[PV] I can be your prince

Avec Astoria

Le temps passait et les avis changeaient. Bon, okay, ça ne changeait pas tant que ça et il fallait arrêter deux secondes, Drago n'était absolument pas en train de râler. Surtout pas pour des broutilles. Surtout pour ce genre de broutilles concernant Astoria **** Greengrass. Non mais sérieusement, qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir à faire avec cette fille hein? Si ce n'était l'envoyer chier, pourquoi est-ce qu'il allait, d'un seul coup, se mettre à lui porter un quelconque intérêt ? Stupide, totalement stupide. Et pourtant, il ne pouvait pas se résoudre à oublier ou à faire comme si de rien n'était. C'était loin d'être facile oui. Très loin d'être facile. Quoi que l'on puisse bien en dire. Il fallait faire avec. Point final. Oui, okay, il était énervé, et la situation lui avait fâcheusement tapé sur les nerfs pendant quelques jours. Mais est-ce qu'il devait s'en soucier ? Non, il devait avant tout se calmer et oublier tout ça. Il devait avant tout ne pas s'en soucier parce que cette fille n'en valait pas la peine. C'était une garce, une abrutie et en plus de ça, elle pensait qu'elle pouvait avoir tous les hommes dans son lit. Il n'était pas comme ça, ce n'était pas dans son habitude et ce n'était pas non plus dans sa façon de faire. Il en était absolument hors de question.

En faite, pour bien expliquer la situation, il fallait commencer par le début. Alors qu'il était aller visiter sa mère au manoir, après qu'elle se soit plaint pendant plusieurs longues minutes de sa solitude, elle lui avait dit que l'imbécile Greengrass avait trouvé un petit ami. Là, ça avait été le comble et il avait été sincèrement sur le cul. Elle qui lui avait couru après pendant si longtemps, elle qui lui avait tourné autour et qui lui avait sincèrement cassé les pieds, elle sortait avec un autre ? Il n'avait pas du tout été capable d'expliquer pourquoi il s'était à ce point énerver, mais une chose était sûre, il ne pouvait pas laisser ça se passer sans dire un mot.

Non il n'était pas jaloux, non il n'était pas en train de pousser le bouchon un peu trop loin alors qu'elle n'avait absolument rien fait, si ce n'était trouver quelqu'un d'autre alors qu'il lui avait bien fait comprendre qu'il ne voulait rien savoir d'elle. Mais ouais, écoutez, c'était souvent lorsque l'on perdait quelque chose que l'on se rendait compte que l'on en avait besoin. Stupide oui, à n'en pas douter, mais il avait l'impression qu'il avait besoin de quelqu'un comme Astoria dans sa vie. Malgré ses conneries, malgré les Mangemorts et tout ça, elle était restée là, à lui dire l'aimer, à continuer à lui dire qu'elle voulait l'épouser. Peut être que oui, ça l'avait aidé à tenir. Même s'il l'avait détesté, ça l'avait aidé.

Mais l'avouer était une chose insupportable et difficile. Il n'arrivait même pas à comprendre vraiment pourquoi il était dans cet état maintenant. Il savait uniquement que c'était horrible, chiant et insupportable. C'était uniquement ça, qu'il savait, il savait juste que quoi qu'il puisse bien en dire, ça ne pourrait pas se passer comme ça parce que oui, ça lui passait en travers de la gorge et il ne supportait pas cette situation, il n'était même pas en mesure de le supporter oui, voilà. Il la voulait, là, maintenant. Alors que c'était bien la toute dernière chose qu'il avait osé avouer. Alors il avait prit peur, et il avait quitté le manoir, en trombe pour rentrer chez lui. Hors de question de se laisser aller, hors de question d'aller la voir et de lui dire sa façon de penser. Elle voulait ce mec, très bien. Elle ne savait donc pas que Drago valait mieux que n'importe quel autre homme sur la terre et que c'était un point qui ne pourrait sans doute jamais changer. Puisqu'il avait réellement tout pour lui. Bon, okay, il était en train de se vanter, mais c'était une façon, pour lui, d'aller mieux et de se consoler ( même si ça ne marchait pas si bien que ça, malgré tout ).

Il avait passé une semaine, comme ça, chez lui. A changer de fille, chaque jour et à se lasser, au fil des jours. Chacune le saoulait, avant même qu'elle ne soit aller dans son lit. Rien, il n'y avait rien à y faire. En deux trois mouvements, cette fille lui avait retourné le cerveau. Elle avait sans doute fait la seule chose qui avait bien pu le tourner vers elle. Elle avait tourné la page, elle avait lâché l'affaire. Et ça, il ne pouvait pas l'accepter. Du coup, au bout de cette longue semaine oui, il avait finit par transplaner à Aberdaron. Après une longue inspiration, il était entrer dans la boutique. Il ne l'avait qu'à peine regarder. Il avait foncé vers elle, sans réfléchir et ses lèvres avaient fini par se poser sur les siennes, en deux secondes. Il ne savait pas pourquoi, mais il en avait vraiment eu envie là, direct. Le baiser dura quelques secondes et lorsqu'ils s'écartèrent, il lâcha :  « Comment peux-tu le penser mieux que moi ? Comment peux-tu être capable de changer d'avis en deux secondes ? Tu n'as pas ce que tu veux alors tu passes à autre chose.. ? Tu ne sais pas ce que tu rates.. ». Et il transplana à son appartement. Regrettant chacune des choses qu'il venait de faire.

En vingt deux ans d’existence, Astoria en avait passé plus de la moitié a aimer la même personne. Si au départ, son amour n’avait été qu’une obligation, une demande de la part de ses parents, au fil du temps, il avait finit par devenir réel et intense. Trop intense peut-être, car à chacune de ses tentatives pour se mettre l’homme qu’elle aimait dans sa poche, Astoria se plantait. Et généralement, elle se plantait en beauté. Pourtant, elle faisait du mieux qu’elle pouvait. Elle avait été adorable, lui avait fait des gâteaux, lui avait dit que malgré tout, malgré le tatouage qu’il portait sur son avant-bras gauche, elle l’aimait, et qu’elle finirait par être sa femme. Elle en avait été persuadée, pendant près de onze ans. Mais au bout d’un moment, elle avait finit par se dire que peut-être, Drago ne voyait pas les choses de la même façon qu’elle. Si elle se voyait épouse de ce dernier et mère de ses enfants, lui la voyait plutôt comme la peste de service qui lui gâchait la journée dès qu’il la voyait. Alors forcément, quand un autre lui avait fait des avances, et semblait la vouloir d’avantage que le blond, Astoria n’avait pas vraiment pu faire autrement que d’accepter. Depuis l’été, elle sortait donc avec Abell Crowford, photographe de son état, et plutôt pas mauvais en tant que petite ami. Il semblait vraiment aimer la brune, et la couvrait de cadeaux dès qu’il en avait l’occasion. Et si Astoria trouvait que sa vie prenait plutôt un bon tournant, elle ne pouvait s’empêcher de toujours penser à Drago. Elle l’aimait, encore et toujours, et elle ne savait pas pourquoi. Il avait été ignoble avec elle, plus d’une fois, et elle ne comptait plus celles où elle avait finit en pleurs dans les jupons de sa chère grande soeur. Drago, pourtant, appréciait Daphné.. Pourquoi haïssait-il tellement sa petite soeur alors ? Astoria ne comprenait pas.

Mais elle avait finit par se faire à l’idée que son rêve ne deviendrait jamais réalité. Alors oui, elle avait tourné la page. Elle était passé du blond insupportable au brun insupportable. En soit, dit comme cela, seule la couleur de cheveux changeait. Mais la brune était formelle. Abell n’était pas Drago, et même si elle l’aimait beaucoup, elle n’en n’était pas amoureuse. Bien sûr, elle était heureuse avec Abell, elle passait vraiment de bons moments avec lui, mais elle savait qu’elle se mentait à elle-même en étant avec lui. Ce n’était pas lui qu’elle voulait, mais l’heureux élu était tellement borné qu’il continuait, encore et toujours à lui dire qu’elle n’en valait pas la peine. Tout cela était blessant, bien sûr, puisqu’Astoria avait toujours eut l’habitude d’être traitée comme une petite princesse, comme un joyau qu’on s’efforçait de protéger et qu’on désirait généralement plus que de raison. Mais ce n’était pas le cas de Drago.

Aujourd’hui, dans la boutique d’Aberdaron, tout était calme, il n’y avait pas grand monde. Aussi, Astoria passait plus de temps dans les cuisines qu’en salle. Mais, quand elle s’ennuyait un peu trop en cuisine, et que les gâteaux n’avaient plus besoin d’elle, elle venait errer dans la salle, pour nettoyer les tables ou juste s’assurer que tout était parfaitement à sa place. Ce fut à un de ces moments là qu’elle eut la plus grosse surprise de sa journée, et peut-être même de sa vie. Alors qu’elle était là, dans la salle, la porte s’ouvrit. Elle n’eut cependant pas le temps de dire quoi que se soit, de saluer la personne qui venait d’entrer ou de lui demander ce qu’elle voulait que des lèvres viennent se poser sur les siennes. Aria ne comprenait plus grand chose, mais elle savait qui était celui qui l’embrassait. Instinctivement, et peut-être parce qu’elle attendait ce moment depuis bien trop longtemps déjà, la brune approfondit le baiser, avant d’y mettre fin et de s’écarter de Drago. Car oui, c’était lui, là devant elle, qui venait de l’embrasser comme si elle était ce qu’il désirait le plus au monde. Et Astoria ne comprenait pas. Mais il prit la parole et ses mots la choquèrent plus qu’autre chose. Etait-il jaloux ? Ce qui était sûr en tout cas, c’est qu’il avait apprit Abell, et que cela ne semblait pas lui plaire également. Cependant, la brune n’eut même pas le temps de dire quoi que ce soit, qu’il venait de disparaitre. Cherchant désespérément sa patronne du regard, qui était arrivée à cause de bruit, Aria eut le droit de quitter la place. Oui, mais où trouver Drago ? Au manoir ? Non, sûrement pas, il n’était pas du genre à aller pleurer dans les jupes de sa mère. Alors Aria n’avait qu’un autre endroit en tête. En deux secondes à peine, elle fut devant la porte de l’appartement du jeune homme. Devait-elle vraiment y aller ? Arrêtant de penser plus longtemps, elle saisit la poignée et ouvrit la porte. Drago était bien là.

«Qu’est-ce que tu veux ?! Tu crois que je vais te courir après jusqu’à ma mort ?! Pendant onze ans, je n’ai fait que ça, et même maintenant, il n’y a que toi ! Mais franchement, tu crois qu’entendre «tu me gave» ou encore «tu es une imbécile», ça me fait plaisir ? Je suis peut-être amoureuse de toi, mais pas maso pour autant, Drago ! Tu m’as repoussée, durant des années...»

Elle avait envie de pleurer, de fondre en larmes. Mais sa colère était tellement présente qu’elle ne pouvait pas. Et encore, elle ne criait pas. Sa voix était étrangement calme et posée. Pourtant, intérieurement, Astoria bouillait, et était prête à exploser. S’il se fichait de sa tête, s’il la testait, il n’allait pas en sortir indemne. Elle était peut-être folle amoureuse de lui, mais si on la prenait pour une idiote, elle ne se laissait pas faire !

Non, il ne savait pas ce qui avait bien pu lui prendre. Une pulsion, une simple envie ? Oui peut être, mais en tout cas, non, il n'avait pas pu s'en empêcher et il n'avait, d'ailleurs, pas pu se résoudre à ne rien faire. Ce n'était pas facile, c'était loin d' l'être, en plus de ça. Mais il fallait savoir faire avec. Quoi que l'on en dise. Ca ne changeait rien. Il fallait faire avec. Drago Malefoy venait d'embrasser Astoria Greengrass. Et il avait aimé ça, en plus de ça. Ce qui était sans doute ce qu'il avait le plus de mal à avaler. Oh et puis zut. Il allait sans doute pouvoir faire avec, vivre avec ça. Vivre avec ce qu'il avait en lui. Une chose qu'il avait peut être essayer de cacher. Ou en tout cas, de se cacher à lui-même. C'était peut être vraiment ça en plus. Peut être que la seule chose qu'il avait voulu, c'était de se cacher tout ça, de ne rien se montrer. Et de tout nier en bloc. Du coup, il l'avait détester ? Non, impossible. Il s'agissait d'un procéder un peu trop sadique en faite. Même s'il ne pouvait rien nier de tout ça, il ne pouvait que se rendre compte du fait qu'il était difficile d'accepter tout ça. C'était énervant. Super chiant. Difficile à supporter. Mais il fallait faire avec. Il l'avait embrassé et quoi qu'il puisse faire, de toute façon, ce baiser ne pourrait pas disparaître de son esprit.

Parce qu'il avait aimé ce baiser, ce contact. Et c'était pour ça, sans doute qu'il était en train de faire les cent pas dans son appartement. C'était en train de le miner. De le détruire, là tout de suite. Il avait perdu cette fille alors qu'au final, elle avait toujours été là, à lui dire qu'elle l'aimait. Et lui là, il avait passé son temps à la repousser, détestant tout ça. La peur ? Peut être. Il n'en savait rien et au final, il n'y portait pas le moindre intérêt. Il savait uniquement qu'il était trop tard pour se poser trop de question. Oui, beaucoup trop tard. Maintenant, il était question de faire avec. Point final. Il était question de devoir affronter la situation. Même si c'était loin d'être cool.

Un léger contact sur ses lèvres du bout des doigts et il sentit ses joues chauffer légèrement. Quel comportement niais. Un véritable gamin qui aurait sans doute mieux fait de ne pas bouger et de rester ici. C'était énervant bordel. Vraiment chiant. Quoi que l'on puisse bien en dire, d'ailleurs. Certes, elle aurait bien fait avec mais c'était loin d'êter cool au final. Il fallait faire avec. Il fallait apprendre à faire avec, au final. Que cela soit simple ou non. Mais.. Non, ça ne l'était jamais. Quoique l'on en dise.

Du coup il était là, tout seul, chez lui. A ne rien faire. A ne plus avoir la moindre motivation de bouger. Autant rester là, enfermer dans sa chambre et autant, par la même occasion oublier le reste, les choses seraient sans doute préférable et beaucoup plus simple, en plus de ça. Même si c'était loin d'être vraiment simple, au final. M'enfin.. Pour le reste, c'était ainsi, point final. Il n'y avait absolument rien à faire, face à ça. Il se rendait juste compte de ce qu'il avait bien pu ressentir pour la jeune fille qui avait fini par tourner la page.

Au final, quoi de plus normal hein ! C'était plutôt logique en faite ! Il était parfaitement logique pour elle d'avoir tourné la page alors que pendant toutes ces années, il l'avait repoussé maintes et maintes fois, il l'avait envoyé voir ailleurs, tout le temps.. Du coup et bien oui, c'était plutôt logique. Quoi qu'il puisse bien en dire. Et lui, comme un débile, il avait choisi ce moment pour changer d'avis, il avait choisi ce moment pour s'intéresser à elle. Au final, c'était surtout lui l'abruti hein. C'était même plutôt logique en faite. Quoique l'on puisse bien en dire, c'était banale comme truc. Oui voilà. Elle avait abandonné après une détermination sans faille. Et lui, et bien, tant pis pour lui. Il n'avait que ce qu'il méritait au final.

La porte de son appartement finit par s'ouvrir, sans qu'il ne soit en mesure, réel de comprendre ce qu'il pouvait bien se passer. Il se retourna et lorsque son regard se posa sur elle, il fut vraiment surpris, cette fois. Il l'écouta parler. Et la seule chose qu'il retint réellement, dans son dialogue, fut qu'encore aujourd'hui, il n'y avait qu'elle. Le reste importait peu, au final. C'était bel et bien ça le plus important oui, c'était surtout sur ça qu'il fallait que l'on se concentre. A n'en pas douter. C'était sans doute ce qu'il y avait de plus important, à n'en pas douter, même si au final, rien dans tout ça n'était vraiment aisé. Elle l'aimait, encore. Malgré tout ce qui avait bien pu se passer, malgré tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il LUI avait fait. Elle l'aimait. Et du coup, juste pour cette peine, il n'avait pas la moindre raison de s'en prendre à elle. Pas la moindre raison d'ajouter quoique se soit. Même si la peur le reprenait, encore maintenant, sans qu'il ne puisse s'en empêcher. La peur de quoi, ça, il l'ignorait par contre. Mais bon.. Pour le reste c'était ainsi, en tout cas.  « Je ne sais même pas quoi dire puisque je ne me comprends pas moi-même et c'est totalement stupide. J'ai toujours été comme ça. Je m'en suis toujours pris à tout le monde et même si je me suis assagi avec le temps. Je suis resté comme ça, avec toi, sans savoir pourquoi. Et savoir pour toi et le fait que tu m'as remplacé.. Et bien, j'ai eu beau faire tout ce que je voulais, je n'ai absolument pas pu me résoudre à laisser ça comme ça. Je ne supporte pas de te savoir avec une autre. Même si je suis incapable de vraiment savoir pourquoi. Je sais juste que je ne veux te voir que lorsque tu es attaché à moi, que lorsque tu me colles, quand tu me dis que tu m'aimes et que tu n'embrasses personne d'autre. Si tu dois embrasser quelqu'un, embrasse-moi, moi. ». Voilà, tout ce qu'il pouvait bien tenter de dire, il venait de le faire. Il fallait faire avec, maintenant.

Astoria avait hésité avant d’entrer dans l’appartement de Drago. Elle s’était attendue à trouver la porte fermée aussi, et pourtant, elle était ouverte, et Drago, chez lui, qui faisait les cents pas, venait de s’arrêter en posant le regard sur l’invité qui venait d’arriver. Il ne devait pas penser que la brune l’aurait suivit, car il semblait vraiment surpris de la voir. C’était étrange même, car il n’avait pas l’habitude de laisser des émotions passer sur son visage, à par une colère et une haine viscérale dès qu’il voyait Astoria. Il l’écouta parler, pour une fois, sans la couper, sans lui dire de se taire, sans la rabrouer. Puis elle l’écouta, lui. Il avait changé, oui, elle l’avait remarqué, mais avec elle, rien n’avait changé. Cependant, quand il lui dit qu’il ne voulait voir qu’avec lui, qu’il ne voulait pas qu’elle dise «je t’aime» à un autre, qu’elle devait l’embrasser lui, et personne d(autre, Aria ne put s’empêcher d’avoir les larmes aux yeux. Mais elle était trop fière pour pleurer. Alors elle prit une grande inspiration, et une fois calmée, une fois les larmes ravalées, elle reprit la parole, d’une voix sereine, ou presque.

« Tu n’avais qu’un mot à dire, tu n’avais qu’à claquer des doigts, et je serais venue, sans discuter, tu le sais...»

Astoria ferma la porte, qu’elle n’avait prit le temps de fermer en arrivant, puis s’avança dans l’appartement de Drago. Elle était déjà venue ici, ou du moins, sur le pas de la porte, parce qu’elle voulait le voir. Après qu’ils s’étaient disputés, il y a quelques mois de cela. Mais jamais elle n’était entrée. Et pourtant, en ce moment, elle se fichait pas mal de la décoration. Elle s’avançait vers Drago, le regard fixé sur le blond. Elle posa doucement une main sur le visage pâle et fin du jeune homme, se mordant la lèvre pour ne pas céder à la tentation, pour ne pas l’embrasser. Oui, si elle devait n’embrasser qu’une seule personne, elle voulait que ça soit lui. Si elle avait eut le choix, jamais elle ne serait sortie avec Abell, si seulement Drago lui avait accordé un peu plus d’attention. Et avec tout ce qu’il lui avait fait, tout ce qu’il lui avait dit, les si nombreuses fois où il l’avait repoussé... Pourtant, malgré tout cela, elle n’arrivait pas à lui en vouloir. Malgré tout ce qu’il s’était passé, toutes les larmes qu’elle avait pu verser dans les jupes de sa grande soeur, l’amour d’Astoria pour l’héritier Malefoy était inébranlable. Mais elle avait besoin qu’il lui dise clairement, qu’il ne la voulait que pour lui, qu’il ne se fichait pas juste d’elle.

« Dis le. Dis le, et je suis à toi. Abell n’est rien pour moi. Il est un passe-temps, parce qu’il me donnait de l‘importance. De l’importance que je ne recevait pas de ta part... Mais... Je ne peux pas me mentir, il n’y a que toi.»

Astoria n’attendait pas de Drago qu’il lui dise qu’il l’aimait, qu’il voulait l’épouser. Non, ça, elle savait bien qu’elle pouvait toujours rêver, qu’elle pouvait même s’asseoir dessus ! Mais elle avait juste besoin de l’entendre dire qu’il la voulait, rien que pour lui, et juste pour lui. Qu’elle était sa poupée, son jouet, rien qu’à lui, et à personne d’autre. Elle n’avait qu’une seule envie aussi, celle de l’embrasser. Mais elle savait que si elle cédait à la tentation, son corps ne lui appartiendrait plus. Elle avait envie de Drago, plus que jamais et depuis toujours. Mais l’entendre dire que si elle devait embrasser quelqu’un, c’était lui qu’elle devait embrasser, mettait vraiment son corps à rude épreuve. Elle n’attendait que cela. Plus d’attention, plus de baisers, plus d’étreintes... Elle ne voulait que lui, et même quand elle était dans les bras d’Abell, elle ne pensait pas vraiment à son couple. Il n’était pas rare que ses pensées divaguent encore sur Drago, même si Abell était vraiment un amour depuis qu’ils étaient ensemble... Mais bon, le premier amour ne disparaissait jamais complètement, il parait...

Lorsqu'il avait transplané chez lui, et qu'il avait repassé toute la scène dans sa tête. Il avait réellement pensé que c'était débile, qu'elle allait le détester et qu'elle ne pourrait absolument jamais le pardonner pour une chose pareille. Ce qui, en soit, était plutôt logique. Il l'avait fait tourner en bourrique tellement longtemps qu'il était plutôt logique de s'imaginer qu'il était plutôt logique qu'elle le déteste. Alors oui, il s'était dit qu'elle ne viendrait pas, ou en tout cas, il ne l'avait pas cru une seule seconde. Il y avait bien eu cet espoir mais que l'on se comprenne bien, cela faisait déjà bien longtemps que l'espoir avait quitté son esprit. Du coup, lorsqu'il l'avait vu débarquer chez lui, et bien non, il n'avait pas été capable une seule seconde de croire que c'était possible. La seule chose qui avait bien pu lui traverser l'esprit.. Disons que c'était qu'après un truc comme ça, il ne la reverrait pas.

Mais elle était venue, à son appartement. Quand son regard s'était posé sur elle, tout s'était brouillé dans son esprit. Qu'est-ce que sa présence signifiait ? Au final, bien trop de chose pour qu'il puisse se faire une idée, par rapport à tout ça et oui, ça avait le don de lui faire un peu peur. Quoi qu'il puisse bien en dire et quoi qu'il puisse bien en penser. Ca lui faisait peur. Et ça, c'était quelque chose. Drago Malefoy était loin de faire le malin devant la femme qui venait de lui retourner l'esprit. Parce que oui, c'était ça qui venait de se produire au final. Il avait l'esprit totalement retourné et il était parfaitement perdu. Il ne savait pas ce qu'il était censé faire et il ne savait même pas comment il pouvait bien devoir se comporter parce que c'était quelque chose qu'il n'avait jamais affronté. Il avait fait face à Voldemort, mais face aux sentiments, il était loin de faire le malin. Et à cause de ça, oui, il était totalement perdu et il ne savait pas comment est-ce qu'il pouvait bien être censé se comporter. Et ça lui faisait peur. Quoi qu'il puisse en dire, ça l'effrayait totalement.

Alors oui, il n'aurait eu qu'une seule et unique chose à faire, pour qu'elle vienne vers lui et il n'avait pas été capable de le faire parce qu'il avait falluq ue les choses soient plus compliquées pour qu'elles puissent l'intéresser. Bizarre n'est-ce pas ? Et aussi, vraiment très insupportable. Mais genre, au point que ça lui ait réellement bien cassé les pieds. C'était insupportable oui, et quoi que l'on puisse bien en dire, il fallait avant tout faire un effort et se débrouiller pour que les choses n'empirent pas. Calmer la situation était impossible. Mais il savait qu'à côté de ça, il n'avait pas d'autre choix que de prendre une très nette décision. Il se devait de savoir ce qu'il voulait. Ce qu'il voulait vraiment. Le jeu était terminé maintenant, il n'était plus temps de s'amuser mais bel et bien de se décider et c'était sans doute là que les choses devenaient le plus effrayant. Il devait prendre une décision et c'était la pire chose qui puisse lui arriver.

Cette fille lui avait tapé sur les nerfs si souvent qu'il trouvait son propre comportement parfaitement irrationnel bien sûr. Comment est-ce que les choses auraient pu être comme ça hein ? Comment est-ce que cela pouvait bien être possible ? Il ne savait même pas pourquoi il avait réagit comme ça, parce que tout ça lui échappait totalement et lui faisait peur, aussi. Tellement peur, d'ailleurs, qu'il en venait à croire que rien ne pourrait l'aider. Il ne savait pas quoi faire, il se trouvait au pied du mur et il était réellement temps pour lui de se décider à choisir. Si oui ou non, il voulait que cette fille fasse parti de sa vie. Et croyez le ou non, c'était difficile.

Aucune fille n'avait réellement eu de l'importance pour lui. Et depuis que toute cette histoire avec Voldemort s'était terminé, il n'avait jamais voulu avoir de copine fixe, il avait réellement cru que le bonheur n'aurait jamais pu le toucher. Alors il s'était éloigné de toutes. Privilégiant les histoires d'une nuit, ne croyant pas au bonheur, pensant réellement qu'il ne pouvait pas lui être destiné. Ce qui n'était pas si étonnant que ça, en fin de compte. Puisque le monde entier semblait le détester pour ce qu'il avait été contraint de faire. Et il ne pouvait en vouloir à personne parce qu'au final, il n'avait jamais voulu tout ça. Mais il était né dans la mauvaise famille pour se plaindre.

Et pourtant, elle, elle était restée là, à croire, à espérer qu'il se tournerait vers elle. Et il l'avait envoyée voir ailleurs, encore et encore. Mais elle était restée là. Et alors qu'elle voulait refaire sa vie ailleurs, voilà qu'il se mettait à son tour à l'empêcher de vivre. Et ça le rendait dingue mais genre, vraiment. Parce qu'au final, il ne savait pas s'il tenait à elle, ne serait-ce qu'un peu. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne voulait pas qu'elle aille vers un autre que lui. Mais le reste était flou. L'amour était un sentiment inconnu que sa famille n'avait jamais été capable de lui apprendre. Du coup, il était perdu. Totalement. Mais oui, peut être que c'était ça l'amour. Si seulement quelqu'un avait été en mesure de lui expliquer pourquoi, au moins..

Il ferma les yeux, lorsqu'elle posa la main sur sa joue. Un frisson se mit à parcourir son corps et il comprit, alors que sa présence lui était comme nécessaire. Il s'en rendait compte drôlement tard. Mais il n'avait pas voulu tout ça. Pas une seule seconde, pas un seul moment. Mais tout ça lui faisait peur. Vraiment très peur. Quoi que l'on en pense, il n'y pouvait rien non ? Il avait fait de son mieux, face à tout ça. Même si ce n'était pas suffisant. Et maintenant, il était bien trop tard pour les regrets, il devait se contenter de faire avec et d'essayer de faire avancer un peu les choses. Même si c'était loin d'être facile. Très loin, même, en réalité.  « Je suis incapable de savoir ce que je veux. Je n'ai jamais eu à prendre une décision aussi difficile. Toute ma vie a été décidé pour moi. Les décisions.. Je n'avais pas le droit d'en avoir.. Et me voilà devant toi. Totalement perdu. Le grand Malefoy a perdu toute sa force, devant une fille. C'est tellement.. Pathétique, à mes yeux. Mais je crois pouvoir dire que oui, j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi à mes côtés, derrière moi. Partout où je vais. Mais pas comme avant quand tu me courrais après. Je te veux à mes côtés comme ça aurait dû être plus tôt le cas. ». Oui, il aurait dû s'en rendre compte plus tôt, sans la moindre hésitation, mais elle n'en avait pas été capable pour autant. Et maintenant, il passait surtout pour un imbécile... Mais que pouvait-il faire hein.. ? N'était-ce pas ce qu'il était, au final..?

Astoria avait voulu entendre ces mots de la part de Drago depuis des lustres. Et alors qu’elle s’était résignée, alors qu’elle avait enfin décidé de passer à autre chose -pour le plus grand soulagement de Daphné, qui lui assurait chaque jour qu’avec Abell, au moins, elle évitait les crises de larmes à répétition, surtout que le jeune homme gâtait la brunette comme une princesse- il était revenu à elle. Il lui avait fallu du temps et de nombreuses disputes pour se rendre compte de l’importance d’aria dans sa vie, mais au moins, cela avait fini par payer...

« Drago...»

Astoria était vraiment touchée par ce que le jeune homme lui disait, réellement. Elle en aurait même pleuré, si elle n’avait pas été trop fière et imbue d’elle-même. Aussi, elle ne voulait pas se montrer faible devant celui qu’elle avait toujours tant aimé, et qui, enfin, lui rendait son amour. Bien sûr, peut-être n’était-il pas encore réellement amoureux d’elle, peut-ête avait-il juste besoin de la brune à ses côtés, pour un temps avant de la balancer comme une vieille chaussette qui avait un trou. Mais si ce temps devait être court, même s’il devait se finir dans la souffrance et dans les larmes, Astoria en profiterait, chaque jour que Merlin pourrait bien faire. Elle pouvait enfin être aux côtés de Drago comme elle l’avait toujours voulu, enfin être celle qu’il regardait, la seule qu’il voyait. Elle était parfaite, elle le savait, personne ne pourrait lui enlever cela de la tête, pas même Drago, lorsqu’il lui avait dit qu’elle ne valait rien, qu’elle n’était absolument rien si ce n’est qu’une petite peste insignifiante. Et c’est pour cela qu’elle restait forte, en surface certes, quoi qu’il puisse bien arriver. Parce qu’elle absorbait tout, comme une éponge, et qu’elle savait rendre au centuple ce qu’elle recevait, à force d’y réfléchir.

Et si Drago avait besoin d’elle à ses côtés, pour l’aider à enfin être lui-même, à enfin vivre la vie qu’il méritait, en prenant lui-même les décisions importantes, en ayant enfin les rênes de sa vie en main, elle serait là. Ses prunelles chocolat plantées dans celles gris clair du jeune homme, sa main toujours sur la joue du garçon, Astoria esquissa un léger sourire. Puis elle l’enlaça, passant ses bras autour de son cou, et se pressa contre lui, l’embrassant doucement. Elle avait temps espérer que ce moment arriverait, que tout à l’heure, quand Drago l’avait embrassé dans la boutique, elle n’y avait pas cru. Elle s’était dit qu’il ne faisait que venir la narguer, lui montrer qu’elle ne pourrait jamais vivre en paix tant qu’ils feraient tous les deux partie de ce monde. Et pourtant, maintenant, elle était la plus heureuse des filles. Elle se pressa encore plus contre le jeune homme, son corps frêle et fin ressentant de plus en plus celui tout aussi fin du blond. Puis elle desserra son emprise. Elle ne pouvait pas oublier Abell comme cela. Enfin, si, elle le pouvait, mais il méritait une rupture en bonne et due forme. Alors elle irait le voir, dans la semaine, pour tout lui dire, oui... Elle ferait cela. De quoi devait-elle avoir peur de toute façon ? Elle était une Greengrass !

« Je dirais à Abell que lui est moi c’est fini... Drago, c’est ton choix, n’est-ce pas ?»

Parce que oui, elle avait peur malgré tout. Peur qu’il ait fini par se résoudre à dire à Astoria ce qu’elle voulait entendre pour avoir la paix. Elle ne voyait plus trop Narcissa, depuis qu’elle s’était disputée avec son fils et qu’elle vivait à Aberdaron, et, même si elle doutait que la femme, qui tenait à son fils comme à la prunelle de ses yeux soit capable d’une telle chose, elle doutait. Après tout, il avait été franchement ignoble avec elle...

Cette situation lui échappait totalement. Il ignorait parfaitement ce qu'il était censé faire, il ignorait aussi ce qu'il pouvait bien être censé faire. Il n'avait jamais, au grand jamais, était confronté à un truc pareil. De ce fait, il ne savait pas s'il devait le prendre bien, s'il devait hurler, s'il devait fuir. L'amour lui était un sentiment inconnu ou presque. Il en avait eu peur, il l'avait fui parce qu'il n'avait connu qu'enfer et peur. Il n'avait jamais eu l'occasion de connaître plus. Il avait été craint et il avait tellement craint les gens. La mort était son fardeau, elle le suivait dans chacun de ses parents et pourtant, à l'heure actuel, il était toujours là et c'était sans nul doute ce qu'il y avait de plus important au monde, quoique l'on en dise, sans l'ombre d'un doute. Et ce, que cela soit facile ou non. Mais il ne pouvait plus reculé, bien entendu, il n'était maintenant plus du tout temps pour lui de fuir. Il devait faire avec, il devait accepter la situation, parce que là, maintenant, qu'il le veuille ou non, il n'avait pas le droit à l'erreur, il le lui devait.

Alors du coup, lorsqu'elle lui dit qu'elle allait quitter Abell, il se demanda si c'était une bonne chose. Il n'en doutait pas, il la rendait heureuse, il la satisfaisait. Au moins, avec lui, il n'y avait absolument pas de mauvaises surprise et elle savait toujours sur quel pied danser. Alors que pour ce qu'il en était de lui, c'était une toute autre paire de manche, c'était bien différent et ça, il ne pouvait que s'en rendre compte une nouvelle fois. Du coup, il doutait, il doutait parce qu'il voulait le meilleur pour elle et au milieu de tout ce qu'il pouvait bien ressentir pour elle, il n'était pas certain de pouvoir lui donner le bonheur qu'elle pouvait bien mériter. Et oui, il aurait beau dire ce qu'il voulait, ça lui faisait mal. Lui, le fort, le froid, il avait peur pour elle parce que oui, il ne doutait pas une seule seconde de ses sentiments à son égard et le doute planait parce qu'il ne voulait pas la voir souffrir à cause de sa bêtise, à cause de sa lâcheté et de son handicap sentimental.  « C'est mon choix mais... ». Oui, il y avait ce mais, il y avait ce doute. Il doutait de pouvoir se passer un jour de ses lèvres, maintenant qu'il avait eu l'occasion d'y goûter mais à côté de ça, il n'en restait pas moins effrayé. Et même si la perdre était la pire des choses qui puisse lui arriver, il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de la laisser croire à tout ça, sans lui faire réellement comprendre qu'il n'était probablement pas fait pour avoir une relation, qu'il n'était probablement pas fait pour aimer ou être aimé parce qu'il ne connaissait que peu ça. Il soupira, baissa le regard et passa une main sur son visage tandis qu'il soupirait une nouvelle fois. Il n'osait même pas la regarder.  « Je ne veux pas que tu penses que tout sera un véritable conte de fée. Je ne suis pas le prince charmant. Je sais à peine aimer et me débrouiller avec les filles. Ne crois pas que tout sera facile parce que tu es avec moi et que.. L'on tient l'un à l'autre. Je ne peux pas te promettre que tout sera facile parce que je ne sais pas de quoi demain sera fait' ». Voilà, c'était dit, au moins, il n'avait plus à avoir peur et il n'avait qu'à attendre son verdict.

Si ça se trouvait, ce qu'il venait de lui dire allait définitivement lui faire comprendre qu'elle faisait une erreur en allant vers lui et en songeant à quitter Abell, si ça se trouvait, cette idée allait lui traverser l'esprit et elle allait, d'un seul coup, se rendre compte que c'était bel et bien la toute dernière chose qu'elle voulait. Et si c'était ça et bein.. Il ne pourrait qu'accepter et comprendre que oui, peut être que les choses seraient mieux ainsi, sans l'ombre d'un doute. Mais il faudrait juste faire avec. On aurait beau dire ce que l'on voudrait, c'était ainsi. Drago était ce genre de personne. Maladroite, fragile, même s'il s'agissait de choses que personne ne savait et c'était, sans nul doute, bien mieux comme ça, de toute manière. Enfin bref.. Pour le reste, c'était à elle de voir.  « Mais je tiens à toi. Et je ferais tout ce que je peux pour te rendre heureuse. ». Mais même s'il doutait et bien oui, il refusait de la perdre, malgré tout..

Astoria n’était plus une enfant depuis bien longtemps maintenant. Elle avait arrêté de croire que l’amour allait forcément dans les deux sens et qu’elle serait un jour avec l’homme qu’elle avait toujours aimé. Et elle s’était faite à cette idée, jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que Drago débarque et lui fasse plus ou moins la morale, en lui rappelant qu’il n’était pas mort, qu’il vivait encore et qu’en soit, il régnait encore en roi sur le cœur de la demoiselle. Et Abell dans tout cela ? Et bien il n’était là que pour qu’elle se voile la face. Bien sûr, elle passait de bons moments avec lui, mais elle trouvait ça plus étrange que normal. Elle était heureuse, bien sûr, surtout que depuis qu’ils étaient ensemble, ils s’entendaient bien mieux –à croire qu’Astoria adorait se faire détester puis adorer- mais dans sa petite tête brune, il y avait toujours une petite pensée pour Drago. Elle se demandait s’il allait bien, s’il prenait correctement soin de lui… Et là, alors qu’elle était avec lui, elle ne pensait pas à Abell. Sauf pour se dire qu’elle devait rompre avec lui. Ce n’était pas comme lorsqu’elle pensait à Drago. Quand il lui affirma que c’était son choix, son cœur fit un triple saut dans sa poitrine. Bien sûr, ce n’était parce que c’était le choix du jeune homme que tout deviendrait d’un coup plus simple… Mais ils réussiraient à se construire un couple… Ils essaieraient en tout cas, même si des obstacles se dresseraient –sans aucun- doute sur leur chemin.

« J’ai arrêté de croire aux contes de fées il y a bien longtemps Drago. Je ne suis plus une enfant, je sais que tout n’est pas toujours rose. Et je ne suis pas en sucre. Je sais me défendre et me protéger. »

Et cela l’avait beaucoup aidée quand le blond la dénigrait. Bien sûr, elle allait souvent pleurer dans les jupons de sa sœur lorsqu’ils se disputaient, mais à chaque fois, elle paraissait forte devant lui, comme si ce qu’il disait ne l’atteignait pas. Et si Drago arrivait si bien à la faire pleurer, c’est parce qu’elle en était complètement dingue, qu’il n’y avait que lui pour elle, et que, n’importe comment, elle n’arrivait pas à se le sortir de la tête. Et pourtant, elle avait essayé. Un temps, elle avait voulu oublier, avec un sort d’Oubliette ou de Confusion, elle ne savait pas trop, mais elle s’était dit qu’elle serait trop faible pour y avoir recourt. Et qu’en soit, elle chérissait tout de même les moments passés avec le blond. Oui, dans le fond, elle devait être un peu maso sur les bords. Alors que Drago lui affirmait que tout ne serait pas simple, mais qu’il tenait à elle et qu’il ferait son possible pour la rendre heureuse, Astoria esquissa un sourire. Il avait changé, énormément, mais elle l’aimait toujours, même plus. C’était d’ailleurs étrange de pouvoir aimer autant… Mais elle supportait plutôt bien.

« C’est déjà beaucoup… Et je te remercie. Je veux dire, ce n’est pas comme si on s’était toujours entendu à merveille… »

Loin de là même. Depuis qu’elle était entrée à Poudlard, qu’elle avait reçu l’ordre de se faire apprécier du jeune homme, Astoria et Drago avaient toujours eut du mal à s’entendre. Et rien n’avait été en s’améliorant, puisqu’ils finissaient la plupart du temps par se prendre la tête et à s’insulter, ou à se dire des méchancetés, tout simplement. Et bien sûr, cela blessait, mais cela pouvait aussi enerver. Aria était consciente qu’elle n’avait pas fait de cadeaux à Drago durant toutes ces années… Mais allez raisonner une femme amoureuse et persuadée qu’un jour, l’homme qu’elle aime l’aimera en retour !

« Je t’aime Drago, vraiment. Et j’espère que je pourrais moi aussi te rendre heureux, t’apprendre à aimer… Je l’espère vraiment. »

Astoria n’avait pas peur de dire à Drago qu’elle l’aimait, il l’avait déjà entendu tellement de fois de sa part. Bon, pas cent fois non plus, mais il savait qu’elle nourrissait de vrais sentiments pour lui, donc pourquoi s’en cacher ? Elle n’avait jamais eut honte de ses sentiments, alors ça ne serait pas pour maintenant ! Et si lui mettrait –sûrement- du temps à le lui dire ce n’était pas tellement un problème, tant qu’ils étaient ensemble… Oui, Astoria était un peu sur un petit nuage. Après tout, Drago venait de lui dire qu’il la voulait, rien que pour lui… Alors elle pouvait être heureuse et sur un petit nuage.

Sortir avec Drago Malefoy était le pire des contes de fées de toute manière. Et du moment que Astoria était en mesure de le savoir, c'était ce qu'il y avait de plus important, et c'était plutôt logique au final, parfaitement logique même, si on voulait tout savoir. C'était normal et il n'y avait rien que l'on puisse vraiment faire avec tout ça. C'était normal, et il fallait comprendre qu'au milieu de tout ça, rien n'était jamais vraiment facile et ça pouvait aisément être une grosse prise de tête, et c'était horrible. Si on voulait vraiment tout savoir, c'était carrément horrible et il n'y avait rien que l'on puisse vraiment faire avec tout ça. Il fallait juste.. Comprendre le fait que c'était justement ce qu'il y avait de si important. Un soupir s'échappa doucement de ses lèvres, sans qu'elle ne puisse s'en empêcher. Il avait eu une vie difficile et ça agissait sur son comportement et sur ses actions donc oui, c'était.. Un peu logique, d'une certaine manière en tout cas, mais pour le reste, c'était loin d'être vraiment simple. Et c'était aussi plutôt du genre.. Prise de tête, si on voulait vraiment tout savoir. Parfois lui prenait l'envie de s'arracher la tête pour ne plus penser à rien, pour ne plus songer à tout ça et tout.. Bien sûr que ce n'était pas possible mais il fallait quand même la comprendre non ? Et ce, même si c'était loin d'être simple, c'était.. Normal, d'une certaine manière du moins. Il était plutôt logique pour lui de voir le bonheur dans une autre vie. Normal de toute manière. Que demander de plus à tout ça ? C'était plutôt logique. Bien sûr qu'il n'en doutait pas, bien sûr qu'il se doutait qu'elle savait se défendre. Après tout, il lui en avait fait vivre des choses, et il pouvait donc aisément comprendre que oui, ce n'était pas toujours facile et que c'était plutôt du genre.. Grosse prise de tête en plus de ça. Mais il fallait faire avec. Que cela nous plaise, il n'y avait pas grand chose à faire à côté de tout ça.  « Je sais que tu sais te défendre. Tu as dû endurer mes maux. Endurer ce que je te disais.. Mais je voulais juste te faire comprendre tout ça. Je sais que ce n'est jamais facile mais il faut apprendre à faire avec. Et c'est plutôt normal. Parfaitement logique même ». Oui voilà, et c'était surtout sur ça qu'il fallait apprendre à se concentrer. Que cela soit simple ou non, il fallait quand même bien saisir ce point en particulier. Et c'était plutôt.. Normal en faite. Il avait un peu peur pour elle. Et on ne pouvait absolument pas lui en vouloir pour ça non ? Il voulait la protéger, la protéger de lui-même.. Et c'était insupportable. Voilà. Il n'avait jamais eu pour habitude de se comporter comme ça. Mais il faisait de son mieux, il faisait tout ce qu'il pouvait pour que les choses aillent. Et non, ce n'était pas facile, non. Défendre les gens contre soi-même n'était pas une tâche aisée de toute évidence.

A côté de tout ça, il voulait juste qu'elle soit en mesure de comprendre ce genre de situation et c'était plutôt logique oui, c'était parfaitement logique même, si on voulait tout savoir. Enfin bon, tout ça pour dire qu'il savait de quoi il était capable et il refusait parfaitement de se montrer trop irresponsable ou même trop difficile à gérer ou insupportable même. Il voulait juste qu'elle comprenne que non, ça n'allait pas être facile parce que l'amour est lui.. Disons juste que ça n'avait pas toujours été l'amour fou. Du coup ce n'était pas vraiment aussi simple qu'on pouvait le croire. Et c'était même très loin d'être le cas, si on voulait tout savoir. Et c'était plutôt.. Insupportable et détestable en plus. Mais bon, il fallait comprendre, il n'y avait pas vraiment de choses à faire contre ça en faite. Il l'informait mais il espérait malgré tout qu'à côté de tout ça, on serait en mesure de comprendre qu'il faisait ça pour elle, pour elle et pour elle seule. Il voulait qu'elle sache qu'il ne voulait pas qu'elle s'aventure dans une relation avec lui si elle ne s'en estimait pas prête. Oui, elle lui courrait après depuis déjà un moment. Mais ça ne voulait pas dire pour autant que ça allait être facile hein. Et c'était surtout ça qu'il voulait qu'elle comprenne. Il voulait la protéger de lui-même. Il ne se faisait pas confiance et pour tout dire, il ne s'était jamais fait confiance en faite..

Il était vrai qu'entre eux, ça n'avait jamais été simple. Logique même, si on voulait vraiment tout savoir. Mais à côté de tout ça, rien n'était jamais facile et c'était vite compliqué, vite une grosse prise de tête, même s'il n'y avait pas grand chose à y faire, mais ça, il ne le savait que trop bien. Enfin bon, en tout cas, il était absolument hors de question pour lui de continuer comme ça. Il allait tout faire pour l'aider, pour aller dans son sens. Pour lui montrer qu'il allait l'aimer du mieux qu'il le pourrait. Oui voilà, et c'était surtout sur ça qu'il allait falloir que les gens se concentrent. Que cela soit facile ou non, il fallait vraiment que les gens se rendent compte de tout ça. Que cela soit simple ou non, il promettait de l'aimer. De l'aimer quoi qu'il puisse se passer.  « Je sais. Mais les choses vont changer. Je serais là. Je serais là à chaque instant, je serais toujours là ». Oui voilà, il serait toujours là. Quoiqu'il puisse bien se passer, rien ne changerait face à cette situation. Il n'y aurait absolument rien à faire même, si on voulait tout savoir. Drago n'était peut être pas la personne la plus parfaite pour l'amour. Mais il comptait faire de son mieux pour que la jeune femme soit la plus heureuse possible. Ca n'allait pas être facile et ça, il en était conscient. Mais il ferait tout ce qu'il pourrait. Point final.  « J'en suis persuadé.. Tu me rends déjà heureux Astoria.. Et je t'aime aussi ». Il se pencha doucement vers elle et il finit par l'embrasser. Elle était tellement parfaite qu'il ne parvenait toujours pas à comprendre comment est-ce qu'elle avait bien pu être à ce point présente pour lui. Ca lui échappait totalement.. Mais il savait une chose, il savait que maintenant, en tout cas, c'était à son tour.

Ce qu’il lui disait, c’était plus beau que n’importe quoi, vraiment. Astoria avait attendu des années pour entendre ces mots venant du blond, et enfin, enfin, elle les entendait. Alors oui, forcément, elle était heureuse. Elle était même la plus heureuse des sorcières à ce moment là, elle n’en doutait pas une seule seconde. Mais elle savait que tout ne serait pas simple. Ils se disputeraient encore, sans aucun doute, c’était presque logique, ils ne pouvaient pas d’un coup, s’entendre à merveille… Mais elle l’aimait, et elle était –depuis tant d’années déjà- prête à tout pour lui… Et savoir qu’il l’aimait aussi, ça la rassurait.

« Je dois y aller, Drago… Cordélia m’a laissé partir, mais… Je ne peux pas rester absente trop longtemps… Préviens-moi la prochaine fois, que je puisse faire ton gâteau préféré, d’accord ? »

Elle déposa un dernier baiser sur les lèvres du jeune homme, et reparti en direction de la porte. Lorsqu’elle ferma cette dernière, elle esquissa un léger sourire, et ses yeux se remplirent de buée. Elle pleura un peu, puis, une fois qu’elle eut repris pleinement possession de son petit corps frêle et fragile, transplana, pour retourner à la boutique. Elle avait laissé près d’une heure passer, et même si cette heure avait été la plus magnifique et la plus magique depuis des lustres, elle s’en voulait un peu d’avoir planté sa patronne ainsi.

« Je suis vraiment désolée… Pardon ! »

Cordélia la pardonna sans trop de problème, comprenant que cela avait été nécessaire et plus qu’important pour son employée. Une fois de nouveau au travail, Astoria mit les bouchées doubles, d’une part, pour palier le fait qu’elle se soit absenter aussi longtemps –même si ça ne faisait même pas une heure, elle ne pouvait s’empêcher que c’était déjà de trop- et d’autre part pour prouver à son employeur qu’elle était vraiment déterminée à être une excellente pâtissière, pour qu’elle puisse être fière de son apprentie. Astoria s’était donc mise à faire une pièce montée en choux fourrés à la crème de citrouille, un basique, il parait, dans le monde sorcier… Pour les occasions spéciales peut-être, mais pas chez les Greengrass en tout cas… Cependant, Aria devait bien avouer que la crème était délicieuse, sucrée juste à souhait et ferme juste ce qu’il fallait. Alors qu’elle posait le dernier petit chou sur la pyramide, la cloche retentit, et une voix familière se fit entendre. Lorsqu’elle passa la tête pour voir qui était là, elle fut plutôt désemparée.

« Abell ? Qu’est-ce tu fais ici ? »
« Bah je suis venu te chercher, la vanne ! »

Ouais, rompre allait sûrement être bien plus compliqué qu’elle ne le pensait… Même si elle savait que son amour était entièrement consacré à Drago, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’Abell l’avait fait revivre ces derniers mois… Que la vie d’une princesse était dure !