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 Tavernier ! Un bourbon ! [PV]

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Susan Montgomery-Bones
Susan Montgomery-Bones
Directeur Poufsouffle

Parchemins : 1823
Âge : 35 printemps (21 juin 1980)
Actuellement : Professeur de sortilèges
Points : 0


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RELATIONS:
SORTS & ARCANES:
GALLIONS EVENT: 2
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Ξ Sujet: Tavernier ! Un bourbon ! [PV]   Tavernier ! Un bourbon ! [PV] EmptyMar 27 Déc - 23:44

Depuis qu’Eléonore était venue agrandir les – déjà bien fournies – familles Montgomery et Bones, près de quatre mois auparavant, Susan avait eu très peu le loisir de sortir de chez elle. Oh, bien entendu, elle avait fait de multiples aller-retour chez l’apothicaire de Pré-au-Lard, dont elle était certainement devenue la meilleure cliente, car Eléonore, qui semblait fermement décidée à attraper le moindre miasme qui aurait la malheureuse idée de passer à moins de dix kilomètres de son berceau, avait enchaîné les petits rhumes et les grosses infections ( « C’est normal, ces sifflements, quand elle respire ? ») tout au long du printemps Susan en avait conclu que la pauvre enfant avait hérité de la santé pourrie de son père, mais on ne pouvait décemment pas qualifier ce type de déplacement de « sortie » et Susan ne pouvait s’empêcher de penser, non sans éprouver un vif sentiment de culpabilité, que sa vie était beaucoup plus… intéressante avant la naissance de sa fille.

L’arrivée d’Eléonore avait profondément bouleversé l’existence de Susan. Oh, bien entendu, elle s’était attendue à un changement radical de son mode de vie. Elle ne s’était cependant jamais imaginé qu’il pût être aussi brutal, aussi violent et, surtout, aussi négatif. Ce n’était pourtant pas qu’elle n’aimait pas sa fille, c’était plutôt qu’elle était fatiguée : fatiguée de passer des nuits blanches à calmer les pleurs du nourrisson, fatiguée de changer des couches et de laver des pyjamas en boucle, fatiguée de vivre par procuration, tant elle était enfermée dans un univers restreint tournant uniquement autour d’Eléonore, fatiguée, enfin, d’avoir en permanence l’impression de ne pas être à la hauteur de la situation, quels que fussent les efforts qu’elle fournissait. Elle avait été catapultée au rang de mère et n’arrivait pas à s’adapter au rôle qui lui était désormais dévolu, le plus déprimant étant qu’elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle ne s’y adapterait jamais. On avait placé sous sa responsabilité une jeune existence qui dépendait entièrement d’elle et elle se révélait incapable d’en prendre soin.

Parfois – souvent – la jeune femme enviait le naturel avec lequel Quentin s’occupait du bébé : il savait l’apaiser et l’endormir en un tour de main sorcellerie ! et paraissait comprendre d’instinct ce dont sa fille avait besoin. Bien entendu, avec des sœurs plus jeunes que lui et des neveux encore petits, il n’était pas étonnant que le jeune homme fût un fin connaisseur des problèmes enfantins, mais il était incroyablement douloureux pour Susan de constater qu’il excellait précisément là où elle aurait tant aimé réussir. Les semaines qui avaient suivi la naissance d’Eléonore avaient indubitablement été, aussi bien moralement que physiquement, les plus rudes que la rouquine eût jamais connues : Quentin travaillait d’arrache-pied au Ministère, et, en raison de la disparition de la magie, était régulièrement amené à dormir à Londres. Susan, elle, restait enfermée toute la journée, seule. Beaucoup trop seule. Très vite, elle s’était sentie oppressée, sur les nerfs, toujours sur le point de fondre en larmes et d’autant plus malheureuse qu’elle n’était, d’un point de vue extérieur, absolument pas en droit de se plaindre. Sur quelle épaule aurait-elle pu s’épancher sans rougir, d’ailleurs ? Si jamais elle avait soufflé mot à quiconque de son désir de voir Eléonore disparaître de sa vie, ne serait-ce que pour dix minutes, on l’aurait probablement méprisée et lapidée en place publique.

Le seul point positif, si elle pouvait s’exprimer ainsi, était qu’elle n’avait eu aucun mal à perdre l’excédent de poids qu’elle avait pris durant sa grossesse : en réalité, elle était plus maigre que jamais, car ne prenait pas le temps de manger convenablement, par manque d'énergie et de courage. Il était devenu plus simple de sauter un repas plutôt que de s’épuiser à le préparer, et les kilos avaient fondu à une vitesse étonnante. Selon toute vraisemblance, donc, Susan déprimait et peinait à se débarrasser du baby-blues dont elle était la victime.

Fort heureusement pour sa santé mentale, les vacances d’été avaient fini par arriver et avaient apporté de subtiles modifications qui avaient quelque peu adouci l’existence de la jeune femme. Le retour de la magie, d’abord, lui avait fait gagner un temps précieux au quotidien et avait permis une répartition des tâches un peu plus équitable puisque Quentin était en mesure de rentrer chaque soir… Et donc de contribuer vengeance ! à de chouettes ateliers nocturnes répondant au doux nom de « Eléonore braille pleure, lève-toi et marche, valeureux père de famille ». Les congés que Quentin avait pu prendre, ensuite, étaient plus que les bienvenus : au moins, Susan n’avait plus le sentiment d’être seule avec ses pensées moroses toute la journée et il était agréable de pouvoir converser avec quelqu’un qui s’exprimait autrement que par onomatopées, bulles de salive ou rejet gastrique quoique…. Enfin, l’approche du mois de Septembre était, pour Susan, la promesse d’un retour à Poudlard, et la perspective de travailler de nouveau n’était pas, loin s’en fallait, pour lui déplaire. Restait qu’elle s’en voulait toujours de ne pas voir sa fibre maternelle se développer davantage…

… La preuve en était qu’elle n’avait absolument pas tenu à accompagner Quentin à une énième visite de courtoisie à l’apothicaire, mais qu’elle l’avait laissé franchir le pas de la petite boutique seul avec Eléonore, savamment saucissonnée dans une poche-kangourou très classe, Quentin et la poche-kangourou, préférant de beaucoup attendre leur retour aux Trois Balais, derrière une pinte de biéraubeurre déprimée et alcoolique, donc. De toute façon, elle était convaincue que l’apothicaire commençait à la prendre pour une demeurée et n’avait pas du tout envie de supporter ses coups d’œil en biais et sous-entendus désagréables sur le mode « Par Merlin, ma pauvre petite, mais vous êtes un cas social/une mère indigne/irrécupérable, avec ce que je vous ai donné la semaine dernière, cette enfant devrait se porter comme un charme ! » (d’un autre côté, peut être que le vieux chameau se faisait tout simplement de l’argent sur son dos en lui refilant des herbes inefficaces ou des remèdes périmés de longue date…). Soulagée de ne pas avoir, pour au moins cinq minutes, à se préoccuper de l’état de la couche d’Eléonore et « Ouh bon Dieu, où est le biberon ? Que personne ne bouge, j’ai perdu le biberon ! », la rouquine, entra dans la taverne qui, en ce début de soirée, commençait à se remplir doucement au fur et à mesure que les magasins alentours baissaient le rideau.

Malgré ses traits creusés et la culpabilité qui lui rongeait l’estomac, Susan esquissa un sourire, heureuse de retrouver l’ambiance familière et chaleureuse des Trois Balais scène de tant de nuits de débauche en compagnie de Sydney et Hagrid. Elle se dirigeait d’un pas assuré vers le bar, afin de passer sa commande "Trois bouteilles de bourbon et un petit parasol en papier, comme d'habitude !, lorsqu’elle aperçut, installée seule à une table légèrement à l’écart, son ancienne camarade de classe, Megan Jones (tadaaaaam !). La jeune femme était si ravie de voir un visage connu après des semaines d’enfermement contraint et forcé la maternité, cette prison que, sans réfléchir à ce qu’elle faisait, sans se demander si Megan n’attendait pas, par hasard, un rendez-vous galant, elle changea de cap pour l’aborder.

- Bonsoir Megan, dit-elle en lui adressant un sourire, Comment vas-tu ? Tu attends quelqu’un ?

Ou l’appel du pied discret : "Je peux m’asseoir avec toi, dis, dis, dis ?!".
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Ξ Sujet: Re: Tavernier ! Un bourbon ! [PV]   Tavernier ! Un bourbon ! [PV] EmptyLun 2 Jan - 12:03

    Megan était partie du travail relativement tôt ce jour-là. Depuis que Myrielle était revenue de son congé maternité, la charge de boulot pour la première assistante de la rouquine avait diminué d'autant. D'ailleurs, ce titre de première assistante, cela avait été le piège pour dire qu'elle devait tout faire à la place de sa patronne pendant six mois. Soit, elle avait eu une petite augmentation, mais Megan avait le genre de caractère qui craint les responsabilités. Elle préférait de loin quand Myrielle était présente à la boutique pour tout diriger, en plus, les clientes étaient toujours moins difficiles en présence d'une héritière de famille d'assassin. Heureusement, si elle avait été passée un cran au-dessus dans la hiérarchie, c'était surtout parce que Heaven avait été engagée pour bosser avec elles aux Milles Symphonies de la Mode. Elle était destinée à devenir l'assistante numéro deux ! Actuellement, même si elles n'étaient bien que trois dans la boutique, Heaven ne bossait pas depuis assez longtemps pour être vue par les clients comme une assistante de la styliste de la maison, elle était plutôt une apprentie. Au début, cela avait vraiment inquiété Megan que l'horrible Heaven Clarks vienne bosser avec elles. Myrielle et Christian étaient des ex-Serpentard, mais Meg' avait fini par l'oublier, ce n'était pas le cas pour toutes les autres vipères dont l'ancienne Poufsouffle n'ignorait pas les cruautés, surtout à la période où elle, elle avait été à l'école. Elle supposait – non sans naïveté – qu'avec la chute de vous-savez-qui, les vipères avaient du devenir plus gentilles. Mais elle avait craint Heaven tout de même. A tord, la brunette était obéissante et travailleuse, elle ne remettait jamais en cause les demandes de Megan, sa supérieure lorsque Myrielle était absente.

    Si la charge de travail était moindre et lui permettait de rentrer chez elle plus tôt, c'était aussi parce que la magie avait eu l'intelligence de revenir. Le comment, le pourquoi, Meg' s'en fichait comme de l'an dix ! Elle voulait seulement savourer le fait de ne plus avoir à rester jusqu'à 23h au travail parce qu'un morceau de tissu ne se coupait pas bien sous les doigts de son apprentie ! Tout allait plus vite de toute manière avec la magie, n'importe quel artisan de Pré-au-lard vous le direz !

    Ainsi, Megan sortit de son boulot et elle se trouva désœuvrée. Mais elle avait terminé, alors que faire d'autre que rentrer ? Meg' n'avait pas une vie sociale bien passionnante. Il arrivait qu'elle dîne chez Myrielle ou chez certains de ses voisins... Ils étaient tous très gentils sauf qu'ils étaient aussi tous absents ce soir là. Décidant qu'il n'y avait pas de honte à être une jeune femme de 25 ans seule, elle prit un livre chez elle et repartit ensuite pour les Trois Balais où elle décida de s'installer avec une boisson. Être seule n'est pas une honte pas vrai ? Elle ne voyait pas pourquoi elle déprimerait parce qu'elle était la seule de tout son cercle à n'avoir personne ! Et d'ailleurs, c'était quoi cette lubie de se marier et de faire des enfants à leurs âges ? Tout un tas de bonnes raisons s'accumulait pour faire de Megan une célibataire fière de l'être. Apparence que tout cela ! Même si son livre se révéla intéressant (elle lisait Le Diable s'habille en Prada, Meg' adorait les bouquins de fille!), elle se sentit rapidement mal à l'aise.

    Le hasard faisant bien les choses, c'est lorsque Meg' s'apprêta à renoncer que Susan fit son apparition à ses côtés.

    « Susan ! Bonsoir ! Je vais très bien, je t'en prie, viens t'installer ! Je n'attendais personne, je suis juste venu boire un thé ici vu que j'ai fini tôt au travail. » Elle ne mentionna pas qu'elle avait peur du vide de son appartement, cela la rendrait pathétique. Certes, Susan avait vu Megan dans des situations bien plus honteuse (l'adolescence peut être ingrate, et les deux filles partageaient un dortoir dans le temps), mais elle n'était pas fière de son manque de courage. Si elle était plus hardie, elle aurait eu tôt fait de se faire des amis dans le village... mais ceux qu'elle avait lui convenait, quand bien même sa crainte enfantine de les déranger la poussa à ne pas aller les voir plus de une ou deux fois par an pour ceux qui vivaient loin.

    « Alors, toi, comment ça se passe ? Christian m'a raconté pour la petite mais tu vas bientôt reprendre le travail, n'est-ce pas ? Je suis sûre que tu as hâte de reprendre le chemin de Poudlard, travailleuse comme tu es ! » Susan avait été à Poudlard une fille populaire, si il y avait eu besoin d'une preuve pour Megan, le simple fait qu'elle soit en couple avec un des triplés Montgomery aurait suffit. En plus elle avait été préfète ! Et une fois l'école finie, cela n'avait pas étonné notre jolie blonde à tête de moineau que son amie y retourne comme assistante, elle le méritait après tout. Quand Christian lui avait annoncé la naissance de sa nouvelle nièce, Meg' avait bien sûr été ravi pour Susan et Quentin, mais elle savait par ses autres amis déjà parents que ce n'était pas parce qu'ils avaient un bébé qu'ils abandonnaient leur carrière. Il ne faisait aucun doute pour Megan que ce serait aussi le cas de Susan qui, en plus, avait bien mérité sa place chez les jaunes par son acharnement au boulot. Un point qu'elle avait en commun avec son amie, même si Megan n'avait jamais été très douée à l'époque de l'école. Trop rêveuse par moment sûrement.

    « Et tu as des nouvelles des autres ? Je vois parfois Alexander, mais cela fait un moment que je n'ai pas eu de lettre d'Elizabeth, quant à Ernie, il a tout bonnement disparu de l'écran radar depuis que nous avons eu ce problème de magie. » Megan gardait des contacts avec ses anciens camarades de loin en loin, comme tout le monde, mais elle avait parfois l'impression qu'ils faisaient tous leur vie de leur côté et qu'elle était la seule à regarder en arrière aussi fréquemment... Susan semblait pourtant contente de la voir, c'était déjà ça.
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Susan Montgomery-Bones
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Ξ Sujet: Re: Tavernier ! Un bourbon ! [PV]   Tavernier ! Un bourbon ! [PV] EmptyMer 4 Jan - 14:24

Boire un thé, boire un thé… Megan ne l’embobinerait pas, avec cette excuse cousue de fils blancs ! Il était bien évident qu’elle n’était venue aux Trois Balais que pour consommer sa dose quotidienne d’alcool dans l’espoir d’oublier qu’elle avait vendu son âme au démon Symphonie ! Après tout, qui avait pu pousser Alexander Shinku vers la drogue pouvait très bien faire tomber Megan Jones dans les affres de l’alcoolisme. Susan résista à une envie violente de tapoter la main de son amie en marmonnant des « je sais, je sais » d’un ton compatissant au moment de s’asseoir. Oh, bien entendu, la rouquine ne croyait pas réellement que son ancienne camarade de chambrée fût devenue alcoolique ou vînt seulement noyer son chagrin à la taverne de temps à autre quoique, mais elle se sentait si misérable, ces derniers temps, qu’elle avait tendance à laisser son esprit vagabonder et inventer de terribles malheureux à tous ceux qu’elle était amenée à croiser : l’apothicaire s’était ainsi d’ores et déjà vu taxé du doux prénom de Symphorien, d’une femme irascible, d’un découvert de plusieurs milliers de galions et même – son imagination débridée ne reculait vraiment devant rien – d’un niffleur agressif. Renonçant donc à sonder sa véritable identité en montrant une carte au maître de jeu aborder de but en blanc un sujet aussi controversé que celui de l’addiction de Megan au cocktail du diable, la Poufsouffle opta pour une entrée en matière plus civilisée.

- Je suis bien contente de te voir, déclara-t-elle avec sincérité, en gratifiant la jeune femme d’un nouveau sourire… Qui s’effaça légèrement lorsque Megan évoqua Elénorore : l’ennui, quand on venait d’avoir un enfant, c’était que les gens demeuraient convaincus qu’on ne rêvait que d’en parler. C’était un tort : il était difficile de tenir une conversation intéressante quand on avait pour thème principal les prouesses d’un bébé de quatre mois (« La nuit dernière, elle nous a réveillé dix-sept fois ! C’est bien, non ? ZzzZZZZZZzzzzz… »). Fort heureusement, Megan ne semblait pas partager le point de vue général sur la question et Susan éprouva une profonde bouffée de gratitude à l’égard de son amie quand elle réalisa que celle-ci ne remettait pas en cause sa volonté de retourner travailler à la rentrée. De l’avis de ses proches, mais également de ses moins proches (Symphorien l’apothicaire en tête), en effet, « délaisser » (c’était leur propre terme) un enfant en bas-âge pour une carrière professionnelle incertaine était un « abandon » pur et simple qui risquait de « traumatiser » le pauvre bambin pour le restant de ses jours. Selon Susan, toutefois, ce qui était traumatisant, c’était surtout d’avoir une mère renfermée et dépressive. S’il y avait bien un point sur lequel la rouquine se montrerait inflexible, c’était celui de son retour à Poudlard, mais l’attaque de sous-entendus culpabilisateurs dont elle était l’objet depuis plusieurs semaines avait contribué à lui miner un peu plus le moral, aussi lui était-il particulièrement agréable de trouver quelqu’un qui, en-dehors de Quentin (lequel avait rapidement compris qu’il n’était pas dans son intérêt d’ouvrir le débat), acceptât son choix.

- Je crois, répondit-elle donc simplement, en pesant ses mots avec soin, que revenir à des préoccupations un peu plus… Elevées ne me fera pas de mal. Au moins, je n’aurai pas l’impression d’être totalement inutile. Conclut la rouquine, mi figue, mi raisin. Puis, parce qu’elle n’avait aucune envie de s’apitoyer sur son sort alors que Megan devait combattre les démons de l’alcool, elle renchérit vivement : Et toi, les choses se passent comment à la boutique ? L’autre saloperie ne t’ennuie pas trop ? Tu arrives à trouver du temps pour te reposer depuis que tu es montée en grade ? Demanda-t-elle, avec un intérêt qui n’avait rien de feint. Pré-au-Lard était une petite bourgade : les déboires des uns et les réussites des autres n’y restaient jamais secrets très longtemps et, bien que Susan n’eût pas eu l’occasion de voir Megan depuis longtemps, elle n’ignorait rien de sa promotion. Elle avait vraiment été heureuse d’apprendre cette bonne nouvelle : pour ce qu’elle en savait ( ou ce qu’elle s’imaginait), la Poufsouffle avait eu du mal à sortir la tête de l’eau, après sa séparation d’avec Simon, et Susan ne pouvait que se réjouir de voir les choses tourner à l’avantage de son amie.

Elle se rembrunit néanmoins à l’évocation de leurs anciens camarades de maison : à l’instar de Megan, elle n’avait eu – et elle le regrettait - que peu de nouvelles au cours de l’année écoulée, et celles qui lui étaient parvenues n’étaient pas toujours bonnes.
- Je crois qu’Ernie a presque élu domicile au Ministère, au cours de l’année dernière. D’après Zacharias, il travaillait tellement que les cernes lui descendaient jusqu’au menton ! Mais il a toujours été un peu excessif… Temporisa-t-elle d’un air entendu. Quant à Elizabeth, reprit-elle d’un ton soudain beaucoup plus grave, tu sais bien qu’elle n’a plus vraiment l’opportunité de sortir avec son… Son problème de santé. Acheva-t-elle maladroitement.
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Ξ Sujet: Re: Tavernier ! Un bourbon ! [PV]   Tavernier ! Un bourbon ! [PV] EmptyVen 27 Jan - 15:37

    « C'est vrai que les enfants, à cet âge, à part manger et dormir, ça n'a rien de très intéressant. En plus tu aimes ton métier, donc je comprends parfaitement ce que tu veux dire par là. » Ou pas, notez. Mais au moins Megan n'était-elle pas spécialement outrée, encore moins choquée ou suspicieuse, vis-à-vis de ce que sa camarade lui disait. En effet, elle trouvait normal qu'une jeune maman ait envie de bosser, et elle n'avait jamais aimé la période bébé. Elle préférait les enfants quand ils étaient un peu plus vieux, par exemple, le fils de Myrielle, Alexandre, il avait beau être choupinet, il ne faisait que dormir au début. Ce n'était pas drôle. Megan aimait trop parler pour apprécier la compagnie de quelqu'un qui lui préférait ses biberons et son sommeil. Certes, elle voulait des enfants, mais elle savait qu'elle ne les apprécierait à leur juste valeur que passé les un ou deux ans.

    « Tout va bien à la boutique, mais je trouve que nous n'avons pas assez de travail justement. Depuis que je ne suis plus avec Simon, je trouve la solitude pesante. Non pas que je regrette notre rupture, c'était le bon choix, enfin je crois, mais bon... je vis seule quoi... et avant je vivais dans une famille nombreuse, et après à Poudlard, là c'est trop bizarre. » Elle n'ajouta pas que c'était pour ça qu'elle prenait son thé dans un endroit bruyant plutôt que dans le confort de son salon, elle supposait son amie assez maligne pour le deviner. Cela étant dit, elle aimait quand même sa vie, mais Susan était son amie, alors elle pouvait parfaitement lui confier la platitude de son existence, au moins dans les grandes lignes. Meg' n'avait jamais été du genre à pleurnicher longuement sur son sort, mais plutôt à énumérer la liste des problèmes pour mieux passer à autre chose après.

    « Pauvre Ernie... la disparition de la magie, cela a du le rendre dingue. » Leur ancien ami travaillait au ministère et personne n'ignorait (moldus exceptés) que c'était là-bas que la crise avait été le plus violemment ressenti. Les gens ordinaires comme Megan avaient simplement du s'habituer, c'est tout, et encore, vu le milieu dont elle était issue, cela ne lui avait pas semblé bien compliqué. Mais au ministère, cela avait été la guerre, et pas une petite mon général !

    « Non, je ne sais pas vraiment pour tout te dire... avec la disparition de la magie, j'ai été coupé de pas mal de monde, Elizabeth y compris. J'ai juste su qu'elle était malade, mais rien de très précis, et encore, c'est Alex' qui me l'a appris, alors tu sais comment il est, à parler par énigme. » Meg' savait donc que leur amie était mal, mais pas au point de ne pas pouvoir sortir, voilà qui était une mauvaise nouvelle. Il faudrait peut-être qu'elle aille directement la voir, peut-être avec un cadeau ? Quelque part, Meg' n'avait pas vraiment envie de s'étendre sur le sujet, parce qu'elle savait que quelque soit la gravité, elle ne pourrait rien faire. Tout l'amour du monde ne suffit pas dans ces cas là... et ce n'est pourtant pas la volonté qui manque.
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