Touché-Coulé (TERMINE)

A Poudlard comme chez lui, Tarek était entouré de filles, ça n’était pas nouveau même si, dans les faits, sa famille comportait plus de garçons que de demoiselles. Simplement, parmi les mâles, il était le plus jeune et avait donc quelques difficultés à toujours s’entendre avec ses grands frères. Bref, rien de nouveau sous le soleil de l’hiver écossais, une autre dimension de la Grande Bretagne à laquelle Tarek avait dû s’habituer quand sa famille avait débarqué à Londres quelques années auparavant. Et encore, l’hiver de la capitale n’était rien par rapport au froid qui s’installait à Poudlard à partir de décembre. Le 21 était passé, les vacances approchaient, vacances que Tarek passerait pour la majeure partie au château, ne serait-ce qu’à cause du bal. Certes, il n’y avait guère de signification à y aller avec Silah mais tout de même… il ne revenait donc chez ses parents que pour le réveillon du Nouvel An avant de repartir aussi sec à l’école de sorcellerie.

Bref, tout cela n’est pas ce qui nous occupe aujourd’hui. En ce jour très spécial, Poudlard était couvert de neige ; du moins le parc l’était et Tarek voulait aller y jouer. Il avait beau avoir douze ans et presque treize, il ne crachait pas sur une bonne bataille de boules de neige contre un camarade, quel qu’il soit. Il aurait bien entendu préféré se mesurer à Rhys mais le jeune homme lui avait fait comprendre que ça n’était pas trop son truc de se rouler dans la neige ou de jouer à l’envoyer sur un camarade. Quand aux autres filles – et notamment Opalyne ou la susnommée Silah. Il s’était donc rabattu (mais non sans plaisir cela dit) sur une autre de ses connaissances, plus jeune et non Gryffondor cette fois-ci : Sally MacOlley, de Poufsouffle, la maison de Samara (avec qui il avait fêté le retour de la magie mais qui lui faisait un peu peur maintenant qu’elle était Préfète, même s’il n’avait rien à se reprocher).

- Bon, d’abord on construit nos défenses, signala-t-il à sa camarade au cas où elle aurait oublié comment on jouait bien à la bataille de boules de neige et alors que lui-même plongeait ses mains gantées dans l’épaisseur blanche afin de bâtir une palissade digne de ce nom derrière laquelle il pourrait se protéger des tirs sans doute précis à défaut d’être puissants de Sally. Lui-même d’ailleurs devait être un peu rouillé, cela faisait longtemps depuis l’hiver dernier qu’il n’avait pu s’exercer ; sans compter qu’à la base, il avait déjà une expérience moindre que la plupart des enfants de son âge. Les bonhommes de neige, tout ça, il n’avait pas connu jusqu’à il y avait peu, sans même oser parler du ski.

- Tu te fais à la vie ici, au fait ? demanda-t-il alors qu’il ajoutait une bonne brassée de neige à ses fondations. Cela faisait maintenant quatre mois que l’année avait commencé et il fallait espérer que la demoiselle se soit fait quelques amis de son âge, même si Tarek n’était pas franchement plus vieux.

Sally se souvenait parfaitement de l’hiver qu’elle avait passé chez la grand-mère de William (son demi-frère). Seul et unique hiver qu’elle avait passé là-bas d’ailleurs. Enfin, elle en garde un excellent souvenir. Elle avait rencontré ses cousins (ou demi-cousins), avait pu jouer des heures à cache-cache avec eux. Mais le plus mémorable était sûrement la bataille de boules de neige qu’avait organisée son beau-père. Toute la famille y avait été conviée, même le chien et Flaty, le chat de Sally. La famille fut partagée en deux équipes, l’une s’était servie d’un gros tronc d’arbre couché pour mur de défense, l’autre avait opté pour l’attaque en continu. Sally, encore petite, s’occupait des recharges. Et de temps en temps, elle jetait un coup d’œil par dessus le tronc, pour prévenir ses coéquipiers. Ce jour-là, elle remarqua la chance qu’elle avait de faire partie d’une famille qui savait encore faire passer l’amusement, et la rigolade bien avant les problèmes d’humeur de tel ou tel, ou d’un quelconque accrochage entre deux membres de la famille. Et elle savait par expérience que ce n’était pas souvent gagné.

C’est aussi à partir de cet hiver que sa relation avec William devint vraiment fraternelle, mais pas dans le sens de disputes continues comme font paraître les clichés, ou d’indépendance vis-à-vis de l’autre comme c’était parfois le cas. Non là, il s’agissait d’un lien très fort qui faisait qu’il leur était difficile de se séparer. Et pourtant, ils avaient du l’être deux ans, les deux années que William avait passées à Poudlard, alors que Sally rêvait tous les jours d’y rentrer pour ses onze ans.

Tous ces souvenirs et toutes ces sensations, Sally les avaient ressentis lorsque Tarek, le jeune Gryffondor de deuxième année lui avait proposé une partie dans le parc. Parc qui d’ailleurs semblait bien vide à cause du froid et de la neige. La jeune Sally se souvenait d’une photo que son frère lui avait rapportée lors de son premier hiver à l’Ecole des sorciers. C’était de ses propres yeux qu’elle voyait le château recouvert de blanc. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait sorti son appareil photo. Elle était en période Je-ne-prends-pas-de-photo-de-toute-façon-j’ai-une-bonne-mémoire-visuelle. Et au départ, elle était juste sortie faire un tour au parc, pour s’éloigner de la salle commune des Poufsouffle qui renfermait beaucoup trop de gens.

Fairplay, il lui rappela de construire son propre mur de construction. Sally rencontra bien vite un problème, mais habituée au froid et à la neige, son oubli de gants ne posa finalement pas un bien gros souci. Elle se mit donc à empiler des paquets de neige, bien en face du mur de Tarek. Elle avait été surprise de la proposition de Tarek, pensant qu’à son âge on décrétait que ce genre de jeux était réservé aux petits première année. Et bien, elle comptait en profiter pour s’amuser mais aussi pour faire plus ample connaissance. Il l’interrogea sur son quotidien à Poudlard.

- Et bien à vrai dire, ce n’est pas comme si j’en rêvais depuis longtemps, mais un peu quand même, répondit-elle accompagné d’un petit rire. Tu n’imagines le bonheur que c’est pour moi d’être à Poudlard. Je vis presque un rêve, les gens sont géniaux ici, enfin, je ne connais pas tout le monde, mais il y a quelques filles très sympas, les cours sont cools, la vie n’est pas trop dure quoi. Et puis on bénéficie d’un endroit magnifique, d’une liberté qui me convient parfaitement, ajoutait-elle tout en construisant sa défense.
Mais j’avoue me sentir un peu perdue de temps en temps. Et toi ? Tu viens d’une famille de sang-mêlé ? Tu sais, je regrette une choses ces temps-ci, ça doit être le fait de venir d’une famille moldue. Enfin, ça peut avoir ses avantages, mais j’aimerai tellement pouvoir mieux profiter de la magie. Et tu connais pas mal de monde ici non ?

Sally n’était pas de nature à parler énormément, au contraire d’ailleurs. Mais le visage de Tarek lui inspirait tellement de sympathie qu’elle n’hésitait pas à en dire un peu plus que d’habitude.

Deux monticules de neige continuaient à s’élever entre les deux élèves tandis qu’ils conversaient plus ou moins joyeusement. Pour le moment, c’était Tarek qui écoutait Sally parler et raconter son arrivée à Poudlard ou du moins, comment elle se sentait à présent. Si le Soudanais n’avait pas ressenti de la même façon que sa camarade (peut-être pourra-t-on dire bientôt amie ?), il pouvait comprendre qu’elle ait vraiment beaucoup attendu d’entrer à Poudlard. Apparemment, c’était le cas de pas mal d’élèves qui en avaient entendu parler avant. Bien sûr, lui aussi, voir son frère partir l’avait poussé à vouloir intégrer la célèbre école au plus vite, mais pas au point d’en rêver toutes les nuits. Tant qu’il était entouré de sa famille, il savait patienter.

- Ouais, je vois ce que tu veux dire je crois, répondit-il en terminant le centre de sa barricade qui était maintenant assez haute pour qu’il puisse se coucher derrière. Le but n’était évidemment pas d’être complètement caché mais bien de pouvoir refaire ses munitions dans une relative sécurité. En plein milieu du combat, seule la moitié de son corps serait cachée à Sally et c’était bien ce qui comptait. Pour le reste, il saurait sans doute éviter ses projectiles ; du moins l’espérait-il.

- Tu sais, à moins de déjà connaître des gens en arrivant, tout le monde est un peu perdu. Moi mon frère m’a un peu expliqué mais comme il est plus vieux, il est avec ses amis et on se parle pas tant que ça.

Quant à ce qui était de pouvoir profiter pleinement de la magie, Tarek était au moins aussi frustré que Sally, il lui expliqua pourquoi.

- Ouais, mon père et moldu mais toute ma famille sorcière. Mais ça m’a pas beaucoup aidé, on est partis du Soudan avant que j’aie ma baguette. Là-bas, y a pas vraiment d’école de sorcellerie et on a le droit de faire de la magie dès que les parents achètent une baguette. Mes deux plus grands frères savaient déjà, ça leur a fait tout drôle de plus avoir le droit en arrivant. Bref, j’ai du mal aussi, et c’est dommage de pas tout savoir faire tout de suite, mais on est là pour apprendre, non ?

Il haussa les épaules, puis continua à parler. Ca venait bien, avec Sally, il avait tout à coup l’impression d’être aussi bavard qu’Opalyne, même s’il était probablement loin du compte.

- Y parait qu’il y a même des sorts pour la bataille de boules de neige, mais je sais que faire léviter les objets, pas les faire bouger.

Le sortilège de lévitation était l’un des premiers que le professeur Flitwick enseignait et sans doute Sally le connaissait-elle aussi, maintenant. Tarek était d’ailleurs fier parce que celui-ci, il le maîtrisait, ce qui était loin d’être le cas de tous les sorts de base qu’ils devaient apprendre en métamorphose, une matière que Tarek trouvait particulièrement compliquée.

- Ouais, je connais des gens. Beaucoup, j’sais pas, mais t’sais, à force d’être en cours, tu parles avec les gens. Enfin, c’est comme ça que moi je fais.

Ca n’était certainement pas le cas de tout le monde, mais son exemple était encore celui qu’il connaissait le mieux.

Depuis que sa mère s’était remariée, la vie de Sally ne fut plus celle d’une jeune Anglaise « standard ». Et ça n’allait pas s’arranger. Mais elle avait eu la chance de découvrir de nouvelles cultures, une nouvelle langue, de nouveaux paysages, de nouvelles saisons, de nouveaux visages. Bien qu’elle ne se souvienne surtout que de l’Afrique du Sud, elle garde aussi de bons souvenirs. Elle était bien loin d’imaginer que peut-être son voisin ou son camarade de jeux n’était autre qu’un futur sorcier.

C’était au tour de Tarek de parler un peu de lui. Depuis qu’elle le connaissait, Sally s’était toujours demandée de quelle origine il pouvait être. Elle avait toujours été passionnée par la géographie et connaissait pas mal de pays, leur localisation, langue, et parfois leur capitale. Elle hésitait entre la Tanzanie et l’Afrique du Sud justement, et bien non, il s’agissait du Soudan.

Pour en revenir à l’occupation principale des deux jeunes, le début de la bataille se profilait lentement. Et Sally commençait à établir une stratégie. Enfin, c’est bien là un grand mot, comme si lors d’une bataille de boules de neige, une stratégie était requise. Il fallait y aller sans se poser de question, mais y aller juste au bon moment. Au moins, ils étaient quittes, aucun des deux ne connaissaient un quelconque sortilège permettant d’envoyer des boules de neige. Ca allait donc se dérouler comme une bataille d’agilité et sûrement de force. Oui, Sally espérait bien ne pas se faire laminer par un garçon !

Il finit par la rassurer, après tout, cela ne faisait que quatre mois que Sally faisait partie des élèves de Poudlard, et ce n’était pas comme si c’était une élève retirée, timide, mise de côté. Il était rare que ce genre de situation arrive à Poudlard, sauf pour les solitaires nés. Enfin, la bataille pouvait commencer, du moins la jeune Sally en avait décidé ainsi. En construisant son mur, elle en avait profité pour préparer quelques boules avec la neige qui n’avait pas accrochée.

- C’est parti !

Le premier projectile de la jeune fille avait à peine atteint l’épaule de Tarek qui apparemment n’avait pas vu que la partie était commencée. Elle lui fit un sourire, e sourire qui veut dire « Oui bon, ça fait longtemps que je n’en ai pas faite, et puis je n’ai pas cherché à viser, mais t’inquiète pas, ce n’est qu’un début ». Oui, il fallait comprendre tout cela. C’est alors que l’échange de boules se faisait à une vite impressionnante. Nous avions à faire à deux jeunes professionnels. Tarek devait se sentir avantagé peut-être du fait que son mur paraissait plus haut que celui de Sally. Mais d’un côté du point de vue de la taille, c’était tout à fait normal.

- Tu es inscrit dans un club ?, reprit Sally pendant une trêve commune.
Cette idée de s’inscrire dans un club lui trottait dans la tête depuis une semaine. Elle ne savait absolument pas comment ça se déroulait, ses amis ne voulaient pas vraiment en attendre parler jugeant qu’ils n’avaient pas assez de temps.

La conversation se poursuivait joyeusement entre les deux élèves tandis qu’ils bâtissaient leurs forteresses de neige afin de se protéger des attaques de l’adversaire – on n’osera pas dire ennemi. Ils parlaient donc tranquillement et amicalement jusqu’à ce que, au plus grand étonnement de Tarek, Sally le prenne en traitre en lançant la première – presque sans prévenir – une boule de neige au jeune homme qui était en train de soigneusement préparer ses munitions. Effectivement, il ne l’avait pas vue venir, mais parce que ça, c’était une attitude de Serpentard, mademoiselle ! Echaudé et un peu déçu de s’être laissé avoir, Tarek s’apprêta donc à répliquer et lança lui aussi une boule de neige à son adversaire de l’après-midi. Elle allait voir de quel bois il se chauffait !

De l’énergie, Tarek en avait à revendre. Inlassable, il se baissait, évitait comme il pouvait les projectiles de Sally, se couchait quand c’était nécessaire pour refaire ses munitions. De l’autre côté du terrain enneigé, la Poufsouffle faisait plus ou moins de même, avec un succès semblable. Au grand dam du Soudanais, il n’était pas meilleur que sa camarade de jeu qui se débrouillait bien, ce n’était rien de le dire. Finalement, une pause fut décrétée histoire de souffler un peu. Tarek avait beau être mouillé à force de s’allonger dans la neige, il n’en avait pas moins chaud à bouger sans arrêt. Preuve, si c’était nécessaire, que la bataille de boules de neiges était bel et bien un sport, quoiqu’en disent les joueurs de Quidditch. Ou Rhys. En tant que danseur, les arguments de ce dernier étaient de toute façon inaudibles pour Tarek.

- Un club ? commença Tarek, pris par surprise (décidément, ça devenait une habitude !), assis dans la neige. Le temps de remettre ses idées en place, il était capable de faire une réponse à peu près censée. Ouais, dans celui pour les cartes de Chocogrenouilles, c’est plus facile pour trouver des trucs à échanger.

Un club, si on veut, bien entendu ; ils ne se réunissaient qu’une ou deux fois par mois afin de faire le point sur les nouveaux doublons, les cartes apparues, et cætera. Et ouvrir, ensemble, quelques paquets qu’ils dévoraient dans la plus grande joie, évidemment ; c’était même l’activité la plus intéressante du groupe, même s’il avait permis à Tarek de trouver quelques cartes par ailleurs plutôt rares. D’un autre côté, il ne s’y était pas vraiment fait de connaissances.

- Pourquoi? Tu pensais à quelque chose ? demanda-t-il à Sally. Elle n’avait sans doute pas posé la question pour rien et malgré sa très petite expérience en la matière, Tarek pourrait peut-être l’aider ou lui donner deux trois conseils. Il n’avait pas vraiment regardé les autres clubs existants mais connaissait pas mal de gens ; à Gryffondor en particulier et il pouvait donner son avis sur un certain nombre d’organisation de Poudlard. Après, Sally ferait ce qu’elle voulait.

Tarek, depuis que la bataille avait débutée semblait déconcerté. Enfin, déconcentré surtout. Du moins, c’est ce que Sally pouvait remarquer par son air. Lorsqu’elle lui posa cette question, il fut surpris par le sujet que la jeune Poufsouffle venait d’entamer. Sally avait toujours été dans des écoles qui mettaient en place des clubs, qui permettaient ainsi aux élèves de se réunir en dehors du travail scolaire et de s’épanouir un peu plus. Encore fallait-il que les clubs restent intéressants et bien entretenus. Car, Sally avait connu quelques fermetures de clubs, pour cause d’absences répétées des élèves, d’indiscipline lors des réunions, d’inutilité même. Oui elle se souvient d’un club qui consistait à faire du soundpainting. Enfin, si ces souvenirs étaient bons, il s’agissait d’une pratique, proche de l’orchestration, mais qui en fait se faisait sous d’autres formes. Le chef d’orchestre avait un langage qu’il fallait apprendre et suivre bien attentivement, à fin de reproduire le son qu’il demandait. À l’âge de neuf ans, Sally trouvait cet exercice inutile. Et pourtant, rien n’est inutile. La preuve, un été, lors d’une colonie, elle a pu combler un après-midi entier, en utilisant ce dont elle se remémorait du soundpainting avec tous les colons. Les animateurs avaient adorés.

Cela dit, la question n’était pas moins surprenante que la réponse que Tarek venait de donner. Un club pour les Chocogrenouilles ? Pourquoi pas après tout. À Poudlard, les Chocogrenouilles, c’était comme les cartes Yu-Gi-Yo dans le monde moldu. Enfin Sally n’y connaissait rien dans les deux cas. Sally avait d’ailleurs eu une mauvaise expérience, elle qui ne supporte pas de toucher une grenouille, ou un quelconque animal avec une peau aussi visqueuse. Bon, la grenouille n’avait pas eu d’autre choix, mais tout de même.
Donc évidemment ce club ne lui donnait pas envie. Même si, comme Tarek semblait y participer, c’est qu’il devait y trouver un certain amusement. Et puis, il y avait de quoi démasquer tous les fans inavoués des Chocogrenouilles ! Cependant, Sally n’avait rien de précis en tête en posant cette question, à part connaître un peu mieux la partie comité restreint de Poudlard.

- Ah, ça doit être sympa ça, rétorqua t-elle avec toujours un petit rire. Je n’avais pas d’exemple en tête vu que je ne connais absolument pas ce qu’il y a comme clubs ici. Je te pose la question surtout pour en savoir un peu plus.

Et c’est là, que l’essentiel apparu dans la tête de la petite première année. Evidemment comment aurait-elle pu oublier ça.

- Oh en fait si ! Je viens de penser à quelque chose ! Est ce que tu sais si il y a un club, ou un groupe, enfin quelque chose qui me permettrait de progresser en guitare ?

Depuis le temps qu’elle voulait poser la question. Pourquoi ne l’avait-elle pas fait avant ? Peut-être parce qu’elle n’est entourée que de premières années, et que si, par hasard, l’un d’entre eux eut été au courant d’un quelconque groupe, il lui aurait directement dit. Enfin, ce n’était pas comme si la moitié de Poudlard ( bon, exagérons un peu) n’était pas au courant que Sally MacOlley vivait musique. Et pourtant, elle ne s’était pas préoccupée de cela, à cause de toutes les nouvelles découvertes. Depuis le début de l’année, elle allait de découverte en découverte, de surprise en surprise et s’occupait surtout à gérer son temps. Mais là, comme les deux jeunes semblaient en temps de rigolade, ce que Sally n’avait pas vécu depuis sa rentrée, elle en avait sûrement profité. Et puis, tant qu’elle y était, connaître un peu mieux le jeune Gryffondor ne lui ferait pas de mal. Il était peut-être lui aussi pro-musique à un point très avancé. Ou peut-être pas du tout.

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Dommage pour Sally que Tarek n’ait pu lui être plus utile que ça mais après tout, lui aussi n’était qu’en deuxième année, ce qui signifiait qu’il ne faisait pas à proprement parler partie des « anciens » même si, effectivement, il avait sans doute un peu plus d’expérience dans le château que la petite Poufsouffle. Vue l’étendue de l’école de sorcellerie écossaise, ça n’était déjà pas mal, tout savoir étant bon à prendre, mais il lui restait encore tout un tas de choses à découvrir. La preuve, il n’y avait pas deux mois qu’il avait appris l’existence de la salle sur demande grâce à Rhys qui tenait quant à lui cette connaissance de l’ancienne Préfète de Poufsouffle. Il fallait donc un sacré concours de circonstances pour pouvoir un jour connaître toutes les cachettes et autres facettes du château, si jamais c’était possible. Bon, n’importe qui rétorquera que connaître les clubs a priori public n’a rien à voir avec celle des passages secrets qui, justement, sont faits pour être secrets, mais dans la tête de Tarek l’analogie était valable.

- Désolé si j’peux pas t’aider. J’crois qu’il y en a un de bavboules, même si j’ai aucune idée de ce que c’est. Pis y a le Quidditch. C’est pas vraiment un club mais voilà.

Le non savoir de Sally ne devait cependant pas durer longtemps puisque très vite, elle trouva ce qui, finalement, pouvait bien l’intéresser à Poudlard. Tarek réfléchit un court moment avant de lui délivre les informations qu’il avait et qui, de nouveau, étaient plutôt maigres mais le pauvre garçon n’y pouvait rien. Ca n’était pas de sa faute, s’il n’était pas musicien !

- Il y a un club de danse, ça je sais. Pour la musique, j’crois pas mais ptet que si tu passes une annonce, tu trouv’ras des gens avec qui jouer.

Pas Tarek, malheureusement, même s’il aurait aimé avoir une occasion de passer plus de temps avec d’autres camarades musiciens (qu’il n’avait pas soit dit en passant, donc question réglée). Enfin, il était étonné de voir l’aisance avec laquelle certains jouaient. D’ailleurs (oui, le temps de montée au cerveau était parfois long, chez Tarek), Sally venait de dire qu’elle jouait de la guitare, non ? Le jeune homme émit un sifflement admiratif.

- Tu joues bien ? Enfin, moi j’sais pas jouer mais bon, c’était juste une question comme ça.

Cela commençait à faire un moment qu’ils traînaient tous les deux dans la neige, sans compter la bataille. Tarek était bien content d’avoir pensé à bien s’habiller parce que sinon il serait sans doute déjà mort de froid ! Et encore, on lui avait expliqué que s’il neigeait, c’est que la température n’était pas trop bas en-dessous de zéro. Malgré tous ses efforts, le jeune homme avait vraiment du mal à s’imaginer ce que pouvait signifier un moins quinze, moins vingt ou même seulement moins dix ! Il le savait, il faisait froid aussi dans les déserts africains qui s’étendaient au nord et à l’ouest du Soudan mais généralement, il n’y allait pas de nuit. Déjà pas de jour, d’ailleurs, c’étaient plutôt là des zones à éviter. Heureusement que depuis son arrivée en Angleterre le jeune homme n’avait pas eu à subir des rigueurs d’un hiver trop rigoureux.

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Sally voyait bien que Tarek ne s’y connaissait pas plus qu’elle. Après tout, il était encore plutôt nouveau dans l’école. Ou il ne s’intéressait peut être absolument pas aux activités en dehors des cours, de ses amis, et du Quidditch. Mais qui ne s’intéressait pas au Quidditch de toute manière. Sally aurait bien aimé rentrer dans l’équipe, mais elle visait le début de sa deuxième année pour tenter sa chance. Enfin là n’était pas le propos. Tarek n’allait donc pas lui renseigner plus que cela.

-Il y a un club de danse, ça je sais. Pour la musique, j’crois pas mais ptet que si tu passes une annonce, tu trouv’ras des gens avec qui jouer.

Sterne, oui Sally connaissait déjà. Elle avait même eu le privilège de rencontrer la co-fondatrice, Romilly. Et elle commençait à bien connaître le groupe. Enfin elle ne savait pas comment appeler ça. Mais la danse, à part dans sa plus jeune enfance, la jeune Poufsouffle n’y trouvait plus grand intérêt. Certes, se détendre en regardant une représentation d’un ballet connu, ou d’une session de hip hop, elle ne refusait pas. Ni bouger son corps lors d’une soirée sympa entre amis. Enfin, elle n’était de toute façon pas intéressée. Quant à la proposition de Tarek, l’idée était bonne, et elle ne lui était même pas passée par la tête auparavant. Pourtant c’était évident. Nombre d’annonces que Sally avait pu trouver là où elle prenait ses cours, à l’école, dans la rue, dans les magasins de musique, dans les magasins branchés rock. Peut-être que, l’environnement étant différent, Sally n’avait pas jugé cela efficace de faire passer une annonce. Et pourtant, c’était tout à fait envisageable, et qui ne tente rien n’a rien. Elle prendrait donc le temps de rédiger quelque chose d’attractif et de complet.

Etonné d’apprendre que la jeune fille était musicienne, Tarek siffla l’air impressionné.

-Tu joues bien ? Enfin, moi j’sais pas jouer mais bon, c’était juste une question comme ça.

Alors là, Tarek ne devait pas être un professionnel des musiciens. Enfin, j’entends par là, qu’il ne devait pas côtoyer ou avoir l’habitude de rencontrer des musiciens. Ou alors, il s’agirait de musicien loin d’être modeste, ou très sûrs d’eux-mêmes. Sally ne pouvait donc pas répondre vraiment à cette question. Elle avait un certain niveau, mais de là à dire qu’elle jouait bien. Tout est relatif. Mais avec le travail qu’elle fournit, son investissement, sa passion, elle savait qu’elle ne jouait pas trop mal. D’ailleurs, si ça n‘avait pas été le cas, ses parents n’auraient pas choisi de lui offrir une nouvelle guitare pour Noël. Heureusement pour la jeune, sa mère et son beau-père consentaient pleinement l’ambition de Sally. Ils ne s’y opposaient aucunement, du moment que ça passait après les études. Sachant qu’elle était maintenant à Poudlard, ils ne se faisaient aucun souci.

- Eum bah… Je ne sais pas du tout, je pense, enfin ça fait depuis que j’ai 4 ou 5 ans que je joue, donc depuis j’espère avoir progressé, répondit-elle ajoutant toujours un léger rire. En tout cas, dans les dortoirs, ça à l’air d’être apprécié. C’est dommage que tu ne puisses pas venir, j’t’aurais montré. Enfin un jour si tu veux, je prendrai ma guitare dans le parc, quand il fera plus chaud, et tu chanteras avec moi !

Mis à part la conversation intéressante, le froid commençait à devenir légèrement gênant. Pour se réchauffer- bien que recevoir de la neige en pleine figure n’arrangerait rien-, la bataille reprit sans prévention. Mais les doigts refroidis de Sally commençaient à l’handicaper. Elle ne pouvait plus vraiment les replier afin de former des boules bien rondes. Et puis ses tirs étaient moins précis qu’en début de partie. ~~( On croirait être sur un jeu vidéo là )~~ Le rythme ralentissait, et son mur de protection s’effondrait petit à petit. Enfin les conditions de jeux se dégradaient.

La petite brunette appréciait vraiment Tarek. Elle le considérait comme un bon ami, intelligent, sympa, marrant, près à s’amuser. Et puis lui au moins ne la considérait pas comme une fille fragile. Sally était du genre à s’amuser beaucoup plus avec les garçons qu’avec les filles. Elle trouvait ça plus enrichissant et plus intéressant. Elle se forgeait un caractère un peu plus solide que si elle passait plus de temps avec des filles. Enfin, c’était son point de vue, et elle aimait vivre comme ça. Elle se releva donc, les jambes engourdies, et se dirigea vers le camp adverse, qui ne ressemblait plus trop à un camp d’ailleurs.

- Mon p’tit Tarek, j’abandonne, tu as gagné. En tout cas, il y aura une revanche, ça c’est moi qui te le dis ! Tu ne veux pas qu’on aille prendre quelque chose de chaud dans la grande salle ?

~~[627]~~
747
(Sans les citations)
FLECHES
TOUS COMPTES

TERMINE POUR SALLY

Tarek sourit, quelque peu amusé par l’hésitation de Sally qui, visiblement, avait du mal à dire si oui ou non elle était bonne en musique et qui, de fait, donnait à Tarek une réponse de Normand. Le jeune homme avait l’impression que c’était une constante en Angleterre que de ne pas répondre à cde genre de question alors que lui-même n’avait aucun mal à avouer ses faiblesses, ni à dire là où il était bon. Certes, on lui avait dit que cela pouvait passer pour de la vantardise ou une attitude qui s’en approchait mais Tarek avait du mal à assimiler un certain nombre d’attitudes britanniques et tout ce qu’il avait appris à Jubba restait quand même bien ancré dans sa mémoire malgré tous les efforts de sa mère pour lui apprendre à vivre à l’anglaise, quelques ajustements tout de même mis à part. Bref, cela ne disait donc que qu’ils n’étaient pas pareils, ce que n’importe qui aurait pu deviner grâce à un coup d’œil – et encore sans avoir vraiment besoin de se concentrer.

- Compte pas trop sur moi pour chanter, répondit-il avec un petit sourire pour la Poufsouffle – il n’était pas frappa-dingue au point de risquer sa si petite réputation en faisant quelques vocalises, fût-ce face à une jeune demoiselle à la langue bien pendue. Il n’avait d’ailleurs aucun doute sur le fait que Sally pourrait trouver quelqu’un pour l’accompagner. Dans toute la faune Poudlardienne, il devait bien y avoir un ou deux chanteurs et sans doute encore plus de chanteuses. Non, ce n’était pas du machisme de la part du jeune homme, simplement ce qu’il pensait et qu’il estimait probable vue la plus forte propension des demoiselles à pousser la chansonnette.

La bataille reprit sur cette discussion fort joyeuse mais dut bientôt s’arrêter par abandon d’une des joueuses qui offrait ainsi la victoire à Tarek qui, pour le coup, ce serait bien offert une danse de la victoire. Il ne pouvait cependant la faire que devant Rhys – et déjà, là c’était risqué. Hors de question, en tout cas, de montrer ça à des filles. Ca devait rester son petit secret (oui, vous avez tous reconnus Scar, je vous connais !) En tout cas, le Soudanais était lui aussi bien content que ça s’arrête parce que mine de rien il commençait à avoir froid.

- C’toi la p’tite, d’abord, répondit-il de façon tout à fait mature avant de se relever dans les ruines de son campement. Je vote pour le chaud !

Tarek épousseta la neige qui tachait sa robe de sorcier et partit aux côtés de Sally en direction du château et surtout de la grande salle qui allait leur apporter toute la chaleur et le réconfort dont ils auraient besoin après une bataille acharnée à la fois contre leur adversaire respectifs et contre les conditions météo dignes de celles qui avaient accompagné Napoléon lors de la Berezina, une fois admis que le jeune homme ne connaissait ni l’un, ni l’autre.

TERMINE

» Affaires de famille, ou touche pas à mon fils [PV Heaven]FIN
» Sous l'arbre du désespoir, coule ses larmes [ PV ]
» Règle #1 On ne touche pas à ma famille
» Touche à ma soeur, je t'éclate ! [PV]
» Touche pas à Conny chouchou d'amour !! [PV]