… Elle les détestait… Pourtant, Keira était une fille vraiment gentille, au fond… Elle ne détestait que très peu de personnes… mais ses parents… Elle n’avait sûrement jamais autant haï qui que ce soit d’autre. Ils l’avaient si lâchement abandonné… Elle qui avait tout fait pour leur plaire l’avait très très mal vécu. Elle ne leur avait jamais pardonné.

La rouquine entraîna le brunette plus loin, hors de la portée de Jake. Elle n’avait aucune (mais alors vraiment aucune) envie de se confronter à un ex, surtout quand ce dernier s’avère être un des meilleurs pote DU mec qui fait battre le cœur de la jeune mannequin à l’heure actuelle. Laissant donc ses problème au placard pour la soirée, la rousse se mit à sourire, amusée :

« Moi j’y crois dur comme fer ! »

Oui, Keira était du genre très superstitieuse, e bonus… Donc tout ce qui était destin, ça la touchait énormément !!! Ceci étant, elle respectait (en règle générale) les avis d’autrui, et si Frédérique ne voulait pas croire au destin, ce n’était pas Keira qui allait l’y obliger ! Les deux jeunes femmes retournèrent à leurs occupations, et la majeure partie de la soirée se poursuivit ainsi… Keira aimait oublier, offrir son amour et oublier sa douleur… Avec la belle brune, tout se passait bien, elle se sentait détendue… Elle invita d’ailleurs l’ex Vipère à passer la nuit avec elle. Evidemment, pour Keira ce n’était qu’une histoire d’une nuit, à la limite un petit déjeuner ensemble, et tout prendrait fin ainsi… Keira rechercherait à nouveau l’oubli auprès d’une autre personne, et Frédérique, quant à elle, irait vivre sa vie ailleurs… C’était peut-être triste, vu comme ça, mais Keira ne cherchait rien de plus… Elle avait trouvé l’amour parfait, mais il l’avait rejeté, alors elle se consolait auprès de tierces personnes, en attendant la fin.



[FIN POUR KEIRA]