All I never wanted

Giada était un peu bizarre en ce moment, un peu plus que d'habitude. Elle était nerveuse elle évitait le plus possible les discussions sérieuses avec Haven, ou tout du moins, elle évitait de discuter trop longtemps. Elle passait beaucoup de temps à l'université, un peu plus que ce qu'elle faisait normalement, et elle était encore plus tête en l'air que ce qu'elle pouvait être d'habitude. Elle partait très tôt le matin, et elle rentrait tard le soir, prétextant un devoir à réviser ou un cours à rattraper. Elle était bien à l'université, en quelques sortes elle ne mentait pas à Haven, mais ce qu'elle cherchait surtout, c'était un moyen d'être toute seule et de réfléchir. Elle n'était pas tout à fait certaine qu'Haven la croit véritablement, quand elle lui sortait toutes ces excuses plus bidons les unes que les autres, mais elle préférait ne pas se poser la question. Il n'était pas stupides, en tout cas, et même si il l'avait certainement cru, là, ça faisait presque dix jours qu'elle jouait à ça, parce qu'elle était totalement incapable de prendre ses responsabilités, et de dire où était le problème. Elle en avait marre, en plus, de faire ça et de se cacher pour rien, et en plus, elle en avait marre de devoir mentir à Haven.

Elle avait décidé de ne pas aller à l'université, ce jour là, et de prendre son courage à deux mains pour dire ce qui n'allait pas à Haven. Quoi que, à bien y réfléchir, les choses ne lui posaient pas vraiment de problème, à elle... Le seul problème qu'il pouvait y avoir, et ce qu'elle redoutait vraiment, c'était la façon dont Haven pourrait réagir. Et ce dont elle avait vraiment peur, c'était en fait qu'il la quitte. Elle devait être réaliste, ils avaient à peine vingt-et-un ans, ils n'étaient pas capables d'avoir et d'élever un enfant.. En plus, Haven travaillait chez Georges Weasley, ils avait commencé il n'y avait pas tellement longtemps, et elle ne pouvait pas lui annoncer qu'elle était enceinte maintenant... Mais elle ne pouvait pas lui cacher qu'elle allait bientôt avoir un bébé, évidemment. Même si elle aurait voulu le lui cacher, elle n'aurait pas pu y arriver longtemps... quelques mois et encore.

Allongée sur le canapé, elle fixait le plafond, immobile et vraiment stressée. Il fallait qu'elle le lui dise, mais elle n'avait aucune idée de la façon dont elle allait faire pour qu'il soit au courant de la nouvelle. Elle ne pouvait pas lui dire comme ça, de but en blanc, elle n'en était pas capable, et laisser trainer un magazine sur la grossesse ou regarder à la télé un reportage sur les jeunes mamans qui faisaient des études, c'était pas une bonne idées. Elle laissa s'échapper un soupir, tout en fermant les yeux. Elle devait relativiser, et penser positif. Après tout, il pouvait prendre les choses bien et être hyper content qu'elle soit enceinte, peut-être ? Non, de toute évidence, ce n'était pas possible. Il pouvait pas être heureux qu'elle foute leur avenir en l'air comme ça... Elle arrivait même pas à comprendre comment elle avait pu tomber enceinte. Rouvrant les yeux, elle releva le bas de son t shirt et elle regarda son ventre. Est-ce que ça se voyait déjà ? Non, pas trop. Ou en tout cas, elle ne le remarquait pas beaucoup, elle. Peut-être que Haven l'avait remarqué, qu'elle avait grossit ? Non, quand même... Ca ne faisait même pas deux mois, d'après le médecin qu'elle avait vu, ce n'était pas possible qu'il ait remarqué quelque chose.

Elle baissa son t shirt à toute vitesse quand elle entendit la clé tourner dans la serrure, et la porte de l'entrer s'ouvrir, et elle se releva ensuite à moitié, toujours assise sur le canapé. Elle lança un rapide regard dans le petit couloir. C'était Haven, évidemment, mais il rentrait un peu plus tôt que prévu. Elle aurait été contente, normalement, mais là, elle était en réalité un peu ennuyée qu'il soit là aussi rapidement car elle trouvait qu'elle n'avait pas eu assez de temps. Mais de temps pour quoi, en fin de compte ? Elle trouvait qu'elle n'avait pas eu assez de temps pour réfléchir, ou pour trouver un moyen de se défiler, ou pas assez de temps pour trouver un moyen de lui dire ? Ce devait faire dix jours qu'elle trouvait des moyens de se dégonfler, et qu'elle avait eu pour réfléchir à ce qu'elle pourrait lui dire. Là, c'était le moment.

« Haven... », dit-elle avec une petite voix, tout en sentant son coeur battre un peu trop fort dans sa poitrine. Elle inspira puis elle expira au moins deux fois, puis elle se releva, et elle le serra dans ses bras, pas très naturellement en fait. Bien, là, où était carrément de retour à Poudlard. Heureusement qu'ils étaient en couple. Un peu comme quand elle l'avait ignoré pendant des mois après qu'ils se soient embrassés au bal. Elle le lâcha un peu trop vite, et elle lui fit un petit sourire très rapide. « Ca va ? » , demanda-t-elle pour ne pas paraître trop bizarre, bien qu'elle ait conscience du peu d'effet que ça avait. « Tu as passé une bonne journée ? », dit-elle ensuite. « Je vais me chercher un peu d'eau... il fait chaud, tu ne trouves pas ? », elle avait dit ça tout en partant déjà vers la cuisine. Elle vivait en Ecosse, et c'était déjà le mois de novembre... il n'y avait qu'elle pour penser que c'était quelque chose de normal pour changer de sujet. Elle se servit rapidement un grand verre d'eau, tout en en faisant presque tomber un par terre, et elle but le verre en entier, puis elle le posa sur le plan de travail, toujours dos au salon. Qu'est-ce qu'elle comptait faire, là ? Prétexter qu'elle devait filer à la bibliothèque pour terminer un exposer à rendre pour le lendemain ? Ou bien elle pouvait toujours faire semblant de vouloir faire un tour dehors, ou de retourner à l'université pour chercher un livre qu'elle devait impérativement lire. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Elle devait se calmer, et parler. Elle retourna dans le salon, et une fois qu'elle se trouva pas trop loin d'Haven, elle lui fit un nouveau sourire, un peu triste cette fois. « Haven.. Il faudrait que je te parle ».

Âge : 14.02.84 ;; 33 ans

Aujourd’hui, par cette journée de Novembre, Haven Clarks disait au revoir à son compère George Weasley. Le jeune homme travaillait avec lui depuis quelques mois déjà, et d’ailleurs, il lui préparait une petite surprise pour Noël. Mais chut, c’est un secret ! Enfin bref. Il transplana sur le palier de son appartement, un loft occupant les deux derniers étages de l’immeuble dans lequel il habitait à Saint Andrews, en Ecosse, et tourna la clé dans la serrure.

«C’est moi ! Je suis rentré.»

Haven referma la porte derrière lui, caressa avec un sourire le petit Dragon qui venait de lui courir dans les jambes, et aperçu enfin sa petite amie. Giada se leva du canapé, et vient à sa rencontre. Le jeune homme la serra contre lui et déposa un tendre baiser sur les lèvres de cette dernière. Haven était heureux, depuis près d’un an maintenant. Tout allait bien avec l’italienne, alors de quoi devrait-il se plaindre ? Il avait validé son année à la fac, continuait sa licence par correspondance, et avait un super emploi du côté sorcier ! Alors vraiment, il ne pouvait pas se plaindre !

«Ca va oui, et toi ?»

Après tout, c’était elle qui était restée en Ecosse toute la journée ! Haven lui, avait transplané au petit matin pour Londres, afin d’accomplir son travail chez Weasley, farces et attrapes pour sorciers facétieux, et tout s’était bien passé ! Il avait fait de la mise en rayon, avait réveillé le petit Dragon qui dormait dans le distributeur de marrons chauds -qui se transformait en distributeur de pop corn à l’été-, dragon qui avait été offert aux jumeaux Weasley par le grand Harry Potter ! Donc oui, sa journée avait été cool, et il allait donc bien !

«Ouais, on a bien vendu ! C’est vraiment cool ! Et toi, la fac, ça a été ?»

Haven adorait son bouleau, vraiment. Tous les soirs, quand il rentrait, il était de super bonne humeur et rien ne semblait pouvoir le mettre de mauvaise humeur. Cependant, alors qu’il était vraiment content de sa journée, ce fut Giada qui l’inquiétait. Elle ne semblait pas être au meilleur de sa forme, et pour preuve, elle alla prendre un verre d’eau, prétextant qu’il faisait chaud. Le jeune homme jeta un coup d’oeil au dispositif qui chauffait tout l’appartement, et la température n’était pas si élevée que cela, au contraire, elle ne dépassait pas les 22°C, ce qui était parfait pour un appartement, surtout que l’hiver n’avait pas encore commencé. Mais bon, peut-être que Giada était malade, une grippe, ça s’attrapait vite, surtout à la fac ! Les étudiants ne faisaient pas toujours attention à leur santé, et venaient même s’ils étaient malades...

« Tu es malade ? Tu n’as pas l’air d’aller bien... Et ça ne date pas d’aujourd’hui... Tu as été voir un médecin ? Quelque chose ne va pas à St Andrews ?»

Qu’Haven se fasse du soucis pour sa petite-amie, c’était une chose complètement et totalement logique, n’est-ce pas ?! Après tout, Giada était la femme qu’il aimait, avec qui il espérait bien passer le reste de sa vie, fonder une famille, et tout ce qu’il s’en suivait. Même s’ils avaient eut du mal à se comprendre au début, maintenant, tout allait mieux, non ? Enfin, non, visiblement non, ça n’allait pas. Pas pour Giada en tout cas, car elle semblait réellement angoissée, apeurée, effrayée... Et le jeune homme ne comprenait pas pourquoi elle se sentait si mal. Il ne l’avait pas trompée, ne l’avait même pas imaginé, n’avait pas oublié leur date d’anniversaire, ni même la Saint Valentin ou encore l’anniversaire de la jeune italienne... Pour lui, tout était normal, il n’avait rien fait de mal... Mais peut-être avait-elle un problème à la fac... Peut-être qu’elle avait utilisé la magie, ou quelque chose dans ce genre ? Oui, Haven était prêt à tout imaginer...

Au moment où il lui demanda comment elle allait, Giada ne répondit rien. Elle se contenta de lui faire un petit sourire, un peu crispé, et elle écouta ce qu'il lui disait d'une oreille distraite. Elle état ben trop préoccupée par ce qu'elle avait à lui dire pour pouvoir penser à autre chose. Cependant, elle était toujours heureuse de le voir sourire, et de voir que son nouveau travaille lui plaisait. Elle, elle n'était pas encore tout à fait certaine de ce qu'elle voudrait faire, après avoir terminé ses études, mais elle ne s'en préoccupait pas trop non plus. Elle se disait qu'elle verrait bien plus tard, qu'elle avait tout le temps d'y réfléchir. Ce n'était pas tout à fait faux, en réalité. Elle n'avait que vingt ans, c'était encore trop tôt pour être certaine de ce qu'elle voulait, en tout cas d'après elle.

« Un médecin ? », demanda-t-elle tout en relevant la tête, au moment où il parla. « Heu... Ouai, je suis allée voir un médecin.. », commença-t-elle, tout blanchissant presque à vue d'oeil. Elle se demandait si elle devait lui dire tout de suite, d'un coup, ou si elle devait prendre tout son temps pour lui expliquer. En réalité, elle n'était pas capable de tout lui dire d'un coup. Elle voulait se persuader qu'une nouvelle comme celle qu'elle était sur le point de lui dire n'était pas facile à apprendre, mais au fond, c'était surtout qu'elle avait besoin de se calmer pour tout lui dire. Et qu'elle avait besoin de bien réfléchir à ce qu'elle devait dire. « Mais je n'ai rien. Rien de grave, en tout cas », dit-elle en grimaçant un peu, déçue de parler comme ça. Il avait l'air inquiet pour elle, et elle ne voulait pas qu'il s'inquiète.

« Peut-être que tu devrais venir par là... », dit-elle en le trainant de force vers le canapé et en le faisant asseoir. Elle prit une grande inspiration et elle décida de se jeter à l'eau. « Alors voilà. Il y a à peut près dix jours j'étais dans l'amphithéâtre avec mes amis de d'habitude et j'ai commencé à pas trop me sentir bien et tout et puis également à avoir des vertiges. Je n'y ai pas fait attention sur le moment tu vois. On n'avait pas pu manger entre les deux cours comme le prof devait rattraper une heure et j'ai pensé que c'était à cause de ça... ». Elle essayait de tout bien se souvenir pour bien lui expliquer les choses, et puis elle se rendait compte que ce n'était pas important du tout, et qu'elle devrait passer à l'essentiel. « Et puis je ne me souviens plus de comment c'est venu dans la discussion, et Carrie m'a dit que je devenais toute pâle et comme j'avais un peu envie de vomir, elle m'a parlé de retard. Et donc au début je n'ai pas bien compris mais après j'ai vérifié et... Et voilà... » Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait dire d'autre. Elle avait tout expliqué et elle restait là comme ça devant lui sans rien dire, et elle lui fit un rapide sourire, un peu gêné, et également désolée de ne pas réussir à mieux lui expliquer. Et une minute plus tard, elle venait de se jeter dans ses bras, et elle le serrait de toutes ses forces. « ne me quitte pas ne me quitte pas », répétait-elle tout en ne réussissant pas à empêcher une ou deux larmes de couler sur ses joues.

Âge : 14.02.84 ;; 33 ans

Giada semblait vouloir le convaincre qu’elle allait bien, mais Haven ne pouvait s’empêcher de remarquer que quelque chose n’allait pas. D’un coup de sortilège informulé, il avait refermé la porte et mis la bouilloire en marche pour leur faire du thé, comme à chaque fois qu’il rentrait. Ils ne dînaient pas à l’heure des poules, du coup, une bonne tasse de thé bien chaud lui ferait sûrement le plus grand bien.

« Tu es sûre ? On peut aller à Sainte Mangouste sinon... Je connais des gens là-bas, ils prendront soin de toi tu sais...»

Néanmoins, Giada ne semblait ni vouloir aller à Sainte Mangouste, ni rester debout à attendre que la bouilloire soit prête. Au contraire, elle tira le jeune homme vers le canapé et le força à s’assoir. Elle voulait lui parler, cela se voyait, mais ne savait visiblement pas par où commencer. Voulait-elle rompre avec lui ? Non, Haven connaissait Giada, et ce n’était pas comme cela qu’elle agissait quand elle ne voulait plus voir quelqu’un. Elle serait partie, en Italie peut-être, sans laisser de mot, sans laisser de traces ou d’indices sur sa destination. Elle serait partie avant qu’il ne rentre. Hors là, comme elle était toujours présente, Haven était presque sûr et certain qu’elle ne souhaitait pas rompre. Mais ce qu’elle voulait dire ne semblait pas vouloir sortir, donc bon...

« Tu es sûre que tout va bien ?»

Haven venait de placer cela juste après qu’elle lui ai raconté une journée de cours, où elle s’était sentie mal, et qu’elle avait eut des vertiges, une fois où son prof avait rajouté une heure de cours. Haven se souciait vraiment de l’état de santé de Giada, parce qu’avec ce qu’Heaven avait depuis l’été, des maux de tête presque incessants, il se faisait presque tout le temps du soucis. Cependant, il la laissa continuer. Mais ses explications étaient bien trop vagues pour le jeune. «Et voilà...» Et voilà quoi ? Ce n’était pas vraiment très clair tout ça ! Elle lui faisait une charade, une devinette peut-être ? Haven n’était certes pas idiot, mais de là à trouver une explication à des vertiges... Haven n’était pas allé à Serdaigle hein...

« Et voilà quoi ? Pourquoi je devrais te quitter ? J’ai pas envie de te quitter...»

Haven, long à la détente et à comprendre un truc super simple ? Bah ouais, un peu quand même, mais voilà, il était tellement loin de s’imaginer que Giada puisse être enceinte que même avec tout ce qu’elle venait de lui dire, il ne comprenait pas. Du coup, il pouvait sûrement avoir fait la plus grosse gaffe en lui disant « voilà quoi ?» mais bon... S’il ne comprenait pas, il ne pouvait pas deviner quoi ! Alors la brune allait devoir être plus claire avec lui. En tout cas, lui, il était sûr et certain qu’il n’allait pas quitter l’italienne. Il n’y pensait même pas, donc ce n’était pas parce qu’elle le proposait - quoi ? elle lui suppliait du contraire ? Oui bah ça revient au même roh !- qu’il allait le faire hein !

Elle eu un sourire un peu crispé quand il lui dit qu'il ne voulait pas la quitter. Les réponses qu'il lui donnait ne lui convenaient pas du tout et en plus elle n'était toujours pas rassurée. Elle n'était pas certaine qu'il dirait toujours ça une fois qu'elle lui aurait tout dis. « Tu dis ça parce que tu n'as pas tout à fait compris où je veux en venir... », dit-elle triste. Et elle n'avait aucune idée de comment lui faire comprendre. Elle était contente qu'il ne veuille pas la quitter mais elle était surtout triste qu'il risque de changer d'avis. « Je n'ai rien du tout et tu n'as pas à t'inquiéter... C'est surtout moi qui m'inquiète de la réaction que tu vas avoir quand j'arriverais à dire ce que je veux te dire depuis tout à l'heure et que je n'arrive pas à faire. Et c'est pour ça que j'ai peur que tu me quittes... Et... » A présent elle n'arrivait plus à dire grand chose. Elle devait enfin se jeter à l'eau. Elle devait lui dire.

« Ecoute je n'en peu plus. Je suis enceinte. Enceinte. », dit-elle cette fois énervée. « Et tu aurais pu éviter ton " et voilà quoi " parce que ce n'était pas très gentil. J'essaye de te dire que je vais avoir un bébé et toi tu trouves rien d'autre à me dire. Bon j'en ai marre tu m'énerves en plus ! » Elle voulu partir et laisser Haven là. Elle n'était pas très facile à vivre en règle générale et là elle étit encore pire que d'habitude. Et certainement que les choses n'iraient pas de mieux en mieux. Elle était encore plus soupe au lait que d'habitude. « J'en ai marre. Je fais mes affaires et je te laisse. Ciao », dit-elle, bien décidée à faire une valise et à partir quelque part. Elle commençait à monter les escaliers quand elle se mit à réaliser que son ventre gargouillait. Elle se stoppa net et elle fit demi tour. « En fait j'ai faim. Je ferai mes affaires tout à l'heure. »Et elle se dirigea vers la cuisine.

Elle chercha une minute dans les placard et elle trouva une boite aux couleurs pastelles, dans les verts et jaunes, et qui renfermait des macarons. Elle retourna dans la pièce principale et elle s'installa dans un fauteuil en face d'Haven, et elle ouvrit la petite boite pour commencer à manger. « Et puis en fait c'est beaucoup plus simple comme ça », dit-elle entre deux bouchées. « Toi tu dis rien, je fais vite mes affaires et je m'en vais... Chez Zeno ! Et comme ça je pourrais revoir Hope ! Je ne l'ai plus vue depuis un petit moment... ». Elle reprit une autre bouchée. « Et puis en plus je préfère partir moi plutôt que tu me quittes. Je le vivrais beaucoup trop mal ». Elle ne l'avait pas beaucoup laissé en placer une et elle commençait aussi à devenir un peu paranoïaque. « Oh et puis fais attention au thé, je pense que c'est bon », dit-elle beaucoup plus calme.

Âge : 14.02.84 ;; 33 ans

Haven était à côté de la plaque, ouais. Mais voilà, il ne comprenait pas très bien ce qu’il se passait. Il fallait dire que les cours d’éducation sexuelle, à Poudlard, il n’y en avait pas. Bien sûr, il savait comment on faisait un bébé, mais de là à savoir tout ce qu’il se passait dans le corps et la tête de la future maman... Il était sorcier, pas voyant hein ! Giada essaya donc de lui réexpliquer les choses, mais perdit rapidement son calme. Du coup, la nouvelle arriva comme ça, du but en blanc, sans qu’Haven n’ait le temps de le digérer. Et à peine l’eut-elle dit, qu’elle se levait déjà pour faire ses affaires, ses valises, pour partir...

« Que... Giada, attends !» Haven se leva, et suivit Giada en bas des escaliers. «Attends, je suis désolé...»

Cependant, le ventre de Giada gronda légèrement, et la jeune femme, qui ne semblait plus du tout se soucier d’Haven ou même de son départ fit demi-tour et se rua vers un placard de la cuisine. Haven lâcha la rampe d’escalier qu’il tenait, et s’approcha de la jeune italienne. Il savait qu’elle était du genre à changer d’avis comme de chemise, mais il n’osait pas non plus crier victoire trop rapidement. Il suivit la brune des yeux donc, et lorsqu’elle retourna s’asseoir, une boite de macarons entre les mains, Haven alla prendre place en face. Il l’écouta parler, enchaîner les bêtises. Comme s’il allait réellement la laisser partir comme ça, juste parce qu’elle... Parce qu’elle était enceinte, de lui -ou du moins, il l’espérait- et qu’elle était persuadée qu’il allait la plaquer. Lorsqu’elle fut en train d’engloutir -le mot est faible- son troisième macaron, et qu’elle avait la bouche trop prise pour pouvoir encore parler -mais ça ne l’avait pas empêché de vouloir ouvrir la bouche une nouvelle fois pour parler- le jeune homme la coupa aussi sec.

« Giada Rowle, veux-tu cesser tes idioties ?»

Le brun se leva de son fauteuil et s’approcha de sa petite amie devant laquelle il s’accroupit, tout en posant ses mains sur les genoux de cette dernière. Elle tenait sa boite de macarons dans une main, et un desdits macarons dans l’autre, donc il était plus ou moins sûr de ne pas se prendre de baffe. Mais il avait besoin qu’elle l’écoute, qu’elle entende ce qu’il avait à lui dire, plutôt que de l’écouter, elle, dire des bêtises milles fois plus grosses qu’elle.

« Giada... Je ne veux pas te quitter... On va avoir un bébé, toi et moi... On va être parents... Tu te rends compte ? On va être une famille...»

Haven tenait les genoux de Giada, sans les serrer pour autant. Il la fixait de ses yeux vairons, pour qu’elle voit qu’il était sincère. Il savait que les hormones pouvaient rendre une fille complètement barge, il voyait plus ou moins cela avec sa cousine, qui réclamait des fraises à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, ou qui refusait de manger un plat qu’elle adorait juste parce qu’il lui donnait envie de rendre la classe. Alors bien sûr, il pouvait comprendre que Giada avait peur, qu’elle se laissa un peu trop aller à ses sautes d’humeur... Mais avant tout, il voulait être sûr qu’elle ne se fasse pas de fausses idées sur les attentions du jeune écossais.

« Je suis désolé de n’avoir rien compris, vraiment... Mais ne pars pas, s’il te plait...»

Non, il n’allait pas se mettre à chialer comme un bébé, non, loin de là. Mais si jamais Giada l’abandonnait, comme elle l’avait déjà fait une fois, comme l’avait une fois fait Cherise, Haven savait qu’il ne s’en remettrait pas. Pas cette fois. Pas si Giada se volatilisait dans la nature avec un enfant, son enfant qui plus est. D’accord, ils étaient jeunes... Mais ils s’aimaient ! Et Haven travaillait, donc ils réussiraient à mener bien leur petite famille...

Elle ignora Haven du mieux qu'elle le pouvait quand il lui dit qu'il était désolée et le pire c'était qu'elle ne l'avait pas du tout fait exprès. Elle était partie vers la cuisine en oubliant totalement de vouloir partir et laisser Haven. Et ce n'est qu'une fois qu'elle eu arrêté de dire n'importe quoi qu'elle recommença à faire attention à lui. Elle ne dit plus un mot quand il l'appela par son nom complet et elle l'écouta parler en ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir. Il ne voulait pas la quitter ? Pourquoi ? Comment ça se faisait ? Et puis en plus il n'avait pas vraiment l'air ennuyé ou quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.. Il avait même l'air un peu content. « Tu es bizarre... », lui dit-elle en reposant la boite de macarons sur la table basse. « Je pensais que tu m'en voudrais et donc.. » Elle avait du mal à comprendre qu'il soit content. Pour elle il aurait logiquement du lui en vouloir. Ils n'avaient jamais parlé de bébé ou de quoi que ce soit d'autre. Elle n'était même pas certaine qu'ils restent longtemps ensemble. Elle, elle ne voulait pas le quitter. Elle ne voulait pas qu'ils se séparent. Toutefois, elle ne pouvait deviner ce que lui voudrait.

« En plus... tu as même l'air d'être content.. Je me trompe ? » Les choses étaient de moins en moins logiques pour elle. En plus il lui demandait de rester. « On est jeunes ! On a que vingt ans ! On est beaucoup trop jeune pour avoir des enfants et en plus tu es content que je foute ma vie en l'air et la tienne avec en plus ! » Et elle attrapa la boite de macaron une nouvelle fois pour replonger le nez dans les petits gâteaux auxquels elle trouva un peu plus d'intérêt que d'habitude. Après tout ce n'était pas plus mal que de déprimer parce que son copain était content qu'elle soit enceinte et qu'il veuille rester avec elle. « Je ne te comprend pas... » dit-elle les yeux plein de larme. « Et en plus je m'en suis fait pour rien toute la semaine. Pourquoi tu ne m'as jamais dis que tu aurais pu être content si je tombais enceinte ? Voilà donc tout est de ta faute. C'est bien ce que je disais ! » continuait-elle en terminant un autre macaron.

Elle ne réalisait même pas qu'elle était très injuste avec lui. Il n'y était pour rien. Même elle elle n'y aurait jamais pensé alors comment Haven aurait pu ? Ce n'était pas important pour Giada. Elle, ce qui lui importait, c'était qu'il y ait une personne de responsable. Et comme il n'y avait il n'y avait que eux deux d'impliqués, le choix du coupable était vite fait. « Et puis je ne partirai pas. C'est trop fatiguant de devoir ranger toutes mes affaires. Je l'ai fais une fois quand je suis revenue d'Italie alors ça me suffit. Et puis j'ai pas envie de partir de toute façon. Je suis bien moi ici. Bref. Revenons-en au sujet de discussion ! On en était où déjà ? Ah oui ! On parlait de bébé et de famille. » Elle reposa encore une fois la boite de macaron et se rassi au bord du fauteuil. « Haven c'est très très important. Je ne te demanderai qu'une seule chose.. si c'est une fille, choisi n'importe quel prénom mais pas Maïlys ! »

Âge : 14.02.84 ;; 33 ans

Comme Haven s’y attendait, Giada ne comprenait pas vraiment pourquoi Haven ne réagissait pas comme elle l’avait pensé. Mais après tout, n’était-ce pas un point important dans leur couple, le fait qu’ils se surprenaient à chaque fois un peu plus l’un l’autre ? Elle lui avait cloué le bec il y a plus d’un an de cela, lorsqu’elle était revenue d’Italie, pour vivre avec lui, pour étudier à Saint Andrews. Haven avait su plus tard qu’elle était revenue pour lui, parce qu’elle l’aimait mais qu’elle n’arrivait pas à se l’avouer et que c’était Tomas qui lui avait un peu remis les idées en place.

De plus, la brune avait également du mal à se faire à l’idée qu’Haven pouvait être content de cette nouvelle. Bien sûr, c’était un peu précipité, un peu inattendu comme nouvelle, et oui, quand elle le lui avait balancé comme ça, il avait eut un peu la trouille, mais il était un homme tout à fait normal... Il n’imaginait même pas la frousse qu’avait pu avoir Giada quand elle l’avait appris ! Et alors qu’elle râlait encore plus, l’accusant d’être content de la voir gâcher sa jeunesse, tout ça à cause d’une grossesse, Haven manqua de s’énerver. Oui, ils étaient jeunes, mais ils n’étaient pas non plus des idiots. Ils étaient sortis de la grande école de Sorcellerie de Poudlard il y a de cela un et demi... Mais ils n’étaient pas sans le sous et sans maison... Loin de là même.

«Giada, calme toi !» Haven lui reprit la boite de macarons des mains et supporta le regard noir qu’elle lui lança. « Oui, on va avoir vingt ans. Mais regarde, je travaille, je suis associé, on a un superbe appartement, et pour la fac, tu peux toujours continuer par correspondance, comme moi...»

Haven, quand bien même il était désormais l’associé de George Weasley, n’avait pourtant pas arrêté la fac pour autant. Il suivait sa deuxième année d’Anthropologie par correspondance et bossait à la boutique en même temps. Alors franchement, Giada n’aurait aucun problème pour continuer les cours ! Elle n’allait pas gâcher sa jeunesse... Déjà, elle pouvait s’avouer chanceuse, car beaucoup de sorciers se mariaient dès leur sortie de Poudlard et devenaient parents dans la foulée... Eux, en plus de ne pas être mariés, n’avaient pas eut d’enfants aussi tôt...

« Je ne pensais pas que ça pourrait arriver... Si vite, si soudainement... Mais tu m’as déjà vu avec mon frère, non ? Ai-je l’air d’un mauvais frère ?»

Quand Haven voyait son frère Jensen, généralement, il passait un bon moment. Il s’entendait très bien avec ce dernier et lui apprenait beaucoup de choses sur le Quidditch. D’ailleurs, c’était même lui qui avait acheté le balais-jouet sur lequel son petit frère passait la plupart de son temps ! Alors franchement, on ne pouvait pas dire qu’il était un mauvais frère et qu’il ne savait pas s’occuper d’un enfant !

« Pourquoi j'appellerais mon enfant comme ma cousine ? Mais si tu y tiens... Pas de Cherise alors...»

Bah ouais, tant qu’à faire... Si elle posait une condition, lui aussi allait le faire ! Parce que bon, ce n’était pas qu’il haïssait son ex hein, loin de là, la cuisine de Giada était toujours très chère à son coeur, même s’il n’avait une seule nouvelle d’elle... Enfin, pas de nouvelles, bonnes nouvelles, n’est-ce pas ?

« Ouai », répondit-elle, quand il lui parla de cours par correspondance et qu'il lui dit de se calmer. Elle prit une grande inspiration et, même si elle était de mauvaise humeur, elle essaya de se calmer. La dernière chose qu'elle voulait, c'était de se disputer avec lui et pour pas grand chose en plus. Il l'avait obligée à lâcher la boîte de macaron, ce qui ne lui avait pas trop plue, mais après tout ce n'était pas plus mal. A ce rythme ( et surtout à raison de dix macarons par demi-heure), dans huit mois elle ne se reconnaîtrait plus. « C'est vrai je m'excuse.. Je n'aurais pas du m'énerver contre toi.. », dit-elle finalement, quand elle réalisa qu'elle avait eu tord. Elle n'aurait pas du s'énerver contre lui, et elle n'aurait pas du non plus paniquer comme elle venait de le faire. Et puis, en réalité, elle n'avait plus aucune raison d'être inquiète. Il était content, elle était contente qu'il soit content, et donc il n'y avait plus aucune raison pour qu'elle soit inquiète.

Elle soupira néanmoins quand ils continuèrent et qu'ils changèrent de sujet. Evidemment que non, elle n'avait jamais douté des compétences d'Haven pour s'occuper d'un petit, bien au contraire. Et puis d'ailleurs, Giada avait toujours trouvé qu'il faisait un grand frère formidable. « Tu n'es pas un mauvais frère, au contraire j'ai toujours trouvé que tu t'occupais très bien de lui. Là n'est pas le problème.. Laisse tomber je divague complètement », dit-elle avec un sourire d'excuse. La vérité c'était que c'était elle qui avait peur de ne pas être à la hauteur. Après tout c'était elle qui avait été la petite soeur de la famille. Et c'était beaucoup plus facile de laisser les autres s'occuper d'elle plutôt qu'elle ne s'occupe d'une personne plus jeune. Evidemment, depuis le jour où Cherise avait eu son accident, elle avait toujours pris soin d'elle, mais c'était différent. Elle ne dit toutefois rien à Haven, ce n'était pas la peine. Et après tout elle avait encore des mois pour s'y préparer.

Quand il lui dit qu'il ne voulait pas qu'elle appelle leur fille Cherise, elle haussa un sourcil. « Très drôle, Haven... Je n'en avais pas l'intention de toute façon. Et quant à Maïlys... Nous avons eu.. quelques désaccords.. C'est pour ça ». Et c'était le moins que l'on puisse dire. « Et je ne parle même pas de la fois où elle avait presque voulu me faire chanter... Je ne dis pas que j'ai toujours été gentille mais quand même... » Elle se souvenait très bien du jour où elle se promenait dans les couloirs de l'école, toute joyeuse et guillerette, en compagnie de Tomas et qu'ils avaient eu la chance de croiser Maïlys, pile au moment où Giada avait décidé qu'elle avait besoin d'un avis sur ses sentiments pour Haven. Un avis différent de l'avis de Tomas évidemment. Et depuis Maï avait toujours fait du mieux qu'elle pouvait pour lui faire peur et menacer de dire à Haven ce qu'elle lui avait confié. Elle aurait peut-être du... « Enfin c'est du passé. Ce n'est qu'une mesure de précaution... »

Âge : 14.02.84 ;; 33 ans

Giada s’était énervée, elle avait tout mis sur le dos de son petit ami, sans se dire qu’elle aurait pu avoir elle aussi quelque chose à voir dans cette histoire. Car tout de même, pour faire un enfant, il fallait être deux, et non pas un seul... Donc Haven n’était pas le seul fautif dans l’histoire, mais puisqu’elle s’excusait, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il savait qu’attendre un enfant, ce n’était pas facile, surtout lorsque c’était le premier. Sa cousine, Ashaiah, qui avait attendu des jumeaux à peine était-elle sortie de l’école de Magie, avait flippé dix fois plus que l’italienne. Elle se sentait nulle, pas du tout prête à être mère, et était venue chercher du réconfort, mais aussi des conseils auprès d’Ella, puisqu’elle aussi avait eut des jumeaux lors de sa première grossesse. Pour l’instant, comme Giada ne semblait pas savoir si il y en avait un, ou deux, voire peut-être trois, mieux valait éviter d’y penser... Ils le sauraient bien assez tôt de toute façon !

« C’est bon... On va mettre ça sur le dos des hormones...»

Haven esquissa un sourire et se releva, s’appuyant sur ses deux genoux à lui. Il déposa un léger baiser sur les lèvres de la brune, puis l’embrassa sur le front. Elle devait se calmer et éviter de la rendre complètement dingue. Il savait que la situation n’était pas facile, mais ils étaient tous les deux, alors ils y arriveraient ! Mais bon, il fallait qu’il trouve quelque chose pour détendre sa petite amie, et il n’avait qu’une seule idée en tête ! Alors il n’allait pas hésiter. Au pire, elle lui dirait non... Au mieux, elle accepterait et ils passeraient une soirée tranquille, tous les deux.

« Ca te dirait d’aller faire un tour ? Comme ça tu penseras à autre chose. Et puis, on pourra faire un peu les boutiques, si tu veux.»

Haven savait que sa petit amie aimait beaucoup faire les boutiques, et qu’elle pouvait passer des heures dans les magasins. Alors puisqu’ils avaient encore un peu de temps à tuer d’ici le repas du soir, autant en profiter un peu. Et comme le temps le permettait encore, il fallait vraiment prendre tout ce qu’ils pouvaient. Et puis d’ici au repas du soir, ils auraient peut-être décidé d’aller manger quelque part ? En tant que sorciers, ils n’étaient pas limités par les restaurants qui se trouvaient à Saint Andrews ou dans les environs. Ils pourraient aller où bon leur semblait, si tant est que Giada supporte encore le transplanage suite à sa grossesse. En parlant de cela, Haven devrait appeler sa soeur et sa mère, histoire de leur annoncer la bonne nouvelle ! Sur ce, Haven et Giada se préparèrent pour aller se promener dans Saint Andrews, puis ils quittèrent l’appartement.

[ Topic terminé ]